Rotterdam
Localisation
Rotterdam : descriptif
- Rotterdam
Rotterdam (prononcé en néerlandais /ˌrɔtərˈdɑm/ ) est une commune et ville néerlandaise, située en province de Hollande-Méridionale
La population municipale est de 634 253 habitants en 2017, tandis que 1 424 662 personnes habitent dans son agglomération, qui fait partie de la conurbation de la Randstad, couvrant plus de 7 millions d'habitants entre Amsterdam, Haarlem, La Haye, Dordrecht et Utrecht
Ses habitants sont les Rotterdamois. Deuxième ville des Pays-Bas en nombre d'habitants après la capitale Amsterdam et devant le chef-lieu de la Hollande-Méridionale La Haye, Rotterdam représente le cœur industriel du pays
Sa position géographique, à l'embouchure du Rhin et de la Meuse, en bordure de la mer du Nord, lui assure une situation commerciale stratégique dans les échanges européens, notamment avec l'Allemagne. Huitième port mondial en 2014 et premier port européen, ses infrastructures portuaires s'étendent sur près de 42 kilomètres
La capacité et la modernité de celles-ci lui garantissent un quasi-monopole sur les arrivées d'hydrocarbures, étant le seul port européen, avec Le Havre, capable d'accueillir des supertankers transportant jusqu'à 400 000 tonnes de pétrole
Le port est aussi un pôle important pour les matières premières et les conteneurs. Fondée au XIIe siècle, Rotterdam s'organise autour de la digue de la rivière Rotte (qui donne son nom à la ville) et les premiers ports de pêcheurs : l'Oude Haven et les quais de Haringvliet
Elle reçoit son statut de ville en 1340
Le commerce y fleurit pendant plusieurs siècles, tandis que le port s'étend et que le commerce avec les Indes occidentales et orientales s'accroît. Ville natale du philosophe humaniste Érasme au XVIe siècle et du peintre Pieter de Hooch au XVIIe siècle, elle favorise la vie culturelle et participe au rayonnement néerlandais durant le siècle d'or. Au XIXe siècle, après une stagnation de son commerce due au blocus continental et à l'inadaptation de son port, la ville grandit à nouveau vers 1870, avec le percement d'une nouvelle voie d'eau qui lui donne un accès direct à la mer du Nord, l'agrandissement de son port et l'industrialisation de ses infrastructures
Des années de récession résultent de la Première Guerre mondiale, suivie de la crise économique de 1929
La Seconde Guerre mondiale met un coup d'arrêt à ce développement, le centre de Rotterdam étant totalement détruit par l'armée nazie, lors du bombardement aérien du 14 mai 1940 qui force le pays à capituler
La reconstruction reprend après-guerre avec l'expansion du port et des industries associées
Après une récession dans les années 1980, en raison des chocs pétroliers successifs, la ville diversifie ses activités économiques et commerciales toujours en lien avec l'expansion du port dans les années 2000. Elle développe sa propre architecture contemporaine, met en valeur ses musées et son art moderne, augmentant ainsi le potentiel touristique de la ville notamment par une attention aux espaces verts. Rotterdam est souvent confrontée à de nombreux défis politiques, économiques, historiques
La maîtrise des eaux et des risques associés aux changements climatiques restent pour la ville, l'enjeu primordial du XXIe siècle.
Géographie
Localisation et communes limitrophes
-
Limites administratives de Rotterdam.
-
Communes limitrophes.
-
La région urbaine de Rotterdam.
-
Vue aérienne de Rotterdam.
Rotterdam se situe aux Pays-Bas, dans la partie sud-ouest de la province de Hollande-Méridionale. La ville fait partie de la région urbaine de Rotterdam appelée en néerlandais stadsregio Rotterdam ou Rijnmond (qui signifie embouchure du Rhin).
Le territoire de Rotterdam est délimité, dans le « sens des aiguilles d'une montre », par les communes de Pijnacker-Nootdorp et de Lansingerland au nord, de Zuidplas au nord-est, de Capelle aan den IJssel et de Krimpen aan den IJssel à l'est, de Ridderkerk au sud-est, Barendrecht et Albrandswaard au sud, Spijkenisse, Bernisse, Brielle et Westvoorne au sud-ouest, Schiedam, Flardingue et Maassluis à l'ouest, Westland, Midden-Delfland et Delft au nord-ouest.
Par rapport aux principales villes néerlandaises, Rotterdam est distante (à vol d'oiseau) de 18,35 Dordrecht, de 20,38 La Haye, de 26,55 Leyde, de 48,42 Utrecht et de 57,79 km d'Amsterdam.
Rotterdam occupe une surface totale d'environ 320 .
Le port de Rotterdam, quant à lui, s'étend sur une distance de 42 Maasvlakte I et II).
Climat
Les données climatologiques de la commune sont relevées à la station de l'aéroport de Rotterdam-La Haye.
Comme pour l'ensemble des Pays-Bas, Rotterdam présente un climat de type océanique tempéré (noté « Cfb » selon la classification de Köppen) avec des étés frais et des hivers doux. En été, les températures moyennes sont régulièrement inférieures à 20 °C, tandis que la température moyenne en hiver ne tombe que rarement en dessous de 0 ,,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0,8 | 0,5 | 2,6 | 4,3 | 7,8 | 10,6 | 13,1 | 12,8 | 10,6 | 7,5 | 4,2 | 1,4 | 6,4 |
Température minimale moyenne la plus basse (°C) | −17,1 | −16,5 | −13,4 | −6 | −1,4 | 0,5 | 3,6 | 4,6 | 0,4 | −5,1 | −9 | −13,3 | −6,1 |
Température moyenne (°C) | 3,6 | 3,7 | 6,4 | 9,1 | 12,9 | 15,5 | 17,8 | 17,6 | 14,8 | 11,2 | 7,3 | 4,2 | 10,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 6 | 6,6 | 9,9 | 13,5 | 17,5 | 19,9 | 22,2 | 22,1 | 18,9 | 14,7 | 9,9 | 6,6 | 14 |
Température maximale moyenne la plus haute (°C) | 14,1 | 16,7 | 23,8 | 27,1 | 30,9 | 33 | 35 | 34,9 | 32,1 | 26 | 18,5 | 15,1 | 25,6 |
Ensoleillement (h) | 62,5 | 83,8 | 124 | 174,9 | 213,9 | 203,6 | 213,1 | 196,6 | 137,6 | 106,9 | 60,4 | 46,7 | 1 623,8 |
Précipitations (mm) | 69,1 | 57,9 | 64,9 | 42,6 | 58,3 | 65,2 | 74 | 81 | 87,1 | 90,1 | 87,1 | 78,3 | 855,6 |
Hydrographie
Rotterdam, par sa situation en aval de l'estuaire Rhin-Meuse, est confrontée à un réseau hydrographique complexe et dynamique (de vastes bassins versants et un climat océanique tempéré). Cette situation singulière explique les modifications fréquentes, au fil des siècles, du cours des fleuves et rivières qui alimentent le territoire de la ville.
