Kinshasa, Congo (Democratische Republiek)

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Kinshasa : descriptif

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Kinshasa

Kinshasa (/kin.ʃa.sa/ ; en lingala : Kisásá), appelée Léopoldville (en néerlandais : Leopoldstad) de 1881 à 1966, est la capitale et la plus grande ville de la république démocratique du Congo (RDC) et l'une des plus peuplées d'Afrique ; elle s’étend sur 9 965 km2

Avec une population estimée en 2021 à plus de 17 millions d'habitants dans sa zone métropolitaine, elle est la troisième agglomération d'Afrique derrière Le Caire et Lagos, et constitue la plus grande agglomération francophone du monde, ayant dépassé celle de Paris dans les années 2010, et figure parmi les agglomérations les plus peuplées au monde. Située sur la rive sud du fleuve Congo, au niveau du Pool Malebo, elle fait face à la capitale de la république du Congo, Brazzaville

Les limites de la ville étant très étendues, plus de 90 % de sa superficie sont des espaces ruraux ou forestiers (notamment dans la commune de Maluku) ; les parties urbanisées se trouvent à l'ouest du territoire

Kinshasa a le statut administratif de ville et constitue l'une des 26 provinces du pays

Ses habitants sont nommés les Kinois. Le site de Kinshasa est occupé depuis plusieurs siècles par des peuples bantous (Teke, Humbu) et devient une place commerciale au cours des XVIIIe et XIXe siècles

En 1881, l'explorateur Henry Morton Stanley nomme la ville Léopoldville en l'honneur du roi des Belges Léopold II

En 1920, elle ne compte que 1 600 habitants, et voit peu à peu sa population s'accroître jusqu'à atteindre 200 000 habitants en 1950

Durant la seconde moitié du XXe siècle, la ville connaît un fort développement économique et une urbanisation anarchique : passant d'un million d'habitants en 1970 à une population d'environ 17 millions. Cœur économique, politique et culturel du pays, Kinshasa est une ville de contrastes, où coexistent côte à côte des secteurs résidentiels et commerciaux huppés, des universités, des camps militaires et des bidonvilles

Elle constitue un nœud de transports de l'Afrique centrale et accueille les principaux bâtiments institutionnels du pays, tels que le palais du Peuple, le stade des Martyrs et le palais de la Nation

C'est une ville cosmopolite, qui accueille de nombreux étrangers, et où le lingala, le kikongo ya leta (aussi appelé kikongo en dehors du Kongo central), le swahili et le tshiluba sont les langues principales des habitants aux côtés du français, qui est la langue à titre officiel.

Toponymie

En kikongo, Kinshasa signifie le « Marché au sel » (de nshasa = « sel » et du locatif ki). Ce nom devint officiel après l'indépendance du pays, en 1966, remplaçant celui de « Léopoldville » qui fut donné en 1881 par l'explorateur Henry Morton Stanley en l'honneur du roi des Belges au service duquel il se trouvait.

En face, sur la rive droite du fleuve Congo, se trouve Brazzaville, capitale de la république du Congo. Pour bien différencier les deux pays ayant « Congo » dans leurs noms, on appelle parfois la république démocratique du Congo « Congo-Kinshasa » et la république du Congo « Congo-Brazzaville ».

Kinshasa forme une entité administrative à statut particulier, c'est le centre administratif, économique et culturel de la république démocratique du Congo. Elle s'étend sur plus de 30 km de l'est à l'ouest et sur plus de 15 km du nord au sud. Ses habitants sont appelés les Kinois. La population de Kinshasa contient des représentants de la majorité des ethnies du Congo.

  1. Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN )
  2. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Congo-tourisme.

Histoire

Carte de la région de Kinshasa et du Stanley Pool au  siècle. Sont notamment déjà identifiés Kintambo, Lemba, Kallina et le village de Kinshasa. On remarque également le village de Kindolo (voir aéroport de Ndolo) et le Mont Manguele (désormais Mont Mangengenge) au sud.

