Vichy (prononcé /vi.ʃi/), appelée parfois autrefois Vichy-les-Bains, est une ville dans le centre de la France, située dans le sud-est du département de l'Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes
Elle est une des principales villes de la région historique du Bourbonnais
Ses habitants sont appelés les Vichyssois et les Vichyssoises.
Bâtie sur les bords de la rivière Allier, à la limite de la plaine de la Limagne bourbonnaise et de la montagne bourbonnaise, elle est connue dès l'Antiquité pour ses sources thermales et connaît un grand essor au XIXe siècle, notamment avec la production de la célèbre pastille de Vichy, créée en 1825
Elle est choisie pour être la capitale de l’État Français de 1940 à 1944, durant la période du régime de Vichy.
La ville, avec dix autres stations thermales européennes (Grandes villes d'eaux d'Europe), est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 24 juillet 2021.
Vichy est la deuxième commune du département en nombre d'habitants (25 789 en 2021) après Montluçon
Avec son unité urbaine, forte de 66 471 habitants en 2021, elle est la première agglomération du département
Son aire d'attraction rassemble 49 communes et 91 894 habitants en 2021.
Géographie
Localisation
Vichy se situe sur la rive droite de la rivière Allier, principal affluent de la Loire, à cheval entre la montagne bourbonnaise et la Limagne bourbonnaise, à une altitude moyenne de 263 mètres, au sud-est du département de l'Allier.
Par la route, Vichy est située à 55 Moulins (préfecture de l'Allier) et à la même distance au nord de Clermont-Ferrand (préfecture du Puy-de-Dôme). Lyon, capitale régionale, est située à 150 Paris, à 359 km.
Communes limitrophes
Six communes jouxtent Vichy, les deux plus importantes étant Cusset à l'est avec 12 909 habitants et Bellerive-sur-Allier, à l'ouest de l'autre côté de la rivière avec 8 855 habitants. La liaison directe avec Charmeil ne peut s'effectuer par la route sans devoir passer par Bellerive-sur-Allier via le pont de l'Europe ou par Creuzier-le-Vieux via le pont Boutiron.
Les limites communales de Vichy et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes de Vichy
Charmeil
Creuzier-le-Vieux
Cusset
Bellerive-sur-Allier
Abrest
Le Vernet
Géologie et relief
Caractéristiques géologiques
Il existe deux types de formations géologiques sur le territoire communal : des formations alluvionnaires, correspondant au lit majeur des cours d'eau, et composées de sables mais aussi de galets ; ainsi que des formations sédimentaires tertiaires principalement composées de calcaire et de grès.
L'histoire géologique de la commune débute par la mise en place, au Cambrien supérieur, de granite ; des apports de granite issus de la montagne bourbonnaise viennent au Viséen.
Les sources de Vichy sont issues de terrains sédimentaires mis en place dans le bassin d'effondrement de la Limagne. Les divers forages de ces sources ont mis en évidence une alternance de sables, de marnes sableuses et de grès.
La commune se situe sur une terrasse de graviers du diluvium quaternaire. Au sud, une colline est formée d'une alternance de couches marneuses et calcaires. Les collines du nord sont aussi formées par des assises tertiaires. Il n'y a pas de traces de formations de l'ère secondaire.
Relief
La commune s'étend sur 585 .
Le relief, typique d'une vallée fluviale de plaine, est accentué par la proximité de la montagne bourbonnaise.
Hydrographie
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La rivière Allier constitue la limite occidentale de la commune de Vichy. Située en rive droite, elle coule donc du sud vers le nord. Sa pente très faible (0,1 %) « entraîne une lenteur de l'écoulement des eaux » et « une faible force de creusement et de charriage », empêchant « d'entailler un lit profond et rectiligne ». Son cours n'était « pas constitué d'un chenal unique » ; il est devenu linéaire en 1860. Un lac artificiel est aménagé en 1963 : le lac d'Allier.
Le Sichon, affluent rive droite de l'Allier, prend sa source en montagne bourbonnaise à Lavoine et se jette dans la rivière Allier au droit de l'esplanade.
Climat
L'agglomération se situe dans un « régime climatique de transition » entre les climats océanique dégradé et continental, ; mais elle comporte quelques caractéristiques du climat de montagne, comme l'abondance des précipitations en s'approchant de la montagne bourbonnaise, avec 779,5 mm en moyenne par an.
