Lorraine

Lorraine : descriptif

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Lorraine

La Lorraine (en allemand : Lothringen) est une région historique et culturelle de l'est de la France à la frontière avec la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne

Elle est constituée des départements de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges

Son nom est hérité de Lothaire II de Lotharingie et ses habitants sont appelés les Lorrains. De 1956 à 2015, la région Lorraine était aussi une région administrative française qui a fusionné le 1er janvier 2016 avec les régions d'Alsace et de Champagne-Ardenne pour former la région Grand Est

De 1974 à 2015, la capitale régionale était Metz. La région comptait 2 327 143 habitants au 1er janvier 2023, répartis dans 2 337 communes. La superficie de la Lorraine est de 23 547 km2, chaque département ayant approximativement la même superficie (environ 6 000 km2)

Son point culminant est le Hohneck à 1 364 mètres ; son point le plus bas est à 115 mètres d'altitude au niveau de la rivière Saulx. Son territoire correspond à peu près à celui de l'ancien Gouvernement de Lorraine-et-Barrois, augmenté de celui dit des trois évêchés (Metz-Toul-Verdun), incorporé antérieurement au Royaume, entités administratives supprimées en 1790

Par la suite, c'est au XIXe siècle que la Lorraine contemporaine est définie, en tant que territoire formant quatre départements. La région a été formée entre autres à partir des anciens duchés de Lorraine et de Bar ; des Trois-Évêchés de Metz, de Toul et de Verdun ; des comtés de Vaudémont, de Dabo et de Créhange ; des principautés de Salm et de Commercy et de la partie sud du duché de Luxembourg

Le comté de Sarrewerden, d'abord rattaché aux districts de la Moselle et de la Meurthe, a finalement été attribué au département du Bas-Rhin sous le nom d'Alsace Bossue (pour différencier ce petit territoire du plateau lorrain du reste de l'Alsace historique étant constitué essentiellement de plaines et du massif des Vosges) en novembre 1793 car sa population était en majorité protestante. La Lorraine culturelle s'étend également en Belgique, avec la Lorraine belge, composée de la Gaume (patois : gaumais) et du pays d'Arlon (patois : arlonais). L'histoire de la Lorraine est liée de très près a celle de sa voisine l'Alsace, toutes deux partagent une histoire commune et une influence franco-germanique forte

Les deux régions ont appartenu au Saint-Empire romain germanique durant près de huit siècles.

Géographie

Occupation des sols.

La Lorraine est la seule région française à partager ses frontières avec trois autres pays : la Belgique (Région wallonne), le Luxembourg et l'Allemagne (länder de la Sarre et de Rhénanie-Palatinat). Elle fait partie de la région administrative du Grand Est.

Cette situation est un atout stratégique pour cette région située de ce fait à proximité du centre de la mégalopole européenne, cette conurbation qui traverse l'Europe du Lancashire (Angleterre) à la Toscane (Italie), en passant par le couloir rhénan. Cet avantage n'a pas toujours été exploité : comme le notait François Reitel, « La France a conscience de n'avoir qu'une fenêtre ouverte sur les pays allemands, l'Alsace rhénane ».

Son code ISO 3166-2 est FR-M.

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Localisation de la ville
Metz
Localisation de la ville
Nancy
Localisation de la ville
Bar-le-Duc
Localisation de la ville
Épinal

Géologie

Géologie de la Lorraine.
  • Alluvions récentes
  • Alluvions anciennes
  • Crétacé
  • Jurassique supérieur
  • Jurassique moyen
  • Jurassique inférieur
  • Trias supérieur
  • Trias moyen
  • Trias inférieur
  • Granites hercyniens
  • Paléozoïque et antérieur
Erbsenfelsen de profil (Moselle).

La Lorraine est formée de plusieurs entités géologiques :

  • Le massif des Vosges date dans sa partie Sud de l'ère primaire : il s'agit d'une partie des plissements hercyniens qui est relevée au moment de la formation des Alpes. Le massif des Vosges du Nord est au contraire constitué d'un monoclinal incliné vers le nord-est et formé essentiellement de grès du Buntsandstein (grès bigarré datant de 245 à 230 millions d'années). L'érosion dégage le rocher de l'Erbsenfelsen. Les Vosges du Nord connaissent également les effets de l'orogénèse alpine qui fracture le grès, créant de nombreuses failles, ainsi que de l'action de l'érosion fluviale qui entaille le monoclinal et formé des vallées profondes. Les Vosges constituent la bordure Est de la région, séparant naturellement la Lorraine de l'Alsace.
  • Le plateau lorrain qui constitue pratiquement le reste de la région. Il est dans son ensemble rattaché au bassin parisien dont il forme la partie orientale. Sa formation géologique remonte à plus de 250 millions d'années. Il est entrecoupé de lignes de côtes successives : l'Argonne, les côtes de Meuse et les côtes de Moselle.
  • Au nord-est la boutonnière du Warndt formée également de grès du Buntsandstein, est creusée dans un anticlinal et rend accessibles les couches de charbon : elle correspond à peu près aux limites du bassin houiller lorrain.

Au nord de la région sont situés le bassin houiller lorrain et le bassin ferrifère lorrain. Ils ne sont plus exploités, de même que les gisements de charbon de Sarre (la mine d'Ensdorf a été fermée en 2012). De Sarralbe jusque dans le Lunévillois se trouvent les gisements de sel.

Au sud, on trouve également des sous-sols constitués de bans de grès (roches sédimentaires de l'ère primaire) : forêt de Darney, vallée de l'Ourche. Un gisement de lignite du Keuper se situe près de Vittel. Les lagunes sursalées du Keuper conduisent à la précipitation du sel gemme, que l'on rencontre à Varangéville et Château-Salins.

Des dents de mammifères ont été trouvées à Saint-Nicolas-de-Port. Elles figurent parmi les plus vieux restes de mammifères connus au monde.

Hydrographie

Le réseau hydrographique lorrain est essentiellement tributaire de la mer du Nord, s'articulant autour de la Moselle et de ses affluents, Madon, Meurthe, Seille, Sarre, et de la Meuse. La Saône et ses affluents (Gras, Ourche, Côney) font exception (bassin rhodanien), ainsi qu'un peu moins de la moitié ouest du département de la Meuse qui fait partie du bassin hydrographique de la Seine (Aire, Ornain, Saulx…)

Les lacs naturels les plus importants sont le lac de Gérardmer, le lac de Longemer, le lac de Retournemer et le lac des Corbeaux. Ils sont moins étendus que les trois retenues utilitaires, le réservoir de Bouzey, le lac de Madine et le lac de Pierre-Percée (appelé également lac du Vieux Pré).

