Joigny

Localisation

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Joigny : descriptif

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Joigny

Joigny est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Riche d'une histoire médiévale, dont témoigne encore la vieille ville, elle est la ville centre de la Communauté de communes du Jovinien labellisée Pays d'art et d'histoire.

Géographie

Localisation

La ville de Joigny est située au centre du département de l'Yonne sur les bords de l'Yonne (rivière) en Bourgogne-Franche-Comté.

La ville primitive était construite sur un promontoire de la côte du plateau d’Othe, dominant la large rivière, qui servait à la fois de protection et de voie de communication. Son pont, sa riche vallée propice aux pâturages et à la culture tant vivrière que céréalière, et sa situation stratégique furent à l'origine de sa richesse, notamment grâce à la culture de la vigne sur les coteaux calcaires (au moins jusqu’à l’apparition du phylloxera).

Sur le plateau, la vaste forêt d'Othe, qui occupe les deux-tiers de la surface de la commune, permit la construction des maisons à pans de bois dont la ville s’enorgueillit encore ; l’écorce des chênes fournit le tan nécessaire aux nombreuses tanneries — elles comptèrent jusqu’à 140 fosses — situées sur la rive gauche d’un bras du Tholon, le ru des tanneries.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Dixmont, Champlay, Béon, Brion, Bussy-en-Othe, Cézy, Chamvres, Laroche-Saint-Cydroine, Looze, Paroy-sur-Tholon, Saint-Aubin-sur-Yonne, Villecien et Villevallier.

Rose des vents Villevallier Dixmont Bussy-en-Othe Rose des vents
Villecien
Saint-Aubin-sur-Yonne
Cézy
Béon
Chamvres
N Brion
Looze
O    Joigny    E
S
Paroy-sur-Tholon Champlay Laroche-Saint-Cydroine

Hydrographie

L'Yonne et le Pont.
  • La commune de Joigny est traversée au sud et d'est en ouest par l'Yonne.
  • La rivière de La Chênée prend sa source sur le nord de la commune ainsi que plusieurs de ses affluents.
  • Le Rubignon prend sa source dans la partie nord-est de Joigny et constitue une partie de la limite nord avec la commune de Dixmont.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Nord-est du bassin Parisien » et « Lorraine, plateau de Langres, Morvan ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 16,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Aillant », sur la commune de Montholon à 12 vol d'oiseau, est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 727,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,7 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Elles sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

La commune inclut trois ZNIEFF :

  • La ZNIEFF de la vallée de l'Yonne entre Champlay et Cézy a une surface de 1 086 Cézy, Champlay, Joigny et Saint-Aubin-sur-Yonne. Son habitat déterminant est les eaux vives ; on y trouve aussi eaux douces stagnantes, landes, fruticées, pelouses, prairies, forêts, tourbières et marais.
  • La ZNIEFF du marais des Noues d'Abandon, soit 105 fruticées, pelouses, prairies et forêts. Le tout est partagé entre Champlay et Joigny.
  • La ZNIEFF de la forêt d'Othe et ses abords, qui englobe 29 398 . Le milieu déterminant est la forêt ; on y trouve aussi eaux douces stagnantes, landes, fruticées, pelouses et prairies.
  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  11. Liste des 21 communes de la ZNIEFF de la forêt d'Othe et ses abords.


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Toponymie

Le nom Joviniacum a été écrit pour la première fois au abbaye Saint-Pierre-le-Vif de Sens.

Il y a un mont Joigny entre les communes d'Épernay et d'Apremont en Savoie, dans le massif de la Chartreuse.

  1. Maurice Pignard-Peguet, Histoire des communes de l'Yonne, lire en ligne).
  2. Sur « Mont Joigny, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.

Histoire

Préhistoire

Le site est occupé à la période néolithique.[réf. nécessaire]

Antiquité

La ville actuelle est fondée pendant l'époque romaine par Flavius Jovinius préfet de la milice romaine en Gaule en 369 (Joviniacum en latin).

On peut voir des ferriers (peut-être antérieurs à l'époque gallo-romaine) et des thermes gallo-romains dans le Bois du Grand Marchais.

Moyen Âge

Durant l'époque médiévale, c'est la construction d'une place forte à la fin du , comte de Sens, sur une partie des terres de l'abbaye Sainte-Marie du Charnier de Sens, qui marquera la naissance de la ville actuelle, fondée officiellement en 996,.