Trois principaux cours d'eau traversent la ville : la Nouvelle Meuse, la Rotte et la Schie. Ce réseau fluvial est complété par la Vieille Meuse, la Scheur et plusieurs canaux et lacs.
Centre-ville et nord-est
Rotterdam est arrosée par la Nouvelle Meuse (Nieuwe Maas), cours d'eau se développant sur une longueur de 24 lit varie entre 265 et 465 station de Willemsbrug,, qui mesure quotidiennement la hauteur de l'eau et sa température. Au pont de Brienenoord, le niveau moyen de la Nouvelle Meuse est de −6,5 . À la station de Willemsbrug, le débit moyen interannuel de la Nouvelle Meuse est établi à 6 000 .
La commune est également alimentée par la rivière Rotte, affluent de la Nouvelle Meuse dont le tracé, long d'environ 22 . La Rotte est contenue par une digue se déployant sur une longueur de 400 . Avec un dénivelé optimal de 30 niveau normal d'Amsterdam (NAP). La hauteur moyenne est estimée à −1,02 stations de pompage, associées aux polders, ont été aménagées autour du système hydrographique de la Rotte, dont celle du Kralingse Plas, drainant une surface de 567,1 Boezem ou Toeverkanaal (canal de déchargement des eaux de la Rotte vers la Nouvelle Meuse) et situé un peu plus en aval, au niveau de la station de métro Oostplein, draine quant à elle une surface de 20 .
Au Nord-Est, Rotterdam est alimentée par le Rotterdamse Schie, un bras de la Schie et par le Noorderkanaal, canal creusé à partir de 1929. En 1938, le Noorderkanaal est relié à la Rotte et à la Schie, et devient navigable.
-
La Nouvelle Meuse enjambée par le Willemsbrug.
-
Le Rotterdamse Schie.
-
La Rotte.
-
Le Noorderkanaal.
-
Le Boezem.
Nord-ouest
L'Ouest du territoire communal est alimenté par le Nieuwe Waterweg, un canal d'environ 7 lit occupe une largeur comprise entre 480 et 675 ,. Situé légèrement plus au sud, le canal Caland, dont le tracé est parallèle à celui de la Nieuwe Waterweg, s'étend sur environ 20 Rozenburg,. Une écluse permet la jonction avec le canal Hartel. À l'extrémité Ouest de la ville, le canal de Beer, creusé dans les années 1960 et 1970, permet de connecter le canal Caland via le Maasvlakte, au canal Hartel, au niveau de l'Europoort. Il évolue sur un parcours de 4 ,.
-
Nieuwe Waterweg.
-
Canal de Beer.
-
Canal Hartel.
-
Vue aérienne du canal Hartel.
Sud de la Nouvelle Meuse
Le Sud de Rotterdam, au niveau de Hoogvliet, est traversé par l'Oude Maas (Vieille Meuse), un cours d'eau venant se jeter dans la Scheur et la Nouvelle Meuse. L'Oude Maas, d'une longueur de 30,2 . Le canal Hartel, séparé de la Vieille Meuse par deux écluses, évolue sur une longueur d'environ 23 navigation fluviale, possède un niveau variant entre −0,50 et −0,20 .
-
Vue aérienne du canal Caland.
-
L'Oude Maas, Ã Hoogvliet.
-
Nouveau pont Botlek (ouvert en 2015) enjambant l'Oude Maas.
Eléments de géologie, géomorphologie et pédologie
Le territoire de Rotterdam est caractérisé par trois principales formations pédologiques : des sols sablonneux, essentiellement au centre de la ville (Cf. sédimentations marines sableuses, dunes, etc.), des formations tourbeuses (histosols) et des sols à dominante argileuse. Ces sols reposent sur un substrat géologique constitué de dépôts tertiaires. Ce substratum a été recouvert par des strates de sédiments marins, fluviatiles du delta de la Meuse et du Rhin et des bassins versants (Cf. érosion et d'alternances climatiques quaternaires (glaciaires et interglacaires).
Les tourbes quaternaires (récentes, holocènes) se sont constituées sur l'ensemble de ces dépôts sédimentaires. En effet, le Pléistocène (Quaternaire) ponctué par des dépôts sédimentaires issus du Rhin, lors des périodes interglaciaires (Waalien et Tiglien supérieur) comme ceux de la Meuse, formés à l'Éémien. La plupart des terrains affleurants, organiques associée à des sédiments marins — subatlantico-intertidaux et atlantico-intertidaux — et fluviaux (notamment du Rhin), sont formés au cours de l'Holocène.
La majeure partie de la commune est à une altitude actuelle entre 0 et 10 cote la plus basse étant établie à - 6,67 . Un phénomène de subsidence postérieure aux phases glaciaires du Quaternaire (fonte de l'inlandsis et érosion nord européenne apportant quantité de sédiments) modifie progressivement la topographie (Cf. submersion, invasion marine).
Les milieux naturels, biodiversité
Les milieux originaux
La modification des milieux avec l'urbanisation
Le jardin botanique
Les corridors biologiques
Le corridor vert maritime
- « », sur le site OpenStreetMap (consulté le ).
- « », sur le site OpenStreetMap (consulté le ).
- lire en ligne), pages 155 Ã 178.
- » port de Rotterdam, (consulté le ).
- » [PDF], sur le site Klimaatlas, KNMI (consulté le ).
- Guido Peeters Encyclopædia Universalis, lire en ligne).
- », sur le site Weerstatistieken (consulté le ).
- « », sur le site de l'encyclopédie Larousse (consulté le ).
- », sur le site du Rikjwaterstaadt du ministère des Infrastructures en Milieu (consulté le ).
- », sur le site waterinfo du Rikjwaterstaadt (consulté le ).
- », sur le waterinfo du Rikjwaterstaadt (consulté le ).
- », sur le site waterinfo du Rikjwaterstaadt (consulté le ).
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne), pages 200 Ã 203.
- », sur le site De Rotte (consulté le ).
- », sur le site du Rijkswaterstaat (consulté le ).
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne), page 1106.
- » [PDF], sur le site Port of Rotterdam (consulté le ).
- », sur le site du Rikjswaterstaat du ministère de l'Infrastructure et de l'Environnement néerlandais (consulté le ).
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- », sur le site Rikjswaterstaat du ministère de l'Infrastructure et de l'Environnement (consulté le ).
- lire en ligne [PDF]).
- », sur le site de la faculté des géosciences de l'Université d'Utrecht (consulté le ).
