Locmariaquer

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Locmariaquer : descriptif

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Locmariaquer

Locmariaquer [lɔkmaʁjakɛʁ] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.

Géographie

La commune de Locmariaquer est située à l'embouchure ouest du golfe du Morbihan et possède de nombreuses plages donnant sur la baie de Quiberon, partie occidentale de Mor braz qui ouvre l'accès à l'océan Atlantique.

Locmariaquer fait partie du Parc naturel régional du golfe du Morbihan.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Locmariaquer
Crac'h Crac'h (Baden)
Rivière d'Auray
Saint-Philibert Locmariaquer Golfe du Morbihan
 (Larmor-Baden)
Mor braz (Atlantique) Mor braz (Atlantique) Golfe du Morbihan
 (Arzon)

Description

Locmariaquer : vue panoramique du port et de la ville.

Locmariaquer est situé à l'extrémité d'une presqu'île étirée du nord vers le sud, subdivisée en deux langues de terre par le bras de mer de la Rivière de Saint-Philibert et commandant l'entrée dans le Golfe du Morbihan et dans la Rivière d'Auray.

Le littoral côté Rivière d'Auray est assez rectiligne, sauf à la limite nord de la commune (avec Crac'h) au niveau des étangs de Roc'h-Dû, et à un degré moindre au niveau de l'étang de Coët Courzo ; une pointe peu prononcée a facilité la création du port au sud du bourg, au Guilvin. L'extrémité sud de la presqu'île, à partir de la pointe de Kerpenhir et de la plage de Locmariaquer (plage des Pierres-Plates) qui la prolonge vers l'ouest, a un littoral dont le tracé est beaucoup plus sinueux, marqué par la baie assez prononcée située entre le dolmen des Pierres-Plates et la pointe Er-Hourél, celle-ci étant prolongée vers l'ouest par la plage de Saint-Pierre et la pointe Erlong. Enfin à l'ouest, côté Rivière de Saint-Philibert, le littoral qui fait face à l'ouest-sud-ouest est moins sinueux, marqué par la pointe Er Vil et la presqu'île de Kerinis plus au nord qui encadrent la baie peu prononcée de Kerigan.

Les altitudes au sein du territoire communal sont basses, atteignant au maximum 20 mètres près du dolmen de Mané-Lud au nord-ouest du bourg, mais étant inférieures à 10 mètres dans la majeure partie du finage communal. Le littoral est lui-même formé d'une côte très basse, soumis à des risques de submersion marine en de nombreux endroits. Il est prolongé par un estran découvrant largement à marée basse et propice à l'ostréiculture, qui s'est développée côte Rivière d'Auray.

Habitat

L'habitat rural traditionnel est dispersé en de nombreux écarts. Les principaux lieux-dits sont : Bellevue, Coët Courzo, Coët Er Roué, Fétan stirec, Keranlay, Kercadoret, Kerdaniel, Keréré, Kergolvan, Kerguerec, Kerhelle, Kerhern, Kerhuiltan, Keriaval, Kerigan, Kerinis, Kerivaud, Kerjean, Kerlavarec, Kerlogonan, Kerlud, Kerouarch, Kerpenhir, Kerveresse, Lann Brick, Lann Y Nis, le Brénéguy, le Guilvin, le Lézard, le Moustoir, le Nélud, le Palud, le Pont Er Lenn, le Vinglé, les Pierres Plates, Locquidy, Mané-Lud, Pointe de Kerpenhir, Pointe Er Hourel, Pointe Erlong, Pointe Er Ville, Pont Er Vugale, Rouick, Saint-Pierre Loperet, Scarpoche et Toul Y Niss.

La rurbanisation s'est développée depuis ces dernières décennies en raison de la forte pression touristique, principalement le long du littoral est (autour de Kerouarc'h, du Nélud, du bourg et jusqu'à Kerpenhir) et aussi à Saint-Pierre Lopérec au sud-ouest. Même des hameaux de l'intérieur de la presqu'île sont concernés comme Kerhern, Kerhel ou encore Kerhéré. Le littoral ouest, plus exposé, est moins concerné, mais n'y échappe pas totalement.

