Montertelot [mɔ̃tɛʁtəlo] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne
Elle fait partie de la communauté de communes Ploërmel communauté, du canton de Ploërmel et de l'arrondissement de Pontivy.
Géographie
Situation
Communes limitrophes de Montertetot
Ploërmel
Val-d'Oust
La Chapelle-Caro
Montertelot est un modeste bourg au pied de son fin clocher que l'on pourrait croire de montagne. Trois commerces entretiennent l'animation du bourg. Une halte nautique ainsi qu'une aire de stationnement attirent à la belle saison bon nombre d'itinérants en quête de calme, de dépaysement et d'authenticité. Une pinède de 80 hectares, le Bois de Saint-Méen, situé à l'est de la voie rapide, concentre divers loisirs nature (VTT, varappe…).
« Le cadre de notre village est incroyable, très touristique, il fait vraiment bon vivre chez nous et l’attrait touristique du canal est indéniable » déclare la maire de Montertelot, Nelly Jolivet, en 2023.
Relief et hydrographie
Le réseau hydrographique de la commune de Montertelot.
De petite superficie, la commune de Montertelot a toutefois un relief présentant un dénivelé notable : la partie orientale de son finage, occupée par le Bois de la Lande de Saint-Méen, atteint 103 mètres d'altitude à la limite de la commune voisine de Monteneuf, alors que la vallée de l'Oust, rivière au bord de laquelle, sur sa rive gauche (rive concave) qui forme un large méandre se trouve le bourg, est vers 21 mètres d'altitude. L'ensemble de son territoire est en pente générale vers l'ouest.
L'Oust sert de limite ouest à la commune, la séparant de la commune de Val d'Oust ; deux de ses petits affluents de rive gauche séparent aussi la commune de ses voisines : côté nord, le Ruisseau du Pont Aubert sert de limite avec Ploërmel et, côté sud, un autre tout petit affluent sert un temps de limite avec La Chapelle-Caro.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Morbihan.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur Est », avec des hivers frais, des étés chauds et des pluies modérées.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 amplitude thermique annuelle de 12,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploërmel à 6 vol d'oiseau, est de 12,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Transports
L'Oust canalisé forme un tronçon du Canal de Nantes à Brest et sert désormais à la navigation touristique.
Située non loin de la Vélodyssée (qui ne traverse toutefois pas la commune, passant un peu plus à l'ouest sur le territoire de la commune de Val d'Oust en reprenant le tracé de l'ancienne voie ferrée de Questembert à Ploërmel), la commune est traversée par contre par le chemin de halage du canal de Nantes à Brest, et est fréquentée par les adeptes du tourisme vert : pêcheurs, randonneurs, cyclistes, plaisanciers et camping-caristes s'y côtoient ; la pelouse du quai du débarcadère est un lieu fréquenté pour les pique-niqueurs.
Le territoire communal est traversé par la Route nationale 166, axe routier Vannes - Ploërmel, aménagée en voie expresse ; la commune est desservie par l'échangeur de Ville Briend auquel elle est reliée par la RD 766a.
Habitat
Trois lieux seulement de la communes sont habités : le bourg principalement et deux hameaux : la Ville Briend et Tressol. Une rurbanisation notable est toutefois perceptible le long des petites routes reliant ces trois lieux-dits.
↑ Correspondant et Dominique Le Lay, « « À Montertelot, l’attrait touristique du canal est indéniable » pour la maire Nellie Jolivet », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Montertelo en 1330 et 1481, Montretelor en 1630,.
Le premier élément Monter- est un produit du bas latin *monisterium « couvent, église », variante du latin monastērium (cf. monastère). Ce terme est attesté en ancien français sous les formes monstier, muster, moustere, d'où moustier, moutier, terme vieilli en français qui signifie « monastère, église ». Il est très répandu en toponymie sous différentes formes.
En Bretagne, les toponymes dans lesquels il apparaît sont généralement du type Monter-, comme dans Monterrein à 5 , Monterblanc (Morbihan, Monsterblanc en 1455) à 40 Monterfil (Ille-et-Vilaine) à 45 . Il existe aussi une variante rencontrée dans le Moustoir et Moustoir-Remungol, également en Bretagne.
