Caraquet

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Caraquet : descriptif

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Caraquet

Caraquet (/ka.ʁa.kɛt/ ; en anglais : Caraquet ou Caraquette ; en micmac Kalaket ou Pkalge) est une ville située dans la commission de services régionaux de la Péninsule acadienne au nord-est du Nouveau-Brunswick, au Canada

Perchée sur un plateau au bord de la baie des Chaleurs, la ville s'étend sur environ 24 kilomètres d'ouest en est, lui ayant autrefois valu le surnom du « plus long village du monde ». Vraisemblablement fréquentée par les Micmacs, Caraquet est ensuite un poste de pêche à la morue des Bretons et des Normands, suivis par les Basques à partir de 1632

Le toponyme est mentionné pour la première fois à l'écrit en 1663, sous la forme Notre-Dame-de-la-Carraque

Gabriel Giraud est le premier habitant permanent vers 1731

En 1757, des réfugiés de la déportation des Acadiens menés par Alexis Landry s'y établissent, suivis par des corsaires et pêcheurs normands en 1761

La ville est désertée la même année à la suite du raid de Roderick MacKenzie

Après avoir trouvé refuge à Bonaventure et Miscou, plusieurs habitants reviennent à Caraquet

Les immigrants jersiais et britanniques développent ensuite l'industrie des pêches

L'endettement des pêcheurs et la réforme de l'éducation dégénèrent en émeutes durant l'affaire Louis Mailloux en 1875

L'ouverture de l'église Saint-Pierre-aux-Liens en 1860, du chemin de fer Caraquet & Gulf Shore en 1887 et du Collège Sacré-Cœur en 1899 contribuent à la prospérité de la ville

Caraquet est constituée en municipalité en 1961 pour permettre la construction de son hôpital

L'économie s'est quelque peu diversifiée depuis les années 1990, alors que le tourisme est un secteur florissant bien que la menace de la fermeture de l'hôpital et l'exode rural aient nui à la ville. Les principaux moteurs économiques de Caraquet sont les services, la pêche et le tourisme

La ville compte d'ailleurs un chantier naval et l'École des pêches du Nouveau-Brunswick, en plus d'être le siège d'UNI Coopération financière, la principale institution financière de la province. En 2023, la population de Caraquet était estimée à 7 893 habitants, pour la plupart des Acadiens francophones

Son titre de capitale de l'Acadie est sans signification administrative

En revanche, Caraquet est reconnue pour son Théâtre populaire d'Acadie, son patrimoine architectural et ses nombreuses activités en ville et à proximité, dont le festival acadien et le Village Historique Acadien

De plus, L'Acadie nouvelle, le seul quotidien francophone des provinces de l'Atlantique, est publié en ville

Caraquet est la seule ville ayant reçu deux fois le titre de « Capitale culturelle du Canada », soit en 2003 et en 2009

Elle est l'une des villes hôtes du IVe Congrès mondial acadien à l'été 2009.

Géographie

Géographie physique

Situation et topographie

Située à 55 kilomètres à vol d'oiseau à l'est de Bathurst, Caraquet est la deuxième ville de la Péninsule acadienne en termes d'habitants. D'une superficie de 68,26 baie des Chaleurs. La ville est bordée par Rivière-du-Nord à l'ouest, par Hautes-Terres au sud-ouest, par Tracadie au sud et par Shippagan au sud-est.

Elle est bordée à l'est par la baie Saint-Simon, qui se jette dans le havre de Shippagan puis rejoint la baie des Chaleurs au nord-est. Le principal cours d'eau est la rivière Pokemouche, qui traverse le territoire d'ouest en est, avant de se jeter plus loin dans le golfe du Saint-Laurent. Le territoire est situé principalement sur le continent mais comprend également l'île de Caraquet, au nord, l'île de Pokesudie, l'îlette de Pokesudie et l'île Munro, à l'est, ainsi que l'île Walsh et l'île Polly, au sud, dans la rivière Pokemouche. Seule l'île de Pokesudie est habitée.

Au nord-ouest s'avance la péninsule de Maisonnette, qui est presque reliée à l'île de Caraquet, au nord-est, par un ensemble de dunes et de bancs de sable. Le tout sépare la baie et le havre de Caraquet de la baie des Chaleurs, sauf par un passage navigable à l'est.

La ville s'élève sur un plateau, dont le littoral est généralement formé de talus ou de falaises dépassant 15 mètres de haut par endroits. Les principales pointes sont, d'ouest en est, la pointe aux Roseaux, la pointe Rocheuse, la pointe à l'Église, la pointe à Brideau et la pointe d'Herbe. Les principales plages sont la plage Dugas, la plage de l'église et la plage Foley, tandis qu'il y a une dune à la pointe aux Roseaux. Le terrain est généralement plat et légèrement incliné vers l’est, de sorte qu’il n’y a plus de falaises à la frontière avec Bas-Caraquet. Un plateau d'une trentaine de mètres de haut se trouve à l'extrémité ouest de la ville tandis qu'une colline de 45 .

Caraquet, comme toute localité francophone des provinces de l'Atlantique, est généralement considéré comme faisant partie de l'Acadie.

Hydrographie
Carte topographique de Caraquet. 1 - Écomusée de l'Huître - 2 - L'Acadie nouvelle - 3 - Place Saint-Pierre - 4 - UNI Coopération financière - 5 - Villa Beauséjour - 6 - Cimetière de Caraquet - 7 - Hôtel de ville, Centre culturel, parc, École Marguerite-Bourgeoys, Polyvalente Louis-Mailloux - 8 - Coopérative de Caraquet - 9 - Place Caraquet - 10 - Hôpital de l'Enfant-Jésus - 11 - École des pêches, Musée acadien - 12 - Carrefour de la Mer, marina, usines de transformation de poisson - 13 - Lieu Gabriel-Giraud

La configuration du relief de la région de Caraquet crée environ dix bassins hydrographiques, la plupart se déversant dans rivière Pokemouche, la baie Saint-Simon ou la baie de Caraquet. La principale rivière, la Saint-Simon, prend sa source au centre de la ville, dans une région inhabitée, et coule vers le sud-est. La Waugh prend aussi sa source dans la ville, mais s'écoule plus loin vers le sud. La Petite Rivière Caraquet prend sa source dans le village de Bertrand puis se déverse dans la baie de Caraquet dans l'ouest de la ville. Les autres cours d'eau du littoral, en allant vers l'est, sont le ruisseau Fitzpatrick, le ruisseau à Brideau et le ruisseau à Chenard.

