Batna

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Batna : descriptif

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Batna

Batna (prononcé [bat.na]) (en tifinagh : ⵁⴱⴰⵝⵏⵜ, Bathenth, en arabe باتنة ()) est une commune du Nord-Est de l'Algérie, située dans la région de l'Aurès

La ville dépend administrativement de la wilaya de Batna dont elle est le chef-lieu

Elle se trouve à 435 km au sud-est d'Alger et à 113 km au sud-ouest de Constantine. La ville de Batna est considérée historiquement comme étant la « capitale » des Aurès

Située à 1 058 mètres d'altitude, elle est la 5e plus importante ville du pays avec 400 000 habitants et la plus haute agglomération d'Algérie bien qu'elle ait été construite dans une cuvette entourée de montagnes.

Géographie

Situation

Le territoire de la commune de Batna est situé au centre de la wilaya de Batna.

Communes limitrophes de Batna
Oued El Ma Seriana, Fesdis Fesdis
Oued Chaaba Batna Ouyoun El Assafir
Oued Chaaba Oued Chaaba Tazoult

Relief, géologie, hydrographie

Relief

Batna a été construite sur un relief en cuvette, entourée de montagnes.

Hydrographie

La ville est alimentée par plusieurs sources d'eau, ainsi que par les eaux du Barrage de Timgad. Cependant plusieurs déchets, dont une grande quantité de sacs en plastique, se sont accumulés dans ces cours d'eau.

Deux courants d'eaux usées traversent la ville. Des travaux d'aménagement sont en cours pour les recouvrir et les transformer en routes.

Climat

Le climat de Batna est de type semi-aride, avec quatre saisons bien distinctes. Les températures moyennes varient de 4 . En hiver, la température descend en dessous de zéro la nuit, avec de fréquentes gelées. En été, la température peut atteindre les 45 , le taux moyen d'humidité est de 97 %, la neige ne fait son apparition que pendant quelques jours et surtout au mois de mars.

Données climatiques à Batna.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 3 4 7 12 17 20 20 16 11 6 3 10
Température moyenne (°C) 5 6 8 12 17 22 26 25 21 15 10 6 15
Température maximale moyenne (°C) 8 10 12 16 21 27 32 31 26 20 13 10 19
Record de froid (°C) −7 −11 −6 −2 −1 6 8 10 6 0 −3 −7 −11
Record de chaleur (°C) 22 22 25 30 36 37 40 38 38 32 27 30 40
Précipitations (mm) 40 20 30 40 60 20 10 20 50 25 35 40 390
Source : Weatherbase, statistiques sur 20 ans.
Diagramme climatique
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Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Transports

Les nouveaux bus de Batna

Batna est un carrefour routier et ferroviaire important du Nord-Est algérien. Elle dispose de nombreuses infrastructures de transport : un aéroport international qui se trouve à 35 RN 75 géré par l'EGSA Constantine. Il est inauguré le 5 juillet 1998, sous le nom d'aéroport de Medghassen, puis renommé en aéroport de Mostefa Ben Boulaïd. Il est considéré comme aéroport international, puisqu'il a des vols reliant Batna à des villes françaises comme Paris, Lyon et Marseille, et une seule destination en Algérie à Alger, une gare ferroviaire et une gare routière Adhrar El Hara qui se traduit du chaoui le « mont des lions », appelée aussi la nouvelle S.N.T.V par les Batnéens. Elle se trouve dans la nouvelle zone urbaine Numéro 2 au sud, à la périphérie de la ville, pas très loin de la direction de la douane. À l’intérieur il y a une partie pour les bus qui se divise à son tour en deux parties, la partie nord sert de plateforme pour les bus interwilayas de longue distance, qui partent à Alger, Ghardaia. La deuxième partie sud-est est pour les bus interwilayas de petites distances comme Sétif ou Constantine. Il y a aussi la partie ouest pour les taxis collectifs interwilayas. Dans la partie centrale, il y a des taxis qui font le transport local.

La seule entrée de la gare routière s'effectue par la route nationale 3, qui met en communication la ville avec les grandes villes du pays et avec l'étranger.