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « CR », mais aucune balise <references group="CR"/>
correspondante n’a été trouvée
Histoire
Toponymie
Le toponyme Rotterdam trouve ses origines probables vers le Rotte, un affluent de la Nouvelle Meuse sur sa rive droite, qui trouve sa source dans les anciens marais de Moerkapelle, Ã environ 16 .
Le mot néerlandais dam signifie « digue, barrage », Rotterdam signifiant « digue sur la Rotta ». Les premières digues apparaissent aux alentours de l'an 1000. En 1028, pour se protéger des eaux, les habitants construisent des « terps », hauteurs artificielles, où ils érigent des habitations. Cet établissement humain est mentionné sous le terme de Rotta.
La ville Rotta est mentionnée pour la première fois dans les écrits lorsque l'empereur fait don d'une église au monastère de Hohors situé à Amersfoort, en 1208.
La Préhistoire
Des traces d'occupation mises en évidence en 2001 attestent d'une présence humaine sur le territoire de Rotterdam (aux abords de la mer du Nord), au Mésolithique. On trouve aussi à proximité de la Nouvelle Meuse des sites utilisés un peu plus tard.
Durant le Néolithique ancien, vers 7 000 av. J.-C., ce territoire est utilisé par des pêcheurs. Les premiers établissements pérennes se forment aux environs de 4 000 av. J.-C.
Au cours de l'âge du bronze et au début de l'âge du fer, le territoire de Rotterdam est habité de façon continue. Des artefacts en bronze datés des environs de 800 .
L'Antiquité romaine
Dans la première moitié du province romaine de Germanie inférieure. Des troupes conduites par le général Cnaeus Domitius Corbulo, s'y installent et y fondent une base arrière à vocation militaire.
En 49 est placé sous l'autorité du général romain Claudius Corbulo.
Le Moyen Âge
Haut Moyen Âge
Durant le Haut Moyen Âge, aux fibules.
Les matériaux de ces bâtiments ont été réemployée lors la fondation de Rotta, au ,.
Moyen Âge central ( | ]
En 1164, les premiers terps créés sur le territoire et le village de Rotta sont détruits par une tempête. Pendant plusieurs dizaines d'années, la zone reste immergée et est recouverte d'une couche d'argile. Des fouilles archéologiques préventives ont mis en évidence les vestiges de ce site primitif, lors de la percée du Willemsspoortunnel (autour de 1990). Les habitants se sont réfugiés sur la zone plus élevée de Hillegersberg.
Au . Des fouilles réalisées en 1969-1970 ont exhumé des vestiges de ce château.
La région est protégée par des digues, d'abord entretenues par des baillis (ambachtsheren), puis par les paysans eux-mêmes. La construction des premières grandes digues sur la Rotte dont Schielands Hoge Zeedijk, commence au XIIIe siècle. Un barrage sur la rivière, construit en 1260, est sans doute situé au niveau de l'actuelle Hoogstraat (« Rue Haute »), considérée comme la rue la plus ancienne de Rotterdam.
De nouveaux châteaux sont construits à cette époque :
- Honingen — situé au niveau de l'actuelle rue de Hoflaan, dans le quartier de Kralingen — et construit entre 1244 et 1252 ;
- Huis te Crooswijk, situé sur la rivière Rotte ;
- Weena, situé au niveau de Hofplein ;
- Bulgersteyn, Spanger et Starrenburg, sur le Spaanspolder.
A la fin du Moyen Âge central, Rotterdam est une ville encore peu développée, organisée autour d'un port aux activités modestes, déployée le long de la Rotte.
De la fin du  siècle à la fin du  siècle
En 1270, Rotterdam obtient le statut de ville dans le cadre du comté de Hollande, fief du Saint-Empire romain germanique.
Le , à la suite de la ville de Beverwijk, Rotterdam obtient des privilèges urbains par une charte du comte de Hollande ,.
Le , le comte de Hainaut accorde à Rotterdam de nouveaux privilèges confortant son statut de ville. La ville compte alors environ 2 000 habitants.
En 1350, le canal Rotterdamse Schie, qui relie Rotterdam à Delft et Schiedam, est achevé, permettant à Rotterdam d'étendre son influence et son commerce. Dans les années 1370 et 1380, en raison d'enjeux commerciaux, le contrôle de ce canal engendre des différends entre Delft et Rotterdam. Ces contentieux aboutissent en 1389 au creusement du Delfshavense Schie, avec l'accord d' de Hainaut.
Au début du Philippe le Bon, duc de Bourgogne, déjà comte de Flandre et duc de Brabant, est proclamé régent de Rotterdam. En 1433, il s'empare officiellement des possessions de Jacqueline de Bavière, comtesse de Hainaut, de Hollande et de Zélande.
La construction de l'église Saint-Laurent commence à cette époque et prend fin dans les années 1470.
La « guerre du Jonker Frans » (1488-1490)
En novembre 1488, Rotterdam est au centre du soulèvement de Frans van Brederode et du parti des Hameçons contre le régent des possessions bourguignonnes Maximilien d'Autriche, veuf de la duchesse Marie de Bourgogne.
Les Hameçons s'emparent de Rotterdam qu'ils vont tenir pendant plusieurs mois, jusqu'à l'attaque menée par le stathouder Jean III d'Egmont en juin 1489. Plusieurs prisonniers sont exécutés, dont le maire de la ville. Brederode s'échappe, mais est vaincu en juillet 1490 à Brouwershaven.
Cette défaite du parti des Hameçons marque la fin de la longue « guerre des Hameçons et des Cabillauds », dont le début remonte à 1350.
La Renaissance et le  siècle
Contexte : les Pays-Bas des Habsbourg
À partir de 1482, les ducs de Bourgogne, souverains des Pays-Bas, comtes de Hollande, appartiennent à la maison de Habsbourg : Philippe le Beau (1478-1506) et Charles Quint (1500-1558, aussi roi d'Espagne en 1516, élu empereur en 1519), qui en 1555, en abdiquant, attribue les Pays-Bas à son fils Philippe, roi d'Espagne, tandis qu'il attribue ses possessions autrichiennes à son frère Ferdinand.
Les Pays-Bas de Philippe II subissent en 1581-1585 la sécession de sept des Dix-Sept Provinces, qui forment les Provinces-Unies : le roi d'Espagne ne garde le contrôle que sur dix provinces, les Pays-Bas espagnols. La Hollande fait partie du nouvel État, qui s'affirme immédiatement comme une puissance de rang mondial.
La Renaissance : humanisme et Réforme
Rotterdam est la ville de naissance du plus grand humaniste, Érasme (ca 1468-1536), un des symboles de la République des Lettres et du renouvellement des savoirs à l'époque moderne. La ville actuelle lui rend de multiples hommages : le pont Érasme, l'Université Érasme de Rotterdam, le Centre médical Érasme et la bibliothèque municipale, rappellent son importance symbolique pour la ville.
