Neuss

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Neuss : descriptif

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Neuss

Neuss (limbourgeois Nüss ; latin Novaesium ; jusqu’en 1968 : Neuß) est un port fluvial situé dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne, dans l'arrondissement de Rhin Neuss (Rhein-Kreis Neuss)

Cette ville occupe la rive gauche du Rhin, à la confluence avec l’Erft vis-à-vis de Düsseldorf et compte environ 152 000 habitants. Neuss a fêté ses 2 000 ans en 1984 et est donc, avec Trèves, la plus vieille ville d’Allemagne.

Géographie

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La ville dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
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Neuss s'est bâtie sur une terrasse alluviale en rive gauche de la vallée du Rhin inférieur face à Düsseldorf, à la confluence de l'Erft avec le Rhin. Le point culminant de la commune se trouve dans le quartier de Holzheim (67,5 NN), au sud de la commune. La ville s'étend sur 13,2 km du nord au sud, et sur 12,8 km d'est en ouest. Quoique Neuss se trouve pour l'essentiel à l'est de l'arrondissement de Neuss, le centre géographique de cet arrondissement se trouve dans Neuss intra muros (quartier de Gut Hombroich).

L'agglomération compte nombre de zones naturelles protégées.

Neuss, influencée par la proximité de la mer du Nord et la Dérive Nord-Atlantique, bénéficie d'un climat océanique. La ville connaît peu de neige l'hiver et le printemps est précoce.

Données climatiques à Neuss.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,6 −0,3 2,2 4,7 8,2 11,3 13,3 13,1 10,5 6,7 3,5 0,7 6,4
Température moyenne (°C) 1,9 2,6 6 9,5 13,5 16,6 18,4 18,2 15,3 10,6 6,2 3 10,8
Température maximale moyenne (°C) 4,5 5,6 9,9 14,3 18,9 22 23,5 23,1 20,1 14,5 9 5,4 15,2
Précipitations (mm) 68 50 65 54 70 85 76 70 63 65 65 74 805
Source : Climate-Data.org : données climatiques pour Neuss.
  1. «  », sur Arrondissement rhénan de Neuss - Administrations - Environnement

Histoire

Appartenances historiques

 Électorat de Cologne 1138-1797
République cisrhénane (Roer) 1797-1802
 République française (Roer) 1802-1804
Empire français (Roer) 1804-1813
Royaume de Prusse (Province de Juliers-Clèves-Berg) 1815-1822
Royaume de Prusse (Province de Rhénanie) 1822-1918
République de Weimar 1918-1933
  allemand 1933-1945
Allemagne occupée 1945-1949
Allemagne 1949-présent

Neuss est fondée par les Romains, sous le nom de Novaesium vers 16 av. J.-C.

Haut Moyen Âge

L'église Saint-Sebastianus en la cité de Neuss.

L’archéologue Hugo Borger a découvert, lors de fouilles menées en 1963 autour de la basilique Saint-Quirin, trois tombes franques remontant aux alentours de l'an 500. Elles témoignent de l'occupation continue de Neuss à la fin de la période romaine. On a trouvé des vestiges archéologiques des grande porte et à l'église Sainte-Marie.

Les premiers actes écrits mentionnant Neuss au Haut Moyen Âge remontent à 877. Il s'agit de l'affranchissement par Louis le Jeune des droits d'octroi de l'abbaye de Werden à Neuss. Toujours au début du Moyen Âge, on sait qu'il y a eu un fort franc à l'emplacement de la ville actuelle de Neuss, puisque les Rois des Romains et empereurs y effectuaient de courts séjours. Neuss dépendait de la terre de Nievenheim : un décret de l’empereur Henri II daté du 18 juin 1023 signale qu'il réside à « Nuiss. » Ce toponyme apparaît sur des décrets de l’empereur Conrad II (« Niuhsse » en 1024) et de l'empereur Henri IV (« Niusse » en 1062). L'hégémonie des archevêques de Cologne sur la région de Neuss est attestée sous le règne de l'archevêque Annon II de Cologne au début de la seconde moitié du  siècle. Jusque-là, les Comtes de Clèves, qui avaient fait construire une église en ville, agrandie par la suite pour accueillir les reliques de Saint Quirin, avaient été de façon éphémère les protecteurs de Neuss. Les comtes de Kessel étaient alors prévôts de Neuss. Dans la seconde moitié du  siècle, un couvent de Bénédictines, fondé par une famille de haute noblesse, fut construit à côté de l'église. C'est vraisemblablement à cette époque que les reliques de Saint Quirin, le saint patron de cette église, furent rapportées à Neuss.

