Saint-Germain-l'Herm
Localisation
Saint-Germain-l'Herm : descriptif
- Saint-Germain-l'Herm
Saint-Germain-l'Herm est une commune française située dans le département du Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Géographie
Localisation
Le bourg est situé à mi-chemin entre Issoire (30 Ambert (28 Livradois, sur un horst entre Allier et Dore, à environ 1 000 mètres d'altitude. La géographie de la commune est organisée autour d'un massif qui comprend le suc des Trots (1 131 Allier vers l'ouest.
Son territoire est couvert de forêts de conifères, essentiellement épicéas, mais aussi pins, sapins, mélèzes et Douglas et de feuillus, hêtres, bouleaux, sorbiers et alisiers. Les forêts sont entrecoupées de grandes clairières qui sont soit des prairies agricoles généralement bien drainées et irriguées par des systèmes hydrauliques assez sophistiqués, soit des prairies de type montagnard avec des tourbières et des arbres clairsemés. Les sols sont essentiellement granitiques ou métamorphiques et détritiques le long des ruisseaux.
Lieux-dits et écarts
Villages conséquents (avec une école primaire)
Le bourg, Lair, Losfonds, Malpertuis, Pégoire, le Sapt.
Villages conséquents (sans école)
Le Brément, Malpertuis, Moranges, Pégoire, Recolles
Les hameaux et lieux dits
Bellevue, Blanchard, Cistrières, le Clos des Barthes, la Collange, la Combe, la Couharde, Faredonde, le Favet, la Fontaine Saint-Georges, Germain, les Gorces, les Gouttes, les Granges, Lallabert, Lioux, Malpertuis, Marret, le Montel, Losfonds, Moranges, le Moulin de la Couharde, Pégoire (scierie de), Permet-le-Bas, Permet-le-Haut, Pierre Bille, le Pin, le Pont, le Pommerel, les Prés du Pommerel, la Sagnette, Saint-Éloy, le Sauzet, la Suchère, Sujobert, les Thiolles, les Vialettes.
Communes limitrophes
Saint-Genès-la-Tourette (2) | Aix-la-Fayette | Fournols Chambon-sur-Dolore |
||
Vernet-la-Varenne (2) Sainte-Catherine |
N | Saint-Bonnet-le-Chastel | ||
O Saint-Germain-l'Herm E | ||||
S | ||||
Peslières (1) | Fayet-Ronaye | Saint-Bonnet-le-Bourg |
(1) Dans le canton de Jumeaux (arrondissement d'Issoire).
(2) Dans le canton de Sauxillanges (arrondissement d'Issoire).
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,4 amplitude thermique annuelle de 15,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 8,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −2,7 | −3 | −0,5 | 2,1 | 5,6 | 9 | 10,6 | 10,7 | 7,6 | 5,1 | 0,7 | −1,8 | 3,6 |
Température moyenne (°C) | 0,4 | 0,6 | 3,8 | 6,8 | 10,5 | 14,4 | 16,2 | 16,2 | 12,7 | 9,2 | 4 | 1,3 | 8 |
Température maximale moyenne (°C) | 3,6 | 4,2 | 8,1 | 11,5 | 15,4 | 19,7 | 21,8 | 21,8 | 17,7 | 13,2 | 7,3 | 4,5 | 12,4 |
Record de froid (°C) date du record |
−16,6 30.01.05 |
−18,4 05.02.12 |
−19,9 01.03.05 |
−9 07.04.08 |
−4 06.05.02 |
−1,1 04.06.01 |
2,8 24.07.1999 |
1,3 29.08.1998 |
−1,5 25.09.18 |
−9,3 25.10.03 |
−14,2 22.11.1998 |
−15,8 15.12.01 |
−19,9 2005 |
Record de chaleur (°C) date du record |
18,6 01.01.22 |
20,3 26.02.19 |
21,6 17.03.04 |
23,7 30.04.05 |
28,8 22.05.22 |
35,5 29.06.19 |
33,9 23.07.19 |
33,9 24.08.23 |
31 04.09.23 |
27,5 08.10.23 |
21,7 08.11.15 |
18,5 02.12.15 |
35,5 2019 |
Ensoleillement (h) | 829 | 1 055 | 1 598 | 1 764 | 1 824 | 2 139 | 2 419 | 2 303 | 1 877 | 130 | 822 | 761 | 1 869 |
Précipitations (mm) | 69,6 | 59,3 | 66,8 | 98,8 | 122,7 | 86,7 | 90,7 | 106,1 | 92,1 | 97,7 | 99,3 | 77,5 | 1 067,3 |
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Toponyme dérivé du mot gaulois erm. Le latin classique utilisait un mot hérité du grec eremus pour désigner le désert, la solitude. Eremus a gardé ce sens de désert, de solitude, d’ermitage, mais, parallèlement, est apparu le sens rural de « lande stérile », en bas latin herma terra. Le latin chrétien a emprunté au grec le terme « ermite », « celui qui vit dans la solitude ».
