La Baie

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La Baie : descriptif

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La Baie

La Baie (prononciation française : /la bɛ/, prononciation québécoise : /la be/) est un des trois arrondissements urbains de la ville de Saguenay, au Québec (Canada)

En 2020, cet arrondissement compte 18 761 habitants

Avant les réorganisations municipales québécoises de 2002, il était reconnu comme Ville de la Baie, une municipalité regroupant les secteurs Grande-Baie, Bagotville et Port-Alfred depuis 1976. Située sur les rives de la baie des Ha! Ha!, plus particulièrement aux embouchures de la rivière Ha! Ha! et de la rivière à Mars, La Baie fut le premier pôle colonisé de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean lorsque la Société des Vingt et un s’y est installée en 1838

La grande profondeur navigable de la baie des Ha! Ha!, même près de ses rives, a permis de développer rapidement les installations portuaires les plus importantes de la région à la suite de l’arrivée du chemin de fer en 1910. Les secteurs piliers du développement socio-économique de cet arrondissement sont l’exploitation forestière (depuis le XIXe siècle) et la transformation du bois en pâte à papier (depuis le XXe siècle)

À ces secteurs d'activité s’ajoute la production d’aluminium depuis le début des années 1980

À la suite de la fermeture, en 2004, de l’usine Abitibi-Consolidated, l'un des principaux employeurs de l'arrondissement, les élus de Saguenay ont décidé d'investir dans le potentiel touristique de La Baie en y construisant et opérant, depuis 2008, un port d’escale pour bateaux de croisière. C'est à La Baie qu'est situé l'aéroport et la base militaire de Bagotville, principal aéroport civil du Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’une des deux bases militaires du Canada à héberger, en permanence, les chasseurs CF-18 de la force tactique aérienne

La base militaire est actuellement le principal employeur de l'arrondissement.

Histoire

Exploration de la baie des Ha! Ha!

Monument des Vingt et un

Le territoire actuel de La Baie aurait été fréquenté par les tribus nomades de langue montagnaise du Saguenay. Les Chicoutimiens occupaient les rives de la rivière Saguenay bien avant l’arrivée des Européens. Cependant, contrairement à Chicoutimi qui constituait un point de rencontre important, la baie des Ha! Ha! était en retrait des portages vers le lac Saint-Jean et ne représentait pas un lieu très fréquenté par les premières nations et les premiers explorateurs de la région.

Bien que située hors de l'itinéraire de la traite des fourrures au  siècle, la baie des Ha! Ha! est toutefois fréquentée par des bateaux commerciaux de pêche de la Compagnie de la Baie d'Hudson aux embouchures des rivières Ha! Ha! (Wissuscoué) et à Mars (Vasigamenke).

En 1828, mandaté par la couronne, l'arpenteur J.-B. Proulx explore les pourtours de la baie et en décrit le relief et le potentiel forestier. La colonisation du territoire est pourtant impossible à cette époque puisque la Compagnie de la Baie d'Hudson possède l'exclusivité de l'exploitation des ressources du Domaine-du-Roy et ce, depuis 1821. Comme ce monopole n'expire qu'en 1842, ce sont les pressions des populations de Charlevoix, plus particulièrement de La Malbaie, qui permettent une ouverture précaire à la colonisation du Saguenay. À la suite de la parution, en 1829, d'un rapport démontrant la fertilité des sols de la région, une première pétition circule à La Malbaie pour permettre à des familles de s'installer au Saguenay. Le gouvernement refuse et ordonne d'autres explorations entre 1829 et 1836 visant à trouver un lien terrestre entre la baie des Ha! Ha! et Baie-Saint-Paul. Une seconde pétition est lancée en 1835, augmentant la pression sur le gouvernement et la Compagnie de la Baie d'Hudson qui cède finalement des droits de coupes à une société malbéenne, la Société des Vingt et un.

La goélette de la société quitte La Malbaie le et fait plusieurs escales sur les rives du Saguenay. Après avoir établi des campements temporaires aux Petites-Îles, près de Tadoussac, et à l'anse au Cheval, ils installent leur premier moulin à scier à l'anse Saint-Jean. Leur but est alors d'atteindre la baie des Ha! Ha! pour y établir une installation permanente.