Située avant la Révolution française en Champagne mais rattachée, du fait de sa proximité avec la rivière Yonne, au département de l'Yonne (avec Sens) par le législateur en 1790.

Comté de Sens

Avant l'an mille, Joigny faisait partie du comté de Sens. Un chroniqueur de Sens indique que le comte a fait bâtir un château sur une terre appartenant à Saint-Jean de Sens. Ce comte a régné un demi-siècle.

L'institution d'un comté à Joigny faisait, jusqu'il y a peu, l'objet d'un consensus parmi les historiens et les érudits : le comté était né d'un partage successoral et d'un héritage affectant l'ancien comté de Sens. Ensuite, la date de l'érection variait au gré des plumes : 996, 999, 1008, 1015, 1034, 1055 et 1058. Par exemple, pour justifier la date 996/999, on avait coutume de prendre la date de la mort du comte de Sens (Vetulus) comme première attestation de l'existence documentaire de Joigny (à distinguer du comté !). Alors dès 996/999, apparaissait un héritier de Renard à Joigny, son gendre Geoffroy et doyen des sept pairs de Champagne. De plus, Geoffroy fondait en 1080 le prieuré Notre-Dame dont la charte nous apprend que Joigny s'appelait Castrum Gaudiaci, qui signifie château de plaisance (mais il y a d'autres étymologies possibles pour Joviniacum, comme Jovis = Jupiter).

On voit bien en quoi ce schéma pose problème : le trop long règne de Geoffroy ; le fait que la fondation de Joinville soit plus tardive (château construit vers 1027-1030 semble-t-il, par Étienne de Vaux, † 1060) et que la Maison des sires de Joinville ne puisse être confondue avec la dynastie comtale de Joigny contrairement à ce que l'on a longtemps cru à cause de la similitude des noms des seigneurs ; l'appellation comté de Champagne apparue seulement vers 1102 ; le nom Geoffroy de Ferréol faisant irrésistiblement allusion à un comte de Gâtinais contemporain (comte de 1028/1030 à 1043/1045, ancêtre paternel des Plantagenêts – et d'ailleurs aussi probablement des Joigny en lignée féminine par les Courtenay – mais pas documenté comme l'ancêtre agnatique des Joigny) ; et surtout la création plus tardive du comté de Joigny, attestée seulement en 1080 et ne remontant sans doute pas plus haut que l'intervalle 1042-1055-1080.

En effet, la documentation établit une fourchette pour la date de la création du comté de Joigny. En 1042, Migennes, qui appartiendra ensuite au comté de Joigny, est dit dans une charte du temps "dans le comté de Sens". En 1080 pour la première fois est cité un « comte de Joigny » en la personne de Geoffroy , petit-fils de Renard (+999), ou à la succession du comte Fromond II († 1008), ou à celle du pseudo Fromond III (imaginaire, et né d'une erreur de datation d'une charte pourtant corrigée par son éditeur, l'archiviste Quantin).

En effet, deux chroniqueurs sénonais contemporains des faits (Odorannus et Clarius, moines de Saint-Pierre-le-Vif) indiquent sans ambiguïté qu'à la mort de Renard le Mauvais, ses biens sont divisés entre le roi () et l'archevêque Mainard, sans faire référence à un quelconque héritier. Aucun élément généalogique ne relie les deux lignages, à la seule exception du prénom Renard connu par ailleurs dans d'autres lignages comtaux. Il faut alors abandonner l'hypothèse d'un partage successoral.

Une autre date retient l'attention : celle de 1068. Cette année-là, le roi solde le dossier du comté de Gâtinais. La Couronne acquiert alors la seconde moitié du comté (le Bas-Gâtinais, au nord, autour de Nemours et Château-Landon) après avoir mis la main sur la première moitié de ce comté (le Haut-Gâtinais, au sud, autour de Montargis : cette part formera la partie occidentale de la seigneurie de Courtenay). Il se peut que la famille de l'archevêque de Sens Gilduin, qui a possédé des biens dans le Haut Gâtinais qu'elle a soumis à la suzeraineté du comte de Valois et de Vexin (cf. Raoul IV), ait permuté pour venir dans le Jovinien où elle avait déjà des intérêts à Migennes en 1042 (cette famille serait celle qui accède au comté de Joigny vers le milieu du comte de Joigny avéré, Geoffroy Alix de Sens et de Geoffroy). Le Sancerre). La puissance royale a fait le reste : l'octroi d'un titre comtal à Joigny, ce qu'une convention familiale était impuissante à faire. Mais Philippe abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, où il s'est fait d'ailleurs, seul de sa race, inhumer, et l'a débarrassée d'un voisinage féodal encombrant. De fait, le nouveau lignage, aux horizons géographiques multiples, possède ailleurs des droits comtaux. En conséquence il est tenu d'instituer un vicomte à Joigny dès 1080 (le titre n'est pas en ce temps une dignité conférée à une terre ou une politesse mondaine).