Transports

Le premier pont de Kerisper permettant de franchir la Rivière de Crac'h et de relier La Trinité-sur-Mer à Crac'h et Locmariaquer via Saint-Philibert fut construit entre 1899 et 1901 (sa construction était réclamée par les habitants de la région depuis des décennies). Ce pont était constitué d'arches en pierres à ses deux extrémités, avec un tablier métallique (type Eiffel) de 100 mètres de long et à voie unique dans sa partie centrale. Ce pont fut détruit par les Allemands le . Le nouveau et actuel pont de Kerisper a été inauguré en 1956 et a connu une rénovation importante en 2009-2010. Le pont le plus en aval permettant de franchir la Rivière d'Auray est celui de la Route nationale 165 juste au sud de l'agglomération d'Auray.

Locmariaquer est desservi par la voie express RN 165, en empruntant depuis Auray la D 28 via Crac'h, puis la D 781 (ancienne Route nationale 781) qui vient, via le pont de Kerisper, de La Trinité-sur-Mer.

Le sentier littoral GR 34 longe une bonne partie du littoral communal, côté est et sud ; il n'existe pas toutefois côté ouest de la presqu'île car il s'interrompt au niveau du hameau de Saint-Pierre.

Pendant la période scolaire, de septembre à juin, le service Ti’bus est mis en place par la commune Auray Quiberon Terre Atlantique. Elle dessert tous les jours les bourgs, commerces de proximité, plages et campings de Crac’h, Locmariaquer et Saint-Philibert ainsi que les connexions avec la ligne de bud BreizhGo n°1 à destination d’Auray (dont correspondance avec le Tire-Bouchon à la gare SNCF), de Carnac, La Trinité-sur-Mer et Plouharnel.

Le village est desservi par différentes compagnies maritime :

  • Le Passeur des iles permettant d'aller à Port-Navalo
  • La compagnie Navix permettant d'aller à Vannes, Port-Navalo, Auray/Le Bono, La trinité sur mer, au Palais, Houat, Hoêdic, au Croisic, au Crouesty à Etel.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 11,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Larmor-Baden à 4 vol d'oiseau, est de 12,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. "Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan", n° du 22 août 1898, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57791490/f205.image.r=Crach?rk=128756;0
  2. «  », sur Journal Le Rappel, (consulté le ).
  3. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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  10. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Attestations anciennes.


  • Chaer plebs en 856 ;
  • Caer en 859 ;
  • Caer en 859 ;
  • Sanctae Mariae de Caer en 1082 ;
  • Loc Maria Kaer en 1082 ;
  • Kaer en 1387 ;
  • Locus Matrice de Ker en 1409 ;
  • Ker en 1452 ;
  • Locmaria en 1457 ;
  • Parrochia de Kaer en 1470 ;
  • Loumariaker en 1548 ;
  • Locmaria en Ker en 1572 ;
  • Lomaria Ker en 1636 ;
  • Lomariaquer en 1779 ;
  • Lomariaker en 1819 ;

La commune est appelée Locmariaquer [] (nom officiel, utilisé en français) ou Lokmaria-Kaer [] (nom breton),.

Ce toponyme provient du breton et est composé de trois éléments : lok (« lieu saint », du latin locus), Maria (référence à la Vierge Marie, sainte chrétienne), et kaer (« beau ») et signifie "le Lieu de Marie en la baronnie de Kaër",,,.