Une station météorologique est installée le
Comparaison des données météorologiques de Vichy avec les données nationales
Ville
Ensoleillement (h/an)
Pluie (mm/an)
Neige (j/an)
Orage (j/an)
Brouillard (j/an)
Médiane nationale
1 852
835
16
25
50
Vichy
1 880
790
19
24
36
Paris
1 717
634
13
20
26
Nice
2 760
791
1
28
2
Strasbourg
1 747
636
26
28
69
Brest
1 555
1 230
6
12
78
Bordeaux
2 070
987
3
32
78
Relevés météorologiques de la station de Vichy – Charmeil (1931-1960)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
−1
−2,1
1,8
2,9
6,5
10,3
12,2
11,7
10,1
5,1
2,6
0,2
5
Température maximale moyenne (°C)
6,8
8,7
13,7
16,6
20,3
23,4
26,1
25,5
22,8
17,3
11,2
8
16,7
Source : Infoclimat
Relevés météorologiques de la station de Vichy – Charmeil (1961-1990, record à partir de 1859)
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
−0,9
−0,2
1,1
3,4
7
10,2
12,1
11,8
9,4
6,4
2,3
−0,5
5,2
Température moyenne (°C)
2,9
4,3
6,4
9,1
12,9
16,3
18,8
18,3
15,8
11,8
6,5
3,3
10,5
Température maximale moyenne (°C)
6,7
8,7
11,7
14,8
18,7
22,4
25,5
24,7
22,2
17,1
10,8
7,1
15,9
Record de froid (°C) date du record
−26,9 1971
−24 1963
−13,3 2005
−7,2 1973
−4,2 1976
−0,2 1962
3,7 1979
1 2000
−2 1972
−9 1997
−11,3 1998
−18,5 1962
−26,9 1971
Record de chaleur (°C) date du record
19,2 1947
25,7 1960
27 2021
30,8 1949
33,5 2017
39,7 2019
41,3 2019
40,2 2012
36,4 1987
30,6 1985
26,2 2015
21,7 1989
41,3 2019
Ensoleillement (h)
66,1
88,1
136,6
170,9
197,1
232,6
270,7
237,8
197,9
135,9
82,3
64,2
1 880,2
Précipitations (mm)
52,1
48,2
51
62,9
107,6
79,4
60,6
75,4
77
64,7
56,9
54,4
790,2
Source : Infoclimat.fr
Statistiques 1981-2010 et records Station VICHY-CHARMEIL (03) Alt: 249m 46° 10′ 00″ N, 3° 23′ 54″ E
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
−0,4
−0,2
1,9
3,9
8,1
11,2
13,3
12,9
9,8
7,3
2,8
0,4
6
Température moyenne (°C)
3,5
4,4
7,4
9,8
14
17,4
19,9
19,5
16
12,4
7
4,1
11,3
Température maximale moyenne (°C)
7,4
9
13
15,8
20
23,5
26,4
26,1
22,2
17,6
11,2
7,8
16,7
Record de froid (°C) date du record
−26,9 05.1971
−24 05.1963
−13,3 01.2005
−7,3 08.2003
−4,2 01.1976
−0,2 04.1962
3,7 04.1979
1,7 26.1966
−2 27.1972
−9 30.1997
−11,3 23.1998
−18,5 28.1962
−26,9 1971
Record de chaleur (°C) date du record
19,2 16.1947
25,7 28.1960
27 31.2021
30,8 16.1949
33,5 28.2017
39,7 27.2019
41,2 31.1983
40,6 12.2003
36,4 17.1987
30,6 02.1985
26,2 08.2015
21,7 16.1989
41,2 1983
Ensoleillement (h)
78,1
94,8
153,7
175,4
203,4
225
248,9
238,3
183,5
128,1
76,7
55,9
1 861,7
Précipitations (mm)
46,8
39,8
44,2
69,3
98,2
78,2
71,6
74,2
75,4
68
63,3
50,5
779,5
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm
10
8,9
9
10,8
12,2
9,5
8,1
8,8
8,7
10,4
10,3
10
116,7
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm
3
2,5
2,8
4,5
6,2
4,9
3,7
4,3
4,2
4,3
4,1
3,1
47,6
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm
1
0,7
0,8
1,9
3
2,5
2,2
2,4
2,7
1,8
1,9
1,1
21,9
Nombre de jours avec neige
4,8
4,7
2,6
1
0
0
0
0
0
0
1,5
3,7
18,3
Nombre de jours avec grêle
0
0,1
0,3
0,6
0,3
0,2
0,2
0,3
0,1
0
0
0
2,3
Nombre de jours d'orage
0,1
0,2
0,4
1,3
5
4,9
5,7
5
2,6
1
0,1
0,1
26,2
Nombre de jours avec brouillard
5
3,1
1,6
1,2
2,1
1,4
0,8
1,2
3,9
5,1
5,2
4,7
35,4
Source : [MétéoFrance] « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/07/2021 dans l'état de la base
Dans les années 2010, la ville de Vichy a battu des records de température. Le
La station de Vichy-Ville, ouverte en 1952, a enregistré un record de 41,3 .
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↑ « », sur Lion 1906.
↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées geoportail
↑ a et bErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées BRGM04
↑ a et bErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Dollfus1894
↑ « », Institut national de l'information géographique et forestière.
↑ a et bErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées SCOT_RAP_provisoire
↑ Voir figure 2 « Typologie climatique du territoire français en 8 classes », dans Daniel Joly lire en ligne, consulté le 11 juillet 2019).
↑ MétéoFrance 03060001.
↑ « », sur Infoclimat (consulté le 23 juillet 2021).
↑ « », sur Infoclimat (consulté le 23 juillet 2021).
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↑ Fanny Guiné, « », sur lamontagne.fr, 24 juillet 2019 (consulté le 27 juillet 2019).
↑ « », sur Météo-France, 31 juillet 2020 (consulté le 16 octobre 2020).
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « RAP », mais aucune balise <references group="RAP"/> correspondante n’a été trouvée
Toponymie
Nom de la localité
Le nom de la localité est attesté sous les formes Vichei en 1067, de Vicherio en 1165, 1184, 1188, de Vicheyo en 1220, [Joh.] Vicherii en 1267, Vichac en 1293, Vicheir en 1307, Vichier en 1331, Vichy en 1351, Vichiacus en 1373.
