El Kala (en arabe algérien : القالة, anciennement La Calle et Marsa Al Kharaz) est une commune de la wilaya d'El Tarf en Algérie
Chef-lieu de daïra, elle est située à 20 km au nord-est d'El Tarf et 77 km à l'est d'Annaba
Elle est proche de la frontière algéro-tunisienne (18 kilomètres).
Située dans l'une des zones les plus humides d'Afrique du Nord, elle englobe une partie du parc national d'El-Kala
Elle abrite également le premier établissement français sur la côte algérienne au XVIe siècle, et elle est réputée pour la production du corail depuis le moyen Âge.
Toponymie
Le nom El Kala, est un mot arabe qui signifie « débarcadère », la presqu'île étant un lieu de débarquement des bateaux et un abri. Au Moyen Âge le nom le plus connu, est Mers El Kherraz ( « le port aux breloques » ), donné par référence à la pèche au corail.
Les Européens avaient déformé Mers El Kharraz en Marcarèse, puis les Français lui ont ajouté « La Calle » : « La Calle de Marcarese », abrégé finalement en La Calle.
Comptoir fondé par un négociant marseillais, Thomas Lenche, La Calle tire son nom du provençal Cala (Calo en norme mistralienne) signifiant crique, abri, port naturel. Les calanques et le quartier de Callelongue à Marseille tirent leur nom du même radical. C'est ce nom qui sera officiellement adopté par l'administration coloniale française. La ville reprend à l'indépendance, le nom d'El Kala.
La localité Kala el Kdima correspond à la localité antique Tuniza et médiévale Marsa El Djoun ( « le port de la baie » ), et à l'ancien comptoir Bastion de France, appelé « La Vieille Calle » durant la période coloniale.
↑ a b c et dMohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN ), p. 285-290
↑ « », sur lexilogos.com (consulté le ).
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Géographie
Localisation
El Kala est située au nord-est de l'Algérie, dans la wilaya d'El Tarf, à 85 kilomètres à l'est d'Annaba et à 35 kilomètres de la frontière tunisienne. Elle occupe 10 % de la superficie totale de la wilaya. Elle est reliée à la route nationale 44.
La ville se situe dans la Kroumirie, une région montagneuse frontalière. Elle abrite un écosystème exceptionnel qui a été déclaré réserve de biosphère par l’UNESCO en 1990.
Communes limitrophes d’El Kala
Mer Méditerranée
Mer Méditerranée
Mer Méditerranée
Berrihane
Souarekh
Bouteldja
El Tarf, Aïn El Assel
Raml Souk
Relief
La ville est bâtie sur des rochers, les constructions s’étendent tout le versant qui domine la mer. Elle dispose d'un littoral de 35 .
La commune possède une lagune salée : lac El Mellah, et deux lacs d'eau douce : lacs Oubeïra et Tonga. Les trois ont été classés sites Ramsar par l'Unesco en 1983.
Climat
Le climat de la région est de type méditerranéen, avec une température moyenne annuelle de 18,9 °C, il présente une saison sèche longue de quatre mois. Le mois de janvier est le mois le plus froid et le mois d'août, le plus chaud. La pluviométrie moyenne annuelle dépasse les 700 mm, la zone connaît un maximum de précipitations en automne et en hiver et un minimum en été.
Secteurs, lieux-dits
En 1984, la commune d'El Kala est constituée à partir des lieux-dits suivants :
El Kala
Souk Reguibet
Reguibet
El Hinaya
El Melha
Boumalek
Mezira
Fidh M'Rad
Fidh El Alaga
Boumerchen
Tonga
De Graa
M'Ridima
Demet Rihana
Village socialiste agricole Gantra El Melha El Hamra
↑ a b et cErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cote
↑ « », sur elwatan.com (consulté le ).
↑ https://plus.google.com/+UNESCO, « », sur UNESCO, (consulté le ).
↑ ISSN 1253-8078 et 2166-3408, DOI 10.1080/12538078.2007.10516082, lire en ligne, consulté le )
↑ « », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1562.
Histoire
Période ancienne et médiévale
La région d'El Kala est habitée depuis la préhistoire. Des vestiges puniques ont été retrouvés à Cap Segleb, où devait exister un comptoir phénicien. El Kala est identifiée à la station romaine de Tuniza, placée par la Table de Peutinger à 24 milles à l'ouest de Tabarka).