  1. «  », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le ).
  2. Office public de la langue bretonne, «  ». .
  3. Pierre Le Roux (Atlas linguistique de la Basse-Bretagne, Paris, Librairie Droz, (lire en ligne), 1er fascicule, carte 1 (« Nom, en breton, des communes où l'enquête a été faite »)
    Locmariaquer est le point 77 de l'enquête. Notons que, localement, le premier /k/ ne se prononce pas.
    .
  4. Charles Rostaing - 1965 - Les Noms de lieux - Presses universitaires de France, collection Que sais-je ?, 1re édition 1945 ; réédité en 1992 - Page 120.
  5. E. Peiffer, Recherches sur l'origine et la signification des noms de lieux, page 186.
  6. Flohic éditions, - 1996 - Le Patrimoine Des Communes Du Morbihan - Volume 2 - Page 80.
  7. «  », sur infobretagne.com (consulté le ).

Histoire

Préhistoire

Jules Coignet : Dolmen à Locmariaquer (1836).
Le cachalot gravé de profil sur la dalle de chevet de la chambre de Mané-Lud renvoie au rapport au monde marin qu'ont les derniers chasseurs-cueilleurs mésolithiques qui coexistent avec les premières communautés agricoles néolithiques du littoral atlantique.

Il existe à Locmariaquer des traces de la charnière mésolithique/néolithique et d'agriculture précoce (indices de défrichement et de céréaliculture vers 8 000 BP). Haut lieu du mégalithisme armoricain, le site est marqué par la variété et l'abondance de monuments mégalithiques (tumulus carnacéens, allées couvertes, dolmens, menhirs). La destruction de beaucoup de ces monuments est signalée par le président de Robien qui visite le site de 1727 à 1737, et en préside les fouilles : démantèlement et recyclage dès le Néolithique, pillage par les chercheurs de trésors, réemploi par les paysans à des fins plus utilitaires (construction de leur maison, clôtures de champs), transfert, matériau de construction pour les monuments font partie des grandes causes de leur utilisation anthropique jusqu'au . Ainsi la construction de la maison de ville d'Auray, de la Chartreuse d'Auray et du Mausolée de Cadoudal font appel aux pierres et dolmens de Locmariaquer. Après les grandes fouilles entreprises par la Société polymathique du Morbihan à partir des années 1860, l'État prend conscience de leur valeur patrimoniale. Il acquiert en 1882 les principaux mégalithes de Locmariaquer pour en assurer la conservation, et les fait inscrire sur la liste des monuments historiques protégés en 1889.

Au début du Zacharie Le Rouzic entreprend des fouilles plus scientifiques que ses prédécesseurs, simples amateurs ou antiquaires. À partir des années 1960, le regain d'intérêt de la part des élus locaux comme des services gestionnaires, conduit à de nouvelles campagnes de fouilles.

Antiquité

Carte des principales voies romaines en Armorique. L'identification de Vindana Portus à Locmariaquer est probable.

Un dépôt de pièces datant de la fin du .

Des vestiges gallo-romains sont mis au jour par le président de Robien à l'est et au sud de Locmariaquer au cours du XVIIIe siècle. D'autres sont découverts en 1809 près de la chapelle Saint-Michel, à Er-Hastel

Un fanum gallo-romain est identifié par Gustave de Closmadeuc en 1885 dans une parcelle à Parc-er-Belec. Des fouilles conduites en 1893 par François Mahé permirent de découvrir les ruines d'un cirque romain au centre du cimetière. Depuis, de nouvelles recherches indiquent des thermes, un mur, d'autres murets et sépultures, ainsi qu'un port et des quais marchands qui reposent sous d'épais sédiments marins. La localité est probablement la Vindana Portus (littéralement le « port sacré ») du géographe Ptolémée, une ville importante des Vénètes à l'époque gallo-romaine,.

Moyen-Âge

André-Yves Bourgès avance l'hypothèse que Locmariaquer a pu être un lieu de résidence du roi breton Waroch, qui régna entre 577 et 594 après J.-C.. Vers 854 la cité de Kaër est offerte par le roi Erispoë à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon (un quartier situé au nord de la commune porte le nom de Moustoir, ce qui laisse supposer que les moines y auraient fondé un établissement monastique, mais aucune source ni trace archéologique ne le confirme). Kaër est ravagé par les Vikings au début du .