Le siècle est marqué par un autre phénomène historique : la naissance en 1517 en Allemagne, puis l'expansion du protestantisme, qui touche largement les Pays-Bas des Habsbourg dès les années 1520. Charles Quint instaure une politique hostile au protestantisme, mais en vain.
Au début du règne de Philippe II, on trouve des protestants (généralement calvinistes) dans les villes de Flandre et de Hainaut, mais les provinces du nord, notamment la Hollande sont assez largement converties.
De l'insurrection contre Philippe II jusqu'au siège d'Anvers (1568-1585)
Assez vite après l'avènement de Philippe II (1555), des tensions politiques et religieuses entre lui et ses sujets néerlandais suscitent la révolte des Gueux (1566), qui devient en 1568 une insurrection sous la direction de Guillaume d'Orange, dite « guerre de Quatre-Vingts Ans » (1568-1648).
La première offensive de Guillaume en 1568 est un échec. Ce n'est qu'en 1572 que les insurgés reprennent le combat, en premier lieu les Gueux de mer, les marins au service de Guillaume. Le
Le , des émeutes éclatent à Rotterdam,, qui tombe aux mains des insurgés.
Selon une correspondance datée de 1573, Philippe de Marnix, proche du prince d'Orange, est chargé du commandement de la place de Rotterdam.
En 1581, les États généraux des provinces et villes insurgées (l'union d'Utrecht) proclament la déchéance de Philippe II de ses droits sur les Pays-Bas (acte de La Haye). Dans les années qui suivent l'armée espagnole, commandée par Alexandre Farnèse reprend les villes de Flandre et de Brabant, notamment Anvers après un siège de treize mois. La situation militaire se stabilise alors provisoirement et les insurgés créent la république des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas, qui sera reconnue par le roi d'Espagne en 1648.
L'époque des Provinces-Unies (1585-1795)
Les Provinces-Unies, refuge religieux
Ces événements amènent les protestants du sud des Pays-Bas à se réfugier aux Provinces-Unies, où ils peuvent pratiquer librement leur culte. Ils créent une quarantaine d'églises wallonnes de langue française. La première église wallonne de Rotterdam est implantée en 1591.
Les Provinces-Unies sont aussi ouvertes aux juifs. L'installation de la première communauté juive portugaise aux Pays-Bas a lieu en 1610, suivie d'un second groupe en 1647. La communauté la plus nombreuse est celle d'Amsterdam, mais à Rotterdam, les « conversos » portugais, descendants de marranes espagnols convertis après 1492, peuvent pratiquer assez librement, tant qu'ils restent discrets.
Ils contribuent à l'épanouissement économique par des activités d'intermédiaires dans le commerce avec l'Espagne et le Maroc. Leur première synagogue est construite entre Wijnhaven et la Bierstraat.
Rotterdam au Siècle d'or
À partir de 1585, après la reprise d'Anvers par les Espagnols, les Provinces-Unies établissent le blocus des bouches de l'Escaut afin de ruiner le commerce d'Anvers. Une partie du commerce maritime d'Anvers est transférée vers Rotterdam, de nombreux commerçants et industriels choisissant de s'établir dans cette ville. Rotterdam développe alors de nouvelles potentialités économiques, notamment commerciales, de circulation et de stockage de marchandises. De larges bassins sont alors aménagés dans le port, afin de faciliter la circulation et les mises à quai des navires.
Durant la totalité du arts et de la littérature, connue comme le « Siècle d'or néerlandais ». Rotterdam, comme d'autres cités néerlandaises, crée en 1681 l'école illustre de Rotterdam : cette école illustre est un établissement d'enseignement supérieur municipal qui offre des cours, sans délivrer de diplômes universitaires. Les cours sont donnés en latin. L'école de Rotterdam, sans atteindre la notoriété de l' d'Amsterdam, fonctionne jusqu'à l'occupation française et le réaménagement de l'université de 1810, et propose, dans une perspective humaniste, des cours de latin, de grec, et de droit.
Au tout début du Compagnie néerlandaise des Indes orientales (créée en 1602) avec Amsterdam, Delft, Middelbourg, Hoorn et Enkhuizen. La chambre rotterdamoise détenant 20 % du capital de la compagnie.
Au milieu du Provinces-Unies, devant Middelbourg. Elle devient également la capitale économique de la province de Hollande-Méridionale. Le commerce avec la mer Baltique et la mer du Nord y est très important. Plusieurs officiers néerlandais ayant navigué pour l'amirauté de Rotterdam et morts au combat, notamment Witte de With et Egbert Kortenaer, sont enterrés dans l'enceinte de l'église Saint-Laurent. Le corps de Witte de With y est déposé en 1659, après la bataille de l'Öresund survenue au large de Copenhague, et celui de Kortnaer y est enterré en 1665, après la bataille de Lowestoft,.
La révocation de l'édit de Nantes (1685) et la seconde vague de réfugiés
Dans les années qui précèdent immédiatement la révocation de l'édit de Nantes ou qui la suivent, un second refuge protestant conduit environ 200 000 à 300 000 protestants à quitter la France à destination de différents pays européens. Environ 65 000 d'entre eux se réfugient dans les principales villes néerlandaises, Haarlem, Amsterdam, Leyde, La Haye et Rotterdam.
Un certain nombre d'entre eux contribuent à la République des Lettres. Ainsi, le pasteur protestant Pierre Bayle est nommé en 1681 professeur à l'école illustre de Rotterdam. Il publie en 1682 les Pensées sur la comète et y crée la revue de critique littéraire Nouvelles de la république des lettres. Il est surtout connu pour son Dictionnaire historique et critique.
Le théologien et historien Pierre Jurieu est également nommé professeur à l'école illustre de Rotterdam. Pasteur de l'église wallonne, il rédige en 1686 Les Lettres pastorales aux fidèles qui gémissent sous la captivité de Babylone, pamphlet politique diffusé clandestinement en Europe, qui conteste la validité juridique de la révocation de l'édit de Nantes et admet, en certaines circonstances, la désobéissance à l'égard des autorités civiles,.
L'économie de Rotterdam au  siècle
Le draperies fabriquées en Angleterre et de denrées provenant de l'empire colonial néerlandais. C'est au cours de cette période que Rotterdam devient un port à stature industrielle.
La tempête de novembre 1775
En novembre 1775, une tempête de forte intensité provoque l'inondation des entrepôts de la ville et la destruction des écluses aménagées sur le port de Delfshaven.
À Delfshaven, le niveau de submersion atteint alors 2,75 m NAP. L'ampleur de la dévastation causée par l'inondation oblige les ingénieurs et autorités locales à revoir le fonctionnement des évacuations et des protections hydrauliques.
