Wavre
Localisation
Wavre : descriptif
- Wavre
Wavre (en néerlandais : Waver ; en wallon : Wåve, localement Auve) est une ville francophone du centre de la Belgique située au bord de la Dyle, chef-lieu de la province du Brabant wallon dans la Région wallonne. Située sur l'axe Bruxelles-Namur, Wavre est en 2024 la treizième commune la plus peuplée de la Région wallonne et la soixante-et-unième de Belgique avec 35 558 habitants. Wavre est aussi appelée la cité du Maca
La statue du sculpteur Jean Godard (1921-1967) date de 1962 et fait référence à un jeune garçon escaladant le muret de l'Hôtel de ville. Ses habitants sont les Wavriens et les Wavriennes
Par assimilation, les Wavriens sont aussi appelés Macas.
Géographie
Situation géographique
La commune est entourée des communes d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, Rixensart, Overijse, Huldenberg, Grez-Doiceau et Chaumont-Gistoux. La ville de Wavre est traversée par la Dyle, une petite rivière, partiellement couverte. La superficie totale est de 42,06 km2.
Sections
# | Nom | Superf. (km²) |
Habitants (2020) |
Habitants par km² |
Code INS |
---|---|---|---|---|---|
1 | Wavre | 21,16 | 20.284 | 959 | 25112A |
2 | Bierges | 9,66 | 5.020 | 520 | 25112B |
3 | Limal | 11,29 | 9.440 | 836 | 25112C |
Communes limitrophes
- https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
Étymologie
Circa 1050 Wauera, circa 1123 Waure, 1140 Wawera
Bois (gaulois uobera ou uoberno - « ruisseau caché » → « ravin » → « terre inculte » → « bois, forêt »), ou friche, terrain vague (wallon wavre, bas latin vavria) (?)
- , Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70),
- A. Carnoy, Origines des noms des communes de Belgique, Louvain, Éditions Universitas, , 2 vol.
Histoire
Préhistoire
D'importants vestiges datés de l'âge du bronze ont été signalés à proximité de Wavre, sur le plateau d'Ottembourg. Un éperon barré y aurait accueilli un refuge ou une place forte, ainsi qu'en témoignent des prospections pédestres et une étude approfondie des caractéristiques du site.
Antiquité
Dans le courant du Ier siècle apr. J.-C., séduit par le site de l’Hosté à Basse-Wavre, un riche propriétaire (ou un haut fonctionnaire à la retraite) y fit construire sur le coteau des Hayettes une luxueuse villa à portique, avec installation de bains et salles de séjour, qui devint le centre d’un important domaine agricole. Détruite dans la seconde moitié du IIIe siècle apr. J.-C., la villa disparut ; ses ruines gisent dans un champ près de la ferme de l’Hosté. Cette villa fut considérée, à juste titre, comme une des plus grandes et des plus riches découvertes en Belgique.
Les bois, taillis et bruyères recouvrirent les terres de culture abandonnées et il faudra attendre le XIe siècle pour voir apparaître Wavre dans l’histoire. Le toponyme Wavre reflète bien cette situation ; d’origine celtique ou gauloise, influencé par le germanique, il pourrait désigner des terrains marécageux, couverts de broussailles et non cultivés.
Moyen Âge
Du Bossut-Gottechain, sur le territoire de la commune de Grez-Doiceau, un important cimetière mérovingien a été mis au jour et fouillé entre 2002 et 2006. Plus de 430 tombes à inhumation ont été découvertes; le site est l'un des plus importants du pays en termes de richesse du mobilier funéraire. Bien que des tessons de céramique des périodes mérovingienne et carolingienne aient été découverts de manière fortuite dans le village de Grez, le lien entre la nécropole et l'habitat n'a pas été clairement établi. Plus largement, cette période du haut Moyen Âge est encore mal connue à Wavre.
En 1050, Wavre est mentionnée comme une ville du de Brabant. C’est en fait un domaine agricole appartenant aux comtes de Louvain. Ceux-ci installent leur réserve aux alentours du site de l’Hosté et à proximité de l’ancienne villa romaine. Ils y édifient une chapelle libre pour assurer le service divin aux serfs du domaine. Vers 1086, Fulgence, l'abbé d'Affligem fonde l'Abbaye de Wavre.
Vers la même époque, le comte Henri III de Louvain installe à Wavre même un seigneur particulier alors qu’un bourg s’est formé au croisement des deux routes. Un marché y existe déjà au début du XIIIe siècle et le bourg va grandir et devenir un centre de commerce et de transit. La population s’accroît et il se crée une classe de bourgeois, qui en 1222, avec l’appui de leur seigneur, obtinrent du duc Henri Ier, une charte de franchise qui leur accorde une autonomie sur le plan politique et des facilités sur le plan commercial. Cette charte constituait une clé ouvrant pour des siècles la porte de la prospérité.
Après avoir été offerte en 1303, par le duc Jean II de Brabant à son demi-frère Jean Meeuwe, la seigneurie de Wavre fut maintenue dans les mains de son fils Guillaume, puis de sa fille Marguerite de Wavre qui épousa un membre de la famille de Beaufort-Spontin.
