Châtelineau

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Châtelineau : descriptif

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Châtelineau

Châtelineau (en wallon Tcheslinea) est une section de la ville belge de Châtelet située en Région wallonne dans la province de Hainaut

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977

Ses habitants sont appelés les Castellinois.

Étymologie

Castellinum est un diminutif de castellum, mot latin qui signifie château. En 1079, 11 est déjà question du château de Chestelineal, jugé petit en comparaison de celui de Chastelin (Châtelet), situé sur l'autre rive de la Sambre. On retrouve ce terme de Chestelineal en 1247, qui devient Kaisteliniel en 1265, Castellinal en 1292, Chastelinial en 1319, Chasteliniels en 1343. L'ancienne forme Chestelineal réapparaît en 1380 et 1417. Une lettre qui change donne Chestelinial en 1436 et 1466. Chastelineau apparaît en 1444 et se retrouve en 1468, 1481, 1545, 1556, 1559, 1580, 1591, 1618, 1626, 1629, 1632, 1679, 1680, 1682, 1698. C'est la forme la plus employée, dont le s sera remplacé par un accent circonflexe, selon une règle générale, pour donner Châtelineau en 1713, 1737, 1768, 1780, 1781 et plus tard. On trouve Chattelineau en 1733 et 1755 et Chatelineau (sans accent) en 1757, mais ces formes sont incorrectes. On connaîtra entretemps: Chastelinia, en 1470 : Chastelinea, en 1481, 1500, 1514, 1527, formes proches du nom wallon Tcheslinia que porte actuellement la localité. On a aussi Castellineaux, en 1685.

  1. Martin 1951, p. 4-5.

Histoire

Antiquité

A l'arrivée de Jules César, le territoire des Aduatiques comprenait les cantons actuelles de Châtelet, de Charleroi, de Gosselies et une bonne partie du canton de Seneffe. Les Nerviens étaient à l'ouest d'une ligne passant par Nivelles, le Piéton, la Sambre, le ruisseau de la Hantes, le sud de Philippeville et de Dinant.

Moyen-âge

Origines

L'origine de Châtelineau ainsi que celles de presque toutes les communes est inconnue. A la plus haute date que nous puissions remonter, cette commune n'était qu'un modeste hameau n'ayant de remarquable que son Castellum in aquis, son château dans l'eau, d'où lui vient son nom, suivant l'opinion générale.

Dans l'origine la plupart des habitations se trouvaient particulièrement situées dans le voisinage de l'église, les premiers habitants auront sans doute construit celle-ci de manière à être à la portée du plus grand nombre. Un des motifs qui aura aussi excité les colons à construire leurs cabanes en cet endroit, c'est qu'elles se trouvaient sous la protection du château fort, qui, jusqu'à la révolution française, domina la vallée de la Sambre. En ces temps d'incertitude, alors que la force brutale était à peu près la seule autorité reconnue, à la moindre alerte, les manants se sauvaient avec leurs effets les plus précieux derrière les murs qui défendaient la demeure de leur seigneur.

L'abbaye de Soleilmont

Selon la tradition, bien qu’aucun document ne le confirme, la fondation de l’abbaye de Soleilmont remonterait au .

Vue sur l'ancienne abbaye de Soleilmont, avant l'incendie de 1963.

La première mention de l’abbaye apparaît en mai 1237, lors de son incorporation à l’ordre de Citeaux et de sa soumission au contrôle spirituel de l’abbaye d’Aulne. Deux ans plus tard, le pape Grégoire IX place l’abbaye sous sa protection, un privilège précieux à une époque où l’arbitraire des grands seigneurs prévalait.

Cependant, la vie des moniales de Soleilmont se relâcha et, au Senzeilles, de l’abbaye de Marche-les-Dames, vint y rétablir l’ordre. Soleilmont renoua avec l’ancienne règle de Saint-Benoît et devint, à son tour, un centre de réforme pour d’autres couvents des environs.