L'Afrique centrale possède des traces d'occupation humaine remontant au premier millénaire avant notre ère. De nombreux sites anciens d'occupation ont ainsi été identifiés autour du pool Malebo, mais la plupart des fouilles sont anciennes et non coordonnées, ce qui pose des problèmes de stratigraphie. Les siècles précédant la colonisation voient des peuples bantous s'installer dans la région du moyen et bas Congo, précédemment exclusivement occupée par les Pygmées. Différentes tribus et peuples composent la nouvelle population. Au niveau du pool Malebo, les Tio (ou Téké) peuplent la rive droite (nord) du fleuve et des peuples assimilés aux Téké (Humbu et Mfinu) peuplent la rive gauche (sud). La région voit la traite d'esclaves et le commerce d'ivoire enrichir le peuple téké, alors érigé en royaume.

Du | ]

Dès le ou  siècle, la région du Pool devient une plaque tournante entre le bassin du fleuve et les régions côtières. Des légumes des Amériques sont aussi introduits à l'intérieur du continent grâce au commerce et les esclaves (le plus souvent des vaincus dans différents conflits) partent vers Loango, l'embouchure du fleuve et au Sud du royaume du Kongo. Les Bobangis, parfois appelés Bangala (gens du fleuve), occupaient la majeure partie du commerce avec la région équatoriale en naviguant le fleuve et ses rivières jusqu'aux villages tékés du Pool. Au cours des Pool Malebo et sur le plateau qu'on nommera plus tard le plateau des Batéké. Ces villages sont des colonies car les Tékés se limitent à la pêche et au commerce. Les tribus de la région, Humbu et Mfinu, étaient considérées comme les propriétaires de ce côté du fleuve. Au fil du temps, les colons tékés poussent la population locale plus loin des rives, vers l'intérieur des collines. Les principaux villages tékés de la rive sud étaient Nsasa avec près de 5 000 habitants, Ntambo avec moins de 3 000 habitants. Lemba, parmi une multitude de petits villages humbus, était la capitale marchande et politique des Humbus, avec environ 300 habitants. Les marchés du fleuve voyaient des caravanes d'esclaves porteurs d'huile, d'amandes, de palme, d'arachides, de sésame et d'ivoire aller et venir.

Colonisation européenne

Henry Morton Stanley.

Henry Morton Stanley atteint pour la première fois le site de la ville au niveau de Ntambo le lors de sa traversée d'Est en Ouest du continent africain. En 1881, il signa le « traité de l’amitié » avec un chef téké, Ngaliema, obtenant ainsi le droit d’établissement à l'emplacement de l'actuelle commune de Kintambo, sur les bords de la baie de Ngaliema, et il chargea le capitaine Charles-Marie de Braconnier d'y fonder un poste qu’il baptisa d'avance Léopoldville (Leopoldstad en néerlandais) en l’honneur de son commettant de Belgique. Stanley avait choisi l’endroit où le fleuve Congo devenait navigable en direction de l’amont. Le site spacieux et facile à défendre était déjà peuplé de 66 villages antérieurs à Stanley avec une population totale estimée à 30 000 habitants. Stanley fonda aussi une autre station, celle-ci près du hameau de Kinshasa, avec l'accord du chef Ntsuvila. Ce village donna son nom à la ville actuelle, se dressant, avec le village de Mpumba, là où aujourd’hui se trouve le quartier des affaires.

En 1898, Léopoldville fut reliée par le rail à Matadi. Son importance économique en fut accrue et pourtant, en 1909, on y dénombrait à peine 4 685 habitants,.

Capitale grandissante

Village de teke de Kinshasa vers 1912.
Carte du centre de Kinshasa, 2001.

En 1923, la ville hérita de la fonction de centre administratif assumée jusque-là par Boma, par la mise en application de l'arrêté royal du 1923. La ville était auparavant un « district urbain ». À cette époque, Léopoldville est confinée aux communes de Kintambo et de la Gombe actuelle développées autour de la Baie de Ngaliema. Ensuite apparurent les communes de Kinshasa, de Barumbu et de Lingwala. Dans les années 1930, celles-ci accueillent la majorité des logements pour les employés de la Chanic, la Filtisaf et l'Utex Africa.

Léopoldville ne devint juridiquement une ville que le  (avec 5 000 hectares et 53 000 habitants). Par la même occasion, elle devient capitale de la colonie, chef-lieu de la province du Congo-Kasaï et du district du Moyen-Congo. Elle était divisée en deux zones : la zone urbaine, avec Léo II, Léo-Ouest, Kalina, Léo-I ou Léo-Est, et Ndolo ; et la zone indigène au sud. La croissance de la ville s'amplifie en 1945 avec la fin du travail forcé, qui permet aux populations noires d'augmenter. Arrivent alors de nombreux paysans de la campagne, à la recherche d'un emploi, et s'entassant dans les cases de la zone indigène. La ville commence alors à se peupler majoritairement de Bakongo. Dans les années 1950, les cités planifiées de Lemba, Matete, et une partie de Ndjili furent aménagées pour loger les employés de la zone industrielle de Limete. En 1954, la ville ouvre la première université de la colonie, l'Université Lovanium.