Plusieurs marais et tourbières, dont au moins quatre sont de tailles importantes, se trouvent dans la forêt. Dans celle-ci se trouvent le lac à l’Église et le lac Gallien. Il y a aussi quelques étangs et marais côtiers.

Géologie

Le sous-sol de Caraquet date du Pennsylvanien et du Triassique (entre 200 et 250 millions d’années). Le sol est composé principalement d’une couverture de plaine (dépôt de charbon, sable, silt et gravier) au-dessus d’une épaisseur de till d’ablation de texture argileuse, sur une assise rocheuse de grès fissuré d’une épaisseur de 50 . Les dépôts de surface sont probablement d’origine marine. Un dyke de diabase, d’une largeur de 26 île de Caraquet.

Climat

La ville de Caraquet est située à la limite du climat maritime, dû à la présence de la baie des Chaleurs et du golfe du Saint-Laurent. Les hivers sont plus doux que dans le reste du pays et les étés y sont plus frais. La température moyenne pour le mois de janvier est de −10,9 août. Le taux d’humidité relative est de 76 % pour le mois de janvier et de 72 % pour le mois d’août. La moyenne annuelle des précipitations est d’environ 960 neige sont d’environ 300 vents, qui endommagent les arbres situés près de la côte.

Faune et flore
Une mésange à tête noire (Poecile atricapillus), l'emblème aviaire du Nouveau-Brunswick, photographiée au sanctuaire Sainte-Anne-du-Bocage.

Caraquet est situé dans l'écorégion des basses terres de l'est, plus précisément dans l'écodistrict de Caraquet. Le long passé de colonisation de la région entraîne la prédominance de l'érable rouge, du peuplier faux-tremble et du bouleau gris. Les creux des vallées et les sites aux sols à texture grossière sont recouverts d'arbres témoignant d'une fréquence élevée d'incendies, surtout l'épinette noire et le pin gris. Les parties médianes des versants accueillent surtout des feuillus, comme l'érable rouge, accompagné d'épinette rouge, de pin blanc d'Amérique, de sapin baumier et de pruche. Le thuya occidental et le mélèze laricin se rencontrent généralement où il y a de l'épinette noire, dans les secteurs mal drainés. L'érable à sucre, le bouleau jaune et le hêtre d'Amérique ne se rencontrent que dans l'arrière-pays tandis que la pruche a presque disparu de la région.

Parmi les oiseaux visibles sur le littoral, on compte des bécasseaux, des pluviers, des grands Hérons, des goélands et parfois des balbuzards. Les corbeaux et les rouges-gorges sont les principales espèces visibles dans la ville et la prairie. De nombreuses autres espèces d'oiseaux sont visibles, principalement dans les régions inhabitées, telles que les geais bleus et les tourterelles ainsi que des couleuvres, différents amphibiens, des rongeurs et des petits mammifères. D’autres animaux plus grands sont parfois observés, comme des chevreuils ou des orignaux. Les marais côtiers abritent des papillons rares, tels que le Satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit), le Cuivré des marais salés (Lycaena dospassosi), le Petit satyre des bois (Megisto cymela) et le Bleu porte-queue de l'Ouest (Cupido amyntula). L’écosystème des ruisseaux et lacs n’est pas vraiment développé.

Des récifs artificiels destinés aux homards sont installés au large de Caraquet en 2004. Selon les biologistes de Pêches et Océans Canada, ce projet est une réussite.

Environnement

Comme dans le reste de la province, une partie de la forêt fut détruite durant les grands feux de forêt de 1930. Il n’y a pas de réserves naturelles à Caraquet et les parcs couvrent une fraction du territoire. La forêt est menacée par les coupes à blanc et le développement résidentiel. Les tourbières n’ont pas été exploitées, mais il existe plus de vingt carrières.

Quelques initiatives environnementales sont apparues durant les dernières années. La station-service de la Coopérative de Caraquet est chauffée par un système géothermique et son eau est chauffée par des panneaux solaires. La polyvalente Louis-Mailloux est en partie alimentée par une éolienne et un panneau solaire.

Géographie humaine

Transport
L'intersection du boulevard Saint-Pierre et de la rue du Portage. Le port est visible au second plan.

Des chauffeurs bénévoles opèrent le service de transport en commun Déplacement Péninsule, permettant de se déplacer à l'intérieur de la Péninsule acadienne, sur demande et à un tarif modulé selon le revenu. Des services de taxi desservent aussi la ville. Il y a de plus un service de taxi longue distance, le Taxi Cormier, qui relie la région à Montréal. La gare routière et la gare de Bathurst sont situées 70 aéroport régional de Bathurst est situé quant à lui à 75 aéroport international du Grand Moncton est à 260 Montréal pour prendre l’avion, soit une distance de 900 km.

Pour se rendre au travail, 82,1 % des Caraquetois utilisent l'automobile en tant que conducteur (77,9 % au provincial) et 8,0 % en tant que passagers (11,2 % au provincial), 1,4 % prennent le transport en commun (2,0 % au provincial), 7,3 % prennent la bicyclette ou marchent (7,3 % au provincial) et 1,1 % un autre moyen (1,7 % au provincial).

Il y avait en 1994 un total de 65 kilomètres de routes, dont 10 kilomètres non asphaltés. Les routes provinciales 11 et 145 se croisent dans le centre-ville, où se trouve le seul feu de circulation. La route 11 parcourt presque toute la côte nord et est de la province tandis que la route 145 relie la ville à Bas-Caraquet. La route 335 constitue une voie d'accès secondaire à partir de Saint-Simon. La route 11 est la principale rue de la ville et le fait qu'elle traverse aussi le centre-ville et qu'elle possède de nombreuses intersections occasionne des problèmes de circulation et des accidents. Les pistes cyclables, construites à partir de 1994, sont un autre moyen de transport non négligeable. Leur utilisation devenait difficile par la présence de véhicules tous-terrains, mais elles ont été asphaltées en 2006 pour les sécuriser et en augmenter la popularité.

