Plancenoit

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Plancenoit : descriptif

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Plancenoit

Plancenoit est une section de la commune belge de Lasne située en Région wallonne dans la province du Brabant wallon

Ce village fut le théâtre de combats sanglants lors de la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815.

Toponymie

L’existence du village de Plancenoit ne remonte guère au-delà du  siècle. On ne trouve en effet pas son nom avant 1227 (Plancenois). Au cours des siècles, on a également écrit Planchenois, Planchenoit, Plansnoy ou Planchenoy. Sur la carte de Ferraris, on trouve Planchenoit. Il semble évident que l’étymologie doit en être trouvée dans le mot plançon qui désigne de jeunes plants d’arbres ou de jeunes tiges d’arbres destinées au bouturage. Une légende, un peu oubliée aujourd’hui, donnait une tout autre origine au nom du village. Jadis, dit-on, il existait un lavoir sur la Lasne auquel on avait accès par un petit pont de bois. Un attelage de deux chevaux passa un jour sur le pont branlant qui s’effondra, le précipitant dans un trou sans fond de la petite rivière. Le pont aurait naturellement été surnommé « La planche qui noie ». Au cours des temps, la légende s’enfla au point de noyer dans la Lasne un attelage de six chevaux.

  1. Albert Carnoy, Origine des noms de lieux des environs de Bruxelles, Bruxelles, Bieleveld, s.d., p. 93

Histoire

L’ancienne commune de Plancenoit est, avec Ohain, Lasne-Chapelle-Saint-Lambert, Couture-Saint-Germain et Maransart, partie de la commune de Lasne. La population de Plancenoit est restée relativement stable jusqu’à la fin du – ; en 1526, 28 maisons (dont 3 inhabitées) ; en 1686, 22 maisons plus une taverne et une brasserie. En 1784, les recenseurs comptaient 412 habitants – un prêtre, 125 hommes, 153 femmes, 68 jeunes garçons et 65 filles de moins de 12 ans. En 1803, il y avait à Plancenoit 487 habitants. On estime donc la population de Plancenoit à environ 500 habitants en 1815.

Tout le territoire de Plancenoit était autrefois boisé et les défrichements ne commencèrent qu’au châtelain de Bruxelles, Lionnet, seigneur de Braine-l'Alleud, qui possédait des droits sur la région, décida d’en exploiter les bois. Soucieux du bien de l’âme de ses serfs et vu l’éloignement de l’église de Braine, il y aurait fondé une nouvelle église paroissiale. Cette fondation, concertée avec le chapitre des chanoines de la cathédrale de Cambrai, qui avait la collation à Braine, aurait eu lieu en 1211, mais la charte qui établit les revenus du desservant date de .

L’histoire du village de Plancenoit ne comptait, avant 1815, qu’un seul événement digne d’être resté dans les annales. En 1409, les habitants de Plancenoit se mirent en tête de réclamer à l’abbaye d'Afflighem, qui possédait de nombreuses terres dans les environs, la possession d’un pré qu’ils prétendaient être un « wérixhas », c’est-à-dire un terrain vague où ils auraient eu droit de pâture. Le maire du village, un certain Le Roy de Holeir prit la tête du mouvement sans en aviser son seigneur. Voilà donc les têtes chaudes du village, sous la conduite du magistrat – en même temps, le plus gros propriétaire terrien du village – qui envahissent l’église, sonnent la cloche pour convoquer la population et se portent en masse vers le pré contesté dont ils brisent les clôtures. L’abbé d’Afflighem en appelle alors au duc de Brabant. Le bailli du Brabant roman convoque donc le maire devant les hommes de fief de la haute cour de Genappe qui lui montrent qu’il est en tort. Les habitants de Plancenoit en furent quittes pour rétablir la clôture. Mais le malheureux maire fut condamné à une amende de 40 couronnes de France – 6 livres 13 sous et 4 deniers – tandis que ses complices se voyaient imposer le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.

En 1484, quelques troupes de Maximilien d'Autriche campèrent à Plancenoit.

Au Ohain, à Arnoul de Steyne qui revendit les deux villages à un certain Arnoul, fils d’Arnoul Rex. Ce dernier nom est sans doute la traduction de « Le Roy » ou « De Coninck ». C’est dans cette famille que le maire rebelle de 1409 fut choisi et c’est donc à cette famille que l’on doit sans doute le nom de Maison du Roi. La possession de Plancenoit passa ensuite aux Barbençon, seigneurs de Braine, puis, par héritage, à la famille de Wittem. Les droits de basse et moyenne justice appartenaient à la seigneurie de Braine-l'Alleud. La haute justice resta aux mains du duc de Brabant jusqu’au , date à laquelle le duc la céda à Henri de Wittem, seigneur de Beersel et de Braine-l’Alleud. Dès lors, la terre de Plancenoit constitua un plein fief avec haute, moyenne et basse justice, comptant donc un bailli, un maire, des échevins, un sergent et un messier. Étaient adjoints à la seigneurie les droits de congé, de percevoir les lois et amendes « et autres forfaitures », de garenne, de gruerie, de pêche, etc. On y suivait la coutume d’Uccle.

