région autonome Canarias, Spanje

Flag Canarias

Les îles Canaries (en espagnol : Islas Canarias) sont un archipel de l'océan Atlantique situé au large des côtes du Maroc. Les Canaries font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les territoires insulaires volcaniques des îles Canaries, de Madère, des Açores et du Cap-Vert situés à l'ouest et proches des côtes nord-africaines. L'archipel des îles Canaries est le plus grand et le plus peuplé de la Macaronésie.

L'archipel forme l'une des dix-sept communautés autonomes d'Espagne, la communauté autonome des Canaries (en espagnol : Comunidad Autónoma de Canarias), divisée en deux provinces, Las Palmas et Santa Cruz de Tenerife, et constitue une région ultrapériphérique de l'Union européenne. Jusqu'en 1927, Santa Cruz de Tenerife est la seule capitale de l'archipel mais cette ville doit, à partir de cette année-là, partager cette fonction, tous les quatre ans, avec la ville de Las Palmas de Grande Canarie.

Statistiques, géographie, démographie

Région autonome Canarias est une des 19 entités qui dépendent Spanje Flag Spanje
Pour info, la composition Spanje correspond au moins à 17i régions autonomes, 2 villes autonomes.

Fuseau horaire principal : +01:00

Région autonome Canarias comporte une population de 2.246.370i habitants (2021)
Gentilé : L'habitant(e) Canarias s'appelle un(e) Canarien(ne).

Localisation

Carte du monde

Canarias : descriptif

Les îles Canaries forment un archipel situé dans l'océan Atlantique, au large du Maroc. Avec les îles du Cap-Vert ainsi que Madère et les Açores appartenant au Portugal, elles forment la Macaronésie.

L'île de Fuerteventura est éloignée de 97 kilomètres au nord-ouest du littoral de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, dans le Sud du Maroc.

L'île de Lanzarote se trouve à 128 km au nord-nord-ouest du cap Juby, lui-même situé dans le Sud marocain. Elle est aussi distante de 958 kilomètres de la pointe de Sagres, dans le Sud du Portugal. Ce cap est le point d'Europe continentale le plus proche des îles Canaries.

La Grande Canarie se situe quant à elle à 197 km au nord-ouest du cap El Cabiño (province de Boujdour).

En raison de sa situation géographique, l'archipel des Canaries constitue la région la plus méridionale et la plus occidentale de l'Espagne.

Les antipodes des îles Canaries se trouvent dans l'océan Pacifique, entre la Nouvelle-Calédonie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

L'archipel

L'archipel est composé de sept îles principales d'origine volcanique classées ici par ordre de taille :

  • Tenerife (2 034,38 km2) : la plus grande, la plus peuplée et la plus élevée avec le volcan Teide (3 715 m), point culminant de l'archipel, de l'Espagne et de toutes les îles de l'océan Atlantique ;
  • Fuerteventura (1 660 km2) : assez plate, très aride et la plus proche du continent ;
  • La Grande Canarie (1 560 km2) : au relief escarpé, elle est dominée à l'intérieur de l'île par le pic de las Nieves ;
  • Lanzarote (845,94 km2) : au relief fortement marqué par un volcanisme récent et encore actif, célèbre pour son paysage unique, avec des collines et des montagnes couvertes de lave, ainsi que pour ses plages de sable noir et ses eaux cristallines ;
  • La Palma (709,28 km2) : où s'est produite la dernière éruption volcanique de l'archipel ; célèbre pour ses caldeiras, elle est la plus humide et la plus boisée de l'archipel, mais aussi la plus éloignée du continent africain ;
  • La Gomera (369,76 km2) : un lieu de randonnée populaire avec ses vallées encaissées. Une île privilégiée par les vacanciers qui cherchent à échapper aux foules des îles plus grandes et plus fréquentées de l'archipel ;
  • El Hierro (268,71 km2) : au paysage contrasté, avec des côtes parfois abruptes, elle est la plus occidentale de l'archipel et elle marqua longtemps la limite de l'Ancien Monde.