Colonisation du Canton Bagot et genèse de Grande-Baie et Bagotville

William Price, le « roi du bois »

La Société des Vingt et un accoste dans l'actuel secteur Grande-Baie le . Après une exploration de la forêt et de son potentiel, les colons construisent une première écluse sur la rivière Ha! Ha! puis, jusqu'au mois d'octobre de la même année, érigent le premier moulin à scier, jetant les bases de ce qui deviendra le secteur Grande-Baie. Les premières familles arrivent durant l'automne et l'exploitation du pin gris et du pin blanc débute dès 1839. Conséquemment, le potentiel hydraulique des deux principaux cours d'eau, Ha! Ha! et Rivière-à-Mars, ainsi que ceux des différents affluents de la baie, est exploité pour le fonctionnement de plusieurs moulins. En tout, une dizaine de scieries sont gérées par la société. De son côté, Mars Simard, de Baie-Saint-Paul, établit un moulin à la Rivière-à-Mars et crée un second foyer de peuplement dans la baie : Bagotville. Les colons de Baie-Saint-Paul viennent s'y installer tandis que ceux de La Malbaie préfèrent Grande-Baie qui compte 110 habitants en 1839.

Dès 1841, la Société des Vingt et un connaît des difficultés financières causées par la perte de deux années de coupe à la suite de ruptures d'estacades en 1840 et 1841. Leur principal acheteur, William Price, un marchand de bois anglais, acquiert toutes les parts de la compagnie en 1842 et se porte acquéreur du moulin de Mars Simard en 1843. À cette époque, Price devient propriétaire de toutes les scieries du Bas-Saguenay.

La fin du bail d'exclusivité de la Compagnie de la Baie d'Hudson entraîne la colonisation légale du Saguenay. Le territoire se structure et l'on procède à l'arpentage du tout nouveau canton Bagot (en l'honneur de sir Charles Bagot) et au découpage du chef-lieu du nouveau comté et c'est l'arpenteur Jean-Baptiste Duberger qui est chargé de cette tâche. Il a également à tracer un chemin (qui deviendra le boulevard Saint-Jean-Baptiste et le boulevard Grande-Baie Nord) jusqu'à Chicoutimi durant l'été de 1842.

John Kane, premier maire du canton Bagot

D'un point de vue structurel, le canton de Bagot est unique puisqu'il est doté de deux pôles de peuplement : Bagot Village (Grande-Baie) et Bagot Town (Bagotville). John Kane, un agent des terres envoyé par le gouvernement pour percevoir les droits relatifs aux terres de la couronne devient le premier maire du canton en 1850. Le gouvernement du Canada-Uni forme le nouveau comté de Tadoussac et Chicoutimi en 1844.

La première école de la région est construite entre les rivières Ha! Ha! et Rivière-à-Mars pour desservir les deux foyers de peuplement de la baie. Le clergé ouvre les registres en 1842 à Grande-Baie et en 1845 à Bagotville. Les Oblats sont chargés de donner la mission au Saguenay ; ils arrivent à Grande-Baie le . L'année 1846 est marquée par un incendie qui détruit la majeure partie du canton. Les érections canoniques des deux paroisses de Saint-Alexis-de-Grande-Baie et Saint-Alphonse-de-Bagotville ont respectivement lieu en 1857 et 1861. En 1851, on compte 2 438 habitants autour de la baie des Ha! Ha! qui vivent principalement de l'exploitation forestière et de l'agriculture.

Entre-temps, Grande-Baie se dote d'un bureau de poste en 1855 et est proclamée municipalité en 1860. Le village de Bagotville est incorporé en 1876, Grande-Baie obtient ce statut en 1908. L'agriculture se développe réellement au cours des années 1850. Principalement axée sur la production céréalière, la cueillette du bleuet sera également une activité importante jusqu'à l'arrivée du train à Chambord au lac Saint-Jean en 1888.

