Vesoul

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Vesoul : descriptif

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Vesoul

Vesoul (prononcé [vəzul] ou [vəzu]) est une commune de l'est de la France, préfecture du département de la Haute-Saône en région Bourgogne-Franche-Comté et chef-lieu de cantons et d'arrondissement

La ville fait partie de la région culturelle et historique de Franche-Comté et est la ville principale de la communauté d'agglomération de Vesoul et du pays de Vesoul et du Val de Saône

En 2022, elle compte 15 306 habitants

Ses habitants sont appelés Vésuliens. Fondée au Ier millénaire, la cité s'est développée à partir d'un château fort du nom de Castrum Vesulium

Siège d'une vicomté puis capitale du bailliage d'Amont, Vesoul devient, au fil des siècles, un bourg fortifié, une place commerciale, un centre judiciaire, une ville de garnison et va jusqu'à acquérir des fonctions administratives et politiques

Après avoir longtemps appartenu au Saint-Empire romain germanique et à l'empire espagnol, la ville de Vesoul est annexée par la France en 1678, puis devient capitale de l'éphémère État de Franche-Comté en 1814, avant de redevenir française. Ville à l'architecture caractéristique des cités de Franche-Comté, Vesoul abrite un quartier historique préservé, construit en pierre calcaire locale

Établie au pied de La Motte, une colline de forme conique dont le sommet surplombe la ville sur cent cinquante mètres, Vesoul est entourée d'une nature protégée qui associe plaines, reliefs et plans d'eau. Important bassin industriel, Vesoul est le centre mondial de la logistique du constructeur automobile Stellantis

Siège de plusieurs organismes départementaux, Vesoul a également développé une économie d'autosubsistance reposant sur les services publics et le tertiaire

La ville de Vesoul a par ailleurs été immortalisée en 1968 par la chanson homonyme de Jacques Brel, Vesoul.

Géographie

Localisation

Vesoul est situé dans l'Est de la France, à une centaine de kilomètres de la Suisse et de l'Allemagne, entre le massif jurassien et le massif vosgien. La ville se trouve au centre du département de la Haute-Saône, dans le nord de la Franche-Comté. Vesoul a par ailleurs une position géographique très centrale en Haute-Saône puisque le centre de gravité du département ne se trouve qu'à 5 kilomètres à l'ouest de la ville.

À vol d'oiseau, la ville est distante de 26 kilomètres de Lure et de Luxeuil-les-Bains, de 43 kilomètres de Besançon, de 115 kilomètres de Nancy et de 314 kilomètres de Paris. Vesoul se trouve quasiment au milieu d'un segment Dijon-Mulhouse ; ces deux communes étant distantes de 90 kilomètres de Vesoul en distances orthodromiques. Ses coordonnées géographiques sont 47°61'97 de latitude Nord et 06°15'42 de longitude Est.

La commune de Vesoul fait partie du pôle métropolitain Centre Franche-Comté, entité constituée des plus grandes unités urbaines de la partie centrale de la Franche-Comté. Comprise dans l'Espace urbain Est, la préfecture est également localisée au cœur du pays de Vesoul et du Val de Saône, structure géographique composée de paysages variés dont essentiellement des zones urbanisées, boisées et vallonnées.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Pusy-et-Épenoux, Échenoz-la-Méline, Coulevon, Frotey-lès-Vesoul, Navenne, Noidans-lès-Vesoul, Pusey, Quincey et Vaivre-et-Montoille.

Communes limitrophes de Vesoul
Pusey Pusy-et-Épenoux Coulevon
Vaivre-et-Montoille Vesoul Frotey-lès-Vesoul
Noidans-lès-Vesoul Échenoz-la-Méline, Navenne Quincey

Géologie

La ville est placée sur une zone appelée « Plateaux jurassiques de Vesoul », localisée au sud de la dépression sous-vosgienne et au nord des faisceaux des Avant-Monts et des collines préjurassiennes,. La commune de Vesoul est majoritairement élevée sur des formations du Toarcien de la période du Lias (dont le gisement de schiste bitumineux de Haute-Saône), cependant le plus ancien étage géologique du sous-sol vésulien est le Domérien, partie supérieure de l'étage du Pliensbachien (il y a environ 190 millions d'années). L'agglomération vésulienne est traversée par plusieurs failles.

