Erevan, Armenië (Republiek)
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Erevan : descriptif
- Erevan
Erevan ou Yerevan (en arménien : Երևան, Yerevan, /jɛ.ɾɛ.ˈvɑn/) est la plus grande des villes d’Arménie et sa capitale depuis 1918, la douzième depuis les origines de l’Arménie
La ville actuelle est en partie fondée sur l'ancienne cité urartéenne d'Erebouni
Elle est située dans l'ouest du pays, à l'extrémité orientale de la plaine de l'Ararat, au-dessus des gorges de la rivière Hrazdan. Elle connaît une histoire mouvementée faite de batailles, de pillages, d'incendies et de séismes pendant plus de 2 500 ans, devient la capitale de l'éphémère première République d'Arménie après la Première Guerre mondiale et recueille une partie des rescapés du génocide arménien
La ville s'étend rapidement au XXe siècle lorsque l'Arménie devient une des quinze républiques de l'URSS
D'une petite bourgade de quelques milliers d'habitants sous la première République, elle devient en moins de cinquante ans le principal centre culturel, artistique et industriel du pays, ainsi que le siège de ses institutions politiques. En 2018, la population d’Erevan est estimée à 1 081 800 habitants et son agglomération très peu étendue autour de la ville regroupe avec ses 1 980 000 habitants plus de 42 % de la population arménienne
Ses habitants sont appelés les Érévanais et les Érévanaises. Erevan a été nommée capitale mondiale du livre 2012 par l'UNESCO
Erevan est membre associé d'Eurocities.
Histoire
Antiquité
Erevan est une ville ancienne qui possède son « certificat de naissance » : une inscription cunéiforme gravée dans la pierre sur ordre du roi en 782 av. J.-C. témoigne que celui-ci fit construire une forteresse militaire pour se défendre des attaques en provenance du nord Caucase et la nomma Erebouni (origine du nom « Erevan ») — bien qu'il y ait des traces d'occupation antérieure. C'est à cette époque de la puissance urartéenne que la ville se dote de canaux d'irrigation et d'un réservoir. Un siècle plus tard, pour pallier l'abandon d'Erebouni, le roi Rusa II fait édifier quelques kilomètres plus au nord la forteresse de Teishebani. La ville est alors la capitale de la province nord et sert d'entrepôt des produits collectés à titre de redevances avant d'être redirigés vers le centre du royaume, Tushpa. Mais la cité est pillée et incendiée en 590 av. J.-C. par les Mèdes alliés aux Scythes.
À la fin de l'époque urartéenne, la dynastie des Ervandounis ou Orontides régnant sur le pays contribue grandement au redressement de la ville. Du au , elle est l'un des principaux centres de la satrapie arménienne de l'Empire achéménide.
Du fait de l'absence de données, preuves ou témoignages historiques, la période entre le et le est connue comme l'âge sombre d'Erevan.
Moyen Âge
Le développement de la ville est intense au début du Moyen Âge (vers les et siècles), et la première église d'Erevan, l'église Saints-Pierre-et-Paul, est bâtie au (elle s'effondre en 1931). Après plusieurs tentatives dans les années 640, les Arabes s'emparent de la ville en 658. Elle est alors la deuxième plus importante ville de la région après Dvin qui restera le principal centre économique de la plaine d'Ararat jusqu'au siècle. Les Arabes tentent de mettre à pied la population arménienne, notamment par des conversions massives, mais une forte résistance les oblige à pactiser. Dès lors, les califes successifs tolèrent le christianisme et offrent une large autonomie aux Arméniens. Erevan connaît un siècle de paix et de prospérité jusqu'aux révoltes de 740. La ville est alors pillée et certains quartiers brûlés ; elle ne retrouve une certaine autonomie qu'en 850 avec le futur roi d'Arménie en tant que gouverneur, sous le titre de « prince des princes », qui marque le début de la dynastie des Bagratides.
