Enlèvements par les Loups de la Tour Sombre

Origine des Loups
Drapeau de l'organisation

Les Loups attaquent la Calla depuis l'Est, depuis la région de Tonnefoudre.

Lorsque Eddie se retrouve seul avec Andy, il tente de le questionner, mais ce dernier invoque la Directive Dix-neuf et demande un mot de passe...

Quand Andy reprit la parole, il n’avait plus la voix de cet oncle bien intentionné mais stupide, celui du genre à croire dur comme fer qu’Elvis était encore vivant et qu’il habitait à Buenos Aires. Cet Andy-là parlait sans aucune émotion, comme s’il était mort.
Comme un vrai, robot, autrement dit.
— Quel est votre mot de passe, sai Eddie ?
...
— C’est une info confidentielle, pas vrai ?
Encore des cliquetis. Puis :
— Confidentiel : écrit ou composé dans le secret, information dont l’accès est limité, par exemple dans un document ou un q-disc. Accès limité aux personnes autorisées ; ces personnes sont identifiées par le mot de passe.
Il y eut une autre pause, pendant laquelle Andy parut réfléchir, puis il conclut :
— Oui, Eddie, cette information est confidentielle.
— Pourquoi ?
Eddie n’attendait pas de réponse, pourtant Andy lui en donna une.
— Directive numéro Dix-Neuf.
Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec2
— Maintenant, parlez-moi des Loups eux-mêmes, je vous prie. Ils viennent à combien ?
— À quarante, répondit Tian Jaffords.
— Dispersés dans toute La Calla ? intervint Slightman l’Aîné. Non, plus de quarante – puis, se tournant vers Tian, d’un air de s’excuser – tu n’avais pas plus de neuf ans toi-même, la dernière fois qu’ils sont venus, Tian. Moi j’avais tout juste vingt ans. Quarante en ville, peut-être, mais il en venait plus dans les fermes et les ranchs isolés. Je dirais soixante en tout, Roland-sai, peut-être quatre-vingts.
Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec4

— Vous les appelez des Loups, mais que sont-ils, en réalité ? Des hommes ? Ou autre chose ?

...
— Impossible d’être certains, répondit Overholser. Ils ressemblent à des hommes, mais ils portent des masques.

...
Tous sur des chevaux gris. Ils portent des pantalons gris qui ressemblent à de la peau. Des bottes noires avec d’énormes éperons cruels, écoutez-moi bien, je vous prie. Des capes vertes à capuche. Et ces masques. On sait que ce sont des masques, parce qu’on en a retrouvé. On dirait de l’acier, mais au soleil ils pourrissent comme de la chair, saloperies.

...

— Et ils arrivent de Tonnefoudre ? demanda Roland.
— Si fait, dit Overholser. Vous verrez, c’est dans cette direction, à environ cent roues, dit-il en pointant le doigt vers le sud-est. On sort du bois sur la dernière colline avant le Croissant. De là, on voit toute la Plaine de l’Ouest, et au-delà, une étendue de ténèbres, comme un nuage de pluie à l’horizon. On dit, Roland, qu’il y a très longtemps, on apercevait des montagnes, dans cette région.
Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec4

Les enlèvements

Vers 184 apr. R.D., Les Loups commencent à rafler des enfants, à chaque fois un des jumeaux, dans le Grand Croissant des Calla, pour extraire de leurs cerveaux une substance chimique destinée à renforcer les pouvoirs des Briseurs de Rayon du Roi Cramoisi.

L’histoire débute en 336 apr. R.D. (2277 de notre ère), et je compte 25 ans par génération (une génération représente entre 22 et 32 ans)…

Pourtant, le Gran-Pere de Gran-Pere lui avait dit que de son temps – ce qui remontait à cinq ou six générations, si les calculs de Tian étaient bons –, il n’y avait pas de Loups rappliquant de Tonnefoudre sur leurs chevaux gris.

Stephen KingLes Loups de la Calla - Prologue Crânés, Sec.2

Selon les propos de Tian, c’est 120 ou 140 ans, ce qui donnerait l’an 2137 de notre ère… Je laisse donc la date aux environs de 2125.

