Le Haut-Corlay [lə o kɔʁlɛ] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Géographie
Localisation
Le Haut-Corlay est une commune située à l'ouest de Quintin et juste au nord de Corlay.
La commune fait partie par ses traditions de la Basse-Bretagne et plus localement du pays Fañch.
Communes limitrophes du Haut-Corlay
Le Vieux-Bourg
Saint-Bihy
Canihuel
La Harmoye
Corlay
Saint-Martin-des-Prés
Géologie et relief
Le bourg du Haut-Corlay est situé au sud-ouest du territoire communal. Il fait face au bourg de Corlay dont il est séparé par la rivière de Corlay et un étang. La commune présente un relief avec de forts dénivelés. Les hauteurs de la cime de Kerchouan, au nord-est de la commune, à la limite avec celle de La Harmoye, culminent à une altitude de 318 mètres. Elles bordent le massif granitique de Quintin. Ce site élevé a été choisi pour y implanter un des premiers parcs éoliens de Bretagne. Il comporte 6 hélices de 64 mètres de haut. Le parc a été mis en service en 2005.
Carte topographique de la commune du Haut-Corlay.
La « Cîme de Kerchouan-Bois de Guercy », constituée de landes, d'espaces tourbeux (tourbière de la Ville-Jouan) et de bois constitués de sapinières situés sur le même substrat géologique de grès - quartzites et schistes métamorphisés est une ZNIEFF.
Hydrographie
La cime de Kerchouan marque la ligne de partage des eaux entre la Manche et l'océan Atlantique.
L’Oust prend sa source au nord-est de la commune, à la limite avec La Harmoye, juste au sud de la cime de Kerchouan, de même que la Rivière de Corlay, affluent du Sulon et sous-affluent du Blavet ; le Gouët a sa source au nord de la cime de Kerchouan, de même qu'un autre affluent du Sulon cité précédemment, mais qui a sa source sur le territoire de la commune du Vieux-Bourg.
Transports
La commune est traversée d’est en ouest par la route départementale D 790 (ancienne route nationale 790).
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat des Côtes-d'Armor.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Kerpert à 8 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ Le Haut-Corlay sur le site France, le trésor des régions, Roger Brunet
↑ « », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
↑ Brice Dupont, « Ils prennent soin de la source du Gouët, ce fleuve qui serpente dans le pays de Saint-Brieuc », Journal Ouest-France, .
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le 20 décembre 2023)
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le 20 décembre 2023).
↑ « », sur bretagne-environnement.fr, 2009 (consulté le 20 décembre 2023).
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↑ « », sur meteofrance.fr, novembre 2022 (consulté le 20 décembre 2023).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Corle en 1169, 1170 et en 1190, ecclesia de Veteri Corle en 1247, Vetus Corle en 1368 et en 1405, Hault Corle en 1468, 1473 et en 1480, Vetus Corlay en 1516, Hault Corlay en 1536.
Le Haut-Corlay vient du breton Koz-Korle (« Vieux-Corlay »).
Article connexe : Corlay#Toponymie.
Le nom de la commune en breton est Ar Gozh-Korle ce qui signifie « le vieux corlay ».
↑ a b c et dinfobretagne.com, « ».
↑ a et bOffice Public de la Langue Bretonne, « ».
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La Cime de Kerchouan était le point de jonction des frontières des tribus gauloises des Coriosolites, des Osismes et Vénètes, à proximité des sources de l'Oust et du Gouët ; le monument du Tertre-aux-Coulombs dans le bourg, symbolise cette frontière et serait le plus ancien monument armoricain. Du nord de cette éminence « le regard embrasse un horizon extrêmement étendu, et il n'est donc pas étonnant que, dès l'époque gauloise, puis à l'époque romaine, des postes d'observation et des garnisons de protection aient été établies à proximité », par exemple les enceintes fortifiées circulaires de Coz-Castel et Motten-Chastel sur la commune du Vieux-Bourg, et du Tertre-aux-Coulombs, de la Ville-Jouan (à 300 mètres au nord de ce hameau) et du sommet de la cime de Kerchouan pour celle du Haut-Corlay
La voie romaine de Vorgium (Carhaix) à Corseul passait sous le Tertre-aux-Coulombs avant de monter vers la cîme de Kerchouan.
Moyen Âge
La paroisse du Haut-Corlay est issue du démembrement de l'ancienne paroisse de l'Armorique primitive de Corlay.
Plusieurs maisons nobles et manoirs existaient au Haut-Corlay : Bellevue, Bocozel, le Boissy, Kerdanio, Kerniquet, Kernonain, Kerroignant, Kervers, Portz-Jacques, la Rivière et la Ville-Jouan. Les seigneurs de Bocozel (« le manoir de Bocozel était le plus ancien manoir du Haut-Corlay » ont écrit en 1843 A. Marteville et P. Varin, qui ajoutent qu'il était alors ruiné et remplacé par une construction récente), dénommés de Kergorlay ou de Guergorlay, jouissaient de prééminences et enfeux dans l'église de Haut-Corlay et, à titre de fondateurs, dans la chapelle de la Croix. En 1601 Catherine de Kergorlay apporta en dot lors de son mariage à son époux Abel Gouyquet [Gouicquet] la terre et le manoir de Bocozel.
Temps modernes
La chapelle Saint-Maudez, où chapelle de la Croix, fut construite en 1715 par Sébastien Gouicquet, sieur de Bocozel ; il y fut inhumé lors de sa mort survenue en 1720 comme en témoigne une inscription latine située sur son enfeu.
