Yamoussoukro

Localisation

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Yamoussoukro : descriptif

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Yamoussoukro

Yamoussoukro (prononcé localement /jam.so.kʁo/), familièrement « Yakro », est la capitale politique de la Côte d'Ivoire depuis mars 1983, et le village natal du président Félix Houphouët-Boigny

C'est la seule ville de la Côte d'Ivoire à avoir bénéficié d'un plan d'urbanisme personnalisé, ce qui la différencie des autres

Son aménagement extensif se distingue par ses larges avenues, souvent bordées de rangées d'arbres parfois doubles, de bas-côtés amples et parfois engazonnés et plantés d'arbustes ornementaux, et par ses nombreux espaces boisés d'essences variées, véritables « forêts urbaines ». La plupart des institutions politiques et administratives nationales siègent toujours à Abidjan, capitale économique du pays et ancienne capitale officielle

Yamoussoukro est ainsi une ville à la fois trop grande, trop monumentale et quelque peu délaissée ; dans laquelle règne une « atmosphère de capitale fantôme ». Yamoussoukro compte 372 559 habitants en 2021

Elle est la sixième ville la plus peuplée de Côte d'Ivoire après Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa et San-Pedro.

Géographie

Toponymie

Le village de N'Gokro a été rebaptisé Yamoussoukro en hommage à Yamousso, reine baoulé, le suffixe kro signifiant « village » en langue baoulé.

Situation

Yamoussoukro se situe au centre du pays dans la Région des Lacs, à 248 Abidjan. Elle est située dans un relief plat, recouvert d'une savane arborée et traversée par des cours d'eau dont la Marahoué et le N'Zi, deux affluents du Bandama.

Le district de Yamoussoukro, situé entre 6 °15 et 7 °35 de latitude nord et 4 °40 et 5 °40 de longitude ouest, fait partie de la grande Région des lacs.

Rose des vents Tiébissou, Bouaké Rose des vents
Daloa, Bouaflé N Dimbokro
O    Yamoussoukro    E
S
Toumodi

Climat

Yamoussoukro est soumise à un climat équatorial comportant quatre saisons,,.

  • Longue saison sèche de mi-novembre à mi-mars, caractérisée par la présence, en décembre et janvier, de l'harmattan, un vent sec et puissant venu du Sahara, qui abaisse considérablement l'humidité.
  • Longue saison des pluies, de mi-mars à mi-juillet
  • Courte saison sèche de mi-juillet à mi-septembre
  • Courte saison des pluies, de mi-septembre à mi-octobre

En saison des pluies, il peut pleuvoir sans discontinuer pendant plusieurs jours consécutifs ou alors pleuvoir intensément pendant une heure, période à laquelle succède un très fort ensoleillement.

Les moyennes des quantités de pluie varient de 900 à 1 100 mm par an avec une répartition spatiale très variable dans l’année et d’une année à l’autre. La température moyenne de la région est d’environ 26 °C. L’humidité relative varie entre 75 et 85 % avec des chutes à 40 % en période d’harmattan et se situe entre 80 et 85 % en période pluvieuse.

Relevé météorologique de Yamoussoukro
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
Température minimale moyenne (°C) 18 20 21 22 21 20 20 20 20 20 19 18
Température moyenne (°C) 26 28 28 28 27 26 25 25 25 26 26 25
Température maximale moyenne (°C) 34 36 35 34 33 31 30 30 30 31 32 32
Nombre de jours avec précipitations 0 0 2 2 1 3 3 3 3 2 0 0
Source : GeographyIQ.


Le climat de la région de Yamoussoukro est de type Aw dans la Classification de Köppen.

  1. , Routard.com.
  2. Reprise post-partum et cyclicité des vaches trypanotolérantes en fonction de la variation saisonnière en région centre Côte d'Ivoire
  3. Le climat de la Côte d'Ivoire sur Côte d'Ivoire Tourisme
  4. Climat : la Côte d'Ivoire peut être divisée en deux zones climatiques
  5. GeographyIQ.

Toponymie

Le village de N'Gokro a été rebaptisé Yamoussoukro en hommage à Yamousso, reine baoulé, le suffixe kro signifiant « village » en langue baoulé.

Histoire

Préhistoire

Pierre polie de l'ère préhistorique trouvée en Côte d'Ivoire
Échelle en centimètres. Photo prise au musée de l'IFAN, à Dakar, au Sénégal.

Les nombreux outils de pierre trouvés dans le pays, notamment dans le nord et le centre, et datant du Paléolithique, il y a plusieurs centaines de milliers d'années, attestent que la Côte d'Ivoire a été occupée depuis au moins cette époque.

