Morialmé

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Morialmé : descriptif

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Morialmé

Morialmé [mɔʁiame] (en wallon Môriamé) est un village de l'Entre-Sambre-et-Meuse, en province de Namur (Belgique)

Administrativement il fait aujourd'hui partie de la commune de Florennes en Région wallonne de Belgique

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Morialmé est rattaché à l'arrondissement administratif de Philippeville et à l'arrondissement judiciaire de Dinant.

Étymologie

  • Le nom de Morialmé trouve son origine dans le mot Morealmes 1086
  • 1147: Morelmes
  • 1186: Moreilmeis, du latin Morelli ou Maurelli Mansus (manse, métairie, habitation de Morellus)
  1. «  », sur www.florennes.be (consulté le )

Histoire

À l’époque romaine, Morialmé était traversé par la chaussée Bavay-Trêves. En 1870, un trésor de pièces romaines, à l’effigie des empereurs Domitien (Gordien III (1980, un cimetière gallo-romain d’une vingtaine de tombes, avec mobilier funéraire, fut mis au jour au lieu-dit « le Douaire ».

Au Moyen Âge, Morialmé devient le siège d’une importante seigneurie (voir Historique de la seigneurie de Morialmé) relevant de la Principauté de Liège dont Durant, prince-évêque, cité en 1021, était d’origine morialmétoise. Arnoul de Rumigny-Florennes fut en 1086 le premier seigneur de Morialmé. La terre appartiendra successivement aux Condé, aux Mérode et finalement aux Bryas qui y l’occupèrent de 1650 jusqu’à la Révolution française.

L’existence de la chapelle Saint-Pierre (voir Monuments et curiosité touristiques) est à mettre en parallèle avec l’histoire de l’extraction et du travail du fer dans la région. La charte des minières dite « de Morialmé » date de 1384. Ce document était d’avant-garde : il définissait les conditions du travail des ouvriers dans les mines. Parmi les cinq jurés signataires du document, quatre résidaient à Fraire-la-Petite.

Historique de la seigneurie

La première apparition du plus vieil ancêtre des seigneurs de Morialmé remonte en 977 c'est dire que la famille est une des plus anciennes de nos régions. La seigneurie de Morialmé constitue la branche cadette de la seigneurie de Florennes. En effet, Elbert de Florennes épouse Alpaïde de Hoegarde veuve de Godefroid de Juliers. Cet Elbert était veuf d'une certaine Hersende dont on ne connait pas le nom. De ses deux fils connus, l'un, Godefroid mourut jeune et l'autre ; Arnould reprit la seigneurie de Morialmé. De son épouse Ermentrude de Verdun il eut 7 enfants. L'aîné prénommé Godefroid (acte de 1050) épousera une certaine Gisèles. D'eux, naîtra Arnould deuxième du nom. Il est avoué d'Hanzinne, seigneur de Sanzeilles, de Soumoy, une partie du village de Dampremy. En 1113, il revend presque tout et rentre à l'abbaye de Saint-Nicaise à Reims où il devient abbé, avant de se retirer au monastère de Signy où il finit ses jours.

Sa sœur, Alpaïde de Morialmé garde la seigneurie de Morialmé et la demi de Florennes et Auvelais. Elle épouse Godescal de Trognée qui va reprendre le nom de Morialmé.

Son fils ainé, Godescal II de Morialmé épousera Edwige de Felnesse qui donnera naissance à Arnould III qui épousera Ida fille de Léon van der Aa, châtelain de Bruxelles. L'aîné de leurs enfants, Godescal III seigneur de Morialmé, de Sautour, avoué de Fosse, chevalier en 1174 est témoin lors de l'héritage du comté de Namur au bénéfice du comte de Hainaut, Baudoin V. Il participe à la empire Romain Germanique, Barberousse. Il entre dans l'ordre hospitalier de Jérusalem. Ghislebert dit de lui qu'il était brave, noble et riche. Alpaïs, une de ses sœurs sera abbesse de Nivelles ainsi que sa fille, Béatrix. Il sera marié à Hawide de Ham.

Arnould IV sera le dernier de la famille à porter le titre de seigneur de Morialmé. Il sera avoué d'Hanzinne, seigneur de Ham-sur-Heure, de Loverval et avoué de Fosse. Il participa à la bataille de Steppes du côté Liégeois en 1213 et épousa Jeanne ou Isabeau de Bailleul. De ce couple ne naîtra qu'une fille du nom d'Élisabeth. Elle épousera Nicolas Ier de Condé et la seigneurie passera dans la famille de Condé qui s'appellera Condé-Morialmé.

La Charte des minières

La Charte dite des minières de Morialmé octroyée en 1384 était l’un des plus anciens règlements miniers conservés de nos jours en Europe. Conservée à la Société Royale d'Archéologie, d'Histoire et de Paléontologie de Charleroi ce document pourtant inaliénable d’une valeur et d’un intérêt exceptionnel à mystérieusement disparu dans les années 1970 ou 1980.

Ce texte était un des plus anciens règlements en Europe établie grâce à la mobilisation et la solidarité ouvrière qui pourtant de seigneuries différentes, s'unirent pour protester contre les taxes qu'ils estimaient injustes sur leur travail.

Selon certains, la Charte aurait été vendue avec de vieux papiers. Elle se trouverait aujourd’hui chez un particulier à Yves-Gomezée

Le texte intégral de la Charte fut publié par J. Kaisin en 1891 (DRSPAC tome XVIII). Aujourd’hui, il reste 3 anciennes copies manuscrites aux Archives de l’Etat de Namur.

Ce document d’intérêt exceptionnel nous éclaire sur la vie des mineurs et forgerons à cette époque. Morialmé est situé sur le plus riche gisement de minerai de fer de l’Entre-Sambre-et-Meuse. De là, l’intitulé de ce règlement qui s’étend également, selon le texte original, aux minières voisines d’Yves, de Fraire, de Laneffe, de Hanzinelle de Florennes et d’Oret. Ces accords ont certainement dû être consignés par écrit à cause du nombre et de la qualité des ayants droit. Ce règlement est empreint d’un très bel esprit. Il est édifiant de découvrir comment de simples ouvriers provenant de seigneuries différentes, s’appuyant sur leur honnêteté professionnelle furent capables de rédiger des règlements pour définir leurs devoirs et leurs droits et d’obtenir enfin l’approbation et la protection de leur seigneur. Si le clergé et le seigneur jouissent d’une partie des bénéfices, la Charte ne leur reconnaît aucun privilège sur la minière. Ce texte servira de règlement entre les mineurs et les propriétaires du sol jusqu’à la fin de l’ancien régime. Concernant les dimensions des minières et d’autres méthode de travail, les usages définis par la Charte resterons d’application jusqu’à la fin de l’exploitation des mines de fer soit environ 1880.

  1. Chanoine C-G. Roland, Histoire généalogique de la Maison de Rumigny-Florennes, ASAN, tome 19, 1891, pages 103 & 128.
  2. Claude Mouchet, Compilation sur Morialmé1,

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