Bujumbura
Localisation
Bujumbura : descriptif
- Bujumbura
Bujumbura (prononcé /buʒumbuʁa/ ; en kirundi : /buʒumbuɾa/) est la capitale économique du Burundi ; jusqu'en 2018, elle en était également la capitale politique — elle a depuis été supplantée par Gitega, plus centrale
Située tout à l'ouest du pays, sur la rive du lac Tanganyika, elle est la plus grande ville du pays avec une population de 1,2 million d'habitants en 2021.
Géographie
Bujumbura, la capitale économique de la République du Burundi, est située dans l’ouest du pays dans la province de Bujumbura Mairie, au bord du lac Tanganyika, un des grands Lacs en Afrique de l'Est. Ce lac, qui compte plusieurs plages, a une superficie de plus de 32 000 lac Baïkal.
Bujumbura se situe à l'est d'Uvira, au nord de Kigoma et au nord-est de Baraka.
Histoire
Le noyau originel de Bujumbura est un terrain de cent hectares acheté au chef local le 11 août 1897 par des missionnaires allemands. En 1901, Usumbura devint le chef-lieu du district du Rwanda-Urundi et acquit en 1934 le statut de centre extracoutumier, dépendant directement de Léopoldville (Congo belge, l’actuelle République démocratique du Congo). Usumbura s’est développée pour devenir une véritable ville pendant la période de tutelle belge (1922-1962) et l’administration coloniale en fit la capitale du Rwanda-Urundi. En 1960, Usumbura fut érigée en commune urbaine. À la promulgation de la constitution du 16 octobre 1962, le nom « Usumbura » fut remplacé par « Bujumbura ».
Bujumbura acquit le statut de municipalité en 1977 (Décret no 1/26 du 30 juillet 1977 portant réforme de l’organisation communale).
La ville de Bujumbura apparaît comme un agrégat discontinu de quartiers aux visages très différents. Au moment de l’accession du Burundi à l’indépendance en 1962, Bujumbura ne comprenait que quelques petits quartiers. Actuellement[Quand ?], elle compte de nombreux quartiers résidentiels inégalement équipés en infrastructures. Sa zone industrielle s’étend de plus en plus. Progressivement, la ville se transforme et acquiert une silhouette qui la place au même rang que les autres métropoles africaines en voie de modernisation.
Période précoloniale ( | ]
Le royaume enclavé du Burundi, comme plusieurs pays africains, a dû attendre la colonisation pour être connu par le monde moderne et ainsi bénéficier de ses techniques avancées d’archivage. C’est pour cela que l’histoire du pays avant cette époque est quelque peu vague et l’on doit se reporter aux sources orales traditionnelles pour apprendre comment le Burundi était alors.
La plaine du lac Tanganyika — l’Imbo — où se trouve Bujumbura fait partie du Burundi depuis des siècles. Néanmoins, il n’y a vraiment pas beaucoup à raconter à propos de ce milieu chaud, humide, marécageux et propice aux maladies tropicales, qui n’était pas un endroit vraiment aimé par les Burundais : en fait, ils l’évitaient. La peur de l’Imbo était telle qu’une vieille tradition interdisait à un mwami (roi burundais) de voir le lac sous peine de mort. Quand Mwami Mwezi Gisabo défia involontairement (sous la pression allemande) cette interdiction par sa première visite dans la région — et sa première vision du lac — il mourut mystérieusement pendant son retour à Gitega, le . En outre, l’histoire — tant traditionnelle que moderne — fait allusion à un marché de Mukaza qui se serait trouvé dans l’emplacement de l’actuel marché central, et autour duquel plusieurs regroupements se seraient créés à partir des années 1850.
Le lac Tanganyika aussi resta bien caché du monde jusqu’aux débuts du Munyamwezi de Zanzibar nommé Lieben Saïd qui, dit-on, aurait effectué son deuxième voyage sur le lac en 1831. En 1844, les Zanzibarites Saïd Bin Habib et Afifi auraient voyagé le long des rives du lac et en 1850 plusieurs Zanzibarites y avaient déjà installé des comptoirs de commerce dont Uvira en l’actuel République démocratique du Congo.