En 920, avec l'appui de Byzance, le roi Achot II réintègre Erevan et sa région au royaume. Au siècle, forte de sa puissance militaire et économique, Erevan devient le véritable centre de l'Arménie orientale. Elle fait partie jusqu'au siècle du royaume des Bagratides, mais est secrètement offerte aux Byzantins en 1023 avant de passer aux mains des Seldjoukides. À la mort du roi en 1041, l'empereur byzantin Michel V réclame et obtient Erevan, Ani et la plaine de l'Ararat. Mais une seconde attaque seldjoukide est fatale à la région, les Byzantins se retirent dans la ville d'Ani. Traditionnellement violents, les Seldjoukides pillent, brûlent et détruisent Erevan. Ils laissent une ville à l'abandon, des cadavres plein les rues, et prennent finalement le contrôle de tout le royaume en 1064. Au siècle, la Géorgie devient une puissance militaire régionale et accepte de s'associer aux Arméniens pour repousser les Seldjoukides. Erevan est reprise en 1201, se reconstruit et connaît durant vingt ans un « âge d'or ». À partir de 1225, les invasions turcomanes et mongoles se succèdent et ces derniers finissent par gouverner la ville avec une certaine tolérance envers les chrétiens. En 1256 Erevan devient la capitale d'un des quatre ulus (régions) de l'Empire mongol. À la fin du siècle, la conversion de Ghazan Khan à l'islam et le nomadisme mongol mettent un frein au développement de la région. Tout le pays connaît alors une famine et la population préfère fuir en laissant une nouvelle fois Erevan à l'abandon. En 1387, Tamerlan pille et ravage la ville et sa région, après plusieurs vagues d'invasions.
Temps modernes
Les Perse, elle devient ensuite un champ de bataille entre Perses et Turcs, puis, au fil des siècles, les attaques répétées des Arabes et des Mongols et enfin le terrible séisme de 1679 finiront de détruire quasiment toute la ville. Quelques rares vestiges sont encore visibles de nos jours.
Lorsqu'elle est occupée par les Russes, vers 1827, la ville ne compte que 12 500 habitants dont près de la moitié n'est pas arménienne. La paix revenue, la croissance démographique reprend lentement et la ville obtient le statut de capitale de province, puis de gouvernement à partir de 1849. En 1850, le journaliste français Adolphe Joanne écrit à propos de la ville : « …la ville est fort triste. Ce ne sont partout que petites ruelles tortueuses bordées de hautes murailles en terre glaise qui cachent les jardins… Le bain n'est ni commode ni propre. Le caravanséraï ne mérite pas une visite. Les bazars sont grands mais à moitié déserts et mal approvisionnés ».
Au début du siècle Erevan n'est qu'une petite bourgade de province de 30 000 habitants aux portes de l'Empire russe. En 1918 elle est déclarée capitale de la nouvelle République indépendante de l'Arménie et devient ainsi le centre de l'Arménie indépendante jusqu'en 1920. L'urbaniste en chef Alexandre Tamanian remodèle toute la ville pour la transformer en capitale digne de cette république. Cette croissance exceptionnelle bouleverse totalement le visage de cette cité avec la construction de nouveaux quartiers, routes, ponts, d'un aéroport international, et entre autres de l'installation du métro en 1980.
Erevan reste la capitale de l'Arménie à sa soviétisation le avant de céder face à Tbilissi qui devient la capitale de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie en 1922. À son éclatement en 1936 Erevan redevient la capitale de la République socialiste soviétique d'Arménie et enfin celle de la troisième république à l'indépendance du pays en 1991.
Les manifestations en faveur de l'indépendance du Haut-Karabagh en 1988 sont une des conséquences de la mise en œuvre de la perestroïka en Union soviétique et de la volonté d'indépendance des quinze républiques soviétiques. Le séisme du 7 décembre 1988 ralentit le processus et l'Arménie est l'une des dernières républiques à obtenir son indépendance.
Après la sévère crise économique des années 1990, due en partie au blocus imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan, la croissance est de retour durant les années 2000 et le visage d'Erevan évolue très rapidement.
- « Par la grandeur du dieu Haldi, Argishti, le fils de Menua, a construit cette forteresse inaccessible et l'a appelée Erebouni ». John Brady Kiesling, Rediscovering Armenia : An Archaeological/Touristic Gazetteer and Map Set for the Historical Monuments of Armenia, Erevan, , 71 lire en ligne), p. 6.
- (en) Brady Kiesling, op. cit., p. 6.
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- , ArmeniaNow.com, 2007, p. 7. Consulté le 21 mars 2008.
- Dédéyan 2007, p. 313.
- Dédéyan 2007, p. 269.
- , ArmeniaNow.com, 2007, p. 8. Consulté le 21 mars 2008.