Autour de ses îles principales se répartissent des îles secondaires dont Alegranza, La Graciosa, Montaña Clara, Roque del Este et Roque del Oeste — qui forment l'archipel de Chinijo situé non loin de Lanzarote —, Los Lobos situé entre Lanzarote et Fuerteventura ainsi que plusieurs rochers et îlots, notamment sur les côtes du massif d'Anaga et face à la ville de Garachico à Tenerife.

Carte des îles Canaries.
Carte des îles Canaries.

Toponymie

Le nom des îles Canaries vient du nom de l'île de la Grande Canarie, où se trouvaient les dirigeants les plus importants de l'archipel durant la Conquête. Cette île s'appelait Canarie (l'adjectif « Grande » lui a été donné après la Conquête à cause de la résistance de la population) et l'archipel était connu comme « las islas de Canaria » (« les îles de Canarie ») ; ce nom-ci a évolué vers l'actuel. Leur nom semble avoir plusieurs origines ; il viendrait, selon les sources :

  • du peuple berbère qui porte le nom de Canarii qui aurait vécu dans les îles en premier ;
  • des chiens locaux : dans certains de ses écrits, Pline l'Ancien décrivait, tout à l'ouest du monde, une île où vivraient des hommes-chiens ; les explorateurs non pas européens mais nord-africains envoyés par le roi berbère Juba II de Maurétanie, en découvrant les chiens de garenne de l'île, ont ainsi pu croire qu'il s'agissait de la même île, décrite aussi par Hérodote. Juba II était un mécène réputé des arts et des sciences et a parrainé plusieurs expéditions et recherches biologiques. Il a envoyé une expédition aux îles Canaries et à Madère. Il aurait donc nommé les îles Canaries pour les chiens particulièrement féroces (canarius — de canis — signifiant « les chiens » en latin) que l'expédition y trouva ;
  • du latin Canariae Insulae (« îles aux chiens »), toponyme appliqué initialement à la seule Grande Canarie (Canaria Insula). Ce nom proviendrait des grands chiens de garenne (canes) que les premiers explorateurs européens découvrent sur l'île, à moins que ce ne soit à cause des phoques, également désignés sous le nom de « chiens de mer » ;
  • de Tiknariyinn, nom désignant ces îles dans la tradition orale en pays berbère. Pour les Berbères marocains de la ville d'Agadir, le nom de l'archipel est Tiknariyin, aujourd'hui rapproché du nom de la figue de Barbarie qui se dit Taknarit en dialecte tachelhit de l'amazigh. Cette cactée originaire du Mexique pousse en abondance dans les îles et sur la côte marocaine.

Nom en espagnol

Le nom de l'archipel en espagnol est « Canarias ». La dénomination « Islas Canarias », traduite « Îles Canaries », est utilisée surtout à des fins commerciales. De ce fait, le nom officiel est « Comunidad Autónoma de Canarias », traduit littéralement « Communauté de la Canaries », parce que le nom des Canaries en espagnol est féminin singulier (féminin pluriel en français). Le statut d'autonomie des Canaries n'indique pas « Islas Canarias » (Îles Canaries), mais « Archipiélago de Canarias » (Archipel de la Canaries). Le nom en espagnol est en singulier parce que les Canaries ne sont pas considérées comme des îles différentes mais comme un seul archipel ; la dénomination en pluriel (utilisée en français et, aussi, en certaines variantes de l'espagnol parlées au-delà de l'archipel) est toujours un exonyme.

Histoire

Pétroglyphe, La Palma.

Les Canaries dans l'Antiquité

Les îles Canaries avant le début du peuplement guanche

Avant l'arrivée des Guanches, les Îles Canaries sont habitées par des animaux endémiques aujourd'hui disparus, tels que les lézards géants (Gallotia goliath), les rats géants (Canariomys bravoi et Canariomys tamarani) et les tortues géantes (Geochelone burchardi et Geochelone vulcanica).

Connaissance des îles Canaries par les Anciens

Les sources gréco-romaines situent les limites du monde connu (l'« écoumène ») à l'ouest de la Méditerranée, au-delà des colonnes d'Hercule, dans des îles de la mer des Ténèbres, où les auteurs antiques situent parfois les champs Élysées, le jardin des Hespérides ainsi que l'Atlantide (Platon).

