Rouvres-en-Plaine

Localisation

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Rouvres-en-Plaine : descriptif

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Rouvres-en-Plaine

Rouvres-en-Plaine est une commune française située dans le département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie

Géographie administrative

Rouvres-en-Plaine est situé dans la communauté de communes de la Plaine Dijonaise dans le département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Communes limitrophes
Rose des vents Ouges Neuilly-Crimolois Fauverney Rose des vents
Bretenière N Varanges
O    Rouvres-en-Plaine    E
S
Thorey-en-Plaine Marliens

Géographie physique

Le village de Rouvres-en-Plaine est situé en plein cœur de la plaine Dijonnaise. Cette dernière, annexe de la vaste plaine de la Saône, est une plaine alluviale drainée par l’Ouche, un affluent de la Saône. Ce « pays d’Ouche » était autrefois appelé le pays d’Oscheret. Le relief de la commune est relativement plat : l’altitude varie d’un minimum de 200 m à un maximum de 216 m.

La commune de Rouvres-en-Plaine est parcourue par deux cours d'eau : l’Oucherotte (14,6 ruisseau de la Fontaine aux Sœurs (4,2 km). L’Oucherotte arrosait auparavant le centre du village (ainsi que, par une dérivation, les douves de l’ancien château ducal). Cette partie du cours d’eau est aujourd’hui asséchée ; son lit en reste cependant visible.

Par ailleurs, du fait de l’exploitation de gravières à Rouvres, le territoire de la commune possède quelques étendues d’eau artificielles.

Géographie humaine et économique

Sablière de Rouvres-en-Plaine

L’élevage ovin traditionnel remontant au Moyen Âge a aujourd’hui disparu ; il était encore présent jusqu’à la fin du [précision nécessaire]. Il reste un petit élevage bovin très réduit. Les terres agricoles sont aujourd’hui essentiellement consacrées aux céréales. Jusqu’en 2007, une partie de ces terres était aussi consacrée à la culture des betteraves sucrières destinées à la sucrerie voisine d’Aiserey. Actuellement[Quand ?], il ne subsiste plus que 12 exploitations agricoles à Rouvres.

Des gravières sont exploitées sur le territoire de la commune. Il s’agit de transformer des granulats d’origine alluvionnaire en sables et graviers destinés aux bétons.

Faune et flore

Plaine céréalière sans relief ni obstacle majeur (peu d’écran d’arbres, de bosquets, ni même de bois), présence de retenues d’eau liées aux activités des gravières, Rouvres-en-Plaine est un site favorable à la nidification de plusieurs espèces d’oiseaux : buses variables, busards cendrés, cygnes sauvages, hérons cendrés, grandes aigrettes, grues cendrées ont déjà été aperçues. Au Moyen Âge, les cigognes avaient pour habitude de bâtir leur nid sur les cheminées de l’ancien château ducal, ce qui était source de bien des désagréments pour les occupants (risques d’incendies).

Par conséquent, le site de Rouvres est réputé parmi les amateurs qui y assurent des observations. On a ainsi pu ponctuellement y observer quelques espèces rares d’oiseaux : harelde, pygargue, leucoptère[précision nécessaire], fuligule nyroca, bécasseaux (sanderling et de Temminck).

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique altéré et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Bourgogne, vallée de la Saône, caractérisée par un bon ensoleillement (1 900 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 17,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dijon-Longvic », sur la commune d'Ouges à 6 vol d'oiseau, est de 11,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Rivière l’Oucherotte (U1410660) sur le site Le Sandre.
  2. Ruisseau de la Fontaine-aux-Sœurs (U1411140) sur le site Le Sandre.
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Frignet
  4. Site de l'association l’Aile brisée qui effectue des observations à Rouvres
  5. Voir les comptes rendus du Comité d’homologation régional de Bourgogne de la LPO, notamment à cette adresse.
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  8. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  11. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Histoire

Antiquité

Du temps des Gaulois

Au temps des Gaulois, Rouvres se situe au sud-est du Territoire des Lingons, aux confins de ceux des Éduens (au sud de la Forêt de Cîteaux) et des Séquanes (à l'est de la Saône). Le pays est alors le domaine de la forêt de chênes rouvres, ou rouvraie, à l’origine du nom du village.