Vers 1870, les Zanzibarites auraient essayé de prendre le contrôle de toute la plaine de l’Imbo et des régions environnantes dont le royaume du Burundi, mais ils auraient été vaincus par les Abadasigana (l’armée royale) de Mwezi Gisabo. Et pourtant, ils ont quand même pu s’installer dans la région du Buzige (l’actuel Bujumbura) où ils pratiquaient le commerce et le trafic d’esclaves. En 1885, Mohamed Bin Khalfan – connu sous le nom de Rumaliza - était parvenu à contrôler toute la plaine à partir de sa résidence à Magara, et tous les princes et les chefs de Gisabo étaient sous son influence.
Aussi pendant ce temps, des missionnaires ont tenté de s’installer dans le Buzige : les « missionnaires d’Alger » du cardinal Lavigerie ont tenté de s’installer sur les rives septentrionales du lac, mais sans succès, à la suite des conflits d’intérêt entre eux et les Zanzibarites : et ainsi la mission « Saint Antoine de l’Uzige » (l’actuel Paroisse Saint-Michel) fut fermée en 1879.
Parmi les nombreux visiteurs de la région pendant le Richard Francis Burton et John H. Speke (1858), Henry Morton Stanley et David Livingstone (1871 et 1876), et Oscar Baumann dont la visite en 1892 fut suivie de l’établissement de la première station militaire allemande à Kajaga (Mutimbuzi, Bujumbura Rural) en 1896 : cette année marque le début de l’ère coloniale au Burundi.
Ère coloniale (1896-1962)
Pendant la colonisation, Bujumbura, alors connu comme Usumbura (et surnommé Usa) était une ville coloniale dont les habitants étaient exclusivement des non-Burundais. Ceci étant parce qu’il fallait avoir un travail rémunéré pour avoir la permission de résider à Usumbura.
Colonisation belge (1916-1962)
En 1916 quand la Belgique réceptionnèrent le Ruanda-Urundi comme 'territoire sous tutelle', Usumbura fut maintenue comme capitale. Le Ruanda-Urundi, colonie allemande, a été confié à la tutelle de la Belgique à l'issue de la guerre de 1914-1918, par la Société des Nations, ancêtre de l'ONU.
La ville continua à se développer sur des sites caractérisés par la séparation des communautés raciales. En effet, en juin 1925, un édit stipula la création de « cités africaines » et en 1928 les Africains du quartier swahili furent déplacés vers deux nouveaux villages : Buyenzi (en 1928) et Kabondo (en 1932). Le quartier swahili, désormais exclusivement asiatique fut rebaptisé « quartier asiatique » en 1930 et il porte toujours ce nom.
Les cités africaines quant à elles ne durèrent même pas 10 ans : En 1941, le village de Kabondo, qui était devenu très insalubre, fut détruit. La population qui l’occupait fut temporairement déplacée vers un autre site, près de l’aérodrome (aux environs de l’actuel stade Prince Louis Rwangasore). Entretemps, deux nouveaux quartiers étaient en cours de construction : le quartier belge A (actuelle Bwiza) et Buyenzi qu’on reconstruisait suivant un nouveau plan : ces deux quartiers furent classifiés comme « centres extra-coutumiers » par un édit du : ils devaient accommoder les Africains « évolués ».
Les Belges quant à eux s’installèrent dans l'ancien quartier allemand, et au fur et à mesure que la ville croissait, on y ajoutait des quartiers résidentiels, administratifs et commerciaux pour les Européens.
Usumbura était la capitale économique et politique du Ruanda-Urundi et elle était considérée comme l’ouverture de l'Empire colonial belge vers l’océan Indien, aussi la ville se développa-t-elle rapidement : il y eut un grand afflux de capitaux, et de la main-d’œuvre fut importée de la Tanzanie et du Congo pour construire la ville.