La construction d'une voie d'évitement entre la rue du Portage et Bertrand a commencé en 2012 et devrait s'étaler jusqu'en 2017 au coût estimé de 45 millions $ CAD. On parle aussi depuis des décennies de construire un pont entre Bas-Caraquet et Shippagan, ce qui faciliterait le transport vers Shippagan, Lamèque et Miscou.

Le Chemin de fer de l'Acadie devait être construit à partir de 2008 afin de relier Shippagan et Tracadie-Sheila à Bathurst, via Caraquet. Le projet est en suspens. Un autre projet récent, celui d’un traversier reliant la ville à la Gaspésie, semble avoir été abandonné.

Morphologie urbaine

La ville de Caraquet s’est développée à partir de trois villages. Le premier, au lieu-dit de Sainte-Anne-du-Bocage, près de l’embouchure de la Petite rivière Caraquet, un deuxième près du ruisseau à Chenard et un dernier près du ruisseau Isabelle — faisant maintenant partie de Bas-Caraquet. Les terrains étaient originellement de forme rectangulaire et s’étendaient de la mer vers l’intérieur des terres. La forme des terrains et la situation des hameaux s'expliquent par le fait que les premiers habitants vivaient surtout de la pêche et avaient donc un accès facile à la route. Par succession de père en fils, les terrains ont été divisés de la même façon jusqu’à devenir des rectangles de plus en plus étroits.

Caraquet se déroule le long du boulevard Saint-Pierre, la « plus longue rue des Maritimes » souhaitée], traversant le territoire d'ouest en est le long de ses 13 kilomètres. Les habitations occupent une mince prairie bordée au nord par la baie de Caraquet et au sud par une forêt s'étendant sur près de dix kilomètres jusqu'à la rivière Pokemouche. Il y a aussi un boisé dans le nord-ouest.

Le centre-ville s'organise aujourd'hui entre deux principaux points, soit la place du Vieux-couvent à l'ouest et le port, à l'est. Le premier est le cœur institutionnel de la ville, où l'on retrouve les écoles, les installations sportives, l'hôtel de ville, le centre culturel et l'église catholique. Deux kilomètres et demi plus loin à l'est se trouve le port, le cœur industriel de la ville, comprenant aussi l'hôpital, le collège, un musée, un théâtre et un parc industriel. Le développement du centre-ville est dû à la présence de l'église et de l'ancienne gare.

Le développement continue dans le centre-ville et se poursuit dans l'axe du boulevard Saint-Pierre et, depuis les années 1960, le long de la rue du Portage. La Pointe-Rocheuse est l'un des quartiers vivant la plus forte croissance et a perdu son aspect rural. On y retrouve entre autres un centre commercial et les bureaux de L'Acadie nouvelle et d'UNI Coopération financière. Le développement le plus récent est un parc de maisons mobiles le long de la rue du Portage. En 1994, 23 % du territoire était bâti. L'étalement urbain occasionne des frais supplémentaires et plus de congestion routière.

Caraquet est divisée administrativement en cinq quartiers mais compte historiquement de nombreux quartiers, villages et hameaux :

Quartiers
Nom Statut Note
Bas-Caraquet Ancien village Au nord-est
Centre-ville s.o. Au nord
Évangéline Ancien DSL Au sud
Landry Ancien DSL Au sud
Pokemouche Ancien DSL Au sud
Pokesudie Ancien DSL Sur l'île du même nom, au nord-est
Saint-Simon Ancien DSL À l'est
Village-Blanchard Ancien DSL Au centre

Il y a aussi quelques hameaux, dont les principaux sont situés sur la rue Pinet, la rue Dugas et la rue Lavigne à Haut-Caraquet, sur la rue de la Chaussée à la Butte-à-Japon, sur l'allée Napoléon, le chemin Ruffino et le chemin Chiasson à la Pointe-Rocheuse ainsi que sur la rue du Portage. Ces hameaux sont la plupart du temps composés de chalets.

  1. a b c d e f g h i j k l et m lire en ligne (page consultée le 25 novembre 2008)].
  2. Murielle K. Roy et Jean Daigle (ISBN ), p. 141.
  3. a et b Nouveau-Brunswick, Écorégion des basses terres de l'est, Ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, (lire en ligne [PDF]).
  4. Hazouz Bezaz, « Habitats sur mesure », Radio-Canada Nouvelles,‎ (lire en ligne).
  5. Réal Fradette, « Une station-service 'verte' à Caraquet », L'Acadie nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. JÉ, « Une éolienne à l'école », L'Acadie nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Réal Fradette, « Caraquet prend le virage vélo : Les 13 kilomètres de piste cyclable seront asphaltés d’ici 2009 », L'Acadie nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Pierre Leyral, « Voie de contournement: les travaux vont pouvoir se poursuivre à Caraquet », L'Acadie nouvelle,‎ (lire en ligne) .
  9. lire en ligne, consulté le ).
  10. Radio-Canada, « Pas de traversier entre Caraquet et Paspébiac avant 2006 », Radio-Canada Nouvelles,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Histoire

Puissances historiques:

Mi'kma'ki (VIe siècle av. J.-C-1731)

Royaume de France (1731-1763)
 Royaume de Grande-Bretagne (1763-1801)
 Royaume-Uni (1801-1867)

Canada 1867 à nos jours

Les Micmacs, un peuple autochtone de langue algonquienne, seraient les premiers à avoir fréquenté les lieux, il y a près de 2500 ans. William Francis Ganong a exploré les possibles portages de la région au début du Ashley Bowen mentionne la présence d'autochtones en 1762, et la tradition orale mentionne la présence d'un campement au port de Caraquet jusqu'au Tabusintac, à 65 kilomètres au sud, mais une importante population préhistorique existait à Pokemouche, à 15 kilomètres au sud.

Des historiens comme Bernard Thériault et Donat Robichaud soutiennent la présence des Vikings dans la région. L'archéologue Birgitta Wallace affirme toutefois, à la suite de l'étude des sagas du Vinland, que la terre du Vinland se trouvait quelque part entre Bathurst et Miramichi, autrement dit une zone centrée sur Caraquet.

