Languidic
Localisation
Languidic : descriptif
- Languidic
Languidic (prononcé [lɑ̃ɡidik]) est une commune française située dans le département du Morbihan en région Bretagne. Par sa superficie, Languidic est la commune la plus étendue du Morbihan et depuis le 1er janvier 2016, la quatrième de Bretagne derrière Le Mené dans les Côtes-d'Armor, Scaër dans le Finistère et Paimpont en Ille-et-Vilaine ; par son nombre d’habitants, elle était en 2021 la 16e commune du Morbihan. Les premières activités humaines se manifestent sur le territoire communal dès le Néolithique ; plusieurs traces du passage de l’Homme sont aujourd’hui encore visibles
La voie romaine reliant Vannes à Quimper fixe le peuplement à l’époque antique
Faisant historiquement partie du Vannetais, Languidic, mentionnée dès le XIIe siècle, est attachée à plusieurs personnages chrétiens : saint Kinède d’abord, qui lui donne son nom ; Aubin d'Angers, qui serait né dans la localité et premier patron de la paroisse, et enfin saint Gurloës, qui y serait mort ou aurait installé son ermitage près du Blavet
Sa proximité avec la cité médiévale d’Hennebont et la cité portuaire de Lorient lui ont parfois valu un passé tumultueux, notamment pendant la guerre de Succession de Bretagne, la Chouannerie ou plus récemment, la Seconde Guerre mondiale
Maintes fois remaniées, ses frontières actuelles sont définitivement adoptées après 1945. À la périphérie de l’aire urbaine de Lorient, cette commune de tradition rurale est surtout connue pour la richesse de son patrimoine naturel et religieux
Établie sur la rive gauche du Blavet, la commune est longée par un chemin de halage de 18 km, principale activité touristique
En outre, quatorze chapelles, abritant un riche mobilier liturgique, sont disséminées sur le territoire
La plus remarquable reste la chapelle Notre-Dame-des-Fleurs au bourg, classée au titre des monuments historiques depuis 1922.
Géographie
Localisation et communes limitrophes
La commune de Languidic se trouve dans le sud-ouest du département du Morbihan, dans le pays de Lorient en région Bretagne. Elle se situe par la route à 48,8 Vannes, préfecture du département, 38 Pontivy et 22,2 Lorient, sous-préfectures, ainsi qu'à 11,4 Hennebont, bureau centralisateur du canton du même nom. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Hennebont, à l'est de la communauté d'agglomération de Lorient, sur la rive gauche du Blavet.
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Languidic est limitrophe de dix autres communes : (cinq communes de Lorient Agglomération, deux de la communauté de communes de Blavet Bellevue Océan, deux d'Auray Quiberon Terre Atlantique et une de Baud Communauté) : Quistinic au nord, Baud au nord-est et à l'est, Pluvigner au sud-est, Landévant au sud-est et au sud, Nostang au sud, Brandérion et Kervignac au sud-ouest, Hennebont à l'ouest, Inzinzac-Lochrist à l'ouest et au nord-ouest et Lanvaudan au nord-ouest.
Les communes les plus proches sont Quistinic (8,2 Blavet, et en rive gauche : Brandérion (5,2 .
Géologie et relief
Le territoire de Languidic, comme l'ensemble du Morbihan, fait partie du domaine sud du massif armoricain. La géologie de la commune est marquée par une juxtaposition de roches métamorphiques et magmatiques, d'orientation nord-ouest sud-est. Selon le même axe, un filon de quartzite traverse tout le territoire communal sous la forme d'une crête rectiligne, laissant apparaître sur les versants de la vallée du Blavet des amas d'énormes rochers blancs. Un alignement, visible au lieu-dit Craninen, est jugé intéressant à l'échelle de la vallée.
Le relief se présente comme un vaste plateau incliné vers la mer, se relevant progressivement vers le nord-est. Ce dernier est constitué de nombreux vallons aux pentes douces. Les versants se font plus escarpés dans la vallée du Blavet, où le dénivelé peuvent atteindre 50 à 60 mètres.
La superficie de la commune est de 10 908 hectares, ce qui en fait la commune la plus étendue en superficie de son département ; son altitude varie de 7 à 126 mètres. Le point culminant se situe au hameau de Penhoët. Le bourg se situe à une altitude de 67 mètres.