La ville compte 11 communes et 6 zones annexes en 1957 : les communes de Kalamu, Dendale (actuelle commune de Kasa-Vubu), Saint Jean (actuelle Lingwala), Ngiri-Ngiri, Kintambo, Limete, Bandalungwa, Léopoldville (actuelle Gombe), Barumbu, Kinshasa et Ngaliema ; et les zones annexes de Lemba, Binza, Makala, Kimwenza, Kimbanseke et Kingasani. Les zones annexes de Ndjili et Matete sont plus tard ajoutées. Avec les émeutes de , l'indépendance politique se profile, les élections municipales, parlementaires ou présidentielle donnent lieu à des tensions ethniques qui nécessitent l'intervention de la force publique. Les Bakongos remportent néanmoins les élections municipales. Le MN Lumumba remporte les élections parlementaires (députés et sénateurs). Patrice Lumumba, Premier ministre, proposa à Joseph Kasa-Vubu, de l'Abako, la présidence de la République, poste essentiellement honorifique. Par souci d'unité nationale, celui-ci accepta. La guerre civile qui suivit l'indépendance en 1960 renforça l'immigration des Balubas. Avec la prise de pouvoir du maréchal Mobutu, en 1965 le lingala devient la langue régionale enseignée à côté du français.

La ville change officiellement de nom en 1966, passant de Léopoldville à Kinshasa.

En 1968, elle est dotée du statut de région au même titre que les autres régions du pays et le nombre de communes passe à 24. Les dix nouvelles communes sont Bumbu, Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, Nsele et Selembao.

La loi du en fit la huitième Région de la république (le Kivu a été scindé depuis), avec la création des nouveaux organes administratifs.

Histoire urbaine de Kinshasa

L'histoire urbaine de Kinshasa décrit l'histoire de la genèse de Kinshasa, et la manière dont elle s'est urbanisée. Cette urbanisation s'est réalisée en deux temps. Le premier correspond à l'époque coloniale, quand la ville a bénéficié d'un plan urbain bien élaboré. Le deuxième, à la période post-coloniale, période à laquelle la ville se développe de façon anarchique, sans plan d'urbanisme. C'est même la période de l'urbanisme spontané.

Croissance urbaine et « maux africains »

Croissance démographique
Évolution de la population de Kinshasa
Année Habitants
1909 4 685
1920* 1 600
1938 35 900
1939 42 000
1950 202 000
1955 292 000
1960 443 000
1965 717 000
1970 1 070 000
Année Habitants
1975 1 482 000
1980 2 053 000
1985 2 722 000
1990 3 520 000
1995 4 493 000
2000 5 414 000
2005 6 766 000
2010 8 415 000
2015 11 575 000
Sources: Populstat, World Urbanization Prospects
(*) ne compte que les communes de Léopoldville de l'époque

En 1945, la capitale du Congo belge abritait 100 000 personnes. À l’indépendance, en 1960, Léopoldville comptait 400 000 âmes, ce qui en faisait la plus grosse agglomération d’Afrique centrale. Quinze ans plus tard, après que la ville eut reçu le nom de Kinshasa en 1966, sa population avait déjà franchi le cap des 2 millions. D'après l'Institut national de la statistique en 2000, Kinshasa comptait près de 6 062 000 habitants dont 3 637 000 de moins de 19 ans, tranche d'âge comprenant donc 60 % de la population qui représente d'ailleurs plus de la moitié de la population urbaine. En 2001, les jeunes de 15 ans représentaient 46,8 % de la population totale. Kinshasa a maintenant une structure démographique réellement jeune et cette jeunesse est particulièrement kinoise de naissance parce que la moitié de la population urbaine est née à Kinshasa. Ce qui n'était pas le cas avant l'indépendance et jusqu'aux années 1970 parce qu'en 1967, lorsque la ville avait environ 865 460 habitants, près de 53 % de la population (460 390 . En 1984, les résultats du recensement indiquèrent que 59,4 % de la population étaient des natifs de Kinshasa. Les jeunes représentent donc aujourd'hui à Kinshasa une bonne frange de la population. La population a ensuite crû de manière considérable jusqu'à atteindre plus de 8 millions d'habitants selon les estimations de 2010.

