Mont-Dol

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Mont-Dol : descriptif

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Mont-Dol

Mont-Dol est une commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne et peuplée de 1 079 habitants

Le tertre du Mont-Dol a abrité des fragments d'autel taurobolique remontant à l'antiquité, découverts en 1778 par l'abbé Marie-François Rever, professeur de François-René de Chateaubriand.

Géographie

Une entrée de la commune.

Territoire communal et communes limitrophes

Communes limitrophes de Mont-Dol
Hirel La Manche,
Le Vivier-sur-Mer
Cherrueix
La Fresnais Mont-Dol
Roz-Landrieux Dol-de-Bretagne Baguer-Pican

Mont-Dol donne sur la baie du Mont-Saint-Michel, et est entourée, des communes (en commençant par le nord-est, puis dans le sens des aiguilles d'une montre) de Cherrueix, Baguer-Pican, Dol-de-Bretagne, Roz-Landrieux, La Fresnais, Hirel et Le Vivier-sur-Mer.

Description

La commune se distingue par son mont qui lui a donné son nom. Le mont Dol, d'une hauteur de 65 Dol-de-Bretagne, apparaît dans le marais de Dol, terre gagnée naturellement sur la mer, contrairement aux polders créés par l'homme à partir de la chapelle Sainte-Anne de la commune de Saint-Broladre en direction du mont Saint-Michel. Sous ce marais, le socle se situe entre 14 et 16 périglaciaires au pied de la falaise fossile et de sables et graviers fluviatiles tardiglaciaires dans les talwegs. La transgression flandrienne provoque la sédimentation d'une argile saumâtre dans les dépressions. Ensuite se déposent des sables intertidaux puis des tangues au sommet desquelles sont intercalés des niveaux tourbeux lorsque la transgression ralentit il y a 5 700 ans B.P..

On peut distinguer deux types de marais : le marais blanc côté nord du mont (où selon la légende s'étendait la forêt de Scissy) vers la baie, formé de sables marins et de tangue ; le marais noir côté sud du mont vers Dol-de-Bretagne, correspondant à une lagune tourbeuse qui reçoit les eaux continentales et parfois aussi des intrusions limitées des eaux marines, lesquelles introduisent localement des veines de tangue au sein de la tourbe. Du haut du tertre on peut encore distinguer les différences car la couleur de la terre renseigne bien les différentes zones du marais.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Charles Le Goffic a décrit ainsi le Mont-Dol en 1910 :

« Présentement le Mont-Dol est à six kilomètres de la mer ; la mousse, sur ses rochers abrupts, a remplacé les algues ; une route y mène, large, bien macadamisée, qui se détache, à la Bégaudière, de la grande route de Saint-Malo. Le sommet du Mont est occupé par une petite tour, une chapelle, une fontaine et deux moulins désaffectés. De cette sorte de belvédère naturel, sanctifié par l'empreinte que l'un des pieds de l'archange Michel laissa sur sa crête granitique « lorsque, dit la légende, il s'élança du Mont-Dol sur le rocher de la baie où s'élève aujourd'hui la célèbre abbaye qui porte son nom et qui s'appelait alors le Mont-Tombe », l'œil enveloppe un cirque de pays dont il est malaisé d'évaluer la superficie, mais qui ne comprend pas moins de quarante villages et de trois ou quatre cités importantes ». »

Le risque de submersion marine

Selon un index global correspondant à l'agrégation de 5 critères effectué en 2011 par l'Observatoire National des Risques Naturels, Mont-Dol est, après La Fresnais, Penmarch et Cherrueix, la quatrième commune de Bretagne la plus exposée au risque de submersion marine avec 96,80 % de sa population totale concernée et 17,28 hectares de bâti exposé au risque de submersion.

Géologie

Il y a 600 millions d'années, une chaîne de montagnes se forme : la chaine cadomienne. L'érosion de la chaîne cadomienne remplit de sables et d'argiles la mer briovérienne. Le métamorphisme ultérieur, faible, donne les schistes briovériens plus ou moins gréseux (donnent de basses collines et des reliefs peu accentués) recoupés par les granitoïdes cadomiens du batholite mancellien (massifs de Fougères, Lanhélin, Bécherel, et dans la région massif de Saint-Broladre). Une intrusion tardive de leucogranite à biotite et muscovite a lieu il y a 525 millions d'années par fusion de la croûte terrestre : ce granite mancellien, recuisant les roches encaissantes, donne naissance, par métamorphisme de contact, aux roches cornéennes et forme désormais une falaise fossile. Cette époque voit le développement d'un important plutonisme bien représenté en Normandie (massif de Vire) et dans l'Ille-et-Vilaine avec les massifs de Fougères et de Combourg auxquels se rattachent les granites du mont Dol, du mont Saint-Michel, des îles Chausey et, dans le Trégor, les granites de Bréhat et de Perros-Guirec.

