Plounévez-Quintin [pluneve kɛ̃tɛ̃] est une commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Localisation
Plounévez-Quintin, commune bretonne, se situe à la limite des cantons de Rostrenen et de Saint-Nicolas-du-Pélem et est limité à l'Est par la vallée du Blavet.
Carte topographique de la commune de Plounévez-Quintin.
La commune fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch.
Communes limitrophes de Plounévez-Quintin
Trémargat
Lanrivain
Saint-Nicolas-du-Pelem
Kergrist-Moëlou
Plouguernével
Sainte-Tréphine
Relief et hydrographie
Le tiers nord du finage communal est accidenté et plus élevé (le point culminant est à 257 mètres d'altitude entre Kerauffret et Dostic) et se termine par un escarpement assez prononcé, haut d'une cinquantaine de mètres, regardant vers le sud et dominant les deux tiers sud du territoire communal, moins bosselés, dont l'altitude moyenne avoisine les 200 mètres (un peu plus pour sa partie ouest, souvent aux alentours de 220 mètres) et moins pour ses parties centrale et orientale (le bourg est vers 176 mètres et sa partie orientale a des altitudes comprises entre 180 et 150 mètres.
Le réseau hydrographique est constitué principalement du fleuve côtier Blavet, qui est alors un peu en aval des gorges de Toul-Goulic et sert de limite orientale de la commune, la séparant de Lanrivain, Saint-Nicolas-du-Pélem et Sainte-Tréphine (coulant vers le sud, sa vallée est à 178 mètres d'altitude à son entrée sur le territoire communal, et encore encaissée d'une cinquantaine de mètres par rapport aux hauteurs avoisinantes, et à 140 mètres environ à sa sortie de la commune, sa vallée étant alors plus évasée) et de plusieurs de ses affluents de rive droite, l'un servant de limite communale au nord-ouest avec Trémargat ; un autre, le ruisseau de Belle Chasse, coule un temps au pied de l'escarpement précité, par exemple àproximité du moulin de Kerbrezot, avant de s'en éloigner quelque peu et de confluer avec le Blavet au nord de Tréfourdic ; le ruisseau de Resteloret et enfin le ruisseau de Kermanac'h, qui sert de limite sud à la commune, la séparant de Plouguernével. La partie occidentale de la commune est traversée par le ruisseau de Kerscoadec, qui est un sous-affluent de rive droite du Blavet, (il est un affluent du Petit Doré qui conflue avec le Blavet nettement plus en aval sur le territoire de la commune de Plouguernével).
Géologie
Le granite du massif de Quintin est exploité dans la carrière de Kergourlay, sous le nom de "Gris celtique", comme roche ornementale.
Granite porphyroïde gris trouvé à Plounévez-Quintin
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat des Côtes-d'Armor.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rostrenen à 9 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Transports
Plounévez-Quintin est un peu au nord de la voie express RN 164 (axe Châteaulin-Rennes) ; elle est desservie par cette route via les échangeurs de Rostrenen ou de Plouguernevel.
L'axe routier Quimper-Saint-Brieuc (qui correspond en partie à un tronçon de l'ancienne Route nationale 790) , via Gourin et Rostrenen passe par Plounévez-Quintin. C'est désormais la D 790.
La D 8, qui vient de Gouarec, passe par Plounévez-Quintin et poursuit son tracé sud-nord jusqu'à Guingamp via Lanrivain et Bourbriac.
Habitat
Plounévez-Quintin présente un paysage agraire traditionnel de bocage avec un habitat dispersé sous forme d'écarts constitués de hameaux (dénommés localement "villages") et de fermes isolées.
Des restes de maisons bâties avec des murs constitués d'orthostates (pierres entières dressées) en schiste existent à Pont-Rot et à Kerhir (ce sont d'anciennes maisons d'ouvriers).
↑ Louis Chauris, "Minéraux de Bretagne", éditions du Piat, 2014, (ISBN ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Plebs Nova in Kintin vers 1330, Plebs Nova in Quintin en 1334, 1368 et en 1405, Ploenez-Quintin en 1407, Ploenevez Quintin en 1535 et en 1536.
Le nom de Plounévez vient du mot breton ploe qui veut dire paroisse et de nevez qui veut dire nouveau et le nom Quintin lui viendrait du mot latin quintum qui désignerait la cinquième borne milliaire qui aurait balisé la voie romaine.
↑ infobretagne.com, « ».
↑ « », sur monsite.com (consulté le ).
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Un tumulus aisi qu'un menhir couché en granite, long de 4,50 mètres et situé le long d'un ruisseau se trouvent à Trovran. Une enceinte circulaire de 8 mètres de diamètre, avec un talus intérieur haut de 5 mètres, séparé par un fossé de 6 mètres de large d'un autre épaulement en terre haut de 6 mètres, domine la rive droite du Blavet à Kergontrary.