La colline de la Motte, qui occupe toute la partie centrale de la ville, est constituée de différentes roches sédimentaires qui sont délimités par les quartiers des Haberges à l'ouest, du Grand Grésil à l'est, du Montmarin au nord et du centre-ville au sud. La première couche est composée de calcaires marneux du Domérien, la deuxième est caractérisée par des schistes bitumineux du Toarcien inférieur, la troisième est constituée de marnes micacées et bleues du Toarcien moyen et supérieur et la dernière couche, située uniquement sur le sommet de la colline de la Motte, est formée de calcaires et de marnes sableuses du Toarcien supérieur et de l'Aalénien. Des schistes bitumineux sont également présents au quartier des Rêpes. Les quartiers sud de Vesoul et, en partie, les quartiers Est, arrosés par le Durgeon et la Colombine, sont composés d'alluvions fluviatiles de l'Holocène. Toute la zone nord/nord-ouest/nord-est du territoire communal est caractérisée par des limons du Cénozoïque.

Paysages

La Motte, colline surplombant Vesoul en son centre.

Le territoire vésulien, s'étendant sur 907 hectares, est situé sur un site géographique naturel relativement particulier : la commune est dominée sur plus de 150 mètres par La Motte, une colline de calcaire de forme conique située au centre de la ville, dont le sommet est à 375 mètres d'altitude, point culminant de Vesoul,. En effet, c'est au pied de cette colline que la cité s'est d'abord établie. Par la suite, Vesoul s'est étendu au sud puis tout autour de cette butte, dans les vallées du Durgeon et de la Colombine d'une altitude moyenne d'environ 220 mètres à 230 mètres ; l'altitude minimale de la commune est de 213 mètres.

Autour de la ville, la topographie est globalement hétérogène avec au Nord et à l'Ouest de l'agglomération, des zones de plaines et au Sud et à l'Est, des plateaux et coteaux de hauteurs diverses, : le plateau de Cita au sud (372 mètres d'altitude), le camp de César au sud-ouest (386 mètres d'altitude) et le plateau du sabot de Frotey à l'est (342 mètres d'altitude), trois sites occupés dès la Préhistoire.

Le site topographique de la commune a représenté une situation adaptée pour la fondation et le développement de la cité notamment sur le plan militaire et économique.

Hydrographie

Le Durgeon traverse la ville.

Vesoul est traversée par quatre cours d'eau : les rivières Durgeon, Colombine et Vaugine et le ruisseau de la Méline. Ils sont des affluents et sous-affluents du Rhône par la Saône,

Le Durgeon, affluent de la Saône, traverse le centre-ville d'est en ouest, depuis le nord de la commune, et représente la frontière entre Vesoul et Noidans-lès-Vesoul. La Colombine, affluent du Durgeon, se jette dans ce dernier peu avant le canal du centre-ville. Une partie de cette rivière est détournée avant le confluent dans un canal de dérivation qui suit le tracé de la voie ferrée et le confluent de ce canal avec le Durgeon grossi de la Colombine s'effectue à l'extrême sud-ouest du territoire vésulien, après la gare, dans une zone urbanisée,. La Vaugine, également affluent du Durgeon, traverse uniquement une petite zone au nord de la ville. La Méline, affluent de la Colombine, passe dans la partie extrême sud-ouest du territoire vésulien pour rejoindre la Colombine,.

Par ailleurs, un est situé dans l'agglomération ouest de Vesoul. Au niveau hydrogéologique, l'agglomération compte par ailleurs deux sites d'importance : la Font de Champdamoy et le Frais-Puits, qui forment l'un des plus grands réseaux d'eau immergés d'Europe.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 17,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 007,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,5 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records VESOUL VILLE (70) - alt : 242m, lat : 47°38'55"N, lon : 6°09'49"E
Records établis sur la période du 01-01-1898 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,4 −0,5 1,8 4,4 8,5 12,1 14 13,7 9,9 7 3 0,3 6,2
Température moyenne (°C) 2,9 3,9 7,5 10,8 14,9 18,6 20,6 20,3 16,1 12 6,8 3,6 11,5
Température maximale moyenne (°C) 6,3 8,3 13,1 17,3 21,2 25 27,2 26,9 22,2 16,9 10,6 6,8 16,8
Record de froid (°C)
date du record
−22,2
16.01.1966
−18,5
26.02.1986
−15,5
06.03.1971
−7
08.04.03
−2,9
01.05.1962
0,5
03.06.1962
2,8
01.07.1960
2,5
30.08.1998
−1,2
26.09.1972
−6
29.10.12
−10,5
30.11.10
−18,5
20.12.09
−22,2
1966
Record de chaleur (°C)
date du record
18,9
01.01.23
23
27.02.19
26,5
30.03.1989
29,5
21.04.18
33,5
29.05.05
38,5
26.06.19
40,5
25.07.19
40,5
12.08.03
34,5
09.09.1898
29,5
03.10.1985
25
02.11.1899
20
16.12.1989
40,5
2019
Précipitations (mm) 80,9 71,9 69,7 68,5 98,1 85 83,9 80,1 80,6 94,7 96,8 97,5 1 007,7
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
6,3
−0,4
80,9
 