Le , à 8 h 44, heure française, un séisme dont l'épicentre était situé à l'ouest de la commune, à une profondeur de 10 échelle de Richter, il n'occasionna que peu de dégâts. Il fut suivi 3 heures plus tard d'une réplique de plus faible intensité.
Hydrographie
Cours d'eau
L'ensemble de la commune est structuré par un réseau hydrographique très ramifié, d'une longueur de 104,13 .
Languidic se situe dans deux bassins versants. Le premier, celui du Blavet, englobe le nord et l'ouest de la commune, soit environ un tiers de son territoire. Il se compose d'une vingtaine de sous-bassins versants. Parmi les affluents du Blavet, on compte en particulier l'Ével, délimitant la commune au nord-nord-est, et ses affluents les ruisseaux du Resto et du Pont Pala, ce dernier délimitant la commune à l'est. Le Blavet, d'une longueur totale de 148,91 Bourbriac, dans les Côtes-d'Armor et traverse 31 communes avant de se jeter dans la rade de Lorient. À partir du Premier Empire, le cours d'eau a fait l'objet d'une canalisation pour le raccorder au canal de Nantes à Brest ; à cette occasion une trentaine d'écluses sont aménagées entre Pontivy et Hennebont. Six d'entre elles, numérotées de 19 à 24, se trouvent sur le territoire de Languidic : l'écluse de Minazen (point kilométrique ou PK 39,355), de Manerven (PK 44,641), du Rudet (PK 47,249), de Trébihan (PK 49,341), de Kerrousse (PK 50,904) et l'écluse de Quelennec (PK 52,302), où est installée une station hydrométrique. Sur le plan piscicole, le Blavet est classé en deuxième catégorie, le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés). Le chemin de halage reste une endroit phare pour les randonneurs et cyclistes, le trafic fluvial y est cependant plus discret.
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Maison éclusière du Rudet.
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Écluse de Minazen.
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Vallée du Blavet en aval de l'écluse du Rudet.
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Chemin de halage, désormais voie verte longeant le Blavet canalisé.
Le reste du territoire de la commune, soit environ les deux tiers, appartient au bassin versant de la ria d'Étel. De nombreux ruisseaux y prennent leur source, parmi lesquels le Goah Guillerm — identifié également en cartographie sous le nom de deux ruisseaux, le Rion et le Pont du Roc'h — et le ruisseau du Moulin de Leschamps (ou Les Champs) ou encore le Patais.
Plusieurs cours d'eau sont classés dans les listes 1 et 2 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Au titre de la liste 1, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux. Au titre de la liste 2, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant,. Les plus petits cours d'eau bénéficient en outre d'un nettoyage régulier ou de restaurations de la part d'associations locales.
L'omniprésence de l'eau sur le territoire languidicien a permis le développement d'activités économiques spécifiques, tels l'implantation d'une dizaine de moulins hydrauliques,, aujourd'hui en ruines ou transformés en habitation.
Les ressources d'eaux souterraines sont également nombreuses sur le territoire de la commune. On y recense au moins sept fontaines, d'usage domestique ou religieux, et vingt-sept puits ayant un intérêt historique,. Le puits de la place Général-de-Gaulle a disparu ; une fontaine, inaugurée en 2011, témoigne aujourd'hui de son existence. En outre, un captage souterrain à Dézinio assure à la commune 25 % de son alimentation en eau potable.
Gestion des cours d'eau
Zones humides
Languidic a recensé 1 200 hectares de zones humides (soit environ 11 % du territoire), constituées principalement de prairies humides, d'étangs, de bois humides et de roselières. Autrefois menacées, ces dernières sont depuis les années 2000 au centre d'un programme local de préservation. Celle de Pont-Bellec a fait l'objet d'une action de valorisation avec l'installation de trois panneaux d'informations.
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Lavoir de Pont-Screign.
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Puits au lieu-dit Kervers.
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Fontaine au lieu-dit Pont Kerran.
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Ruines du moulin à eau de Coët Mégan.