Albert Dauzat et Charles Rostaing (qui ne citent aucune forme ancienne) ont vu dans Vichy une formation toponymique en (-i)-acum, suffixe d'origine gauloise marquant la propriété. Il a régulièrement abouti à la finale -y dans les régions de langue d'oïl, alors qu'il a donné la finale -ac dans les régions de langue d'oc (ou -at en Auvergne et Limousin). Billy localité du même département, située 13 km au nord, a subi la même évolution phonétique du suffixe -(i)acum et correspond à la forme d'oc Bilhac (Corrèze). Selon eux, le suffixe -acum est précédé du nom de personne gallo-romain Vippius. Pour l'évolution phonétique du premier élément Vipp(i)- > Vich(i)-, on compare avec Clichy attesté sous les formes Clipiacum en 652; Clippiaco en 717.
Ernest Nègre rejette cette explication, bien qu'elle soit confortée par la forme la plus ancienne (-(i)acum ayant régulièrement abouti à -ei au Moyen Âge). De plus, il ne tient pas compte de toutes les formes plus tardives indiquant l'évolution régulière de ce suffixe (-eyo, -ac, -y et -acus) et préfère ne retenir que celles en -eri-, -ier-, -eir-, issu de -ARIU qui est un suffixe constituant le nom de personne roman Vicarius. En ce cas, cet anthroponyme est pris absolument. Le nom commun latin vicarius est à l'origine des mots nord-occitan vigier et occitan viguier « magistrat chargé d'administrer la justice au nom des comtes ou du roi dans les provinces du Midi » et du français vicaire, emprunt savant au latin. On note également l'existence d'un nom de famille Vichier attesté au .
Remarque : on observe parfois des confusions de suffixe, comme celle qui a affecté le nom de la commune d’Aizier (Eure, Aysiacus en 1025, Aisi en 1215), désignée régulièrement Aizy jusqu'au XVe siècle, avant d'être supplantée définitivement par Aizier.
La ville fut désignée sous le nom de Vichy-les-Bains au mojns jusqu'au XIXe siècle,,.
Nom des habitants
Les habitants de la commune sont appelés les Vichyssois, mot francisé du Valery Larbaud utilise le terme de Vicaldiens, forme inventée à partir du nom latin fantaisiste de la ville *Aquae calidae « eaux chaudes ».
Il ne faut pas utiliser le terme de Vichystes qui doit être réservé exclusivement pour désigner les partisans du régime de Vichy. Contrairement à ce qu'affirment les certaines éditions des deux dictionnaires les plus utilisés en Français (Larousse et Robert), les deux termes ne sont pas interchangeables et ne l'ont jamais été,.
Langue régionale
La région de Vichy fait partie de l'aire linguistique du Croissant,, une zone de transition où se rejoignaient et se mélangeaient la langue d'oc et la langue d'oïl,,. Le nom de la ville en bourbonnais du Croissant est Vichèi.
Vichy est avec Montluçon une des deux villes de cette aire dans l'Allier et la deuxième plus grande ville de toute l'aire du Croissant,.
À Vichy on parlait le bourbonnais du Croissant au sens strict tandis qu'à Montluçon on utilisait traditionnellement le parler croissantais marchois, plus proche de celui de la Creuse que celui de Vichy. Les deux tiers nord de l'Allier parlaient, quant à eux, le bourbonnais d'oïl, lui-même variante du berrichon. La région de Vichy et son parler du Croissant recevait aussi des influences du Francoprovençal parlé dans le Forez mais aussi dans quelques communes de l'Est de la Montagne bourbonnaise.
↑ a b et cErnest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Librairie Droz, 1990, 1871 ISBN , lire en ligne), p. 674.
↑ a et bAlbert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, 1979 (ISBN ), p. 712a
↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit., p. 84a
↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit., p. 194a.
↑ (lire en ligne)
↑ Site de Géopatronyme : nom de famille Vichier sur Filae.com (lire en ligne) [1]
↑ Louis Beaulieu, Antiquités de Vichy-les-Bains, département de l'Allier, 1840
↑ Jean Bazin, Vichy-les-Bains, une station de l'histoire de France, 1943
↑ Centre France, « », sur le-pays.fr, 28 mai 2020 (consulté le 4 octobre 2023).
↑ Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda (Limsi, CNRS), « Comparaison de dialectes du Croissant avec d’autres parlers d’oïl (berrichon-bourbonnais et poitevin-saintongeais) et d’oc », communication au colloque « 2èmes Rencontres sur les Parlers du Croissant », Montluçon, 2019, [lire en ligne].
↑ « À Vichy que don Vicente Blasco Ibanez a comparé à Babylone, et (le ciel nous épargne, Vicaldiens, mes frères) à Sodome et Gomorrhe, à Vichy, tout passe et Vichy même. » Allen. 1927, cité dans Denis Tillinac, Vichy, Éditions Champ Vallon, 1986, 113 ISBN , lire en ligne).
↑ « », sur larousse.fr (consulté le 11 décembre 2021).
↑ « », sur lerobert.com (consulté le 11 décembre 2021).
↑ Henri Grobost, Rose-Marie Grobost et Maximilien Guérin, Contes et histoires en parler de Naves (Allier). Corpus textuel transcrit et traduit, Paris, Éditions L'Harmattan, présentation en ligne).