Kaër semble avoir été une paroisse primitive de la Bretagne, comprenant notamment des îles du Golfe du Morbihan (y compris l'Île-aux-Moines) et s'étendant sur le continent jusqu'à Arradon et Baden, démembrée par la suite en plusieurs paroisses (l'église Notre-Dame est construite au Crac'h) d'une importante seigneurie s'étendant jusqu'aux portes de Vannes.

En 1420 à Locmariaquer se trouvait le manoir de Rezené, qui appartenait au sieur de Keraër ; la baronnie de Kaër disposait du droit de haute, moyenne et basse justice.

Temps modernes

En 1548 une flotte anglaise composée de 24 vaisseaux de ligne et de 12 frégates pilla les îles d'Houat, d'Hœdic et le bourg de Locmariaquer. « La majeure partie des maisons fut brûlée et l'ennemi emporta tout ce qu'il y a de meilleur, outre soixante mille livres en vin. Il n'y eut qu'un navire français qui se présenta devant cette flotte pour la défense de son pays. Il combattait une journée entière et une partie du lendemain, et fut pris le soir : il était de la paroisse de Poldavi ».

Carte de Crach et Locmariaquer publiée en 1710.

En 1665 on envisagea d'établir à Locmariaquer les chantiers de la Compagnie des Indes, mais finalement Port-Louis fut préféré. Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Locmariaquer en 1778 :

« Lomariaquer (Locmariaker) : petit port de mer, à 3 lieues deux-tiers à l'ouest-sud-ouest de Vannes, son évêché ; à 24 lieues de Rennes et à deux lieues un quart d'Auray, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du roi et compte 2 000 communiants. (...) Les terres de Lomariaquer sont très bien cultivées et fertiles en grains de toutes espèces. »

Locmariaquer appartenait sous l'Ancien Régime à la sénéchaussée d'Auray et au doyenné de Poubelz (subdivision du diocèse de Vannes), dont le siège se trouvait dans la paroisse de Belz.

Les Anglais débarquent à nouveau à Locmariaquer vers 1759 pendant la guerre de Sept Ans à la suite de la bataille des Cardinaux.

Jean-Baptiste Ogée indique qu'une statue de Vénus, en or, d'environ un pouce et demi de hauteur, fut trouvée en 1750 au nord du bourg et offerte par les habitants au président de Robien. En 1778 la chapelle Saint-Michel appartenait à Paul-Christophe de Robien, fils du précédent, lequel l'avait achetée à la paroisse et fait reconstruire.

D'autres chapelles existaient (celles de Saint-Philibert, de Saint-Pierre (dans le hameau de Loperech) et de Saint-Gildas du Moustoir), ainsi qu'une chapellenie de Tous les Saints.

Révolution française

En 1790 Locmariaquer est érigé en commune (qui englobe alors Saint-Philibert) et devient même chef-lieu d'un canton comprenant aussi notamment les communes de Crac'h et de Carnac et appartement au district d'Auray.

Le | ]

Un décret de 1829 décide que « les pilotes de Locmariaquer et de Port-Navalo feront à tour de rôle l'entrée des bâtiments [dans le Golfe du Morbihan] jusqu'à destination ; ceux de l'île aux Moines et de l'île d'Ars feront aussi, à tour de rôle, la sortie des bâtiments ».