La voie romaine allant de Vorgium à Corseul passe à 2 kilomètres du bourg. Un fragment de borne milliaire a été découvert au Pont-Hir, près du village de Kerhir, en 1835 ; d'après un fragment d'inscription, elle daterait de l'an 202 et serait en l'honneur de Septime Sévère
Le pont gallo-romain sur le Blavet (limite entre Plounévez-Quintin et Lanrivain).
Le pont gallo-romain sur le Blavet vu du dessus.
Moyen-Âge
Plounévez-Quintin est un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plouguernevel. La paroisse appartenait alors à l'évêché de Cornouaille.
Plounévez-Quintin appartenait au fief de la seigneurie de Quintin (située au château de Trovran) jusqu'au , épouse d'Eudon, sire de Quélen, en Locarn. Cette seigneurie passa en 1588 dans la famille de Lannion.
Temps modernes
La région faisait partie de la seigneurie puis du duché de Quintin et de la baronnie de Trovran (ou Trovan).
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plounévez-Quintin en 1778 :
« Plounévez-Quintin ; sur une hauteur ; à 16 lieues au Nord-Est de Quimper, son évêché ; à 25 lieues de Rennes et à 5 lieues de Quintin, sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Carhaix et compte 1 600 communiants, y compris ceux de Trémargat, sa trève ; la cure est à l'alternative. Les juridictions sont Rostrenen, baronnie, avec haute, moyenne et basse justice, à Mme la duchesse d'Elbeuf ; Vieux-Châtel, avec haute, moyenne et basse justice ; Touran [en fait Trovran], haute, moyenne et basse justice; Plounévez-Quintin, haute, moyenne et basse justice, à Mademoiselle de Lannion ; Scoadec, haute, moyenne et basse justice ; et Quercomdec, moyenne justice, à M. de Saint-Pern-Ligouyer; Leurivault, moyenne et basse justice, à M. de Coëtrieux ; Quememnan, moyenne et basse justice, à M. Trogoff ; Quergontraly, moyenne et basse justice, à M. Perrein ; M. de Kernizan posède le château de Kerborne, par la cuisine duquel passe la rivière de Blavet, qui prend une partie de sa source dans cette paroisse. Cette rivière est fort poissonneuse, surtout en truites. Le château de Penquer-le-Borde se voit aussi dans ce territoire, où sont des terres bien cultivées et des landes »
Révolution française
La commune de Plounévez fit partie un temps du canton de Bothoa pendant la Révolution française entre 1793 et 1801. Elle prit le nom de Plounévez-Quintin en 1801 (pour éviter les confusions avec Plonévez-du-Faou et autres Plounévez).
Noël Baudremont fut curé de Plounévez-Quintin entre 1769 et 1791 ; prêtre réfractaire, il fut remplacé par un prêtre constitutionnel, Le Bourhis, qui resta en fonction jusqu'au Concordat. Un autre prêtre né à Plounévez-Quintin, Maurice Quéré, fut déporté à la citadelle de Saint-Martin-de-Ré en 1799 et libéré en 1800 avant d'être nommé à Neulliac près de Pontivy jusqu'à sa mort en 1837.
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En 1801, à la suite du Concordat, Plounévez-Quintin, ainsi que toute la région avoisinante, est rattachée au diocèse de Saint-Brieuc et au doyenné de Rostrenen. Plusieurs chapelles qui existaient sous l'Ancien Régime ont disparu dans le courant du .
Trémargat devient une paroisse par l'ordonnance royale du et commune indépendante, détachée de Plounévez-Quintin, par un décret en date du .
