Saint-Igeaux [sɛ̃tiʒo] ou Saint-Ygeaux est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne.
Géographie
Situation
Communes limitrophes de Saint-Igeaux
Saint-Nicolas-du-Pelem
Canihuel
Sainte-Tréphine
Plussulien
Bon Repos sur Blavet
Carte de Saint-Igeaux et des communes avoisinantes.
Relief et hydrographie
Le finage de Saint-Igeaux est formé principalement d'un plateau bosselé situé le plus souvent entre 220 et 180 mètres d'altitude, culminant à 121 mètres un peu au sud du bourg, lequel est vers 200 mètres d'altitude.
Carte topographique de la commune de Saint-Igeaux.
Seules les vallées, situées principalement en périphérie du finage, sont à une altitude moindre : le Sulon, affluent de rive gauche du Blavet, sert à l'ouest de limite avec Saint-Nicolas-du-Pélem et Sainte-Tréphine : il est à seulement 137 mètres d'altitude lorsqu'il quitte la commune, à la limite de Laniscat ; son affluent, la Rivière de Corlay, est à 157 mètres à son entrée dans la commune, à sa limite nord, et à 140 mètres lors de sa confluence avec le Sulon ; elle sert de limite avec Canihuel et Saint-Nicolas-du-Pélem.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat des Côtes-d'Armor.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 amplitude thermique annuelle de 12 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Kerpert à 12 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Transports
Saint-Igeaux est à l'écart des grands axes de transport : la RD 44, entre Laniscat et Plussulien, traverse la partie sud-est de son finage, mais sans passer par le bourg, desservi seulemt par une bretelle routière, la RD 44a, à partir de cet axe. Les autres routes de la commune sont uniquement d'intérêt local.
Paysages et habitat
Saint-Igeaux présente un paysage agraire traditionnel de bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux ("villages") et fermes isolées. Les principaux hameaux sont Kergrohen, Rullien, Fontaineleur, Languellec, Penanguer, Nonéno, Goaslouarn, Hellez, Kersalliou, etc.
Le bourg, de modeste importance, est légèrement excentré au centre-est du territoire communal. La commune a totalement conservé son caractère rural.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
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↑ « », sur Infobretagne.com (consulté le ).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Treffve Sainct Tujeau en 1535, Saint-Ygeau au . Bernard Tanguy a écrit : « Son nom rappelle le souvenir d'un obscur saint breton qui serait également l'éponyme de la paroisse bretonne primitive de Pligeau (toponyme, il apparaît sous la forme simple Itiau, c'est, semble-t'il, la forme hypocoristique To-Itiau, constituée avec le préfixe to 'ton", qui explique Saint-Ygeaux. Bien que cet hypochoristique soit représenté dans d'anciennes litanies bretonnes du hagionyme féminin Ticiawa (pour Titiawa), il n'est pas douteux qu'il s'agisse ici d'un hagionyme masculin ». En breton, la commune se nomme Sant-Ijo.
Saint-Igeaux vient de Itiaw, peut-être le nom d'un ermite ayant vécu au Haut Moyen Âge. Son nom rappelle le souvenir d'un obscur saint breton qui serait également l'éponyme de la paroisse bretonne primitive de Pligeau (Saint-Gilles-Pligeaux). Le nom de saint Ignace a été attribué bien plus tard à l'église alors tréviale par volonté de l'Église catholique de substituer des saints officiellement reconnus par elle à des saints bretons plus ou moins inconnus. La fontaine de dévotion située près de l'église reste dédiée à saint Igeaux.
↑ infobretagne.com, « ».
↑ Bernard Tanguy, Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes d'Armor, Douarnenez, Chasse-Marée-ArMen, .
↑ Joseph Loth, « Les noms des saints bretons », Revue celtique, , lire en ligne, consulté le ).
↑ Bernard Tanguy, Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes d'Armor, Douarnenez, Chasse-Marée-ArMen, et Société d'émulation des Côtes-d'Armor, « Saints bretons honorés dans les Côtes-du-Nord », Bulletins et mémoires / Société d'émulation des Côtes-du-Nord, , lire en ligne, consulté le ).
↑ Andrew Paul Sandford et Yves Pascal Castel, Patrimoine sacré en Bretagne, éditions Coop Breizh, 2012 (ISBN ).
Histoire
Préhistoire
Un dépôt de 84 fragments d'épées en bronze, correspondant à sept épées complètes et à d'autres partiellement reconstituées, disposées autour d'un chaudron en tôle de bronze, ont été trouvées entre 2002 et 2005 à Kerboar. Des haches à talons et un marteau en bronze ont été trouvés dans un dépôt voisin, et un fragment de torsadé en or dans un autre. Ces dépôts, selon une datation au radiocarbone, datent de l'âge du bronze entre et ans avant notre ère. Les fouilles ont été effectuées par Yves Ménez, Muriel Fily et Maréva Gabillot.
