Les Marches
Localisation
Les Marches : descriptif
- Les Marches
Les Marches est une ancienne commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le 1er janvier 2019, elle fusionne avec la commune de Francin pour former la commune nouvelle Porte-de-Savoie, dont elle devient commune déléguée. Le territoire compte le hameau de Saint-André-les-Marches situé sur les hauteurs du lac de Saint-André et fait partie des trois communes du vignoble d'Apremont.
Géographie
Les Marches sont un village de vallée, implanté à la jonction des grands axes de communication que sont le Grésivaudan, la Combe de Savoie et la Trouée des Marches, à la limite du Dauphiné et de la Savoie. La commune est située dans la vallée du Grésivaudan (par définition, la vallée de l'Isère) puisque la rivière Isère coule sur son territoire.
Ce territoire, de 1 535 hectares, est situé entre 254 Quaternaire et la période historique.
Tout d’abord, depuis un million d’années, les quatre grandes glaciations ont creusé les larges vallées de la Cluse de Chambéry, de la Combe de Savoie et du Grésivaudan (l’Isère). La dernière grande glaciation, celle de Würm, a laissé sur la commune des Marches, il y a 13 000 ans, un relief typique du Quaternaire alpin : les moraines glaciaires. Les anciennes moraines, qui représentent 25 à 30 % du territoire, forment au nord-est de la commune le « Seuil des Marches ». Des communes limitrophes de Myans et de Francin il s’étend en talus aux bords escarpés surplombant la vallée de l’Isère de 30 à 40 mètres. C’est sur cette colline naturelle que se trouvent les plus anciennes traces d’occupation humaine.
La plaine alluviale de l’Isère, qui occupe la moitié sud-est de la commune est un espace plat, voué à l’agriculture. Occupée par des lacs postglaciaires au XIe millénaire avant aujourd’hui, puis par des étangs et des marécages, ce n’est qu’au XIXe siècle que la plaine est drainée et l’Isère endiguée.
Enfin, le tiers nord-ouest de la commune est composé des éboulis historiques du mont Granier. Qu’il se soit éboulé en une fois () ou en plusieurs fois (époques préhistoriques), l’ensemble du volume décroché de la montagne représenterait 500 millions de mètres cubes, répandus dans la vallée sur 30 Apremont et des Abymes. La caractéristique majeure de ce sol est la présence de gros blocs de calcaire urgonien, telle « la Pierre hachée ».
L'« écroulement de la face nord du Mont Granier », est un site géologique remarquable de 66,31 hectares, sur les communes de Apremont, Chapareillan, Entremont-le-Vieux et Les Marches. En 2014, ce site d'intérêt géomorphologique est classé « trois étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique ».
- , Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer - DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, (mis à jour le ), accès le .
Toponymie
Les Marches est le nom de la paroisse depuis le . On trouve la forme Marchiae, en 1488.
Le nom de la commune est issu de marche, du germanique *marka « frontière, démarcation, limite », désignant un territoire en situation de frontière. En effet la commune se trouvait entre la Savoie et le Dauphiné.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Le Mârshé (graphie de Conflans) ou (Les) Mârches (ORB).
- Histoire des communes savoyardes 1984, p. 2000.
- Henry Suter, , Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), p. 21.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La présence humaine débute évidemment après la dernière glaciation (-11 000 ans). Même si la présence humaine n’est pas encore attestée pour les périodes épipaléolithique et mésolithique, on peut toutefois supposer que les moraines étaient fréquentées à cette époque. Les premières traces attestées d’occupation du sol datent du Néolithique, soit 2500 ans pierre à cupules témoigne de cette présence ainsi qu’un site chasséen du Allobroges, peuplade celtique du second âge du fer (La Tène). Toujours suivant la tradition locale, de nombreux toponymes seraient issus du vocabulaire celtique : Seloge, la rivière de Bondeloge, le toponyme Nant, la racine Meillan (Myans, Montmélian). En 120 Vienne (province de Narbonnaise). Puis au Genève et de Grenoble. C’était à cette dernière que fut rattaché le territoire de l’actuelle commune de Les Marches. Un site gallo-romain a été fouillé en 1977 par le GRACS. Les fouilles ont démontré l’existence d’une villa, bâtie au siècle (aux alentours de l’an 259). Les « invasions barbares » amenèrent, à partir de l’année 443, l’installation en Savoie et plus particulièrement, sur la commune de Les Marches, de 25 000 Burgondes. Mais cette Burgondie sera annexée une première fois par les Francs de Clovis en 534, puis une deuxième fois par les Francs de Charlemagne en 771. Le territoire repassa au Saint-Empire romain germanique de en 1033.