Plus de main-d’œuvre signifiait que les centres extra-coutumiers se densifiaient, aussi il fallait en créer de nouveaux : le quartier belge fut ainsi élargi par deux nouveaux quartiers : le quartier B (Rohero II) au sud et le « Fond d’avance » (Nyakabiga) au nord.
Entre 1952 et 1957, sur la rive droite de la Ntahangwa, Ngagara (quartiers 1 à 5), Kinama et Kamenge furent construits par l’Office des cités africaines (OCAF). Ces nouveaux centres étaient destinés aux clercs africains, dont beaucoup de Burundais, et pour cette raison, ils sont considérés comme les résidences des premiers intellectuels burundais.
Après la Seconde Guerre mondiale, les quartiers commerciaux et administratifs européens furent élargis vers l’actuel stade « Prince Louis Rwagasore ». Les quartiers résidentiels avaient aussi grandi vers l’est (Rohero I) et vers le sud (Zeimet). C’est aussi pendant cette période que les bâtiments du « Collège du Saint-Esprit » (aujourd’hui « Campus Kiriri » de l'Université du Burundi) furent construits.
Le quartier industriel fut également élargi, le port se trouvait à son emplacement actuel dès 1950, et un nouvel aéroport fut construit : c’est celui que les hauts dignitaires du pays utilisent quand ils voyagent. Le premier aéroport était situé au niveau du stade P.L. Rwagasore. Le second fut construit au sud de la ville, au-delà de la rivière Ntahangwa, sur la route du sud qui conduit à Nyanza-Lac et la Tanzanie actuelle, ancien Tanganyika Territory britannique. Ces deux pistes pour avions étaient en terre battue. L'aéroport actuel, pourvu de bâtiments modernes et d'une piste en asphalte est situé à 10 plaine de la Ruzizi, sur la route du nord.
De 1962 à 1990
Le
La ville continua à se développer : de nouveaux quartiers furent créés sur des espaces qui jadis séparaient les quartiers raciaux, et les vieux quartiers se densifiaient.
En 1963, les eaux du lac Tanganyika et de ses affluents montèrent et causèrent le déplacement d’une grande population. Ainsi, Cibitoke fut créé dans le but de les accueillir. Le quartier belge B fut également agrandi vers la mission Saint Michel et fut renommé « Rohero II » en 1964.
En 1968, l’Institut national de sécurité sociale (INSS) investit beaucoup de fonds dans la création d’un nouveau quartier : le quartier INSS. Rohero Radio-Télévision nationale du Burundi (RTNB), du Campus Kamenge, de l’immeuble du ministère des Finances, parmi tant d’autres.
À partir de 1980, Bujumbura grandit au-delà de la Kanyosha vers le sud et vers Gikoma au nord.
En 1983, les quartiers 6 et 7 de Ngagara furent créés ; Kwijabe était alors en cours de construction tandis que Kinindo et Kinanira (autour de l’École Internationale de Bujumbura) furent lotis. Mutanga traversa la Ntahangwa en donnant naissance à Gikungu (Mutanga Nord) — qui grandira encore vers le nord pour donner naissance à Gihosha. Au nord, la construction de milliers de maisons fut lancée par la SOCARTI pour donner naissance à un quartier qui aujourd’hui fait partie de la commune urbaine de Kamenge.
Histoire récente
Aujourd'hui, la ville de Bujumbura continue à s'agrandir avec de nouveaux quartiers comme Sororezo, Gasekebuye, Nyabugete, Carama et Kiyange.
En 2018, Gitega, seconde ville du pays (130 000 habitants en 2020) et plus centrale, devient la capitale.
La montée des eaux du lac Tanganyika menace la ville. Des secteurs sont déjà inondés en 2002.
- Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 72
- « « Le lac Tanganyika vomit » : au Burundi, l’eau monte et déplace les populations », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Culture
La ville compte quelques musées et monuments :
- le Musée vivant (aussi un zoo) ;
- la Place de l'Indépendance ;
- le Monument de l'Unité.
Du 21 au , Bujumbura accueille le congrès africain d’espéranto.
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
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Bujumbura dans la littérature
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