Et, environ cent vingt ans auparavant (ou peut-être cent cinquante ; avec le temps de chez eux, impossible de dater les événements avec précision), les Loups avaient commencé leurs rafles. Ils ne venaient pas exactement une fois par génération, ce qui aurait voulu dire tous les vingt ans à peu près, l’intervalle était plus long. Pourtant, pas beaucoup plus.

Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec3

Les enfants, poursuivit Overholser, un de chaque paire âgée de trois à quatorze ans environ, étaient emmenés à l’est, en Terre de Tonnefoudre (Eddie remarqua que, pendant toute cette partie du récit, Slightman l’Aîné avait passé le bras autour des épaules de son fils). Ils restaient là-bas pendant un temps relativement court – quatre semaines, peut-être bien huit. Puis la plupart d’entre eux revenaient. Pour ceux qui ne revenaient pas, on supposait qu’ils étaient morts dans la Terre des Ténèbres et qu’ils n’avaient pas seulement été décérébrés, mais tués lors du rite mystérieux et maléfique qui s’y déroulait.

Ceux qui revenaient étaient devenus, dans le meilleur des cas, des idiots dociles. Un garçon de cinq ans pouvait avoir perdu tout le langage difficilement appris, réduit à babiller et montrer du doigt ce qu’il voulait. D’autres, qui n’avaient plus mis de couches depuis deux ou trois ans, étaient contraints d’en porter de nouveau, et ce jusqu’à l’âge de dix ou même douze ans.

Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec3

Principales attaques des Loups:

  • Vers 184  apr. R.D.(2125 de notre temps) la première rafle;
  • Vers 209 apr. R.D. (2150 de notre temps);
  • Vers 234 apr. R.D. (2175 de notre temps);
  • Vers 266 apr. R.D. (2207 de notre temps) Jamie Jaffords, Pokey Slidell et Eamon et Molly Doolin se dressent contre les Loups;
  • Vers 289 apr. R.D. (2230 de notre temps);
  • Vers 313 apr. R.D. (2254 de notre temps) Ruth Caverra est enlevée avec d'autres enfants;
  • Vers 337 apr. R.D. (2278 de notre temps) le Ka-Tet de Roland intervient;

Parfois ils en oubliaient une paire et les jumeaux n’étaient pas séparés, ce qui laissait penser que la prescience des Loups n’était pas parfaite. Pourtant, ils devaient être balèzes, pensa Eddie, puisque même quand les parents éloignaient les enfants (ce qui était souvent le cas) ou qu’ils les cachaient (comme c’était presque toujours le cas), les Loups les dénichaient quand même, et sans traîner. Même sous une pile de vives-raves ou sous une meule de foin, ils les trouvaient. Les habitants de La Calla qui tentaient de leur tenir tête étaient abattus, grillés par les lumitriques – une sorte de laser, peut-être – ou découpés en morceaux par les drones volants.

...

— Non, c’est pas fini, fit Jake. Ils doivent bien les ramener, pas vrai ?
— Non, dit Overholser. Les crânés reviennent par le train, écoutez-moi, il y a un gros tas de ferraille, je pourrais vous le montrer...
Les trains dans lesquels revenaient les enfants étaient tractés par de bonnes vieilles locomotives (Dieu merci, aucune d’elles ne s’appelle Charlie, pensa Eddie), sans conducteur, et dotées d’un ou deux wagons plats, sur lesquels étaient entassés les enfants. À leur arrivée, la plupart du temps ils hurlaient de peur (et du fait des insolations, aussi, s’il faisait chaud et clair à Tonnefoudre), tout couverts de nourriture et de leurs propres excréments, et complètement déshydratés, pour couronner le tout. Il n’y avait pas de gare en amont, même si Overholser émettait l’hypothèse qu’il y en avait eu, dans les siècles précédents. Une fois les enfants débarqués, des chevaux dégageaient les wagons de la tête de ligne rouillée. Eddie se dit qu’ils auraient pu évaluer le nombre de rafles des Loups en comptant les locomotives mises à la casse, comme on évalue l’âge d’un arbre en comptant les anneaux dans la souche.
— Et la longueur du voyage ? Vous avez une idée ? demanda Roland. À en juger par leur état quand ils arrivent ?
Overholser jeta un regard à Slightman, puis à Tian et à Zalia.
— Deux jours ? Trois ?
Ils haussèrent les épaules et acquiescèrent.
— Deux ou trois jours, dit Overholser à Roland, avec peut-être plus d’assurance qu’il n’en ressentait, à en juger par la tête que faisaient les autres.
— Assez longtemps pour attraper des coups de soleil, et pour manger presque toutes les rations qu’ils leur avaient laissées…
— Ou s’en barbouiller le corps, grogna Slightman.
— … mais pas assez longtemps pour mourir d’insolation, termina Overholser. Si vous vous en tenez à ça pour juger à quelle distance de La Calla ils se trouvaient, tout ce que je peux dire, c’est que je vous souhaite bien du plaisir avec cette devinette, parce que personne sait à quelle vitesse va le train en traversant les plaines. De ce côté de la rivière, il arrive plutôt lentement, mais ça veut pas dire grand-chose.
Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec4
Les crânés