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Zone humide de Pont-Bellec.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Plouay à 16 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
Languidic fait partie en très large majorité de l'ensemble de paysages appelé Armor morbihannais, défini par l'Atlas des paysages du Morbihan. Il s'agit d'une vaste plaine qui s'étend depuis le littoral et qui se compose sur le territoire de la commune de deux unités distinctes : la plaine de Pluvigner au sud du bourg et dans sa continuité au nord, la campagne de Languidic. Avec un relief plus marqué que la première, la seconde est un véritable territoire de transition paysagère entre la vallée du Blavet qui longe le nord et l'ouest du territoire sur 18 et à l'est les reliefs des Landes de Lanvaux, crête qui traverse presque la totalité du département. La campagne de Languidic marque la fin de l'Armor morbihannais avant des paysages en plateau.
Milieux naturels et biodiversité
La vallée du Blavet est un secteur qui accueille une végétation variée et une riche faune : mammifères sauvages, oiseaux nicheurs et rapaces. En hiver, on peut y rencontrer d’autres espèces comme le Héron cendré (Ardea cinerea), le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), le Colvert (Anas platyrhynchos) ou la Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus). Les eaux du Blavet sont poissonneuses ; poissons blancs d'eau douce (sandres, carpes, brochets, perches, gardons, brèmes) cohabitent avec truites de mer, anguilles et saumons de l’Atlantique adultes selon les saisons.
Depuis l'approbation du PLU en 2013, il ne reste plus qu'une seule zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) sur la commune, renommée en « bois de Quélennec - Coët Conan », qui s'étend sur 85 . Révisé de type 1 à type 2, cet espace comprend principalement une hêtraie-chênaie acidiphile à houx, avec un peuplement d'oiseaux assez diversifié. On trouve d'ailleurs en espèce déterminante le Pic noir (Dryocopus martius), ainsi que l'Escargot de Quimper (Elona quimperiana), le Putois d'Europe (Mustela putorius) et l'Écureuil roux (Sciurus vulgaris).
La « lande tourbeuse de Kergurune », ZNIEFF de type 1 dans le PLU, n'est même plus référencée ; un appauvrissement végétal, déjà constaté en 2013, a sans doute motivé son déclassement.
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Toponymie
Attestations anciennes,.
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Le nom de la localité est mentionné pour la première fois en 1160 dans une charte de Conan IV de Bretagne sous la forme Lann Kintic.
Étymologie
Languidic peut s'analyser comme un composé formé sur la base de deux éléments : l'appellatif toponymique breton lan, signifiant « territoire (le plus souvent consacré à un saint) », « lieu sacré » ou « ermitage », et Kintic, anthroponyme celtique,,,, probablement nom d'un saint selon Joseph Loth. Ernest Nègre précise qu'il s'agit d'un saint gallois.
Une hypothèse ancienne identifie dans ce Kintic, la personne de saint Kinède, ermite mort le
En breton, la commune se nomme Langedig, prononcé [].
- Bulletin paroissial de Languidic [« Parrez Lanngedig »], Hennebont, Imp. Ch. Normand, (lire en ligne), p. 10-11.
- KerOfis, base de données de l'Office public de la langue bretonne
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 383b, rubrique Lan-, 4.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2, Librairie Droz, Genève, 1991, p. 1044, n° 18900 (lire en ligne) [1]
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Bulletin paroissial de Languidic [« Parrez Lanngedig »], Hennebont, Imp. Ch. Normand, (lire en ligne), p. 10-11.
- Erwan Vallerie, Villes et bourgs de Bretagne, Douarnenez, La Chasse-Marée : ArMen, , 310 ISBN ), p. 123.
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Étymologie
Languidic peut s'analyser comme un composé formé sur la base de deux éléments : l'appellatif toponymique breton lan, signifiant « territoire (le plus souvent consacré à un saint) », « lieu sacré » ou « ermitage », et Kintic, anthroponyme celtique,,,, probablement nom d'un saint selon Joseph Loth. Ernest Nègre précise qu'il s'agit d'un saint gallois.
Une hypothèse ancienne identifie dans ce Kintic, la personne de saint Kinède, ermite mort le
En breton, la commune se nomme Langedig, prononcé [].
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 383b, rubrique Lan-, 4.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2, Librairie Droz, Genève, 1991, p. 1044, n° 18900 (lire en ligne) [1]
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- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Bulletin paroissial de Languidic [« Parrez Lanngedig »], Hennebont, Imp. Ch. Normand, (lire en ligne), p. 10-11.