Les carences de l'administration ne permettent pas d'obtenir une quantification exacte de la population kinoise. L'exode rural et les migrations consécutives aux guerres civiles à l'Est sont des facteurs supplémentaires qui compliquent le chiffrage. Les estimations actuelles sont fournies par des ONG et parfois basées sur la détermination du taux moyen d'occupation urbaine par photographie aérienne, principalement dans les zones où l'habitat type ne comporte pas d'étages, c'est-à-dire les zones ayant une forte expansion urbaine comme les cités. De ce fait, la population est estimée à plus de 12 millions d'habitants dans le rapport de l'ONU sur les villes publié en 2016,.

Violence et corruption

En 1991, et ensuite en 1993, Kinshasa est victime de pillages, dont les séquelles sont encore visibles tant matériellement qu’humainement jusqu'à aujourd'hui. Ces pillages ont pour cadre une crise économique due à un système politico-économique, finalement aussi inefficace que corrompu, instauré par Mobutu Sese Seko.

En 1997, après l'arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, des violences ethniques éclatent dans la ville. La politique du nouveau dirigeant influence l'économie de la capitale, et du pays en général, ce qui a pour effet d'accentuer la corruption.

Selon une enquête du Réseau des Éducateurs des Enfants et Jeunes de la Rue (REEJER) de 2006, 13 877 enfants vivent et travaillent dans les rues de Kinshasa, principalement dans les communes de Masina, Kimbanseke et Limete.[réf. nécessaire]

Engorgement des transports

L'état de la voirie est mauvais dans de nombreuses communes de l'agglomération, au point que nombre de rues sont impraticables pour des véhicules hors saison sèche.

Des travaux de réhabilitation ont été menés. Toutefois, les réhabilitations sont parfois inefficaces.

En conséquence de cette dégradation des chaussées, Marc Pain fait le constat d'une aggravation (entre 1973 et 1984) de l'enclavement de certains quartiers, notamment du Sud, dans l'agglomération, les trajets vers le centre comme de périphérie à périphérie étant de plus en plus longs, à tel point qu'il est parfois plus rapide de se rendre à sa destination à pied. Vingt ans plus tard, en 2007, le journal Le Potentiel fait le même constat d'une dégradation : « Autrefois, les conducteurs de véhicules empruntaient certaines avenues secondaires. Celles-ci sont, par les temps qui courent, devenues impraticables. ». En 2008, malgré le lancement des cinq chantiers de Joseph Kabila (voir ci-dessous), l'état des infrastructures reste « dans un état de délabrement très avancé dans la ville de Kinshasa. [...] Nombreuses parmi les 24 communes qui la composent sont pratiquement enclavées. [...] Aujourd’hui, la réalité du terrain contraste terriblement avec ce que le pouvoir a promis. ».

Les problèmes écologiques

La ville est confrontée à d'importants problèmes écologiques.

Au premier rang, le problème de l'énergie. En effet, en dépit d'un fort potentiel hydroélectrique des barrages d'Inga I et II, le réseau électrique est vieillissant, mal calibré et peu étendu. Les branchements illégaux et les incidents quotidiens, d'origine naturelle ou humaine, provoquent des pannes à répétition. L'absence d'une énergie disponible partout et peu coûteuse explique l'usage des autres sources d'énergies. En 1984, Marc Pain montre qu'environ 45 % de la population fait la cuisine avec des combustibles d'origine pétrolière, la grosse majorité des autres avec du bois ou du charbon de bois provenant de la déforestation. Des solutions sont recherchées pour gérer des plantations à repousse rapide (eucalyptus, pins). En 2010, la consommation de charbon de bois est estimée à 500 000 tonnes et un grand projet, nommé « Makala », est lancé pour mieux gérer la filière bois-énergie.