Deux vallées principales traversent la région du sud au nord : celle de la Moselle et celle de la Meuse.

Climat

Le versant ouest du Hohneck est le point culminant de la Lorraine.

Le climat lorrain est qualifié d'océanique dégradé à influence continentale sur sa partie ouest, et de plus en plus continentalisé à mesure que l'on avance vers l'est avec une influence montagnarde à l'extrême Est sur le Massif des Vosges. Les saisons sont contrastées et bien marquées mais, en fonction des vents dominants, peuvent se succéder du jour au lendemain des périodes de précipitations (influence océanique) ou de forte amplitude thermique (influence continentale).

Par exemple pour la ville de Nancy : la température moyenne au mois de janvier est de 1,2 Nice : 7,6 Brest : 6,3 °C) tandis qu'elle atteint 18,3 °C en juillet (Nice : 22,9 °C, Brest : 16,2 °C).
Les précipitations sont dans la moyenne nationale : 740 mm/an sur 163 jours, Nice : 767 mm en 88 jours, Brest : 1 178 mm en 211 jours).

Le massif des Vosges est beaucoup plus frais et plus humide (1 780 Gérardmer), ce qui provoque un fort enneigement en hiver. Il arrive régulièrement que cet enneigement s'étende à toute la région pendant une période plus ou moins longue de l'hiver. La partie alsacienne du Massif des Vosges est concernée par le même climat, alors que la plaine bénéficie d'un très fort effet de foehn, ce qui la rend beaucoup plus sèche et chaude,.

La Lorraine est globalement une région fraîche du nord-est de la France. L'ensoleillement est légèrement plus important au sud qu'au nord : Metz (Nord Lorraine) totalise 1 640 Nancy (Centre Lorraine) 1 652 Épinal (Sud Lorraine) 1 734 plaine d'Alsace est beaucoup plus saisissant en beaucoup moins de kilomètres, cela étant principalement dû à un fort effet de foehn et à la perte brutale d'altitude.

Le réchauffement climatique global, confirmé à l’échelon régional, a permis de constater que la température mesurée a augmenté de 1,2 .

Faune et flore

La côte de Meuse vue depuis la côte Saint-Germain (butte-témoin)

Avec 840 000 régions les plus boisées de France métropolitaine.

Elle compte 42 % de forêts des collectivités (361 200 

Le département des Vosges est le troisième département français le plus boisé après les Landes et le Var avec un taux de 48 %. La Meuse 36 % ; la Meurthe-et-Moselle 31 % ; la Moselle 28 % (source IFN).

Certaines forêts comme la forêt de Darney sont réputées nationalement pour la qualité de leurs chênes et de leurs hêtres.

Peut-être pour partie à cause de la Première Guerre mondiale, et pour des raisons pédogéologiques, c'est aussi la région où le sol est en France métropolitaine le plus riche en ADN selon l'inventaire national de la biodiversité microbienne des sols.

L'Office des données naturalistes du Grand Est (ODONAT Grand Est) s'est donné pour objectif de recenser la biodiversité de la région.

Régions naturelles de la Lorraine
  • Argonne
  • Barrois
  • Champagne humide et Perthois
  • Côtes de Moselle
  • Ornois
  • Pays de Bitche
  • Pays Haut
  • Pays messin
  • Pays des étangs
  • Pays de Nied
  • Pays de Sierck
  • Pays thionvillois
  • Plaine sous-vosgienne
  • Plateau lorrain
  • Saintois
  • Saulnois
  • Steinart
  • Toulois
  • Vasgovie
  • Verdunois
  • Vermois
  • Vôge et collines sous-vosgiennes ouest
  • Vosges cristallines
  • Vosges du Nord
  • Basses Vosges gréseuses
  • Hautes Vosges gréseuses
  • Warndt
  • Woëvre

Cette variété fait sa richesse : forêts de plaine ou forêts de montagne, pelouses sèches, lacs et zones humides sont des écosystèmes qui additionnent leurs richesses.

D'autre part, entre 1995 et 2010, plusieurs pays administratifs se sont créés au sein de la région, qui étaient au nombre de 15 en janvier 2014,.

Plateaux calcaires
  • Barrois (de Bar-le-Duc), côtes et collines de Meuse, Haye et Pays-Haut.
Faune
Le loup gris, de retour en Lorraine depuis 2011.
Le lynx, animal réintroduit en 1983 en Lorraine.

Les forêts de plaine abritent des cerfs, des chevreuils et des sangliers, parfois en trop grand nombre. Le milieu agricole voit une plus petite faune : lièvres, renards, perdrix, corbeaux… et les villages accueillent des hirondelles et des martinets.

Les étangs de Moselle et de Meuse sont un lieu de passage pour les animaux migrateurs et le refuge de nombreuses espèces : canards, hérons, cincles, crapauds, le cormoran. Le castor a été réintroduit en 1983.

La montagne vosgienne est traditionnellement associée au grand Tétras, menacé par les activités humaines. On y rencontre aussi des cervidés et des sangliers. Le chamois, introduit en 1956, a conquis les chaumes des Vosges alors que le lynx boréal, réintroduit en 1983, reste discret. Pouvant mesurer jusqu'à 75 garrot, le lynx boréal est la plus grande espèce de lynx.

Le loup gris avait disparu de la région au début du 1994 un loup a été abattu dans les Vosges, il s'agissait vraisemblablement d'un loup apprivoisé, abandonné par la suite. Le loup est toutefois revenu naturellement dans le canton du Jura en Suisse, il y est présent depuis 2004 et a été aperçu à plusieurs reprises aux alentours de Montavon et de Coeuve à quelques kilomètres de la frontière alsacienne. On s'attendait ainsi à une confirmation rapide de sa réapparition naturelle dans le Jura alsacien et les forêts sundgauviennes, ce qui devait ouvrir la possibilité de son retour ultérieur dans le massif vosgien. Il fallut attendre sept ans pour que le loup fasse officiellement son retour dans les Vosges, le , dans le secteur du Ventron et du col du Bonhomme. Le suivi hivernal 2011-2012 a confirmé l'existence de la Zone de Présence Permanente des Hautes-Vosges s'étendant sur les départements du Haut-Rhin, des Vosges et de la Haute-Saône.