Une première occupation gallo-romaine

Après la conquête, la paix romaine permet la croissance économique. Une voie romaine, d’axe nord-sud, passe à l’est, à proximité du territoire de Rouvres. Des villas (ou villae) sont construites dans des lieux favorables et fertiles. Une villa romaine est une grosse installation : c’est un centre de vie complet avec différents métiers associés. On repère ainsi à Rouvres au moins deux villas gallo-romaines du Bretenière et, surtout, plus loin au nord-ouest de l’agglomération actuelle, une grande villa nettement identifiable avec les méthodes de l’archéologie aérienne,, avec son chemin d’accès et des traces du parcellaire antique. Un troisième site initialement identifié au sud de la commune correspond en fait à un habitat du Haut Moyen Âge. Tous ces vestiges ont été découverts par prospection aérienne, en 1962, grâce à[évasif] ,. Pour l’essentiel, ces villas relèvent du type méditerranéen, avec une cour intérieure à péristyle et une cour-exploitation et jardins.

Moyen Âge

Les maisons-halles du haut Moyen Âge

Lors des invasions barbares, les Burgondes arrivent progressivement et s’installent sur des domaines agricoles dévastés ou abandonnés. L'historien Grégoire de Tours, passant par là au . Y a-t-il alors une véritable agglomération dans la plaine roburienne ? Une récente campagne de fouille archéologique préventive préalable à l’ouverture d’une gravière, effectuée par l’INRAP en 2004–2005, a identifié les traces d'un vaste habitat rural de type mérovingien (. Aux lieux-dits « Les Gravières » et « Fin Saint-Jean », près du village voisin de Marliens, on a ainsi retrouvé les plans d'une vingtaine de bâtiments sur poteaux. Plus particulièrement, un grand corps de bâtiment (long de 20 mètres pour 11 mètres de large et d'une surface de 220 Frise, Allemagne du Nord), ce type d'habitat se retrouve aussi dans les proches plaines alluviales de la Saône, du Doubs et de l'Ain. Organisé autour de deux « cellules centrales » séparées par un corridor et entourées d’une galerie, cette construction présente cinq lignes de poteaux en file (une ligne centrale de poteaux faîtiers délimitant deux nefs et deux bas-côtés correspondant à la galerie). Des vestiges d'enclos et de greniers ont également été découverts. Quelques objets ont été dégagés : céramiques avec des décors à la molette, fiches à bélière, fragments de peigne en os ainsi qu'un demi joug en bois. Au regard de l'ampleur des vestiges, il n'est pas exclu que l'occupation du site ne s'étale plus largement jusqu'au ,.

Rouvres sur la carte de Cassini.
Des mottes castrales au milieu des chênes rouvres

Au comtes d'Oscheret. Ce « pays d'Oscheret » (« pagus oscarensis », dans la plaine de l'Ouche), contient une subdivision (centana roringoram) qui est le territoire d'une rouvraie (Roriacum en latin), lieu des chênes. Rouvres est donc le pays du chêne rouvre, au pluriel, « robora ». Par suite de déformations, on trouvera plus tard les noms : Roboris (937), Rovra (1208), Rovre (?), Rouvre (1215). C'est alors que dans la région, se construisent les premières mottes féodales, des installations défensives rustiques réduites à une butte de terre surélevée entourée d'une grossière palissade de pieux et de fossés, en eau ou non, avec quelques hommes en position défensive ou de guet. Il existait ainsi au nord du village une « Motte Menant ». Jusqu'au Saint-Seine, Époisses, Notre-Dame de Beaune. Les premiers ducs capétiens de Bourgogne finissent par acquérir la motte castrale de Rouvres. Ils sont en effet intéressés par le riche domaine agricole roburien, véritable « grenier à blé », à la fois proche de Dijon, la capitale, et de Cîteaux, la grande abbaye abritant des sépultures de la dynastie. Une forteresse se construit avec des murailles épaisses, de forme légèrement octogonale avec huit tours, une habitation centrale, et des dépendances à l'abri de murs.

