Loguivy-Plougras [lɔgivi plugʁas] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Géographie
Localisation
Communes limitrophes de Loguivy-Plougras
Plounérin
Plounévez-Moëdec
Plougras
Loc-Envel
Lohuec
La Chapelle-Neuve
Plougonver
Représentations cartographiques de la commune
Mairie
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
Loguivy-Plougras est une commune du Trégor située aux confins des Côtes-d'Armor et du Finistère, en Argoat.
Relief et hydrographie
La forêt de Beffou, la plus élevée de Bretagne, et vaste de plus de 600 ha, couvre une colline de 326 Trégor). Le point culminant de la commune qui se situe donc en haut du « Pavé », nom donné à la voie romaine qui traverse la forêt, est plus élevé que le Menez Bré. L'Aulne prend sa source en Beffou. Les altitudes s'abaissent progressivement en allant vers le nord et vers l'est du finage communal, le point le plus bas étant à 107 mètres à la pointe la plus à l'est de la commune, près de Moulin Bastien, à l'endroit où le Guic quitte la commune. Le bourg est vers 150 mètres d'altitude.
Le bourg est situé dans la vallée verdoyante du Saint-Émilion, rivière affluente de rive droite du Guic, qui le traverse. Il est entouré de sept collines. Le Guic, contourne en le longeant sur ses côtés Nord-Ouest, Nord et Est, le territoire communal, le séparant du finage des communes de Plounérin et Plounévez-Moëdec.Un autre affluent de rive droite du Guic, le Ruisseau de Milin ar Prat, a sa source à la limite sud de la commune et traverse sa partie orientale.
Le pont construit sur le Guic à Kerguélen pourrait dater du .
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat des Côtes-d'Armor.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 11,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lannion à 24 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Transports
Loguivy-Plougras n'est desservie que par des routes secondaires : se croisent dans le bourg la D 11 venant côté nord de Plouaret et se dirigeant côté sud, après avoir traversé en son milieu la forêt de Beffou, vers Calanhel et Callac et la D 88 qui vient côté nord-est de Plounévez-Moëdec et se dirige vers l'ouest en direction de Plougras et Guerlesquin.
Par ailleurs la D 42 traverse selon un itinéraire nord-sud la partie occidentale du finage communal, desservant notamment le hameau de Beffou et passant juste à l'ouest de celui du Brohet ; venant côté nord-ouest de Guerlesquin et Plougras, elle se dirige côté sud vers Lohuec.
Habitat et paysages
Le bourg vu depuis la "Vieille Côte" (Ar C'hra-goz).
Loguivy-Plougras : Ar Pavez ou Le Pavé, ancienne voie romaine.
La commune présente un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux et fermes isolées. Elle a pour l'essentiel conservé son caractère rural en raison de son isolement et de son élignement des grands centres urbains ; tout au plus remarque-t-on une légère rurbanisation juste au sud du bourg.
Outre la forêt de Beffou, Loguivy-Plougras possède de nombreux bois (Bois de Trogorre, Bois de Coat Meur, Bois de Kerroué, ..) situés rincipalement sur les versants des vallées du Guic, du Milin ar Prat et du Saint-Émilion.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Locquyvi en 1426, treff de Locyvy en 1455, Locivy Ploegroes en 1477, Locquivy en 1481, Locyvy Ploecroas en 1557.
Le nom Loguivy est composé de lok (lieu où on honore) et de Ivy et signifie « Lieu dédié à saint Ivy » où on honore ce saint majeur de la chrétienté bretonne, né au nord du pays de Galles. Lokivi/Logivi en breton est un lieu consacré à Ivi/Ivy, car Ivi/Ivy est un saint du VIe siècle et les Lok-s ont été nommés ainsi après l'an 1000 (attesté en 1455)
Plougras tire son nom de Ploe (paroisse) et du vieux breton croes ou Kroaz (croix).
Le nom du hameau de Trégonven est composé de Trè- (trève, mot féminin occasionnant une mutation dans Konven > Gonven), et de Konven et signifie donc « trève de saint Conven ». Ce saint breton y aurait vécu ses derniers jours.