  1. François Reitel, La Lorraine, Paris, PUF, détail de l’édition] (ISBN ), p. 18
  2. Loïc Duchamp, Les complexes tourbeux acides du Parc naturel régional des Vosges du Nord, Coll. « Tourbières », Ann. Sci. Rés. Bios. Trans. Vosges du Nord-Pfälzerwald no 15, 2009-2010, pages 14-27.
  3. Erbsenfelsen sur lieux-insolites.fr
  4. Dernière remonte dans les mines de Sarre, le républicain lorrain, 27 juin 2012
  5. Jean-Claude Gall, Alsace, des fossiles et des hommes (une histoire géologique de la plaine rhénane et du massif vosgien) Edition La nuée bleue 2005 (ISBN )
  6. mammifères sur pourlascience.fr
  7. «  », sur avuxon.fr (consulté le )
  8. «  », sur epinal.com (consulté le )
  9. Schéma régional « Climat-air-énergie » uelles conséquences pour la Lorraine
  10. a et b Directive régionale d’aménagement de la Lorraine, ONF, mai 2006.
  11. Inventaire et cartographie nationale de la biodiversité microbienne des sols INRA, consulté le 13 juin 2010.
  12. a et b Pays sur cpl.asso.fr
  13. Le loup aux portes du Sundgau - Article de Loup.org
  14. Thomas Pfeiffer, Alsace, le retour du loup : un siècle après son éradication il revient, faut-il en avoir peur ?, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 189 ISBN )
  15. Site conjoint ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement et du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire - Suivi des populations de loups - Bilan du suivi hivernal 2011-2012


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Toponymie

Étymologie

D'abord Lotharii regnum « royaume de Lothaire », terme devenu au .

La Lorraine tient son nom de son premier roi : , (Lothar en allemand ; Lotharius en latin).

Ce qui a donné Loth(a)r+ingen en allemand, et Lotharing+ia en latin. C'est ce même « Lotharingen » qui a, au fil du temps, donné l'actuel « Lorraine » en français.

Le terme Lotharingie, plus proche de l'orthographe originelle, est utilisé en français pour désigner la Lorraine primitive.

Anciennes mentions

Attestée sous les formes ducem Lothoringiae (1187) ; de Lorenne, de Lorainne (1214) ; Loheregne (1230) ; de Lohereigne (1250) ; de Lohorranne (1259) ; de Loyierengne (1267) ; Lorraine après 1302.

  1. a b c d et e Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2
  2. a b et c Touring-Club de France, Sites et monuments, Volume 5, 1905.
  3. Gérard Giuliato, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, janvier 1992
  4. leveto, «  », (consulté le )


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Étymologie

D'abord Lotharii regnum « royaume de Lothaire », terme devenu au .

La Lorraine tient son nom de son premier roi : , (Lothar en allemand ; Lotharius en latin).

Ce qui a donné Loth(a)r+ingen en allemand, et Lotharing+ia en latin. C'est ce même « Lotharingen » qui a, au fil du temps, donné l'actuel « Lorraine » en français.

Le terme Lotharingie, plus proche de l'orthographe originelle, est utilisé en français pour désigner la Lorraine primitive.

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  2. a b et c Touring-Club de France, Sites et monuments, Volume 5, 1905.


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Histoire

An mil, carte de la Lorraine dans l'Empire romain germanique : Oberlothringen, Haute-Lotharingie ou Lorraine ; Niederlothringen, Basse-Lotharingie ou Lothier.
Première carte connue de la Lorraine et du Westrich (vers 1508). Le nord est en bas.

De l'âge du fer à la Lotharingie

Durant l'âge du fer, l'actuelle Lorraine est occupée par les Trévires au nord, les Médiomatriques dans la Basse-Moselle, les Leuques dans la Haute-Moselle, les Lingons à l'extrême sud-ouest et les Séquanes à l'extrême sud-est.

C'est ensuite l'un des foyers d'apparition des Celtes (Civilisation de Hallstatt) dont on retrouve de nombreux sites archéologiques (Camp celtique de la Bure, Colline de Sion…)

Lors de la conquête romaine de la Gaule, la Lorraine est incluse dans la Gaule belgique. Lors de la paix gallo-romaine les principales cités sont : Metz (Divodurum Mediomatricorum), Verdun (Verodunum), Toul (Tullum Leucorum). Après le déferlement des Huns d'Attila, les Francs conquièrent la Gaule belgique. Ils créent en particulier un royaume, l'Austrasie, dont les capitales seront Metz et Reims. Ce royaume est apparu en 511 à la mort de Clovis, lorsque le territoire de celui-ci a été partagé entre ses fils. Cependant, le nom d'Austrasie n'est mentionné pour la première fois que pendant le règne de  ; il fut d'abord désigné comme royaume de Reims, puis royaume de Metz, du nom de ses capitales.

La Lorraine telle que nous la connaissons aujourd'hui est un vestige du royaume créé par le Traité de Prüm (855) pour le Carolingien , la Lotharingie, alors que ses frères recevaient les royaumes d'Italie et de Provence.

Terre du Saint-Empire romain germanique

En 880, la Lotharingie est intégrée à la Francie orientale, royaume le plus important et noyau du futur Saint-Empire romain germanique (fondé en 962 par Otton Haute-Lotharingie s'étend autour du bassin de la Moselle dont les villes épiscopales que sont Metz et Toul et sur la Meuse Verdun, héritières des privilèges carolingiens, s’octroient rapidement une indépendance de fait. L'autorité ducale se retrouve en conséquence à la tête de vastes possessions sans véritable ville importante. Rapidement les ducs successifs de Lorraine établissent un château au centre de leurs possessions, autour duquel un bourg, puis enfin une cité, Nancy devient la capitale politique et administrative du duché. Tout en étant très liés, les sorts des Trois-Évêchés de Toul, Metz et Verdun, et celui des duchés de Lorraine et de Bar sont relativement différents.

État membre du Saint-Empire romain germanique, la Lorraine est au contact direct du royaume de France aussi bien que des territoires germaniques et une sorte de frontière linguistique partage le duché de Lorraine entre son domaine roman et son domaine germanique. Elle bénéficie ainsi d'une double influence culturelle.

Au fil des siècles, le royaume de France n'a de cesse de prendre le contrôle des territoires lorrains. En 1301 le comte de Bar est contraint de prêter hommage au souverain français pour la rive gauche de la Meuse. Le comté de Bar, comme celui de Luxembourg, est élevé au rang de duché en 1354 par l'empereur du Saint-Empire, lequel promulgue deux ans plus tard à Metz la Bulle d'or qui réglemente jusqu'en 1806 les modalités de l'élection de ses successeurs à la tête du Saint-Empire romain germanique.