↑ Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda, Lori Lamel, « Comparaison dialectométriques de parlers du Croissant avec d’autres parlers d’oc et d’oïl », Le Croissant linguistique entre oc, oïl et francoprovençal : des mots à la grammaire, des parlers aux aires, 2021 (lire en ligne).
↑ « », sur le site officiel de l'Atlas sonore des langues régionales de France, Paris, 2020.
↑ Les parlers du Croissant (groupe de recherches universitaires et académiques en linguistiques sur les parlers du Croissant ; CNRS).
↑ Bibliographie des productions du groupe de recherche sur les parlers du Croissant ; CNRS, 2020.
↑ Montpellier, 2009 (ISSN 1773-0538, lire en ligne [PDF], consulté le 23 juillet 2021).
↑ Maximilien Guérin, « Transmission et dynamique des parlers du Croissant », Cahiers du Groupe d'études sur le plurilinguisme européen, ISSN 2105-0368, lire en ligne , consulté le 23 juillet 2021).
↑ Olivier Mattéoni, Servir le prince : les officiers des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Âge (1356-1523), Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 1998 (ISBN , lire en ligne)
« On retrouvait l'occitan, sous sa forme auvergnate, au sud du duché de Bourbonnais - région de Montluçon, Gannat, Vichy. […] »
↑ Éditions CPE, 2010, 160 ISBN ).
Histoire
Préhistoire
Le site de Vichy, pourtant largement fouillé, n'a pratiquement pas livré d'artefacts préhistoriques - contrairement à ses environs proches comme la vallée de la Sioule où Jenzat et Bègues par exemple sont occupées à l'âge du bronze, et Varennes-sur-Allier et Néris-les-Bains ont clairement un passé gaulois. Il est donc fort probable que l'emplacement de Vichy était occupé par les eaux jusqu'à un passé relativement proche.
Antiquité
Après le retrait des eaux, la présence d’un gué sur le Flumen Elaver (Allier) et de sources aux vertus thérapeutiques ont dynamisé les établissements humains à cet endroit.
Pendant la période gauloise un bourg, le futur Vichy, se trouve à l'extrémité septentrionale du territoire arverne, proche des territoires de deux autres peuples puissants de la Gaule, les Éduens (au nord et à l'est) et les Bituriges (au nord-ouest). Il y passe probablement une voie reliant deux « capitales » gauloises, Gergovie, cité arverne à quelques kilomètres au sud de l'actuelle Clermont-Ferrand, et Bibracte, cité éduenne sur le mont Beuvray dans le Morvan.
C'est probablement à l'emplacement de Vichy ou non loin que Jules César fait construit un pont en bois en 52 av. J.-C., à son retour du siège de Gergovie (voir l'article « Histoire des ponts de Vichy »).
Plus tard, les gallo-romains développent ce bourg qu'ils appellent Aquis Calidis (les « eaux chaudes » en latin). Des artefacts antiques démontrent l'existence d'activités telles que le coulage de bronze, la forge et la fabrication de pièces de monnaie dès le Flaviens jusqu'au céramiques sigillées produites manuellement ou moulées, figurines d'argile, bols de céramique glaçurés au plomb, d'autres décorés à l'engobe épaissi d'argile ou émaillés au mica, en production courante ou en travail fin. On a trouvé des lampes en terracotta du Bourbon-Lancy et Lezoux en ont également révélées).
Les principaux ateliers de la ville sont :
Atelier à l'emplacement de la gare SNCF
Découvert à l'occasion de la construction en 1861 et 1862 de la voie ferrée entre Saint-Germain-des-Fossés et Vichy, cet atelier comprend 14 fours étudiés par Alfred Bertrand<. La moitié de ces fours a une forme circulaire (diamètre 0,70 . Ils ne sont peut-être pas contemporains et certains ont subi des remaniements (au moins le four ). Divers outils et accessoires accompagnent ces fours : calibre en bronze de l'extérieur du galbe de certains bols, broyeurs en marbre, cylindres à pétrir en grès fin, fragments de gazettes à courant d'air, creuset ovoïde pour fondre les émaux, demi-vase à suspendre pour contenir de l'eau (pour que les potiers puissent s'humecter les doigts), lissoir en marbre, etc. En activité à partir de la fin du .
Atelier de la rue Desbrest
En 1862 A. Bertrand trouve un lot de figurines en terre blanche et suggère la possibilité de l'existence d'un atelier de poterie. En 1924 le Dr. Morlet confirme cette supposition et situe l'atelier entre la rue Beauparlant (« où furent autrefois mis au jour plusieurs fours de potiers ») et la rue Desbrest, à environ 400 . Morlet n'y trouve pas de four mais une roue de potier et un fragment d'une autre, des biberons de barbotine et des vases recouverts de glaçure plombifère (oenoché, gourdes, tasses ansées) qui donnent à penser que cet atelier était actif au .
Les découvertes dans la rue Beauparlant incluent des figurines, quelque 60 bustes d'hommes et de femmes, et de nombreux petits vases en forme de pomme de pin.