L'Autoroute Est-Ouest se rejoint actuellement pour Alger via El Eulma par la RN 77 et se rejoint pour Annaba via Constantine par la RN 3.

La Pénétrante de Batna est en travaux depuis 2014. Longue de 62 kilomètres, elle reliera Autoroute Est-Ouest via Chelghoum Laïd avec un profil en 2x3 voies. Cette pénétrante fera la jonction entre l'Autoroute des Hauts Plateaux et l'Autoroute Est-Ouest, permettant de rejoindre via l'autoroute les autres grandes villes de l'Aurès vers l'Est comme Khenchela et Tébessa et vers l'Ouest pour M'sila, Tiaret et jusqu'à Tlemcen.

L’idée de construire un réseau de tramway avait été déposée en 2007 au ministère des Transports et acceptée dans la même année. L'étude de faisabilité de la ligne de tramway a été confiée à un groupement franco-belge (composé des bureaux d'études Egis-Rail et Transurb), et le projet de réalisation du tramway est confié au groupement sud-coréen Saman. La première ligne reliera Bouzourane et la nouvelle ville de Hamla via le centre-ville, d’une longueur de 15 .

Une deuxième ligne est proposée par les autorités locales du gouvernement, et elle va relier la gare SNTF à Tazoult sur une longueur de 14 .

Quartiers et secteurs urbains de la ville

La ville de Batna se divise en 12 secteurs urbains, chaque secteur a sa propre antenne communale, son bureau de poste. Le quartier historique se trouve dans le centre-ville, composé de l’ancien quartier européen et l’ancien village nègre qui a le nom de Z’mala.

Secteurs urbains
Centre-ville

Le centre-ville de Batna est situé au nord de la ville. Il est considéré comme le cœur historique de la ville. Il y avait une église datant de l'époque coloniale française mais qui a été démolie au début des années 1970. À Batna, on continue à dire place de l'Église ou Soug El Frakh (marché des oiseaux) pour désigner la place ou se trouvait l'église. Tout près de l'ancienne église, se trouve le théâtre régional de Batna qui donne sur la place du marché. Le centre-ville, c’est aussi plusieurs quartiers : le Stand, le camp, la gare.

Zone industrielle

Créée en 1972, elle est située dans la partie nord-ouest, en périphérie de la ville dans une cuvette et juxtaposée à l’oued El Gourzi, constituée de deux parties ZI1 et la ZI2. ZI1 est créé en 1972 et comprend une usine de textile, une usine SAIDAL, une briqueterie et une tannerie. ZI2 a été construite sur 147 .

Kechida

À l'origine, Kechida Écouter a été bâti sur une parcelle de terrain de 20 hectares qui faisait partie du lieu-dit "Bordj zidane". Bordj Zidane représente toute la partie de Batna située juste derrière "Bordj el Ghoula" et qui englobe les terrains agricoles, la zone industrielle et les habitations nouvellement construites dans le prolongement de l'ancienne Kéchida.

Bouakal

Bouakel ou Bouâakal Écouter est un quartier populaire qui se situe à plus de quatre kilomètres du centre-ville et c’est le quartier le plus grand à Batna en surface et en population qui a vu le jour vers l’année 1945 près du quartier de Z’Mala. Il constitue un pôle très important vu sa densité il abrite environ 61 381 habitants selon les statistiques de 1998 et les prévisions en 2015 sont de 86 235 habitants. Le commerce est très actif dans cette partie de la ville, comme le marché de la Rue H et autres.

Route de Tazoult

Comme l’indique son nom, il est situé sur la route qui mène vers la ville de Tazoult. Il abrite le CHU de Batna et le Musée du martyr de la wilaya en plus du cimetière des algériens morts durant la Guerre d'Algérie et un centre anti-cancéreux.

Bouzourane

Bouzourane Écouter est un ancien bidonville de Batna, qui est devenu un nouveau quartier résidentiel. En 2004 le projet AADL des 1 000 logements a été lancé et en 2008 a été réalisé.