- KerOfis, base de données de l'Office public de la langue bretonne
- Erwan Vallerie, Villes et bourgs de Bretagne, Douarnenez, La Chasse-Marée : ArMen, , 310 ISBN ), p. 123.
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Histoire
Protohistoire et Antiquité
Le territoire de Languidic a été occupé par l'Homme depuis le Néolithique, ; de nombreux sites mégalithiques et découvertes d'objets en témoignent.
Les alignements mégalithiques du « Grand Resto » ou de « Lann-Venet », encore appelés alignements de Kersolan ou « soldats de Saint Cornély » auraient été dressés vers 3 300 ans av. J.-C. Ce site est probablement un vestige d'un ensemble plus vaste ; les pierres, au fil des années, ont été déplacées ou détruites. En 1967, il y avait encore 218 menhirs (contre 141 en 2015). Du charbon, des tessons de poterie et des outils ont été retrouvés à proximité, dans des tumulus ; une partie des fouilles a été déposée au musée de préhistoire à Carnac. Un poignard triangulaire est découvert au lieu-dit la Forêt,. Au lieu-dit Lezorgu (ou les Orgu), un site souterrain composé de cinq chambres, peut-être utilisé comme garde-manger, renfermait divers objets et possiblement de vieilles monnaies. Des dégradations ont aussi été constatées sur les allées couvertes. Celles du Rolas et de Kerscoul sont les plus endommagées : la première, formée de quatorze ou dix-huit pierres levées supportant quatre tables, est probablement ruinée par des archéologues peu consciencieux, la seconde est détruite par les arbres sans avoir été explorée. Certaines pierres de l’allée couverte de Mané-Nestran ont été utilisées pour construire maisons et four ; cependant on y trouve entre autres un fragment de silex, une hache à bouton, un tesson de poterie et des ossements. On dénombre plusieurs dolmens, et menhirs,,, dont les plus remarquables se situent aux lieux-dits Kerdoret (5,20 mètres de hauteur, 4 mètres de largeur), et Kerdanué (4,20 mètres de hauteur, 2 mètres de largeur),. Une quinzaine de stèles et lec'hs, datant de l'âge du fer, ont été recensés ; la plupart ont été déplacés de leur lieu d'origine et christianisés,. C'est le cas des stèles de Kervréhan et de Kernec, présentant une cupule à leur sommet, et du lec'h de Tréauray, orné d'une croix pattée.
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Menhir de Kerdanué.
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Alignement de Kersolan (classés MH).
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Stèle de Kernec.
De l'époque gallo-romaine, peu de vestiges ont été retrouvés mis à part des briques et des fragments de tegulae au lieu-dit Kersolan. La voie romaine reliant Vannes à Quimper passait par la commune, elle suivait à peu près l'actuelle délimitation entre Languidic et Nostang.
Moyen Âge
Faute de sources écrites, il est difficile de retracer l'histoire de la commune durant le haut Moyen Âge. On ignore par exemple si les Vikings sont arrivés jusqu'à Languidic (l'hypothèse est fort probable puisque ces derniers ont remonté le Blavet vers 888). La population locale laisse néanmoins quelques traces. Une stèle datée des ; une croix à hampe y est gravée à côté d'une inscription latine Croix de Bili fils de Hal. Une motte castrale, originellement confondue avec un tumulus, a été construite vers les ,. D'environ 180 mètres de circonférence, la butte est fortifiée par un petit mur rectangulaire de pierres. Les fouilles ont mis au jour plusieurs objets dont une hache en fer, des morceaux de poterie, un bijou en forme de disque et des coquilles d'huîtres,. La présence de pièces d'argent de la période Philippe IV de Valois montre que le site était encore connu au .
La paroisse de Languidic semble exister au moins dès le . En plus de son territoire actuel, elle comprenait également la trève de Brandérion et le village de Trémoëc, sur la rive gauche du Blavet — qui deviendra plus tard Saint-Gilles-Trémoëc, la ville neuve d'Hennebont. D'abord dépendante du doyenné de Meudon, la paroisse est rattachée à la châtellenie de Nostang. Languidic paraît alors relever directement du duc de Bretagne : en 1160, Conan IV confirme les possessions des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, au Hervé IV de Léon et en 1265, Pierre fait don de ses terres à son père de Bretagne. L'un d'eux passe pour être le propriétaire du château de La Forest, édifié en 1262,. À partir de 1282, l'abbaye Notre-Dame-de-Joye acquiert de plus en plus de terres, pour la plupart affermées, sur lesquelles elle détient des droits de justice.