Four de l'impasse Victoria (environ 600 )
Découvert en 1977, il est accompagné de plusieurs outils et accessoires dont des moules de flacons piriformes (forme Déch. 62) ou fuselés à panse conique (forme Déch. 58) ; des moules de vases zoomorphiques ; deux poinçons-matrices gravés l'un d'un petit cercle avec un point en son centre et l'autre d'un grand demi-cercle ; divers instruments dont des polissoirs en pierres (silex, schiste)… Spécialisé dans la céramique à glaçure plombifère, cet atelier aurait fonctionné au flavienne, (69-96).
Rue Roux-Baudrand
L. Mosnier indique avoir vu des restes de four au .
Rue Rambert
A. Bertrand y signale un atelier qui y aurait fabriqué des lampes mais aucun four n'y a été trouvé.
Terre-Franche
Découvert en 1846, Terre-Franche participe du travail de poterie à Vichy sans en être pleinement, puisque cet atelier se tient sur la rive gauche en face de la ville ou peu s'en faut. Mais il mérite d'être cité ici car c'est le principal atelier de Vichy et de ses environs immédiats.
Noter aussi l'atelier de Saint-Rémy-en-Rollat à moins de 10 .
Les thermes participent aussi de cette industrie potière, ce dont témoigne la grande quantité de tasses et gobelets thermaux datant des ,.
Durant les deux premiers siècles, Vichy connaît ainsi une prospérité économique grâce à sa poterie et aux thermes. La ville se trouve sur la route romaine entre les villes d'Augustodunum (actuelle Autun) et Augustonemetum (actuelle Clermont-Ferrand) (une borne milliaire de cette route est aujourd'hui exposée à Vichy).
À la fin du Croissant prononcé jusqu'à nos jours [vi'she] ou [vi'shje] et que l'on écrit Vichy en français.
Moyen Âge
En 1344, l'ancienne viguerie de la Maison de Vichy, qui était devenue une prévôté, puis une des dix-sept châtellenies du Bourbonnais, passe en partie, par échange, aux mains des Bourbons : par acte du 2 septembre 1344, le prince le Bon cède au duc de Bourbon la châtellenie de Vichy.
Après l'acquisition du 6 décembre 1374 de la dernière part du château de Vichy par de Bourbon, Vichy est rattachée au Bourbonnais. En 1394, Vichy appartient tout entière au « bon duc Louis II ».
En 1410, le couvent des Célestins est fondé avec douze religieux. Un bâtiment situé au-dessus de la source des Célestins est encore visible.
Époque moderne
Après la trahison du connétable de Bourbon, en 1523, et la confiscation du Bourbonnais, Vichy devint ville royale.
En 1527, le Bourbonnais est rattaché à la Couronne de France. C'est vers cette époque — approximativement entre 1524 et 1555 — qu'un pont est construit à cent mètres en amont de l'actuel pont de Bellerive. Les pilotis encore visibles sont pour la plupart du temps immergés par la retenue du lac d'Allier réalisée entre 1959 et 1963.
Article détaillé : Histoire des ponts de Vichy.
En 1594, année de fin des guerres de Religion, Vichy aura été assiégée, prise et dévastée plusieurs fois, notamment en 1568 par le capitaine Poncenat, en 1576 par le prince de Condé et 1590 par le marquis Honoré d'Urfé,.
À partir de la fin du ,. Certains intendants, tel Fouet, Chomel, inaugurent une codification des cures et donnent un grand lustre à la station en y attirant des personnalités importantes.
C'est pourtant la marquise de Sévigné, curiste en 1676 et 1677, qui popularise la description des prises d'eaux et bains dans ses lettres. Les eaux de Vichy, la guérissant d'une paralysie des mains, lui permettent en effet de retrouver l'usage de sa plume.
En 1761 et 1762, les princesses Adélaïde et Victoire, filles de , viennent une première fois séjourner à Vichy, elles y reviennent en 1785 au couvent des Capucins. L'établissement de bains leur a paru fort incommode avec ses abords boueux et un logement insuffisant en qualité comme en quantité pour le grand nombre de curistes. À leur retour à Versailles, elles demandent à leur neveu Louis XVI de faire édifier des thermes plus spacieux et plus agréables ; ils sont construits en 1787 selon les plans de l'ingénieur et architecte Janson qui édifie la galerie Janson (57 m de long et 5 m de large),.
À la veille de la Révolution, Vichy comptait seulement entre 800 et 900 habitants. Elle reste d'un point de vue religieux dans le diocèse de Clermont jusqu'en 1823, année où elle intègre celui de Moulins.
Développement de la ville d'eaux de 1800 à 1914
En 1799, Letizia Bonaparte, mère de Napoléon, fait une cure en compagnie de son fils Louis. Sous l'Empire, le parc des Sources est aménagé sur l'ordre de l'empereur (décret de Gumbinen de 1812).
Sous Charles X, l'afflux des curistes incite à augmenter la capacité d'accueil de l'établissement thermal. La dauphine Marie Thérèse de France fait agrandir les bâtiments de Janson, dans le même style grâce au plan de Rose-Beauvais (travaux achevés en 1830).
En 1841, 2 537 baigneurs sont comptabilisés et en 1852, 6 800. Le nombre de curistes augmente fortement à cette période et les infrastructures hôtelières de la ville (et des communes voisines) ne sont pas adaptées pour ces curistes qui bien souvent logent dans des mansardes ou des logements insalubres hors de Vichy. Ces conditions de logement sont moquées par Adolphe Michel ou les frères Goncourt. Le transport est aussi défaillant : le train n'arrive à Vichy qu'en 1862.