Les Pays-Bas espagnols en proie à des guerres incessantes entre catholiques et protestants, ainsi qu’entre Français, Allemands, Hollandais et Espagnols.

La région de Charleroi et l’abbaye de Soleilmont ont subi de nombreux assauts. Pillé et incendié à plusieurs reprises, le couvent entame le .

Pour soutenir les sœurs, le pouvoir central décida de les exempter d’impôts et de contributions. Grâce à la gestion avisée des abbesses, le patrimoine fut progressivement reconstitué, atteignant finalement une superficie maximale de 500 à 600 hectares.

L'hôpital

Au début du 17e siècle, l'historien Grammaye écrivit l'Histoire du Comté de Namur. Il dit qu'en 1079, le Pape Grégoire V, dans la quatrième année de son pontificat, autorisa l'érection d'un hôpital à Châtelineau, avec quatre lits réservés aux voyageurs. Cela indique que l'endroit était un passage très fréquenté. Grammaye commit toutefois deux petites erreurs : C'est en 1073 qu'il y eut un nouveau Pape ; l'hôpital daterait donc de 1077. Ce Pape n'était pas Grégoire V mais Grégoire VII, qui fut Pape de 1073 à 1085, et est célèbre par ses démêlés avec l'Empereur d'Allemagne Henri IV, qui dut aller à Canossa. La création d'hôpitaux était alors soumise à l'autorisation papale. La protection de la cour de Rome était d'ailleurs indispensable aux hôpitaux en ces temps si troublés. L'Hôpital se trouvait où furent construite su siècle dernier les laminoirs de Derlodot, rue Grégoire Soupart. Le directeur, d'abord religieux, plus tard laïc, était nommé par le seigneur de Châtelineau, ce qui, en droit féodal, était le signe d'un ancien droit de propriété. Parmi les revenus de l'institution, il y avait le Pré de l'Hôpital, où fut bâti le château Pirmez, à la Franche-Chambre, près de l'écluse. Ce pré avait une contenance totale de plus de 6 bonniers : 2 bonniers et demi en prairies, 4 bonniers et 1 mesure en terres labourables. En échange, le gîte, le chauffage, l'éclairage, la soupe aux pois pendant le carême, étaient offerts aux voyageurs. L'Hôpital subsista jusqu'en 1721. En dédommagement pour la perte de son emploi, le dernier directeur, appelé Leroi, reçut un pré.

Cette création à Châtelineau d'un hôpital pour les voyageurs, montre assez que le passage par cette commune était fréquenté, et surtout par des voyageurs pauvres, très nombreux à cette époque, alors surtout que les longs pèlerinages étaient en vogue.

Seigneurie

Châtelineau est revendiquée par le Prince-Evêque de Liège et par le Comte de Namur, le contestation fut tranchée en faveur de ce dernier par le Pape, en 1375. Les familles seigneuriales furent les : Chestelinaeal (.

Temps modernes

En 1503, une Grande Charte fut accordée habitants de Châtelineau.

De 1506 à 1515, la régence de nos provinces fut confiée à Marguerite d'Autriche, tante de Charles-Quint. En 1513, des troupes passèrent à Châtelineau mais, apparemment, ne causèrent guère de dégâts. Dès 1521 commença la guerre entre Charles-Quint et , roi de France, qui allait duré des années. Le , Charles V passa à Fleurus. Début août 1542, après avoir menacer Anvers, rançonné Louvain et les abbayes de Gembloux et Aubenton, 16 000 Gueldrois conduit par le maréchal Van Rossem, réputé pour son inhumanité, pillèrent Châtelineau et Châtelet, couchèrent à Florennes et assiégèrent Yvoir. En 1542, le roi de France Henri II assiégea Châtelet mais en vain. Il coucha à Châtelet en 1544, passa le lendemain à Châtelineau, qui ne subit pas de dommages, fit incendier Gilly par ses troupes et se rendit à Jumet.

Le , les Hollandais s'emparèrent du château de Châtelineau et s'y installèrent aux frais de la communauté. Ils firent le guet au clocher ; le tambour battit à chaque renouvellement de la garde ou l'approche d'une troupe suspecte.