Cette époque est aussi marquée par un ralentissement économique et une demande de moins en moins forte pour le bois d'œuvre saguenéen. En 1856, on compte pas moins de 26 petites scieries autour de la baie, en plus des deux principales sur la rivière Ha! Ha! et sur la Rivière-à-Mars. Le ralentissement des années 1870, provoque la fermeture ou la conversion de la production du pin à l'épinette pour de nombreux établissements. Malgré toutes ces difficultés dans l'exploitation forestière, l'industrie laitière se porte bien et le nombre de fromageries autour de la baie augmente jusqu'à en compter six en 1894.

Sur le plan des communications, c'est en 1870 qu'on assiste à l'ouverture du chemin Saint-Urbain, qui relie Grande-Baie à Baie-Saint-Paul. En 1880, une ligne télégraphique est installée entre les deux villes. La première jetée sur la baie des Ha! Ha! est construite à Bagotville en 1859. Le premier quai, trois ans plus tard dans le même secteur, sera acheté par le gouvernement canadien en 1876. Principalement desservies par la Canada Steamship Lines, les installations de Bagotville possèdent également un chantier de construction navale dès 1853.

Industrialisation : Port-Alfred et le développement accéléré de la fin du | ]

L'homme d'affaires et politicien, Julien-Édouard-Alfred Dubuc.

Arrivé à Chicoutimi en 1893, le train marque le début d'une nouvelle phase d'expansion économique pour le Saguenay. La Compagnie de Pulpe de Chicoutimi, fondée en 1898 par le journaliste Joseph-Dominique Guay et le banquier Julien-Édouard-Alfred Dubuc, devient rapidement trop importante pour les installations portuaires de Chicoutimi. Les dirigeants de la compagnie se tournent vers la baie des Ha! Ha! pour y construire un port d'expédition pour la pulpe. C'est pour assurer l'acheminement de la matière jusqu'au quai de Bagotville qu'est créé le chemin de fer de la baie des Ha! Ha!. Les travaux débutent en 1909 et le chemin de fer accueille le premier convoi le .

Certaines scieries connaissent des difficultés avant l'arrivée de la grande industrie dans la baie. Les scieries Price, les plus importantes, des rivières Ha! Ha! et à-Mars ferment leurs portes en 1904 et 1912 respectivement. D'autres secteurs de l'industrie forestière sont toutefois en plein essor. De 1902 à 1913, une usine d'écorçage du bois de pulpe est en activité à l'Anse-à-Benjamin par la compagnie Battle Island.

Plusieurs infrastructures municipales font leur apparition au cours des années 1910. Le premier réseau d'aqueduc de Bagotville est terminé au cours de l'année 1913. Ces travaux sont suivis par la première utilisation de macadam pour recouvrir la chaussée de quelques-unes des rues autour de l'église Saint-Alphonse de Bagotville. En 1915, le conseil municipal adopte un règlement favorisant l'implantation de l'éclairage électrique. La même année, la route 381 est ouverte aux automobiles.

La Ha! Ha! Bay Sulphite de la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi, Port-Alfred, 1918

La construction d'une usine de pâte chimique dans la baie des Ha! Ha!, un projet de la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi, prend forme au cours de l'année 1914. Les plans de la future usine sont dessinés et le directeur-gérant de la compagnie, J.-É.-A. Dubuc, se rend en Europe pour trouver des investisseurs. C'est en Angleterre qu'il les trouve, mais la situation précaire qu'a engendrée la Première Guerre mondiale repousse le financement à 1916. La Ha! Ha! Bay Sulphite Company Limited est fondée cette année-là dans le but de mettre sur pied une usine de pâte chimique dans la baie des Ha! Ha!. Deux centrales hydroélectriques sont construites, au cours de cette année sur la rivière Ha! Ha! pour répondre à la demande de l'usine. En 1917, deux terrains totalisant un peu plus de cinq kilomètres carrés sont achetés par la compagnie au village de Grande-Baie. L'usine de Port-Alfred, débutée le , est terminée le . Le 4 décembre de la même année, on érige la paroisse de Saint-Édouard de Port-Alfred juste avant d'émettre la demande de séparation des terrains de l'usine du village de Grande-Baie le 29 décembre.

La production débute à l'usine le . Quatre jours plus tard, le village de Port-Alfred est fondé. En 1918, le village de Bagotville se dote d'un corps de police. L'industrialisation, l'urbanisation et la construction d'une cinquantaine de maisons dans Port-Alfred font passer le jeune village au statut de première ville de la baie des Ha! Ha! le . Bagotville obtient ce statut le .