Le village médiéval

À l'époque, dans le village non fortifié, il semble qu'il n'y ait pas eu de véritable église paroissiale, ou alors, celle-ci devait être très exiguë. Les habitants avaient ainsi pris l'habitude de se rendre aux offices de la chapelle castrale, ce qui indisposa les occupants du château, notamment pour des raisons de sécurité. En , durant sa régence, la duchesse Alix de Vergy décide de construire une église suffisante dans le village. Celui-ci est devenu très important avec 750 feux. La rivière Oucherotte, alors abondante, voit son cours naturel bien entretenu par les manants taillables et corvéables. Une partie en est détournée pour alimenter les fossés du château. Des banalités contraignent les villageois : four, moulins (à Rouvres, sur l'Oucherotte, puis à Fauverney en raison du plus fort débit de l'Ouche), banvin, garde des fenaisons,... Diverses taxes sont également dues au seigneur ducal.

La charte rurale, la matroce et les premières difficultés

En , la première charte rurale en France est octroyée aux habitants de Rouvres par le duc . Elle sera confirmée en 1247 par puis en 1362 par Jean le Bon, roi de France. Les villageois ne furent plus « taillables et corvéables à merci » moyennant une redevance annuelle assez lourde mais supportable au début, quand les mesures étaient précisées : 1 000 setiers (environ 2 400 avoine, moitié froment. Cette redevance, appelée la matroce par les habitants car elle était souvent remise à la châtelaine, ou « maîtresse », en l'absence de l'époux souvent en déplacement, fut rapidement une source de conflits pour deux raisons. Tout d'abord, c'était un impôt de répartition distributive : ce qu'un redevable ne pouvait donner, un autre devait le donner. Ensuite, certains châtelains peu scrupuleux modifiaient les mesures de grains à leur avantage, et ceci, malgré les mesures étalons que le notaire ducal, Girard Bonotte, avait fixées en 1288. C'est que le statut de forteresse du château, ainsi que le statut de ville de foire (deux par an) et de marché (le jeudi), bien qu'offrant des avantages à la population, augmentaient surtout sa contribution à l'impôt ! Les habitants commencent alors à « fuir » le village où les charges deviennent progressivement insupportables. Bien souvent, les 1000 émines ne peuvent être livrées. Il faut demander des reports de dette ou des réductions de la redevance. Des différents surgissent et la peste noire fait des ravages. La population diminue : en 1308, 575 feux ; en 1431, 123 feux ; en 1469, 99 feux ; en 1666, 37 feux. En 1356, un Comtois, Thibaud de Faucogney, venu pour tenter d'enlever le jeune prince Philippe, héritier ducal, pille et brûle le village. À ces malheurs, s'ajoutent les exactions des routiers : on connait ainsi le cas de « frère Darre », un chef de bande écumant la région en 1365.

Une nouvelle dynastie ducale au château

Au milieu du épidémies. d’Auvergne (dite aussi « de Boulogne »), reine de France, assure la régence ducale depuis 1349 pour son fils né d’un premier lit bourguignon. Elle meurt néanmoins de la maladie, à Vadans, en . L’année suivante, le , son fils de Bourgogne, ou « de Rouvres » car né à Rouvres en 1346, meurt prématurément lui aussi de la peste. Âgé de quinze ans, il n’a pas eu le temps de s’assurer une descendance. Avec lui, s’éteint « par les mâles » la branche aînée (ou « directe ») de la maison capétienne de Bourgogne. Le roi de France, le Bon, second mari de Jeanne, prend possession de la Bourgogne et en confie le gouvernement à son lieutenant général, le comte de Tancarville. En , il remet en apanage la Bourgogne à son fils Philippe le Hardi qui devient le premier duc Valois en 1364. En 1369, de Bourgogne (1364-1404) prend pour épouse Marguerite de Flandres, veuve de Philippe de Rouvres. Ils s’installent à Rouvres et font d’importants travaux au château : tour de guet (la Lanterne), fossés, hourds, pont-levis… Après 1414, le duc Jean sans Peur (1404–1419) fait encore renforcer l’édifice. En ces temps troublés de la guerre de Cent Ans, les écorcheurs sévissent alors dans la contrée. Ainsi, à partir de 1416, Marguerite de Bavière, épouse de Jean sans Peur, supervise la construction d’une grosse tour de défense, dite « tour Marguerite ». Sous les deux premiers ducs de la maison de Valois, les duchesses font en effet de longs et fréquents séjours au château. Leurs époux sont alors retenus à Paris par les affaires du Royaume : c’est l’époque de la lutte entre Armagnacs et Bourguignons. Le château, en ce début de . Il s'y ajoute, au sud, de vastes jardins clos,. Avec Germolles et Argilly, c'est une des résidences préférées de la famille ducale dans la campagne bourguignonne. Rouvres constitue alors un important poste de dépenses du budget ducal.