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Ville de Rhénanie

Sous le règne des archevêques de Cologne, Neuss devint une ville de la Hanse. La plus ancienne mention écrite que Neuss était un octroi des archevêques de Cologne sur le Rhin, remonte à 1138. Dans un de ses décrets, l'archevêque de Cologne  affranchit la confrérie Sainte-Marie de Bedburg des droits d'octroi. Dès 1190, Neuss bénéficie de l'appellation officielle de ville, et Henri VI affranchit les villes archiépiscopales de Cologne et Neuss des droits de péage à Kaiserswerth.

Vers 1200, Neuss est enceinte de remparts percés de cinq grandes portes. En 1209, Maître Volbero, par réemploi des pierres d'édifices plus anciens, lance la construction de la basilique Saint-Quirin. En 1222, l'archevêque octroie les privilèges urbains. Jusqu'au milieu du  siècle, l'importance de Neuss comme carrefour commercial rhénan ne cessa de croître, jusqu'à devenir membre de la Hanse. L'affranchissement des droits de douane au Danemark accordé en 1270 par le roi Éric V stimula encore davantage le commerce.

Par la suite, Neuss chercha à réduire sa sujétion au Diocèse de Cologne et sollicita l’immédiateté impériale. En 1254, les bourgeois obtinrent l'autorisation de raser le donjon de l'archevêché au centre-ville. La ville obtint en outre la promesse qu'aucune nouvelle forteresse ne serait érigée en ville sans son consentement,. L'indépendance vis-à-vis de l'archevêché fut confirmée en 1259 par l'archevêque de Cologne Konrad von Hochstaden. Ce dernier octroya aux bourgeois de Neuss l'élection d'un conseil municipal comptant de douze à quatorze échevins, ainsi que les statuts urbains.

En 1271, les comtes de Kessel cédèrent leur prévôté de Neuss à l'archevêque Engelbert II. Mais comme Neuss accordait refuge et logement à Tile Kolup , imposteur se prétendant Frédéric de Hohenstaufen, l'empereur Rodolphe de Habsburg révoqua peu après l’immédiateté impériale et assujettit derechef la ville à l'archevêque de Cologne. L’archevêque Henri II restreignit en 1310 les acquis de la charte et les libertés de 1259, en soumettant l'élection des échevins à l'approbation de l'Électorat de Cologne.

Comme les tensions entre la ville de Neuss et l'archevêché de Cologne sur la portée des privilèges s'éternisaient, le nouvel archevêque Frédéric III décida au mois de novembre 1370, juste après son élection, de transférer l'octroi fluvial de Neuss en amont, dans la localité de Zons, d'autant qu'il était certain de l'appui des habitants de l'endroit. Le roi Venceslas donna tort aux bourgeois de Neuss dans la plainte en appel du 6 juillet 1376.

La ville résista pendant près d'un an (du 29 juillet 1474 jusqu'à la fin du mois de mai 1475) au siège de Neuss entrepris par Charles le Téméraire. Cet échec marque le début de la chute des aspirations bourguignonnes. Pour récompenser ses habitants, l’empereur Frédéric III octroya à Neuss le droit de monnaie, le droit de sceau, les mêmes privilèges qu'aux villes de la Hanse et un nouvel emblème. Il confirma les coutumes et la libre élection du conseil des échevins et des juges, contestées jusque-là par les archevêques de Cologne. Le siège terminé, les ruines furent déblayées et la ville retrouva sa prospérité passée.