Depuis le début des années 1910, la population dans la baie a doublé pour s’établir à 6 600 habitants en 1921. À la même époque, le contexte économique de l’industrie des pâtes et papier connaît une crise de surproduction qui entraîne rapidement la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi vers la faillite et la liquidation de la Ha! Ha! Bay Sulfite Company le . Elle est remplacée par la Bay Sulfites Company Ltd qui est contrainte, elle aussi, à la liquidation au cours de l’année 1923.

Ancien Hôtel de Ville de Port-Alfred, construit durant la Grande Dépression

Le , la Port-Alfred Pulp and paper Corporation acquiert l’usine et entreprend de la convertir de la production de pâte de bois à celle de papier en 1925. Pratiquement à la même époque, les installations portuaires et ferroviaires de Port-Alfred sont achetées par l’Alcan, en 1926, à la suite de la liquidation de Compagnie de Pulpe de Chicoutimi. Les quais sont convertis pour recevoir la bauxite nécessaire à la nouvelle aluminerie d’Arvida.

Le développement de la communauté bairiveraine continue malgré les difficultés économiques de l’industrie papetière canadienne au cours de l’année 1928. La Canada Power and Paper Corporation devient propriétaire de l’usine de Port-Alfred qui suspend ses activités le . L’augmentation de la population crée des besoins pour de nouvelles institutions scolaires comme l’Académie des garçons de Bagotville et le Collège Saint-Édouard de Port-Alfred qui ouvrent leurs portes en 1927. La papetière de Port-Alfred reprend la production, le , après la création de la Consolidated Paper Corporation, la nouvelle propriétaire, depuis le . Les activités de l’usine sont suspendues une dernière fois de 1933 à 1934 avant de connaître 70 ans de stabilité. Toujours dans le domaine de l’industrie forestière, les Scieries Saguenay ouvrent leur usine de Bagotville en 1935.

C'est alors que la Grande Dépression entraîne des mesures favorisant la mise en chantier d’édifices publics comme les hôtels de ville de Port-Alfred et Bagotville. Durant cette période d'incertitude économique, plusieurs Bairiverains se tournent vers l’agriculture. Les caisses populaires font leur apparition à Grande-Baie en 1927, Port-Alfred en 1933 et Bagotville en 1936. En plus de la circulation maritime résultante des installations portuaires de l’Alcan à Port-Alfred, le quai de Bagotville devient, de 1930 à 1938, le terminus maritime pour la région du Saguenay de la Canada Steamship line.

Avec la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement canadien, en accord avec les Alliés, organise l’entraînement des pilotes et fonde plusieurs bases, dont celle de Bagotville en juin 1942. La base, en plus de la formation des nouveaux pilotes, est chargée de protéger l’aluminerie d’Arvida et les barrages de la région jusqu’en octobre 1944. Elle est dissoute en janvier 1945. L’aéroport civil de Bagotville est desservi à partir de 1945 par la Canadian Pacific Airline.

RCAF, Bagotville, 1942

De nouveaux services, comme les transports en commun, assurent dès 1946 des trajets entre les municipalités de la baie des Ha! Ha! à partir du terminus de Bagotville. Le journal La Voix de la Baie est publié dès 1948. L’expansion et le développement inégal des trois pôles urbains et des deux secteurs ruraux de la baie entraînent les premières fusions municipales en 1953. Le village de Grande-Baie est absorbé par Port-Alfred. À Bagotville, on érige la nouvelle paroisse Saint-Marc-de-Bagotville la même année. Une décennie plus tard, en 1967, on assiste à l’érection de la paroisse Notre-Dame-de-La-Baie à Port-Alfred. L’Hôpital de la baie des Ha! Ha! ouvre ses portes en 1970.

