Borey

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Borey : descriptif

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Borey

Borey est une commune française située dans le département de la Haute-Saône, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté

Elle fait partie du canton de Villersexel et de la Communauté de communes du Triangle Vert

Ses habitants sont appelés les Boréens.

Géographie

La superficie du territoire communal classe Borey en 82ème position sur 539 communes.

Situation

Le village se situe à 18 kilomètres de Vesoul, Préfecture du département et à 7 kilomètres de Villersexel, qui sont les deux pôles d'attraction commerciale. Besançon, la capitale régionale, se trouve distante d'une soixantaine de kilomètres.[1]

Communes limitrophes de Borey
Autrey-lès-Cerre Montjustin-et-Velotte Oppenans
Cerre-lès-Noroy Borey Moimay
Vallerois-le-Bois Esprels Marast

Géologie et relief

Les plateaux de la Haute-Saône, qui occupent le Sud du département, correspondent à une vaste zone tabulaire d'assise Jurassique compliquée par des cassures orientées nord-est/sud-ouest avec des ondulations en surface.

Le site est environné de collines de faibles altitudes, celle du Nouvelet à l'est qui culmine à 438 mètres, le mont de Cerre (396 mètres) à l'ouest et le mont d'Autrey (426 mètres) au nord. Elles enchâssent une vallée sèche orientée nord-est/sud-ouest qui conduit aux fermes isolées de Fontaine à Vin, de Flûte Merle et aux Baraques de Borey, hameau se situant à trois kilomètres au sud du village. Le ruisseau du Bief, qui prend sa source dans une résurgence karstique au Vevey au pied du mont d'Autrey, disparaît dans une perte au Moulin de Dessous. Deux gouffres, liés à la nature calcaire du sous sol, ont été explorés par le Spéléo Club de Vesoul : le Creux qui Sonne (-47 mètres) et le gouffre du Nouvelet (-23 mètres).

Le territoire communal repose sur le gisement de schiste bitumineux de Haute-Saône daté du Toarcien.

Faune et flore

Le mont d'Autrey est une zone protégée au titre du Réseau Natura 2000, ce secteur correspondant à des pelouses, formations herbacées sur des sols peu épais, moyennement fertiles, sur lesquelles se développent une faune et une flore typiques avec notamment des orchidées.

Plus de 50 % de la superficie est boisée, la commune disposant d'un important domaine forestier avec les Grands Bois qui s'étirent au sud-est en englobant le Nouvelet. Il s'agit d'une forêt tempérée décidue à prédominance de feuillus, où dominent le chêne, le hêtre et le frêne.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 amplitude thermique annuelle de 17,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villersexel Sa », sur la commune de Villersexel à 7 vol d'oiseau, est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 037,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,4 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voie de communication et transport

Le village est desservi par la route départementale 80 qui relie, d'ouest en est, Vesoul à Villersexel et par une route vicinale qui relie, du sud au nord, Baslières à Montjustin.

  1. «  ».
  2. CAUE Franche-Comté, «  » (consulté le ).
  3. Marcel Lanoir, Carburants rhodaniens : les schistes bitumineux, notamment dans la Haute-Saône, lire en ligne), p. 328.
  4. Natura 2000 : Fiche du site FR4301338 (PELOUSES DE LA REGION VESULIENNE ET VALLEE DE LA COLOMBINE)
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  7. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  11. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

Deux propositions sont faites sur l'origine du nom Borrey :

Il pourrait être d'origine celte, provenant de Borna, signifiant cavité, dérivé ensuite en Bour, Bore, signifiant profondeur, trou, creux.

Selon une autre analyse il serait d'origine gallo-romaine, provenant de Burrus.

Si la première suggestion est conforme à la situation du village, qui s'est établi dans une dépression au pied des collines avoisinantes, la seconde hypothèse est privilégiée par les linguistes, le nom s'étant formé à partir de celui du propriétaire ou de l'occupant des lieux à l'époque gallo-romaine avec le suffixe -acum, Burracum signifiant le domaine de Burrus. Les archives mentionnent les noms de Bosre en 1211, Borre en 1238 puis Borrey en 1282. Ce dernier toponyme, figurant sur la carte de Cassini, subsiste jusqu'au XVIIIe siècle.

  1. nomsa.htm
  2. Glossaire de la langue romane de Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort 1808
  3. La Haute-Saône Nouveau Dictionnaire des Communes Société d'Agriculture,Lettres,Sciences et Art de Vesoul Ed. 1969
  4. ibid 6

Histoire

Antiquité-Moyen Âge

Fragments de briques romaines.