Le second élément -telot est vraisemblablement un nom de saint. Il s'agit probablement de saint Théleau (saint du Saint-Thélo (Côte-d'Armor) et Landeleau (Finistère, lann-Telo). Cette hypothèse est renforcée par le fait que saint Théleau est vénéré dans la paroisse pour avoir vaincu un dragon.
↑ a b c et dAlbert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 477b sous Monterrein, renvoi à Monastère p. 463a.
↑ Erwan Vallerie, Diazezoù studi istorel an anvioù-parrez = Traité de toponymie historique de la Bretagne, An Here, (ISBN et , OCLC 63764620, lire en ligne), p. 121
Une allée couverte se trouve dans le bois de la Lande de Saint-Méen, à la limite entre les communes de Montertelot et Monteneuf.
Moyen-Âge
Montertelot était une trève de Guillac, mais aurait dépendu antérieurment de La Chapelle-Caro.
Temps modernes
En 1643 Pierre Rogier, écuyer, seigneur de la Crouist, qui venait de construire une nouvelle résidence à Crévy, près du bourg de Montertelot (mais en La Chapelle-Caro), demanda au Roi le droit d'y incorporer diverses justices qu'il possédait sur le territoire des paroisses voisines, de changer le nom de la paroisse de Montertelot en celui de "Crévy" et d'y tenir quatre foires annuelles.
La trève de Montertelot comptait trois seigneuries : Montertelot, Tressol et la Ville-Brient.
Le moulin de Montertelot, « trève et seigneurie de Guillac » était un moulin à papier au .
Révolution française
En 1491 le curé de Montertelot, Bonno, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, devenant donc prêtre réfractaire.
La commune de Montertelot est créée en 1793.
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La paroisse succursale de Montertelot (ainsi que celle de Gourhel) est supprimée par une ordonnance du gouvernement impérial en date du . Montertelot dépend alors de la paroisse de Ploërmel, mais dispose d'un prêtre résidant.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs dOgée, décrivent ainsi Montertelot en 1853 :
« Montertelot : commune formée de l'ancienne trève de ce nom, et qui n'est pas encore succursale [faux, Montertelot est érigé en paroisse succursale en 1839]. (..) Principaux villages : la Ville-Briens, Tressal. Superficie totale : 264 hectares 27 ares, dont (..) terres labourables 122 ha, prés et pâturages 20 ha, vergers et jardins 11 ha, landes et incultes 80 ha (..). Le bourg de Montertelot est situé sur la rive gauche de l'Oust et à une petite distance de la route royale n° 166, dite de Vannes à Dinan, qui traverse cette commune du sud-ouest au nord-est. Géologie : schiste argileux ; schiste talqueux à l'ouest. On parle le français [en fait le gallo]. »
L'abbé Richard crée en 1868 la première école de la commune.
La construction dans la commune d'un embarcadère sur le Canal de Nantes à Brest est déclarée d'utilité publique en 1871.
En 1872 le maire de Montertelot, Jean Marie Emeraud, fut suspendu pendant deux mois par le préfet du Morbihan « à la suite d'une condamnation en police correctionnelle prononcée contre ce maire pour insultes et outrages publics contre la gendarmerie ».
En 1878 la commune achète une maison pour lui servir de mairie.
Le le maire de Montertelot, Jean Pierre Caro, fut conduit par les gendarmes à la maison d'arrêt de Ploërmel pour s'être opposé aux lois de laïcisation des écoles. « Afin de bien prouver son innocence aux gendarmes qui l'avaient accompagné pendant son transfert de Montertelot à Ploërmel [il] a récité dévotement 13 chapelets ».
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La Belle Époque
Un décret du président de la République xen date du dit : « Sont attribués à la commune de Montertelot (Morbihan), à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Montertelot, et actuellement placés sous séquestre, la présente attribution faite sous la condition par la commune d'affecter tous les revenus ou produits desdits biens au service des secours de bienfaisance ».
