Saint-Paul-en-Chablais
Localisation
Saint-Paul-en-Chablais : descriptif
- Saint-Paul-en-Chablais
Saint-Paul-en-Chablais est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Saint-Paul se situe approximativement au centre du « pays de Gavot », plateau dominant la rive sud du lac Léman, dont il est également la commune la plus peuplée
Après un long déclin démographique amorcé au milieu du XIXe siècle, la tendance s'est inversée à partir des années 1960, notamment grâce au développement du tourisme et à la prospérité de la région lémanique
Au début du XXIe siècle, Saint-Paul reste un village rural, mais est également devenu une commune périurbaine, proche des villes d'Évian-les-Bains et de Thonon-les-Bains
La croissance démographique est forte, et la plus grande partie de la population active travaille en dehors de la commune.
Géographie
Situation
La commune se situe dans le département de la Haute-Savoie, au nord des Alpes françaises. Le village est situé à 3,4 kilomètres au sud-est d'Évian-les-Bains à vol d'oiseau, surplombant le lac Léman de 450 et offrant un panorama dégagé sur la rive suisse, aussi appelée « Riviera suisse » ou « Riviera vaudoise », distante d'une quinzaine de kilomètres. Le plateau Gavot dont Saint-Paul occupe approximativement le centre est un pays d'élevage laitier. Les paysages, de type semi-bocager, se composent de prairies, de haies, d'étendues boisées et de zones humides.
Communes limitrophes
Thonon-les-Bains est à 11 Annecy, préfecture du département, à 65 Genève à 42 .
Géologie et relief
Saint-Paul-en-Chablais est situé dans le massif du Chablais, qui fait partie des Préalpes du Nord.
Le plateau de Gavot, sur lequel s'étend la totalité du territoire de Saint-Paul, est un dépôt morainique constitué d'argiles, de sables et de graviers, abandonné par le glacier du Rhône au fil de ses retraits et avancées successifs. Cette couche épaisse de 300 mètres environ, constituée de matériaux différents, agit comme un filtre sur les eaux d'infiltration. L'eau y circule pendant une quinzaine d'années avant d'apparaître au niveau d'Évian où elle est exploitée par la Société des eaux minérales d'Évian. La commune de Saint-Paul-en-Chablais est ainsi située sur l'impluvium des eaux d'Évian. La couche supérieure imperméable protège l'aquifère et le maintient sous pression. La présence sur le plateau de nombreuses zones humides résulte également de l'activité du glacier du Rhône, et particulièrement de la fonte tardive de gros blocs de glace emprisonnés dans les dépôts morainiques qui ont formé le plateau Gavot.
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Le bourg de Saint-Paul-en-Chablais vu depuis le chemin communal de Saint-Paul à Coppy, à la lisière de Maxilly-sur-Léman.
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Le pays de Gavot, entaillé par l'Ugine. Le chef-lieu de Saint-Paul, sur le rebord du plateau, n'est pas visible.
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La Dent d'Oche, au sud-est de Saint-Paul, domine le paysage.
Hydrographie
Saint-Paul-en-Chablais est située dans le bassin versant du lac Léman, qui appartient lui-même au bassin du Rhône.
La commune est délimitée au sud par le cours de l'Ugine, torrent de montagne descendu du massif de la Dent d'Oche. L'Ugine se jette dans la Dranse d'Abondance, laquelle rejoint la Dranse de Morzine qui finit dans la Dranse pour alimenter le lac Léman. Dans la partie sud du territoire communal les eaux de ruissellement coulent vers l'Ugine, et dans la partie nord vers le lac Léman : quelques ruisseaux, comme le ruisseau de Montigny, le ruisseau de Coppy ou celui de Forchez, qui ont leur source sur le territoire de la commune, descendent le plateau en direction du nord pour se jeter directement dans le lac.
Le territoire de la commune comprend en outre de nombreuses zones humides, marais, étangs, prairies tourbeuses et tourbières classés en zone Natura 2000 et Convention de Ramsar.