On sait que des pêcheurs de morue et chasseurs de baleines basques, bretons et normands venaient à partir de la fin du 1495 fut découverte le long des côtes en 1980. C’est l'une des pièces de monnaie les plus anciennes découvertes au pays et selon l'historien Fidèle Thériault, elle confirmerait que des pêcheurs de l'île de Bréhat, en Bretagne, mentionnés dans un document de 1514, venaient pêcher à Caraquet depuis 1460. Jacques Cartier explore les environs en 1534.

D'abord concentrés au Labrador, les Basques s'implantent notamment à Caraquet en 1632 et pêchent jusqu'à la fin du  siècle. Caraquet aurait été fondée vers 1711 par Gabriel Giraud dit Saint-Jean. Il s'établit de façon permanente vers 1731 où se trouve aujourd'hui la frontière avec Bas-Caraquet.

Carte de la grande concession de Caraquet

En 1755, les troupes britanniques prennent le fort Beauséjour et commencent la déportation des Acadiens. Un groupe de rescapés guidés par Alexis Landry se réfugient à Caraquet en 1757, au lieu-dit de Sainte-Anne-du-Bocage. Plusieurs corsaires du Capitaine Saint-Simon, rescapés de la bataille de la Ristigouche, se réfugièrent au village de Gabriel Giraud en 1760. L'année suivante, Pierre du Calvet effectua un recensement de la baie des Chaleurs, dont le but était de savoir où et combien d'Acadiens se cachaient. En représailles de la bataille, Roderick MacKenzie captura la plupart des réfugiés, dont 20 personnes sur les 174 que comptait alors Caraquet. Le reste de la population émigra vers d'autres lieux de la baie des Chaleurs, en particulier vers Miscou et Bonaventure.

Caricature de la fusillade survenue le 27 janvier 1875, durant l'affaire Louis Mailloux.
Séchage du poisson à la Compagnie Robin en 1895.
Le Collège Sacré-Cœur en 1910.

En 1763, le Royaume-Uni obtient la partie continentale de l'Acadie par le traité de Paris. La Proclamation royale de 1763 permet aux Acadiens de venir s'établir sur des terres non occupées par des Britanniques. La plupart des familles retournent à Caraquet à partir de 1766. Raymond Bourdages fonde un poste de pêche en 1762, mais est la cible d'attaques de corsaires américains en 1776 et de Micmacs en 1779. En 1784, François Gionet se rend à pied à Halifax. La Grande Grant y est obtenue, légalisant l'occupation de Caraquet pour 34 familles sur 57 Canadiens français.

Des marchands anglais, écossais et jersiais s'établissent à Caraquet à partir du début du 1837, suivie par celle de Robert Young en 1850. Le gouvernement de George Edwin King vote la Common School Act en 1871. Cette loi retire toute présence religieuse à l'école et rend l'éducation en français difficile. La situation économique précaire des pêcheurs, mêlée au mécontentement causé par la loi et aux tentatives de la minorité anglophone de contrôler le conseil scolaire, cause un soulèvement de la population en janvier 1875, l'affaire Louis Mailloux. Robert Young fait venir la police, l'armée et une milice en ville. Le milicien John Gifford et Louis Mailloux trouvent la mort lors d'une arrestation dégénérant en fusillade le 27 janvier. Le calme revenu, la population obtient quelques concessions.

Malgré la révolution industrielle, la Confédération canadienne nuit aux provinces Maritimes. Pour contrer l'exode de la population et le contrôle des compagnies de pêche, de nouveaux villages d'agriculteurs sont fondés. En 1864, l'ingénieur Sanford Fleming propose de construire le chemin de fer Intercolonial de Montréal à Pokesudie en passant par Caraquet. Le trajet final est dévié au sud vers Halifax en 1868 mais la ligne Caraquet est construite en 1887 en suivant une partie du tracé proposé. La mise en service du chemin de fer entraîne un développement économique avec l'ouverture de nombreux commerces et hôtels ainsi qu'un changement des habitudes de vies. Le Collège Sacré-Cœur ouvre ses portes en 1899, mais est détruit dans un incendie en 1914. La  Convention nationale acadienne est organisée en 1905.

La chambre de commerce de Caraquet est très active à partir des années 1940, et la ville fait l'objet de nombreux projets. L'École des pêches du Nouveau-Brunswick ouvre ses portes en 1959. Pour permettre la construction de l'hôpital de l'Enfant-Jésus, la chambre de commerce demande la constitution de Caraquet en municipalité, ce qui est chose faite le . Le premier festival acadien est organisé en 1963, durant lequel sont inaugurés l'hôpital et le nouvel édifice de l'École des pêches. Caraquet accueille la  Convention nationale acadienne en 1965. La politique municipale est particulièrement mouvementée durant les années 1960 et 1970, une période également marquée par l'ouverture de la filature Cirtex en 1974, suivi d'une longue grève puis de sa fermeture en 1976. Le Village historique acadien, situé près de la ville, est inauguré en 1977.

Le quotidien L'Acadie nouvelle est fondé à Caraquet en 1984 pour remplacer L'Évangéline, fermé en 1982. Les années 1980 et 1990 sont marquées par plusieurs crises dans l'industrie de la pêche, alors que les marchands Canadiens anglais perdent le contrôle des installations. Le Vieux couvent, qui abrite la plupart des institutions culturelles de la ville, est détruit dans un incendie en 1992. Caraquet se proclame capitale de l'Acadie en 1993 et la ville adopte une politique culturelle. Au fil des années suivantes, le centre-ville est amélioré, les règles d'urbanisme sont resserrées et le patrimoine architectural est sauvegardé. Caraquet est l'hôte des Jeux de l'Acadie en 1994. Le parc industriel accueille de nouvelles usines en 1998 mais la filature Wink ferme ses portes en 2000. Le centre culturel ouvre ses portes la même année. L'hôpital de l'Enfant-Jésus perd plusieurs de ses services en 2004. Après plusieurs procès et manifestations, le gouvernement consent à rétablir graduellement les services en 2008. En 2006, un promoteur annonce un projet de chemin de fer à Caraquet, qui n'a pas encore été construit. De nouveaux projets d'usines sont annoncés en 2008, alors que la ville connait une croissance économique importante. Le Congrès mondial acadien est organisé à travers la Péninsule acadienne en 2009. L'hôpital retrouve sa salle d'urgence en 2012. Une voie de contournement de la route 11 est construite au sud de la ville à partir de 2012.