Au Néolithique, le Sahara amorce sa désertification. Devant l'assèchement progressif de leurs terres arables et de leurs pâturages, les Africains du Nord sont descendus vers le sud pour y retrouver de meilleures conditions climatiques, en particulier un taux d'hygrométrie plus élevé, leur permettant de continuer à s'adonner à l'élevage ou à la culture. Cette migration vers le sud a bouleversé la géographie humaine des pays subsahariens, où des peuples très anciens vivaient déjà et durent se replier pour laisser la place aux nouveaux arrivants. Parmi ces peuples, il y avait les Pygmées, réfugiés aujourd'hui dans la grande forêt d'Afrique centrale et dont l'implantation aux temps préhistoriques était déjà signalée par les Égyptiens et l'historien grec Hérodote jusque dans la haute vallée du Nil.

Histoire précoloniale

Jusqu'au  siècle, on ne connaît pas de témoignage écrit du peuplement de la Côte d'Ivoire, contrairement aux royaumes situés plus au nord. Les spécialistes estiment toutefois que le peuplement baoulé de la région de Yamoussoukro, comme celui de la région de Bouaké, plus au nord, résulte de l'épopée, au  siècle, de la Reine Pokou et de sa sœur Akwa Boni dans leur migration, à travers la savane, à partir du Ghana. Cette épopée est essentiellement racontée de génération en génération jusqu’à nos jours par les griots, dont c'est l'essentiel de la fonction sociale dans les sociétés africaines.

Histoire coloniale

La Côte d'Ivoire n'a été réellement colonisée que tardivement, au regard des autres États de l'Afrique de l'Ouest. Jusqu'aux expéditions de Louis-Gustave Binger, Marchand (1887-1899), la zone forestière du centre était inconnue.

En 1901, la reine Yamousso, nièce de Kouassi N'Go, dirigeait le village de N'Gokro au moment de la colonisation française. Le village comptait alors 475 habitants, et on dénombrait aux alentours 129 villages de peuplement Akouè.

Des relations diplomatiques et commerciales s'établirent mais, en 1909, à l'appel du chef du village de Djamlabo, les Akouès se révoltèrent contre l'administration coloniale française. Le poste de Bonzi, à sept kilomètres de Yamoussoukro sur la route de Bouaflé, fut incendié et l'administrateur, Simon Maurice, ne dut la vie qu'à l'intervention de Kouassi N'Go. Celui-ci reçut l'administrateur chez sa tante Yamoussou, grand-tante de Félix Houphouët-Boigny, par la suite fondateur de la République de Côte d'Ivoire, et persuada ensuite les Akouès de ne pas faire une guerre qui n'aurait pu tourner qu'à un désastre. La situation redevenue normale, l'administrateur Simon Maurice,,, jugeant que Bonzi était devenu peu sûr, décida de transférer le poste militaire français à N'Gokro, rebaptisé Yamoussoukro en hommage à Yamoussou, où l'administration française construisit par la suite une pyramide à la mémoire de Kouassi N'Go, chef des Akouès.

En 1919, le poste civil de Yamoussoukro fut supprimé, puis Félix Houphouët-Boigny devint chef de village en 1939. Une longue période s'écoula où Yamoussoukro, petite ville tournée vers l'agriculture, resta dans l'ombre, jusqu'à l'après-guerre où elle vit la création du Syndicat Agricole Africain qui donnera naissance ultérieurement au PDCI-RDA, et les premières conférences de son créateur, Félix Houphouët-Boigny, mais c'est seulement à partir de l'indépendance du pays, en 1960, qu'Yamoussoukro prit son véritable essor.

Nouvelle capitale

Dès 1964, le président pouvait montrer des plans ambitieux et faire commencer à construire. En 1965, eut lieu une journée, appelée plus tard la grande leçon de Yamoussoukro, où l'on fit visiter les plantations aux cadres de la nation, aux invités, les conviant à transposer au niveau de leurs propres villages les efforts et réalisations agricoles menées à bien jusqu'ici. Et le , Félix Houphouët-Boigny offrait ses plantations à l'État.

En mars 1983, Yamoussoukro devint la capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire, succédant ainsi, en un siècle, à Grand-Bassam (1893-1900), Bingerville (1900-1933) et Abidjan (1933-1983). Outre sa position centrale au sein du territoire de la Côte d'Ivoire, une des justifications données à ce moment-là par le président de la République Félix Houphouët-Boigny, qui en avait pris la décision, était que les trois capitales antérieures résultaient d'un choix exclusif du seul colonisateur et que la désignation de Yamoussoukro comme nouvelle capitale devenait ainsi un choix purement national.