En 1651, Châtelineau fut honorée de la visite du prince de Chimay, gouverneur de Namur, à qui l'on fit cadeau d'un bateau de foin, de 44 florins, et d'un bœuf, de 22 florins et demi, plus 10 florins pour la conduite de l'animal à Namur. Le , la visite du prince de Condé lui-même, dont les officiers reçurent du vin.

En 1690, le gouverneur espagnol de Charleroi vint, avec sa suite, visiter le château de Châtelineau. Le maréchal de Luxembourg remporta sur les les Espagnols et les Allemands du prince de Waldeck, la célèbre bataille de Fleurus. 6 000 soldats alliés furent mis hors de combat. Châtelineau avait eu 35 maisons incendiées ; il fut rempli de blessés et dut payer une taille de 1125 livres au maréchal de Luxembourg, fixé à Farciennes.

En 1691, passèrent à Châtelineau les soldats du Prince-Evêque de Liège, commandés par T'Serclaes de Tilly.

Le , une société fut créée pour exploiter la veine “Le Gouffre”. Cette entreprise comptait parmi ses principaux actionnaires le seigneur de Châtelineau, le duc Louis-Engelbert d’Arenberg, et le vicomte de Sandrouins, tous deux grands industriels et membres de la noblesse locale. Durant la période tumultueuse allant de la fin de l’Ancien Régime à la Révolution de 1830, l’entreprise changea plusieurs fois de nom et de propriétaires.

Des troupes autrichiennes s'installèrent à Châtelineau le . François Allard dut leur construire un campement, près du pont de la Sambre. Les Autrichiens essayèrent en vain de recruter des volontaires wallons.

De 1794 à 1796, le château fut démoli par ordre de la duchesse d'Arenberg. Beaucoup de pierres furent utilisées pour la réfection des chemins communaux.

Epoque contemporaine

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En 1815, une défaite dans un bataillon carré a eut lieu dans la commune, rend les français complètement maîtres de la campagne de Châtelineau, la cavalerie Pajol chassa les Prussiens au-delà du bois de Soleilmont, où il prend lui-même position pour passer la nuit. Plusieurs habitants de Châtelineau et de Pironchamp qui s'aventurent sur les lieux du combat aussitôt que le feu a cessé, reçoivent l'ordre de transporter les blessés à la houillère Sainte-Pauline, seul bâtiment situé à proximité et servent en quelque sort d'hôpital. Mais les blessé qui encombrent la campagne des Grands-Trieux sont trop nombreux pour être contenus dans ce bâtiment ; beaucoup sont transportés dans les maisons de Châtelineau et de Pironchamp.

Châtelineau se transforma en une cité industrielle avec l'installation de nombreux puits de charbonnages et ateliers de métallurgie. En 1827, la Sambre fut canalisée pour permettre la navigation facile à la grande industrie qui va naître. En 1829, sont jetés les fondements de quatre hauts fourneaux au coke : trois par MM. Cockerill et Wilmart et un par M. Dupont. Cet évènement va radicalement transformé Châtelineau. En effet cet localité qui jusqu'ici n'avait été qu'une commune agricole, devint tout à coup une commune industrielle. Sa population immuable et paisible prendra soudain un grand essor et se renouvellera en quelque sorte.

En 1835, deux accidents survenu aux charbonnage du Trieux-Kaisin et occasionné par un coup de grisou donnant la mort de 24 mineurs ; 17 périssent. En 1837, la société du Gouffre établit un chemin de fer pour importé du charbon à la Sambre.

En 1839, l'industrie se développe de plus en plus : la société anonyme de Châtelineau fait placer 9 nouvelles machines à vapeur pour le service de ses hauts fourneaux et de ses charbonnages.

En 1866, la fusion avec la S.A. des Hauts Fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle et Couillet, propriété de la Société Générale, fut réalisée. La banque bruxelloise obtenait ainsi le contrôle des charbonnages de Gendebien.