- Albert Dauzat, « La toponymie gauloise de l'Auvergne et du Velay », Revue des Études Anciennes, lire en ligne)
Histoire
La légende de Tuniac ou de Runiac
L'herm signifie en occitan le désert, le lieu inculte. Il est donc fort probable que la région n'ait été qu'une lande inculte jusqu'à une époque relativement avancée. Une légende veut qu'il y ait eu, à l'époque gallo-romaine un établissement appelé Tuniac ou Runiac dont le nom est cité dans des documents du haut Moyen Âge dont l'authenticité est, par ailleurs, contestée, mais aucun élément tangible ni aucun document crédible ne permet d'affirmer qu'il y ait eu un lieu de vie permanent avant le . Toutefois, la toponymie montre qu'en dehors du village de Moranges, aucun nom ne remonte au-delà du haut Moyen Âge excepté pour le nom des ruisseaux.
La fondation de Saint-Germain
Les premières traces historiques qui apparaissent dans la région sont des mottes féodales qui peuvent être datées de l'époque carolingienne .
Le premier établissement connu est un prieuré des moines de la Chaise-Dieu fondé au début des années 1050 dans le cadre des grands défrichements du Moyen Âge. À sa tête, un prieur, seigneur du lieu, est à la tête de six moines. Il est théoriquement nommé par la Chaise-Dieu. Cette prérogative leur échappe peu à peu au profit de l’État central. Une église fortifiée de style roman auvergnat est construite sur un promontoire dominant la vallée du Doulon. Le prieuré reçoit le nom de Saint-Germain. Une légende locale voudrait qu'il soit un saint local. En fait, il apparaît que ce soit Saint-Germain d'Auxerre qui soit à l'origine du nom, en raison de la vénération dont il faisait l'objet à la Chaise-Dieu.
Une agglomération se développe peu à peu et s'entoure d'une double muraille, l'une pour protéger le prieuré, l'autre pour défendre le bourg. L'étang de la Fargette est construit pour créer une pêcherie et ravitailler les gens en poisson le vendredi et au carême. Autour du bourg se construisent des hameaux moins importants. Jusqu'à la Révolution, un certain nombre de familles nobles partagent leur influence de manière très clairsemée avec l'Abbaye de la Chaise-Dieu, sur le territoire de la commune, le baron du Sauzet, les familles de Guérine et de Lafayette, notamment.
Le bourg pendant le Moyen Âge et la Renaissance
La communauté est soumise à tous les fléaux du Moyen Âge, épidémies, famines, froid. La vie y est généralement agréable mais précaire. Les murailles sont restaurées au XIVe siècle pour lutter contre la soldatesque sans foi ni loi qui rôde dans la région. Les défenses servent une dernière fois pendant les guerres de Religion, alors que le fameux capitaine protestant Merle ravage la région. Une communauté protestante notable s'y développe jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes qui voit sa conversion ou sa fuite. À partir du début du XVIe siècle, l'agglomération se développe en dehors de l'enceinte. Ses activités sont essentiellement agricoles et forestières. Le plateau ravitaille la plaine en bois de construction ou de chauffage qui est descendu jusqu'à la vallée de l'Allier puis transporté jusqu'à Nantes ou à Paris par la rivière ou par charroi avec d'autres produits d'Auvergne comme le vin. En outre, une grande partie de la forêt qui appartient à l'abbaye de la Chaise-Dieu fournit des bois d'excellentes qualités destinés à construire notamment les mats des navires de la Royale. Des moulins à vent ou à eau pour l'huile, la farine ou le chanvre se développent sur les crêtes ou le long des cours d'eau. Des scieries à l'époque manuelles, donnent une réputation certaine aux scieurs de long issus de la région et qui vont exercer leur profession dans les grandes forêts de France, en particulier celles de Normandie et de Picardie. En , deux foires sont institutionnalisées par le roi Louis XII, l'une le (Saint-Barnabé), l'autre le .
Si les mouvements de population sont rares au XVIe siècle, ils s'intensifient au fur et à mesure de son développement. Les hommes s'en vont pendant les mois difficiles pour être scieurs de long, abatteurs ou chaudronniers dans le reste de la France. Les ressources ainsi collectées permettent d'enrichir la région.