Les îles Canaries sont alors connues de façon très lointaine sous le nom d'« îles Fortunées » ou « îles des Bienheureux ».

Les îles Canaries sont connues de façon vague par les Phéniciens et les Carthaginois, puis par les Romains, ainsi que par le roi de Maurétanie Juba II (roi de à ).

Le peuplement guanche (premiers siècles de notre ère)

Les datations au carbone 14 laissent penser que les Canaries ont été peuplées pour la première fois entre le deuxième et le cinquième siècle de notre ère.

Le peuplement des îles a pu s'effectuer en plusieurs vagues par des populations de culture punico-berbère. Les données génétiques indiquent en effet une origine principalement nord-africaine de la population indigène des Canaries. La taille de la population ayant peuplé les îles à cette époque semble avoir été relativement petite.

Les données paléogénétiques révèlent une différence dans les populations entre les îles occidentales et orientales, différence qui semble exister dès le début de la période de colonisation indigène : les îles les plus proches du continent ont une plus grande affinité avec les populations préhistoriques d'Europe, les îles occidentales avec les populations préhistoriques d'Afrique du Nord.

Les peuples indigènes des Canaries ont aussi une composante steppique, très probablement associée à la migration de populations nord-méditerranéennes vers l'Afrique du Nord au cours de l'âge du bronze ou du fer.

L’ascendance de ces populations montre enfin une composante d’Afrique subsaharienne, ce qui implique l’existence de migrations transsahariennes vers l'Afrique du Nord avant notre ère. Les preuves archéologiques indiquent en effet que les liaisons ultérieures entre les îles et la côte africaine étaient très limitées et que les îles sont restées pratiquement isolées jusqu'au contact avec les Européens au XIVe siècle.

Les Canaries au Moyen Âge (476-1492)

L'isolement jusqu'au L'isolement jusqu'au XIVe siècle

De la chute de l'Empire romain d'Occident (476) à la redécouverte par les Européens au XIVe siècle, la période semble un millénaire d'isolement insulaire : abandon des techniques de navigation et de la construction navale, absence de contact entre les îles, régression technique (habitat, artisanat, outillage), élevage de petits animaux (chèvres surtout), culture de l'orge, chasse, piégeage, pêche, développement ou non-développement séparé de chaque île (identité et différenciation), absence millénaire de tout témoignage textuel.

Sur cet archipel d'isolats culturels, vit un groupe ethnique indigène, les Guanches, d'origine berbère, qui n'ont adopté ni les religions à mystères, ni, de fait, le christianisme ou, plus tard, l'islam.

Le guanche, aussi appelé berbère canarien, amazigh canarien ou tamazight insulaire, langue préhispanique canarienne, langue des anciens canariens, est la langue, aujourd'hui éteinte, parlée par les Guanches aux îles Canaries. Il appartient au groupe berbère de la famille des langues chamito-sémitiques. Le guanche disparaît progressivement au 18e siècle, bien que de petites communautés continuent à l'employer jusqu'au 19e siècle. Des toponymes guanches sont encore conservés de nos jours, surtout les noms de communes et de lieux-dits, mais aussi en élevage, flore, ethnonymie… La langue de chaque île étant très similaire, des indigènes de certaines îles sont utilisés comme interprètes lors de la conquête des suivantes.

La redécouverte européenne (1300-1400)

Un marin génois, Lancelot Maloisel (Lancelotto Malocello), découvre en 1312 les îles Canaries, et donne son nom à l'île de Lanzarote. En 1335, débarquent à Lisbonne deux bateaux contenant quatre prisonniers guanches. En 1339, les deux îles les plus occidentales apparaissent sur le Planisphère de Dulcert.