Le second est la gestion de l'eau. L'eau potable est assurée par la société publique Regideso. Mais les infrastructures de traitement et d’acheminement de l'eau sont également vétustes et limitées, donc incapables de satisfaire les demandes grandissantes de la ville. La suspicion sur la qualité de l'eau est la raison pour laquelle grandit un marché de l'eau en bouteille et s'installent des systèmes de filtration chez les particuliers aisés. Sans eau courante, des quartiers entiers emploient le système D. Des travaux sont en projet pour résoudre le problème. Il n'existe aucune station d'épuration. Les eaux usées sont donc rejetées directement dans les rivières et le fleuve Congo, ce qui implique une pollution latente. Le tout à l'égout ne concerne que le centre-ville et certains quartiers. Il en va de même pour l'évacuation des eaux de ruissellement. Malgré cela, le système actuel est peu entretenu donc presque inutile. Par conséquent, Kinshasa est régulièrement touchée par les inondations et parfois par des épidémies.

Le troisième est la gestion des déchets. Il existe un service de traitement des déchets mais reste insignifiant. Le tri n'existe pas. Fort heureusement, un recyclage d'ordre économique a lieu dans la population. Ainsi, les métaux sont réemployés, ou revendus au poids, et les contenants plastiques sont réutilisés. Les matériaux inertes, comme le ciment, la brique et la faïence, sont pilés et revendus comme gravier. Le bois sert de combustible. Toutefois, la ville produisant une quantité de déchets très importante, il reste bon nombre de détritus inexploitables, le plastique souple en tête. La technique courante consiste à les regrouper en tas puis les brûler, voire les enterrer. En conséquence de quoi, une pollution invisible des sols, de l'air et des eaux par les suies, les gaz toxiques et les métaux lourds, n'est pas à écarter.

Cinq chantiers
Boulevard du 30-Juin.

En 2009, le président Joseph Kabila mit en œuvre une série de cinq chantiers pour la nation : les infrastructures, la santé et l’éducation, l’eau et l’électricité, le logement, l’emploi. Tous ont des parties importantes à Kinshasa.

Pour l’infrastructure, d’importants travaux routiers occupent, depuis 2009, la société chinoise CREC dont notamment le réaménagement du « boulevard du 30 Juin » à Gombe et le « boulevard Colonel Mondjiba » à Kintambo, l’« avenue du Tourisme » (longeant le fleuve vers l'aval) à Ngaliema. Un projet d’aménagement de route express au niveau de l’« avenue Nyangwe » et de l’« avenue Kabambare » n’a pas encore été entamé.

L’aéroport international de Ndjili voit aussi des travaux de réhabilitation, sa piste doit être réaménagée et un nouveau terminal sera construit. Ce dernier est en partie financé par une redevance perçue auprès de chaque voyageur utilisant l’aéroport.

La ville voit aussi l’installation de la fibre optique connectant celle-ci à la côte atlantique, plus précisément au câble South Africa Transit 3/West Africa Submarine Cable.

L'urbanisation en question

Comme toutes les villes ayant connu un fort développement démographique, Kinshasa a subi un étalement anarchique et l'explosion des petites constructions, parfois de bric et de broc. L’absence d’encadrement rigoureux sur le bâti et le manque de politique urbanistique pour des raisons budgétaires n’ont rien arrangé. Malgré l’amélioration socio-économique du pays depuis quelques années, le phénomène se poursuit encore.

Quoi qu'il en soit, si l’offre publique est exsangue, l'importation des matériaux, le peu d'offre sur le marché du ciment et les conflits de propriétés limitent aussi l'offre privée. Cette inégalité a été responsable d'une forte augmentation des prix immobiliers, déclenchée d'ailleurs par l'arrivée de milliers de fonctionnaires de la MONUSCO.

L’apparition d’une classe moyenne montante et le retour des investisseurs étrangers a suscité l’intérêt du privé pour la construction lucrative de logements et d’hôtels. Kinshasa connaît donc une forte activité foncière qui a donné lieu à l’érection de nombreux immeubles et maisons, quand d’autres n’ont pas été réhabilités ou rénovés. Ainsi, un projet de développement immobilier de haut-de-gamme sur le site marécageux de la rivière Ndjili le long du fleuve Congo est en préparation par la société Hawkwood Properties, détenue par des fonds zambiens. Ce projet immobilier d’envergure constituerait une nouvelle commune appelée « la cité du fleuve Congo »,.