De 1844 à 1853, se développent des représentations théâtrales et lyriques dans les salons de l'établissement sous la baguette du chef d'orchestre Isaac Strauss.
Au , entre 1861 et 1866, qui vont entraîner une profonde transformation de la ville : la rivière Allier est endiguée. Des parcs à l'anglaise de treize hectares remplacent les anciens marécages. Le long des axes urbains nouvellement tracés, sont édifiés des chalets et des pavillons pour loger l'empereur et la suite impériale. La ville devient l'une des stations les plus prisées des coloniaux d'outre-mer, et plus particulièrement d'Algérie, suivant les avis médicaux qui préconisent l'eau de Vichy pour ses vertus prétendument thérapeutiques, au traitement des maladies coloniales et tropicales, notamment du paludisme.
Les distractions ne sont pas oubliées : un casino de style éclectique est construit dans la perspective du parc des Sources par l'architecte Charles Badger et inauguré en 1865. L'empereur est le catalyseur du développement d'une petite station thermale qui, sans apport industriel et à l'écart des grands axes routiers, multiplie le nombre de ses habitants et visiteurs par dix en cinquante ans.
Un tramway à air comprimé est mis en service en 1895 afin de relier la ville thermale à la ville voisine de Cusset en quinze minutes au départ de l'église Saint-Louis. Son exploitation est arrêtée en 1927.
Après le Second Empire, la Belle Époque marque la seconde grande campagne de construction de Vichy. En 1903 sont inaugurés l'opéra, de style Art nouveau, le hall des sources et le grand établissement thermal de style oriental, dont le hall est décoré par le peintre Alphonse Osbert de 1902 à 1904.
En 1900, le parc des Sources est ceinturé d'une galerie couverte métallique. Longue de 700 Émile Robert. Des hôtels particuliers et palaces comme l'Aletti Palace, l'Astoria Palace, aux références architecturales les plus variées, sont élevés dans la première moitié du XXe siècle.
Vichy accueille 40 000 curistes en 1900, près de 110 000 à la veille de la Première Guerre mondiale. La vie thermale connaît son apogée dans les années 1930. Le succès du traitement thermal conduit les responsables de la Compagnie Fermière à augmenter la capacité des établissements en créant les Bains Callou et les Bains Lardy. L'opéra, inauguré en 1903, accueille tous les plus grands noms des scènes internationales : Vichy devient la capitale estivale de la musique en France.
Première Guerre mondiale
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale va mettre un coup d'arrêt brutal à ce développement. La ville va alors accueillir de très nombreux blessés du front et ce dès le premier mois de la guerre, en août 1914. La ville disposait en effet d'un hôpital thermal militaire (fondé en 1847, il était destiné initialement au repos et à la remise en forme des soldats de retour des colonies), d'un hôpital civil et d'une grande capacité hôtelière. L'armée va réquisitionner de nombreux hôtels et grandes villas et les transformer en hôpitaux militaires provisoires : quatorze furent ainsi créés (numérotés de 41 à 54), occupant 61 hôtels et villas de la cité thermale, offrant une capacité de 10 à 11 000 lits. De plus les établissements thermaux de la Compagnie fermière étaient alors en pointe dans la rééducation. Pendant le conflit, plus de 140 000 soldats seront hospitalisés à Vichy soit 5 % du total des blessés ou malades français pendant la guerre. Cet afflux de blessés entrainera également la création d'un important carré militaire au cimetière de Vichy. L'année 1917 verra également l'arrivée de blessés du Corps expéditionnaire américain avec leur propre et importante structure médicale.
Entre-deux-guerres
L'activité thermale reprend assez rapidement après guerre, avec une très forte croissance en 1920 et 1921. Cela s'accompagne d'un développement des infrastructures de la station thermale. Les transports sont améliorés avec en 1931, la mise en service du viaduc ferroviaire d'Abrest qui permet une liaison plus directe avec la gare de Vichy. La ligne Paris - Clermont-Ferrand (ainsi que la ligne Paris-Nimes) passe désormais par la station thermale (et non plus par Gannat). En 1934, la compagnie PLM met en place un train rapide reliant Paris à Vichy en 3 nouvel aéroport est inauguré à la Rhue ainsi que le nouveau pont de Bellerive (1932), qui remplace l'ancien, trop étroit, datant de 1870. Dans les années 1930, le réseau routier vichyssois est composé d'« une ceinture de boulevards conçus par Napoléon III » (dont les routes thermales), ainsi qu'une autre ceinture composée des quartiers suburbains.
En 1932, le stade municipal Darragon avec un vélodrome (nommé d'après le champion cycliste vichyssois Louis Darragon) est inauguré et l'année suivante, un nouvel établissement thermal, les bains Callou, entre en service. En 1935, un nouvel hôtel des Postes, œuvre de l'architecte Léon Azéma est inauguré, il dispose alors d'un des centraux téléphoniques les plus modernes d'Europe pour permettre à la clientèle internationale de la station thermale de communiquer plus rapidement.
Seconde Guerre mondiale
Articles détaillés : Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale et Régime de Vichy.