Au Moyen Âge, elle est identifiée à Marsâ El-Kharaz d'Ibn Hawqal et d'Al-Bakri et au Mersa Djoun d'Al Idrissi. Marsa Al Kharaz était l'un des principaux ports des pays de Tahart et l'un des arsenaux où étaient construits les bâtiments de guerre que Tahert équipait pour les nombreuses expéditions qu'elle dirigeait contre Rome.Elle avait été choisie comme lieu de résidence par l'arrière-petit fils de Ibn Rustom, un savant.
Ibn Hawqal rapporte que escadrille sicilienne a attaqué Mers El Kherraz, pillant et incendiant la ville. L'industrie du corail s'est développée après l'arrivée des artisans andalous, donnant de l'impulsion à la pêche au corail et aux industries qui s'y rattachaient.
Période ottomane
Article connexe : Bastion de France.
Au beylerbey d'Alger, Hassan Pacha, accordant à la France le droit exclusif d'exploiter le corail de la côte algérienne. Dès 1553, Thomas Lincio (ou Lenci), dit Thomas Lenche, un riche négociant, originaire de Corse, mais demeurant à Marseille, obtient l'autorisation d'installer un bastion français, une compagnie de pêche, et de cueillir le corail rouge méditerranéen : la compagnie marseillaise des concessions d'Afrique est née.
La compagnie est appelée Bastion de France, quant à l'établissement, il garde ses dénominations d'origine, El Kala et Mers El Kharraz, déformés en la Calle de Marcaraz, abrégé plus tard en la Calle. En 1679, le « Bastion de France » fut transféré sur le site de la ville d'El Kala, où fut bâtie la première église d’Afrique du Nord moderne.
Vers 1798, le Rais Hamidou capture 2 vaisseaux de guerre français et prendra la base militaire française de la Calle (El-Qala), sur les côtes algériennes.
Plusieurs fois, détruit et relevé (consécutif aux ordres du dey, aux pillages et aux attaques des autochtones et des corsaires) la concession de pêche changea souvent de mains. Ce comptoir sera évacué de 1799 à 1816 au profit des Anglais. En 1816, après le bombardement d'Alger par eux, le bey leur retire la concession et la propose de nouveau aux Français jusqu'en 1827.
Plan de la colonie française de La Calle, 1788
Vue de la colonie de La Calle chef-lieu des établissements de la Compagnie royale d'Afrique sur la côte de Barbarie, 1788.
Expédition française à Tunis. Algérie - vue du port de La Calle, choisie pour le débarquement et le rassemblement des troupes expéditionnaires, pour la proximité avec la frontière de la régence de Tunis. circa 1879
Texte sous les images
Période coloniale française
Après la prise d'Alger le par l'armée française, les Français veulent reprendre le Bastion, devenu le symbole de leur présence en Afrique. Mais Annaba n'étant pas encore prise et la situation militaire n'étant pas en faveur de l'armée coloniale, La Calle sera prise en 1836. Elle devient le chef-lieu de deux communes : la première, de plein exercice, est créée en 1856 ; la seconde, mixte, est créée en 1884. Ce statut perdure jusqu'à la suppression de la commune mixte en 1957.
Commune de plein exercice
Un centre de peuplement est créé le
Commune mixte
La Calle est érigée en commune indigène. Elle devient une commune mixte par arrêté du 29 décembre. Elle comprend quatorze douars — Aïn Khiar, Beni Amar, Bou Hadjar, Bougous, Brabtia, Chiebna, Khanguet Aoun, Meradia, Nehed, Ouled Dieb, Ouled Youb, Sebaâ, Souarakh et Tarf — et huit centres de colonisation — Blandan, Lacroix, Lamy, Munier, Roum El Souk, Le Tarf, Toustain et Yusuf. Elle est supprimée par arrêté du 12 janvier 1957.
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↑ Brahim Zerouki, L'Imamat de Tahart: Histoire politico-socio-religieuse, L'Harmattan, 1987 (ISBN , lire en ligne), p. 150
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Culture
Le musée d'El-Kala, situé au bout de la presqu’île, présente des pièces archéologiques qui retracent l'histoire d'El-Kala et de toute l'Algérie.
Le Festival du corail qui se tenait annuellement à El Kala, a été relancé, après un arrêt depuis 1998. La fête regroupe pêcheurs, artisans et vendeurs de bijoux, en particulier de beaux bijoux de Beni Yenni sertis traditionnellement de corail.
↑ a et bErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Babo
↑ liberte-algerie.com, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur liberte-algerie.com (consulté le 30 octobre 2021).
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