Une seconde inondation survient l'année suivante.
Le  siècle
Rotterdam dans la période de l'expansion française (1795-1813)
Comme la plupart des pays européens, les Pays-Bas sont affectés par les mouvements révolutionnaires qui se traduisent par l'avènement d'une république sœur, la République batave, qui remplace les Provinces-Unies. Dès 1796, avec l'appui des armées et des représentants révolutionnaires français, la ville est administrée par des personnalités politiques appartenant au mouvement des patriotes. À partir de 1797, l'amirauté de Rotterdam, qui avait géré la flotte militaire de la ville jusqu'en 1795, est remplacée par un comité consultatif. Cette commission, mise en place par une loi votée à l'assemblée batave datée du , fournit, en 1798, des bâtiments de guerre à la république française. Cette aide militaire, qui intervient dans le cadre des guerres menées par la France contre l'Angleterre, résulte d'accords passés entre les responsables du comité et une délégation notamment composée du vice-amiral de Winter, du ministre Delacroix et du général Joubert.
La République batave prend fin le et laisse place, entre 1806 et 1810, au royaume de Hollande, État satellite du Premier Empire français dont Louis Bonaparte est nommé roi. À cette époque, à l'instar des autres villes de plus de 5 000 habitants, Rotterdam est contrainte d'adopter le nouveau système administratif et la ville est alors gérée par un maire. La Grande Armée a toujours besoin de davantage de soldats et une forte pression s'exerce sur les Pays-Bas, pour imposer l'enrôlement des jeunes gens. Les recrutements forcés provoquent des troubles publics dans diverses villes néerlandaises, notamment à Rotterdam, tandis que des mesures douanières protectionnistes visent à empêcher l'entrée des produits néerlandais en France, provoquant une baisse de 30 % du commerce extérieur par rapport à 1793. En 1810, le pays est directement annexé à l'Empire français. L'entrée des troupes françaises à Rotterdam engendre une importante émeute, essentiellement en raison de nouvelles exigences en matière de conscription. Dès 1811, vient en personne à Rotterdam, afin de négocier des traités de coopération aux termes desquels la ville doit lui fournir matériel militaire et soldats. Les difficultés militaires de Napoléon conscription, de réquisitions et confiscations, alors que de nombreux soldats néerlandais trouvent la mort dans les guerres napoléoniennes. En 1813, les armées napoléoniennes font évacuer la ville, qui est reprise, la même année, par les troupes du prince d'Orange, futur roi des Pays-Bas unis sous le nom de .
Modernisation et développement industriel (1815-1914)
La construction du Nieuwe Waterweg (« Nouveau Canal »), achevée en mars 1872, renforce l'activité des transports fluviaux. Ce canal de 400 à 700 Maassluis jusqu'à Hoek van Holland, permettant à la commune d'accroître son ouverture maritime jusqu'à l'estuaire de la Nouvelle Meuse.
Dans cette moitié du , jusqu'à compter 300 000 habitants au début des années 1900. Elle a adopté un plan structuré, coupé par plusieurs canaux bordés de quais et de belles promenades. L'hôtel de ville, le palais du Grand conseil, la Bourse, l'hôtel des deux compagnies des Indes orientales et occidentales, le théâtre en sont les centres bourgeois. Les réaménagements urbains rendent nécessaires la destruction des anciennes portes de la ville, dont la fonction militaire ou douanière a disparu. Rotterdam a compté une dizaine de portes : La Hofpoort est détruite en 1833, l'Ooster Oude Hoofdpoort, construite en 1597-1598, est détruite en 1856. La dernière porte restante, la Delftsche Poort , est démontée en 1939 pour être déplacée mais sa reconstruction, interrompue par la guerre, n'a pas pris place. Durant ce même siècle, la ville crée une bibliothèque, un musée historique, un hospice pour les personnes âgées, ainsi qu'une prison centrale.
En 1872, la construction du Willemsbrug facilite la première liaison nord-sud. En 1874, la construction des égouts et de l'adduction d'eau demandée par les hygiénistes est réalisée, après avoir été initiée et conçue par l'architecte urbaniste et directeur des travaux publics Willem Nicolaas Rose, en 1841,. La construction de ce « Waterproject », met un terme aux épidémies de choléra dont la dernière avait gravement atteint la population en 1866,,. L'industrie est active, les usines métallurgiques, les usines de produits chimiques et les verreries ont connu une croissance importante et travaillent jour et nuit. Le tabac et les raffineries de sucre représentent un autre pôle d'activités de transformation. La base des importations locales est constituée par le lin et la garance. Rotterdam importe principalement des vins, du café et du sucre, du tabac et du thé, du coton et de la laine. Mais elle est surtout un centre de redistribution vers les autres pays européens et d'abord vers l'Empire allemand.
En 1880, le port de Rotterdam occupe déjà une place stratégique dans le commerce entre les différents ports européens, de la mer Baltique, de Londres, de Hambourg ou du Havre. Les arsenaux et les chantiers de construction sont dynamiques. La construction des ports internes se poursuit. La population croît, passant de 160 000 à 315 000 habitants. En 1882, la ville s'agrandit en annexant la commune de Delfshaven, jusqu'alors constituée comme port d'attache de Delft. Au cours de cette même période, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, la ville opère une importante transition économique. Cette nouvelle orientation économique s'appuie d'une part sur des investissements importants (80 millions de florins) qui lui permettent d'agrandir et de moderniser ses infrastructures portuaires longeant la Nouvelle Meuse, et d'autre part sur une industrie dont le socle est la fabrication de produits semi-finis. Cette politique économique se poursuit durant la guerre mondiale. Les volumes de marchandises échangées avec des pays européens, notamment l'Angleterre et l'Allemagne, augmentent significativement.
Le  siècle
La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres (1914-1939)
Durant la guerre de 1914-1918, les Pays-Bas conservent un statut de neutralité politique. Néanmoins, en raison de sa proximité avec le front belge et de ses relations commerciales avec le Royaume-Uni d'une part et l'Allemagne d'autre part, Rotterdam devient alors un lieu de refuge pour les civils déplacés, les contrebandiers et les évadés de prison,. Le , la reine Wilhelmine prononce un discours dans lequel elle souligne que les Pays-Bas sont sensibles au sort des réfugiés civils qu'ils sont déterminés à accueillir. La ville reçoit 23 000 réfugiés belges en , puis à nouveau 18 000 au mois de novembre, originaires, pour la plupart d'entre eux, d'Anvers. En 1915, la municipalité de Rotterdam investit 99 437 florins afin de subvenir aux besoins alimentaires de ces réfugiés. Durant les deux premières années de guerre, 315 734 vêtements chauds sont également distribués.
Un autre événement marquant est l'importante inondation de 1916 (niveau observé à 3,37 ,.