En dehors des commerçants tenant boutique dans les rues principales, des marchés hebdomadaires se créent : le marché aux grains dans la halle et aux alentours sur l'actuelle place Cardinal Mercier, le marché au bétail sur l'actuelle place de l’Hôtel de Ville et le marché au beurre et au fromage dans l'actuelle rue du Commerce.
Le hameau de Basse-Wavre, où l’abbaye d’Affligem a installé un prieuré[Passage contradictoire] un siècle plus tôt, devient au cours du XIIe siècle un centre important du culte marial dans la région, lieu de pèlerinages qui entraîna dans son sillage l’installation de deux foires, chaque année, les 8 et , qui se tenaient aux abords de l’église du prieuré et dans les prés de l’Harbatte.
Époque moderne
Jusqu’à la fin du Maximilien d’Autriche et, le , le duc Albert de Saxe, lieutenant de Maximilien, s’empara de la ville et la livra au pillage et à l’incendie. Les vannes se sont ouvertes et la ville va connaître jusqu’au début du XVIIIe siècle les malheurs de la guerre:
- En 1507, pillage et incendie par le duc de Guildre ;
- En 1542, pillage et incendie par les troupes du général Martin van Rossum ;
- De 1568 à 1596, Wavre subit les contrecoups dévastateurs des guerres politiques et religieuses.
Le XVIIe siècle débuta très mal pour la ville. Le , des troupes espagnoles mutinées incendièrent Wavre: plus de 180 maisons ainsi que l’église paroissiale furent détruites. En 1624-1625 et en 1628-1629, des maladies contagieuses ravagèrent la ville et les malades durent se réfugier aux alentours de l’ermitage de Wavre pour enrayer la contagion.
La guerre avec son cortège de misères, va sévir dans la région de Wavre perturbant la tenue des marchés et le commerce local, tout au long du siècle, marqué principalement par la guerre entre la France, alliée aux Provinces-Unies (1596-1659), et les guerres de Louis XIV qui vont se succéder presque sans interruption de 1667 à 1713.
Pendant ce temps, une maladie contagieuse frappa la ville en 1668 et comble de malheur, le , un terrible incendie éclata à Wavre, détruisant le couvent des Carmes, l’église paroissiale et plus de 300 maisons. Le , nouvel incendie et nouveau désastre avec la destruction de 200 maisons. La ville mit quelques années à se redresser et à ranimer son commerce languissant. Heureusement, elle put jouir d’une paix prolongée jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, si l’on excepte la guerre entre la France et l’Autriche de 1744 à 1748 qui causa quelques remous.
L’évolution de la population reflète bien cette situation. Wavre compte en 1693, 2 478 habitants contre 2 194 en 1709, soit une perte de 22 %. Au cours du XVIIIe siècle, la remontée est spectaculaire ; en 1755, 2 603 habitants, 3 789 en 1784.
Malgré les malheurs de la guerre, le commerce s’est maintenu vaille que vaille et, sitôt la paix revenue, Wavre compte 15 hôtelleries et 15 auberges. En 1755, on dénombre 116 commerces de tous genres et en 1796, 176.
Époque contemporaine
Pendant cette période de près de deux siècles, la ville de Wavre va connaître nombre d’événements, tant sur le plan politique que démographique et économique, sans compter les contrecoups des événements extérieurs.
La révolution brabançonne, qui souleva nos provinces contre l’Autriche, secoua fortement la population wavrienne: pillages et sévices contre les partisans de l’Autriche, perquisitions abusives, création d’une brigade de volontaires sous les ordres des « bailli-maïeu Reusou », participation aux mouvements militaires. Malgré le retour des Autrichiens en , l’agitation se poursuivit plus ou moins clandestinement malgré l’intervention de la justice. En 1792, les anciens volontaires attendent l’arrivée des Français.
Période française
Le , l’armée autrichienne fut battue à Jemappes, près de Mons, et les Pays-Bas tombèrent sous la domination de la République française. Cette première occupation française ne semble pas avoir troublé l’existence des Wavriens. Le , ce sont les Français qui sont défaits à la bataille de Neerwinden. Les Autrichiens rétablirent l’Ancien régime mais pour peu de temps.
Le , c'est le retour offensif et la victoire des Français à Fleurus. Le , l’armée française campait à Bierges, aux alentours directs de Wavre, et causait quelques dégâts dans les champs de Bilande. La ville de Wavre fut frappée de taxes et de réquisitions comme partout ailleurs. Les anciens magistrats restèrent en place mais par arrêté du 24 messidor an III (), l’administration centrale décréta la suppression des anciennes cours échevinales et la création d’un seul corps municipal pour Wavre et Basse-Wavre. Une page de l’histoire de Wavre était définitivement tournée.
