Mazouna
Localisation
Mazouna : descriptif
- Mazouna
Mazouna est commune de la wilaya de Relizane en Algérie. C'est une petite ville historique située au centre des monts du Dahra, à l'ouest d'Alger
C'est l'ancienne capitale des Maghraouas au moyen âge et le siège du Beylik de l'Ouest à l'époque ottomane, sa medersa a joué un rôle important durant cette période, comme haut lieu de culture et de théologie.
Toponymie
Plusieurs versions expliquent la nomination de Mazouna. Le vocable Mazouna est associé étymologiquement au mot latin « Masuna » qui réfère à une cité romaine dans les environs de Sidi M'Hamed Ben Ali ou Massina, Roi de cette cité. D'autres légendes se rapportent à celle de la Princesse ou celle du Berger.
Il existe deux explications dans la langue berbère. D'abord, on trouve l'explication selon laquelle Māzūna dériverait de l'adjectif qualificatif amezzian (féminin : tamezziant), qui signifie « petit ». Ensuite, Masuna (ou "Mess-Una.") est un groupe nominal qui peut être interprété comme signifiant « maître d'Una » ou « celui d'Una ». On pourrait également le lier à la tribu berbère éponyme Mazoune, peut être du tamazight ⵎⵙ [ms] 'apparenté' , 'proche parent'.
Certains récits lui attribuent le nom d'une tribu berbère zénète appelée Massoune. Il existe aussi deux légendes locales auxquels croient la population : un trésor appelé (mawzouna) d'une reine qui vivait à Mazouna ; et une source d'eau attribuée à une femme nommée Zouna (maà Zouna).
Mazouna a gardé des noms de lieux très anciens qui ne semblent pas avoir été changés durant la période coloniale. Elle est entourée de noms d'origine berbère tels que Tamda, Tayssert, Tabegrit, Tinessri, Yajedir, Ouled Meziane, Ouarizan, Taougrit, Ain Merane et Senhadja.
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- Bakhta Moukraenta Abed, Les villes de l'Algérie antique Tome I: Au travers des sources arabes du Moyen Âge (Province de la Maurétanie Césarienne), Presses Académiques Francophones, (ISBN , lire en ligne), p. 431-436
- Mouley Belhamissi, Histoire de Mazouna: (des origines à nos jours) , Société Nationale d'Edition et de Diffusion, 1981 - 91 pages, p. 21
Géographie
Localisation
Mazouna se situe au Nord de la wilaya de Relizane. Nichée à plus de 300 mètres d'altitude dans les collines du Dahra, la ville est située sur un piton difficile d'accès dominant d'importantes voies stratégiques et économiques sur les plaines de la vallée du Chellif et de Relizane-Oued Rhiou. Son site est bien mis en valeur par les confluences des oueds Bou Mata et Ouarizan.
Mazouna se trouve à proximité des confins orano-algérois, à 72 Relizane, à 29 Oued Rhiou, à 210 capitale et à 145 Oran.
Localités
En 1984, la commune de Mazouna est constituée à partir des lieux-dits et localités suivants :
- Mazouna
- Sidi Adda
- Hassasna
- Boualoufa
- Tamda
- Khemarissa
- Meaaziz
- Ouled Meziane
- Sidi Abdelkader
- Sidi Belmehel
- Ain Djina
- Nekakza
- Sidi Azaiz
- Kaab
- Kouasem
- Aouinet Dib
Climat
Le climat à Mazouna, est chaud et tempéré. En été, les pluies sont moins importantes qu'elles ne le sont en hiver. La classification de Köppen est de type Csa. La température moyenne est de 16.3 °C et la moyenne des précipitations annuelles dépasse 400 mm.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température moyenne (°C) | 10 | 11 | 12 | 15 | 19 | 23 | 27 | 27 | 24 | 19 | 14 | 10 | 18 |
Précipitations (mm) | 47 | 55 | 42 | 41 | 34 | 12 | 3 | 7 | 14 | 48 | 52 | 62 | 423 |
Nombre de jours avec précipitations | 8 | 9 | 8 | 7 | 6 | 2 | 1 | 1 | 3 | 6 | 7 | 8 | 71 |
Voies de communication et transports
Routes
La ville est traversée par la route nationale RN90 selon un axe Nord - Sud. Au Nord, la route mène à Mostaganem via Sidi M'Hamed Ben Ali puis Mediouna ; au Sud, à Ouarizane et à Oued Rhiou où elle rejoint l'Autoroute Est-Ouest. Le chemin de wilaya (CW101) relie la ville à Aïn Merane et Chlef à l'Est et à Sidi M'Hamed Ben Ali à l'Ouest.
Aéroport
L'aéroport le plus proche est celui de Chlef, l'aéroport Aboubakr Belkaid, situé à 45 km à l'Est.
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 ISBN ), p. 83
- Sari 1978, p. 13.
- Sari 1978, p. 15.
- « », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1580
- « », sur fr.climate-data.org (consulté le )
Histoire
Antiquité
L'histoire de Mazouna remonte à l'époque romaine. Le chroniqueur espagnol Luis del Mármol Carvajal qui l'a décrite au . Selon Stéphane Gsell, des vestiges de très basse époque, contemporains des inscriptions d’Altava ont été trouvés. Par sa situation géographique, Mazouna avait vocation d'une capitale régionale et a pu être auparavant la capitale du royaume de Masuna.