Le nom du hameau "Convenant Toullec" illustre la pratique par le passé des domaines congéables.
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Histoire
La forêt de Beffou
La forêt de Beffou située sur la commune est traversée par une voie romaine, construite en l'an 50 avant Jésus-Christ par les soldats de Jules César voie romaine qui traversait la Bretagne du Yaudet à Vannes en passant par Carhaix (Vorgium).
On dit que Yvi de Bretagne serait passé par cette voie romaine et aurait marqué les gens du pays à tel point qu'en 1455 ils donnèrent son nom à Loguivy, du breton lok qui signifie "lieu consacré" et dédié à Ivi/Ivy. Ce saint aurait ensuite séjourné à Pontivy.
La liste des propriétaires successifs de la forêt de Beffou est fournie par un site internet : le plus ancien propriétaire connu est au Alain III de Bretagne. Parmi les autres propriétaires connus, Geoffroy II de Bretagne (décédé en 1186), Alain de Penthièvre (décédé en 1212), Pierre de Dreux (décédé en 1250) et les ducs de Bretagne successifs Jean Ier, Jean II, Arthur II, Jean III, Charles de Blois (décédé en 1364), puis sa veuve Jeanne de Penthièvre, Jean Ier de Châtillon (comte de Penthièvre), François Ier de Bretagne, puis son fils Pierre II de Bretagne. La moitié de la châtellenie et de la forêt (comprenant Coat-an-Noz) est ensuite propriété de Pierre de Kermelec. La forêt de Beffou passe par la suite aux mains de la famille de Laval : Jean de Laval, Guy XV de Laval, Renée de Rieux (comtesse de Laval), Sébastien de Luxembourg, puis sa veuve Marie de Beaucaire, Guy XVI de Laval, entres autres propriétaires successifs. La Famille du Parc Locmaria la possède entre 1637 et 1745, puis Louis-Vincent de Goësbriand entre 1745 et 1752.
Sous l'Ancien Régime la forêt de Beffou était le lieu d'une d'intense activité métallurgique. Devenue bien national lors de la Révolution française, elle fut victime de vols et de saccages qui perdurèrent pendant les trois premiers quarts du , elle est revendue en 1855 (achetée alors par Adolphe-Félix Lauriou, d'Angers) et à nouveau en septembre 1873 à la famille Guillet ; la forêt était alors constituée d’un maigre taillis de faible valeur et cette famille mena un long travail de reconstitution du capital forestier puisque les deux tiers de la forêt furent mis en réserve pendant plus de 80 ans.
Ce n'est qu'en 1874 qu'ouvre enfin la première route traversant la forêt de Beffou, le chemin de grande communication n°42 allant de Toul-an-Héry en Plestin (Finistère) à Callac en passant par Guerlesquin et Lohuec ; elle traverse la forêt de Beffou à peu près en son milieu. En 1876 un projet de colonie agricole pénitencière pour jeunes détenus en forêt de Beffou exista.
L'if est particulièrement présent dans les sous-bois des 611 hectares (elle faisait 900 ha vers 1850) de la forêt de Beffou, en raison à la fois de son humidité et de son altitude.
Charbonniers et sabotiers étaient nombreux les siècles passés (jusque dans les premières décennies du .
C'est désormais une forêt départementale (acquise par le département des Côtes-du-Nord le ).
Préhistoire et Antiquité
L'allée couverte du Brohet se trouve dans la partie occidentale de la forêt de Beffou.
Article détaillé : Allée couverte du Brohet.
En 1869 un cultivateur trouva, dans un endroit qu'il refusa de préciser deux haches en bronze, qu'il vendit à un horloger de Lannion.
La voie romaine allant de Vorgium (Carhaix) au Yaudet, dénommée de nos jours "Chemin du Pavé" traverse la forêt de Beffou approximativement en son milieu.
Des scories, indiquant l'existence d'anciennes ferrières de date indéterminée, ont été trouvées aux lieux-dits "An-Douar-Du" et "Roscoff".