Le comté de Joigny forme géographiquement un démembrement du comté de Sens, au contact du comté d'Auxerre, alors submergé et occupé par le duc de Bourgogne. Il est encadré à l'Est par le comté de Troyes (le château de Saint-Florentin en dépend) et à l'Ouest par la seigneurie de Courtenay en partie construite sur la ruine du comté de Gâtinais.

La question de la mouvance féodale

Il semble que le rattachement féodal du comté de Joigny à celui de Champagne (et juridiquement à celui de Troyes pour son château de Saint-Florentin) soit une conséquence de la situation du vassalité du comte de Valois, de Vexin et d'Amiens Raoul IV. Au décès de celui-ci en 1074, son héritage a donné lieu à une guerre entre ses héritiers. Le comte de Blois Thibaut III (par ailleurs comte de Troyes, ancêtre des comtes de Champagne – sous le nom de Thibaut Raoul IV de Valois dont il épouse en deuxièmes ou troisièmes noces la fille Adélaïde de Valois, héritière du Valois par son père et de Bar-sur-Aube par sa mère) l'a emporté. Il y a gagné le comté de Bar-sur-Aube mais aussi sans doute la suzeraineté sur le comté de Joigny, qui n'est connue au plus tôt qu'en 1100.

Le vicomte de Joigny lui aussi était vassal du comte de Troyes et le service était attaché à Saint-Florentin. Ce vicomte possédait l'essentiel de ses domaines dans un quadrilatère formé par Lailly et Les Sièges, Armentières et Séant-en-Othe. Vers 1200, il a choisi de faire de Rigny-le-Ferron le centre de ses domaines et finalement, d'en prendre le nom.

Dès lors, le comte de Joigny apparaît, comme ses confrères les comtes de Bar-sur-Seine et de Brienne, auprès des comtes de Blois-(Champagne) lorsque ces derniers fréquentent leur comté de Troyes. Par la suite, la qualité de premier pair du comté de Champagne est attribuée au comte de Joigny, à l'instar de ce que la littérature médiévale a imaginé dans le roman des chevaliers de la Table Ronde.

À l'ombre des principautés

Un pont est construit sur l'Yonne. La ville se développe, et comme à Troyes et à Auxerre, entreprend la construction d'une vaste enceinte venant englober différents quartiers (dont celui du vicomte). Elle communique avec les Foires de Champagne et notamment la foire de Troyes par un grand chemin passant à travers la forêt d'Othe, gagnant Coulours et Villemaur. Le comte se lie avec la famille comtale de Nevers et y gagne en dot Coulanges-la-Vineuse. On ne le repère pas dans les croisades d'Orient alors qu'il va participer à l'aventure de Sicile dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

Les prises de position des comtes de Joigny ne sont pas négligées par les pouvoirs supérieurs. C'est ainsi que la comtesse de Champagne Blanche de Navarre, mère de Thibaud né posthume (1201-1253), obtiendra des garanties de la comtesse de Joigny lors de l'ouverture de sa délicate régence en se faisant "rendre" le château de Joigny. L'implantation de son agent dans le Jovinien, le Briard Manassès de Touquin, est une précaution utile. Le comté de Joigny sera fidèle à la comtesse de Champagne dans la guerre de succession de Champagne engagée par Érard de Brienne, seigneur de Venisy, et Thibaud le Chansonnier conservera sa couronne comtale.

Les comtes de Joigny étaient aussi pairs de France, ainsi que nous l'apprend un jugement de Philippe Auguste en 1216 concernant un différend qui opposait la reine de Chypre, Alix de Champagne, et la comtesse Blanche en présence des pairs du royaume dont .