 
 
8,3
−0,5
71,9
 
 
 
13,1
1,8
69,7
 
 
 
17,3
4,4
68,5
 
 
 
21,2
8,5
98,1
 
 
 
25
12,1
85
 
 
 
27,2
14
83,9
 
 
 
26,9
13,7
80,1
 
 
 
22,2
9,9
80,6
 
 
 
16,9
7
94,7
 
 
 
10,6
3
96,8
 
 
 
6,8
0,3
97,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

La réserve naturelle nationale du Sabot de Frotey, s'étendant à l'Est de l'agglomération vésulienne.

Les principaux milieux naturels au sein de la ville sont essentiellement concentrés sur La Motte, butte-témoin au centre de Vesoul, l'une des seules zones à Vesoul à ne pas avoir été urbanisées. Elle se compose de 74 hectares de terrain qui ont été classés pour leurs caractères pittoresques le sous l'appellation « site historique commémoratif ». La colline est en grande partie boisée, comprenant notamment des vergers et des prés-bois. La protection du site a été demandée par la municipalité dans le but de limiter l'urbanisation sur la colline et donc de préserver son intérêt naturel

Autour de Vesoul, un nombre important de zones bénéficient du classement « ZNIEFF », parmi lesquelles le plateau du sabot de Frotey (202 hectares), la plaine de Vesoul-Vaivre (488 hectares), les bois du plateau de Cita (206 hectares), la vallée de la Colombine et le camp de César et ses coteaux (162 hectares). La préfecture haut-saônoise est aussi entourée par plusieurs sites classés Natura 2000 : les pelouses de la région vésulienne (1 941 hectares), classées notamment grâce aux oiseaux qui y émigrent, et le réseau de cavités à rhinolophes (13 hectares), composé de six cavités souterraines qui accueillent des espèces de l'ordre des chiroptères. En outre, deux réserves naturelles se trouvent dans l'agglomération vésulienne. Il s'agit de la réserve naturelle régionale de la grotte de la Baume (17 hectares) et de la réserve naturelle nationale du Sabot de Frotey (98 hectares) ; cette dernière aire protégée a été créée en 1981 et totalise plus de 400 plantes inventoriées dont la plupart sont particulièrement rares.

Le Sabot de Frotey, rocher qui a été sculpté avec le temps en forme de sabot, a été classé le pour son caractère artistique. Le lac de Vesoul - Vaivre et ses abords accueillent de multiples espèces d'oiseaux migrateurs, ce qui a valu au site d'être intégré au réseau « Refuge LPO » de la ligue pour la protection des oiseaux.


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  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées www.universalis.fr
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Toponymie

L'église Saint-Georges et sa place, bâties au pied de La Motte.

Une première mention écrite de la ville la désigne par le terme de Castrum Vesulium en 899. Au cours des siècles, le nom de la cité est mentionné sous diverses formes latinisées dont Castri Vesolensis avant 978, Vesullum au . La forme romane Vesoul est attestée dès 1242,. En franc-comtois, le nom de la ville est Vezou.

Ce toponyme est peut-être basé sur une racine hypothétique indo-européenne (pré-celtique) *ves « montagne », « élévation », suivi du suffixe -ulum et que l'on retrouve dans le nom du Mont Viso désigné Vesulus. Cette élévation désignée correspond à La Motte, colline où s'est établie et développée la ville.