Des vestiges gallo-romains (débris de tuiles, pierres de construction, morceaux de briques) présents dans un pré au sud-est du village, attestent de l'occupation du site à partir du  siècle. Il devait s'agir d'une villa rustica, c'est-à-dire d'une exploitation agricole située dans la province romaine Gallia Belgica, devenue Germanie supérieure puis Maxima Sequanorum. Les migrations germaniques ont sans doute mis fin à cette occupation au  siècle.

Blason famille de Borrey.

À l'époque médiévale une famille de Borrey, dont certains membres sont connus du  siècle au  siècle, s'éteint avec Jean de Borrey qui mourut vers 1429 et qui n'eut qu'une fille Alix. Les armoiries de cette famille étaient d'argent à trois bandes d'azur, au chef de gueules chargé d'un lion léopardé d'argent. Le village faisait partie du comté de Bourgogne qui a dépendu successivement du Saint-Empire romain germanique, puis du duché de Bourgogne et enfin des Habsbourg d'Espagne. Les seigneurs de Borrey, dont l'influence était réduite à leur territoire et qui ont noué des alliances avec d'autres féodaux locaux notamment ceux d'Arpenans, Mollans et Montjustin, étaient vassaux du seigneur de Rupt-sur-Saône et d'Autricourt, cité dans un acte de 1453.

Le village, qui s'est établi dans sa partie haute à proximité des sources du Vevey et aux alentours de l'église bâtie au  siècle, a dû souffrir à la fin du Moyen Âge des conséquences de la peste noire (1348-1350), des dévastations des grandes compagnies (1360) et des écorcheurs (1444), le bailliage d'Amont dont il faisait partie perdant les trois quarts de sa population.

Époque moderne

Durant le  siècle la seigneurie est divisée en trois meix possédés par plusieurs familles, dont les principales sont les Grégoire de Villersexel, les Garnier de Vesoul et les Du Tartre de la Roche Saint-Hippolyte (Doubs). Elle passe ensuite définitivement entre les mains de la famille Tranchant, originaire de Vesoul et dont la filiation remonte à Jean Tranchant, procureur général du bailliage d'Amont en 1532 pour l'empereur Charles Quint.

Jean-Baptiste Tranchant, son petit-fils, obtient en 1625 permission de posséder fief à Borey, bien qu'il ne fût pas noble.

Le  siècle est marqué par la conquête française, le village étant dévasté en 1636 par les troupes de Matthias Gallas, lors de la guerre de Dix ans épisode comtois de la guerre de Trente Ans. Il est mentionné comme encore inhabité huit ans plus tard en 1644. Claude Étienne Tranchant, fils de Jean-Baptiste, est cité seigneur de Borey en 1669. Son frère Antoine Alexis Tranchant ( I ), né en 1636, tient ensuite la seigneurie jusqu'à sa mort en 1692, après le traité de Nimègue rattachant en 1678 la Franche-Comté à la France. De par son mariage en 1658 avec Marie Thérèse Dole de la Verne, fille unique de Louis de la Verne commandant militaire de la ville de Dole (Jura) lors du siège de 1636, ses descendants prendront le nom de Tranchant de la Verne .

Blason Famille Tranchant de la Verne

Antoine Alexis Tranchant ( II ), né en 1660, lui succède jusqu'à sa mort en 1746. Déclaré Noble en 1710 en récompense de ses services militaires et en considération de l'ancienneté de la noblesse de ses aïeux il obtient en 1719 du roi Louis XV l'érection de la terre de Borey en comté. Les armoiries des comtes de la Verne sont d’azur au dauphin d’argent couronné d’or, au chef d’argent chargé de trois mouchetures d’hermine. Jean François Arteman Tranchant, son fils né en 1707, lui succède jusqu'à sa mort en 1782. Il n'aura pas d'héritier. Son cousin germain Charles François Gabriel Tranchant lui succède jusqu'en 1789, année où il cède la seigneurie à Philippe Emmanuel comte de Salives, seigneur de Vallerois-le-Bois moyennant la somme de 488 000 livres, le traité prévoyant un échange avec les seigneuries de Domprel et de Cromey.

Bien qu'officiellement abolie depuis 1779 et ayant fait l'objet d'une charte de franchise en 1786 jugée lésionnaire par l'intendant de Franche-Comté, la mainmorte existait encore à la Révolution à Borey, la généralité de mainmorte réelle et personnelle figurant à l'acte de cession.

Dans leur Cahier de doléances du 16 mars 1789, les habitants insistent particulièrement sur l'abolition des privilèges et exemptions en matière d'impôts : Que les bois, parcs des seigneurs, leurs vastes enclos, promenades et lieux de plaisance, que n'atteignit jamais l'impôt pour tomber en entier sur le terrain voisin arrosé des sueurs des misérables agriculteurs, soient imposés comme les meilleurs fonds.