Le le brick Jeune-Uranie, venant de Marseille et se dirigeant vers Honfleur, chargé de marbre et de nacre, en train de faire naufrage, parvint à être rentré dans le port de Locmariaquer où il resta à quai pendant de longs mois dans l'attente de réparations.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Locmariaquer en 1843 :

« Locmariaker : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale ; contrôle et recette des douanes ; syndicat des gens de mer. (...). Principaux villages : Kerpenhir, Keréré, Hellut, Kerlud, Kerhelle, Kerlaval, Loperech, Kerlevarec, Kerelvan, Kerinis, Kerdréan, Kernevellic, Saint-Philibert, sur la paroisse de ce nom, garantie des vents de sud-ouest par la pointe d'Er Bellec, Kercadoret, Coët-er-Rouis, Kernevert (une ancienne tour qui sert d'amer pour entrer dans le port de la Trinité). Superficie totale : 1 804 hectares, dont (...) terres labourables 913 ha, prés et pâturages 283 ha, marais [nombre d'ha non lisible], jardins potagers 30 ha, mares et étangs 33 ha, landes et incultes 436 ha. Moulins : 2, à vent, dans le bourg même. Cette commune forme une espèce de presqu'île allongée du nord au sud. Le bras de mer de Saint-Philibert y pénètre profondément. Les côtes, généralement peu élevées, sont quelquefois couvertes à l'époque des grandes marées, dans les parties les plus basses. Le goulet qui donne passage aux eaux de l'archipel du Morbihan est situé entre la pointe de Kerpenhir et la pointe Er Flamienn en Arzon, dans la presqu'île de Rhuys. Il y a pardon le lundi de la Pentecôte. (...) Les terres, bien cultivées, produisent le gros froment. Elles sont presque entièrement soumises à la coutume du domaine congéable ; les rentes convenancières y sont très élevées ; les édifices s'y vendent à des prix exorbitants. (...) Les habitants y sont marins ou cultivateurs ; ils vivent mieux que dans les paroisses de l'intérieur ; mais le pays étant dégarni de bois, la privation du combustible se fait vivement sentir dans les classes pauvres. (...) Il y a aujourd'hui à Locmariakaër quarante à quarante-deux navires caboteurs. Géologie : constitution granitique. On parle le breton du dialecte de Vannes. »

Le le trois-mâts anglais La Cybèle, de Londres, qui avait été victime d'un abordage par un autre navire, après avoir erré en mer en piteux état, finit par être pris en remorque par le Tayac, un navire nantais, qui parvint à le faire accoster dans le port de Locmariaquer.

Le une centaine de personnes, principalement des femmes, se rassemblèrent sur le port de Locmariaquer pour s'opposer au chargement d'une vingtaine d'hectolitres de froment qui devaient être embarqués à destination de Vannes. Cet événement illustre les pénuries alimentaires qui avaient sévi les années précédentes.

Le cinq hommes et deux femmes de Locmariaquer, qui étaient partis dans une chaloupe couper du goémon à la Pointe de Kerpéner [Kerpenhir] furent victimes d'un chavirage ; seules les deux femmes furent sauvées par un bateau de Port-Navalo. Le c'est le chasse-marée Les Trois Sœurs, de Locmariaquer, qui coula au large de Dunkerque, ; ce naufrage fit trois morts et trois survivants.

Une épidémie de choléra sévit à Locmariaquer entre le 11 et le et une épidémie de variole en 1869, laquelle fit dans la commune 160 malades, dont 50 moururent.

En 1875 est voté le projet de construction d'une maison d'école-mairie dont la commune était encore dépourvue.

En 1892 est voté le projet de loi tendant à distraire de la commune de Locmariaquer la section de Saint-Philibert pour l'ériger en commune distincte. La création de la commune de Saint-Philibert avait déjà failli aboutir en 1874, le Conseil municipal de Locmariaquer ayant alors donné son accord, le subordonnant notamment à la jouissance en commun des habitants des deux localités des goémons de rive, point sur lequel « il n'a pas été possible d'arriver à une entente ».

Les huîtres de Locmariaquer

Annonce publicitaire de la "Société générale des Pêcheries de Bretagne" en 1872.
Un sinagot devant des parcs à huîtres et, à l'arrière-plan, la ville de Locmariaquer.