En 1420, de Lorraine marie sa fille et héritière de Lorraine à l'héritier du duché de Bar, son voisin et ennemi, un prince français d'Anjou et consacre ainsi la paix entre les deux duchés. Le traité de Foug stipule que les deux duchés seront désormais gouvernés par le même souverain mais conserveront leurs droits, coutumes et indépendance respectives. Quelques années plus tard, Charles II reçoit à Nancy une jeune fille qui souhaite « bouter les Anglais hors de France », Jeanne d'Arc, qui lui conseille de renvoyer sa maîtresse et de reprendre son épouse légitime. De septembre 1444 à avril 1445, le roi de France Charles VII réside à Nancy en raison de son expédition contre Metz.

de Lorraine, duc de 1473 à 1508, reste dans l'histoire comme celui qui a préservé l'indépendance des duchés. Enclavée dans les territoires du duc de Bourgogne, la Lorraine est le maillon manquant de la continuité territoriale entre Bourgogne et Flandres. Elle est envahie par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1475 et vaillamment défendue par le duc René II. Charles le Téméraire trouve la mort et la défaite lors de la bataille de Nancy le . C'est la fin de l'État bourguignon, laquelle profite surtout au roi de France, , et l'un des événements qui clôt le Moyen Âge.

Entre Saint-Empire et royaume de France

Charles III, duc de 1545 à 1608

Au France-Bourgogne succède la rivalité France-Autriche. Antoine de Lorraine, duc de 1508 à 1544, cherche à conserver la neutralité de ses duchés et de bonnes relations avec ses voisins. Son frère François de Guise combat pour la France tandis que son fils, le futur François Ier de Lorraine, filleul du roi de France François Ier, épouse une nièce de l'empereur Charles Quint. Peu avant sa mort, par le traité de Nuremberg (1542), Nicolas de Lorraine obtient que la Lorraine soit déclarée « État libre et non incorporable » par l'empereur du Saint-Empire. Son successeur François Ier de Lorraine meurt après 363 jours de règne. Il laisse un fils de deux ans, le futur Charles III de Lorraine, et la régence est partagée entre sa veuve Christine de Danemark, favorable à l'empereur et son frère, le prélat Nicolas de Mercoeur dit Nicolas de Lorraine, francophile.

En 1552, après avoir passé un accord avec les protestants allemands, le roi de France Henri II, au cours de son « voyage d'Allemagne », annexe successivement les évéchés de Metz, Toul et Verdun qui seront unies par l'histoire sous le vocable « les Trois-Évêchés ». À cette occasion, il séjourne à Nancy. Il donne la régence au seul Nicolas de Mercœur et soustrait l'éducation du futur duc Charles III de Lorraine à sa mère en emmenant celui-ci à Paris. Le jeune duc ne revient en Lorraine que sept ans plus tard, avec une épouse, Claude de France, fille cadette du roi de France Henri II, et règne jusqu'en 1608.

Le Henri II de Lorraine meurt en 1624 en laissant deux filles. D'abord promise au futur roi de France Louis XIII, l'aînée, Nicole de Lorraine, est finalement mariée à son cousin Charles de Lorraine-Vaudémont devenu Charles IV de Lorraine. Le testament du duc Henri II stipule que les époux régneront conjointement, Charles IV tenant son pouvoir de Nicole. Charles réussit cependant à évincer Nicole du pouvoir mais sa politique extérieure fantasque et son opposition ouverte à la France causent le malheur de ses États et de ses sujets.

Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar (1703).

Les Trois-Évêchés sont officiellement réunis à la France en 1648 par les traités de Westphalie qui mettent fin à la Guerre de Trente Ans, qui fut très durement vécue par la Lorraine qui y perdit les deux-tiers de sa population.

En 1661, Charles IV cède plusieurs localités à la France dans le cadre du Traité de Vincennes. Le duché est ensuite en partie occupé à plusieurs reprises par la France de et Louis XIV, au point que le fils de Charles IV, Charles V de Lorraine n'y réside jamais, mais il retrouve son indépendance (surveillée) par le Traité de Ryswick en 1697.

Le fils de Charles V, Léopold Ier de Lorraine, qui a lui aussi passé sa jeunesse en Autriche, entreprend alors de restaurer ses États. Il est celui qui fait construire le château-résidence de Lunéville. Estimé de tous, le duc Leopold Ier meurt en 1729, laissant le trône à son fils qui, lui aussi élevé à Vienne, épouse finalement Marie-Thérèse, l'héritière de l'empereur . La France ne saurait accepter que l'influence du Saint-Empire, qui possède alors l'actuelle Belgique et le Luxembourg, s'étende jusqu'à Bar-le-Duc.

En 1738 à l'issue de la guerre de succession de Pologne et du traité de Vienne (1738) l'empereur Charles VI obtient l'acceptation par la France de la Pragmatique sanction en échange des duchés de Lorraine et de Bar. Selon les termes de ce traité, les deux duchés qui appartiennent alors à de Lorraine (qui deviendra empereur en 1745) sont cédés par celui-ci à la France de Louis XV. Celui-ci en fait donation à titre viager à son beau-père, le roi déchu de Pologne, Stanislas Leszczynski, dont la fille Marie Lesczynska est mariée à , étant donc entendu que ces duchés reviendront à la France après le décès de Stanislas. Dans le même temps, compensation prévue par le traité de Vienne, après la mort en 1737 du dernier Médicis à la tête du Grand duché de Toscane, celle-ci revient au duc de Lorraine, François III, devenu l'empereur François Ier du Saint-Empire. Ce dernier était l'époux depuis 1736 de Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780), fille de l'empereur auquel il avait succédé. Une de leurs filles Marie-Antoinette d'Autriche allait épouser le roi de France Louis XVI en 1770, et être comme celui-ci, condamnée à mort et exécutée lors de la Révolution française.)

Stanislas Leszczynski, souverain imposé par la France.

Selon les termes de la donation par la France, Stanislas Leszczyński, homme affable, placé deux fois sur le trône de Pologne par des puissances étrangères et chassé deux fois par son rival de Saxe, abandonne immédiatement la réalité du pouvoir à un intendant nommé par la France. Il fait du Château de Lunéville sa résidence favorite et devient à Nancy un acteur important des Lumières. Il dote la ville de Nancy, qui a subi les destructions des guerres de Louis Place Royale conçue à la gloire de son gendre Louis Unesco. Il se distingue aussi par des initiatives sociales en avance sur son temps : écoles, hôpitaux et bibliothèques publiques, greniers collectifs, secours aux plus démunis, au point que l'on parle de lui comme de « Stanislas le Bienfaisant ». De son côté, l'intendant français Chaumont de La Galaizière remplace les administrateurs lorrains par des Français, impose la langue française dans les actes de justice (alors qu'une partie de la Lorraine était de langue germanique) et envoie les récalcitrants aux galères royales. En 1766, à la mort de Stanislas, la Lorraine est incorporée à la France.