À Calla Bryn Sturgis, comme dans les autres Callas du Croissant, les jumeaux sont la norme, et les enfants uniques (ou "singletons"), une exception. Pourtant, cette anomalie dans les naissances cache une réalité horrifiante.

Pour commencer, il y avait la question des jumeaux. Les habitants de La Calla savaient bien que les naissances doubles étaient plutôt une exception que la règle, en d’autres lieux et en d’autres temps, mais dans leur aire du Grand Croissant, c’étaient les singletons, comme le petit Aaron des Jaffords, qui faisaient figure de raretés – de grandes raretés.

Une fois par génération, les Loups surgissent de Tonnefoudre et kidnappent un jumeau par paire d'enfants âgés de trois à quinze ans environ. Les enfants enlevés sont finalement rendus à leurs familles (ils rentrent à La Calla sur deux wagons plats, par la voie ferrée), mais c'est crânés (autant dire cramés) qu'ils reviennent de Tonnefoudre. Peu importe leur intelligence au moment de l'enlèvement, ils sont désormais ravagés, d'un point de vue intellectuel. Peu nombreux sont ceux encore capables de fournir un effort physique et plus rares encore, ceux qui peuvent parler. Ils ont beau atteindre une taille et une carrure de géants (certains mesurent plus de deux mètres), ils sont sexuellement morts. Pour ceux qui comprennent au moins en partie ce qui leur est arrivé, ou qui étaient assez vieux au moment de leur enlèvement pour mesurer cc qui leur a été volé, ils sombrent dans un état de profonde dépression. Certains finissent même par se suicider.

A la fin des Loups de La Calla, on apprend que les jumeaux de La Calla sont emmenés à Tonnefoudre afin qu'on leur extraie du cerveau la substance chimique (ou l'enzyme) permettant la "télépathie gémellaire". Les serviteurs du Roi Cramoisi conditionnent cette substance sous forme de pilules qu'ils font ingurgiter aux Briseurs chargés d'éroder les Rayons. Par conséquent, il semblerait que ce soit le ka, et non une sorte d'ironie du sort, qui ait amené Roland Deschain et ses amis dans les Terres Frontalières.