Zone militaire

La zone ne sert que pour son activité militaire, elle est divisée par la route de Tazoult qui traverse l’autre secteur urbain, Parc à fourrage. La zone militaire existait dès le début de la création de la ville de Batna.

Parc à fourrage

Une banlieue balnéenne à l’est de la ville, elle porte le nom des Frères Lombarkia, mais est plus connue sous le nom Parc à fourrage, où on trouve un nouveau chantier des logements AADL de Batna.

  1. a et b Batna, Ville d'Algérie Sur el-annabi.com
  2. «  », sur weatherbase.com (consulté le ).
  3. ADHRAR EL HARA SARL Consulter le 27.06.2011
  4. a b c d et e «  », sur Djazairess (consulté le )
  5. Batna face aux risques industriels et d'inondations par M. Saidi Tahar sur umc.edu.dz
  6. Les députés et le nid de cigognes El Watan du 02.05.2007
  7. RAPPORT FINAL D’UN PROJET DE RECHERCHE C N E P R U page 10
  8. Rapport final d’un projet de recherche CNEPRU page 12
  9. «  », sur Djazairess (consulté le )

Toponymie

Batna tient l'origine de son nom, parfois berbérisé en Tabatnet, de l'arabe ﺒﻄﻦ (batn) signifiant littéralement « ventre », mais qui prend le sens, en toponymie algérienne, particulièrement au Sahara, dans les Hauts Plateaux et dans le Tell, de « rebord escarpé d'un plateau », de « vallée plate », ou d'« endroit où l'on observe une halte avant d'entreprendre l'escalade d'une montagne ».

Une autre version assez répandue, mais infondée, voudrait expliquer le nom de la ville par l'acronyme Ba.T.Na, pour Bataillon des Tirailleurs nord-africains.

  1. a et b Mohand Akli Haddadou, Glossaire des termes employés dans la toponymie algérienne, Alger, ENAG Éditions, , 87 ISBN ), p. 190.

Histoire

Avant la colonisation française

Le Medracen dans les Aurès près de Batna, date de 300 ans .

La région de Batna faisait partie de la Numidie et des premiers royaumes indépendants Berbères comme l'atteste le monument de Madracen non loin de la ville. La vallée dans laquelle est installée la ville de Batna faisait jadis partie d'un territoire sous la domination de la vieille ville romaine de Lambèse. Les effets du temps et de l'érosion, notamment des pluies diluviennes et des glissements de terrain, ont peu à peu conduit à l'enfouissement de la ville romaine de Batna et d'une bonne partie des vestiges de la ville de Lambèse.

La vallée était habitée par des Berbères chaouis. Les Chaouis (en chaoui et tifinagh : Icawiyen, ⵉⵛⴰⵡⵉⵢⴻⵏ, en arabe : الشاوية), sont un groupe ethnique et un peuple berbère originaire d'Algérie, plus précisément situés dans le nord-est de l'Algérie et habitants principalement le massif de l'Aurès, ainsi que les régions attenantes, comme le Constantinois, et la région des Chotts, au total une grande partie de l'Est algérien. Les Chaouis sont le second groupe berbérophone algérien par le nombre de locuteurs et en termes de population après les Kabyles.

Les Ayth Adi, tribu berbère, possédaient la plus grande partie de la terre de la vallée. Les Ayth Sidi Yahia, tribu berbère, habitaient la vallée jusqu'à Lambèse, eux aussi avaient une zaouïa. Les Ayth Chlihs, tribu berbère, étaient également établis dans la vallée et avaient, eux aussi, une zaouïa. Les Haraktas, tribu berbère, avaient des terres pour leurs pâturages et des lieux saints dans cette vallée.

Les routes étaient protégées par toutes ces tribus contre les razzias des autres tribus proches et les attaques ottomanes. Le commerce était prospère dans cette vallée, les gens passaient par cette vallée pour aller à Constantine. Ils venaient de Khenchela, d'Arris, de Menaa, de Biskra, etc. Le voyage durait une journée à dos de cheval ou d'âne. Plusieurs zaouïas étaient, à cette époque, des lieux de visite mystique, de culte des saints. Cependant la ville de Baitnah a existé avant la colonisation française, ses ruines sont mentionnées par le voyageur britannique Thomas Shaw, dans son récit de voyages publié en 1738,.