Une trentaine de seigneuries existent sur la paroisse de Languidic. Trois d'entre elles se démarquent par leur ancienneté et leur superficie. La seigneurie de La Forest est la plus importante et couvre presque les deux tiers du territoire. Au . Guillaume Grignon de La Forest, maréchal de camp du connétable de Rochemont, participe au siège de Parthenay et à la bataille d'Azincourt, durant laquelle il perd la vie. Mentionnée dès le . À la suite d'unions matrimoniales, elle fusionne avec la seigneurie de La Vigne dont le château est attesté depuis 1380.
Au ), le village de Trémoëc est séparé de Languidic car érigé en paroisse par l'évêque de Vannes. À la même époque éclate la guerre de Succession de Bretagne. D'abord partisans de Jeanne de Penthièvre, Henry de Spinefort, capitaine de la ville de Rennes, et son frère Olivier, capitaine de la ville d'Hennebont, rallient peu de temps après Jean de Montfort. Ils défendent notamment la ville d'Hennebont durant le siège de Charles de Blois ; les campagnes languidiciennes sont alors pillées par les soldats bretons et français.
En 1402, la trève de Brandérion est érigée en paroisse.
Temps modernes
Un aveu de 1564 indique que le seigneur de Kermadio (en Kervignac) est prévôt et sergent féodé des paroisses de Languidic et Brandérion.
Après une époque de relative prospérité, les troubles reprennent dès le XVIe siècle.
Au cours de la huitième guerre de religion (1585-1598), le gouverneur de Bretagne, le duc de Mercœur, se met à la tête de la Ligue bretonne. Philippe II d'Espagne, qui soutient et finance la Ligue, lui envoie des troupes. À partir de 1590, les villes de Blavet (ancien nom de Port-Louis) et d'Hennebont sont âprement disputées ; les soldats n'hésitent alors pas à piller les villageois de Languidic.
De plus, les épidémies de peste s'intensifient. Apparues pour la première fois en 1587, elles sévissent ensuite en 1633, entre 1637 et 1640 puis entre 1698 et 1700. Cette dernière est la plus meurtrière, 800 villageois meurent, soit près d'un cinquième de la population totale.
Par ailleurs, la paroisse attire les convoitises de nombreux membres du clergé. En 1618, elle rapporte en effet à son titulaire 1 500 livres et un siècle plus tard, 12 000 livres. Voyant en Languidic une source de profit, certains ecclésiastiques trempent dans quelques intrigues pour obtenir la charge de recteur.
En 1759 une ordonnance du roi Louis XV impose à la paroisse de Languidic [le nom est écrit Lauguidic] de fournir 100 hommes et de payer 656 livres pour la défense de la côte et pourvoir aux besoins des garde-côtes.
La paroisse est également régulièrement soumise aux conditions météorologiques exceptionnelles qui gâchent les récoltes. En 1769, une terrible sécheresse frappe la région. L'année suivante, 600 livres sont puisées dans les fonds de la paroisse pour contrer la menace de la disette.
Révolution française
Le premier conseil municipal de Languidic, composé du maire et de huit officiers municipaux, se réunit le dans la sacristie de l’église,. Cependant, la fièvre révolutionnaire ne prend pas. En 1791, les membres de l'assemblée abandonnent leur fonction, ne se reconnaissant plus dans les idées du nouveau régime. L'année suivante, des notables modérés sont plébiscités lors des élections. Ce désaveu n'est pas du goût du chef du district qui promulgue un arrêté le :
« Attendu que la cabale aristocratique a dominé dans les élections au point de composer de ses suppôts les plus zélés la municipalité de Languidic, ordonne de procéder à de nouvelles élections. »
— Xavier Dubois, Languidic au fil des siècles, 2008, .