Un enfant enlevé à l’âge de dix ans revenait parfois avec quelques rudiments de langage sauvés du naufrage, mais n’irait pas plus loin. Ceux qui partaient plus âgés étaient sans doute les cas les plus tristes, car il semblait qu’ils gardaient une vague conscience de ce qui leur avait été volé. Ceux-là avaient tendance à pleurer beaucoup, ou simplement à se renfermer sur eux-mêmes et à fixer l’est, comme s’ils étaient perdus. Comme s’ils voyaient là-bas leurs pauvres cerveaux, tournant comme des oiseaux dans le ciel noir. Au fil des années, une demi-douzaine d’entre eux s’étaient même suicidés (Callahan se signa une nouvelle fois).
Jusqu’à l’âge de seize ans environ, les crânés demeuraient des enfants, aussi bien dans leur silhouette que dans leur comportement ou leur langage. Puis, subitement, la plupart d’entre eux poussaient d’un seul coup, pour atteindre la taille de jeunes géants.
— On n’a aucune idée de ce que c’est, si on ne l’a pas vu et subi soi-même, dit Tian en fixant les cendres du feu. On n’a aucune idée de la douleur qu’ils ressentent. Vous voyez un bébé qui fait ses dents, vous voyez comme il hurle ?
— Oui, fit Susannah.
Tian hocha la tête.
— C’est comme si tout leur corps faisait ses dents, vous intuitez.
— Écoutez-le, dit Overholser. Pendant seize ou dix-huit mois, tout ce que mon frère a su faire, c’est dormir et manger et pleurer et grandir. Je me rappelle même qu’il pleurait en dormant. Je sortais de mon lit pour aller le voir, et il y avait ce chuchotement qui montait de sa poitrine, de ses jambes et de sa tête. C’était le bruit de ses os qui poussaient pendant la nuit, vous imaginez ?
...
— Ce chuchotement dans la nuit, pendant que leurs os poussent, poursuivit Overholser. Et les maux de tête insupportables quand leur crâne grandit.
— Une fois, Zalman a hurlé pendant neuf jours, sans interruption, dit Zalia, d’une voix impassible – mais Eddie vit l’horreur dans ses yeux, et la vit clairement. Ses pommettes poussaient, on le voyait à l’œil nu. Son front se bombait, se bombait, et en s’approchant assez près, on entendait le crâne craquer. On aurait dit une branche qui cède sous le poids de la glace. Pendant neuf jours, il a hurlé. Neuf. Le matin, à midi, au milieu de la nuit. Des hurlements, tout le temps. L’eau qui jaillit des yeux. On a prié tous les dieux de la Création qu’il se casse la voix – ou même qu’il devienne muet tout d’un coup –, mais ça ne s’est pas produit, grand merci. On aurait eu une arme, je pense qu’on l’aurait abattu sur sa paillasse, rien que pour le soulager. Quand ça s’est finalement terminé, mon bon vieux Pa était à deux doigts de lui trancher la gorge. Ses os ont continué à pousser pendant un temps – son skilette, vous voyez –, mais le pire, c’était sa tête, quand ça s’est arrêté, merci à Dieu et aussi à l’Homme Jésus.
Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec3

Lorsqu'ils atteignent la trentaine, les crânés se mettent à vieillir avec une rapidité affolante, et meurent dans d'atroces souffrances.

Une fois la crise de croissance terminée, leur expliqua Overholser, on pouvait en mettre certains au travail. Les autres – la majorité d’entre eux – n’étaient même pas capables d’accomplir des tâches aussi simples que de retirer des souches d’arbres ou de creuser des trous. Ceux-là restaient assis sur les marches de l’épicerie de Took, ou bien se baladaient parfois dans la campagne, des petits groupes de grandes perches dégingandés, de jeunes hommes et femmes énormes, énormes par la taille, le poids et la stupidité, se souriant parfois de toutes leurs dents en babillant, ou bien regardant le ciel de leurs yeux écarquillés.

Ils ne s’accouplaient pas, ce qui était une bonne chose. Tous n’atteignaient pas des tailles faramineuses, et leurs capacités physiques et intellectuelles étaient variables, mais il y avait une constante : sexuellement parlant, ils revenaient morts.

...

Celui qu’on enlève revient crâné, peut-être capable de travailler un petit peu, mais mort en dessous de la ceinture. Et puis… quand ils arrivent à la trentaine…
Quand ils arrivaient à la trentaine, les jumeaux crânés vieillissaient subitement, très rapidement. Leurs cheveux blanchissaient et parfois ils tombaient entièrement. Ils devenaient progressivement aveugles. Leurs muscles, autrefois prodigieux (comme l’étaient ceux de Tia Jaffords et de Zalman Hoonick), se relâchaient et s’atrophiaient. Parfois ils mouraient paisiblement, dans leur sommeil. Mais le plus souvent, leur fin n’avait rien de paisible. Apparaissaient les escarres et les plaies, parfois sur la peau, mais plus fréquemment dans l’estomac ou le cerveau. Et tous mouraient bien plus tôt que la normale, bien plus tôt que s’ils n’avaient jamais croisé les Loups, et beaucoup mouraient dans les mêmes conditions qu’en passant de la taille d’enfants normaux à celle de géants : en hurlant de douleur. 
Stephen King, Les Loups de la Calla - Pt1 Ch6 Sec4

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