Toutefois, l’effondrement d’un nouvel immeuble, à peine terminé mais habité, dans le quartier Basoko de la commune de Ngaliema au , a démontré que les règles élémentaires de construction étaient négligées au profit des bénéfices. D’autres questions plus dérangeantes commencent à apparaître sur l’urbanisation galopante de la ville. En effet, l’investissement massif par des capitaux étrangers dans des programmes étendus et luxueux, destinés en fin de compte qu’à une catégorie haute donc très étroite de la population, laisse planer le doute. Certains dénoncent une spéculation immobilière, voire du blanchiment d’argent.

  1. Catherine Lanfranchi-Salvi, «  » [PDF].
  2. Vie matérielle, échanges et capitalisme sur la rive méridionale du Pool du fleuve Congo (1815-1930), Première partie : Les structures du quotidien et les jeux de l’échange sur la rive méridionale du Pool Malebo (1815-1881)
  3. « La société de géographie, désireuse de consacrer le souvenir de la première expédition africaine et des travaux de son chef, a décidé de lui accorder l’honneur qui n’est réservé que par exception à des nationaux, d’inscrire son nom parmi ses membres honoraires. J’en offre le diplôme au fondateur de la future Léopold-ville d’Afrique, à Karéma, sur les bords du Tanganika !! », dans « Séance extraordinaire du  : Retour de M. le capitaine Cambier à Anvers », dans Bulletin de la Société royale de géographie d’Anvers, tome 6, 1881.
  4. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 144
  5. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), congonline.com
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  7. Dont 235 Européens et 4450 Congolais
  8. Banque du Congo Belge 1909 - 1959, Bruxelles, Editions L. Cuypers, , 208 p., p. 79
  9. Britannica, Kinshasa, britannica.com, USA, consulté le
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  11. PNUD(2004). Human Development Index 2004. http://www.undp.org
  12. NZUZI Francis, Kinshasa : ville et environnement, l'Harmattan, Paris, 2008, 284 p.
  13. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées France info 2017
  14. lire en ligne [PDF])
  15. Évolution des pratiques de sécurisation des conditions de vie dans trois quartiers populaires de Kinshasa, Presses universitaires de Louvain, (ISBN ), page 246.
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  23. [1]


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Géographie

Kinshasa et Brazzaville vues par satellite.
Fleuve Congo et vue sur Kinshasa.

Une partie importante de la ville s'étend sur une superficie essentiellement rurale et couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes. La commune rurale de Maluku se trouvant dans la partie orientale de la ville-province occupe à elle seule 79 % du territoire. C'est une ville de contrastes importants, avec des secteurs résidentiels et commerciaux chics, des universités, des camps militaires et des taudis informes coexistant côte à côte, et donc aussi de vastes zones « rurales » envahissant parfois la ville au point de retrouver maraîchers et élevages en ville.

Kinshasa, est séparée de Brazzaville par le fleuve Congo.

Climat

Kinshasa a un climat tropical de savane avec hiver sec (Aw d'après la classification de Köppen). La température moyenne annuelle est de 25,3 .

Moyennes de température et de précipitations
Min.
 (°C)
Max.
 (°C)
Pluie
 (mm)
Janvier 21 31 135
Février 22 31 145
Mars 22 32 196
Avril 22 32 196
Mai 22 31 159
Juin 19 29 8
Juillet 18 27 3
Août 18 29 3
Septembre 20 31 30
Octobre 21 31 119
Novembre 22 31 222
Décembre 21 30 142
* Sources : BBC Weather

La ville-province s'étend sur une surface de 9 965 Ngaliema, Amba, Ngafula), d'une plaine et de marécages au bord du Pool Malebo. La plaine est la partie la plus peuplée et s'étend en forme de croissant de la baie de Ngaliema à l'Ouest jusqu'au plateau du Kwango à l'Est du Pool Malebo.

Les variations annuelles de température dans la région de Kinshasa sont d'environ 13 degrés Celsius. Le climat est de nature équatoriale (chaud et humide), composé d'une saison des pluies de 8 mois. La saison sèche est de mi-mai à mi-septembre. Le reste de l'année est relativement pluvieux surtout aux alentours de mars ou novembre.

Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent les plaines de la ville-province, généralement prenant source dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le lac Ma Vallée et le lac Vert, y sont aussi localisés.