Climat
Le climat du Chablais est de type tempéré, avec des différences locales qui peuvent être très marquées en fonction de l'altitude, de l'exposition au soleil et aux vents d'ouest, et de l'influence thermique du lac Léman. Alors que le haut Chablais connaît un climat de type montagnard, le climat du bas Chablais est relativement plus doux. Saint-Paul et le pays de Gavot ont des hivers le plus souvent enneigés du fait de l'altitude (700 à 1 000 .
La pluviosité augmente avec l'altitude, elle est de 1 077 . L'influence thermique du lac Léman se fait sentir surtout jusqu'à une altitude de 500 m environ, et ne concerne donc que marginalement la commune de Saint-Paul.
Deux phénomènes locaux affectent le climat de Saint-Paul : en hiver la bise augmente parfois sensiblement la sensation de froid, d'autant que la commune est située sur le versant sud du lac Léman, donc exposée au nord. En automne surtout, les stratus s'installent pour de longues semaines au-dessus du lac entre 650 et 850 m d'altitude, maintenant une grande partie de la commune dans le brouillard pendant que les massifs montagneux de l'arrière-pays peuvent être ensoleillés.
Voies de communication et transports
Voies routières
Saint-Paul est reliée aux réseaux nationaux français et suisse par des routes départementales : vers l'ouest la route départementale 21 qui aboutit à Neuvecelle mène à Évian-les-Bains et à Thonon-les-Bains ; vers le sud elle mène à Vinzier et au-delà à Abondance et Châtel. La route départementale 52 relie Saint-Paul à Larringes et à Bernex.
Le réseau routier suisse est accessible via les postes-frontières de Saint-Gingolph et du Pas de Morgins près de Châtel.
Transports
Saint-Paul est assez médiocrement desservie par trois lignes d'autobus des transports en commun d'Évian-les-Bains (ÉVA'D) :
- la ligne 121 Thonon-les-Bains - Abondance - Châtel dessert le hameau de Chez Bochet dans le sud de la commune à raison d'une fréquence par jour ;
- la ligne 122 Thonon-les-Bains - Thollon-les-Mémises dessert quatre arrêts à Saint-Paul à raison d'une fréquence par jour ;
- la ligne 124 Thonon-les-Bains - Bernex dessert cinq ou six arrêts à Saint-Paul à raison de deux ou trois fréquences par jour.
La gare SNCF la plus proche est celle d'Évian-les-Bains. À la gare lacustre d'Évian la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman assure des liaisons par bateau avec Ouchy (Lausanne).
Les aéroports les plus proches sont ceux de Genève-Cointrin et de Lyon-Saint-Exupéry.
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Toponymie
Il existe une soixantaine de communes en France dont le nom commence par « Saint-Paul ». Le village était autrefois connu sous le nom de Ciriel, il est mentionné comme Prior Sancti Pauli vers 1344, et aussi comme Saint-Paul de Ciriel, Saint-Paul de Ciries et Saint-Paul du lac Léman puis simplement Saint-Paul jusqu'en 1935. À cette date le nom officiel devient Saint-Paul-en-Chablais (décret du ),.
Pendant la Révolution française, l'appellation des communes portant le nom d'un saint est modifiée : Saint-Paul devient Bellevue.
Comme ailleurs en Savoie, le nom de plusieurs des hameaux de la commune commence en « Chez » : « Chez Bochet », « Chez Bouchex », « Chez Les Laurent », « Chez Thiollay », « Chez Burquier », etc.. Ce mot vient de l'ancien français chiés, « dans la maison de », déformation du latin casis, ablatif pluriel du mot casa, «[provenant] des maisons ». Ces toponymes datent surtout de la fin du siècle et du début du siècle.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit San Pou (graphie de Conflans) ou Sent-Pol (ORB).
Ses habitants sont appelés les Saint-Paulains.