Il fonde dans le quartier vigneron de Saint-André le prieuré Notre-Dame de Joigny, placé sous la tutelle clunisienne, à l'emplacement d'une chapelle dédiée à saint Georges : les premiers moines viennent du prieuré de La Charité dont Gérard de Cluny, par ailleurs bâtisseur du prieuré de La Charité, devint le premier prieur. L'église prieurale est consacrée le par l'archevêque de Sens Richer II et deviendra au fil des siècles et des modifications, notamment de la façade au église Saint-André.

Croix de Saint-Jean de Jérusalem

Un document de 1138 fait état d'un don de 15 livres de rentes par le comte de Joigny aux Templiers, sur ses droits de péage, pour l'entretien d'une de leurs chapelles. En 1162 ils échangent cette rente contre des bois et terres. En 1211 ils achètent les terres de Simon de Courtanron à Corberie. En 1188 les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem reçoivent en donation du comte Guillaume des prés et terres situés à Saint-Thomas. Leur commanderie est réunie à celle de Launay en 1469.

Au .

En 1300, Jean II dit Blondel de Joigny affranchit les "hommes, femmes nés ou à naître à perpétuité" de toute taille, servage ou servitude qu'il avait sur eux, pour la somme de 4 850 livres.

Ce comte se fait très menaçant pour le pouvoir royal. À la mort de Louis X le Hutin et de son fils posthume , il existe une fille héritière du roi : Jeanne de Navarre. Ses droits sont opportunément négligés par son oncle Philippe le puissant comte de Poitiers, parti immédiatement se faire couronner à Reims sous le nom de Philippe V (le Long). Le duc de Bourgogne, tuteur de la princesse, décide de faire valoir les droits de l'enfant. Il se prépare à réunir une armée, ignorant la précipitation qui anime les Parisiens. Le comte de Joigny partage ses vues, mais il commet une erreur fatale. Il cherche à remonter vers Paris où il imagine la Cour réunie, et se fait bloquer en chemin par un chevalier connu pour sa violence, nommé capitaine de Sens lors du départ du comte de Poitiers pour Reims. L'erreur de cible permet à Philippe V de monter sur le trône. Dès lors, le duc et le comte sont résolus à négocier et à sacrifier le plus clair des droits de la princesse Jeanne.

En 1333 un document établit l'inventaire de la léproserie de Saint-Denis de Léchères située sur le territoire de la paroisse de Cezy (aujourd'hui Joigny) et qui remonterait au début du Guillaume de Brosse fit don de la léproserie au Chapitre de Paris qui possédait des vignes dans son environnement. Cette possession dura jusqu'à la fin du .

Un comté dans un environnement royal
Le château Renaissance de la famille de Gondi où saint Vincent de Paul fut précepteur.
La Porte du Bois du XIIIe siècle.

Le comte de Joigny accepte de se défaire de sa suzeraineté sur Château-Renard, sans doute héritée de l'époque même de la constitution de son comté, pour gagner celle de Malay-le-Roi. On notera la curieuse présence de la châtellenie de La Ferté-Loupière, primitivement détenue par le comte de Sancerre, qui amoindrit le pouvoir du comte de Joigny sur le quart Sud-Ouest de son comté. De même Champlay constitue un fief libre de toute attache envers le comté en face de la ville de Joigny.

Le comté de Champagne rejoint par étape en 1284 la Couronne. Celui d'Auxerre est littéralement abandonné en 1370 par ses héritiers dans la première phase de la guerre de Cent Ans. L'horizon autour de Joigny est fleurdelysé. Le comté devient la propriété de la famille bourguignonne de Noyers (Jean maréchal Miles de Noyers, qui a acquis Joigny pour son fils Jean, proche conseiller de Philippe VI de Valois, accepte de perdre le statut de franc-alleu de sa seigneurie ancestrale de Noyers pour encore mieux figurer dans la dépendance de la famille royale. Des Joviniens parviennent socialement à pénétrer les milieux de Cour et l'oligarchie financière. Baillis et prévôts royaux interviennent sans freins dans son comté. Du chef de sa vassalité envers le comté de Champagne, le comté de Joigny dépendra du bailli royal de Troyes jusqu'en 1789, et non de celui plus proche et très actif, de Sens. Des familles de Joigny se rendront à Troyes, aspirées par le courant des affaires judiciaires justifiant la présence des Joviniens auprès du bailliage royal. La publicité routière "Joigny porte de la Bourgogne" prend de ce fait une saveur particulière.