Batailles de Caraquet
Date Bataille Conflit Béligérants Issue
1760 Course du Capitaine Saint-Simon Guerre de la Conquête  Royaume de Grande-Bretagne / Royaume de France Sabordage français
1761 Raid de Roderick MacKenzie Déportation des Acadiens  Royaume de Grande-Bretagne / Acadiens Déportation des Acadiens
1776 Attaques de corsaires américains Guerre d'indépendance des États-Unis États-Unis /  Royaume de Grande-Bretagne statu quo
1779 Attaque du poste de Raymond Bourdages Guerre d'indépendance des États-Unis Micmacs / Acadiens Victoire micmaque
1875 Affaire Louis Mailloux Question des écoles du Nouveau-Brunswick  Royaume-Uni, Canada et miliciens / Acadiens Victoire canado-britannique
1942-1944 Bataille du Saint-Laurent Deuxième guerre mondiale   allemand / Canada Victoire canadienne
1943 Opération Kiebitz Deuxième guerre mondiale   allemand / Canada Victoire canadienne
  1. et Bernard Thériault, Caraquet 1961-1981 : du plus long village du monde à la plus longue rue des Maritimes, Caraquet, Ville de Caraquet, , Robichaud 1984, p. 18-20, Donat Robichaud, Le Grand Chipagan - Histoire de Shippagan, chez l'auteur, Beresford, 1976.
  2. Mélanie Sivret, « Une pièce datant d'avant Christophe Colomb découverte à Caraquet », L'Acadie nouvelle,‎ , p. 10.
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ressucite
  4. (en) David J. Carter, POW, Behind Canadian Barbed Wire, Eagle Butte Press, , p. 104

Héraldique

L'écu de Caraquet se blasonne ainsi :

D’argent à deux ancres de sable posées en sautoir, soutenues d’une barre à roue du même.

Un sceau a été choisi à la constitution de la ville, la loi provinciale obligeant les villes à posséder un sceau. Le sceau de Caraquet consistait aux armes, avec l'année « 1961 », entourées d'un cercle pointillé, lui-même entouré des mots « Ville de Caraquet Nouveau-Brunswick », finalement entouré d'un motif de corde. Le sceau apparaît à l'hôtel de ville et fut utilisé historiquement sur les documents.

Culture

Statut de capitale

Caraquet s’est auto-proclamée capitale de l'Acadie en 1993, a adopté une politique culturelle et formé une commission culturelle en 1994. Cette commission avait pour but de « doter les organismes et événements culturels de son territoire de structures et d’outils de regroupement et de concertation aptes à appuyer leur développement ». Pour son engagement dans le développement des arts et de la culture, la ville a reçu de Patrimoine canadien le titre de « Capitale culturelle du Canada-2003 ». Fait inédit au pays, la ville a obtenu le titre à nouveau pour l’année 2008. La ville a l’un des plus importants budgets culturels per capita au pays.

Personnalités

Théotime Blanchard
Herménéglide Chiasson.
Nazaire Dugas
Valentin Landry
Robert Young
  • Marc Albert (Caraquet, 1961-) : joueur de volleyball, membre de l'équipe olympique canadienne aux Jeux olympiques d'été de 1992 ;
  • Joseph-Théophile Allard (Carleton-sur-Mer, 1842 - Caraquet, 1912) : prêtre, fondateur du Collège Sacré-Cœur ;
  • Renée Blanchar, (Caraquet, 1964-) : cinéaste, réalisatrice de la série Belle-Baie ;
  • Mathilda Blanchard (Caraquet, 1920 - Caraquet, 2007) : syndicaliste ;
  • Théotime Blanchard (Caraquet, 1844 - Bathurst, 1911) : député à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick ;
  • Herménégilde Chiasson (Saint-Simon, 1946 -), artiste multidisciplinaire, lieutenants-gouverneurs du Nouveau-Brunswick de 2003 à 2009 ;
  • Onil Doiron : instigateur et promoteur de la station de radio CJVA, député à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick ;
  • Nazaire Dugas (Caraquet, 1864 - Caraquet, 1942) et Henri Dugas : les premiers diplômés acadiens en architetcure. Nazaire a conçu de nombreux commerces et résidences de la ville, alors que Henri fabriquait surtout des matériaux de construction et construisait les édifices ;
  • Léopold Foulem (Caraquet, 1945 - Montréal, 2023) : céramiste ayant fait l'objet de 36 expositions solo et de plus de 225 expositions de groupes à travers le monde ;
  • Gabriel Giraud (né en date inconnue, possiblement en Bretagne) : fondateur de Caraquet vers 1731, pêcheur, agriculteur et marchand ;
  • Laval Goupil (Tracadie, 1945 - Caraquet, 2000), dramaturge, metteur en scène et comédien ;
  • Bernard Jean (Lamèque, 1925 - Caraquet, 2012) : avocat, syndicaliste, député et juge ;
  • Donat Lacroix (Caraquet, 1937-) : pêcheur et auteur-compositeur-interprète ;
  • Alexis Landry (Grand-Pré, 1721 - Caraquet, 1798) : commerçant, fondateur de Sainte-Anne-du-Bocage ;
  • Antoine Landry (Caraquet, 1939-) : ancien maire de Caraquet, premier chef de police et directeur général. Il est l'un des pionniers du Village historique acadien ;
  • Edmond Landry (Grande-Anse, 1931 - Moncton, 2012) : homme d'affaires, ancien conseiller municipal de Caraquet et maire de Grande-Anse de 1968 à 1988, membre de l'Ordre du Canada depuis 1983 ;
  • Valentin Landry (Pokemouche, 1844 - Moncton, 1919), journaliste, fondateur du journal L'Évangéline, et nationaliste acadien ;
  • Claude Le Bouthillier (Bas-Caraquet, 1946 - 2016), poète et romancier ;
  • Clarence LeBreton (Caraquet, 1951-) : auteur de plusieurs livres sur l'histoire de Caraquet et de la Péninsule acadienne. Il a tour à tour été conservateur en chef du Village historique acadien, professeur d'histoire, directeur de l'Aquarium de Shippagan et sous-ministre adjoint provincial ;
  • Irois Léger (Caraquet, 1968-) : journaliste sportif à la Télévision de Radio-Canada ;
  • Martin J. Légère (Caraquet, 1916 - Caraquet, 2013) : l'un des fondateurs du mouvement coopératif acadien. À Caraquet, il a participé à la fondation du comité du port de Caraquet, de la Villa Beauséjour et de l'hôpital de l'Enfant-Jésus ;
  • Séraphin Léger (Caraquet, 1870 - 1935) : marchand et député à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick ;
  • Louis Mailloux (Caraquet, 1855 - Caraquet, 1875) : héros du nationalisme acadien ;
  • Lorenzo Morais (Caraquet, 1934 - Memramcook, 2013) : homme d'affaires, troisième maire de la ville et député à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick ;
  • Prosper Paulin (Caraquet, 1844 - ?) : enseignant, commissaire-priseur et homme politique, qui fut préfet du comté de 1892 à 1893 et député à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick ;
  • Hédard Robichaud (Shippagan, 1911 - Bathurst, 1999) : homme politique, tour à tour député fédéral, ministre, sénateur puis lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick ;
  • Gérard Saint-Cyr (Sherbrooke, 1919 - Caraquet, 2014): directeur de l'École des pêches du Nouveau-Brunswick et bénévole, récipiendaire de l'Ordre du Canada en 2002 ;
  • Joseph Yvon Thériault (Caraquet, 1949-) : sociologue ;
  • Robert Young (Tracadie, 1834 - Caraquet, 1904) : homme d'affaires, homme politique ;
  • Annie France Noël (1987-), artiste visuelle.