Subdivisions

La ville de Kinshasa est divisée en 4 districts et 24 communes :

Subdivisions de Kinshasa
District de la Funa District de la Lukunga Carte
Bandalungwa Barumbu
Les 4 districts et
les 24 communes de Kinshasa
District de
la Lukunga
District de
la Funa
District du
Mont-Amba
District de
la Tshangu
Brazzaville
Fleuve Congo
Pool Malebo
M’Bamou
de Ngaliema
Gombe
Barumbu
Kin.
Ling.
K.-V.
Ng.-Ng.
Kal.
lungwa
Kintambo
Ngaliema
Selembao
Bumbu
Makala
Ngaba
Lemba
Limete
Matete
Kisenso
Masina
Ndjili
Kimbanseke
Nsele
Mont-Ngafula
Nsele
Maluku
abréviations : Kinshasa (Kin.), Kasa-Vubu (K.-V.), Lingwala (Ling.), Ngiri-Ngiri (Ng.-Ng.)


Bumbu Gombe
Kalamu Kinshasa
Kasa-Vubu Kintambo
Makala Lingwala
Ngiri-Ngiri Ngaliema
Selembao Mont-Ngafula
District du Mont-Amba District de la Tshangu
Kisenso Kimbanseke
Lemba Maluku
Limete Masina
Matete Ndjili
Ngaba Nsele

Les quatre districts urbains de la ville de Kinshasa sont totalement inégaux en ce qui concerne la superficie, les effectifs démographiques, le niveau d'urbanisation, le niveau de vie et la qualité des infrastructures de base.

District de la Tshangu

Il est le plus peuplé et le plus étendu de la ville. Son développement a pour handicap de n'être relié au centre-ville que par une unique route : le boulevard Lumumba, grâce au pont qui traverse la rivière Ndjili. En 2004, le district comptait 2 082 056 habitants sur 9 116,5 . Au cours de la décennie 2000, plusieurs infrastructures de grande envergure se sont implantées à la Tshangu. Il s'agit entre autres de : Hôpital Marie Biamba Mutombo du basketteur congolais de la NBA Mutombo Dikembe à Masina, hôpital des chinois à Ndjili, hôpital de Maluku à Maluku, Marché de la Liberté à Masina et Marché de Menkao à Menkao dans la commune de Maluku, etc. Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution démographique dans le district de la Tshangu.

Populations et densités des communes du district de Tshangu,
Communes Superficie
en km²
Population
en 1967
Densité h/km²
en 1967
Population
en 1984
Population
en 2004
Densité au km²
en 2004
Nombre
de quartiers
Ndjili 11,40 80 000 7017 157010 442 138 38 784 13
Kimbanseke 237,78 64 440 271 353209 946 372 3 980 30
Masina 69,73 18 700 268,2 158080 485 167 6 957 21
Nsele 898,79 - - 28963 140 929 28963 16
Maluku 7 948,80 - - 52676 67 450 179 648 19
District de Lukunga

C'est un district facilement accessible, en dehors de quelques quartiers de la commune de Ngaliema. Il se situe au centre de la ville de Kinshasa, mais est aux prises avec des problèmes d'assainissement des eaux pluviales dans plusieurs de ses quartiers. L'infrastructure la plus importante dont a bénéficié le district de Lukunga durant la dernière décennie, avant 2010, est la construction du boulevard Triomphal, à la frontière entre les communes de Kinshasa et de Kasa-Vubu. Le tableau ci-dessous donne les détails de l'évolution démographique pour le district de Lukunga.

Populations et densités des communes du district de Lukunga,
Communes Superficie en km² Population en 1967 Densité en km² en 1967 Population
en 1984
Population en 2004 Densité au km² en 2004 Nombre de quartiers
Kintambo 2,72 29 890 10 989 106 772 49 297 39 254 8
Lingwala 2,88 37 240 12 930 94 635 49 173 32 859 9
Kinshasa 2,87 56 640 19 735 164 857 74 708 57 441 7
Barumbu 4,72 44 900 9 512 150 319 69 147 31 847 9
Gombe 29,33 17 890 610 32 373 17 360 1 103 10
Ngaliema 244,30 30 640 125 683 135 252,151 2 796 21
District de la Funa

Il regroupe sept communes. Les communes de Kalamu, Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et Bandalungwa sont centrales et très denses, les autres (Bumbu, Makala et Selembao) sont presque enclavées, car desservie principalement par la seule avenue du qui connaît de temps en temps des problèmes de délabrement. Voici l'évolution démographique dans ce district jusqu'en 2004 :