Moyen-Âge
Loguivy-Plougras est cité pour la première fois en 1429, mais la localité existait probablement bien avant. En 1422 le duc Jean V de Bretagne confisque la châtellenie et la forêt de Beffou, qui appartenaient à Jean de Penthièvre et les donnent à Jean de Kermelec, seigneur de Châteaugal. La treff de Locyvy, en la paroisse de Plougras est citée en 1455.
Les Hospitaliers
Il existait au domaine quévaisier à Toulguidou qui était la propriété des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (terra guidonis, en 1182). Ce domaine faisait partie de le commanderie de la Feuillée et plus tard de celle du Palacret. Ce domaine était enclavé dans le fief de la seigneurie de Scozou.
Des fouilles effectuées vers 1860 à Menec'h-Ru ont permis de découvrir une hache en bronze, deux meules de moulins et des fondements de constructions et des emplacements d'enclos. Selon la tradition populaire, évoquée par François Gaultier du Mottay, ces restes seraient le souvenir d'une implantation à cet endroit d'une commanderie des Templiers, ce que le toponyme lui-même ("moines rouges" en breton) rend crédible mais non conforme à la réalité.
Temps modernes
Loguivy est alors, comme Lohuec, une simple trève de Plougras.
Révolution française
L'assemblée électorale de la paroisse de Plougras et de ses trèves destinée à la préparation des États généraux de 1789 se tint à Loguivy le sous la présidence de François Le Foll, sénéchal des juridictions de Guerlesquin et du Menez en présence d'une trentaine de paroissiens. Deux députés (Yves Le Boëc et René Le Gall) furent élus pour la trève de Loguivy, un (Guillaume-Gabriel Le Coz) pour la paroisse de Plougras et un (Pierre Péron) pour la trève de Lohuec, qui représnetèrent la paroisse à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée. Un cahier de doléances fut rédigé, s'inspirant beaucoup de celui écrit par les paroisses de Rennes et demandent notamment la suppression des banalités, des corvées seigneuriales, des domaines congéables et des droits de francs-fiefs.
À la fin de l'Ancien Régime le recteur de la paroisse de Plougras était aussi recteur de la trève de Loguivy-Plougras, mais « à cause de l'importance de la localité (en 1793 Loguivy-Plougras avait 2 107 habitants, alors que Plougras n'avait que 807 habitants et Lohuec 813 habitants), le recteur de Plougras y faisait sa résidence habituelle au château de l'Isdu [Lezdu], avec deux vicaires au bourg de Loguivy-Plougras, et un troisième prêtre à Plougras ». Jusqu'en 1791, le recteur était Ellès, qui fut prêtre réfractaire et remplacé à partir du par un prêtre constitutionnel, Piriou ; le vicaire de Plougras, Le Quelennec, et l'un des vicaires de Loguivy-Plougras, Le Quellec, refusèrent aussi de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé.
Le mouvement contre les domaines congéables, dont la suppression est demandée dans de nombreux cahiers de doléances, partit de « cette région forestière, encore aujourd'hui si difficile à atteindre, de Gurunhuel, Loc-Envel, Loguivy-Plougras, courbée plus que toute autre sous le joug des propriétaires nobles, dont l'absentéisme presque permanent permettait à l'intendant de gérer les biens à peu près à leur guise » écrit L. Dubreuil en 1909.