La population rotterdamoise continue de croître, atteignant en 1916 le nombre de 480 236 habitants, dont 3 280 résident à Hoek van Holland.
Entre les deux guerres mondiales, Rotterdam effectue une importante transition économique. Alors que dans la première décennie du siècle, le volume de marchandises traité par le port de Rotterdam s'élevait à 30 millions de tonnes, il passe à plus de 40 millions en 1937, puis à 42 millions l'année suivante. En 1938, la ville devient ainsi le second complexe portuaire mondial derrière celui de New York et devant celui de Londres, mais également le troisième en matière de tonnage de jauge des navires.
La Seconde Guerre mondiale
Dès 1933 et de façon plus importante à partir de 1938, des Allemands fuient le nazisme et passent la frontière, légalement ou, le plus souvent, illégalement. Avec l'aide du Comité pour les réfugiés juifs, certains sont regroupés dans des camps organisés dans plusieurs villes, notamment à Hoek van Holland, jusqu'en .
En , l'Allemagne envahit les Pays-Bas malgré son statut de pays neutre. L'armée néerlandaise est impuissante face aux forces nazies. Les forces de la marine résistent pendant quatre jours, tentant d'empêcher l'entrée de l'armée allemande lors de la bataille des ponts de la Meuse, qui sévit à Rotterdam sur les deux ponts, ferroviaire et routier, Willemsbrug.
L'Allemagne exige la reddition de la ville. L'aviation allemande bombarde Rotterdam le , détruisant le centre-ville, à plus de 90 % (équivalent à 258 hectares) : environ 24 000 habitations sont détruites, plus de 800 personnes sont tuées, des milliers sont blessées et 78 000 habitants sont sans abri. Le centre-ville est ravagé par les bombes et les incendies qui en résultent. 24 églises, 69 écoles et près de 2350 boutiques furent détruites. De nombreux monuments historiques disparurent, tels que l'église romaine Sainte-Rosalie construite en 1777, la vieille synagogue construite en 1725, l'église luthérienne de 1736, l'édifice abritant la Compagnie des Indes orientales construit au ainsi que la porte de Delft construite par Pieter de Swart entre 1768 et 1773. Parmi les rares bâtiments épargnés se trouvent l'hôtel de ville, la Schielandshuis et la Wittehuis.
Rotterdam, comme le reste du pays, est occupée pendant cinq années. Les autorités municipales et nationales doivent organiser la reconstruction de la ville et prennent dès lors la décision d'exproprier les zones sinistrées, dont les habitants doivent se réfugier dans les banlieues ou d'autres villes proches. Durant l'occupation allemande, de nombreux Néerlandais, ainsi que les réfugiés d'autres pays européens, notamment allemands, installés aux Pays-Bas dès les années 1930, pour fuir le nazisme, sont persécutés, puis déportés dans des camps de concentration, la plupart d'entre eux en raison de leurs origines juives,.
En 1943-1944, dans le cadre des opérations de libération, l'aviation alliée bombarde à plusieurs reprises le port de Rotterdam. Une de ces opérations qui vise l'ouest de Rotterdam, le , est menée dans de très mauvaises conditions météorologiques, et elle atteint des quartiers résidentiels. Plus de trois cents personnes sont tuées et plus de 20 000 sont laissées sans abri. Ce bombardement, parfois surnommé le « bombardement oublié » (Vergeten bombardement), n'est commémoré publiquement qu'en 1993. Des opérations de représailles allemandes en lien avec des faits de résistance de la population, marquent la fin de l'année 1944, alors que la nouvelle du débarquement allié et de la libération progressive de la France et de la Belgique s'est répandue : en représailles à l'égard du « Mardi fou », le , des otages sont fusillés à Rotterdam, puis à nouveau le , sur les Hofplein et Pleinweg, et le , à Oostzeedijk et Hoflaan. À l'automne 1944, les infrastructures et les équipements portuaires sont à leur tour bombardés par les avions allemands : les quais sont anéantis sur 7 . Les 10 et a lieu ce qui est appelé la « Razzia de Rotterdam » : environ 52 000 hommes, entre 17 et 40 ans, sont arrêtés par les occupants qui les parquent dans un premier temps dans le stade de Feyenoord avant de les déporter à l'est des Pays-Bas et en Allemagne pour travailler ; environ 400 personnes perdent la vie à la suite de cet événement. La commune est marquée par une grande famine au cours de l'hiver 1944, conséquence du blocus exercé par les Allemands à partir de septembre,. Rotterdam, comme l'ensemble des Pays-Bas, est libéré par les forces alliées en ,.
L'après-guerre et la reconstruction
Dans la nuit du au
Après la destruction du centre-ville durant la Seconde Guerre mondiale, la ville entreprend un grand travail de reconstruction où l'espace et les constructions modernes sont privilégiés. L'ensemble du centre sinistré, qui comportait des établissements manufacturiers et des lotissements, dont certains étaient détériorés et surpeuplés, est remplacé par une zone urbaine significativement moins dense. Ainsi, lors de sa reconstruction, la capacité de logement du centre passe de 28 000 à 7 000 résidents. Les principaux axes de circulation sont élargis, la gare centrale est rebâtie et le centre-ville se voit aménagé d'espaces verts, d'une salle de concert, de l'hôpital général et d'un centre médico-social.
Par ailleurs le port, rendu en partie inutilisable par les bombardements ou le minage délibéré opéré par l'armée nazie à la fin de la guerre, fait également l'objet de vastes chantiers de reconstruction. Ces travaux de remise en état du complexe portuaire s'échelonnent sur une période de cinq ans. Après la phase de déblaiement, les nouveaux quais, aux structures plus modernes, sont bâtis selon deux modèles de construction : les quais de « type A » reposent sur des pilotis et les quais de « type B » sont conçus en dur et renforcés au moyen de palplanches.
En 1957, le « plan Europoort », un programme permettant à la commune de devenir une ville portuaire à vocation internationale, est voté à l'unanimité par le conseil municipal. Puis, en 1969, le « plan 2000+ pour le développement du delta nord » est établi. Parallèlement, le développement urbain, économique et démographique s'amplifie jusqu'au milieu des années 1960. Puis, la commune est marquée par une décroissance, dans la seconde moitié des années 1960 et plus encore les années 1970 (crise essentiellement liée aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979), tant dans le domaine économique que dans le domaine démographique et social. À cette époque, les pertes d'emploi au sein de la ville se révèlent importantes. À partir du milieu des années 1980, la ville connaît un regain de prospérité. La fin des années 1980 marque un véritable « boom » immobilier mais également un renouvellement des équipements et infrastructures urbaines. En 1989, un projet, le « Plan port 2010 », est initié. Ce projet, encadré par des architectes et des urbanistes, vise essentiellement à restructurer les zones portuaires de Kop van Zuid et de Noordstrand.