Il y a 335 millions d'années le filon de dolérite se met en place dans une fracture de l'écorce terrestre pendant une période de distension. Enfin, entre 325 millions d'années et aujourd'hui, l'érosion agit sur le granite, la dolérite, la roche cornéenne et les roches encaissantes. Les roches encaissantes étant moins résistantes à l'érosion, le mont Dol forme un relief par rapport au paysage environnant.

Exploitation de la roche

Cent-soixante carriers ont travaillé à Mont-Dol sur l'exploitation de la roche, essentiellement le leucogranite, la roche cornéenne et la dolérite, sorte de basalte très dur. L'activité cessa en 1948, lorsque la commission des sites obtint l'arrêt de l'exploitation. Si les carrières n'avaient pas cessé leur activité, le mont Dol aurait pu être coupé en deux : en effet, la dolérite traverse le mont Dol de part en part et les carrières exploitaient ce filon de chaque côté. La roche extraite du mont Dol avait plusieurs utilisations, la plus récente étant le ballast de la ligne de chemin de fer reliant Rennes à Saint-Malo.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 12 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pontorson à 19 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. « Territoire de la commune de Mont-Dol (échelle 1:136440, entouré de jaune, consulté le 9 août 2018) » sur Géoportail..
  2. «  », sur openstreetmap.org (consulté le ).
  3. S. Durand, H. Lardeux, Bretagne, Masson, , p. 30 et suivantes.
  4. Charles Le Goffic, L'âme bretonne : Série 3, Paris, Honoré Champion, (lire en ligne)
  5. Blandine Le Cain, « Submersion marine : notre classement des communes bretonnes les plus exposées », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Carte géologique du Mont Dol et ses marais.
  7. Chantal Bonnot-Courtois, Bruno Caline, Alain L'Homer, Monique Le Vot, La Baie du Mont-Saint-Michel et l'Estuaire de la Rance, Éditions Technip, , p. 15.
  8. De Mancellia, nom latin de la région du Maine, domaine structural de la partie nord-est du Massif armoricain dénommé en 1949 par le géologue Pierre Pruvost. Il est caractérisé par un Précambrien récent au sein duquel se sont mis en place des granitoïdes intrusifs antérieurement au dépôt des terrains paléozoïques ; ce domaine surélevé a été épargné par les transgressions marines du Cambrien.
  9. Géologie de la France, éditions du BRGM, , p. 11.
  10. Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p. 29.
  11. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  12. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  13. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  14. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
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  16. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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Toponymie

La première référence au mont apparaît dans l'ouvrage médiéval Historia Brittonum. Attesté sous les formes Mons Doli en 1158, ecclesia de Monte Dolis au , Mont Dol (sans trait d'union) en 1793, Mont-Dol (avec trait d'union) en 1801,

Il s'agit d'une formation toponymique pré-celtique ou celtique qui remonterait par un intermédiaire gaulois à un primitif *tŭll- « hauteur » (non attesté), cette explication étant peu étayée. Cependant, l'hypothèse d’un élément non-identifié semble solide, car les formes anciennes sont proches de celles attestées pour Déols (Indre, Dolensis vicus Dole (Jura, Dola, sans date) et Dolus (Charente-Maritime, Dolos . Il peut être également brittonique et apparenté au gallois dôl « méandre », le mot s'appliquant à une terre entourée par la boucle d'une rivière. L'auteur celtisant Éloi Johanneau le faisait procéder du breton taol « table », mais cette hypothèse n'est pas fondée, car l'étude des formes anciennes et la phonétique étaient inconnues à son époque.

  1. «  », infobretagne (consulté le ).
  2. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 243b
  3. Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 20.
  4. Gwenc'hlan Le Scouëzec, Jean-Robert Masson, Bretagne mégalithique, Seuil, , p. 70.

Histoire

Le site est fréquenté dès le Paléolithique, il y a environ 70 000 ans, par des chasseurs néandertaliens. En 1872, des carriers exploitant le granit mettent au jour des os géants qu'ils crurent de baleine. L'archéologue Simon Sirodot (1825-1903) entreprend alors la première grande fouille archéologique de Bretagne et découvre de nombreux ossements (traces d'une cinquantaine de mammouths, d'une douzaine de rhinocéros, d'une cinquantaine de chevaux, de lions, de cerfs, de bœufs), silex taillés (racloirs, outils pour débiter la viande et travailler les peaux) qui font du Mont-Dol le plus important site paléolithique breton. Ses travaux pourtant rigoureux n'échappent pas à la polémique sur l'origine de l'homme, des personnes comme l'abbé Hamard se refusant à admettre la haute antiquité de l'homme.

