Le Croisty [lə kʁwasti] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.
Toponymie
Le nom de la localité est mentionné sous la forme Croasti au .
Le nom de la commune en breton est Ar C'hroesti.
Le Croisty signifie en breton « maison de la croix » de croaz, croix, et ti, maison. La localité doit son nom au fait qu'elle fut le siège d'une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
↑ Stéphane Gendron - 2003 - Les noms des lieux en France: essai de toponymie - Page 131.
↑ « » (consulté le ).
Géographie
Localisation
Le Croisty est une commune rurale du centre Bretagne. Elle appartient par ses traditions au Pays Pourlet et à la Basse-Bretagne. Le bourg se situe à vol d'oiseau à 30 Pontivy, 35 Lorient et 64 Vannes.
Communes limitrophes du Croisty
Saint-Tugdual
Priziac
Ploërdut
Saint-Caradec-Trégomel
Relief et hydrographie
L'Aër, également appelée Rivière du Pont Rouge du nom d'un pont franchissant le cours d'eau entre Priziac et Le Croisty, arrose la commune et sert de limite naturelle avec les communes limitrophes de Saint-Tugdual au nord et de Priziac à l'ouest. La colline de Mané Garhénec culmine à 255 mètres et constitue le point le plus élevé de la commune. Le point le plus bas de la commune, 123 mètres d'altitude, est situé au lieu-dit moulin du Pont Tournant, au fond de la vallée de l'Aër.
Carte topographique de la commune de Le Croisty.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Morbihan.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 11,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lanvénégen à 15 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Moyen Âge et Temps modernes
Sous l'Ancien Régime, Le Croisty était une trève dépendant de la paroisse de Saint-Tugdual.
Les Hospitaliers
Les habitants du bourg du Croisty dépendaient des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ils étaient soumis au régime de la quévaise. À ce titre ils devaient verser une dîme tous les ans au commandeur de la commanderie du Croisty dont ils étaient redevables et ils devaient se rendre au moulin banal situé sur la rivière Aër pour y moudre leur grain.
Louis Rosenzweig écrit en 1863 qu'un moulin situé à 2 km environ de la chapelle du Croisty se nomme moulin du Temple et que les paysans de toute cette portion du pays appellent encore la terre Dour-Templ ("Terre de Templiers").
Révolution française
La trève de Le Croisty fut totalement incluse dans la commune de Saint-Tugdual lors de la Révolution française.
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Le , 116 habitants de la section de Le Croisty (la section était délimitée par le cours de la rivière Aër au nord) demandèrent la séparation de cette section de la commune de Saint-Tugdual et son érection en commune distincte. 6 conseillers municipaux prirent l'initiative de la pétition. Ils firent valoir que la section du Croisty possédait une église, un presbytère et un cimetière. Par ailleurs un décret du avait érigé l'église du Croisty en succursale et un second décret en date du 2 juillet 1866 avait créé un adjoint spécial chargé de remplir les fonctions d'état-civil dans la section du Croisty. Enfin les habitants des villages de la section étaient presque tous obligés de traverser Le Croisty pour se rendre à leur chef-lieu d'alors ; la distance entre les 2 bourgs faisait 5 kilomètres; les villages de Ruzellic, de Kerharff, de moulin de Pontournant et autres se trouvaient encore au-delà de 5 kilomètres. Le projet ne fut pas accepté. Si le projet avait abouti, la population de la commune de Saint-Tugdual n'aurait plus été que de 830 habitants, son étendue de 2022 hectares et ses revenus ordinaires n'auraient pas dépassé 2190 francs. La nouvelle commune du Croisty aurait eu une population de 795 habitants, une étendue de 1592 hectares et ses revenus ordinaires auraient été de 1634 francs. Lorsque la pétition fut déposée, la section du Croisty n'avait toujours pas d'école et les enfants devaient se rendre à Saint-Tugdual ou dans les chefs-lieux voisins pour bénéficier des bienfaits de l'instruction.
C'est en 1882 que le conseil municipal de Saint-Tugdual vote la construction d'une école mixte au Croisty, la section du Croisty comptant alors plus de 700 habitants.