Province française de l'Est

En 1769, l'université fondée en 1572 à Pont-à-Mousson est transférée à Nancy par édit royal de Louis nouvel évêché. La même année, Saint-Dié - où résidait le primat de Lorraine avant l'annexion - devient une ville épiscopale. Le premier évêque du diocèse de Saint-Dié est un des fils de l'intendant haï Chaumont de la Galaizière.

Carte de la région Lorraine avec ses quatre départements, montrant les États et provinces qui existaient sur son territoire au milieu du  siècle.
  • Duché de Lorraine
  • Duché de Bar
  • Les Trois-Évêchés (Metz, Verdun, Toul)
  • Champagne et Clermontois
  • Prévôté de Montmédy, partie du Luxembourg français
  • Duché de Carignan
  • Principauté de Salm
  • Comté de Dabo
  • Alsace
  • Franche-Comté
  • Comté de Créhange

En 1790, durant la Révolution, quatre départements sont créés : Meuse, Meurthe, Moselle et Vosges. À cette même époque, des députés lorrains demandent la création d'un département de « Lorraine allemande " entre autres pour que les citoyens germanophones n'aient pas à avoir affaire à une administration francophone, mais cette proposition est refusée. Les derniers territoires lorrains indépendants sont peu après rattachés à la France : Salm, Dabo et Créhange en 1793, Lixing en 1795, Hundling et Rouhling en 1797-98.

Puis l'histoire de la Lorraine se confond avec celle de la France jusqu'en 1871.

Entre Empire allemand et France

Redécoupage des frontières départementales lors de l'annexion.

En 1871, le traité de Francfort attribue à l'Empire allemand les territoires lorrains correspondant à une partie du département de la Moselle et du département de la Meurthe : géographiquement cela recouvre la Moselle actuelle, qui forme avec l'Alsace le Reichsland d'Alsace-Lorraine jusqu'en 1918. Le département des Vosges est amputé des cantons de Saales et Schirmeck (arrondissement de Saint-Dié), qui sont rattachés au Bas-Rhin. Les habitants des territoires annexés sont contraints de choisir entre la nationalité française ou allemande, avant le

La Première Guerre mondiale marque profondément la Lorraine qui voit ses habitants s'affronter sur son sol sous des uniformes ennemis.

La majorité des Mosellans, sujets loyaux de l’Empire allemand, se battent pour l'Empereur. Entre 1914 et 1918, si 18 000 Alsaciens et Mosellans s'engagent dans l'Armée française, 380 000 Alsaciens-Lorrains, soit plus de 95 % des conscrits, se battent pour l'Empire jusqu’à la fin de la guerre, souvent jusqu'à l'ultime sacrifice. Leurs tombes sont entretenues par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge. La bataille de Verdun, l'une des plus longues et les plus meurtrières, se déroule en 1916 dans la Meuse. Plusieurs villages, entièrement détruits par les combats, ne seront jamais reconstruits. Cette région dévastée, appelée zone rouge, comporte d'importants mémoriaux, dont le plus fameux est l'ossuaire de Douaumont. Le traité de Versailles de 1919 restitue l'Alsace-Lorraine à la France. Le droit local en Alsace et en Moselle, contenant notamment le régime concordataire abrogé en France en 1905 et le régime de sécurité sociale Bismarkien, est maintenu dans ces territoires après 1918.

Durant l'entre-deux-guerres, la Lorraine voit l'édification de la ligne Maginot, que les Allemands contourneront par la Belgique. La Moselle est de nouveau annexée en 1940. À partir d', cette annexion de fait permet à l'Allemagne nazie d'incorporer de force les jeunes Mosellans dans les armées du Troisième Reich.

La libération de la Lorraine se fait par étapes à partir du et se termine le . La première phase de la campagne de Lorraine, menée par la armée américaine, se termine par la victoire des Alliés dans les secteurs de Nancy, Lunéville, Épinal, Saint-Dié, Thionville, Sarrebourg et Metz, où les opérations durent trois mois. La seconde phase de la campagne, menée par la armée américaine, voit la libération des territoires mosellans encore occupés après . L'opération Undertone marque la fin des combats dans cette zone du front, permettant la libération de Forbach le , de Bitche le 16 mars, et de Sturzelbronn le .

Lorraine, région européenne

L'après-guerre se révèle une période prospère pour la région disposant de réserves de matières premières quasi intactes. De nombreux immigrants, principalement d'Italie et de Pologne, viennent s'y installer. Ceci a pour conséquence un accroissement de la population et fait progresser la Lorraine au rang de Trente Glorieuses, la Lorraine, comme d'autres régions industrielles qui ont fait la richesse nationale, est touchée par d'importantes restructurations.