La châtellenie de Rouvres
Monnot Machefoing.

Grâce aux travaux de Georges Frignet sur des archives comptables, la châtellenie de Rouvres est mieux connue. Une châtellenie est un ensemble de villages entourant un château. Elle est ici administrée au nom du duc par un officier qui en tient également les comptes : le châtelain. Celle de Rouvres s'étend ainsi sur les territoires de Fauverney, Saint Phal, Bretenière, Sathenay, Saulon-la-Chapelle, Thorey, Marliens, Pluvet, Pluvault, Soirans-Foufrans, Collonges-lès-Premières, Beire-le-Fort, Longeault, (cf. liste détaillée en section Administration)... Les limites de l'extension du domaine restent en fait assez « floues » et fluctuantes (selon les contributions respectives). Un terrier rappelle d'ailleurs les obligations liées aux terres. Quelques châtelains ont marqué leur temps, notamment Monnot Machefoing. Ils sont assistés d'autres officiers (clerc, sergent, portier, garde, forestier, jardinier, etc.). La prévôté assure l'ordre public. La gruerie s'occupe des eaux et forêts. Quatre pouvoirs judiciaires locaux coexistent en fonction des compétences propres : le prévôt, le châtelain, le gruyer, le maire assisté des échevins. Si ces derniers n'exercent en principe que la basse justice, on notera toutefois une exécution capitale au village en 1451. Les productions agricoles sont essentiellement celle des céréales (blé et avoine), notamment dans le cadre de la matroce, et celle du foin (chevaux de la cour).

Le déclin à la fin du Moyen Âge

Sous Philippe le Bon, ou Philippe III de Bourgogne (1419-1467), l'intérêt de Rouvres faiblit,. Seuls un petit nombre de parents du duc, dont ses neveux les princes de Nevers, Charles et Jean, héritiers potentiels du duché, y vivent quelque temps. Une nuit de , on signale dans certains écrits une pluie d'aérolithes dans la plaine qui a marqué les populations locales impressionnées par ce mauvais présage. Charles le Téméraire (1467-1477) ne passe lui-même, de toute sa vie, qu'une journée à Rouvres la veille de son entrée solennelle à Dijon. Sous son principat, le château servit de prison à la duchesse de Savoie, Yolande de France, sœur du roi de France Louis XI, son ennemi. Elle sera libérée sans trop de difficultés en 1476 par un petit corps expéditionnaire français de 200 « lances » commandé par Chaumont d'Amboise. En 1477, après la mort du dernier duc Valois, le duché de Bourgogne est rattaché à la Couronne de France. Louis XI remet le château et les terres à différents personnages ; le plus connu étant Jacques Coitier, son médecin, en . Rouvres perd alors de son importance : les attachés au service du château quittent progressivement le village, la forteresse se dégrade. Par ailleurs, en 1485, un incendie ravage la charpente de l'église paroissiale. La nef s'effondre et est reconstruite difficilement car les finances manquent.