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La création de la commune en 1903
Le Croisty n'accéda à l'indépendance communale que le . Pour obtenir leur indépendance, les habitants du quartier du Croisty firent valoir que Le Croisty avait déjà une église qui remontait aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, mais qui, nouvellement restaurée, était largement suffisante pour les besoins du culte, ainsi que d'un cimetière, une maison d'école, un presbytère et une fontaine publique.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Le Croisty porte les noms de 60 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; pari eux François Carro est mort dès le lors des combats de Maissin (Belgique) ; Joseph Gloux est mort en captivité en Allemagne en 1915 ; Louis Le Bris, marsouin au 56e régiment d'infanterie coloniale a été tué à l'ennemi le dans la presqu'île de Gallipoli (Turquie) et François Mahé, lui aussi marsouin, mais au 38e régiment d'infanterie coloniale, a été tué à l'ennemi en 1917 dans l'actuelle Macédoine du Nord ; tous les autres sont morts sur le sol français, dont Toussaint Le Douaron et Joseph Le Nestour, tous deux décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
Un vitrail de l'église paroissiale porte les noms de 25 d'entre eux.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts du Croisty porte les noms de 14 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale dont Jean Valentin, tué à l'ennemi à Saint-Vith (Belgique) le ; Louis Le Puil, tué le à la Bataille de Kissoué en Syrie ; Armel Réty, mort le dans le naufrage de l'aviso Tahure, coulé par le sous-marin américain le long des côtes de l'Indochine ; René Rouillé (nommé à tort Jean-Louis Rouillé), résistant déporté au camp de concentration de Bergen-Belsen et décédé le ; Vincent Cariou, mort en captivité en Allemagne. Parmi ces victimes également, Xavier Foucault et Jean Le Capitaine, deux résistants FFI, tués lors de combats contre les Allemands le à Kerbic-er-Motenec (une stèle commémorative honoré leur mémoire) ; un monument commémoratif a été édifié en mémoire de Jean Bellec, Maurice Le Nestour, et Maurice Le Nestour (homonyme du précédent), eux aussi résistants FFI, tués à l'ennemi le au rocher de Kermarquer en Saint-Caradec-Trégomel. Le journal L'Espoir du Morbihan cite aussi deux autres résistants adhérents du parti communiste : Robert Royant (engagé de l'Armée de l'air, réfugié au Croisty et tué à Priziac) et Lucien Le Vaillant (de Saint-Caradec-Trégomel, tué au Croisty en service commandé le ) et dans un autre article Jean Le Douaron, Raymond Belper, Philippe Janin et Maurice Morvan, eux aussi résistants FTPF morts au Croisty lors des combats de la Poche de Lorient.
L'après Seconde Guerre mondiale
Pierre Le Tenier, adjudant au bataillon d'infanterie alpine, est mort pour la France le en Grande Kabylie pendant la Guerre d'Algérie.
↑ Amédée Guillotin de Corson, Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dit Chevaliers de Malte en Bretagne, Nantes, L. Durance, (lire en ligne), page 19.
↑ Historique sur le site de la ville
↑ Louis Rosenzweig, Répertoire archéologique du département du Morbihan : Saint-Tugdual, Paris, Impr. impériale, (lire en ligne), pages 108 et 109.
↑ Morbihan. Conseil général., « Saint-Tugdual. Projet d'érection de la section du Croisty en commune distincte. », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général, , lire en ligne)
↑ Morbihan. Coseil général, « Construction d'une école mixte au village du Croisty. Demande de secours », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan, .
↑ Morbihan. Conseil général, « Projet d'érection en commune distincte de la section du Croisty, en Saint-Tugdual », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan, 2 avril 1902, lire en ligne, consulté le 22 octobre 2023).
↑ a b et c« », sur memorialgenweb.org, 2002 (consulté le 21 octobre 2023).
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↑ « », sur memorialgenweb.org, 2002 (consulté le 21 octobre 2023).
↑ « Hommage à nos camarades du Morbihan qui sont tombés pour que vive la France », Journal L'Espoir du Morbihan, 11 février 1945 (lire en ligne, consulté le 19 octobre 2023).
↑ « Le Croisty », Journal L'Espoir du Morbihan, 2 septembre 1945 (lire en ligne, consulté le 22 octobre 2023).
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