Un nombre important de toponymes et d'odonymes existe sur le territoire communal dont l'un des plus historiques est Marteroy, puisque la plus ancienne mention de ce toponyme à Vesoul date de 1092. On retrouve également ce toponyme et ses variantes (Martroy, Martrois, Martroi) dans d'autres régions en France. Le terme Marteroy proviendrait de la forme latine Martyrum qui signifie Martyrs. Toutefois, plusieurs historiens ont rapporté que l'étymologie proviendrait de la contraction de Martis ara, ce qui signifie « autel de Mars ». D'autres toponymes locaux (Les Rêpes, Les Haberges) qui étaient autrefois des hameaux situés autour de la cité, constituent aujourd'hui le nom de quartiers de Vesoul. Parmi les 65 lieux-dits communaux, on retrouve également le nom d'autres toponymes locaux,,.


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Histoire

Préhistoire

  • Premières traces d'habitat

Certaines traces et empreintes confirment que Vesoul et son agglomération ont été occupés durant la Préhistoire. Des objets laissés par les populations certifient que des hommes ont fabriqué et utilisé des outils dans la région vésulienne, pendant les différents âges préhistoriques.

Des objets préhistoriques, principalement des outils, ont été retrouvés sur les différents flancs de la colline de la Motte. Aussi, autour de Vesoul, des objets ont été découverts au camp de César et au plateau de Cita, deux sites situés au sud de la ville qui ont fourni de nombreux restes d'armes de pierres préhistoriques. Le dolmen de la Pierre-qui-Vire, un mégalithe situé à 2 kilomètres à l'est de Vesoul, est daté entre 3 500 et 3 300 .

Les nombreuses cavités naturelles de l'agglomération de Vesoul ont aussi permis de découvrir des outils et des ossements d'animaux exploités par l'homme. Dans la grotte de la Baume, localisée au sud de la ville, un outillage lithique moustérien a été trouvé démontrant ainsi une occupation continue de tous les niveaux du Würm ancien. Dans la galerie sud de la cavité naturelle, une occupation de l'âge du bronze final III a également été démontrée. Enfin, un ensemble d'os de mammouths a été découvert en 1989 à la font de Champdamoy, à l'est de Vesoul.

Antiquité

  • La Motte, un site stratégique

Le site de Vesoul est peu documenté pour la période antique. Certains historiens et archéologues attestent cependant d'une histoire durant cette période. En effet, ils ont découvert sur la Motte, des dizaines d'objets datant de cette période, incluant des armes, des monnaies et des médailles à l'effigie des premiers empereurs romains.

À l'époque, le territoire comprenant l'actuelle ville de Vesoul dépend du peuple gaulois des Séquanes, il s'étendait sur un secteur compris entre le Rhône, la Saône, le Jura et les Vosges.

A partir de la conquête romaine de la Séquanie, la région se développe et six voies romaines secondaires, qui ont été révélées par l'archéologie contemporaine, traverse le site de l'actuelle commune de Vesoul. Durant l'époque gallo-romaine, le territoire de Vesoul est rattaché au pagus Colerensis, qui avait pour chef-lieu Corre et qui s'étendait « de la Vôge jusqu'aux portes de Besançon »,.

À la fin de la domination romaine, au Port-sur-Saône), et se renomma ainsi pagus Portuensis, puis prit le nom, plus tard, de comté de Port, circonscription carolingienne dont le territoire correspondait approximativement à l'actuel département de la Haute-Saône. Les invasions barbares causèrent de nombreux troubles dans la région et les Burgondes prennent alors le contrôle de la Séquanie dès le Ve siècle.

Moyen Âge

Reproduction du Castrum Vesulium au Moyen Âge, le château qui donna naissance à Vesoul. Dessin réalisé par l'historien Jules Finot.
  • Fondation du Castrum Vesulium, les origines de Vesoul

Au Haut Moyen Âge, le territoire de l'actuelle ville de Vesoul, situé alors dans le comté de Port, dépend du royaume de Bourgogne (534-843). Puis, à la suite des redécoupages territoriaux de l'Empire carolingien, Vesoul est successivement rattaché à différents royaumes : la Francie médiane (843-855), la Lotharingie (855-870), la Francie orientale (870-888), puis le royaume de Haute-Bourgogne (888-937).