Temps modernes

La guerre de Trente Ans à Rouvres

Au début des Temps modernes, l'abandon progressif de la châtellenie a pour conséquence une certaine négligence dans l'entretien des digues canalisant l'Ouche et l'Oucherotte. En 1594, ces dernières sont emportées et la plaine inondée. Les dégâts se renouvellent en 1612 ainsi qu'entre 1628 et 1630, puis encore en 1643. Au guerre de Trente Ans qui oppose le royaume de France à la maison de Habsbourg, le général Gallas (1584-1647), envahisseur de la Bourgogne au profit du duc de Lorraine, se dirige fin octobre 1636 vers Saint-Jean-de-Losne pour y mettre le siège. Secondé par le général Mercy, il est à la tête d'un corps de 10000 hommes. Il s'arrête à Rouvres et loge dans la maison de Monsieur de la Tournelle qu'il avait fréquenté au manège de Strasbourg. Alors qu'un contingent français, dirigé par le Prince de Condé, s'avance par Fauverney, Gallas décide la retraite. Il ordonne à Mercy l'incendie du village (excepté la maison de la Tournelle) et du château. L'église est également endommagée : chœur abattu, clocher brûlé, cloches fondues et nef découverte. Une source historique précise même que le château aurait été en grande partie détruit à coups de canons. Trente années plus tard, en 1666, un terrible incendie détruit à nouveau le village. Pourtant, l'enquête de l'intendant Bouchu montre qu'une partie du château subsiste encore après cette date, dans un village réduit à 37 feux bien pauvres.

Rouvres à la fin du XVIIe siècle.
Rouvres après le remembrement (1707).
Le premier remembrement rural

Le premier remembrement rural français moderne a lieu à Rouvres-en-Plaine en 1707. Il s'agit d'une opération collective qui consiste à faire un regroupement de parcelles pour mettre fin au morcellement excessif de la propriété rurale. Le premier remembrement de Rouvres avait deux utilités. D'une part, il s'agissait d'augmenter la production agricole en regroupant les diverses parcelles d'un propriétaire en une seule parcelle ayant la même surface. On passa ainsi de près de 4000 parcelles sur 1900 hectares à seulement 442 parcelles après l'opération. D'autre part, il fallait constituer un fonds de terre en remplacement de la matroce qui ne pouvait plus être versée. En effet, les guerres, la peste et les départs ont diminué la population roburienne : la charge de la matroce est devenue insupportable. Les rois successifs (, , …) ont accepté de la reporter mais la dette finit par être énorme, impossible à régler à la fin du Louis XIV. Ce dernier décide de transformer la redevance en fonds de terre prélevés sur la communauté et remis aux bénéficiaires de cette matroce. L'Intendant de Bourgogne, François-Antoine Ferrand (1657-1731), admirateur des premiers philosophes économistes de l'époque, organise ce premier remembrement de terres agricoles. Fin 1703, un géomètre a pour mission d'arpenter le finage de Rouvres. Commencé en 1704, le remembrement est achevé en 1707. Il établit également des chemins larges de 6 m pour desservir les terres. Pendant cette période, des travaux ont aussi été réalisés pour drainer les terres (chemins, fossés d'assainissement, digues, modification du cours de l'Oucherotte).

La disparition du château ducal

Au début du . Situé au nord du village, donc à l'opposé de l'ancienne bâtisse, il repose sur un vaste parc orné de statues. Quant au château ducal, les deux tours ayant résisté aux destructions de Gallas sont démolies en 1735 pour construire la grange de dîme. La seigneurie, un temps passée aux gouverneurs de Bourgogne, l'amiral Chabot, le duc de Guise puis les princes de Condé, retourne finalement au roi de France en 1767. À la fin du ,. En certains endroits, les vestiges de murs atteignent trois mètres de hauteur. En cas d'inondations dans la plaine (Ouche et Oucherotte), le site est parfois utilisé comme refuge par les habitants et leurs troupeaux. Lors de la suppression du prieuré voisin d'Époisses, Rouvres reçoit, en 1771, certains éléments liturgiques dont une célèbre croix-reliquaire du . Les ruines imposantes du château sont alors utilisées comme carrière de pierre et les fossés comblés. Le château ducal a définitivement disparu.