Rotterdam au début du | ]
Des gratte-ciels s'élèvent, concentrés dans les quartiers centraux de la ville. Des projets architecturaux originaux deviennent des symboles de la ville au début des années 2010, notamment la rénovation de la gare centrale, l'édification de gratte-ciels les plus élevés du pays, le marché couvert Markthal, ou encore les nouveaux bâtiments municipaux de la Timmerhuis. La ville souhaite devenir plus attrayante pour le tourisme et attirer les investisseurs. Le paysage urbain continue d'évoluer, et la population de s'accroître, tandis que le port qui s'est étendu jusqu'à la mer continue son expansion en gagnant sur la mer. La ville, avec les provinces néerlandaises et l'État, continue de développer des plans de maîtrise des eaux pour parer à la montée des eaux, à l'affaissement des terrains et aux précipitations plus importantes provoquées par le réchauffement climatique.
- A. Carminggelt, A. J. Guirian et M. C. van Trierum, « Rotta en de Ouderdom van Rotta-Dam », dans A. Carminggelt, A. J. Guirian, M. C. van Trierum et al., Rotterdamsch Jaarboek, (lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne), page 219.
- ISBN ), p. 8-16.
- lire en ligne).
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- », sur le site de la ville de Rotterdam (consulté le ).
- lire en ligne), pages 55 Ã fin chapitre.
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne [PDF]), pages 72 et 73.
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- , « Anvers et Rotterdam. », L'Information géographique, DOI 10.3406/ingeo.1940.5039).
- Uitgeverij Verloren , (lire en ligne).
- lire en ligne).
- « », sur le site des archives de la commune de Rotterdam (consulté le ).
- lire en ligne, consulté le ).
- G. Bruining, Tableau topographique et statistique de Rotterdam, lire en ligne).
- lire en ligne).
- Bien que Louis XI ait onfisqué le duché de Bourgogne en 1482, les descendants de Marie de Bourgogne continuent de porter le titre de « duc de Bourgogne » de leurs ancêtres.
- Krzysztof Pomian, « République des lettres : idée utopique et réalité vécue », Le Débat, lire en ligne, consulté le ).
- Blandine Kriegel, « Le Duc d'Albe ou la répression (1567-1573) », dans Blandine Kriegel, La République et le Prince moderne, Presses universitaires de France, (lire en ligne), page 110.
- Théodore de Bèze, Correspondance. Tome XIV, 1573, Librairie Droz, , 384 p., pages 124 à 129 ; note 28.
- « », sur le site de l'Église wallonne de Rotterdam (consulté le ).
- Jacques Gutwirth, « Compte rendu : Ludo Abicht, Geschiedenis van de Joden van de Lage Landen - Histoire des juifs des Pays-Bas », Archives des sciences sociales des religions, lire en ligne, consulté le ).
- Erreur de référence : Balise
<ref>
incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesJCR
- André Bahu, « Rotterdam. », L'information géographique, DOI 10.3406/ingeo.1951.1018).
- lire en ligne), pages 40 Ã 50.
- ISBN ), pages 856 Ã 860.
- Willem Frijhoff, « Exception française, normalité hollandaise ? Questions sur l’évolution comparée du système universitaire autour de la création de l’Université impériale », Histoire de l'éducation, lire en ligne, consulté le ).
- René Favier, « La compagnie hollandaise », dans René Favier, Les Européens et les Indes orientales : au lire en ligne), pages 25 à 27.
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- (nl) Der Groote Kerk te Rotterdam, Corns Immig & Zoon, , 48 p., pages 23 et 24.
- » [PDF], sur le site De Ruyter (consulté le ).
- H.-H. Bolhuis, « La Hollande et les deux refuges », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, lire en ligne, consulté le ).
- « », sur le site du Musée virtuel du protestantisme (consulté le ).
- Françoise Waquet, « Qu'est-ce que la République des Lettres ? Essai de sémantique historique », Bibliothèque de l'École des chartes, lire en ligne, consulté le ).
- Pierre Bayle, Pensées sur la comète, (lire en ligne).
- « », sur le site du Musée virtuel du protestantisme (consulté le ).
- F. R. J. Knetsch, « Pierre Jurieu : Réfugié unique et caractéristique: Récit d'une assimilation involontaire mais partielle », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, lire en ligne, consulté le ).
- lire en ligne).
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne [PDF]).
- Christian de Voogd, Histoire des Pays-Bas : Des origines à nos jours, Paris, Fayard, , p. 162-163.
- Johan Joor, « Les Pays-Bas contre l'impérialisme napoléonien : les soulèvements anti-français entre 1806 et 1813 », Annales historiques de la Révolution française, DOI 10.4000/ahrf.528, lire en ligne, consulté le ).
- (nl) Han van der Horst, « De modernisering van het staatsbestel », dans Han van der Horst, Rotterdam, bruid van de Maas : van prehistorie tot nu, Prometheus, .
- lire en ligne), pages 90 Ã 95.
- Erreur de référence : Balise
<ref>
incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesGéolo-Topographie-site-naturel-climato-biodiversité
- Louis-Gontran Gourraigne, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, Paris, Hachette, , p. 1655.
- », sur top010.nl.
- lire en ligne).
- lire en ligne [PDF]).
- » [PDF], sur le site Crimson architectural historians, (consulté le ).
- (en) Willem Frijhoff et Marijke Spies, « Rotterdam », dans Willem Frijhoff et Marijke Spies, Dutch Culture in a European Perspective : 1900, the age of bourgeois culture, Uitgeverij Van Gorcum, , 598 p., page 114.
- lire en ligne), page 57 ; note 59.
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne), page 79 Ã fin chapitre.
- », sur le site des archives de la ville de Rotterdam (consulté le ).
- lire en ligne, consulté le ).
- lire en ligne [PDF]).
- », sur le site des archives de la ville de Rotterdam (consulté le ).
- lire en ligne).
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- lire en ligne), p. 97-98.
- lire en ligne), page 1114.
- lire en ligne), pages 105 Ã 110.
- », sur Brandgrens Rotterdam.
- Pierre Gras, « Quand Rotterdam détrône New-York », dans Pierre Gras, Le temps des ports, déclin et renaissance des villes portuaires, 1940-2010, Tallandier, , 304 lire en ligne), page 35.
- », sur Engelfriet, .
- », sur Joods Cultureel Kwartier.
- », sur Engelfriet, .
- », sur Stadsarchief Rotterdam.
- Renée Rochefort, « Problèmes géographiques de la reconstruction et de l'aménagement des villes en Europe occidentale depuis 1945. », Annales de géographie, DOI 10.3406/geo.1960.14522).