Mont-Dol et la religion

Plan du temple païen et de l'ancienne chapelle du Mont-Dol.
Autel taurobolique du Mont-Dol.
Plan des autels tauroboliques établi par l'abbé Marie-François Rever
Fouilles archéologiques entreprises par l'abbé Rever au sujet des autels tauroboliques du Mont-Dol

Ce tertre dominant les marais, à 65 mètres de hauteur (comparable au mont Saint-Michel qui se dessine à l'horizon) ne pouvait que cristalliser les manifestations du sacré. Il fut peut-être un haut lieu de culte païen : culte gaulois de Taranis ? Cultes gallo-romains de Mithra, de Cybèle (au printemps et aux marées d'équinoxe) ? Des traces de temple (substructions, maçonnerie de pierres sèches à mi-coteau) sont encore visibles aujourd'hui aux visiteurs avertis. Saint Samson aurait fait édifier une chapelle dédiée à saint Michel dès le . Sous les ruines de cette chapelle ont été découverts deux anciennes tables-passoires qui correspondraient aux autels tauroboliques élevés au culte de Cybèle. Un ouvrage remet en cause la fonction des autels, il pourrait s’agir d’un réemploi d’anciennes tables pour le briquetage du sel.

Le bas d'un pilier fut aussi récupéré pour l'église en contrebas.

L'église Saint-Pierre date des cycle de la Passion. Certaines demeurent encore bien visibles aujourd'hui et la représentation du malin mangeant des hommes en enfer est très particulière. Au cœur de la nef, l'archange sous forme de statue en bois tient une place privilégiée où on le voit en train de terrasser le diable à l'aide de sa lance.

Légendes

Beaucoup de légendes courent sur le mont Dol, souvent liées à saint Michel. En voici quelques-unes : Celle-ci raconte la formation du relief : « Garguantua se promenait dans la baie du mont Saint-Michel et se sentit gêné dans sa botte, il enleva donc sa botte et la secoua pour chasser les cailloux qui le gênaient. Et c'est ainsi que les trois rochers provenant de la botte de Gargantua ont donné naissance au mont Saint-Michel, au rocher de Tombelaine et au mont Dol. »

Une autre raconte la formation de l'étang au sommet du mont : « Un jour le diable (très présent à Mont-Dol) construisit sur un rocher un immense palais (le Mont-Saint-Michel). Saint Michel voyant cela et jaloux du malin construisit au sommet du tertre dans la nuit un magnifique château de verre. Une fois terminé, il proposa au diable un échange. Le malin, impressionné par la beauté du monument, accepta sans hésitation. Mais au petit matin le palais commença à fondre puisqu'en fait il était non pas en verre mais en glace. Les eaux ont donc ruisselé et formé l'étang que l'on connaît aujourd'hui sur le sommet du tertre. »

Une autre concerne l'une des nombreuses chamailleries entre saint Michel et le diable :

« En temps de grande sécheresse, le diable et saint Michel ont dû s'allier. L'archange proposa donc au malin de cultiver ensemble du blé. Le diable accepta volontiers et c'est ainsi qu'ensemble ils cultivèrent leurs céréales. Au moment de récolter saint Michel dit au diable « si tu es d'accord, je prends ce qu'il y a au-dessus du sol et toi tu prends ce qu'il y en dessous ». Le diable accepta et se retrouva bien entendu avec uniquement les racines du blé, alors que l'archange lui récolta nombre de graines. Ensuite saint Michel proposa au diable de cultiver des pommes de terre, le malin accepta mais émit une condition : « À la récolte je prends ce qu'il y a au-dessus, et toi (saint Michel) tu prends ce qu'il y a en dessous, je ne me ferais pas avoir deux fois ! » Bien entendu le diable ne récolta que le feuillage pendant que saint Michel dégustait les délicieuses pommes de terre qu'il venait de récolter. Le diable fou de rage s'en alla combattre l'archange. »

  1. Pierre-Roland Giot, Jean L'Helgouach, Jean-Laurent Monnier, Préhistoire de la Bretagne, Ouest-France Université, , p. 96-100.
  2. Simon Sirodot, Conférence faite le 17 mai 1873 à la Société d’émulation des Côtes-du-Nord sur les fouilles exécutées au Mont-Dol (Ille-et-Vilaine) en 1872, éditeur Francisque Guyon, 49 p.
  3. M. l'abbé Hamard, Le gisement préhistorique du Mont-Dol (Ille-et-Vilaine) et les conséquences de cette découverte au point de vue de l’ancienneté de l’Homme et de l’Histoire, éditeur Plihon, 1877, 270 p.
  4. Louis Pape, La Bretagne romaine, Ouest-France Université, , p. 175-176.
  5. Gilles Déric, Histoire ecclésiastique de Bretagne, t. IV, 1780.
  6. Laurent Garreau & Jean Claude Voisin, LE CULTE DE MITHRA DU MONT-DOL AU MONT-SAINT-MICHEL,
  7. «  », sur mont-dol.net.


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Héraldique

Blasonnement :
D'azur au monde croiseté d'or.

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Mont-Dol dans la littérature

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