Si les Romains de l'Antiquité connaissaient déjà les gisements naturels de l'huître plate (Ostrea edulis), il a fallu attendre la fin du  siècle pour voir apparaître l'ostréiculture. Alfred d'Aunay a écrit en 1873 un long article décrivant la récolte des huîtres et les débuts de leur élevage en Rivière d'Auray.

Titre de la publicité parue en 1873 dans le journal Le Figaro lors de la création de la Société anonyme des huîtrières du Morbihan.

La commune de Locmariaquer fut alors considérée comme le berceau de l'huître plate. Les premières concessions, en rivière d'Auray furent délivrées en 1872, année de la création de la ""Société générale des Pêcheries de Bretagne" qui possédait 8 parcs à huîtres et est rebaptisée "Société des huîtrières du Morbihan" en 1873, mais fut déclarée en faillite le  ; plusieurs de ses responsables furent condamnés par la justice en 1882. L'établissement ostréicole d'Ange Blancho, qui remonte à 1874, est cité lors de l'exposition universelle de 1889 pour l'excellente qualité de ses « huîtres armoricaines ». Auparavant on se contentait de draguer les bancs naturels d'huîtres : le dragage des huîtrières dans les rivières de Crac'h, d'Auray et de Pénerf s'arrêtait le 31 mars.

Vue du port à la fête de l'huître.

Trois générations s'employèrent à construire les parcs à huîtres plates sur le rivage de Locmariaquer : ils devaient enlever la vase, la remplacer par du sable, délimiter les emplacements.

Le travail consistait à recueillir le naissain (larves d'huîtres) sur des collecteurs (tuiles chaulées), à le décoller (détroquage) et à le semer dans les parcs pour l'élevage d'une durée de trois ans pendant lesquels il fallait protéger les huîtres contre les prédateurs, algues, tempêtes.

Après 1927, Locmariaquer se spécialise surtout dans la reproduction et le demi-élevage ; Marennes mais aussi les Pays-Bas et la Grande-Bretagne sont clients. L'industrie ostréicole est alors prospère : 350 à 400 personnes travaillent dans les chantiers et parcs. Mais, en 1973-1974, l'huître plate du Golfe du Morbihan se trouve décimée, voire anéantie par deux parasites. C'est alors qu'est introduite la culture de l'huître creuse d'origine japonaise Crassostrea gigas. Aujourd'hui, l'ostréiculteur locmariaquérois est devenu éleveur d'huîtres creuses dans le Golfe et dans la Rivière de Saint-Philibert. La récolte et l'élevage de l'huître plate se font essentiellement en baie de Quiberon. Malgré des essais de mécanisation, la main-d'œuvre reste importante, aussi bien dans la culture elle-même que pour les opérations précédant la commercialisation (affinage, calibrage, etc.).

En 2008, une trentaine d'exploitations ostréicoles existent à Locmariaquer. Elles occupent environ cinquante personnes à temps plein, auxquelles il y a lieu d'ajouter des ouvriers saisonniers (d'octobre à mai). Chaque exploitant s'occupe lui-même de la vente de sa production soit à des grossistes, soit à des détaillants, soit directement à des consommateurs. En 2008, un virus a commencé à décimer les mollusques en France. En dépit de la catastrophe, certains éleveurs continuent à capter du naissain en mer et à le faire grandir dans la rivière d'Auray.

Le | ]

La Belle Époque

Un rapport du Conseil général du Morbihan datant du indique que « la grève de Locmariaquer est de plus en plus envahie par les parcs à huîtres pour lesquels les parqueurs ne cessent d'y déposer des remblais pierreux favorables à l'exercice de leur industrie. Cette grève s'exhausse ainsi peu à peu, modifiant dans une zone assez étendue le régime des courants et par suite les profondeurs », ce qui contribue à l'obstruction du chenal d'accès au port du bourg (lequel était surtout un port de relâche ne possédant que deux petites jetées-débarcadères construites par les marins de la localité.), « exécuté à grand frais vers 1878 » (en 1899 le Journal des débats politiques et littéraires écrit que Locmariaquer est « un port condamné par les étendues de vase qui le précèdent ») et dont le rétablissement a été « à trois reprises vainement tenté en 1889, en 1898 et en 1905 », d'où le projet d'aménager désormais la cale du Guilvin qui permet « de moins mauvaises conditions d'accostage ».