Loguivy-Plougras fut chef-lieu de canton entre 1790 et l'an X
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A Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Loguivy-Plougras en 1843 :
« Loguivy-Plougras : commune formée de l'ancienne trève de Plougras ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Porslan, Kerguelen, Kavéo, Kerverder, Kernevez, Quénéquen, Parc-Stéphan, Lez Léguer, Kerydré, Kernon, Le Quinquis, Trogorre, Kervisien, le Dresnay, le Vœu, Kerguelvent, le Gouelon, Pengalet, Trovern, Kerforn, Saint-Hinger, le Hinger, Coascourgal, Kerhahouarn, Kermabalen, Men-en-Ein, Kerroué , le Ménou, Pen-Estang, Guern-Lannay, Kerlosquet, Scozou-Bihan, Scozou-Bras, le Ciadou, Huellaf, la Grande Salle, Tossenon, Poulguern. Superficie totale : 4 964 hectares 40 ares, dont (...) terres labourables 2 091 ha, prés et pâturages 435 ha, bois 1 029 ha, vergers et jardins 98 ha, landes et incultes 835 ha, étangs 16 ha (...). Moulins : 18 : Crès, Lisdu, Ar-Prat, Kernevez, Hinguer, à foulon, à papier, dit-Izellan, Keradennec, Kerroué, Guern-Leunay, à eau). La chapelle dédiée à saint Millon [ saint Émilion] (...) est en Loguivy-Plougras ; elle est d'un joli style, et ornée de beaux vitraux. (...) Il y a foire le dernier samedi du mois d'août, et le samedi, veille de Pâques. Géologie : constitution granitique. On parle le breton. »
Une loi du modifia les limites des communes de Plougras et Loguivy-Plougras, transférant la section de Keradennec (comprenant quatre villages et l'étang de Beffou) à la commune de Plougras à la suite de la demande de la plupart de ses habitants « éloignés de six kilomètres de Loguivy-Plougras » et « ils n'ont pour se rendre à ce bourg presque toujours impraticable en hiver par suite du débordement des ruisseaux sortant de l'étang de Beffou ».
Joachim Gaultier du Mottay écrit en 1862 que Loguivy-Plougras possède une école de garçons ayant 77 élèves et une de filles en ayant 95. Il précise aussi que la forêt de Beffou, qui est sur son territoire, est vaste de 900 hectares et qu'elle a été vendue en 1856 et que l'ancienne église paroissiale, dédiée à saint Yvi, d'où la commune a tiré une partie de son nom, est en ruines, et qu'elle a été remplacée depuis 1855, pour les exercices religieux, par la chapelle de Saint-Émilion et que la commune possède aussi les chapelles du Dresnay et de Saint-Yves, mais que 6 autres chapelles sont en ruines, de même que les anciens manoirs de Tragore, de Kerhuel, de Keroué, de Lisdu, du Dresnay et du Scojou.
Le comte de Troguindy acheta en 1858 175 hectares de la forêt de Beffou, et en plus les 15 ha de l'étang et du moulin de Beffou. Ce domaine du Brohet-Beffou devint les décennies suivantes l'un des plus importants et les plus dynamiques de la région ; le comte pratique principalement l'élevage des bovins et les cultures fourragères. Il publia en 1882 "Mémoire sur le domaine de Brohet-Beffou" : « ce mémoire est (...) la monographie la plus complète, à notre connaissance, que notre province possède d'une grande entreprise agricole ayant 25 ans de date et qui soit basée sur des prcédés de culture rationnels et scientifiques ».
En 1892 un cultivateur de la commune, Louis Kerhervé, reçut un secours financier pour avoir eu « 16 enfants vivants ».
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La Belle Époque
Loguivy-Plougras fut fréquentée aux alentours de 1900, au temps des chasses à courre et des équipages : les châtelains de Coat-an-Noz, princes de Faucigny-Lucinge, tenaient dans l'auberge de Mme Cesson (« qui eût à l'époque autant de renom en Haut-Trégor, que n'en pouvait avoir, en Cornouaille, Julia Guillou ») leurs rendez-vous de chasse « où le prince de Monaco voisinait avec le comte de Blois et le comte de Kergourlay : tout l'armorial du Jockey-Club avec le dessus du panier du Gotha breton ».
En août 1900 le Conseil général des Côtes-du-Nord décide la construction d'une caserne de gendarmerie à Loguivy-Plougras.