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Montertelot porte les noms de 10 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux Jean Baptiste Guilloux est mort en captivité en Allemagne dès le ; Pierre Bégaud, soldat du régiment d'infanterie, a été tué à l'ennemi le à Kemmel (Belgique) ; les autres sont morts sur le sol français. Jean-Baptiste Guilloux et Henri Allain ont été décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre .
Le monument aux morts de Montertelot est un monolithe sur lequel est apposée une plaque commémorative portant les noms des morts pour la France des diverses guerres.
L'Entre-deux-guerres
En 1919 le journal L'Ouest-Éclair écrit que Montertelot « est un joli petit bourg de 200 habitants, situé sur les bords de l'Oust, à 5 km de Ploërmel. On peut s'y rendre facilement à pied, du chef-lieu, soit par la route de Vannes, jusqu'à la Ville Briend, soit par le chemin vicinal de Bezons et du Roc Briend. Les personnes venant des directions de Nantes, Redon, Lorient (..) [peuvent] profiter du train qui arrive à Roc-Saint-André. (..) De la gare du Roc à Montertelot 2 km à faire en empruntant le chemin de halage qui offrira une charmante promenade ».
Le bourg de Montertelot vu du canal vers 1925 (carte postale).
Montertelot vu de l'Oust vers 1925 (carte postale).
Montertelot ː église paroissiale Saint-Laur vers 1925 (carte postale).
Le calvaire de Montertelot vers 1925 (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Montertelot porte les noms de 5 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles François Roux, soldat au 137e régiment d'infanterie est mort le
Le 25 juin 1942 le préfet du Morbihan demande au conseil municipal d'étudier un projet de rattachement à la commune de La Chapelle, ce qui est refusé par le dit conseil le 12 juillet 1942.
Montertelot n'a plus d'école publique depuis 1943.
L'après Seconde Guerre mondiale
En 1949 une ordonnance épiscopale de Mgr Bellec, évêque de Vannes, agrandit la paroisse de Montertelot au détriment de celle de Ploërmel en lui adjoignant les maisons et hameaux de Roc Briend, La Balayère, Le Grand Pré et la Gainais.
Deux soldats originaires de Montertelot (Julien Badouel et René Rio) sont morts pour la France durant la Guerre d'Algérie.
↑ Association bretonne et Union régionaliste bretonne, « Le congrès de Josselin. Château de Crévy », Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires... : agriculture, archéologie / Association bretonne et Union régionaliste bretonne, 1977, lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ Hervé du Halgouët, « Anciennes papeteries sur le territoire actuel du Morbihan », Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1939, lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ « », sur cassini.ehess.fr (consulté le 31 août 2024)
↑ a b et c« PORTRAIT. Michel Briend, 85 ans, est un féru de l’histoire de Montertelot, sa commune d’adoption », Ouest-France, 31 mai 2023 (lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ « », sur infobretagne.com (consulté le 31 août 2024).
↑ A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Rennes, Deniel, 1853 (lire en ligne), p. 47-48.
↑ « Arrêté du Président du Conseil n° 585 », Bulletin des lois de la République française, lire en ligne, consulté le 1er septembre 2024).
↑ « Nouvelles et bruits divers », La Champagne : journal quotidien, 29 décembre 1872 (lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ Morbihan. Conseil général, « Montertelot. Réparation de la mairie. Demande de secours », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan, lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ « En Bretagne », La Lanterne, 24 novembre 1886 (lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ « Décret du président de la République », Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 8 mars 1911, lire en ligne, consulté le 30 août 2024).
↑ a b et c« », sur memorialgenweb.org, 2011 (consulté le 30 août 2024).
↑ « » (consulté le 1er septembre 2024).
↑ « Ploërmel. Le concours de pêche », L'Ouest-Éclair, 16 août 1919, lire en ligne, consulté le 30 août 2024).
↑ « Grandeurs et servitudes de l'enseignement libre », La Croix, 20 décembre 1950 (lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
↑ « La paroisse de Montertelot s'agrandit », La Liberté du Morbihan, 13 mai 1949 (lire en ligne, consulté le 31 août 2024).
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