Victor-Eugène Ardouin-Dumazet décrivant Locmariaquer écrit que c'est « un grand bourg quelconque, mais où l'opulente végétation de ce doux et humide climat met un peu de gaieté. Les figuiers de Locmariaquer sont énormes, les jardins sont fleuris de plantes qui nécessitent ailleurs l'abri et la chaleur de la serre. Sous le grand soleil réverbéré par les murs blancs des maisons percées de fenêtres étroites et rares, cette végétation donne à ce coin de l'Armorique une apparence de terre africaine ».

Dans Le Tour de France, Locmariaquer est décrit comme plate et dénudée alors qu'elle s'ombrageait avant de beaux chênes. « Néanmoins, vue de la mer, la petite ville en impose. Locmariaquer s'allonge au bord de l'eau comme un chapelet tendu et miroitant. Ses blanches façades, percées d'yeux noirs, verts ou gris, suivant la couleur des volets, regardent intensément le [Golfe du] Morbihan. De loin le bourg semble posé sur une étagère de cristal. Les lignes horizontales des stratus, de la côte, de l'eau, de la petite ville en long, donnent une sensation d'infini repos, de stagnation éternelle ».

Claude Anet a décrit en 1906 une messe du dimanche et les costumes traditionnels des femmes et des hommes de Locmariaquer.

Les régates de Locmariaquer étaient alors organisées chaque année et connaissaient un vif succès populaire.

En 1909 des religieuses de Locmariaquer furent poursuivies pour avoir distribué des produits pharmaceutiques à des malades du pays ; elles arguèrent que « la pharmacie la plus proche était à 12 kilomètres ».

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Locmariaquer, inauguré le par Alphonse Rio, sous-secrétaire d'État à la Marine Marchande, porte les noms de 49 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; sept d'entre eux sont des marins disparus en mer.

L'Entre-deux-guerres

En 1928 Taldir réunit le Gorsedd à Locmariaquer et présida des "Fêtes druidiques" du haut du dolmen de la Table des Marchand.

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Locmariaquer porte les noms de 17 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale; cinq d'entre elles au moins sont des marins disparus en mer.

Jean Bertho, né le à Locmariaquer, fut membre du maquis Surcouf et participa notamment à la libération de Honfleur.