Des bateaux, affrétés par le roi du Portugal avec un équipage florentin, génois et espagnol, auraient atteint les îles en juillet de l'année 1341 sous le commandement du Florentin Angiolino del Teggihia de Corbizzi, avec comme pilote le Génois Niccoloso da Recco. Ils y auraient séjourné cinq mois, et, à leur retour à Lisbonne, rapporté tant de choses intéressantes que Boccace en personne rédige un portrait des Guanches en se fondant sur les données rapportées par Recco. Selon Boccace, les îles Canaries sont des terres rocailleuses sans aucun type de cultures agricoles, mais riches en chèvres et autres animaux et remplies d'hommes et de femmes dénudés s'apparentant à des sauvages. Certains de ces hommes semblent avoir du pouvoir sur les autres et s'habillent de peaux de chèvres teintes à l'aide de safran et de colorants rouges. Ces peaux ont l'air fines et sont cousues avec soin grâce à des fils faits en tripes d'animaux. […] Leur langage est très doux, et leur façon de parler très vive et rapide rappelle l'italien . Boccace pose le problème qui intrigue toujours ceux qui étudient les Guanches : comment est-il possible que dans les îles Canaries coexistent, aux côtés de troglodytes, des gens qui ont des maisons avec potagers remplis de légumes ? Ces Guanches « plus civilisés » des îles orientales vivaient aussi presque dénudés. En revanche, ils cultivaient le blé et vivaient dans des villes. Ils avaient des rois, des prêtres et une noblesse, ils adoraient une divinité féminine et embaumaient leurs morts.

Les Canaries de Jean de Béthencourt (jusqu'en 1478)

Les années suivantes, les îles sont un lieu de prédilection pour les chasseurs d'esclaves de tous horizons, qui les capturent afin de les revendre aux seigneurs d'Afrique du Nord ou sur les marchés d'esclaves des diverses républiques maritimes européennes. Ceci jusqu'en 1402 et l'arrivée du navigateur dieppois Jean de Béthencourt (1362-1425), accompagné d'émigrants français. Le récit en est consigné dans Le Canarien. Béthencourt, avec pour objectif annoncé la christianisation des îles, parvient à s'établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro. Il est reconnu « roi des Canaries » par Henri III de Castille, sans jamais aborder les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants seraient de farouches guerriers (au moins pour se défendre des incursions d'esclavagistes). Jean de Béthencourt est un baron normand né en 1362 en pays de Caux, à Grainville-la-Teinturière. Les tisserands de Grainville-la-Teinturière tiennent leur fortune d'un colorant issu d'un lichen (l'orseille Roccella tinctoria). Ce lichen est très présent sur les îles Canaries où il est utilisé depuis les temps les plus reculés pour teindre la laine d'une couleur pourpre. Jean de Béthencourt a donc également des visées économiques et même lucratives, lors de la conquête des îles Canaries.

Gadifer de La Salle (1340-1415) est un compagnon de Jean de Béthencourt lors de sa première expédition de 1402. Ils avaient ensemble participé en 1390 à une expédition franco-génoise, dirigée par Louis II de Bourbon, contre la piraterie des barbaresques (qui attaquaient les navires des chrétiens), en faisant notamment le siège de Mahdia (Tunisie). Cette fois, leurs troupes conquièrent Lanzarote, Fuerteventura et El Hierro. Un important contingent d'origine berbère est amené sur l'île de Lanzarote pour la repeupler.

La bulle pontificale Sicut dudum (1435) du pape Eugène IV condamne l'esclavage pratiqué sur les indigènes des îles Canaries, les Guanches, baptisés ou non, sous peine d'excommunication. Ce premier jalon doctrinal contre l'esclavage semble avoir eu fort peu de conséquences aux Canaries. En 1441, le franciscain espagnol Didakus Diego d'Alcalá (Didakus, 1400-1463), missionnaire à Fuerteventura, (ré)organise l'évangélisation des Guanches.

Pendant des dizaines d'années, Portugais et Espagnols se disputent la possession des terres. L'archipel, étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l'Afrique australe et l'Asie, puis plus tard l'Amérique, est finalement attribué à l'Espagne en 1479 par le traité d'Alcáçovas. Les Portugais bénéficient en compensation de l'île de Madère, située non loin au nord des Canaries.