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Pendant la colonisation française

Le 12 février 1844, près de l'endroit de l'embranchement des routes des Batna-Bemelle et Batna-Condorcet et de la Mella, Henri d'Orléans, duc d'Aumale, lieutenant général de l'armée française menant l'expédition de Biskra, décide de bivouaquer. Se rendant vite compte de la situation stratégique de l'endroit (à mi-chemin entre Constantine et Biskra), l'expédition décida, dès 1844, la construction d'un camp militaire fixe destiné à contrôler les différents axes routiers.

La ville de Batna, anciennement tribu des Ouled chelih, selon le Conseiller rapporteur Urbain. Délimitation de la tribu des Ouled Chelih, cercle de Batna. .

La ville de Batna a vu le jour sur décret du 12 septembre 1848 signé par Napoléon III. En 1844, pendant l'expédition de Biskra, on établit au lieu-dit : Ras-el-Aïoun-Batna, (tête des sources de Batna), un camp destiné à protéger la route du Tell au Sahara, et à dominer les montagnes de l'Aurès. La situation était bien choisie, car Batna est à 1 021 . Il se forma peu à peu, autour de ce camp, un centre de population qui prit d'abord le nom de Batna, puis celui de nouvelle Lambèse, en 1848, et qui fut définitivement constitué, par décret du 20 juin 1849, sous son nom primitif de Batna.

Devenue un carrefour incontournable, la ville de Batna se développa rapidement et plusieurs familles vinrent y vivre. Des commerçants sont venus de partout pour y investir et y travailler, des soldats restèrent après leur service pour construire leur vie sur place. Des concessions leur étaient attribuées. La ville était cosmopolite, il y avait des personnes d'origines et de confessions extrêmement diverses : Chaouis, Kabyles, Mozabites, Soufis, Arabes (originaires de diverses régions d'Algérie et d'autres pays, notamment du Maroc et de Tunisie, etc.), Africain, Kouloughlis, et toutes sortes de métissages entre ces différentes origines ethniques. Ils étaient musulmans pour la plupart, mais il y avait également, avant la guerre d'indépendance, des Juifs d'Algérie et de nombreux Chrétiens originaires de France (de Corse notamment), de Malte, d'Italie, de Sicile, d'Allemagne, et même de Russie. À ce sujet, un proverbe contemporain dit : « Batna réussit à ses étrangers ». Plusieurs confédérations d'autochtones étaient concentrées dans le vieux Quartier du Camp de la ville et de la Zmela alors que beaucoup d'Européens habitaient le quartier du Stand où vivaient aussi des Musulmans algériens de classes plus ou moins aisées, ainsi que quelques familles de Juifs d'Algérie.

Les écoles, le théâtre, l'hôpital, les cinémas, les jardins, les routes, les installations sportives, les immeubles d'habitation et d'administration, la gare, etc., s'y sont développés et ont été bâtis pendant cette période et restent fonctionnels à ce jour. Il y avait aussi un aéroport de l'armée à Batna qui devenait de plus en plus stratégique du point de vue économique et militaire. L'hôtel d'Orient et d'Angleterre sera construit pour accueillir les touristes avant la Première Guerre mondiale, vers 1885. Quelques célébrités mondiales y ont séjourné comme John Wayne et Mohamed Abdelwahab.

Batna devient en 1957, le chef-lieu d'un département qui porte son nom.

Guerre d'Algérie

Mostefa Ben Boulaïd.
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement des hostilités le Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'hidi à droite.

Se sentant laissés pour compte, les citoyens locaux de la ville se rebelleront contre les autorités françaises dès le début de la colonisation. Avant le massacre du 8 mai 1945, la résistance algérienne contre le colonialisme français s'organise et de nombreux Batnéens adhèrent au Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, aux Oulémas algériens de Ben Badis, ou encore au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), ainsi qu'au Parti communiste algérien (PCA).