En 1764 l'église paroissiale, sous le vocable d'église Notre-Dame-et-Sainte-Philomène, est détruite par un incendie ; elle est restaurée et bénie le 12 juin 1765 par Farcy de Cuillé, évêque de Cornouaille.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Le Haut-Corlay en 1778 :
« Haut-Corlai ; sur une hauteur, proche de la route de Pontivi à Guingamp ; à 18 lieues deux-tiers à l'Est-Nord-Est de Quimper, son évêché ; à 22 lieues de Rennes, et à un tiers de lieue de Corlai, sa subdélégation. Cette paroisse est très ancienne ; elle ressortit au siège royal de Saint-Brieuc, et compte, y compris ceux de Saint-Bihi, sa trève, 1 450 communiants. La cure est à l'alternative. Son territoire est couvert de montagnes incultes, au pied desquelles sont des terres en labeur. On y connoît la maison noble de Grand-Isle, dont jouissent depuis plusieurs siècles les seigneurs de Pourmic. »
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A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Le Haut-Corlay en 1843 :
« Haut-Corlay (le) : (sous l'invocation de la Vierge et de sainte Philomène) ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, moins son ancienne trève Saint-Bily, devenue commune ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : la Ville-Jouen, Kerven, la Ville-Herbelot, Quillaron, Roscaradec, le Tertre, Pennvers, Persucat, le Boissi, la Ville-Léon, Kerbrès, le Bot, Guilleron, Bocozel, Coët-Favant, la Croix, Lorfillès, Squivit, Kerbénalo, Kerpoulain, Coat-Rivoallan, Saint-Damant, Kerbastard, Kergolio, La Ville Neuve, la Rivière, Lannier, Garenne Guillosso, Belle-Vue, Pont-Jacques. Superficie totale 2 563 hectares, dont (...) terres labourables 1 527 ha, prés et pâturages 294 ha, bois 57 ha, vergers et jardins 40 ha, landes et incultes 543 ha, étangs 6 ha (...). Moulins : 6 (Percé, Quillaron, Kerdano, de Ville-Neuve, de la Rivière ; à eau). L'église du Haut-Corlay est fort ancienne (...). Il y avait en outre les chapelles de Notre-Dame-des-Anges, de Saint-Jacques, de la Croix et de Sainte-Geneviève ; ces deux dernières sont encore desservies. (...) Deux routes traversent cette commune : l'une est celle de Guingamp à Corlay, elle passe dans la partie sud-ouest ; l'autre est celle de Quintin à Corlay, elle passe dans la partie sud. Géologie : schiste argileux ; minerai de fer. On parle le breton. »
En 1862,le Haut-Corlay était réunie à Corlay pour l'école des garçons, mais l'école mixte de la Croix accueillait 7 élèves. Joachim Gaultier du Mottay écrit que « le territoire est très élevé, accidenté, assez bien boisé et planté de pommiers », que « les terres sont légères, mais assez fertiles ». Le même auteur écrit qu'en 1851, du Bois de la Hue-au-Gal, bois très fréquenté par les loups, sortit « un loup enragé qui, dans l'espace de quelques heures, parcourut diverses communes et mordit quarante-six personnes et 90 animaux ».
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La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts du Haut-Corlay porte les noms de 50 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale.
L'Entre-deux-guerres
Le Haut-Corlay : le village de la Croix un jour de foire (carte postale Émile Hamonic, début XXe siècle).
La Seconde Guerre mondiale
Début 1944, la "brigade spéciale" créée par Louis Pichouron, dirigeant FTP, pourchassée par le lieutenant Flambard, se réfugia sur la cime de Kerchouan près du Haut-Corlay. Le Saint-Caradec ; plusieurs résistants sont arrêtés dont Georges Ollitrault, Roger Cadec, Raymond Pédrono, Marcel Le Hellaye, Louis Winter, Marcel Divenah, les quatre derniers cités étant morts en déportation.
Le monument aux morts du Haut-Corlay porte les noms de 14 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
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↑ René Couffon, « Contribution à l'étude des voies romaines des Côtes-du-Nord », Bulletins et mémoires / Société d'émulation des Côtes-du-Nord, 1943, page 13 (lire en ligne, consulté le 25 décembre 2022).
↑ « », sur Voies-romaines-Bretagne.com (consulté le 24 décembre 2022).
↑ a et bA. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Rennes, Molliex, 1843 (lire en ligne), page 346.
↑ Sigismond Ropartz, Guingamp et le pèlerinage de Notre-Dame de Bon-Secours, Guingamp, Périssé, 1851 (lire en ligne), page 399.
↑ Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), page 195.
↑ Joachim Gaultier du Mottay, Géographie départementale des Côtes-du-Nord, 1862 (lire en ligne), page 747.
↑ a et b« », sur memorialgenweb.org (consulté le 25 février 2021).
↑ Le lieutenant Flambard, qui commandait la gendarmerie de l'arrondissement de Guingamp lutta avec acharnement, malgré son uniforme français, contre les résistants et pour chassa les réfractaires du STO, servant la cause nazie et collaborant avec la Gestapo.La cour de justice de Rennes le condamna le 24 mars 1947 à 2 ans de prison.
↑ La cime de Kerchouan est une colline atteignant 318 mètres d'altitude
↑ Françoise Morvan, "Miliciens contre maquisards :enquête sur un épisode de la Résistance en Bretagne", éditions Ouest-France, 2013, (ISBN ).
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