La conquête espagnole (1478-1496)

La conquête des îles Canaries dure presque un siècle. En 1478-1483, les Guanches de Grande Canarie sont vaincus et soumis. Ceux de La Palma le sont en 1492-1493. Tenerife est la dernière des îles conquises par les Espagnols du fait de la résistance acharnée de ses habitants. Le premier débarquement par les rois catholiques a eu lieu en 1464 à l'endroit où se situe actuellement la capitale, Santa Cruz de Tenerife. Les envahisseurs ne rencontrent pas de résistance à cette occasion.

Cependant, quand ils essayent d'avancer vers le nord de l'île, sous le commandement de l'Adelantado (gouverneur militaire) Fernández de Lugo, qui a déjà participé à la conquête des autres îles, ils se heurtent aux guerriers guanches du mencey (chef ou roi d'une circonscription territoriale appelée « menceyato ») Bencomo qui massacrent la majorité des envahisseurs.

Les actions décisives se déroulent en 1494 : Première bataille d'Acentejo (), Bataille d'Aguere (), Seconde bataille d'Acentejo ().

Le lieu où se produit la bataille est connu sous le nom de La Matanza de Acentejo (Le massacre de Acentejo, 1494). Peu après, Lugo revient prendre sa revanche accompagné d'un nouveau contingent militaire et ils tuent Bencomo sur la côte de San Roque, dans le nord de l'île. Quelques mois plus tard, les Espagnols lancent une troisième offensive qui se solde par leur victoire, le , dans un endroit situé à environ 6 km du lieu de leur défaite, qui porte depuis le nom de La Victoria de Acentejo (La victoire de Acentejo). Ayant perdu tout espoir, Bentor, fils et successeur de Bencomo, se jette dans le vide, du haut du précipice de Tigaiga. Cette pratique des Guanches de se jeter dans le vide quand tout espoir est perdu s'appelle le « despeñamiento ».

Même si les conquistadors se sont déjà emparés de presque tout le territoire de Tenerife, il reste encore quelques noyaux de résistance dans les montagnes, ce qui entraîne deux ans de lutte supplémentaire jusqu'à ce que, finalement après la reddition des derniers menceyes, Lugo soit nommé gouverneur de Tenerife et La Palma le .

Massacrés, emmenés en esclavage ou assimilés par les colons, les différents peuples Guanches disparaissent en tant que tels, et adoptent la langue et la culture espagnole. Cependant, de très nombreux toponymes et oronymes, de mots du langage courant, et même de coutumes et de sports (lutte guanche, par exemple), proviennent directement de la langue ou de la culture guanche.

Christophe Colomb fait escale et séjourne aux Canaries pendant son voyage de découverte de l'Amérique et l'on montre, à Las Palmas, la Casa de Colón où il aurait logé en .

En 1481, la bulle pontificale Æterni regis, de Sixte IV, place toutes les terres au sud des Canaries sous souveraineté portugaise (dans les deux cas, à condition de les évangéliser). Seul l'archipel des Canaries, ainsi que les villes de Sidi Ifni (1476–1524) (connue à l'époque sous le nom de Santa Cruz de Mar Pequeña), Melilla (capturée par Pedro de Estopiñán en 1497), Villa Cisneros (fondée en 1502 dans l'actuel Sahara occidental), Mazalquivir (Mers el-Kébir, 1505), Peñón de Vélez de la Gomera (1508), Oran (1509–1790), Peñón d'Alger (1510–29), Béjaïa (1510–54), Tripoli (1511–51), Tunis (1535–69) et Ceuta (cédée par le Portugal en 1668) restent territoires espagnols en Afrique.

Période espagnole (depuis 1496)

Territoire au statut de colonie (jusqu'en 1821)

De 1500 à 1550, la population globale dans l'archipel n'excède pas 50 000 habitants. Les îles à port ou à mouillage servent d'escale pour la navigation en direction de l'Inde et de la Chine, et très rapidement vers le Nouveau Continent, l'Amérique.

L'agriculture demeure cependant le moteur économique des îles Canaries pendant trois siècles. La culture ordinaire sert à nourrir la population et à ravitailler les convois maritimes. La canne à sucre et le vin sont destinés à l'exportation, et au ravitaillement des postes militaires des possessions espagnoles en Afrique.