Au cours de la guerre de Cologne, le comte Adolf von Neuenahr, allié de de Waldburg, s'empara en 1585 de la ville de Neuss et détruisit plusieurs châteaux et maisons fortes dépendant de la ville dans ses environs. Au mois de juillet 1586, l'armée des Flandres du stathouder des Pays-Bas espagnols Alexandre Farnèse assiégea Neuss. La ville était défendue par une garnison de 1 600 soldats commandés par Hermann Friedrich von Pelden. Le 26 juillet 1586, Neuss tomba aux mains des assiégeants : elle fut pillée et incendiée. La garnison fut exterminée, et avec elle quelque 3 000 habitants (la ville en comptait alors 4 500. Seules huit maisons échappèrent aux flammes.

En 1635, la femme d'un meunier, Hester Jonas, fut victime des procès en sorcellerie de Neuss pour avoir pratiqué la guérison par les plantes, notamment avec des racines de mandragore.

  1. Cf. Hugo Borger, « Die Ausgrabungen an St. Quirin zu Neuss in den Jahren 1959–1964. », Rheinische Ausgrabungen, Cologne, no 1,‎ , p. 170–240 ; et Frank Siegmund, « Merowingerzeit am Niederrhein. », Rheinische Ausgrabungen, Cologne, Rheinland-Verlag, no 34,‎ , p. 332–334.
  2. Cf. Frank Siegmund, « Merowingerzeit am Niederrhein », Rheinische Ausgrabungen, Cologne, Rheinland-Verlag, no 34,‎ , p. 332.
  3. D'après Friedrich Pfeiffer, Rheinische Transitzölle im Mittelalter., Berlin, , p. 33.
  4. Theodor Joseph Lacomblet, « XIII. Die letzten Spuren des fränkischen Salhofes zu Neuß », Archiv für die Geschichte des Niederrheins., vol. 2,‎ , [336] 320 (résumé en ligne).
  5. Cf. Theodor Joseph Lacomblet, Archiv für die Geschichte des Niederrheins., vol. 2, , « XIII. Die letzten Spuren des fränkischen Salhofes zu Neuß », [339] 323 (résumé en ligne).
  6. Friedrich Pfeiffer op. cit. p. 248.
  7. D'après Th. J. Lacomblet op. cit. p. [340] 324 (résumé en ligne).
  8. Theodor Joseph Lacomblet: Archiv für die Geschichte des Niederrheins. In: IV. Die Lehnhöfe am Niederrhein. Band 4, 1863, Düsseldorf, S. [391] (Onlinefassung).
  9. a et b Th. J. Lacomblet op. cit. p. [354] 338 (résumé en ligne).
  10. Jahrbuch des Düsseldorfer Geschichtsverein. In: Miscellen. 1892, vol. 6, p. [182] 211 (résumé en ligne).
  11. Th. J. Lacomblet, édition numérisée ULB Bonn).
  12. Les Annales monasterii s. Pantaleonis de 1238 à 1249 attestent l'existence de ce donjon de l'archevêché à Neuss vers 1250 (copie : Archiv für die Geschichte des Niederrheins/Lacomblet+Harleß, tome II, 1870, p. [203] 199).
  13. Theodor Joseph Lacomblet op. cit. p.[337] 321 (résumé en ligne).
  14. Jahrbuch des Düsseldorfer Geschichtsverein. In: Miscellen. 1892, vol. 6, pp. [183] 212 (résumé en ligne).
  15. Theodor Joseph Lacomblet op. cit. p.[356] 340.
  16. Theodor Joseph Lacomblet op. cit. p.[358] 342.
  17. Th. J. Lacomblet op. cit. [305] 293.
  18. D'après «  » [PDF; 16 KB] (consulté le ).

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