Populations et densités des communes du district de Funa,
Communes Superficie en km² Population en 1967 Densité en km² en 1967 Population en 1984 Population en 2004 Densité au km² en 2004 Nombre de quartiers
Kalamu 6,64 78 310 11 793 160 719 315 342 47 491 18
Kasa-Vubu 5,04 56 540 11 218 74 888 157 320 31 214 7
Ngiri-Ngiri 3,40 50 930 14 979 82 303 174 843 51 424 8
Bandalungwa 6,82 45 220 6 630 97 214 202 341 29 668 7
Bumbu 5,50 37 560 6 829 113 968 329 234 59 860 13
Makala 5,60 37 200 6 643 108 939 253 844 45 329 14
Selembao 23,18 55 150 2 379 126 589 335 581 14 477 18
District de Mont-Amba

Il comprend 6 communes, dont Mont Ngafula qui est la plus grande commune du district. En 2004, le district de Mont-Amba regroupait 1 822 130 habitants sur 475 km2, soit une densité de 3 836 habitants au km2. Le tableau ci-dessous donne les détails sur l'évolution démographique jusqu'en 2004.

Populations et densités des communes du district de Mont-Amba,,
Communes Superficie en km² Population en 1967 Densité en km² en 1967 Population en 1984 Population en 2004 Densité au km² en 2004 Nombre de quartiers
Mont-Ngafula 358,92 2 040 (partiel) 5,7 52 820 261 004 727 16
Lemba 23,70 37 480 1581 159775 349 838 14 761 15
Kisenso 16,60 26 320 1 586 117 774 386 151 17
Limete 67,70 28 270 418 128 197 375 726 5 549 14
Matete 4,88 42 220 8 665 104902 268 781 55 078 13
Ngaba 4,0 17 810 4 453 74 447 180 650 45 162 6
  1. http://www.bbc.co.uk/weather/world/city_guides/results.shtml?tt=TT000770 BBC Weather
  2. Matthieu Kayembe Wa Kayembe, Mathieu De Maeyer et Eléonore Wolff, Cartographie de la croissance urbaine de Kinshasa (R.D. Congo) entre 1995 et 2005 par télédétection satellitaire à haute résolution, Belgeo, 3-4 | 2009, mis en ligne le , paragraphe 6
  3. Kinshasa Province, AfDevInfo
  4. NZUZI Francis. op.cit
  5. RD Congo, Ministère du Plan (2005) : Monographie de la ville de Kinshasa, 175 p.
  6. a b et c https://www.citypopulation.de/en/drcongo/kinshasa/admin/>
  7. RD Congo, Ministère du Plan (2004) : Monographie de la ville de Kinshasa, 175 p.
  8. RD Congo, Ministère du Plan (2005) op.cit.
  9. https://www.citypopulation.de/en/drcongo/kinshasa/admin/
  10. RD Congo, Ministère du Plan (2005)op.cit.
  11. https://www.citypopulation.de/en/drcongo/kinshasa/admin

Culture

Il y a beaucoup d'artistes à Kinshasa. La peinture et la sculpture y sont très vivantes, l'Académie des beaux-arts, le Marché des valeurs sont les lieux privilégiés de l'expression de l'art. Les sapeurs sont aussi très présents. La danse est très appréciée dans la ville. Parmi les styles de danse les plus appréciés, il y a la rumba, bien évidemment, les nombreuses danses traditionnelles (propres à chaque tribu), et quelques autres. Par exemple, Faustin Linyekula a créé en 2001 les Studios Kabako, un lieu de création et de représentation de danse contemporaine.

La ville n'est pas non plus en manque de chanteurs et de musiciens. On peut citer par exemple Papa Wemba, Koffi Olomide, Ferre Gola ou Fally Ipupa, pour les chanteurs ; l'Orchestre symphonique kimbanguiste, premier orchestre noir de musique classique en Afrique centrale, fondé en 1994 par Armand Diangienda, pour les musiciens.

Musées

Il y a le Musée national de la république démocratique du Congo, le Musée national de Kinshasa, le Musée de la préhistoire de Kinshasa et le Palais de Marbre. Il y a aussi plusieurs galeries d'art ainsi qu'une école, l'Académie des Beaux-arts de Kinshasa, qui proposent des expositions temporaires de qualité.

  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) de l'Orchestre symphonique kimbanguiste.
  2. Clarisse Sana Mabiala, «  », sur L'Observateur.cd, (consulté le ).

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Kinshasa dans la littérature

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1 localité dans Kinshasa

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