Architecture et monuments

Architecture caraquetoise
L'église Saint-Pierre-aux-Liens, vue à travers les ruines du Vieux couvent.

Caraquet possède un important patrimoine architectural. En fait, 375 bâtiments ont été construits avant 1946, et certains datent du début du  siècle.

Nazaire Dugas (1864-1942), le premier architecte acadien, est né à Caraquet. Après avoir étudié à Montréal, il revient travailler dans sa ville natale en 1904, où il réalise des maisons, des commerces, des églises, des collèges, des couvents et des presbytères. L'une de ses principales réalisations est l'église Saint-Paul de Bas-Caraquet. En ville, il a réalisé, entre autres, les plans d'agrandissement du collège Sacré-Cœur en 1907 et le Château Albert la même année.

Il y a trois principaux types de maisons à Caraquet. La maison traditionnelle à un étage et demi, est lambrissée ou recouverte de bardeaux et compte une lucarne, parfois en chien-assis. Les maisons au toit à quatre versants, ou Foursquare, sont popularisées dans les années 1920 par le catalogue Sears. Le troisième type de maison a un toit brisé et parfois une tourelle et des lucarnes raffinées ; le presbytère en est un bon exemple. Les maisons datant d'après les années 1940 sont souvent de styles variés, mais plusieurs rappellent les chalets de montagne en Europe. Les dépendances, massives et de styles variés, sont l'une des caractéristiques de l'architecture locale. La maison Léopold-Foulem est un exemple unique de maison en suite – où le logis et les dépendances forment un seul bâtiment long –, un style plus populaire dans les environs de Bathurst. Une galerie est souvent ajoutée en avant ou sur le côté de la maison et peut être transformée en véranda. Les maisons ont souvent des couleurs vives et peuvent être agrémentées de planches cornières. Le bois est le principal matériau et il y a de nombreuses formes de bardeaux. Les lucarnes sont aussi de formes variées. La pierre est rare, mais certaines maisons reprennent les matériaux du collège Sacré-Cœur, détruit dans un incendie en 1915.

Le style le plus ancien de commerce, dont l'exemple typique est la Boîte-Théâtre, est un édifice massif aux formes simples, comportant de petites fenêtres, des planches cornières et un revêtement de bardeaux. D'autres commerces reprennent le style des maisons acadiennes, auquel s'ajoutent des corniches, des pilastres et de larges vitrines. Les commerces de style boomtown ont souvent des logements au deuxième étage. Une véranda a souvent été ajoutée au premier ; l'un des meilleurs exemples est le 171, boul. Saint-Pierre O. Les édifices commerciaux ou institutionnels récents sont pour la plupart en brique rouge, parfois beige, au plan bas et plat; deux exceptions notoires sont l'hôtel de ville et la Place de l'Acadie.

La municipalité a mis sur pied un comité de sauvegarde du patrimoine et depuis, de plus en plus d’édifices historiques sont restaurés. De plus, de nombreux nouveaux édifices s'adaptent aux styles traditionnels, notamment le Carrefour de la mer. Il est maintenant interdit de couper un arbre sur la rue du Portage ou sur le boulevard Saint-Pierre sans la permission d’un botaniste et 142 édifices sont protégés.

La maison Blackhall

En 1857, le fils de James Blackhall hérite du bien paternel. En 1875, lors de l'émeute de Caraquet, sa maison est la cible des manifestants. À son décès, en 1910, sa résidence devient la propriété de son épouse Eliza Doran. Cette dernière décède en 1930 et la maison est achetée par la famille Lacroix qui louait les terres de la ferme des Blackhall depuis de nombreuses années. C’est dans cette maison que naîtra Donat Lacroix, chansonnier bien connu en Acadie. La maison passe aux mains de Julien Thériault pour finalement être achetée par une compagnie, le groupe Rocca, qui désirait faire du développement commercial. Afin de conserver ce bâtiment patrimonial, le Village Historique Acadien de Bertrand s’en porte acquéreur en 1975 pour la somme symbolique d’un dollar auprès du Rocca Group Ltd.

Visite de la ville

Le boulevard Saint-Pierre est bordé d’arbres centenaires, offre de nombreux points de vue sur la baie et comprend la plupart des monuments et bâtiments historiques.

À l'ouest de la ville, Sainte-Anne-du-Bocage est un sanctuaire catholique comprenant une chapelle, une fontaine, un cimetière, un chemin de croix et plusieurs monuments. Le terrain a été légué par Alexis Landry en 1793 mais le site aurait été utilisé depuis 1771.

En face de l'édifice Martin-J.-Légère se trouvent plusieurs sculptures dont celle de la plus grande conque du monde.