Synthèse chronologique

  • Vers  : conquête de la région par Jules César.
  • Vers  : création de la province romaine de Gaule Belgique, dont la capitale est Durocortorum (Reims).
  • Vers 280 : saint Clément est le premier évêque de Divodurum (Metz).
  • Vers 297 : la Gaule Belgique est partagée en deux provinces : la Belgique Première, dont la capitale est Augusta Treverorum (Trèves), et la Belgique Seconde, dont la capitale est Durocortorum (Reims).
  • 309 : visite de Constantin au sanctuaire de Grand.
  • 366 : Jovin arrête les Alamans à Scarpone (Dieulouard).
  • 451 : destruction de Metz par les Huns.
  • 496 : date supposée de la bataille de Tolbiac (victoire des Francs sur les Alamans).
  • 511 : après la mort de Clovis, la région est englobée dans le royaume de Reims (ou royaume d’Austrasie), dont la capitale sera transférée à Metz en 566.
  • 612 : saint Arnoul, ancêtre des Carolingiens, est élu évêque de Metz.
  • 679 : Dagobert II, dernier roi mérovingien d’Austrasie, est assassiné au cours d’une partie de chasse en forêt de Woëvre, près de Stenay.
  • 749 : date approximative de la fondation de l’abbaye de Gorze par Chrodegang, évêque de Metz.
  • 843 : traité de Verdun aboutissant au partage de l’Empire carolingien : la Francie occidentale est attribuée à Charles le Chauve, la Francie orientale à Louis le Germanique et la Francie médiane à Lothaire.
  • 855 : après la mort de Lothaire, ses États sont partagés entre ses trois fils : Lothaire II reçoit la Lotharingie, avec Aix-la-Chapelle pour capitale.
  • 869 : après la mort de Lothaire II, Charles le Chauve se fait couronner roi de Lotharingie à Metz.
  • 870 : par le traité de Meersen, la Lotharingie est partagée entre Charles le Chauve et Louis le Germanique.
  • 880 : le traité de Ribemont attribue l’ensemble de la Lotharingie à Louis le Jeune, fils de Louis le Germanique.
  • 911 : la Lotharingie se rallie à Charles le Simple, roi de Francie occidentale, avant de retomber sous la domination germanique entre 923 et 925.
  • 959 : l’archevêque Brunon partage la Lotharingie en deux duchés : la Basse-Lotharingie (Basse-Lorraine ou Lothier, correspondant approximativement à la Belgique et aux Pays-Bas actuels) et la Haute-Lotharingie (Haute-Lorraine ou Mosellane, correspondant approximativement à la Lorraine actuelle). La séparation deviendra effective à la mort de Brunon en 965.
  • 977 : Frédéric (ou Ferry), comte de Bar, devient duc de Haute-Lotharingie.
  • 1033 : les deux duchés sont à nouveau réunis sous l’autorité de Gothelon (ou Gozelon), comte de Verdun (jusqu’en 1044).
  • 1038 : Louis de Scarpone devient le premier comte de Mousson et de Bar du fait de son mariage avec Sophie de Bar.
  • 1047 : l’empereur Henri III attribue la Haute-Lotharingie à Adalbert (ou Albert) d’Alsace, comte de Metz : celui-ci est considéré comme le premier duc de Lorraine ; son frère Gérard lui succédera en 1048 comme duc héréditaire.
  • 1049 : Bruno (ou Brunon) d’Eguisheim-Dabo, évêque de Toul, est élu pape sous le nom de Léon IX.
  • 1061 : première mention de Nancy.
  • 1301: traité de Bruges aboutissant à la formation du Barrois mouvant : les terres situées à l’ouest de la Meuse passent sous la suzeraineté du roi de France.
  • 1354 : le comté de Bar est érigé en duché au profit de Robert, comte de Mousson et de Bar, qui s’intitulera désormais marquis du Pont et duc de Bar.
  • 1429 : Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, autorise Jeanne d’Arc à se rendre à Chinon et lui fournit une escorte.
  • 1431 : René d’Anjou, duc de Bar, devient duc consort de Lorraine en tant qu’époux de la duchesse Isabelle (morte en 1453).
  • 1473 : René de Vaudémont, petit-fils de René d’Anjou, devient duc de Lorraine sous le nom de René II : il deviendra également duc de Bar à la mort de son grand-père en 1480.
  • 1475 : Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, se lance à la conquête de la Lorraine : il trouvera la mort au cours de la bataille de Nancy en 1477.
  • 1507 : impression de la première carte représentant l'Amérique à Saint-Dié.
  • 1525 : guerre des Rustauds : le duc Antoine de Lorraine écrase les paysans révoltés aux portes de Saverne.
  • 1552 : Henri II, roi de France, s’empare des trois évêchés de Toul, Metz et Verdun, qui seront officiellement rattachés à la France en 1648.
  • 1572 : création de l’université de Pont-à-Mousson.
  • 1633 : première occupation française de la Lorraine (jusqu’en 1661). Au cours de cette période, la France acquiert notamment Montmédy, Thionville, Sierck, Gorze, Sarrebourg et Phalsbourg.
  • 1670 : deuxième occupation française de la Lorraine (jusqu’en 1698).
  • 1683 : Jean Sobieski, roi de Pologne, et Charles V, duc de Lorraine, contraignent les Turcs à lever le siège de Vienne.
  • 1702 : troisième occupation française de la Lorraine (jusqu’en 1714).
  • 1704 : installation de la famille Wendel à Hayange.
  • 1729 : François III succède à son père Léopold comme duc de Lorraine et de Bar. Ayant épousé Marie-Thérèse de Habsbourg en 1736, il deviendra grand-duc de Toscane en 1737 et empereur germanique en 1745.
  • 1737 : Stanislas Leszczynski, ci-devant roi de Pologne et beau-père de Louis XV, devient duc de Lorraine et de Bar à titre viager.
  • 1751 : Senones devient la capitale de la principauté de Salm-Salm, qui sera réunie à la France et intégrée au département des Vosges en 1793.
    • Par un édit de juin, plusieurs bailliages sont supprimés et des nouveaux sont créés.
  • 1755 : inauguration de la place Royale (actuelle place Stanislas) à Nancy.
  • 1766 : après la mort accidentelle du roi Stanislas, les duchés de Lorraine et de Bar sont officiellement réunis à la France.
  • 1768 : l’université de Pont-à-Mousson est transférée à Nancy.
  • 1777 : création des évêchés de Nancy et de Saint-Dié.
  • 1790 : création des départements de la Meuse, de la Moselle, de la Meurthe et des Vosges. Massacre des soldats suisses révoltés à Nancy.
  • 1796 : fondation de l’imagerie Pellerin à Épinal.
  • 1858 : entrevue de Plombières entre Napoléon III et Cavour.
  • 1870 : guerre franco-allemande. Invasion de l’Alsace et de la Lorraine. Batailles de Gravelotte et de Saint-Privat. Capitulation de Metz.
  • 1871 : le traité de Francfort cède à l’Allemagne la majeure partie de l’Alsace et le nord-est de la Lorraine. Le département de Meurthe-et-Moselle se constitue à partir des fragments des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle laissés à la France.
  • 1875 : création du « comité des promenades » de Gérardmer, qui prendra le nom de « syndicat d’initiative » en 1919.
  • 1887 : l’arrestation du commissaire français Schnæbelé à Novéant-sur-Moselle provoque une vive tension diplomatique entre la France et l’Allemagne.
  • 1909 : exposition internationale de Nancy.
  • 1911 : l’Alsace-Lorraine allemande est dotée d’une constitution particulière.
  • 1914 : bataille du Grand Couronné. Prise de Saint-Mihiel par les Allemands.
  • 1916 : bataille de Verdun.
  • 1918 : libération du saillant de Saint-Mihiel par les Américains. Armistice de Rethondes. Entrée des troupes françaises à Metz.
  • 1919 : le traité de Versailles entérine le retour de l'Alsace-Lorraine (ou Alsace-Moselle) à la France.
  • 1930 : André Maginot, ministre français de la guerre, fait voter les crédits alloués à la fortification des frontières.
  • 1939 : évacuation des localités non protégées par la ligne Maginot.
  • 1940 : l’Alsace et la Moselle sont de nouveau annexées à l’Allemagne.
  • 1944 : libération de Metz.
  • 1945 : libération de Forbach.
  • 1964 : établissement de la préfecture de la région administrative à Metz. Inauguration du canal de la Moselle.
  • 2016 : fusion des régions administratives Alsace, Champagne-Ardenne, et Lorraine en une seule région administrative sous le nom de Grand Est, avec Strasbourg comme chef-lieu.
  1. Limites de la Province lingonnaise, Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres, t.2, Musée de Langres / 1862 (lire en ligne)
  2. Musée Lorrain, Nancy
  3. Grégoire de Tours, Histoires des Francs, livre V, 14.
  4. « Savez-vous pourquoi Nancy a été la capitale de la France pendant sept mois ? », L'Est républicain,‎ .
  5. Marot Pierre. L'expédition de Charles VII à Metz (1444-1445). Documents inédits. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1941, tome 102. pp. 109-155.
  6. Patrimoine mondial, places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy
  7. Lettres patentes du Roi, confirmatives de la bulle d'érection de l'évêché de Saint-Diez en Lorraine, données à Versailles au mois d'août, registrées en Parlement le , P. G. Simon, Paris, 1777
  8. Jean-Louis Masson, Histoire administrative de la Lorraine : des provinces aux départements et à la région, Lanore, 1982
  9.  », sur kiosque.limedia.fr, (consulté le )
  10. «  », sur kiosque.limedia.fr, (consulté le ).
  11. 1914-18 : La grande guerre sur memorial-alsace-moselle.com.
  12. Les conscrits sanglants, in Jacques Lorraine (pseudo. d'Edmond Huntzbuchler [1]) : Les Allemands en France, L'Alsace et la lorraine, Terre d'épreuve, éd. du Désert, Alger-Oran, 1945 (p. 277-294).
  13. , octobre 2011