Aussi, en 1791, Languidic devient le chef-lieu d’un canton comprenant la commune de Brandérion, Languidic et la section de Saint-Gilles-des-Champs (pour la différencier de Saint-Gilles-Trémoëc), et dépendant du district d’Hennebont.
Comme dans le reste de la France, les prêtres sont traqués ; l'un d'entre eux, Henri Jégo, est enfermé à la citadelle de Port-Louis, puis à celle de Saint-Martin-de-Ré. Un autre, Yves La Manour, est guillotiné à Vannes. Les biens de l'Église et des nobles, émigrés ou non, sont saisis comme biens nationaux et vendus. Les effigies d'Yves Alexandre de Marbeuf — propriétaire du château de La Vigne — et d'Armand-Louis de Sérent — propriétaire de trois terres nobles à Languidic — sont guillotinées lors de la fête de l'Être suprême. L'instigateur est Guillaume Kerhouant, révolutionnaire convaincu et prédicateur du culte de la Raison — un temple est institué à la chapelle Notre-Dame-des-Fleurs depuis 1793.
Malgré cette effervescence révolutionnaire, la Chouannerie gagne de plus en plus de partisans, notamment dans les campagnes, et menace le pouvoir communal. Les tensions entre opposants et partisans du régime, déjà délicates, s'accentuent. Le , les jeunes hommes refusent de prendre part au tirage des conscrits ; devant l'agitation, le tirage a lieu à Hennebont. Cependant, les personnes désignées désertent massivement et grossissent l'effectif des Chouans. À partir de 1794, la présence de troupes s'avère indispensable pour protéger les républicains retranchés au bourg ; les Chouans se font de plus en plus audacieux : le , ils s'aventurent au bourg et coupent l'arbre de la Liberté, dans la nuit du 4 au 5 mars 1795, ils tuent le maire Mathieu Le Serrec. Lors du débarquement de Quiberon en 1795, des centaines de Languidiciens, par contrainte ou par sympathie, se lancent dans la bataille ; 87 sont faits prisonniers et sont remis en liberté après paiement d'une rançon.
En 1795, le canton est maintenu mais modifié ; les autorités remplacent Brandérion par Quistinic et Inzinzac.
La rébellion n'est pas matée pour autant. À Languidic, en 1799, les Chouans se retrouvent face à une troupe républicaine. Le combat tourne court, les premiers dispersent les seconds. Les royalistes investissent le territoire : une cache d'armes et d'habillement est aménagée dans le bois de Kérallan, ; le , sept hommes volent Pierre Bertrand, maire provisoire de Lorient et directeur de la manufacture de Ploemeur, et le tue. Le meurtre est imputé à Jean Rohu. La fin de la rébellion chouanne n'apaise pas le climat pour autant, les vols et les agressions se multiplient et sont pour certains le fait d'anciens royalistes.
Le | ]
En 1801, le canton de Languidic est supprimé ; la commune est rattachée au canton d’Hennebont.
Afin de favoriser la navigation fluviale en France, Napoléon décide le 30 fructidor an X — — d'aménager le Blavet de Pontivy jusqu'à Hennebont. Les travaux commencent en 1805, ils se termineront en 1825 après une interruption entre 1814 et 1822.
À la chute du Premier Empire, le conseil municipal affirme son attachement au régime royaliste : en 1820, Languidic participe à la souscription nationale du château de Chambord ; elle vote en 1822 des subsides pour l'érection d'un monument aux morts de l'expédition de Quiberon et d'un monument à Georges Cadoudal.
En 1866, une épidémie de variole fit 60 malades et provoqua 4 décès à Languidic. Une autre épidémie de variole sévit à Languidic en 1869 : elle fit 977 malades, dont 112 moururent. Une épidémie de dysenterie fit 98 malades (dont 10 moururent) à Languidic en 1876. Le docteur Alfred Fouquet explique la propagation de la maladie par les conditions de vie déplorables des habitants de la région qui « ne prennent absolument aucun soin, soit de leur propreté, soit de celle de leurs maisons. Ils jettent les selles des malades devant leur porte et parfois les vident dans la maison même, au milieu des cochons et des poulets, au milieu desquels ils grouillent. (...) Ils se refusent d'ailleurs à prendre aucun médicament ».