Le , Jean III de Noyers participe à Paris au Bal des Ardents organisé par le roi Charles VI de France ; il est déguisé en satyre et attaché par une chaîne avec quatre autres personnes. Le duc d'Orléans voulant savoir qui se cachait sous ses masques s'approche avec une torche et met le feu accidentellement. Le comte de Joigny meurt dans d'affreuses douleurs.

Durant la seconde moitié de la guerre de Cent Ans, le comte de Joigny est le sire de La Trémoille d'Uchon, cousin germain du principal conseiller du dauphin Charles, temporisateur né et l'unique fil de négociation avec le duc de Bourgogne. Joigny jouit des ambiguïtés de la situation.

Temps modernes

Durant l’Ancien Régime, Joigny est chef-lieu de comté, archives du département de l'Yonne (1866) et siège de nombreux offices.

Le à environ 4 ou 5 heures du soir, la ville est victime d'un grand incendie qui la ravage à l'exception de la paroisse Saint-André. Au arbre de Jessé.

À la fin de l'Ancien Régime, la ville, enrichie par l'exploitation de sa part de la forêt d'Othe donnée par un comte, accepte de financer à ses frais la construction de casernes de cavalerie. Ce type de troupes était réputé pour les retombées financières qu'il générait, et la qualité des officiers qu'il drainait. En même temps, elle construit un hôtel de ville.

Vie économique

Le pont, cité depuis le XIIe siècle, est un important investissement. Son entretien est financé par un péage.

Le massif forestier de la forêt d'Othe est une première source de richesse. Au XVIIIe siècle, le développement de Paris rend impératif la satisfaction de cette population privilégiée, en termes de combustibles. Il faut se chauffer et cuire les aliments d'une ville de 200.000 habitants. Tous pouvoirs sont accordés à la prévôté des marchands pour faire venir du bois jusqu'à l'entrepôt général de bois pour l'approvisionnement de Paris (la moitié Sud du XIIIe arrondissement actuel, alors en la paroisse d'Ivry-sur-Seine). D'avisés bourgeois de la ville, tels les Chomereau, serviront les intérêts parisiens et bâtiront de solides fortunes.

Le vin est une autre activité source de revenus (la première mention du vin à Joigny remontant à 1082, dans le quartier de Saint-Thibault). Il mobilise une grande quantité de vignerons, tonneliers et marchands de vins. Son évacuation par voie d'eau est confiée aux voituriers par eau.

Comme toute ville d'une certaine taille, et au centre d'une plaine occupée par des prairies inondables, Joigny dispose de tanneurs au fonctionnement dynastique (Déon, Picard).

Remarquablement placé sur le tracé de la route de Paris à Auxerre, et à l'embranchement vers Tonnerre, la ville dispose d'hôtelleries, puis avec l'arrivée des diligences et de la vitesse, d'auberges renommées. Un fils d'aubergiste est le cuisinier de Montcalm, fait prisonnier par les Anglais à la reddition de Québec. Les coches d'eau arrivés d'Auxerre y passent pour se rendre à Paris. Elle est l'embarcadère naturel des productions issues des villages des vallées du Tholon, du Ravillon et du Vrin. Le port est, en direction d'Auxerre, le dernier à être accessible la majeure partie de l'année et à ne pas être bloqué par des étiages estivaux. La pêche est active et réglementée. Une porte en bas de la ville porte significativement le nom de Porte aux Poissons.

Révolution française et Empire

Lors de la Révolution française, Joigny devient chef-lieu du District de Joigny puis sous-préfecture de l'Arrondissement de Joigny à la création des départements ; qualité qu’elle perd en 1926 pour n’être plus que chef-lieu de canton.

Le , lors de la Sixième Coalition contre la France de Napoléon, le maire de Joigny abandonne son poste alors qu'une colonne de 8 000 cosaques et hussards hongrois passe à Joigny pour aller stationner à Villeneuve-sur-Yonne le La ville accueille en garnison le frère de Napoléon Bonaparte.