Le réunion des 22, décida que le déclenchement du la révolution se ferait à Batna. La première attaque de l'ALN en Algérie eut alors lieu dans la nuit de la Toussaint du Mohamed Tahar Abidi, menés par Mostefa Ben Boulaïd, firent une incursion d'attaque dans la caserne de l'armée française à Batna. Les poteaux télégraphiques furent sciés par les moudjahidines de la ville, c'est le début de la Révolution algérienne,.

Plus de 500 personnes armées de Batna et des Aurès se soulèveront contre l'autorité coloniale ainsi que 1500 agents de liaison. Après une visite dans la région, François Mitterrand, ministre de l'Intérieur de l'époque, se rendit compte du danger que représentait la détermination et le courage des Chaouis pour le devenir de l'Algérie française. Il désigna alors Émile Vié comme sous-préfet des Aurès dans le but de pacifier ce peuple, mais son plan fut un échec.

Fief de la Révolution, la région des Aurès, avec Batna comme capitale, Wilaya I de 1954 à 1962, constitua l'une des régions les plus actives durant la Guerre d'Algérie. De nombreuses personnalités militaires s'y distinguèrent, telles que Mostefa Ben Boulaïd, membre important du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) et « chef historique » du FLN.

Après l'indépendance

Ancien bâtiment datant de l'époque coloniale utilisé comme bureau de poste.

De 1962 à 1965, Batna garda le découpage militaire de l'ALN : elle était le chef-lieu de toute la région des Aurès. Pendant ces toutes premières années de l'Indépendance, la ville a connu une croissance économique importante. Pendant le mandat du président Houari Boumédiène (1965 - 1979), plusieurs millions d'arbres seront plantés par les jeunes appelés de l'armée dans les montagnes avoisinant la ville (Kasrou, pic des cèdres ou col de Telmet (forêt de Belezma), Bouarif, Mont Chélia, etc.), pour remplacer les arbres calcinés par les bombardements français. L'église de la ville fut détruite dans les années 1970 pour être remplacée par une placette en marbre. Le Wali (préfet) ayant décidé cette destruction mourut tragiquement dans un mystérieux accident de la circulation quelques jours après la démolition de l'édifice religieux !

Dans les années 1970, la ville de Batna s'agrandira harmonieusement et se développera grâce au secteur industriel où plusieurs projets vont aboutir (complexes textile, cuirs, etc.) grâce à la contribution des entreprises de l'État ainsi qu'aux entrepreneurs locaux. Malgré un régime socialiste, la vie à Batna était agréable à tel point que plusieurs cadres de l'État, après une mutation à Batna, décidèrent d'y résider définitivement. Cependant, cette croissance sera brutalement freinée pendant l'ère du président Chadli Bendjedid (1978-1991), d'une part par la corruption naissante et vite généralisée et d'autre part par les conflits d'intérêts tribaux et le clanisme despotique (« بن عميس »). Alors que la ville commençait à manquer cruellement d'eau, de routes et d'espace, quelques travaux de prestige furent réalisés, comme l'édification du stade omnisports du théâtre colonial de la ville, la construction de quelques cités d'habitations et de la maison de la culture ainsi que d'une salle de cinéma (le Colisée), d'une gare routière, etc. C'est aussi pendant cette période que Batna voit sa territorialité administrative nettement amputée : elle n'est plus que le chef-lieu de la Wilaya de Batna qui ne comprend plus les départements de Khenchela, de Aïn Béïda, de Biskra et d'Oum-El-Bouaghi.

En 1992, Batna fut le théâtre de violents affrontements opposant les forces de l'ordre et l'Armée aux nombreux partisans du Front islamique du salut. La ville se souleva en février 1992 contre le putsch militaire de janvier. Le soulèvement fut écrasé dans le sang par l'armée. Les services de sécurité menèrent une féroce répression et plusieurs centaines de militants du FIS furent tués ou exilés dans les camps du Sud. Ces évènements se sont déroulés lors de la présidence de Mohamed Boudiaf. Par ailleurs, la ville de Batna paya un lourd tribut lors de la guerre civile. La répression menée par l'armée avec de nombreuses opérations de ratissage dans la région pour debusquer les islamistes et les attentats commis par les groupes armés firent plusieurs milliers de victimes en 10 ans.