La plus ancienne mention de Vesoul dans un document historique date de 899. À cette époque, c'est un lieu fortifié nommé Castrum Vesulium (« château de Vesoul » en latin médiéval), établi sur La Motte, construit par les comtes de Portois. En effet, les comtes ont délaissé la capitale du comté, Port-Abucin (Port-sur-Saône), qui avait été détruite par les Vandales en 411, puis par les vikings et les Hongrois au Moyen Âge, afin de trouver refuge sur un site plus difficilement accessible : une butte-témoin de forme conique dont le sommet culmine à 150 mètres au-dessus des plaines, située à environ 10 kilomètres au sud-est de la cité de Port-Abucin. Cette colline, appelée par la suite « La Motte » donna naissance à Vesoul qui est donc devenu la capitale (résidence des comtes), puis par la suite l'une des principales cités du comté de Port, qui prendra donc également le nom de comté de Vesoul. En 982, ce comté devenu avec la fusion de trois autres comtés, le comté de Bourgogne. En 988, le château connait son premier siège, mené par le duc Henri .

  • Siège de vicomté puis capitale de bailliage

Certainement reconnue comme une place importante et stratégique, Vesoul fut érigé en capitale de vicomté au début du comte palatin  ; cette circonscription féodale administrative, qui remplaça le comté de Port, avait un domaine qui comprenait 28 villages autour de Vesoul. Le premier vicomte de Vesoul est mentionné dans une charte datée de 1019 : il s'agit de Gislebert seigneur de Faucogney. À la mort de Rodolphe III, en 1032, Henri II du Saint-Empire hérite de ses biens bourguignons et c'est ainsi que, Vesoul, comme tout le comté de Bourgogne, est rattaché au Saint-Empire romain germanique. En 1092, le vicomte de Vesoul Gislebert II fonde le prieuré du Marteroy, monastère qui deviendra, quelques siècles plus tard, l'un des plus considérables du comté de Bourgogne notamment grâce aux multiples donations de bourgeois. En 1183, la comtesse Béatrix reconnut, par acte, tenir le château de Vesoul comme fief de l'Église de Besançon.

En 1333, Vesoul devient capitale du Bailliage d'Amont.

Au , dépendait, avec d'autres villages environnants, de la paroisse de l'église Saint-Martin de Pont, édifice qui était située dans l'actuelle partie nord d'Échenoz-la-Méline. Fondé au . Par la suite, la ville de Vesoul fut autorisée à posséder sa propre paroisse, c'est alors qu'elle en érigea une en 1247, qui engloba les hameaux situés autour de la Motte. À la fin du famille de Vesoul.

Au Héliot de Vesoul, riche famille de banquiers qui a des clients en France et dans de nombreux autres territoires en Europe,. En 1333, le bailliage d'Amont, le plus vaste des bailliages de Franche-Comté, est institué par Philippe VI ; Vesoul en devient la capitale, confirmant ainsi son statut de ville à vocation administrative,. La vicomté de Vesoul disparaîtra au  ; le dernier vicomte de Vesoul était Henry de Faucogney, en 1347.

  • Les hostilités de la guerre de Cent Ans

En 1348, la peste noire se répandit sur l'ensemble du comté et l'épidémie tua de nombreuses personnes à Vesoul. Les Juifs de la ville sont accusés d'avoir empoisonné les puits ; quatre-vingts d'entre eux furent par la suite torturés et tués. Quelque temps après, Vesoul subi un siège en 1360, mené par des Écorcheurs puis une nouvelle attaque en 1370 par une troupe d'Allemands : en l'espace d'une dizaine d'années, la cité subit de lourds dégâts et perdit une part importante de sa population. Les remparts de la ville sont fortement détériorés mais le Castrum Vesulium est toujours en état.

À la suite de ces événements, les ducs de Bourgogne aidèrent à la reconstruction de la cité et à l'élaboration de fortifications militaires,. Le prince Philippe le Bon créé notamment à Vesoul, en 1430, un corps d'échevinage (forme de municipalité) composé de quatre échevins et en 1442, Jean Sardon, lieutenant général du bailliage d'Amont, fonde quant à lui sur ses terrains le premier hôpital de Vesoul,. Cependant, le Castrum Vesulium est , puis une nouvelle fois en avril 1479 ; le château est notamment incendié par les troupes de .

Époque moderne

À la Renaissance, la Franche-Comté est toujours sous possessions de l'Empire germanique des Habsbourg d'Espagne. En 1525, l'archiduchesse d'Autriche ordonne à son procureur de mettre Vesoul sous les armes pour repousser l'apparition du protestantisme à Vesoul. Par lettres patentes du , l'empereur Charles Quint érigea la ville de Vesoul en mairie et la fit bénéficier de tous les rangs de la justice.