- Claude Mutafian & Eric Van Lauwe, Atlas historique et culturel de l'Arménie : Proche-Orient et Sud-Caucase du ISBN ).
- Dédéyan 2007, p. 390-393, 448.
- Encyclopædia Universalis France S.A., « Erevan », 1995.
- Dédéyan 2007, p. 486.
- Adolphe Joanne, Voyage en Orient, volumes 2, Ixelles Lez Bruxelles : Delevingue et Callewaert, 1850, pp. 22-23 (lire en ligne).
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesDédéyan
- Dédéyan 2007, p. 631.
- Dédéyan 2007, p. 595.
- Dédéyan 2007, p. 618.
- Dédéyan 2007, p. 675-680 et 722-731.
Géographie
Topographie et situation
- Altitude : moyenne 990 .
- Situation : au bord de la rivière Hrazdan, au nord-est de la plaine d'Ararat.
Erevan se situe au centre-ouest du pays, à l'extrémité nord-est de la grande plaine d'Ararat, là où débutent les reliefs de plateaux et montagnes. Elle est construite sur sept collines, ce qui donne à la capitale arménienne sa physionomie marquée : certains de ses quartiers sont situés en plaine, d'autres sur les collines, en bord de falaise ou même en montagne, à plus de 1 300 mètres d'altitude.
Les quartiers sud et sud-ouest de la ville se trouvent à 900 mètres d'altitude, en bordure de la plaine d'Ararat. Le temps y étant très chaud et peu venteux en été, ce sont surtout des quartiers populaires ou des quartiers industriels où le développement économique est moins important qu'ailleurs. On y trouve les deux aéroports de la ville, plusieurs dizaines d'usines à l'abandon, ainsi qu'en grande banlieue, plusieurs centrales électriques, dont la centrale nucléaire de Metsamor située à trente kilomètres à l'ouest
Le centre-ville et les quartiers nord-ouest également situés dans la partie basse de la ville, à quelque 950-1 000 Tsitsernakaberd et du canyon de la rivière Hrazdan, le seul endroit frais de la zone centrale en été. Plusieurs dizaines de restaurants et de clubs s'y sont d'ailleurs installés et les touristes et les Érévanais aiment s'y rafraîchir lors des soirées estivales. Le district du Kentron (centre-ville) est situé sur la rive droite, tandis que la rive gauche abrite le district beaucoup plus populaire d'Ajapnyak. Les sols sableux et le climat aride rendent l'air poussiéreux. À la sortie ouest de la ville, la rivière se jette dans le lac Erevanian sur les rives duquel a été construite l'ambassade des États-Unis.
Le nord et l'est de la ville, en altitude (jusqu'à 1 300 Avan, Nork-Marach, Arabkir et Kanaker-Zeytun. Le panorama sur le mont Ararat et sa plaine est quasi-omniprésent. C'est en outre à l'est, sur une petite colline, que se trouvent les ruines de la forteresse d'Erebouni qui est à l'origine de la ville.
Erevan, contrairement aux autres villes d'Arménie, ne fait pas partie d'un marz (région), étant elle-même une communauté spécifique,, entourée au nord par le marz de Kotayk, au sud par celui d'Ararat, au sud-ouest par celui d'Armavir et au nord-ouest par celui d'Aragatsotn.
Climat
Erevan a un climat continental du fait de sa situation dans une plaine entourée de montagnes et de son éloignement de la mer et de ses influences. Ce climat est plus ou moins affirmé selon les quartiers de la ville : en altitude, il peut parfois être altéré par une influence de climat montagnard (nuits plus fraîches et orages plus fréquents en été, gelées et chutes de neige plus abondantes en hiver). La ville possède un ensoleillement annuel moyen approchant les 2 700 heures.