Le une réunion des maires et des principaux propriétaires des communes du canton de Plouaret est organisée à Loguivy-Plougras : « ces messieurs ont exprié leurs doléances au sujet des ravages causés aux récoltes par les sangliers », souhaitant l'organisation de « battues très actives ». Le problème persiste par la suite : par exemple deux lieutenants de louveterie organisent le une battue dans la forêt de Beffou, tuant 2 laies et 4 marcassins ; « les cultivateurs de la région sont très satisfaits d'être débarassés de ces animaux malfaisants qui leur faisaient des dégâts appréciables ».
En juillet 1902 l'école de Loguivy-Plougras est classée première de France au 7e championnat de tir des écoles primaires de France (898 écoles ont participé au concours) et reçoit comme prix une carabine d'honneur et, pour un an, un tableau de bronze encadré sur lequel est inscrit le nom de l'école victorieuse.
En mars 1905 le maire de Loguivy-Plougras, Jean-Baptiste Jacob, est suspendu de ses fonctions et révoqué peu après. En 1908 les républicains l'emportent aux élections municipales, battant la droite réactionnaire.
En 1913 une polémique éclata à propos du vote d'une subvention par le conseil municipal pour rendre gratuit les fournitures scolaires des élèves des écoles publiques de la commune, ce qui provoqua l'indignation du journal La Croix qui précise que les deux écoles publiues accueillent 130 élèves alors que les deux écoles privées en accueillent plus de 320.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Loguivy-Plougras porte les noms de 149 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, 8 sont morts en Belgique ; François Le Gall et Pierre Cidanel sont morts le lors de la bataille de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) ; Yves Lefustec et Ferdinand Leyour sont morts tous les deux en Grèce de maladie contractée en service ; René Le Gaudy a été tué à l'ennemi en 1917 dans l'actuelle Macédoine du Nord ; François Cloarec et Jean-Marie Le Gall sont morts en captivité en Allemagne ; tous les autres sont morts sur le sol français dont François Clairon, Pierre Loriquer et Joseph Quéré, tous les trois décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, et les trois frères Le Calvez.
L'Entre-deux-guerres
En novembre 1920 Mme veuve Alexis-Marie Le Calvez (née Émilie Piolot), cultivatrice, qui avait eu 14 enfants (11 vivants et 3 morts pour la France), obtint le prix Cognacq-Jay.
L'église Saint-Ivy et sa colonnade en 1926.
Le clocher de l'église Saint-Émilion.
À partir du
Les luttes bretonnes étaient alors un sport très pratiqué dans la commune : un tournoi fut par exemple organisé le et un autre fin août 1933. Les fêtes locales de Saint-Émilion étaient organisées chaque année.
La région de Beffou-Guerlesquin devint dans l'Entre-deux-guerres un centre important d'élevage chevalin.
François Ménez évoque Loguivy-Plougras en 1936 : « Je n'avais pas revu Loguivy-Plougras depuis la semaine d'été que j'y passai avec Pierre Guéguen (...) il y a de cela plus de vingt ans, et cependant Loguivy n'a guère changé (...) L'atmosphère du petit bourg est restée telle qu'avant la guerre. Les bouleversements modernes ne l'ont pas touchée. Il subsiste dans les vieilles rues un air de prud'homie et de réserve cléricale, comme au temps où Mgr Dubourg, la gloire de Loguivy (...), y venait se reposer, abondamment pourvu en victuailles par les dames du Tiers-ordre et de la sainte Congrégation du Rosaire. (...) Également éloigné du chemin de fer et de la route royale (Route nationale 12), an hent royal (...), Loguivy a continué de vivre dans l'observance des vieilles coutumes, maintenant dans son parler l'accent le plus chantant du Trégor. Les bourrelets boisés du Coat-an-Noz et du Beffou, anciennement nommé Coat-ar-Marquiz, par où la vieille route romaine du Pavé s'ouvre de larges perspectives sur Guerlesquin et la campagne qui l'environne, lui font, à l'est et au sud, un rempart contre l'esprit du dehors. Par delà, c'est le pays de Kerné qui commence : de Bolazec, de Lohuec, de Coat ar C'herno (en Botsorhel), où même l'herbe ne pousse pas, tant la terre est dure, et où les voleurs de chevaux abandonnaient, dit-on, pour les y laisser mourir d'inanition, les bêtes fourbues (...) qui n'arrivaient pas à faire illusion sur un champ de foire. Les bonnes gens de Loguivy parlaient avec dédain de ce pays. C'était une expédition que de s'y rendre. (...) Par contraste avec ces terres jadis pauvres, et qui ont cessé de l'être, Loguivy était une paroisse prospère, charmante son décor de grands bois et de châteaux à demi en ruines comme Kerroué, de chapelles vétustes comme le Dresnay, dans les bas-fonds verdoyants, où chantent les eaux neuves du Guic, toute fraîches au sortir des monts. (...) ».