L'archipel des Canaries, avec quelques grands ports maritimes, est un très important carrefour de grandes routes commerciales, dont le commerce triangulaire, pour les voiliers entre l'Europe et l'Amérique pendant environ 300 ans. Une administration est chargée de collecter une taxe de 20 % sur les cargaisons, mais aussi d'interdire l'émigration, pour éviter la dépopulation (européenne). Tout cela rend l'archipel attractif pour les pirates.

L'économie sucrière exige une main d'œuvre importante. Les Guanches survivants se révélant insuffisants, on fait appel à des esclaves africains. Quand la canne à sucre s'impose en Amérique latine et que son sucre s'exporte en Europe, l'agriculture canarienne s'oriente vers la viticulture.

La noblesse et le clergé sont les deux groupes sociaux bénéficiaires. Le "tiers-état" réunit une classe moyenne, relativement à l'aise, et des agriculteurs et des artisans, trop souvent à la peine (intempéries, famines, épidémies). Esclaves et serfs vivent en permanence une sujétion désastreuse.

La viticulture, victime de maladies, est remplacée par la culture de la pomme de terre, de la tomate, du tabac, et du maïs. En 1790, le système de taxation à 20 % est abandonné, ou plutôt révisé. Vers 1800, la population atteint 200 000 personnes dans l'archipel.

Territoire au statut de province (1821)

Le 19e siècle développe une forme de libéralisme économique puis politique. En 1821, les Canaries deviennent province espagnole. La loi de 1852 définit l'archipel comme zone de libre-échange et de ports francs. En 1880, la crise de la cochenille entraîne une émigration massive. Et cependant la population de l'archipel croît de 194 516 habitants en 1802 à 364 408 en 1900.

Les deux guerres mondiales et la période franquiste marquent durablement la société de l'archipel.

Territoire au statut de communauté autonome (1982)

L'archipel connaît dans les années 1970 une période de nationalisme canarien visant à une autonomie ou à une indépendance.

Le , les îles Canaries sont constituées comme l'une des dix-sept communautés autonomes d'Espagne (comunidades autónomas, CC.AA), avec Santa Cruz de Tenerife et Las Palmas de Gran Canaria comme capitales communes. Le siège du Premier ministre (Presidente del Gobierno) change à chaque législature. Le Parlement des Canaries a pour siège permanent à Santa Cruz de Tenerife. Pour la première fois dans l'histoire des îles, le , désormais jour férié aux Canaries, les Canariens sont libres de choisir leur propre institution politique.

Après des débats intenses et des blocus partisans, un nouveau statut d'autonomie est établi en 2018.

Une région de l'Union européenne (depuis 1992)

Lorsque l'Espagne rejoint l'Union européenne (UE) en 1986, les Canariens s'y refusent par crainte du marasme économique. Ils finissent par accepter de devenir membres à part entière en 1991 et rejoignent l'UE en 1992.

Depuis lors, le droit communautaire est en vigueur sur les îles, avec des réglementations spéciales dans certaines zones qui tiennent compte de la grande distance par rapport au reste du territoire de l'UE et visent à compenser les inconvénients de la situation insulaire.

L'archipel fait partie de l'espace douanier européen, mais bénéficie de conditions particulières dans certaines zones et de plusieurs programmes d'aides en tant que région ultrapériphérique de l'UE.

Les îles Canaries ont vers 2010 une population d'environ 2 000 000 habitants.

Culture

Du fait de sa présence sur la route maritime des premiers explorateurs des Amériques, les îles des Canaries ont reçu l'apport culturel de plusieurs pays européens mais surtout espagnol et portugais dans un premier temps. Cette culture européenne est alors entrée en conflit avec la culture locale existante.

Source: Wikipedia ()

Région autonome Canarias dans la littérature

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1730 localités dans région autonome Canarias

Vous pouvez consulter la liste des 1730 localités dans région autonome Canarias sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/es/es-cn/villes.html.

Exemples de 10 photos région autonome Canarias, Spanje

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