Suite à la séparation des activités métallurgiques et charbonnières de la Société Générale, les charbonnages de Châtelineau furent regroupés le dans la S.A. des Charbonnages du Gouffre, qui existe encore aujourd’hui.

La concession, couvrant 729 hectares, s’étend sur Châtelineau, Gilly et Pironchamps. Les puits n° 8 (situé sur la place Jules Destrée), n°9 (près de l’église du Taillis-Pré) et n°10 (au Sart-Allet) furent creusés respectivement en 1867, 1903 et 1916.

Le charbonnage du Nord de Gilly est né de la fusion, en 1874, de deux petites sociétés houillères locales : celle du Bois de Soleilmont et celle des XVIII Bonniers de Soleilmont.

Quatorze ans plus tard, la S.A. des Charbonnages du Nord de Gilly à Fleurus fut définitivement constituée. La propriété était répartie entre diverses familles industrielles de Charleroi et d’ailleurs, telles que les Fontaine-Gilbert, les Gilleaux, les Cornil et les Quinet.

La concession s’étend sur plus de 155 hectares à Gilly, Fleurus, Farciennes et Châtelineau (Taillis-Pré). L’exploitation se faisait par deux puits creusés en 1875 au centre de la concession, dans le bois de Soleilmont.

C’est donc dans la seconde moitié du .

Le , une grève éclate aux charbonnages du Gouffre, les émeutiers le bas de la commune, commettent des dégâts à la fonderie de M. Jacquemin, aux usines de la Société Anonyme, au plan incliné au laminoirs de M. Gallez, au moulin à vapeur, au laminoir de M. De Dorlodot et enfin aux bureaux du Trieux-Kaisin, d'où ils se dirigent sur le territoire de Montignies-sur-Sambre pour aller rencontrer avec la troupe à la fosse de l'Epine où 4 habitants de Châtelineau sont tués et 7 sont blessés.

Le , une catastrophe vient frapper la population ouvrière, à l'ancienne fosse Sainte-Pauline ayant rencontrés par une galerie du puits n°7 du Gouffre, un violent coup d'eau se produit dans cette galerie et occasionne la mort de 29 personnes.

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Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il y a eu des bombardements sur le Moulin de « La Royale » et sur la gare de formation le

La commune de Châtelineau fut fusionnée avec Châtelet et Bouffioulx en 1977.

  1. Martin 1951, p. 3.
  2. Kaisin 1871, p. 8.
  3. Kaisin 1871, p. 1 et 2.
  4. a b c et d "Le Vieux Châtelet", 22e annuaire, p. I (1982)
  5. a et b "Le Vieux Châtelet", 22e annuaire, p. II (1982)
  6. Martin 1951, p. 3 et 4.
  7. Kaisin 1871, p. 10.
  8. "Le Vieux Châtelet", 46e annuaire, p. 87 (2006)
  9. "Le Vieux Châtelet" 46e annuaire p. 87 (2006)
  10. Martin 1951, p. 44.
  11. Martin 1951, p. 45.
  12. Martin 1951, p. 50.
  13. a et b Martin 1951, p. 50.
  14. Martin 1951, p. 53.
  15. a et b "Le Vieux Châtelet", 22e annuaire, p. III (1982)
  16. Martin 1951, p. 61.
  17. Martin 1951, p. 49.
  18. Kaisin 1871, p. 384-385.
  19. Coisman, Nihoul et Vandenbroeck 2007, p. 8.
  20. Kaisin 1871, p. 394.
  21. Kaisin 1871, p. 395.
  22. Kaisin 1871, p. 399.
  23. a et b Kaisin 1871, p. 401.
  24. a b c d e f et g "Le Vieux Châtelet", 22e annuaire, p. IV (1982)
  25. Kaisin 1871, p. 718.
  26. Kaisin 1871, p. 419.
  27. Coisman, Nihoul et Vandenbroeck 2007, p. 14.
  28. "Le Vieux Châtelet", 22e annuaire, p. VI (1982)

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