Époque contemporaine

Rouvres en révolution

À la Révolution, en 1793, Rouvres devient chef-lieu d'un éphémère canton d'une douzaine de communes avec un président, Robin, et douze assesseurs. Ce canton reprendra en partie les limites de l'ancienne châtellenie abolie seulement onze ans plus tôt (1782). Le gouvernement nomme un syndic : Courtier. Le canton roburien sera supprimé sous le Consulat en 1801 : Rouvres dépendra du canton de Genlis, ville alors en plein développement. Des réquisitions pour l'armée de la République sont effectuées : grains, foins... L'abbé Pierre Proteau prête le serment constitutionnel. L'abbé Garnier, du village voisin de Fauverney, abandonne les ordres, se marie avec une sœur de Genlis et devient juge de paix à Rouvres. Un révolutionnaire convaincu, le citoyen Bartet, institue le culte de la Raison et de l'Être suprême demandé par Robespierre. L'église devient Temple décadaire avec cérémonie chaque décadi. La présence y est obligatoire sous peine d'amende. Pour commencer la cérémonie, les enfants des écoles chantent la Marseillaise. Ils finissent par l'invocation à l'Être suprême. La croix gothique du cimetière est abattue : il n'en restera que le socle.

Rouvres sur le cadastre de 1843.
La mairie en 1869.
Le | ]

Au retour de en France, un maire est nommé à Rouvres. C’est un ancien émigré, Jean-Jacques Guenichot de Nogent, déjà maire à la fin de l’Empire. Il fait planter un orme sur la place du châtel qui s’appellera « place Bourbon » pour célébrer le retour des Bourbons sur le trône. Il avait prêté serment de fidélité à l’Empereur, puis à Louis Louis-Philippe, le nouveau maire, Robert Proteau, fait arracher l’orme Bourbon qui est remplacé par un peuplier. La place devient place de la Réunion. Le canal de Bourgogne, achevé partiellement en 1808, est définitivement ouvert en 1832 : il borde la limite ouest de la commune. Un maire suivant, Julien Fichot, prête successivement, et avec la même conviction, le serment de fidélité au roi, à la République, puis à l’Empire. Il fait construire la maison dite Les Tourelles. Une école est aussi construite en 1834 pour les garçons. Par ordonnance en date du , la petite partie du territoire de Rouvres situé de l’autre côté du canal est rattachée à Thorey-en-Plaine. En 1869, une mairie est bâtie dans le prolongement de l’école. Puis, le terrain contigu à l’école-mairie est acheté pour faire le jardin de l’instituteur (1873). Ce terrain sera aménagé en place publique en 1920 afin d’y édifier le monument aux morts.

Le | ]

Durant la période de l'Occupation (1940-1944), une batterie de la Flak, la DCA allemande, est installée sur le territoire de la commune de Rouvres afin de participer au système de défense de la base aérienne militaire voisine de Longvic. Le , vers 17 heures, trois avions américains P-51 Mustang du 122th FS effectuent un straffing (raid) sur la base. Chasseurs très rapides, ils abattent en vol quatre Heinkel He 111 du IV/KG55 allemand, l'un tombera au bord de l'Ouche à Fauverney, un à 500 mètres au sud du village de Rouvres en Plaine, un au lieu-dit « Le Layer » à Saulon-la-Chapelle et le dernier, sur la base même. Quelques mois plus tard, en , le maquis Bonaparte s'installe au château moderne de Rouvres. Après ratissage de la région, il capture quelques soldats allemands cachés en forêt de Cîteaux.

À la fin du rurbanisation. Des lotissements pavillonnaires sont créés et le prix du foncier augmente. Un lotissement, les « Jardins du Roy », occupe même l'emplacement des anciens jardins du château médiéval. De même, les migrations pendulaires d'habitants travaillant en ville sont importantes. L'économie locale traditionnelle change : l'élevage ovin a disparu, les terres agricoles sont essentiellement consacrées aux céréales et aux betteraves sucrières destinées à la sucrerie d'Aiserey. Des gravières sont également exploitées sur le territoire de la commune. Avec ces évolutions, de nouveaux défis se présentent au village, notamment ceux liés à la hausse du trafic automobile traversant son territoire.