À l’est de la place s’élève l’église Saint-Pierre-aux-Liens, un édifice de style néo-gothique et néo-classique construit de 1857 à 1860 selon les plans de Matthew Stead; elle est la seule de la région inspirée des églises anglicanes par son volume massif. L'intérieur comprend des colonnes peintes, un autel de Thomas Baillairgé, un chemin de croix de Médard Bourgault, un tableau de Joseph Légaré et un orgue Casavant. Derrière l’église se trouve le presbytère. Devant l'hôtel de ville se trouve une sculpture de Michel Robichaud. L'hôtel Paulin fut construit entre 1890 et 1892 par Hugues Landry selon les plans de Nazaire Dugas. L’édifice de style Second Empire comptait à l’origine deux étages et s’appelait Hôtel Vendôme. Un troisième étage avec toit mansardé fut rajouté en 1904 par le troisième propriétaire, Octave Paulin.

Plusieurs édifices historiques de Caraquet ont été déplacés ou reconstruits au Village historique acadien, tels que le Château Albert.

La ville compte également de nombreux vestiges archéologiques. Le Vieux couvent fut détruit dans un incendie en 1992. Les ruines ont été consolidées et des tableaux d’artistes locaux sont exposés sur la façade. La municipalité pense y ouvrir un musée ou une nouvelle bibliothèque. Plusieurs anciens quais sont toujours visibles à marée basse ou des hauteurs, dont deux sont accessibles dans des parcs municipaux. Il y a le quai Fruing, au bout de la rue de l'Église, datant d'environ 1859, et le quai Foley, à la plage Foley, datant des années 1890.

Les vestiges de la première église de Caraquet font l'objet d'une valorisation au sanctuaire Sainte-Anne-du-Bocage. Le premier cimetière de Caraquet fut celui du village de Gabriel Giraud, au bord du ruisseau Isabelle, aujourd'hui à Bas-Caraquet. Le second cimetière de la ville fut celui du sanctuaire Sainte-Anne-du-Bocage. La plupart des pionniers de la ville y sont enterrés, mais seules quelques tombes sont toujours visibles. Le cimetière Monseigneur-Thomas-Cooke ouvrit en 1820. Les sépultures du cimetière du ruisseau Isabelle furent déplacées au nouveau cimetière de Bas-Caraquet la même année, alors qu'un personnage dont l'identité est inconnue fut enterré au cimetière Thomas-Cooke de Caraquet et certains pensent qu'il était un membre de l'expédition de Jacques Cartier,. 3 000 personnes furent enterrées dans ce cimetière, mais seulement 56 pierres tombales existent toujours. Le Cimetière de Caraquet, à Pointe-Rocheuse, remplaça le cimetière Thomas-Cooke en 1914 et il est encore utilisé de nos jours.

Archéologie

Caraquet compte de nombreux sites archéologiques, principalement de sites préhistoriques le long de la rivière Pokemouche. Il y a en fait des sites archéologiques et de vestiges de toutes les périodes.

Fêtes et traditions

En plus des principales fêtes catholiques romaines, la neuvaine de la Sainte-Anne est célébrée au mois de juillet au sanctuaire Sainte-Anne-du-Bocage. Neuf festivals ont lieu à Caraquet.

Le principal festival de Caraquet est le festival acadien, qui se déroule du premier au 15 août, jour de la fête nationale des Acadiens et de l’Assomption. Il attire 180 000 visiteurs et rapporte des millions en retombées économiques durant ses 15 jours. En plus des spectacles, les deux principaux évènements sont :

  • La Bénédiction des bateaux, où le curé bénit la flotte de pêche. Les pêcheurs invitent ensuite la population et les touristes à embarquer dans leurs bateaux, décorés pour l’occasion, pour faire un tour dans la baie.
  • Le Tintamarre. Une partie du boulevard Saint-Pierre est fermé à la circulation et les gens marchent déguisés dans la rue en faisant le plus de bruit possible, avec des casseroles, des instruments de musique ou d’autres objets pour montrer au monde que les Acadiens ne sont pas disparus. Le premier tintamarre eut lieu à Moncton, en 1955, à la demande de l’archevêque Norbert Robichaud à l’occasion du bicentenaire de la déportation des Acadiens.

Le Gala de la chanson de Caraquet est organisé chaque été depuis 1969.

Les autres festivals sont le festival acadien de Poésie, le festival d'humour RIEN, le festival d'la peur, le festival de théâtre jeunesse en Acadie, le festival des arts visuels en Atlantique, le FestiVin, le congé de mars et le rendez-vous de la fierté Acadie Love.

Folklore

Le bateau fantôme apparaît parfois dans la baie des Chaleurs, surtout avant une tempête et en général au nord de l’île de Caraquet. Il est aussi appelé vaisseau fantôme, feu-de-roussi et feu du mauvais temps. Il aurait déjà été vu à quelques centaines de mètres seulement de la ville. La légende, ou l’une de ses versions, raconte que c’est la goélette enflammée des pirates et condamnée à sillonner les mers ; vaisseau fantôme aux voiles rouges et noires, à la coque enflammée, portant le plus sinistre équipage de forbans qui ait jamais existé et commandé par ce hollandais nommé Poil-Rouge à cause de sa moustache rousse ; le vaisseau-fantôme annoncerait toujours pluie violente et tempête. Dans certaines versions, des bruits infernaux de chaînes accompagnent le bateau. Plusieurs théories circulent quant à son origine. Ce serait un éclair en boule ou encore une poche de gaz sous-marine s’embrasant.

Langue

Les habitants de Caraquet parlent généralement le français acadien. En fait, selon la Loi sur les langues officielles, Caraquet est officiellement francophone puisque moins de 20 % de la population parle l'anglais.

Autrefois, les familles avaient chacune leur sobriquet. Certains, comme « le lièvre », étaient appliqués à plusieurs familles. Les habitants des villages avaient aussi leurs surnoms. Les gens de Caraquet étaient surnommés « mangeux de mélasse » ou « mangeux de maquereau ».

Gastronomie et hospitalité

Hôtel Paulin.