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Culture

Du fait de sa position géographique et de son bilinguisme - on y parle le Lorrain roman et le francique lorrain - la Lorraine fut un lieu d'échanges privilégiés entre la culture romane puis française et les cultures germaniques. En effet, Augustin Calmet cite comme suit : « on remarque souvent dans les anciens monumens du pays, qu'on parlait allemand dans une grande partie de la Lorraine, et qu'on y distinguait le Roman pays ou l'on parlait français, ou Roman, de l'Allemagne, ou Tietsch, ou l'on parlait allemand ».

C'est ainsi que de nombreuses innovations ont fait leur entrée en Lorraine avant de se répandre dans le reste de la France (musique, gastronomie, etc.) ou inversement vers l'Allemagne et l'Europe centrale. Un des exemples peut être l'armoire lorraine, en France les armoires n'ont pas de rangements horizontaux en bas de l'armoire, en Allemagne, il y en a généralement un assez gros, en Lorraine, il y en a deux petits.

À l’époque mérovingienne la Lorraine a été un centre politique mais aussi un foyer culturel important. Ses nombreux monastères et leurs scriptoriums jouèrent un grand rôle dans la conservation du savoir et le développement des enluminures (École de Metz). La Lorraine, au cœur de l'empire fondé par Charlemagne fut également l'un des centres de la renaissance carolingienne avec des personnalités majeures comme Chrodegang qui introduisit entre autres le chant grégorien par l'intermédiaire des moines de l'abbaye de Gorze.

Le Moyen Âge fut également marqué par l'édification d'églises et de cathédrales audacieuses : à la période romane, la cathédrale de Verdun deviendra la source d'inspiration des cathédrales rhénanes, tandis qu'au Cathédrale de Toul, également héritière d'un plan carolingien, fera la synthèse des influences Françaises et Impériales. Quant à la cathédrale de Metz, elle devient l'un des fleurons du gothique avec son impressionnante élévation et son importante surface vitrée.

L'Europe se pacifie considérablement après la bataille de Nancy, en 1477, qui éradique la possibilité d'émergence d'un d'état puissant entre royaume de France et Saint-Empire. Cette période de paix est favorable à la création artistique, c'est à ce moment qu'apparait une première Renaissance Lorraine (Palais Ducal de Nancy...) dont l'âge d'or sera le règne du Duc de Lorraine avec la création de l'Université de Pont-à-Mousson ainsi que l'édification de la ville-neuve de Nancy, œuvre urbanistique étonnante puisqu'elle établi une nouvelle-ville à côté de la ville médiévale. La Renaissance Lorraine prendra fin avec la guerre de Trente Ans (1618).

Le rayonnement culturel lorrain à la Renaissance voit la reconnaissance d'artistes majeurs comme Ligier Richier pour la sculpture, Georges de La Tour en peinture, Jacques Callot pour la gravure. Après la guerre de Trente Ans, un nouvel âge d'or artistique eut également lieu à la période classique, avant d'être le berceau de courants culturels originaux dont le plus fameux est assurément l'art nouveau, porté en France par l'École de Nancy.

La Lorraine est également riche de nombreux artistes et musiciens professionnels. Ainsi la Région Lorraine célèbre chaque année une grande Fête de la Musique le 21 juin en invitant des musiciens de toute la Région ainsi que des facteurs d'instruments qui ont fait la valeur de la région (luthiers, facteurs d'orgues, etc.).

Depuis 2007, une Fête de l'Excellence est organisée tous les ans dans différents villages de Lorraine : à Bruley en 2007, à Marly en 2008 et à Gérardmer en 2009. La manifestation rassemble au cours d'un week-end les artisans régionaux en métiers d'art et gastronomie, qui viennent présenter leurs savoir-faire au grand public.