Le tricentenaire du premier remembrement (2007)

La célébration du remembrement de 1707 ont été organisées à l’initiative de la mairie de Rouvres-en-Plaine avec les associations du village. Le Comité roburien des fêtes du remembrement a été créé pour simplifier la gestion de la manifestation. L’ensemble de la population roburienne s’est mobilisé pour le succès de cette célébration (voir le film de la manifestation).

  1. Ce site archéologique, ainsi que des esquisses du plan de cette villa et de ses alentours, sont visibles sur l’imagerie aérienne et satellitale du logiciel Google Earth en cliquant sur ces trois liens : premier lien, deuxième lien, troisième lien.
  2. Le site internet de l’archéogéographie : http://www.archeogeographie.org/index.php?rub=presentation/infos/edito
  3. Une étude d’Archéogéographie.org : « La villa d’époque romaine de Rouves-en-Plaine sur Google Earth » [lire en ligne].
  4. René Goguey, « La villa gallo-romaine de Rouvres-en-Plaine : découverte aérienne et fouilles de contrôle », dans Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or, t. XXV, 1970, p. 219–259.
  5. Josiane David et René Goguey, « Les villas gallo-romaines de la vallée de la Saône découvertes par prospection aérienne », dans Revue archéologique de l’est et du centre-est, t. XXXIII, fasc. 2–3–4, avril–décembre 1982, p. 143–172.
  6. Grégoire de Tours, Histoire des Francs (Historia Francorum), éd. Belles lettres, ISBN ).
  7. J.-M. Viollot et A. Couilloud, Marliens et Rouvres-en-Plaine, rapport de diagnostic archéologique, INRAP, mars 2004 ; Patrick Chopelain, Rouvres-Marliens, “Les Gravières” et “Fin Saint-Jean”, rapport de diagnostic, INRAP, août 2004 ; Patrick Chopelain et E. Poil, Rouvres-en-Plaine, “Fin-Saint-Jean”, rapport final d’opération, septembre 2004.
  8. Un site "mérovingien" a déjà été identifié au nord du village, près des anciennes villas gallo-romaines, au lieu-dit "Derrière le Vau". Voir : BUSSEUIL (N.), “L’habitat rural mérovingien de Rouvres-en-Plaine”, Autoroutes au Pays des Lingons, Dijon, 1989.
  9. Patrick Chopelain, « Rouvres-Marliens (Côte-d’Or). Village mérovingien », dans Bulletin du Centre d'études médiévales d'Auxerre, lire en ligne].
  10. Un rapport au Parlement de la D.R.A.C. permet de visualiser une photographie et un plan du site : http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/archeo-preventive2006/tome2-bourgogne.pdf (pages 7, 8 et 9)
  11. Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, deuxième série, tome 2, Paris, 1849
  12. Courtépée signale la présence de 14 fiefs sur le finage roburien (op. cité).
  13. Cf. Oudot de Menans.
  14. J. Tillet, J. Verrier et P. Vitry, « Rouvres-en-Plaine », dans Congrès archéologique de France, guide archéologique du congrès de Dijon, Paris, 1929, p. 435–449.
  15. Hervé Mouillebouche, Les maisons fortes en Bourgogne du Nord, du XIIIe au XVIe siècle, Dijon, 2002, p. 231.
  16. Louis Ligeron, « Histoire d’une redevance : la matroce de Rouvres », in Mémoires de la Société pour l’Histoire du droit, 36e fascicule, 1979.
  17. L’abbé Courtépée (source discutable) prétend, mais il est le seul, que Philippe de Rouvres serait tombé d’une fenêtre du château.
  18. a b c et d FRIGNET (Georges), ROUVRES : la châtellenie et le château au temps des deux premiers ducs Valois de Bourgogne ( vers 1360 – vers 1420 ), Paris, 2005. (Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université Paris IV (Sorbonne), présentée et soutenue par monsieur Georges Frignet, sous la direction de monsieur Philippe Contamine, le 5 mars 2005) http://www.theses.paris4.sorbonne.fr/frignet/paris4/2005/frignet/html/index-frames.html