  1. Le recours à un éclairage rasant qui accuse ces reliefs, permet de rendre plus visible les éléments qui permettent d'identifier le cachalot en le distinguant du reste des grands cétacés : la grande tête quadrangulaire et allongée, exposée lors de sa « navigation » ; le jet (ici reproduit en forme assez classique de « fontaine », avec un double jet d'eau symétrique ; la nageoire caudale en immersion, normalement horizontale, représentée tournée de quelques degrés. Cf Orthostate 1, tiré de Serge Cassen, « Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan) », Préhistoires Méditerranéennes, no 2,‎ , p. 11-69.
  2. Le cachalot fait partie du corpus des représentations iconographiques du mégalithisme armoricain. L'altération de l'orthostate envahi de mousses a abîmé la queue et le pénis, normalement dégagé du corps de l’animal. Cet organe sexuel est le quatrième élément d'identification de l'animal. « Deux conséquences d’un énorme intérêt : la première est la définition de son sexe, qui coïncide avec l’idée du mâle, voyageur solitaire et dangereux ; la seconde est une référence sur les conditions de perception. Le cachalot échoué expire avec une érection qui a toujours attiré l’attention des observateurs et qui fut systématiquement reflétée par les représentations historiques des scènes, en Europe, depuis le XVe siècle. Il est plus que probable que ceux qui ont défini la représentation ont eu la possibilité d’observer l’animal expirant sur la plage ou, encore, d’être informé par les témoins locaux, chasseurs ou simples spectateurs ». Cf Cassen & Vaquero Lastres 2000, La Forme d’une chose, in: Eléments d’architecture : exploration d’un tertre funéraire à Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan) : constructions et reconstructions dans le Néolithique morbihannais : propositions pour une lecture symbolique, Cassen S. (Dir.), Chauvigny, Association des Publications chauvinoises (A.P.C.), 2000, p.641
  3. Lionel Visset, Jean L'Helgouac'h, Jacques Bernard, « La tourbière submergée de la pointe de Kerpenhir à Locmariaquer (Morbihan). Etude environnementale et mise en évidence de déforestations et de pratiques agricoles néolithiques », Revue Archéologique de l'Ouest, t. 13,‎ , p. 79-87.
  4. Gauthier Aubert, Le président de Robien. Gentilhomme et savant dans la Bretagne des lumières, Presses universitaires de Rennes, , p. 297-304.
  5. Éric Gaumé, « Enquête technologique sur la taille néolithique du granit à propos du démantèlement et du recyclage des stèles de Locmariaquer », Revue archéologique de l'Ouest, no 5,‎ , p. 245-253.
  6. En 1899, le contre-amiral Reveillère a le projet de transférer le Grand menhir brisé à Paris pour en faire le "clou" de l'exposition universelle de 1900, mais son projet n'aboutit pas car il soulève de nombreuses protestations. Cf Pierre de Loubeau, «  », sur Journal Le Figaro, (consulté le ).
  7. Jacques Briard, Les mégalithes de l'Europe atlantique. Architecture et art funéraire, 5000 à 2000 ans avant J.-C., Errance, , p. 32-37.
  8. Pour la maison de ville d'Auray (construite entre 1776 et 1782), les échevins exigent que le dallage et les marches soient en "pierres de Locmariaquer". « Armés d'une pareille clause, je soupçonne que les quatre entrepreneurs qui se succédèrent (...) ne se gênèrent pas pour saccager les dolmens et les menhirs de la contrée » écrit Gustave de Closmadeuc en 1892 ; il indique aussi qu'en 1825 plusieurs dolmens de Locmariaquer (ainsi que l'allée couverte du Luffang en Crac'h) servirent à la construction de la Chartreuse d'Auray et du Mausolée de Cadoudal< Louis Marsille, «  », sur Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, (consulté le )
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  11. Charles-Tanguy Le Roux, « La gestion et l’étude des mégalithes de Locmariaquer », Gallia Préhistoire, no 38 (suppl.),‎ , p. 47.
  12. Charles-Tanguy Le Roux, « La gestion et l’étude des mégalithes de Locmariaquer », Gallia Préhistoire, no 38 (suppl.),‎ , p. 48-49.
  13. Patrick André, "Les enfouissement monétaires de la fin du ISBN ).
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Héraldique

Les armoiries de Locmariaquer se blasonnent ainsi :

Coupé : au premier coupé de sinople au dolmen d'argent, et d'hermine, au second d'azur au navire équipé et flammé d'or, à la fasce d'argent brochant sur le coupé, chargée de 5 mouchetures d'hermine de sable rangées en fasce.

le tout surmonté d'une couronne de baron (Locmariaquer est dans l'ancienne baronnie de Kaër) et porte la devise : « Kaër e mem bro » qui peut s'interpréter de deux manières : « Le pays de Kaër est mon pays » ou « Beau est mon pays » (description de J.M François Jacob en 1933).

Ce blason a été créé dans les années 1930 par Jean-Baptiste Corlobé, artiste local.

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Locmariaquer dans la littérature

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