En 1994, Yamoussoukro accueillit les funérailles de Félix Houphouët-Boigny, Président-fondateur de la République de Côte d'Ivoire, auxquelles assistèrent 27 chefs d'État et représentants de 120 autres pays. Le nombre total d'invités s'élevait à 7 000 et le coût de la manifestation fut estimé à environ 630 millions de francs CFA. Ces funérailles seront aussi l'occasion de la réunion d'un sommet des chefs d'État de la zone franc, dont François Mitterrand et le premier ministre Édouard Balladur représentant la France, pour traiter particulièrement des conséquences de la dévaluation du Franc CFA,,.

La majeure partie des activités économiques demeure toujours à Abidjan, mais l'ancien président, Laurent Gbagbo, élu en 2000, prit la décision de rendre effectif le projet de faire de Yamoussoukro la capitale politique de la Côte d'Ivoire, malgré les événements qui, depuis 2002, paralysaient le pays,. Cette décision fait l'objet d'un consensus de la part des responsables politiques du pays.

En attendant, la ville cherche à s'affirmer comme une ville des sommets et des rencontres en s'appuyant sur les infrastructures héritées de la politique houphouëtiste. Le , Yamoussoukro accueillit ainsi le Groupe des 77 plus la Chine ». Les séances plénières eurent lieu à la grande salle des congrès de la Fondation Félix Houphouët-Boigny. L'hôtel des Députés et l'hôtel Président logèrent toutes les délégations.

Crise politico-militaire (2002-2011)

Après les évènements de 2002, Yamoussoukro est devenue la plus septentrionale des villes restées en zone gouvernementale. Les autres villes plus au nord, dont Bouaké qui est devenue la capitale de la rébellion, ont été placées de facto sous l'administration du MPCI puis des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire.

À partir de 2003, à la suite des accords de Marcoussis, Yamoussoukro est devenue la tête de pont de la Zone de confiance, désormais remplacée par la Ligne verte, en application de l'accord de Ouagadougou. La ville a abrité, à ce titre, d'importants contingents des forces de l'ONUCI et de la Force Licorne, ici dénommées les « Forces impartiales »,. La ville est également devenue un bastion essentiel des forces armées nationales de Côte d’Ivoire.

Opération Dignité

Le , c'est de l'aéroport de Yamoussoukro que décollèrent les deux Soukhoï Su-25, pilotés par des mercenaires biélorusses et des Ivoiriens qui bombardèrent, selon des officiels français, une position française à Bouaké, située au lycée Descartes, dans le cadre de l'« opération Dignité », parfois aussi appelée « opération César », qui visait à la reconquête du nord, par l'armée ivoirienne, les FANCI, et qui se traduisit par neuf morts et 37 blessés parmi les soldats français basés au lycée Descartes de Bouaké, et la mort d'un civil américain membre d'une ONG. Bien que la responsabilité de la prise de décision de ce bombardement ne soit pas clairement établie, les forces françaises ripostèrent en détruisant les deux Soukhoï sur la base de Yamoussoukro, quinze minutes après l'attaque, et en procédant également à la destruction de tous les moyens militaires aériens ivoiriens,. Cet événement servit à déclencher des troubles qui s'ensuivirent à Abidjan durant le mois de novembre, avec en particulier des « affrontements » entre les Jeunes Patriotes et l'armée française, et conduisirent à la mort de 67 civils ivoiriens et au départ précipité de 9 000 Européens,,.


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  1. Reine Pokou, concerto pour un sacrifice, de Véronique Tadjo, publié en 2005
  2. a et b François-Xavier Freland, « Côte d’Ivoire : Abidjan au temps d’Houphouët-Boigny », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. lire en ligne).
  4. Biographie de Houphouet-Boigny.
  5. (en) Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, États-Unis, 2013, p. 339.
  6. Enterrement de Houphouet-Boigny et du Franc CFA, L'Humanité.
  7. Norimitsu Onishi, , Courrier international, .
  8. Laurent Gbagbo, « Pourquoi Yamoussoukro », Jeune Afrique, 4 juin 2006.
  9. Le site officiel des Forces Nouvelles de Côte d'Ivoire
  10. La Zone de confiance devient la ligne verte
  11. Allègement des troupes présentes en Côte d'Ivoire
  12. Abidjan.net laisse entendre que c’est le chef d’État-major ivoirien, Mathias Doué, qui aurait décidé seul d’attaquer l’armée française [1] (article du ), relayé par Bakchich info : Confidences d’une barbouze volante, 16 février 2007 «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), consulté le .
  13. Article du Nouvel Observateur « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  14. Anne-Cécile Robert, , Monde Diplomatique, .
  15. , RFI, .

Culture

La ville de Yamoussoukro accueillit le musée Adja Swa, le plus important du pays après le musée national d'Abidjan : On pouvait y contempler masques, instruments de musique, statues baoulés et de multiples objets. Il est toutefois fermé depuis plusieurs années.

La ville abrite le Centre culturel Yaouré.

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Yamoussoukro dans la littérature

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