Les hivers sont rudes partout (chutes de neige et gelées courantes) et les étés souvent très chauds (il peut faire jusqu'à 35 Ararat). Les rares précipitations (318 mm/an) sont souvent dues à de violents orages d'été.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −7,8 | −5,4 | 0,9 | 6,4 | 10,8 | 15,1 | 19,1 | 18,9 | 13,2 | 7,1 | 0,1 | −4,9 | 6,1 |
Température moyenne (°C) | −3,5 | 0 | 7 | 12,9 | 17,7 | 23,1 | 26,8 | 26,7 | 21,4 | 14 | 5,8 | −0,8 | 12,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 1,7 | 6,3 | 13,7 | 19,8 | 25,1 | 30,9 | 34,5 | 34,4 | 29,2 | 21,6 | 12,8 | 4,2 | 19,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−27,6 2008 |
−26 1928 |
−19,1 1985 |
−10,2 2004 |
−0,6 1945 |
3,7 1978 |
7,5 1886 |
7,9 1928 |
0,1 1921 |
−6,5 1889 |
−14,4 1948 |
−28,2 2002 |
−28,2 2002 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,5 1979 |
19,6 1955 |
27,6 2018 |
35 2008 |
36,1 2021 |
41,1 2021 |
42,4 2018 |
42 2011 |
40 2006 |
34,1 1945 |
26 1990 |
20 1998 |
42,4 2018 |
Ensoleillement (h) | 93 | 108 | 162 | 177 | 242 | 297 | 343 | 332 | 278 | 212 | 138 | 92 | 2 474 |
Précipitations (mm) | 21 | 21 | 60 | 56 | 47 | 24 | 17 | 10 | 10 | 51 | 25 | 21 | 363 |
dont neige (cm) | 5 | 3 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 | 10 |
Nombre de jours avec précipitations | 2 | 4 | 8 | 12 | 12 | 8 | 5 | 4 | 4 | 8 | 7 | 4 | 78 |
Humidité relative (%) | 81 | 74 | 62 | 59 | 58 | 51 | 47 | 47 | 51 | 64 | 73 | 79 | 62 |
Nombre de jours avec neige | 7 | 7 | 2 | 0,2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,1 | 1 | 5 | 22 |
Nombre de jours d'orage | 0,03 | 0,2 | 1 | 7 | 12 | 13 | 9 | 8 | 5 | 3 | 0,3 | 0,1 | 59 |
Nombre de jours avec brouillard | 15 | 7 | 3 | 1 | 1 | 0,2 | 0,1 | 0,1 | 1 | 1 | 4 | 12 | 45 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
1,7 −7,8 21 | 6,3 −5,4 21 | 13,7 0,9 60 | 19,8 6,4 56 | 25,1 10,8 47 | 30,9 15,1 24 | 34,5 19,1 17 | 34,4 18,9 10 | 29,2 13,2 10 | 21,6 7,1 51 | 12,8 0,1 25 | 4,2 −4,9 21 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Risques naturels
L'Arménie entière est située dans une zone à forte activité sismique. Elle est en effet à la limite convergente (zone de subduction) des plaques arabique et eurasienne,.
Le pays, et Erevan en particulier, a déjà subi plusieurs séismes importants par le passé. Le plus récent et le plus marquant est le séisme du 7 décembre 1988 dont l'épicentre était situé à une centaine de kilomètres au nord dans la région de Spitak, et qui a fait entre trente mille et cent mille morts. D'une magnitude de 6,9 sur l'échelle de Richter, ses secousses furent ressenties jusque dans la capitale dont plusieurs centaines de bâtiments furent éprouvés mais restèrent debout. Déjà au siècle, un séisme semblable avait frappé la région et détruit une grande partie de la ville.
Aujourd'hui, certains sismologues arméniens craignent un séisme catastrophique qui ravagerait toute la ville et ferait plusieurs centaines de milliers de morts. Les inquiétudes sont surtout fondées sur le fait que la plupart des bâtiments érévanais sont soit fragilisés par le séisme de 1988, soit construits aux anciennes normes soviétiques qui sous-estimaient largement les risques réels ; 40 % des constructions de la ville ne satisferaient pas les normes sismiques requises.
- (hy + ru + en) V. Azatian et T. Hakopian, Երևան Ереван Yerevan, ИПО Parberakan, Erevan, 1989, p. 284.
- « », Nuclear Power Daily, (consulté le ).
- » (consulté le ).
- »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- », Погода и Климат (consulté le ).
- », NOAA (consulté le ).
- »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- Carte des plaques sur le « » (consulté le ).
- Voir aussi l'article Tectonique des plaques.
- « » (consulté le ).
- Manuelle Tilly, « Erevan risque de subir un tremblement de terre catastrophique », dans Nouvelles d'Arménie, 15 juin 2006 [lire en ligne (page consultée le 21 mars 2008)].
- Krikor Amirzayan, « 40 % des constructions d’Erévan ne seraient pas aux normes sismiques requises », dans Nouvelles d'Arménie, lire en ligne (page consultée le 5 avril 2008)].
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