  19. Article de Georges Frignet, tiré du livre L’Art à la Cour de Bourgogne, édité par le musée des Beaux-Arts de Dijon en collaboration avec le « The Cleveland Museum for Art » de Cleveland et la réunion des Musées Nationaux.
  20. PICARD (E.), Les jardins du château de Rouvres au XIVe siècle, Mém. Soc. Ed. tome 22, 1894.
  21. Felice Olivesi, Marguerite en son jardin, le jardin du château de Rouvres dans la seconde moitié du Lien
  22. Jean Rauzier, Finances et gestion d’une principauté au XIVe siècle : Le duché de Bourgogne de Philippe le Hardi (1364–1384), Paris, 1996.
  23. On connait les terriers de 1416, de 1457, de 1537...
  24. Jugé par le maire et les échevins en 1451, le sieur Jean Bressel est condamné, avec ses « complices », ses seize vaches et sa chèvre, pour pratiques contre nature. Jean Bressel prétendra avoir « habité ses animaux ». Ligoté à ses « complices », il est brûlé au lieu-dit « Derrière les Vaudois » (sources et données à vérifier). On rappellera la toponymie locale « Les Brûlées » d'un fin au sud de la commune, après le Fin Saint-Jean !
  25. Georges Frignet, Rouvres au XVe siècle, sous le principat de Philippe le Bon, (1419-1467), mémoire de DEA, Paris IV Sorbonne, 1997.
  26. Georges Frignet, Rouvres au XVe siècle, d’après un compte de châtellenie (1446), mémoire de maîtrise, Paris IV Sorbonne, 1996.
  27. En 1483, ce dernier prendra également possession des châtellenies de Saint-Jean-de-Losne et de Brazey-en-Plaine.
  28. « Au gré de l’Oucherotte », article du journal Le Bien Public, 18 septembre 2005.
  29. Actuelle mairie.
  30. a et b Histoire de Rouvre, fondée sur titres et tradition certaine, datable de 1775, 22 pages manuscrites, manuscrit conservé au presbytère.
  31. a b et c COURTEPEE (Abbé) et BEGUILLET, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, (écrit vers 1775), 3e édition, Avallon, 1967.
  32. Cartes d’époque visibles sur le site du Comité roburien des fêtes du remembrement.
  33. Plans géométraux de 1775 et 1783.
  34. Le château ducal se situait à l’actuel emplacement des habitations Dorey et Curtat.
  35. On signalera aussi le crash d'un avion allemand près de l'Ouche, entre Rouvres et Varanges. Voir : http://www.histavia21.net/HISTAV2/CHRIST-VARANGES.htm
  36. Bombardier Heinkel 111 H-6, codé GI + QW Werk nr 7573 du 12./KG55 ; 1 tué : Of. Heinz Pries (73045/246). Voir : «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  37. Rapport de la Gendarmerie de Genlis en date du 24 avril 1944. Lien
  38. Gilles Hennequin, Résistance en Côte d’Or, t. I.
  39. Rouvres a été affecté par un accident mortel de la circulation il y a quelques années.
  40. Site internet du Comité roburien des fêtes du remembrement
  41. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  42. La manifestation filmée : http://www.bourgognetvweb.com/rouvrestri.html

Héraldique

Blasonnement :
D'azur à la tour d'argent, au chef bandé d'or et d'azur de six pièces borduré de gueules.
Commentaires : Le blason de Rouvres-en-Plaine représente la tour Marguerite, construite au début du Marguerite de Bavière, épouse de Jean sans Peur, associée au chêne rouvre, à l’origine du nom du village. Il symbolise la force et la robustesse. En effet, le nom « rouvre » vient du latin robur qui signifie force. Quant aux fondations de la tour Marguerite, elles sont restées longtemps apparentes, même après la destruction du château.

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Rouvres-en-Plaine dans la littérature

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