En 1635, Ernestine de Wittem, marquise de Bergen-op-Zoom, baronne de Beauvois, etc., vendit à Arnoul Schuyl, seigneur de Walhorn, Houtain-le-Val et autres lieux, la terre et la seigneurie de Plancenoit avec toutes ses dépendances dont trois bois dits le Goumont, le Bois Lionnet, à Ohain, et le bois de Moitemont. Relief en fut fait le . Mais la marquise avait eu le tort de confondre propriété et seigneurie… Or l’une n’entraînait effectivement pas l’autre. Même si, depuis 1489, Plancenoit constituait un plein fief, ayant haute, basse et moyenne justice, Ernestine de Wittem n’avait pas le droit de vendre la seigneurie en même temps que les terres, sans le consentement du duc de Brabant, dont la seigneurie relevait directement. Dès 1638 les filles d’Ernestine attaquèrent la vente et obtinrent le retrait de la seigneurie : Arnoul Van Schuyl gardait la propriété des terres de Plancenoit mais les droits seigneuriaux furent à nouveau réunis à ceux de Braine, dont ils avaient été un moment démembrés et le restèrent jusqu’à la fin de l’ancien régime.

Durant toute une période, une seconde seigneurie a existé à Plancenoit, relevant également du duc de Brabant. En 1374, c’est un nommé Guillaume Coutriaux qui tenait le fief. Le fils de Guillaume, Jean, le laissa à sa sœur Jeanne, épouse de Jacquemart d’Ardenne, qui le vendit à Guillaume d’Oestkerke lequel en fit relief le -1436. Jean Germieau ou Germal le racheta et en fit relief le . Durant un peu plus d’un siècle, la seigneurie et la terre restèrent dans cette famille jusqu’à ce que Jean Germiaulx et son fils Nicolas les cèdent au sire de Braine contre 200 carolus d’or. Relief en fut fait le . Dès lors, cette seigneurie, appelée de la Hutte ou del Hutte, devint une annexe de celle de Braine.

L’église de Plancenoit est dédiée à Sainte Catherine. L’église actuelle date de 1857 et fut construite par l’architecte Coulon qui, pour ériger la façade, récupéra les pierres blanches de l’ancien édifice mis à mal par les combats de 1815. Le maître-autel portait, dit-on, les traces de trois balles qui l’atteignirent au cours de cette journée. Mais il a depuis été déménagé à Thorembais-les-Béguines dans l’entité de Perwez. Jadis, une grande procession avait lieu chaque année le troisième dimanche de juin en l’honneur de saint Donat, saint invoqué en Wallonie contre la foudre ; le troisième dimanche du mois de tombait précisément le 18. La procession n’eut pas lieu… Le au soir, la population, mise au courant de l’approche des armées, préféra aller se réfugier dans les bois environnants afin d’y attendre des jours meilleurs. Le curé de Plancenoit ne quitta cependant pas son église et ne renonça pas à dire sa messe dominicale. La légende veut que en entendant la cloche de Plancenoit pendant son petit déjeuner, s’en soit étonné…

  1. L’hypothèse la plus vraisemblable est que cette chute est due à la crise économique. À la même époque, on recensait à Bruxelles 4 107 feux contre 5 739 en 1437.
  2. Dont le nom est perpétué par le Bois Lionnet à Ohain.
  3. Rappelons qu’à cette époque, le maire ou « mayeur » est un agent du seigneur.
  4. Ce qui, en dehors des offices, est un privilège seigneurial.
  5. Les fonts baptismaux de l’église paroissiale de Plancenoit portent les armes des Wittem, ainsi qu’une dalle armoriée de 1576.
  6. Tarlier et Wauters, La Belgique ancienne et moderne. Géographie et Histoire des Communes belges, vol. 2 : Province de Brabant, arrondissement de Nivelles, canton de Genappe, Bruxelles, Decq et Duhent, 1859, p. 70 et 71.
  7. C’est ce même Coulon qui, devenu architecte provincial, acheta la ferme du Caillou en 1869 et y procéda à des travaux assez radicaux en 1889.

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