La cuisine acadienne traditionnelle utilise couramment des ingrédients comme le poisson, le porc et quelques légumes, dont les fèves séchées, les patates, le chou et le navet. Les plats à base de céréales comme le gruau, les crêpes et le pain sont très fréquents. Aux produits locaux s'ajoutent ceux provenant d'un commerce ancien avec les Antilles et le Brésil, tels que la mélasse, la cassonade, les raisins secs et le riz. Le poisson est si populaire à Caraquet, les gens mangeaient autrefois toutes les parties de la morue, que cela valut le sobriquet de « mangeurs de morue » à la population. Dans la région, les assaisonnements se résument aux herbes salées, aux oignons et à la sarriette. Parmi les plats communs aux différentes régions comme le pâté de viande et le boudin, le plus populaire reste le fricot, une soupe dont il existe une vingtaine de variétés dont au poulet, au poisson, au fruits de mer et au gibier. Un autre plat populaire est la soupe aux légumes et à l'orge, aussi appelée « soupe du dimanche », « soupe à toutes sortes de choses », « soupe à la ferraille » ou « grosse soupe ». Par contre, les mets faits de patates râpées, tels que le chiard et la poutine râpée, sont inconnus de Caraquet. C'est l'une des seules régions où l'on consommait autrefois le castor, la marmotte, l'ours et le goéland.

Une variété particulière de légumes est cultivée en ville, la patate bleue ; selon la tradition, elle aurait été emportée de Bathurst par les prisonniers de l'affaire Louis Mailloux, d'où son surnom de « patate de prison ».

Caraquet est la ville comptant le plus grand nombre de restaurants par personne dans la Péninsule acadienne avec 16 établissements ; certains sont par contre fermés en hiver. La ville possède aussi le plus ancien restaurant japonais de la province. Ouvert en 1967, le Dixie Lee est le premier restaurant de la Péninsule acadienne servant de la pizza et des mets pour emporter. Un établissement sert de la cuisine traditionnelle acadienne tandis que certains autres servent desserts acadiens et plats de fruits de mer. Les autres restaurants permettent de déguster des plats chinois, vietnamiens, thaïlandais, italiens, grecs, québécois et américains. Caraquet compte aussi une fromagerie, Les Blancs d'Arcadie, produisant du fromage de lait de vache ou de chèvre. Il y a aussi une boulangerie et une chocolaterie, toutes artisanales.

Caraquet possède une longue tradition hôtelière. La ville compte une vingtaine d'hôtels et de gîtes, en plus d'un terrain de camping. Le plus ancien et le plus prestigieux est l’hôtel Paulin, un établissement quatre étoile comptant également un restaurant.

Arts

La ville dispose de plusieurs salles de spectacle. Dans le port de Caraquet, on retrouve le Carrefour de la mer avec la salle UNI Coopération financière et une scène extérieure, ainsi que la Boîte-Théâtre, accueillant les productions du Théâtre populaire d'Acadie. Au centre-ville, le centre culturel comprend une salle de spectacle et la galerie Bernard-Jean. Adossé au bâtiment se trouve le Cinéma du Centre, comptant trois salles. En plus des présentations commerciales, la programmation Ciné+ présente des films de la francophonie et de diverses cultures.

La région compte plusieurs musées, comme le Village Historique Acadien. En ville se trouvent le Musée Acadien et l'Écomusée de l’Huître.

Caraquet dans la culture

Caraquet est le cadre de l'action ou est mentionné dans les romans et recueils de poésie de Claude Le Bouthillier. La ville fait ainsi l'objet d'un poème dans le recueil La terre tressée. Les superstitions du début du Régis Brun. Il semblerait que le poète John Newell mentionne les fossiles de Caraquet lorsqu'il écrit qu'on peut y voir la tête et les arêtes d'un poisson mangé par Glouscap, un dieu micmac.

Le film Le Secret de Jérôme a été tourné à proximité de la ville et la première eut lieu dans l’ancien cinéma. Une partie du film Acadieman vs le CMA 2009 se déroule dans la ville. Le tournage de la télésérie Belle-Baie se déroula principalement à Caraquet et Bouctouche.

Caraquet est un personnage de la série télévisée Théodore le remorqueur. Le nom Caraquet est utilisé dans plusieurs épisodes de la version québécoise des Simpsons: c'est ainsi un juron dans Homer, qu'on voit danser  (Les Aqua-tics en France) et le nom d'un type de nage dans Quand Andy et Bart se rencontrent (Farces et agapes).

Plusieurs chansons sont dédiées à Caraquet ou mentionnent la ville, comme 15 août de Cayouche, Chanter ma vie de Wilfred Le Bouthillier, Gigue à Caraquet de Soldat Louis, Je reviendrai à Caraquet d'Edith Butler et Louis Mailloux de Calixte Duguay.

Il y a une rue de Caraquet à Québec.

Jumelages

  •  Marennes (France), depuis les années 1970
  •  Rouyn-Noranda (Québec), depuis le 3 juin 2015

Anciens jumelages :

  •  Saint-Éphrem-de-Tring (fusionné avec Saint-Éphrem-de-Beauce) (Canada)
  •  Lafayette (États-Unis) (en 1985)
  •  Eunice (États-Unis) (en 1999)
Localisation de la ville
Caraquet
Localisation de la ville
Marennes
Localisation de la ville
Rouyn-Noranda
Localisation sur le planisphère des villes jumelées avec Caraquet
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  10. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées village au soleil
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  14. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées langue
  15. Albert-Blanchard 1967, p. 26-29.
  16. Presse Canadienne, « Janvier est synonyme de ’restaurant fermé’ à Caraquet », L'Acadie nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. «  », sur Centre canadien d'information laitière, (consulté le ).
  18. Claude Le Bouthillier, La terre tressée : poésie, Tracadie-Sheila, La Grande Marrée, , 109 ISBN ), p. 11-13.
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  23. https://www.caraquet.ca/fr/ville#jumelage.
  24. http://www.acadie.net/guide/profil_muni2.cfm?id=30 Source pour les jumelages.
  25. , « Les Acadiens de la Louisiane et nous », Les Cahiers, Société historique acadienne, vol. 17, no 1,‎ , p. 13.
  26. Roberta Dugas, « Message du maire », Coup d'œil, vol. 4, no 1,‎ , p. 2.

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Caraquet dans la littérature

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1187 autres localités pour New Brunswick

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