Emblèmes

Croix de Lorraine.
La flèche du palais ducal de Nancy.
  • La croix de Lorraine est l'emblème le plus connu de la région. Symbole de la France libre de De Gaulle, elle est initialement l'héritage de la dynastie des ducs d'Anjou qui furent rois de Hongrie (c'est aussi la croix de Hongrie), et par la suite ducs de Lorraine. Elle est apparue au cours de la bataille de Nancy (5 janvier 1477). Ses deux branches perpendiculaires symbolisent les deux bras du Christ (en bas, la plus longue) et l’inscription INRI (en haut, la plus courte). On dit que la croix de Lorraine a été choisie, à l'occasion de la Seconde Guerre mondiale, par Émile Muselier (en souvenir de son père lorrain) par opposition à la croix gammée des Nazis. Selon cette source, le général de Gaulle l'aurait choisie lui-même pour sa valeur hautement symbolique.
Blason de la Lorraine.
  • Le blason de la Lorraine est d'or, à la bande de gueules, chargée de trois alérions d'argent. À l'origine c'est celui de la maison d'Alsace, les comtes de Basse-Alsace portent de gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même et que ceux de Haute-Alsace portent de gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe, les ducs de Lorraine ont choisi d'or à la bande de gueules. En raison de leurs liens avec le Saint-Empire germanique et la maison de Hohenstaufen, ils placèrent des petites aiglettes sur la bande, qui finirent par être stylisées en alérions, un rare exemple d'armes parlantes par anagramme. Les trois oiseaux se présentent en brochette car les Ducs de Lorraine prétendent descendre de Godefroy de Bouillon. Godefroy, en croisade devant Jérusalem, transperce, dit-on, 3 pigeons d’un seul coup de flèche. Comme le pigeon n’est pas un symbole assez prestigieux, les Lorrains le remplacent par un aigle.
  • Le chardon lorrain est d'origine angevine. de Naples l'introduisit en Lorraine et il fut adopté par la suite. de Lorraine y ajouta la légende : « Ne toquès mi, je poins » (Ne me touche pas, je pique) qui devint : « Qui s'y frotte, s'y pique ».

La plupart de ces symboles sont représentés sur la flèche du palais ducal de Nancy (ci-dessus), notamment les célèbres Alérions du Blason, le tout étant surmonté de la couronne princière.

En 2010, une pièce de 10 Joaquin Jimenez, a été mise en circulation en Lorraine. Elle représente le drapeau armorié et la carte de la région. Elle a cours légal dans toute la France.

Gastronomie

Tarte aux mirabelles.
Bouteille de bière Grande blonde de Champigneulles ; sur le logo Champigneulles apparait une version stylisée du blason de la Lorraine.

Comme dans beaucoup de régions de France, la gastronomie tient une place importante. Réputée pour sa quiche lorraine, la Lorraine a également une cuisine riche en plats traditionnels.

La région propose des spécialités culinaires de haute réputation. La Moselle, le Bayonnais et le Xaintois sont connus pour leurs recettes à base de mirabelle (tarte, eau de vie, crème, liqueur…). La vallée de la Fensch a aussi sa spécialité, la wagotine. Nancy est réputée pour son boudin, ses macarons, ses bergamotes, ses florentines de sœurs et ses chocolats, mais est aussi la ville où furent inventés le baba au rhum et la bouchée à la reine, le Lunévillois pour le pâté lorrain et l'oriquette (brioche), le Toulois pour sa tarte aux pavots, Boulay-Moselle également pour ses macarons, Verdun pour ses dragées et ses chocolats, Saint-Mihiel pour ses rochers et ses croquets, Stenay pour ses biscuits Cochon, Metz pour sa tarte au me'gin, ses macarons Paris-Metz et ses chocolats, Commercy et Liverdun pour leurs madeleines, Bar-le-Duc pour sa confiture de groseilles épépinées, Rambervillers pour sa tête de veau, Vittel pour ses grenouilles, Saint-Dié pour son pain gallu, Remiremont pour ses nonettes de pain d'épice fourré et son Bras de Vénus, La Bresse pour ses confiseries et le miel de sapin des Vosges, la vallée de Clefey pour ses conottes, Le Val d'Ajol pour son andouille. La potée lorraine est un plat paysan à base de pommes de terre, de chou et de viande de porc provenant des milieux agricoles de la région.

Autres spécialités et produits du terroir : petit salé, choucroute lorraine, tourte lorraine, tarte aux oignons, pankoufes, kneppes, houds, fuseau lorrain, gros lorrain, gras-double lorrain, foie gras, perche à la Savigny, brochet à la lorraine, lapereau en gelée, cochon de lait en gelée, ragout d'anguilles à la meusienne, soupe de poissons, soupe à l'oignon, fricassée de volaille, échine de porc à la lorraine, vautes (crêpes), perle de lorraine (pâte de fruit), fraise de Woippy, myrtille des Vosges, groseille, rhubarbe, pommes, quetsches, fruits au sirop, géromé (fromage), brouère (fromage), cidre fermier, vins des côtes-de-Toul, des côtes-de-Moselle, des côtes-de-Meuse, eaux-de-vie de framboise, de poire, de quetsche, de cerise.

La Mirabelle de Lorraine détient une Indication géographique protégée (IGP).

La Lorraine est la troisième région brassicole de France après l'Alsace et le Nord-Pas-de-Calais. Au début du  siècle, la région comptait 356 brasseries. Aujourd'hui, la Brasserie de Champigneulles est la dernière grande brasserie lorraine encore en activité mais il existe de nombreuses brasseries artisanales (ou microbrasseries). La culture de la bière en Lorraine est toujours vivante grâce notamment à plusieurs musées : le Musée Européen de la Bière de Stenay dans la Meuse, le Musée français de la brasserie de Saint-Nicolas-de-Port en Meurthe-et-Moselle et l'Écomusée vosgien de la brasserie de Ville-sur-Illon dans les Vosges.

Sociétés savantes

  • Académie de Stanislas
  • Académie lorraine des sciences
  • Académie nationale de Metz
  • Société d'émulation du département des Vosges
  • Société d'histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain
  • Société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine
  • Société d'histoire naturelle de la Moselle
  • Société des Philathènes
  • Société philomatique vosgienne
  1. Augustin Calmet, Notice de la Lorraine qui comprend les duchés de Bar et de Luxembourg, (préface).
  2. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  3. Fête de l'Excellence à Marly en 2008
  4. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  5. «  », sur memorial-charlesdegaulle.fr (consulté le ).
  6.  » [« Un guide complet d'héraldique »], Londres, T. C. & E. C. Jack, (consulté le ) : « A curious form of the eagle is found in the alerion, which is represented without beak or legs. It is difficult to conjecture what may have been the origin of the bird in this debased form, unless its first beginnings may be taken as a result of the unthinking perpetuation of some crudely drawn example. Its best-known appearance is, of course, in the arms of Loraine; and as Planché has pointed out, this is as perfect an example of a canting anagram as can be met with in armory. », p. 240
  7. http://www.mirabelles-de-lorraine.fr/un-fruit/igp-et-qualite/
  8. Histoire de la bière en Lorraine, sur le site mylorraine.fr
  9. « Les Brasseurs de Lorraine à l'honneur », article La Semaine.fr du 1er novembre 2014.


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Lorraine dans la littérature

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1366 autres localités pour Quebec

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