En 1552, l'humaniste comtois Gilbert Cousin, dresse un éloge de Vesoul dans sa Description de la Franche-Comté : « Vesoul possède des murailles très puissantes et des maisons magnifiques. Son sol est vitifère, propre à la vigne, et fécond en hommes remarquables, par l'austérité de leurs mœurs et par leur amour pour les lettres et par leurs talents ». Alors qu'elle compte une population d'environ 1 700 habitants, la cité se voit échapper à un siège en 1557 mené par des troupes germaniques, grâce à l'inondation du gouffre naturel du Frais-Puits, ce qui a repoussé les troupes. Vesoul se voit par la suite être ravagée par la peste de 1586 à 1589.

Vesoul en 1615 - Dessin d'Étienne Martellange.
  • La destruction de la forteresse et la conquête française

Bien qu'entièrement francophone, la Franche-Comté appartient à l'Espagne. Henri IV de France y déclare la guerre, en date du , afin de rattacher cette partie francophone au royaume de France. En février, il attaque plusieurs cités franc-comtoises. Certaines parviennent à résister mais Vesoul est assiégé et considérablement dévasté par une armée de 5 000 à 6 000 hommes : le château Castrum Vesulium, qui surplombait la cité depuis plusieurs siècles, est totalement détruit,.

À la suite d'un pacte de neutralité conclu entre la province de Franche-Comté et le royaume de France en 1611, un temps de paix s'installe dans la ville. Toutefois, les épidémies et les sièges ayant dévasté Vesoul à la fin du et recense, en 1614, 1 948 habitants. Parallèlement, plusieurs communautés religieuses s'installent à Vesoul à cette époque : les Capucins (1608), les Jésuites (1610), les Annonciades (1613) et les Ursulines (1615). De 1634 à 1644, se déroule la , épisode comtois de la , qui oppose la France aux Habsbourg d'Espagne. Cet événement provoqua dans la cité, la peste, la famine mais surtout une grande misère. En 1657, un recensement fait état de 1 062 habitants dans la ville de Vesoul. Très affaiblie, , par le duc de Navailles, général de . Le traité de Nimègue, signé le , rattache la ville de Vesoul de même que toute la Franche-Comté, au royaume de France. L'incorporation de la Franche-Comté à la France sous le pouvoir de Louis XIV a permis de mettre fin à de nombreuses guerres et pillages ; Vesoul connut au total douze sièges dans son histoire, les deux derniers furent les deux phases de la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV (1668 et 1674).

Après l'annexion, la cité garda tout de même son administration municipale et son statut de capitale du bailliage d'Amont. À la fin du , Louis XIV dota la ville d'une maîtrise particulière des eaux et des forêts (1692), d'un présidial (1696) et d'un tribunal de police (1699).

Vesoul au XVIIe siècle.
  • Une période de paix et de développement

Le siècle des Lumières offre une ère de prospérité à la ville ainsi qu'à tout le département, tant sur le plan démographique qu'économique. Avec une population doublée en l'espace d'une soixantaine d'années (de 2 340 habitants en 1716, à 4 870 habitants en 1784), Vesoul connait l'une des plus importantes croissances de son histoire. Au cours du eaux minérales des Rêpes, situées proche de l'actuel quartier des Rêpes. L'édification, pendant ce siècle, d'hôtels particuliers et de bâtiments publics dans la cité attestent d'une certaine prospérité. La construction du palais de justice (1765-1771) et la venue de magistrats et avocats réputés permit à Vesoul de se forger une importante renommée en matière judiciaire. Au .

Époque contemporaine

  • Vesoul, ville administrative et commerciale

Sous la Révolution, les bailliages de Franche-Comté sont supprimés (1790), la ville perd donc son titre de capitale du bailliage d'Amont qu'elle avait acquis au cours du diocèse de Vesoul, circonscription ecclésiastique qui sera finalement supprimée dix années plus tard. Vesoul se caractérise à cette époque comme un bourg de taille modeste avec une population de 5 303 habitants recensés en 1793.

Au début du . Le , la ville de Vesoul devient préfecture de la Haute-Saône, notamment grâce à sa position géographique centrale dans le département.