La Guerre froide entraîne la réouverture de la base militaire de Bagotville en juillet 1951. Quatre escadrilles de chasse y sont stationnées, la 413 et la 414 jusqu’en 1953, la 440 jusqu’en 1957 et la 432 jusqu’en 1961. Elles ont pour mission d’intercepter toute intrusion dans tout le nord-est du Canada (56). En 1962, le  escadron s’installe à Bagotville équipé de chasseurs CF-101 Voodoo. Il est chargé de la protection du NORAD. En 1958, Air Canada et Québec Air commencent à desservir l’aéroport de Bagotville.

La fusion des municipalités de la baie des Ha! Ha! devient de plus en plus pressante et constitue l’enjeu politique intermunicipal des années 1960. Les maires de Bagotville et Port-Alfred, Hervé Tremblay et Laurier Simard, s’opposent sur la question. C’est finalement le gouvernement du Québec qui force la fusion en 1974 avec la Loi concernant certaines municipalités de l’Outaouais et du Haut-Saguenay. Les lettres patentes sont émises le pour la fusion du .

Ville de la Baie (1976-2001)

Logo de l'ancienne Ville de La Baie

Ville de La Baie voit le jour le . Elle est le produit de la fusion des villes de Bagotville et Port-Alfred, du village de Grande-Baie et des municipalités de paroisse de Saint-Alexis et de Saint-Alphonse. Puisque la première élection municipale est prévue pour , un conseil municipal temporaire est établi ; les maires de chaque municipalité fusionnée siègent sur un comité administratif et la mairie est occupée successivement par les maires de Bagotville et Port-Alfred. À l'élection de 1977, c'est Laurier Simard, ancien maire de la ville de Port-Alfred, qui devient le premier magistrat de Ville de La Baie.

La construction de l'aluminerie de Grande-Baie est entreprise en 1977 et s'échelonne jusqu'en 1982. La compagnie Alcan débourse près d'un milliard de dollars pour cette nouvelle usine qui entre officiellement en opération le . En 1983, le parc national du Saguenay est créé pour rendre le fjord du Saguenay accessible aux touristes. La même année débutent les travaux de délocalisation du Port de Chicoutimi à Grande-Anse, sur la rivière Saguenay, en retrait de la baie des Ha! Ha!. Le Terminus maritime de Grande-Anse est inauguré officiellement en octobre 1986. La base militaire de Bagotville mets en opération ses premiers CF-18 en décembre 1984. Ils viennent remplacer les CF-101 Voodoo utilisés depuis les années 1960.

En 1988, alors que La Baie fête le La Fabuleuse Histoire d'un royaume. C'est également le 25 novembre de cette même année que le Québec, et plus particulièrement la région du Saguenay, est frappé par un séisme de 6,25 sur l'échelle de Richter.

La Pyramide des Ha! Ha!, monument commémorant le déluge du Saguenay de 1996
Déluge du Saguenay

Du 18 au , une dépression majeure apporte 260 Réserve faunique des Laurentides et la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les sols déjà saturés par un mois particulièrement pluvieux ne peuvent plus absorber le trop-plein d'eau des bassins hydrographique de la rivière Saguenay. Les bassins des rivières tributaires de la baie des Ha! Ha!, comme tous ceux des émissaires du Saguenay, voient leurs débits fortement augmentés par l'immense apport d'eau apporté par ces précipitations importantes. Dès la nuit du 18 au 19 juillet, les premiers signes de la catastrophe commencent à faire leur apparition ; des décrochements de falaises éventrent une maison unifamiliale à Grande-Baie et les égouts du secteur aux abords de la rivière Ha! Ha! commencent à refouler. Les débits des rivières Ha! Ha! et à-Mars deviennent rapidement dangereux et coupent les ponts qui enjambent ces deux cours d’eau. La situation est à son pire alors que le barrage du lac Ha! Ha! cède et lessive le centre du secteur Grande-Baie.

La Baie, et plus particulièrement le secteur Grande-Baie, est la municipalité la plus touchée par le Déluge du Saguenay. En tout, 50 millions de dollars ont été nécessaires pour rétablir les infrastructures publiques et 30 millions pour stabiliser les berges des rivières Ha! Ha! et à-Mars. Le système ferroviaire est fortement endommagé paralysant l'économie de la ville, interrompant l'approvisionnement en eau potable et coupant les voies d'accès à l'est de la Rivière-à-Mars ; isolant totalement les secteurs Port-Alfred et Grande-Baie puisque les voies d'accès au Bas-Saguenay sont également sectionnées.