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plounévez-Quintin en 1853 :
« Plounévez-Quintin ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, y compris sa trève, Trémargat, qu'elle a gardé [ce n'est plus vrai depuis 1851, date à laquelle Trémargat est devenu une commune indépendante] ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Toul-Hoton, Guenavalon, le Goaffr, Kersquibic, les Helles, Trémargat, Kergonan, Guillerbot, Quinquinis-Auffret, Créfuriec, Kerguiniou, Kerlufudec, Garviniou, Cristivel, Kermagangal, Keramers, Kergoff-Bras, Ruscouan, Kerguiven, Quellec, Kerborgne, Lanvenou, Kerveno, Resteboret, Kerpalmer, Poullenmeury, Goueziliou, Poull-en-Coff, Kertlave, Queneconarch, le Collodic, Locoal, Perran, Kerguiec, Saint-Colomban, Stancolobret, Guerdou, le Bot-Col, le Garz, le Helou. Superficie totale : 5 683 hectares, dont (...) terres labourables 3 473 ha, prés et pâturages 666 ha, bois 125 ha, landes 1 138 ha (...). Moulins : 11 (de Porsporet, Nevez-Saint-Georges, Voz-Saint-Georges, de Kerborgne, de Conan, de Kerbrezot, de Querou, à eau). (...) Géologie : granite à Trémargat. On parle le breton. »
Joachim Gaultier du Mottay a décrit Plounévez-Quintin en 1862 ; il indique que l'école des garçons a alors 42 élèves et celle des filles 17 élèves ; il écrit : « Territoire très élevé, fort accidenté au nord où il est granitique, et plus montueux qu'au sud où il devient argileux. Dans cette partie il est boisé et couvert de quelques vergers. Terres légères et médiocres. L'église, nouvellement restaurée, est placée sous le patronage de saint Pierre. La commune possède quatre chapelles : celles de Notre-Dame de Kerhir, qui est belle et porte la date de 1596 ; de Saint-Colomban, de Saint-Roc'h et de Saint-Bonaventure. Châteaux modernes de Trovran, de Keranborgne et de Kergantary »
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La Belle Époque
L'école des filles de Plounévez-Quintin, tenue par les Filles de Sainte Marie de la Présentation de Broons est fermée par décision préfectorale en date du .
Plounévez-Quintn : la rue principale au début du XXe siècle (carte postale).
L'église, le calvaire et le cimetière de Plounévez-Quintin au début du XXe siècle (carte postale).
Le château de Trovran au début du XXe siècle (carte postale).
La Première Guerre mondiale
Le monument aux Morts de Plounévez-Quintin porte les noms de 144 soldats et marins morts pour la Patrie durant la Première Guerre mondiale ; parmi eux Alfred Guénet, matelot, disparu en mer lors du naufrage du cuirassé Suffren torpillé par un sous-marin allemand le ; sept soldats sont morts sur le front belge (5 dès 1914 et 2 en 1915) ; trois sont morts dans les Balkans dans le cadre de l'expédition de Salonique (dont deux de maladie après l'armistice) ; un est mort (aussi de maladie après l'armistice) alors qu'il était prisonnier en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français. Quatre soldats (Yves Belloeil, Joseph Buannec, François Postollec et Guillaume Thépot) ont été décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre et un (Pierre Le Calvez) de la Croix de Guerre.
L'Entre-deux-guerres
Outre l'agriculture, l'exploitation de carrières de granite est l'autre activité économique importante de la commune.
En 1924 est créée l'"Association sportive de Plounévez-Quintin".
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Plounévez-Quintin porte les noms de 26 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale ; parmi eux Ludovic Pinson, résistant, mort le au camp de concentration de Dachau et Stanislas Le Gallic, résistant, déporté au camp de concentration de Neuengamme et mort le à Hambourg où il était affecté à un kommando de travail.
Pierre Millard, arrêté lors d'une rafle effectuée le
Pierre et René Lucas, deux frères, sont morts tous les deux tués à l'ennemi lors de la Débâcle, de même que Vincent Le Moigne, qui a été tué à l'ennemi le 25 mai 1940 à Blessy (Pas-de-Calais) et François Le Neindre, matelot, lors du naufrage du torpilleur Foudroyant le Poche de Dunkerque.
Le 9 mars 1944, un parachutage d'armes au profit des résistants FTP la compagnie Tito eut lieu à Plounévez-Quintin,.
L'après Seconde Guerre mondiale
Un soldat, Guy Le Lepvrier, originaire de Plounévez-Quintin, est mort pour la France durant la Guerre d'Algérie.
↑ « », sur t4t35.fr (consulté le 8 avril 2023).
↑ « », sur t4t35.fr (consulté le 8 avril 2023).
↑ Vicomte Frotier de la Messelière, « De l'âge probable des châteaux de terre des Côtes-du-Nord », Bulletins et mémoires / Société d'émulation des Côtes-du-Nord, lire en ligne, consulté le 25 avril 2022).
↑ Abbé Auso, « Essai sur le pagus ou pays de Quintin ou Kintin », Congrès scientifique de France, 1872, page 513 (lire en ligne, consulté le 25 avril 2022).
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↑ A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), page 348.
↑ Joachim Gaultier du Mottay, Géographie départementale des Côtes-du-Nord : rédigée sur les documents officiels les plus récents, Saint-Brieuc, Guyon frères, 1862 (lire en ligne), page 558.
↑ « Les Congrégations », Journal La Lanterne, 15 août 1903 (lire en ligne, consulté le 29 avril 2022).
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Héraldique
Blason
D'azur au chevron d'or accompagné de trois étoiles du même.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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