La Seconde Guerre mondiale
Un article de presse datant de 1942 évoque le chêne de Karavès : « sa circonférence prise à la base (...) atteint 9,50 m. Sur cet ancêtre chenu les intempéries bretonnes se sont longtemps acharnées, creusant l'intérieur à tel point qu'un des fermiers s'en servit pour loger des moutons ».
Le monument aux morts de Loguivy-Plougras porte les noms de 36 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, douze personnes qui habitaient au Dresnay, soupçonnées d'aider les résistants, probablement dénoncés, furent victimes de la rafle allemande du dimanche et déportées au camp de concentration de Neuengamme : 4 sont nées à Loc-Envel : Lucien Augel (père) et Lucien Augel (fils) meurent tous les deux le même jour le au Kommando de travail Schwesing-Husum ; Robert Augel, autre fils de Lucien Augel (père), décède à Husum en 1944 ; Théophile Omnès est porté disparu en Allemagne le ; 6 sont nées à Loguivy-Plougras : Yves Toudic (décédé le ), Armand Bescond (décédé le à Husum), Jérôme Georgelin (victime du naufrage du Cap Arcona alors qu'il allait être rapatrié), Léon Leroux (disparu en Allemagne), Henri Pennehoat (décédé le au Camp de concentration de Farge) et François Person (le seul à être revenu vivant, mais il est décédé peu après son retour le ) ; Yves-Marie Le Boulch (décédé le à Kaltenkirchen), originaire de Lohuec et Auguste Person (décédé le à Kaltenkirchen), né à Plounévez-Moëdec et frère de François Person. Par ailleurs André Penglaou, résistant FFI est tué à l'ennemi le à Plougras ; Eugène et Pierre Queniat, aussi résistants, ont été fusillés le à Plouaret.
Parmi les autres victimes de cette guerre, Joseph Robin et Pierre Le Bihan sont décédés au printemps 1940 lors de la Bataille de France ; Prosper Le Boulch et Mathurin Huitorel sont morts de maladie au printemps 1940, le premier à Brest, le second à Pabu ; Alexandre Le Blanc est mort lors du naufrage du cargo Jumièges en 1942 au large de Minorque ; Joseph Rolland est tué à l'ennemi le en Tunisie ; Robert Decote est mort de maladie en 1943 en Allemagne et Yves Le Bon de maladie le à Saint-Mandé, de même que Yves Le Vot le à Paris et Jean Le Jan le à Guer ; enfin Yvette Roussel est une victime civile de la guerre, tuée le lors du mitraillage par des avions alliés d'un garage de Loguivy-Plougras utilisé par les Allemands.
L'après Seconde Guerre mondiale
Deux soldats originaires de Loguivy-Plougras (Jean Le Goff et Eugène Landouar) sont morts durant la Guerre d'Indochine et trois (Yves Barbier, Jean Le Guen et Yves Morvan) pendant la Guerre d'Algérie.
L´école primaire publique mixte du village du Dresnay est inaugurée en 1884 par le maire de Loguivy-Plougras Le Meur. Elle cesse de fonctionner en 1989
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Héraldique
Blason
D'argent à la croix pattée et alésée de gueules à dextre et à la croix ancrée de sable à senestre, cette dernière accompagnée de trois coquilles de gueules, le tout surmonté d'un sanglier de sable.
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