Sous la Restauration, la ville est prospère. Ses revenus forestiers font rêver l'administration centrale. Le fils du duc d'Orléans tient garnison avec son régiment. Il quitte la ville en apprenant la révolution parisienne de 1830.

Époque contemporaine

La ville accueille le petit séminaire et le lycée catholique du diocèse de Sens-Auxerre (lycée Saint-Jacques).

La ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles dessert la ville depuis 1849, lors de l'ouverture de son premier tronçon de Paris à Tonnerre, facilitant les déplacements et favorisant le développement économique de la contrée.

À partir de 1887 est mis en service le réseau de chemin de fer secondaire concédé par le département de l'Yonne à la compagnie des chemins de fer d'intérêt local de l'Yonne puis à la compagnie de chemins de fer départementaux, qui comprend notamment les lignes à voie métrique Joigny - Toucy-Ville, ouverte en 1902 et Joigny-Auxerre, ouverte en 1912. La gare du chemin de fer départemental est aménagée à côté de la gare du PLM Le réseau ferme progressivement jusqu'en 1951,.

Joigny perd son statut de sous-préfecture lors de la réforme de 1926 (comme Tonnerre). De ce fait, sa Chambre d'arrondissement des Notaires disparaît. Son tribunal est amoindri. L'arrondissement est absorbé par celui d'Auxerre.

La ville est victime des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. La place Saint-Jean est fortement touchée par ces bombardements, tout comme la porte Saint-Jean ainsi que la maison du bailli dont la façade avant est soufflée. Elle est ensuite rénovée puis rétablie monument historique comme avant la guerre. De nombreuses victimes sont dénombrées vers le pont.

La ville accueillait depuis 1949 le  groupe géographique, qui est l'unique unité de géographie militaire de l'Armée de terre. À la suite de la réforme de la carte militaire, cette unité a été transférée à Haguenau dans le Bas-Rhin, l'État soutenant en contrepartie l'activité de la commune par un plan de redynamisation d'un montant de 3 millions d'euros. La même année, le groupe Stypen, filiale de BiC, délocalise sa production en quittant Joigny pour la Seine-et-Marne.

En 2013, le bâtiment historique de la Caisse d'épargne, ancien hôtel de l'avocat Edme-Louis Davier, ancien lycée et ancienne Kommandantur durant la guerre, est vendu aux enchères,.

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  2. Sites préhistoriques dans l'Yonne, sur archeotheque.fr.
  3. sur association-culturelle-joigny.fr.
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  6. Association Culturelle et d'Études de Joigny.
  7. Lettres de Monsieur LeBeuf, capitaine de la milice bourgeoise de Joigny, Mercure de France, 1739.
  8. Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne, vol. 16, Perriquet et Rouillé imprimeur, Auxerre, 1876.
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  11. François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, , tome VIII, 1774.
  12. Étienne Meunier. « Le contrat de mariage du comte Jean de Joigny et d'Agnès de Brienne en mars 1297 ». L’Écho de Joigny, no 71, 2011.
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  15. Jean-Paul Desaive et André Briotet, « Les comtes de Joigny et leur domaine : l'aveu et dénombrement de 1394. Autour du comté de Joigny, XIe – XVIIIe siècle ». Actes du colloque de Joigny 9 et 10 juin 1990. CSGY, VII, 1991.
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  17. a et b Étienne Meunier. « Le bailliage de Sens, 1194-1477 », FACO 1981.
  18. Maximilien Quantin, , Impr. impériale, Paris, 1866.
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  26. Didier Hugue, , sur usinenouvelle.com, 10 avril 2008.
  27. « Qui était Louis Davier ? » sur joigny-davier-noel.org.
  28. Thomas Lavaud, « L'ex Caisse d'Epargne de Joigny... adjugée vendue 470.000 euros ! », France Bleu Auxerre, 11 septembre 2013.
  29. « L’ex-Caisse d’Épargne appartient désormais à un homme d’affaires installé à Londres », L'Yonne Républicaine, 12 février 2014.

Héraldique

Blason
D'azur à la ville en perspective d'argent mouvant de la pointe, les bâtiments girouettés et ajourés du même, essorés de gueules, maçonnés de sable, la porte ouverte du champ et dans cette ouverture un maillet d'or, le manche en haut.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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Joigny dans la littérature

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3751 autres localités pour Bourgogne-Franche-Comte

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