Un tumulus datant de l'âge du cuivre a été découvert en 2013 au Hellès : il contenait des vestiges de poteries contenant des débris métalliques cassés volontairement.
Antiquité
Le site de Nonéno a livré depuis 1998 des deniers et quinaires de l'époque de la République romaine et des deniers julio-claudiens ; en tout 18 deniers et 2 quinaires.
Moyen Âge
Saint-Ygeaux provient d'un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plussulien.
Selon un aveu de 1471 la châtellenie de Corlay , un des trois membres de la vicomté de Rohan comprenait 12 paroisses ou trèves : « Corlé [Corlay] (résidence seigneuriale), Saint-Martin-des-Prés, Merléac, le Quilio, Saint-Mayeuc, Saint-Gilles-Vieux-Marché, Caurel, Laniscat, Saint-Guelven, Rosquelfen, Saint-Igeau, Plussulien ».
Temps modernes
Saint-Ygeaux (alors écrit Saint-Ygeau, par exemple par Jean-Baptiste Ogée) était une trève de Laniscat.
La Révolution française
En 1790, Saint-Ygeaux est inclus dans la commune de Laniscat.
Pendant la Révolution, Saint-Ygeaux devient Mont-Ygeaux avant de retrouver de nouveau son nom.
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Sous le nom écrit « Saint-Ygeaux », Saint-Igeaux est érigé en succursale par l'ordonnance royale du , puis en commune séparée de Laniscat par la loi du . Le nom de la commune devient officiellement Saint-Igeaux par un décret en date du [source insuffisante]. Mais la population locale continue à utiliser la graphie "Saint-Ygeau" et le gentilé est « Ygeaulois ».
En 1845, « les sections de Saint-Gelven et Saint-Igeaux, en Laniscat, demandent à en être séparées et érigées en communes (...) Ces sections, qui ont chacune une population d'environ 900 habitants (...) allèguent les mêmes motifs pour cette séparation. Ce sont les difficultés de communication avec le chef-lieu, l'abandon dans lequel on laisse leurs ponts, leurs chemins et l'emploi exclusif de la prestation sur ceux qui sont utiles au bourg de Laniscat ou à ses environs (...). Laniscat, qui a actuellement 3 200 habitants, et qui par ces demandes serait menacée d'être réduite à 1 300, résiste de toutes ses forces et repousse le reproche de partialité (...) ». Le conseil général des Côtes-du-Nord émit un avis défavorable, mais Saint-Gelven et Saint-Igeaux obtinrent satisfaction en 1850, devenant alors des communes indépendantes.
Joachim Gaultier du Mottay décrit ainsi Saint-Igeaux en 1862 :
« Saint-Ygeaux, 700 habitants (...). Sans école. Ancienne trève de Laniscat. On parle le breton. Territoire peu accidenté, bien boisé au sud, mais nu et découvert au nord. Terres argilo-schisteuses assez bonnes et pouvant devenir meilleures. Les prés sont de qualité passable et forment le neuvième de la superficie. Par exception au reste du canton, les landes n'en occupent pas le treizième. Cette commune élève avec succès beaucoup de bétail. Elle fut distraite en 1830 de Laniscat (...) Géologie : schiste argileux ; quartz. »
Joachim Gaultier du Mottay précise aussi qu'une croix en granite, due au sculpteur Hernot, vient d'être érigée dans le cimetière.
En 1890 Jean-Marie Rigaud écrit :
« (...) Les terres, à base schisto-argileuses, sont assez bonnes. Une culture bien entendue les rend productives. Les landes ont à peu près complètement disparu. Les cultivateurs se livrent avec succès à l'élevage du bétail. (...) Saint-Igeaux possède depuis peu une école pour chaque sexe. Le bourg n'est traversé que par des chemins vicinaux ordinaires. »
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La Belle Époque
Une mission se tint à Saint-Igeaux en janvier 1901.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Igeaux porte les noms de 41 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, deux (Théodore Le Floch en 1915 et Louis Mahé en 1918) sont morts en Belgique ; les autres sont décédés sur le sol français, par exemple Guillaume Huidoux, décoré (tout comme Théodore Le Floch, cité précédemment) à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
L'Entre-deux-guerres
Saint-Igeaux : l'église paroissiale Saint-Ignace vers 1920 (carte postale).
Un crime qui fut commis le à Saint-Igeaux, celui d'une septuagénaire, dont fut accusé et pour lequel fut condamné un immigré tchécoslovaque, défraya la chronique et fut évoqué à plusieurs reprises dans de nombreux journaux de la presse nationale, par exemple dans le journal L'Œuvre.