Période médiévale
L'heure de gloire de Saint-André
À partir du décanat de Saint-André. Ce décanat, géré par un doyen, est l'une des quatre subdivisions du diocèse de Grenoble et administre une soixantaine de paroisses de la « Savoie Propre ».
Saint-André, aujourd’hui un petit hameau de la commune des Marches, sans chapelle, ni église, détruit par l’éboulement du Granier en 1248. L’abbé François Trépier, dans son ouvrage Recherches historiques sur le décanat de Saint-André et sur la ville de ce nom (1879), révèle le premier, avec nombre de détails, toute l’ampleur du Saint-André haut-médiéval. Il s’appuie pour cela sur un document exceptionnel : le cartulaire de saint Hugues, établi entre 1107 et 1132 par l’évêque de Grenoble Hugues de Châteauneuf (1082-1132). Le siège du décanat est transféré à la suite de la catastrophe à Montagnole.
Éboulement du Granier
Le 24 novembre 1248 (date conventionnelle), le mont Granier s’effondra formant une coulée de boue de 7 , Saint-Pérange, Villard-Gérald, Chat-Villard, Puseis, Reculat, Gentian, Jardinc, la Combe d’Arebold, et l’Aisins. Les chroniqueurs contemporains de la catastrophe (mais pas témoins), tels le dominicain Étienne de Bourbon, le franciscain Fra Salimbene, le bénédictin anglais Mathieu Paris ou encore le dominicain Martin le Polonais, relatèrent de manière divergente l’événement et évaluèrent le nombre de victimes entre 1 000 et 9 000 personnes. La zone dévastée fut appelée depuis lors « les Abymes ».
La période savoyarde, fondation de Les Marches
Se dégageant progressivement de l’emprise du Saint-Empire germanique, une famille de seigneurs mauriennais donna naissance à la dynastie des comtes de Savoie, qui s’affirmèrent à partir du Dauphiné alors aussi en expansion, la famille de Savoie décida de fortifier ses positions, notamment dans la zone récemment dévastée par le Granier. C’est (1285-1323), qui décida de la création d’un bourg fortifié pour défendre les limites méridionales de la Savoie. De manière logique, ces limites furent appelées « les marches de Savoie », d’où le nom actuel de la commune. De nombreux travaux seront menés à partir de 1301, continués par (1329-1343), par (1343-1383) et terminés par (1343-1391) pour créer ex nihilo un important château fort et un long bourg fortifié. Y participèrent entre autres Jean Bon, maître maçon, Trolliet, maître charpentier et les terrassiers Belleville et Magant. Le bourg des Marches est ainsi une des dernières « villes neuves » construites en Savoie, avec Conflans et Thônes en 1350. Sa longueur est de 240 m et sa largeur de 70 m.
En tant que frontière de vallée, les Marches furent victimes de toutes les invasions : incursion dauphinoises aux et siècles ; de 1536 à 1559 invasion des troupes de ; 1600 – invasion française des troupes d’Henri IV ; 1630 – Richelieu ; 1690 à 1696 puis 1703 à 1713– occupation française ; 1742 à 1749 – occupation espagnole ; 1792 – entrée des troupes révolutionnaires françaises aux Marches. La frontière (et donc la limite de la commune) changea au gré des traités : le traité de Paris de 1355 ; l’accord de 1433 ; le traité du 27 avril 1672 de Saint-Germain-en-Laye ; le traité de Turin du 24 mars 1760 ; le traité de Paris de 1815.
Période sarde puis française
La période sarde (1815-1860) se caractérise par une croissance rapide de la commune : route, chemin de fer, assainissement des zones marécageuses, école, nouvelle église… et l’heure de gloire du sanctuaire de Myans.
Lors de l'Annexion de la Savoie à la France en 1860, le plébiscite organisé à la suite du traité de Turin par sur la question : « La Savoie veut-elle être rattachée à la France ? » donne le « oui » gagnant avec 100 % des suffrages exprimés.
Les Marcherus participeront par la suite à la guerre franco-prussienne de 1870-1871, à la grande guerre de 1914-1918 et en 1939-1945, à la Seconde Guerre mondiale. Le village est libéré en août 1944 par les FTP et les FFI.
Le , un arrêté préfectoral acte la fusion des Marches avec Francin sous la commune nouvelle de Porte-de-Savoie qui est effective le
- Garlatti 2006, lire en ligne).
- Chanoine François Trépier, sur Gallica.
- Garlatti 2006, lire en ligne).
- Différente de la ville de Cognin, à plusieurs kilomètres.
- « Arrêté préfectoral portant création de la commune nouvelle de Porte-de-Savoie », Recueil des actes administratifs spécial n°73-2018-103, (lire en ligne [PDF]).
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