- « », sur site de l'INSEE (consulté le ).
- Henry Suter, « », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté le ).
- « », Accueil > Ressources > Communes, Site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesCassini
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
Histoire
Antiquité et Moyen Âge
Avant la conquête romaine le pays auquel appartient Saint-Paul est peuplé par les Allobroges, confédération de peuples gaulois qui sont définitivement soumis par Rome en 62 La région appartient à la province de Narbonnaise, avec Vienne pour capitale. En 443 le général romain Aetius installe les Burgondes autour du Léman pour résister aux incursions des Alamans. Le royaume fondé par les Burgondes passe ensuite, dès 543, sous la domination des Francs. Durant les siècles suivants la région est soumise aux Mérovingiens puis aux Carolingiens, enfin au royaume de Bourgogne transjurane et de Provence. La découverte en 1875, au lieu-dit Vers le Four, de sépultures datées des et siècles, semble indiquer un peuplement à l'époque mérovingienne. Au partage de l'empire de Charlemagne à Verdun en 843, les pays du Léman sont inclus dans la Lotharingie. À la mort de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, en 1032, ses possessions passent aux mains de l'empereur germanique Conrad II avec l'aide de son « lieutenant » Humbert aux Blanches Mains qui sera le fondateur de la Maison de Savoie. Dès lors le sort du Chablais sera lié au comté de Savoie jusqu'au rattachement à la France en 1860.
Entre les . À une date inconnue, mais avant 1107, des moines bénédictins viennent bâtir un prieuré. Le village, qui s'appelait « Ciriel », « Cyriel » ou « Cirie », prend le nom de « Saint-Paul sur le lac Léman ».
Au bas Moyen Âge, la famille de Blonay, originaire de la région de Vevey, posséda des fiefs autour du haut lac Léman, sur une partie du Pays de Gavot et de l'actuelle Suisse romande. En 1246, Aymon de Blonay, fils de la dame de Saint-Paul Isabelle de Bex, obtient de son suzerain, Aymon de Faucigny, l'autorisation de construire à Saint-Paul un château et d'y fonder une ville neuve avec un marché, favorisant la venue de population. Toutefois le village ne semble pas avoir pris une grande extension puisque, à la fin du Moyen Âge, il ne comptait que soixante-dix feux. En 1267, les Blonay cèdent les revenus du marché de Saint-Paul au comte Pierre II de Savoie en échange de l'avouerie de Vevey. Les possessions des Blonay sont dans la mouvance de la Maison de Savoie.
Au siècle, une rivalité oppose le comte Amédée V de Savoie à la « Grande Dauphine » Béatrice de Faucigny pour la possession du Faucigny. En 1289, Pierre II de Blonay ayant pris le parti de cette dernière, le bailli de Chillon fait préparer et transporter jusqu'à Saint-Paul des boulets de pierre et du matériel de siège. Le château des Blonay, défendu par quatorze hommes, est assiégé par le bailli et quarante hommes. Il se rend au bout de quatorze jours, très endommagé.
Au siècle, le Chablais est mêlé à la guerre qui oppose le duc de Bourgogne Charles le Téméraire auquel est alliée la Savoie, au roi de France Louis XI qui emploie des Valaisans comme mercenaires. En 1476, ceux-ci incendient le château de Saint-Paul.
Époques moderne et contemporaine
Au début du siècle, la Réforme progresse à Genève et à Berne. Elle est officiellement adoptée à Genève le . Les Bernois, venant au secours des huguenots de Genève menacés par le comte de Savoie, ont occupé le pays de Vaud et de Gex, l'ouest du Chablais jusqu'à Thonon, et sont entrés dans Genève le 2 février. Incapables de résister à l'armée bernoise, les paroisses de la région d'Évian se placent l'une après l'autre sous la protection des Valaisans, restés catholiques. Saint-Paul, avec Marin et Bernex, demande cette protection le . Après les traités du Cateau-Cambrésis de 1559 et de Lausanne de 1564 le Chablais est rendu à la Savoie. Vers la fin du siècle, François de Sales, évêque de Genève résidant à Annecy, est envoyé en mission en Chablais pour reconvertir les huguenots au catholicisme. Il visite Saint-Paul en 1602 et y revient à plusieurs reprises.