Le hameau de Goasnat est décrit en 1932 par un journaliste, à l'occasion de ce crime commis l'année précédente à cet endroit :
« Le voyageur qui se rend de Mûr-de-Bretagne à Saint-Nicolas-du-Pélem et qui (...) emprunte la vieille route de Plussulien, rencontre, à peu de distance de ce dernier bourg, une agglomération qui fut, jadis, de quelque importance, et deux ou trois modestes maisons habitées par de paisibles cultivateurs. Le reste n'est plus que ruines, masures écroulées ou incendiées, parmi lesquelles on retrouve les vestiges d'un vieux moulin, tout cela envahi par le lierre et les plantes grimpantes, et donnant à ce hameau, encaissé dans un fond, un aspect sinistre qui saisissait au premier abord. C'est Goasnat-en-Saint-Igeaux. Et, à quelques pas de ce décor lugubre, le paysage change subitement, et l'on se trouve dans les beaux pâturages qu'arrosent le Sulon et la rivière de Corlay, prairies où paissent en liberté les magnifiques chevaux que produit cette riche et renommée contrée d'élevage. »
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Igeaux porte les noms de 4 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : Vincent Le Gall, Léon Menguy et Bertrand Philippe, tous les trois soldats, ont été tués lors de la Bataille de France au printemps 1940 et Joseph Sérandour, marin, est mort de maladie contractée en service en septembre 1940.
Mathurin Le Roux, soldat des Troupes françaises d'occupation en Allemagne, fut tué accidentellement le à Löffingen (Allemagne).
Une rafle fut organisée à Saint-Igeaux par les Allemands le , visant un lieu de rendez-vous pour les résistants, le café-tabac de Raymonde et Anselme Le Gall ; ceux-ci étaient absents, mais leur maison fut incendiée et sept jeunes gens arrêtés et emprisonnés quelque temps à Saint-Brieuc. Parmi les résistants originaires de Saint-Igeaux : Joseph Monjaret, son frère Constant Monjaret (qui fut par la suite député) et Hélène Mahé
Le journal La Champagne décrit dans son édition du l'action des résistants Francs-tireurs et partisans à partir de la ferme de Ouatnès en Saint-Nicolas-du-Pélem, route de Saint-Igeaux (lieu non trouvé) le .
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↑ « », sur Kreizy Archeo (consulté le ).
↑ « Saint-Igeaux. Archéologie. Nouvelles découvertes de l'âge de cuivre », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
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↑ Théodore Derome, « De l'usement de Rohan ou du domaine congéable », Revue critique de législation et de jurisprudence, , lire en ligne, consulté le ).
↑ Société d'émulation des Côtes-d'Armor, « Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier », Bulletins et mémoires / Société d'émulation des Côtes-du-Nord, .
↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Étymologie et histoire de Saint-Igeaux
↑ Côtes-d'Armor. Conseil général, « Circonscriptions communales. Saint-Gelven et Saint-Igeaux en Laniscat », Rapports et délibérations / Conseil général des Côtes-d'Armor, 1845, lire en ligne, consulté le 13 mars 2023).
↑ Désiré Dalloz, Jurisprudence générale du royaume en matière civile, commerciale et criminelle : ou Journal des audiences de la Cour de cassation et des Cours royales : 10-19 janvier 1850. Loi relative à des changements de circonscriptions territoriales, Paris, 1850 (lire en ligne), page 7.
↑ Joachim Gaultier du Mottay, Géographie départementale des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc, Guyon frères, 1862 (lire en ligne), p. 764 et 765.
↑ Jean-Marie Rigaud, Géographie historique des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc, 1890 (lire en ligne), p. 458 et 459.
↑ « Saint-Igeaux. Le bon grain », Journal L'Ouest-Éclair, 23 janvier 1901 (lire en ligne, consulté le 16 mars 2023).
↑ a b et c« », sur memorialgenweb.org (consulté le 4 mars 2021).
↑ « On arrête à Paris un Tchécoslovaque assassin présumé de la septuagénaire de Saint-Igeaux », L'Œuvre, 12 juillet 1931 (lire en ligne, consulté le 16 mars 2023).
↑ Georges Laporte, « Le crime de Saint-Ygeaux », L'Ouest-Éclair, 24 janvier 1932 (lire en ligne, consulté le 15 février 2023).
↑ « La rafle du 18 mai 1944 a laissé des marques indélébiles », Ouest-France, 11 décembre 2014 (lire en ligne, consulté le 16 mars 2023).
↑ Vigie, « », sur Mémorial des parachutistes ffl et sas, 13 avril 2023 (consulté le 13 avril 2023).
↑ « Nécrologie. Hélène Mahé, résistante », Le Télégramme, 11 février 2016 (lire en ligne, consulté le 17 mars 2023).
↑ Parti communiste français, « Un drôle de parachutiste. Histoire de la résistance bretonne », Journal La Champagne, 8 février 1947 (lire en ligne, consulté le 15 mars 2023).
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