La reconstruction du secteur Grande-Baie et la conversion d'une part de la superficie lessivée par les eaux en parc commémoratif connu sous le nom de parc des Ha! Ha! débutent dès 1997. La Pyramide des Ha! Ha! est érigée en 1998 et inaugurée officiellement en 2000.

Sur le plan économique, la compagnie Uniboard s'installe à La Baie en 1997 en y établissant l'usine Panneaux MDF La Baie inc. qui opère dans la fabrication de panneaux MDF à partir de résidus de bois. Dès 2001, il commence à être question d'une interruption de production à l'usine Abitibi-Consolidated de Port-Alfred ; à l'époque 89 postes sont suspendus.

À l'approche de 2002, l'administration de Ville de La Baie s'oppose au projet de fusions municipales imposées par le gouvernement du Québec suivant à la parution le , du Livre blanc intitulé La Réorganisation municipale : changer les façons de faire pour mieux servir les citoyens par le ministère des Affaires municipales et de la Métropole. En ne siégeant pas aux comités de transition vers la ville de Saguenay avec Laterrière, certains élus de La Baie protestent contre la fusion municipale imminente des villes du Saguenay. Malgré cela, les fusions sont adoptées et les élections municipales de la nouvelle ville de Saguenay du permettent d'élire les représentants de l'arrondissement.

Ville de Saguenay et l'histoire récente de l'arrondissement de La Baie

Logo de la Ville de Saguenay
Port d'escale du quai A.-Lepage en construction

La Baie est intégrée à la Ville de Saguenay le 1er janvier 2002.

Malgré tout ce qui a été proposé et a été mis en œuvre pour sa relance, l'usine Abitibi-Consolidated de Port-Alfred met temporairement fin à ses activités le dans le cadre d'une restructuration majeure. Elle annonce officiellement sa fermeture définitive le  ; 640 emplois sont perdus. Fort de son expérience avec la relance difficile et coûteuse de l'usine Gaspésia, le gouvernement du Québec se retire du dossier de Port-Alfred en 2005. L'usine est démolie au cours de l'année 2006.

Deux ans après les fusions, le gouvernement du Québec donne la chance, dès le , aux municipalités fusionnées de tenir des consultations publiques en vue de permettre les défusions de certaines d'entre elles dans un référendum le . Même si l'arrondissement de La Baie représente à cette époque le plus fort noyau anti-fusionniste de Saguenay, cette opposition est insuffisante ; à la fermeture des registres le , il manque 50 signatures sur les 1 502 signatures requises pour la tenue d'un référendum.

Depuis sa création en 2002, la Ville de Saguenay et l'organisme Promotion Saguenay, en entente avec le gouvernement du Québec, comptent sur la mise en valeur touristique de l'arrondissement de La Baie par le développement d'installations portuaires pour accueillir les bateaux de croisière. Bien que la possibilité d'aménagement du quai Powell de Port-Alfred, du port de Grande-Anse et l'utilisation de navettes soient envisagés, c'est le quai Algélias-Lepage du secteur Bagotville qui est choisi pour accueillir les installations afin de favoriser la durée de débarquement et la sécurité des passagers des bateaux. L'opposition au projet s'étant montrée trop faible en 2006, les travaux débutent en à la suite des audiences du BAPE. Le quai est prêt à recevoir les premiers bateaux en .

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Géographie

Dans la ville de Saguenay.

Territoire

Rive sud-est de la baie des Ha! Ha! (Grande-Baie)

Situé dans la partie est de la ville de Saguenay, La Baie est à la limite du Haut et du Bas-Saguenay. Entourant la baie des Ha! Ha!, l'arrondissement est délimité par la rivière Saguenay au nord, Saint-Félix-d'Otis à l'est, Ferland-et-Boilleau au sud-est, La Zec Mars-Moulin au sud, le secteur Laterrière au sud-ouest et l'arrondissement de Chicoutimi à l'ouest.

La Baie couvre 262 rivière Ha! Ha! et de la Rivière-à-Mars, et n'occupe qu'une mince partie de ce territoire qui entoure la baie et s’étend sur les plateaux environnants.