Hassan al-Wazzan est le seul auteur arabe qui parle de l'origine antique de la ville, toutefois il est hésitant sur le fait qu'elle soit une construction romaine. En ce qui concerne les vestiges antiques, on a retrouvé de nombreux tessons de poteries romaine dans le quartier de Bou Halloula.
Moyen Âge
Vieille cité berbère, Mazouna était la capitale de la fraction des Bani Mendil de la tribu des Maghraouas, grande peuplade berbère. Elle s'est affirmée depuis le milieu du Moyen Âge et a joué un rôle important dans son cadre régional en tant que centre artisanal et un foyer culturel. Le tissu démographique local de la population : les Maghraouas, une branche des Zénètes, s'est successivement enrichi par les Arabes, les Andalous et enfin les Turcs.
Ibn Khaldoun suppose que la ville est fondée par Mendil Ibn Abdelrahmane de la tribu Maghraouas en 1170. Elle est dominée pendant des siècles par les Hammadides, les Almohades et les Zianides. Ces derniers installèrent un gouverneur dans la ville, dès le règne de Yaghmoracen Ibn Ziane.
Les principales ressources des habitants se trouvaient dans les produits provenant de leurs champs et jardins, comme l'ont souligné les auteurs successifs Al-Idrisi, Abd al-Mun'im et Al-Wazzān. Al Idrissi décrit au siècle, une ville prospère avec ses marchés, mais ne fait pas allusion à son ancienneté. Al-Wazzan mentionne que les Mazouniens étaient aussi de bons tisserands.
Période ottomane
Mazouna est la première capitale du beylik de l'Ouest pendant la régence d'Alger, jusqu'en 1701, époque où le siège du bey est transporté à Mascara, pour passer ensuite à Oran en 1791. Sous les Ottomans, Mazouna est un centre de rayonnement religieux et occupant une position stratégique sur le plan militaire. Cinq cents Kouloughlis composent la garnison de la ville, car celle-ci ne possède pas de fortifications.
Le premier gouverneur est Ben Khedidja, il avait l'autorité du pays et réorganise la région. Quelques beys se sont illustrés en particulier les beys Souag, Sayah et Chabane Bey qui fait la guerre contre les Espagnols d'Oran, il mourut en assiégeant Oran. Au début du siècle, la cité compte 2 500 à 3 000 habitants, elle se situe parmi les petites villes de l'Algérie précoloniale à l'instar de Kalaa et Nedroma. Sa population est composée d'environ 75 % de hadars et une minorité de koulouglis. La ville était spécialisée dans la fabrication des haiks.
Après le départ des beys, Mazouna devint la résidence du caïd des Maghraoua, qui avait sous ses ordres les Achaacha, Ouled Riah, Ouled Khelouf et Beni Zenthis. Les autres tribus du Dahra constituaient le caïda des Beni Zeroual.
Période coloniale
Lors de la colonisation française de l'Algérie, la ville se démarque tant par sa résistance que par la violence de la répression française. L'armée coloniale y a recours aux «destructions, incendies, pillages et extermination, à grande échelle, par enfumade (sic) perpétrée et répétée dans les grottes où se réfugiaient hommes, femmes, enfants et troupeaux.» .
La cité subit un déclin durant la période coloniale et connaît une désorganisation précoce, en conséquences du développement sur son territoire d'un centre de colonisation de Renault et de son éloignement des axes de circulations de la plaine. Sa population passa de 5 665 habitants en 1866 à 13 233 habitants en 1948. Elle alterne des phases de croissance démographique, de stagnation et de décroissance.
- Pierre Morizot, Romains et Berbères face à face, Errance, (ISBN , lire en ligne), p. 124-125
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- Sari 1978, p. 4.
- Sari 1978, p. 49.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesBouhadiba
- , Dictionnaire du passé de l'Algérie: de la préhistoire à 1962, Oran, CRASC Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, , 630 ISBN ), p. 554
- Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, Dictionnaire du passé de l'Algérie: de la préhistoire à 1962, op. cit., p.540.
- Sari 1978, p. 34.
- Al Idrissi, La première géographie de l'Occident, III, 1, Flammarion, 1999, p. 176.
- Jusqu'au Bey Mustapha Bou Chelagram qui prit Oran aux Espagnols en 1708, et le perdit en 1732. Il installa alors le siège du beylik à Mostaganem où il mourut en 1737, et son fils Ioussef, nommé Bey par le Pacha d'Alger Mustapha Tsacalli établit le siège du Beylik à Mascara - d'après Walsin Esterhazy, opus cité, pages 172 à 174
- E. B, « Dahra », Encyclopédie berbère, ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2364, lire en ligne, consulté le )
- 47
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane., Alger, Alger : O.P.U., , 239 ISBN ), p. 138
- De la domination turque dans l'ancienne régence d'Alger par Walsin Esterhazy, livre en ligne
- Benkada, Saddek,, Oran 1732 - 1912 : Essai d' analyse de la transition historique d' une ville algérienne vers la modernité urbaine (ISBN et , OCLC 1150811740, lire en ligne), p. 439
- Sari 1978, p. 50.
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- Bulletin trimestriel de géographie et d'archéologie, Soc., (lire en ligne)
- [1]
- Sari 1978, p. 199.
- Sari 1978, p. 200.
- Sari 1978, p. 139.
- Sari 1978, p. 146.
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Mazouna dans la littérature
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