Avec la débâcle de juin 1940, les troupes allemandes progressent rapidement vers le sud. Après avoir pris Moulins, elles entrent dans Vichy, déclarée « ville ouverte » le 19 juin 1940. À la suite de l'armistice signé le 22 juin, le gouvernement français quitte Bordeaux où il s'était replié car désormais située en zone occupée et part pour Clermont-Ferrand, située en zone libre. Mais la ville ne convient pas. Sa forte population ouvrière avec les usines Michelin et le manque d'hébergement de qualité ne plaisent pas aux membres du gouvernement. Plusieurs villes importantes en zone libre sont envisagées mais tour à tour écartées : Lyon, la ville étant le fief d'Édouard Herriot que Pétain n'apprécie pas, Marseille, Toulouse et Perpignan jugées pas assez sûres (trop à gauche, trop de population émigrée ou de républicains espagnols…) ou trop excentrées.
Le choix de Vichy
Le gouvernement va finalement s'installer à Vichy, situé à une heure de route au nord de Clermont-Ferrand. La deuxième capacité hôtelière du pays, avec notamment de somptueux palaces, qu'offre la station thermale et sa relative proximité avec Paris (4 ligne de démarcation avec un passage au pont Régemortes, à Moulins, à 50 Compagnie fermière de Vichy. La station thermale présente aussi d'autres avantages. Elle dispose d'un central téléphonique très moderne couplé à l'hôtel des postes, construit en 1935 par Léon Azéma pour faciliter les communications de la clientèle internationale des palaces, central qui permet de joindre le monde entier. Elle est située à quelques kilomètres du nœud ferroviaire de Saint-Germain-des-Fossés, croisement des liaisons nord-sud (Paris-Clermont-Béziers) et Ouest-Est (Nantes et Bordeaux - Lyon), ce qui se révélera utile pour la venue des députés et sénateurs en début juillet 1940.
Enfin, située au nord de la plaine agricole de la Limagne, à proximité du Charolais, avec des fermes et des élevages aux alentours, la localisation permet de sécuriser l'approvisionnement des milliers de fonctionnaires de l'État. Pierre Laval appuie fortement ce choix, car il est propriétaire du château et de la source d'eau minérale de son village natal, Châteldon, situé à 24 et possède plusieurs affaires à Clermont-Ferrand. On pense aussi que cette installation n'est que provisoire, le temps de signature d'un traité de paix avec l'Allemagne et d'un retour vers Paris.
Installation du gouvernement et vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain
Le parlementaires (députés et sénateurs) rejoignent Vichy le 4 juillet pour la réunion des deux chambres en Assemblée nationale. Les 9 et 10 juillet 1940, dans la salle de l'opéra de la ville, les parlementaires votent les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Le régime républicain est aboli de facto, le lendemain, par la promulgation du premier Acte constitutionnel de Vichy ; l'État français, avec à sa tête Philippe Pétain, chef de l'État, le remplace. Seuls 80 parlementaires sur les 649 suffrages exprimés affirment leur opposition.
Plaque en hommage aux 80 parlementaires qui ont réfusé de donner les pleins pouvoirs au gouvernement Pétain
Capitale de l'État français
À partir de cette date, Vichy est, pendant plus de quatre ans, le siège du gouvernement français. Le maréchal Pétain s'installe à l'hôtel du Parc — où résidera aussi un temps Laval — et l'été au pavillon Sévigné où se tiennent les conseils des ministres. Les autres palaces et différents hôtels et villas sont réquisitionnés pour abriter les ministères et autres services de l'État ainsi que les délégations diplomatiques dont une grande partie sera logée à l'hôtel des Ambassadeurs (il portait déjà ce nom avant).
Le sous-préfecture, à la place de Lapalisse.
En novembre 1942, les Allemands envahissent la zone libre. Vichy est occupée, Gestapo et Milice française vont y être, au fil des mois, de plus en plus actives et répressives mais le gouvernement de l'« État français » continue d'y siéger alors que la Résistance se fait de plus en plus présente dans la région.
Libération
En août 1944, face à l'avancée des Alliés au nord-ouest et au sud-est, les Allemands emmènent le 20 août le maréchal Pétain à Belfort puis à Sigmaringen. Quelques jours plus tard, le 25 août et la nuit suivante, dans le cadre d'un accord négocié par l'ambassadeur suisse Walter Stucki, les troupes allemandes et la milice évacuent Vichy et les résistants des maquis environnants n'y rentrent que le lendemain, évitant des combats et un risque de destruction de la ville. Stucki ira ce même jour à la rencontre d'une colonne SS à Gannat remontant du sud pour éviter qu'elle ne traverse la station thermale et dans l'après-midi, présidera au passage du pouvoir local entre les représentants de l'administration du régime de Vichy et la Résistance.
Vichystes ou Vichyssois
Dès la fin de la guerre, la métonymie Vichy est fréquemment employée par les historiens pour désigner le régime de Vichy. Le vocable vichyste qui désigne les partisans de ce régime, ne doit pas être confondu avec Vichyssois qui désigne les habitants de la ville.
Des élus et une association militent alors pour que les médias emploient le terme d'« État français » et non celui de « régime de Vichy » et surtout évitent la métonymie Vichy, pénalisante pour la ville et ses habitants. Ainsi, dès le 20 novembre 1944, est placardée dans la station thermale, à l'initiative du conseil municipal, une affiche de protestation indiquant que « Vichy n'est pas le siège d'un gouvernement traître à la patrie mais la reine des villes d'eaux » et qui proteste contre le « discrédit immérité affligé à la ville et à ses habitants », en précisant que « Vichy a eu, elle aussi, ses prisonniers, ses déportés, ses héros, ses martyrs. La liste en est imposante ».