À la chute de l'Empire français, Vesoul fut brièvement capitale de l'État de Franche-Comté, un état tampon qui exista du au . Situé entre la France et l'Allemagne, il était composé de l'ancienne province de Franche-Comté, du département des Vosges et des principautés de Montbéliard et de Porrentruy,. Vesoul se verra ensuite bénéficier du statut de « Bonne ville » en 1817. Durant la colonisation de l'Algérie par la France, en 1853, quelques pieds-noirs de Vesoul et de sa région fondent le village de Vesoul-Bénian, située au nord de l'Algérie. En 1857, la chapelle Notre-Dame-de-la-Motte, monument emblématique de la ville, est érigée au sommet de la Motte et en 1858, la gare de Vesoul est inaugurée sur la ligne de chemin de fer Paris-Bâle, plaçant ainsi la ville au sein d'une importante ligne ferroviaire.

Vesoul en 1881 - Gravure de Charles Barbant à partir d'un dessin de Hubert Clerget.

Pendant la Troisième République (1870-1940), Vesoul voit sa population s’accroître considérablement (augmentation d'environ 50 %, en passant de 7 716 habitants en 1872 à 11 926 en 1936). Siège du consistoire israélite de l'Est de 1872 à 1896, Vesoul voit sa population augmenter de 1 500 habitants en seulement quatre ans en accueillant notamment de nombreux Juifs alsaciens fuyant l'annexion de l'Alsace-Lorraine. Vers 1880-1890, les vignes de la ville sont anéanties par le phylloxéra ; les vignerons se dirigèrent alors vers les nouvelles industries et les cultures maraîchères. Le , le  régiment de chasseurs à cheval est cantonné dans la caserne du Luxembourg et y restera près d'une cinquantaine d'années et marqua la ville tant économiquement que démographiquement. Au cours de la Première Guerre mondiale, la ville de Vesoul contribua aux opérations militaires mais ne fut pas attaquée.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Wehrmacht prend Vesoul le . La ville, ainsi qu'une considérable partie de la Franche-Comté, se retrouve en zone interdite, cependant la ligne de démarcation n'est localisée qu'à 75 kilomètres au sud de Vesoul. Pendant les premières années de la guerre, la résistance à Vesoul s'organise individuellement ; en 1943, elle commença à se former autour d'Yves Barbier, qui sera rapidement considéré comme le chef de la résistance en Haute-Saône. Vesoul est notamment connue durant la guerre pour être le siège du Frontstalag 141, le camp de prisonniers de l'Armée allemande pour les indigènes coloniaux de l'armée française, installé dans la caserne du . La ville de Vesoul est libérée le par la  division d'infanterie US.

  • L'expansion économique et démographique

Après la guerre, la ville de Vesoul, comme la France entière, connait une prompte croissance ; l'essor démographique de la commune est particulièrement important. En effet, la ville passe de 11 825 habitants en 1946, à 18 173 habitants en 1975, soit une augmentation de plus de 50 %, en l'espace d'une trentaine d'années. En 1955, la société Udime (Union Des Industries Métallurgique de l'Est), filiale de Peugeot, investit dans les bâtisses de l'ancienne usine Dollé, une des plus grandes manufactures françaises de machines agricoles, active de 1908 à 1953. À la suite de ces investissements, de nombreuses autres sociétés s'installèrent et construisirent leurs ateliers sur le site de l'ancienne usine Dollé comme Indenor en 1959, puis Peugeot SA en 1965. Depuis les années 1960, plus de 250 000 usine PSA. Le rachat de Citroën par Peugeot quelques années plus tard accentua le développement de l'usine.

Afin de répondre aux besoins en logements du fort développement démographique, la ville fait construire deux grands quartiers au nord de La Motte, constitués de centaines de logements et destinés à accueillir plusieurs milliers de personnes : Les Rêpes (1957 - 1961) et Le Montmarin (1967 - 1973). En 1975, la ville établit, en coopération avec l'État, un contrat de « ville moyenne » qui consiste à dynamiser l'agglomération qui se développe de plus en plus en y aménageant des zones d'attractions et de loisirs. C'est ainsi que dès 1976, le lac de Vesoul - Vaivre est creusé sur plus de 90 hectares dans l'agglomération ouest dans le but d'être le centre d'une vaste zone de loisirs. Durant les trois dernières décennies du Les Haberges.

Au début du Europe, en comptant sur son territoire le centre mondial de pièces détachées du constructeur PSA Peugeot Citroën qui totalisait plus de 5 000 salariés en 2003,, participant grandement à l'économie locale et à l'attractivité de la ville,.

Panoramas des quartiers Est de Vesoul en 2013, depuis le plateau du Sabot de Frotey.


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