- lire en ligne).
- lire en ligne).
- », sur le Stadsarchief Rotterdam (consulté le ).
- The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- », sur le site Stadsarchief Rotterdam (consulté le ).
- », sur le site de l'Institut néerlandais d'études militaires (consulté le ).
- lire en ligne).
- lire en ligne), page 125.
- », sur le site Brandgrens des archives de la ville Rotterdam (consulté le ).
- Jean-Marc Rohrbasser et Martine Rousso-Rossmann, « 14 - Répercussions des calamités de guerre », dans Jean-Marc Rohrbasser et Martine Rousso-Rossmann, 1939-1945. Une démographie dans la tourmente, INED, , 384 lire en ligne), pages 297 et 298.
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne), page 31.
- », sur le site des archives de la ville de Rotterdam (consulté le ).
- Anton M. J. Kreukels et Hervé Maury, « Rotterdam, le port englobe la ville : Une stratégie d'expansion. », Les Annales de la recherche urbaine, DOI 10.3406/aru.1992.1670).
- Klerks, Maandag et van Duivenbode 2017, p. 7.
- lire en ligne), pages 143 Ã fin chapitre.
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « Note », mais aucune balise <references group="Note"/>
correspondante n’a été trouvée
Toponymie
Le toponyme Rotterdam trouve ses origines probables vers le Rotte, un affluent de la Nouvelle Meuse sur sa rive droite, qui trouve sa source dans les anciens marais de Moerkapelle, Ã environ 16 .
Le mot néerlandais dam signifie « digue, barrage », Rotterdam signifiant « digue sur la Rotta ». Les premières digues apparaissent aux alentours de l'an 1000. En 1028, pour se protéger des eaux, les habitants construisent des « terps », hauteurs artificielles, où ils érigent des habitations. Cet établissement humain est mentionné sous le terme de Rotta.
La ville Rotta est mentionnée pour la première fois dans les écrits lorsque l'empereur fait don d'une église au monastère de Hohors situé à Amersfoort, en 1208.
- A. Carminggelt, A. J. Guirian et M. C. van Trierum, « Rotta en de Ouderdom van Rotta-Dam », dans A. Carminggelt, A. J. Guirian, M. C. van Trierum et al., Rotterdamsch Jaarboek, (lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne), page 219.
- ISBN ), p. 8-16.
Héraldique
Historique
Les premières armoiries de la ville trouvent leurs origines au début du , comte de Hollande et du Hainaut, en remerciement du soutien apporté par les seigneurs de Wena, dans sa lutte contre la Flandre en 1304, offre à la ville ses propres armoiries. À cette époque, les premières armes de Rotterdam se composent de quatre lions, dont deux rouges et deux noirs, symbolisant les emblèmes du Hainaut,.
De nouvelles armoiries de la ville sont créées en 1740.
Dans les années 1810, alors que les Pays-Bas sont sous domination napoléonienne, la commune doit adapter ses armoiries à sa position de « bonne ville du premier empire », en ajoutant un aigle en or qui couronne son blason. Lors de la constitution du Royaume des Pays-Bas en 1815, l'aigle laisse place à une couronne royale. Ce changement est ratifié par un arrêté royal daté du .
Devise
En , la reine Whilelmine, voulant rappeler la capacité des Rotterdamois à surmonter les souffrances endurées durant la guerre, leur accorde officiellement la devise « Sterker door strijd », en français « Plus fort par l'effort » qui figure depuis lors sur les armoiries de la ville,. À cette occasion, la reine indique qu'il s'agit de « rappeler aux générations futures le courage et la force avec lesquels le peuple de Rotterdam a subi toutes les épreuves de la guerre, et la contribution essentielle qu'il a apportée à la libération de la patrie ». Une statue commémorative portant cette devise est érigée dans le centre de Rotterdam en 1953.
Blason
|
Les armoiries de Rotterdam blasonnent ainsi : « Écartelé : De sinople au pal d'argent, au chef d'or quatre lions de gueules et sables. 1 et 4 en or un lion passant de sabre jeté à la gorge, 2 et 3 en or un lion passant de sabre azuré jeté à la gorge déployée,,. » |
Description des armoiries
Le blason se présente sous la forme d'un écu composé de deux bandes vertes symbolisant l'arme originale de Wena et bissectées d'une bande blanche symbolisant la Rotte ; et de quatre lions, deux noirs et deux rouges représentés sur un champ de couleur or. L'écu est maintenu par deux lions aux couleurs dorées et naturelles. Les deux lions se présentent debout, surmontant une terrasse se présentant sous la forme d'un mur constitué de briques contre lequel les flots viennent se heurter. Ces armoiries sont complétées par la devise de Rotterdam disposée sur un rouleau : « Sterker door strijd » (« Plus fort par l'effort »).
Utilisation du blason et des armoiries
Les armoiries de la ville de Rotterdam sont enregistrées au Hoge Raad van Adel (le Collège des armes).
-
Armoiries en 1740.
-
Armoiries en 1813.
-
Armoiries en 1816.
-
Armoiries actuelles (depuis 1948).
- lire en ligne), pages 39 Ã 44.
- lire en ligne [PDF]).
- lire en ligne [PDF]).
- Collectif, Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises, Assemblée nationale française, (lire en ligne), pages 33 et 34.
- lire en ligne [PDF]).
- », sur le site des archives de la ville de Rotterdam (consulté le ).
- », sur le site des archives de Rotterdam (consulté le ).
- lire en ligne), pages 631 Ã 633.
- lire en ligne), pages 60 Ã 67.
- lire en ligne [PDF], consulté le ).
- », sur le site officiel du ministère de la défense et de la marine des Pays-Bas (consulté le ).
- (nl) C. Postma et J. M. B. A. De Jong, Holland in vroeger tijd : Algemene inleiding over het gewest Holland en beschrijving van de regeringscolleges en gerechtshoven, Europese Bibliotheek, , page 245 et 246.
- lire en ligne [PDF]).
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « CR », mais aucune balise <references group="CR"/>
correspondante n’a été trouvée
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Rotterdam dans la littérature
Découvrez les informations sur Rotterdam dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
1725 autres localités pour l'état de New York
Vous pouvez consulter la liste des 1725 autres localités pour l'état de New York sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/us/us-ny/villes.html.
Version en cache
17/11/2024 12:32:14 Cette version de la page est en cache (à la date du 17/11/2024 12:32:14) afin d'accélérer le traitement. Vous pouvez activer le mode utilisateur dans le menu en haut pour afficher la dernère version de la page.Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/us/us-ny/93484.html
L'infobrol est un site personnel dont le contenu n'engage que moi. Le texte est mis à disposition sous licence CreativeCommons(BY-NC-SA). Plus d'info sur les conditions d'utilisation et sur l'auteur.