Le , la commune de Saint-Paul est érigée en paroisse par le nouvel évêque de Genève, Jean-François de Sales, à la demande des syndics et conseillers de la commune et du prieur qui était alors Jean-François de Blonay. Jusque-là l'église de Saint-Paul était desservie par le curé de Bernex. Le prieur abandonne les revenus dont il jouissait à Saint-Paul (prés, alpages, dîme) pour l'entretien du nouveau curé.
En septembre 1792, toute la Savoie est conquise en quelques jours par le général français de Montesquiou-Fézensac. Le 27 novembre, elle est officiellement rattachée à la France. La Savoie devient le département du Mont-Blanc, Saint-Paul est incorporé au district de Thonon. En 1794 le zèle anti-religieux de la Convention montagnarde pourchasse partout les signes du « fanatisme » : Saint-Paul est renommé « Bellevue », en référence évidente aux nombreux points de vue, tant sur le Lac Léman et la côte suisse que sur les montagnes des Préalpes. La commune redeviendra Saint-Paul en 1801. En 1798, Bellevue fait partie du nouveau département du Léman, dont la préfecture est Genève récemment annexée par la France. Après la chute de l'Empire le second Traité de Paris, signé en 1815, rend la Savoie au royaume de Sardaigne. S'ouvre alors la période de la « restauration sarde », tentative de retour à l'absolutisme et à l'ordre social prérévolutionnaire. Cette période est marquée aussi par un vif regain de la pratique religieuse, encouragée par l'alliance des élites religieuses catholiques et de l'autorité monarchique. Des croix de mission sont érigées dans tous les villages, de nombreuses églises, comme celle de Saint-Paul, sont restaurées et agrandies. Les frères des Écoles chrétiennes et les sœurs de la Charité s'installent à Saint-Paul à cette époque. Trois chapelles : à la Beunaz en 1840, aux Faverges en 1843 et à Lyonnet en 1860 sont également construites.
En 1860, la Savoie devient française. Saint-Paul se trouve désormais dans l'arrondissement de Thonon et le département de la Haute-Savoie.
Saint-Paul, comme la plupart des communes de France, souffre de la Première Guerre mondiale. Ce sont 4 % de la population de la Haute-Savoie qui disparaissent dans les tranchées ; mais à Saint-Paul 92 hommes, soit 7,5 % de la population masculine, ne reviennent pas.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'occupation allemande succède, en 1943, à l'occupation italienne. Le , les hommes de Saint-Paul sont rassemblés pour un contrôle d'identité par l'armée allemande. Trois résistants sont abattus dans le bois du Fayet.
- Guichonnet 1973, p. 61.
- Patrimoine remarquable de la commune de Saint-Paul-en-Chablais 2005 p. 6
- Guichonnet 1988, p. 106-108.
- Guichonnet 1988, p. 110.
- Mariotte et Baud 1995, p. 399.
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- Patrimoine remarquable de la commune de Saint-Paul-en-Chablais, 2005, p. 7
- Guichonnet 1988, p. 232.
- Girod 1993, p. 232.
- Patrimoine remarquable de la commune de Saint-Paul-en-Chablais 2005 p. 9
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur site de la mairie de Saint-Paul-en-Chablais (consulté le ).
- Guichonnet 1988, p. 337.
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- Patrimoine remarquable de la commune de Saint-Paul-en-Chablais 2005 p. 10
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur site de la mairie de Saint-Paul-en-Chablais (consulté le ).
- Patrimoine remarquable de la commune de Saint-Paul-en-Chablais 2005 p. 11
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