De manière anecdotique, un exemple de retournement de cette problématique en faveur de la ville a été réalisée en matière sportive. Ainsi, alors que l'État français (souvent désigné donc comme « régime de Vichy ») avait interdit le rugby à XIII, un club de rugby à XIII fauteuil a été créé en 2000 dans la ville, un club qui devient même champion de France en 2016.
Après guerre, la reprise du thermalisme
Preuve que la ville n'a rien perdu de son attractivité, les années 1950 et 1960 ont été la période la plus faste pour Vichy, qui voit défiler personnalités, têtes couronnées (le Glaoui, le prince Rainier III de Monaco) et bénéficie de l'arrivée massive de la clientèle des Français d'Afrique du Nord, qui se retrouvent en vacances à Vichy, dépensent largement, en habillement notamment. En 1950, pour la première fois depuis 1938, la fréquentation dépasse la barre des 10 000 visiteurs et curistes, notamment d'Afrique du Nord. En 1960, Vichy comptait jusqu'à quinze cinémas (où les films sont parfois présentés en avant-première), huit dancings, trois théâtres (Grand Casino : opéras et opérettes, Casino des Fleurs : comédies et chansonniers, Casino Élysée Palace)… C'est à cette période que la station a pris le titre de « reine des villes d'eaux ».
Années 1960, la baisse de l'activité thermale
Sous l'impulsion de son maire Pierre Coulon (1950-1967) qui développe le tourisme sportif, la création du lac d'Allier (mis en eau le 10 juin 1963) et du Parc omnisports (1963-1968) donnent à la ville son profil actuel.
Mais la guerre d'Algérie, suivie de la décolonisation, marque une nouvelle fois un coup d'arrêt brutal pour la ville qui doit désormais s'adapter à un contexte moins favorable et au fait que les cures thermales ne sont plus fréquentées par un public huppé qui préfère d'autres destinations à la montagne ou à la mer. Une forte communauté de pieds-noirs s'installe dans la ville où ils avaient l'habitude de séjourner pour leurs cures thermales, ce qui marque un tournant politique important pour la ville, historiquement radicale-socialiste, qui se « droitifie » en réponse à la guerre d’Algérie. La nécessité de rembourser les investissements considérables réalisés dans un tel contexte a obligé le maire Jacques Lacarin (1967-1989), successeur de Pierre Coulon brutalement disparu, à adopter une politique de gestion beaucoup plus prudente.
Depuis les années 1980
Claude Malhuret est maire de 1989 à 2017. La ville et ses partenaires économiques amorcent et mènent à bien un important programme de rénovation et de modernisation : création d'un vaste cœur de ville piétonnier, modernisation et mise aux normes du secteur hôtelier, reconstruction et rénovation des thermes, réalisation d'un centre de balnéothérapie destiné à la remise en forme et au bien-être, mise en valeur du patrimoine architectural, réalisation d'un centre de congrès au sein de l'ancien casino, restauration de l'opéra.
En novembre 2008, Vichy accueille un Sommet européen sur l'immigration, organisé par le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire Brice Hortefeux, lequel suscite une controverse. Une manifestation rassemble 3 000 personnes contre le sommet, dont l'eurodéputée socialiste Catherine Guy-Quint ; de nombreuses personnes ont été empêchées de se rendre à Vichy pour manifester.
En 2010, l'ensemble des sources en activité sont situées ou canalisées dans le hall des Sources (la dernière y a été canalisée en 1990). Elles sont au nombre de six : Lucas, Grande Grille, Chomel, du Parc, de l'Hôpital et des Célestins.
En avril 2019, le groupe France Thermes a annoncé l'intention de racheter la Compagnie de Vichy, l'un des plus gros employeurs privés de la commune. Cette acquisition est officialisée en juin 2019.
La ville de Vichy est devenue propriétaire du domaine thermal le 5 mars 2021 après la signature d'un acte de cession (d'un montant de 25 millions d'euros) avec Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, et Frédéric Aguilera, maire de Vichy. La cession du dernier domaine thermal appartenant à l'État — depuis 1523 — permettra à la ville de moderniser le parc des Sources,.
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Dans la littérature
Le romancier Georges Simenon a fait de Vichy le cadre d'un de ses romans, Maigret à Vichy, publié en 1967. Le point de départ de l'intrigue se situe dans la prescription, par le docteur Pardon, d'une cure au commissaire Maigret, qui se rend dans la ville d'eaux, accompagné de sa femme Louise. L'assassinat d'une femme, remarquée par Maigret après son arrivée, est presque supplantée, dans la narration de Simenon, par un approfondissement de la description du personnage du commissaire et celle de l'ambiance particulière aux stations thermales.
Le Bouclier arverne, onzième aventure d'Astérix, se passe à Aquae Calidae (nom latin de Vichy) et dans les environs, à l'occasion d'une cure thermale suivie par le chef Abraracourcix pour soigner son foie mis à mal par le dernier banquet.
Héraldique
Blason
D'or aux deux fasces d'azur et aux deux pals d'argent brochant sur le tout.
Détails
Ces armoiries ont été établies en 1696 par Charles d'Hozier.
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