La Révolution et la période contemporaine
La vie du bourg est perturbée par la Révolution. Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), son nom est momentanément changé en Herm-la-Montagne. Saint-Germain est promu chef-lieu de canton. Il fournit en soldats les armées de la République et la Grande Armée. Toutefois déserteurs et réfractaires se réfugient dans le pays pour mieux s'y cacher.
Bien qu'essentiellement agricole, une activité industrielle locale se développe à partir de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle. D'une part des industries à domicile viennent d'Ambert pour employer la main-d'œuvre féminine comme la dentelle. D'autre part, de nombreux moulins sont construits le long des cours d'eau. Ces moulins commencent à péricliter au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Des scieries mécaniques se développent et sont remplacées, à partir des années 1920, par des scieries électriques. L'électricité est installée à Saint-Germain à partir de 1908. Des petites usines, cardage de la laine à Marchaud, dentelle à la Coharde, papier à cigarette à Saint-Germain, carrières de pierre, etc. se développent. Aux deux foires traditionnelles viennent s'ajouter quatre autres avec un marché aux veaux tous les mois qui impose la construction d'un foirail dans la partie haute de l'agglomération.
Dès le début du XXe siècle, un tourisme familial se développe. Sept hôtels au total ouvrent le long de la rue principale et dans le bourg. Locations et petites pensions chez l'habitant fleurissent. La clientèle est composée pour partie de gens qui vivent aux colonies et qui terminent un séjour dans les stations thermales par un séjour en moyenne montagne et de citadins venant des villes du sud ou de la région. Les commerces de proximité prospèren5épiceries, boucheries, boulangeries, cafés, quincailleries, garages auto, merceries, modistes. En 190̈5, le chemin de fer atteint Saint-Alyre (14 kilomètres), permet au pays de communiquer à la fois avec Vichy et Paris vers le Nord et avec la vallée du Rhône et les lieux de production viticoles du midi. La prolongation de la voie ferrée jusqu'à Saint-Germain est même envisagée juste avant la guerre de 1914. Malgré ces perspectives, la population jeune commence, dès les années 1850, à quitter la région pour les grandes villes régionales ou nationales. La Première Guerre mondiale décime la population masculine.
Dans les années 1920 et 1930, le tourisme continue à se développer. En revanche, la population agricole s'amenuise peu à peu. Lors de la débâcle, en 1940, le bourg accueille nombre de réfugiés. La région connaît l'activité de quelques mouvements de résistance notamment après la dispersion des troupes du Mont-Mouchet. Les années 1950 et 1960 sont marquées par un lent déclin du tourisme qui entraîne la fermeture progressive des hôtels et des restaurants. La population décline peu à peu et se tourne vers les villes les plus proches, Ambert, Issoire, Clermont-Ferrand, comme les plus lointaines, Paris, Toulouse, Marseille, Strasbourg. Seule l'exploitation forestière se poursuit et continue à faire vivre le pays. Au fur et à mesure de la disparition des fermes, les champs sont plantés en conifères, essentiellement pins, sapins, épicéas, mélèzes et douglas.
Un renouveau toutefois se fait jour à partir des années 1980. L'autoroute A75 et le renouvellement de la départementale 999 qui facilite l'accès au bourg ouvre de nouvelles perspectives. La construction européenne permet à des étrangers, Britanniques, Hollandais et Belges, de découvrir la qualité de la vie dans la région et de s'y installer parfois sur une base plus ou moins permanente. Le parc Livradois-Forez donne une nouvelle dimension à l'environnement dont profite maintenant Saint-Germain-l'Herm.
Les manifestations les plus marquantes sont :
- le festival du Haut Livradois qui concerne l'ensemble du canton ;
- la fête patronale à « Notre-Dame-des-Neiges » qui a lieu le deuxième dimanche du mois d'août ;
- la brocante la plus importante de la région qui a lieu systématiquement le chaque année.
- Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Toponymie occitane, Éditions Sud Ouest, Collection Sud Ouest Université, 1997.
- Joseph Gagnaire et Michel Morin, « Les découvertes archéologiques dans le canton de Saint-Germain-l'Herm », Le canton de Saint Germain l'Herm, Histoire et Archéologie, Hors Série N° 14, 3e trimestre 1989, ISSN 0758-282X).
- Michel et Hélène Boy, « La motte avec basse-cour de Château-Brulé à Saint-Bonnet-le-Bourg », op. cit, 3e trimestre 1989, p. 23 à 26.
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Saint-Germain-l'Herm dans la littérature
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