Les grands travaux furent relancés petit à petit pendant la décennie noire. Ainsi, pour désenclaver les Aurès, l'ex-président algérien, Liamine Zéroual, décida en 1997 la construction de l'aéroport international Mostefa Ben Boulaïd, près du monument Medghassen. Il lancera aussi la construction du barrage de Timgad pour satisfaire la demande en eau potable de la région. La radio publique régionale de Batna fut créée à cette période et ses ondes couvrent aujourd'hui tous les Aurès.

Pendant la décennie 90, un exode massif des populations rurales provoqua une brutale croissance démographique de la population balnéenne, ce qui entraîna une urbanisation anarchique et une congestion du trafic routier, une flambée de l'immobilier; mais surtout il fera accroitre la délinquance juvénile à la fin des années 2000,.

En 2007, les pouvoirs publics relanceront quelques projets de développements restés dans les tiroirs, comme le recouvrement des deux canaux d'eaux usées à ciel ouvert qui traversent la ville et la finalisation des travaux du barrage de Timgad destiné au développement de l'agriculture, dont la construction avait débuté en 1994.

Le soir du 8 septembre 2007, un attentat, revendiqué par Al-Qaida, eut lieu au centre-ville, visant le président Bouteflika, qui y échappa de peu. Il fit de nombreuses victimes : 19 morts et 100 blessés graves.

Pour désengorger le transport urbain de la ville de Batna, une étude de faisabilité pour un projet de tramway a été lancée en 2008. Après plusieurs mois de conflit d'intérêts intra-municipal, des travaux de bitumage des rues et ruelles de certains quartiers de la ville de Batna, d'un coût de 200 millions de DA (2 M€), ont débuté en mai 2009.

  1. Société archéologique, historique, et géographique du Département de Constantine, Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique du département de Constantine, (lire en ligne)
  2. Thomas (1694-1751) Auteur du texte Shaw, Voyages de Mons.r Shaw, M. D. dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant. T. 1 / , contenant des observations géographiques, physiques, philologiques et melées sur les royaumes d'Alger et de Tunis, sur la Syrie, l'Egypte et l'Arabie Petrée. Avec des cartes et des figures. Traduits de l'anglois. Tome premier., (lire en ligne)
  3. Pierre inaugurale de la ville de BatnaI, Rachid Hamatou, lundi 19 juillet 2010, Liberté.
  4. «  »
  5. a et b Napoléon III en Algérie, par Octave Teissier p. 201
  6. Georges Fleury, Comment l'Algérie devint française 1830 1848, édition Perrin.
  7. S Arslan
  8. Le MTLD, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (1947-1954), Jacques Simon
  9. a et b La Guerre d'Algérie, Mohammed Harbi, Benjamin Stora, édition Robert Laffont.
  10. Dans les Aurès, J Servier, page 11, édition France-Empire
  11. «  », sur www.algerie-dz.com (consulté le )
  12. Jacques Simon, Algérie: le passé, l'Algérie française, la révolution, 1954-1958, p. 279
  13. Jacques Simon, Le MTLD: le mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (1947-1954) : (Algérie), L'Harmattan, (ISBN , lire en ligne)
  14. Jean-Pierre Marin (ISBN , OCLC 123475998, lire en ligne), p. 268
  15. Jean-Pierre Marin (ISBN , OCLC 123475998, lire en ligne), p. 264
  16. Le Soir d'Algérie
  17. Radia Zerrouki, La Nouvelle République.
  18. «  », sur www.algerie-dz.com (consulté le )
  19. http://www.elwatan.com/Ressources-hydriques-a-Batna-7
  20. Le soir d'Algérie, Le soir d'Algérie.
  21. « Al-Qaida revendique les attentats de Dellys et Batna », LeMonde.fr.
  22. «  », sur lemaghrebdz.com (consulté le ).
  23. http://www.elwatan.com/Vaste-operation-de-rehabilitation

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Batna dans la littérature

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