Les archives démontrent la réserve voire l'hostilité des villageois aux idées de la Révolution française, plusieurs démissions étant notamment mentionnées en 1790 parmi les officiers municipaux au motif que leurs personnes et des membres de leur famille ont été l'objet de menaces et sévices et que leurs biens ont été dégradés. Le conseil municipal demandera d'ailleurs en 1792 le retour du curé Alix, au nom de la liberté d'opinion, ce qui conduit le directoire du district de Vesoul à considérer que le fanatisme le plus dangereux gangrène les citoyens de la commune de Borrey qui ont épousé avec la plus grande chaleur le parti et les missions des prêtres insermentés. De nouvelles autorités municipales seront chargées de ranimer la ferveur révolutionnaire mais la résistance subsistera, la plaque apposée sur l'arbre de la Liberté étant par exemple cassée dans la nuit du 11 au 12 pluviôse an VI (janvier 1798).

Époque contemporaine

Fontaine du centre du village 1844.
L'ancienne gare.

Le  siècle marque la fin du contentieux qui oppose depuis le  siècle les habitants de Borey à ceux de Montjustin, à propos du droit d'usage reconnu à ces derniers dans les forêts communales en contrepartie d'un droit de vaine pâture sur les terres de Velotte, tombé en désuétude, le préfet de la Haute-Saône procédant le 16 novembre 1829 au tirage au sort d'un lot de bois définitivement attribué à Montjustin. La commune connaît d'importantes transformations, avec la construction ou la rénovation de plusieurs fontaines et de lavoirs desservis par les sources du Veuvey et des Noues, l'achat en 1834 du presbytère remplaçant l'ancienne cure prête à tomber, la création d'un nouveau cimetière sur la route de Montjustin, l'ancien situé autour de l'église étant interdit en 1854, la construction de la mairie-école en 1887 moyennant le prix de 32 000 francs sous la direction de l'architecte Fournier. La réalisation, sollicitée par le conseil municipal dès 1812, d'une route départementale entre Vesoul et Villersexel, passant par Colombe, Noroy et Borey, favorise le désenclavement du village et en modifie notablement dans la seconde moitié du siècle la physionomie avec de nouvelles constructions s'élevant en bordure de cet axe, actuelle départementale 80 souhaitée]. Ces transformations n'évitent pas à la commune de connaître à partir de cette époque l'émigration de ses habitants vers les villes et secteurs industrialisés. Deux épidémies sont signalées, de choléra en 1854 avec 29 inhumations dont 14 enfants en 14 mois, puis de fièvre typhoïde en 1870. Les troupes prussiennes passent par le village lors de la guerre de 1870 à l'occasion de la bataille de Villersexel où le général Charles Denis Bourbaki emporte une victoire.

Le début du  siècle est marqué par les mutations technologiques avec l'adhésion au réseau téléphonique en 1902, la création d'une agence postale en 1921 et l'électrification de la commune en 1924. Les Chemins de fer vicinaux de la Haute-Saône ouvrent entre Vesoul et Saint-Georges une ligne desservant le village et qui fonctionnera de 1911 à 1937, la gare des chemins de fer vicinaux de la Haute-Saône étant construite au pied du Nouvelet pour éviter de trop fortes déclivités. Le tacot mettait un peu moins d'une heure pour rejoindre le chef-lieu du département. Lors de la grande guerre de 1914-1918 le nombre de poilus, originaires ou résidant au village, morts pour la France est de 21.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de résistants se constitue et un maquis s'installe durant l'été 1944 au Nouvelet. Le 13 septembre 1944, le village est bombardé par les troupes américaines à la suite des tirs d'une batterie allemande installée dans la commune. Huit victimes civiles, réfugiées dans une cave, trouveront la mort dans ce bombardement. La libération, le lendemain, s'accompagnera de violents combats, avec notamment la destruction d'un char M4 Sherman au mont de Cerre et d'une jeep sur la route des Baraques. L'ordonnance du lieutenant-colonel Clayton C. Thobro du années 1970 la commune tente de réduire la désertification, qui s'est poursuivie après la guerre, par la construction du lotissement de Chandelle. Un second lotissement au lieu-dit En la Croze a été dernièrement créé. Le village, qui stabilise sa population aux alentours de deux-cents habitants, a disposé jusqu'en 2010 d'une école primaire faisant partie d'un regroupement pédagogique, et d'un centre de secours communal.

  1. Carte archéologique de la Gaule : la Haute-Saône, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Gap 2002
  2. Armorial de Rietstap
  3. dictionnaire wiki
  4. Les Clochers à l'Impériale de Haute-Saône. Histoire de la Franche-Comté
  5. Armoirial Jougla de Morenas
  6. «  » [PDF].
  7. La grande aventure des C.F.V en Haute-Saône Pascal Magnin Les éditions de Franche-Comté Vesoul 2005
  8. «  ».

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