Conservant le relief abrupt du fjord du Saguenay, les altitudes s’élèvent rapidement à partir des rives de la baie. Cette augmentation est particulièrement marquée sur la rive nord-ouest. Située sur le cap des Écorceurs, à 200 mètres de la rive, la Croix du centenaire domine la baie à une altitude de 170 mètres. Sur la rive opposée, à un kilomètre de celle-ci, se trouve le mont Bélu, d'une altitude de 200 mètres. La périphérie du noyau urbain s’élève en une terrasse vers Chicoutimi et Laterrière et suivant la rivière Ha! Ha! et la Rivière-à-Mars jusqu’aux Laurentides. Ces plateaux à l’est et au sud-est de l’arrondissement sont assez plats pour permettre l’agriculture et l’installation de grandes infrastructures telles que l’aéroport de Bagotville et l’aluminerie Grande-Baie.

Les sols de l’arrondissement s’apparentent à ceux du reste du Saguenay quant à leur composition argileuse résultant de dépôts fluvio-glaciaires dans les ravins qui s’ouvrent sur la baie. L’arrondissement de La Baie présente 71 cicatrices d'anciens glissements de terrain dans son noyau urbain.

Rose des vents Rivière Saguenay
(Saint-Fulgence)
Rivière Saguenay
(Sainte-Rose-du-Nord)
Rose des vents
Chicoutimi
(Ville de Saguenay)
N Saint-Félix-d'Otis
O    La Baie    E
S
Laterrière
(Ville de Saguenay)
Zec Mars-Moulin
Réserve faunique des Laurentides
Ferland-et-Boilleau

Climat

La baie des Ha! Ha! et le cap des Écorceurs en hiver

La Baie, comme la plupart des villes longeant la rivière Saguenay et de l'est du lac Saint-Jean, est soumis à un climat continental humide plus doux que celui du plateau des Laurentides qui entoure la région. Avec une moyenne de température annuelle de 2,3 , la baie des Ha! Ha!, même si elle est située à la même latitude que des villes européennes plus chaudes comme Paris ou Vienne, possède un hiver long et froid et un été frais et court.

L'arrondissement reçoit en moyenne 660 millimètres de pluie et 340 centimètres de neige par année. Le mois de juillet est le plus pluvieux et le mois de février le plus sec. Le ciel y est couvert de 60 % à 65 % du temps et l'ensoleillement totalise en moyenne 1 720 heures par année.

L'épaisseur moyenne de la glace dans la baie des Ha! Ha! durant l'hiver est de 75 centimètres. Malgré cela, la rivière Saguenay est maintenue ouverte à la navigation par les brise-glaces jusqu'à Port-Alfred où l'on enregistre des marées qui peuvent atteindre six mètres.

Relevé météorologique de l'aéroport de Bagotville
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température moyenne (°C) −16 −14 −6 2 10 16 18 17 11 5 −3 −12 2
Record de froid (°C) −40,6 −43,3 −33,6 −24,4 −10,4 −2,2 0,9 0,8 −6,7 −12,2 −25,6 −39,5
Record de chaleur (°C) 15,2 13,6 25,2 30,4 34,4 36,3 38,4 36,1 33,3 28,3 22,9 14,4
Précipitations (mm) 61 51 58 61 85 89 123 97 97 79 75 75 951
dont pluie (mm) 6 6 16 35 82 89 123 97 97 69 35 8 661
dont neige (cm) 68 54 49 28 3 0 0 0 0 9 46 82 342
Record de pluie en 24 h (mm) 45,7 17 26,4 28,4 49 72,4 98,4 57 75,4 45 55,2 24,6
Record de neige en 24 h (cm) 39,6 33 38,9 27,9 19,3 6,9 0 0 4,1 27,3 30,8 44,5
Source : Environnement et Changement climatique Canada
  1. «  », Département des Sciences Appliquées de l'Université du Québec à Chicoutimi, (consulté le )
  2. «  », Encyclobec, (consulté le )
  3. «  », Musée du Fjord, (consulté le )
  4. «  », Environnement et Changement climatique Canada (consulté le )

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La Baie dans la littérature

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