Les réformes du régime politique et administratif vont se poursuivre. Par arrêté du 14 fructidor au III (), le Comité de Salut Public divisa le territoire de la Belgique en neuf départements. Wavre fit partie du département de la Dyle et de l’arrondissement de Nivelles et chef-lieu de canton. À la suite du coup d’État du Directoire perpétré le , la période allant de à fut assez troublée dans la région de Wavre par la persécution religieuse et par l’instauration, en , de la conscription. Par décret du , la Convention annexa la Belgique à la France et les Wavriens devinrent citoyens français.
Royaume-Uni des Pays-Bas
Après le départ des Français en , le Brabant avec Wavre passa sous la tutelle du royaume uni des Pays-Bas de 1815 à 1830. Pendant la campagne de Belgique de 1815, les 18 et , la bataille de Wavre opposa les troupes françaises de Grouchy à un corps de l'armée prussienne commandé par Johann von Thielmann. Les ponts et la rue principale furent durement disputés ; Grouchy resta maître de la ville mais trop tard pour intervenir dans la bataille de Waterloo.
Après le départ définitif des Français, la Belgique actuelle est rattachée aux anciennes Provinces-Unies pour former le nouveau royaume des Pays-Bas. Condition fondamentale, les communications de Wavre avec l’extérieur vont se développer. Depuis 1769, la ville était reliée par une route pavée à Bruxelles. Le gouvernement du royaume uni des Pays-Bas va permettre la prolongation de la chaussée depuis Lauzelle jusqu’à Namur et la création de la transversale Wavre-Hamme-Mille vers Louvain. Mais cette union ne dure pas et, en , c'est la révolution belge qui sera suivie par l’indépendance de la Belgique.
En , Charles Rogier et une troupe de 300 Liégeois armés traversèrent Wavre pour rejoindre Bruxelles et prendre part aux combats de la révolution belge.
Après l'indépendance belge
Après 1830, les liaisons routières se multiplièrent :
- En 1837, construction de la route de Nivelles à Wavre par Genappe ;
- En 1856, la création d’une route à Hannut par Jodoigne et d’une route de Wavre à Huy par Perwez.
Par suite de multiples avatars, le chemin de fer qui devait relier Bruxelles à Gembloux par Wavre fut détourné vers Ottignies mais, grâce à la création des lignes Wavre-Charleroi, Wavre-Manage par Nivelles et Wavre-Louvain, Wavre devint à partir de 1855 un centre ferroviaire. Le régime communal, qui avait subsisté après l'indépendance belge, est confirmé par la loi du . En complément des liaisons déjà présentes, en 1887 débutèrent les travaux d’établissement d’une ligne vicinale entre Wavre et Jodoigne et en 1896 d’une ligne Wavre Braine-l’Alleud par Waterloo.
De l'indépendance belge jusqu'à 1914, Wavre connut une longue période de paix, bénéfique pour son développement et son économie.
Le , les troupes allemandes entrèrent dans Wavre. Sous de fallacieux prétextes, les Allemands accusèrent les habitants d’avoir tiré sur les troupes. En représailles, plusieurs maisons furent incendiées et la ville frappée de lourdes contributions avec prise d’otages. Le , les Allemands procédèrent à la réquisition des hommes pour leur déportation en Allemagne. Deux Wavriens furent fusillés pour espionnage: Adelin Colon et Joseph Joppart. La ville fut libérée en .
En 1940, Wavre formait un chaînon de la ligne de défense KW. Le mardi , la ville fut bombardée par l’aviation allemande. Tout le centre fut incendié y compris l’hôtel de ville. La ville était défendue par le Corps expéditionnaire britannique et de violents combats s’engagèrent du 15 au . Après quatre ans d’occupation, la ville fut libérée dans des conditions difficiles avec les résistants et, en réaction, les Allemands incendièrent de nombreuses maisons au Sablon. Le soir, la ville fut bombardée par la D.C.A. de Beauvechain. Le , les Anglais, accourus de Bruxelles parvinrent à libérer la ville au soir.
Les guerres de 1914-1918 et de 1940-1945 ont donc marqué douloureusement la cité.
L'autoroute des Ardennes (A4) atteignit Wavre en 1969.
L'ancienne ville de Wavre, dont la population était passée de 4 000 habitants en 1804 à 13 000 habitants en 1976, disparut comme entité politique le . Le
- Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 48.
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Héraldique
Les armoiries reconnues à l'ancienne commune sous le régime hollandais en 1816 ont été confirmées par un arrêté royal belge en 1841. Elle figurent sur le sceau de Wavre depuis la fin du XVIIe siècle au moins.
Blasonnement : d'argent, à trois feuilles de lac, de sinople, l’écu timbré d'une couronne d'or.
Source du blasonnement : sur le site officiel de Wavre.
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Un arrêté royal du 2 février 1978, qui suit la fusion des communes, modifie légèrement le blasonnement.
Blasonnement : d'argent à trois feuilles de nénuphar de sinople; l'écu sommé d'une couronne à cinq fleurons.
DC - AR - MB
Source du blasonnement : (Christian Sonon, Le Soir).
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- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, , p. 814
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, , p. 812
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