À partir du Second Empire, Languidic se modernise peu à peu. Dans les années 1860, la ligne de chemin de fer Auray-Napoléonville conduit à la construction de la gare de Baud. En 1884, d'autres lignes seront envisagées mais ne seront réalisées qu'en 1921 ; plusieurs gares et haltes sont créées à cette occasion. Dans les années 1870, la commune est désenclavée à la suite de l'ouverture de la route à grande communication (future RN 24). La Poste installe un établissement de facteur-boitier d'État en , le service télégraphique apparaît le , le téléphone en , la radio en 1922. L'électricité n'arrive que dans les années 1920 et concerne seulement le bourg et Kergonan. L'extension du réseau s'étendra petit à petit mais certains villages n'auront l'électricité que dans les années 1950. Avant l'arrivée de l'eau courante en 1959, Languidic multiplie la construction de puits et lavoirs publics.
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En 1906, l'inventaire des biens d'Église entraîne une contestation des habitants. L'église Saint-Pierre est barricadée lors de la visite du receveur des Domaines ; un mois plus tard, la seconde visite se déroule comme prévu. Les tensions ne retombent pas pour autant. À la suite de l'acquisition de certains biens de l'Église, le curé prononce un violent sermon :
« Quand vous verrez ces gens-là [ceux qui ont acquis les biens de l'Église], votre devoir est de crier sur eux […] hurlez après [eux] comme on hurle après les loups […] ; ils ne sont plus baptisés ; c'est l'argent de l'Église qu'ils volent ; ils seront enterrés dans un fossé comme des chiens,. »
— Xavier Dubois, Languidic au fil des siècles, 2008, ,, tels que Le Figaro et .
L’époque contemporaine est marquée par les deux grands conflits mondiaux. Durant la Première Guerre mondiale, l'absence des hommes oblige la municipalité à demander un envoi de prisonniers allemands pour participer aux travaux agricoles. Par ailleurs, de nombreuses familles évacuées trouvent refuge à Languidic. Inauguré le , le monument aux morts, œuvre d'Henri Gouzien, rend hommage aux 336 Languidiciens morts au combat,.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune est occupée par les Allemands à partir de . Cependant, les conditions se durcissent dès 1941 ; les vivres, réquisitionnées par l'occupant, font défaut alors que Languidic doit accueillir des milliers de réfugiés. Au même moment, les avions alliés commencent à bombarder Lorient et il n'est pas rare que quelques bombes voire des avions tombent sur le territoire communal. Le , un bombardier australien s'écrase avec cinq soldats au lieu-dit Kerroch. Un autre, anglais cette fois, tombe le à Kergurun ; sur les dix personnes à bord, cinq survivent et sont faits prisonniers. Pendant ce temps, la résistance s'organise et multiplie les actes de sabotage : une station de pompage des chemins de fer est détruite à Tréauray, une ligne électrique approvisionnant la base sous-marine de Lorient est coupée. Une cache d'armes est installée à Kerallan. Le , deux chauffeurs de l'organisation Todt sont abattus sur la place de l'Église. L'affaire s'envenime : une femme est mortellement blessée par des tirs allemands, les hommes de Languidic sont réunis au Marégo devant des nids de mitrailleuses. La catastrophe est évitée de justesse grâce à l'intervention du maire et de l'amiral Urvoy de Portzampar. Devant l'avancée des alliés, les troupes allemandes abandonnent Languidic en ; le 6 du même mois, un groupe de résistants investit le bourg, les Américains arrivent dans la soirée. Informés de leur présence, les Allemands bombardent la commune le lendemain, tuant sept villageois. Malgré la Libération de la France, la résistance allemande continue dans la poche de Lorient. Languidic essuie encore des tirs d'artillerie et bombardements au point que la municipalité doit faire évacuer plusieurs fois le bourg. Au total, au moins 65 personnes sont mortes au cours de ce conflit.
En 1947, Languidic perd les villages de Saint-Gilles-des-Champs et Langroix au profit d'Hennebont.
Onze soldats originaires de Languidic sont tués lors de la guerre d'Indochine.
Lors de son voyage officiel en Bretagne en 1960, le président de la République Charles de Gaulle s'arrête au bourg pour saluer la population rassemblée sur la place de l'Église. À son décès, il est décidé que cette place portera son nom.
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