Tataouine
Localisation
Tataouine : descriptif
- Tataouine
Tataouine (arabe : تطاوين [tætˤuːin]), anciennement appelée Foum Tataouine, est une ville du sud-est de la Tunisie située à 531 kilomètres de Tunis. Chef-lieu du gouvernorat du même nom, elle constitue une municipalité comptant 66 924 habitants en 2014.
Étymologie
La ville s'appelait autrefois Foum Tataouine (arabe : فم تطاوين), ce qui signifie « bouche des sources ».
- ISBN , lire en ligne), p. 266.
Histoire
L'oasis de Tataouine est d'abord un simple relais sur la route des caravanes entre Gabès d'une part et le Fezzan et le Soudan d'autre part. Connue comme la « porte du désert », son nom signifie « yeux » en berbère : tiṭṭawin est en effet le pluriel du vocable berbère tiṭṭ qui signifie « œil », le terme Foum qui lui était adjoint signifiant « bouche » en arabe.
L'occupation de la région est ancienne : plusieurs vestiges néolithiques et protohistoriques (aussi sur les sites archéologiques de Ghomrassen et du djebel Nekrif), puniques et romains ont été trouvés sur place.
Le site est environné de stations du Limes Tripolitanus ou de Castra et se situe à l'est du camp romain de Talalati (Ras El Aïn Tlalet), proche de la voie romaine nord-sud allant de Gigthis (Boughrara) à Tillibari (Remada). En 1903, sur la base de l'Itinéraire d'Antonin (75, 3), Jules Toutain suppose qu'une station nommée Tabalati est localisée à Tataouine, mais aucune donnée archéologique n'a confirmé cette hypothèse, comprise plutôt comme un doublet de Talalati, qui n'est que rarement reprise depuis.
Peu après l'institution du protectorat, les Français y installent en 1888 un bureau de renseignement militaire, remplaçant le centre de Douiret jugé trop à l'écart pour contrôler les tribus des Ouderna qui se groupent traditionnellement autour de deux grands centres névralgiques du pays des ksour : l'un économique autour du village de Beni Barka (marché) et l'autre spirituel représenté par le sanctuaire de Sidi Abdallah Boujlida, marabout vénéré par toute la confédération des Ouerghemma. À 500 mètres du camp militaire, le souk construit par les Français ouvre en 1892 ; il compte plus d'une centaine de boutiques tenues par des commerçants originaires de Gabès et surtout de Djerba, dont de nombreux Juifs, probablement issus de Hara Sghira. Le sous-officier Dimier, de passage à Tataouine, le décrit ainsi :
« Le souk de Tataouine est vaste et bordé de galeries couvertes, où sont installées les boutiques où l'on s'arrête, où on traite les affaires. À des gens qui revenaient du bled, cela valait un paradis. Tous les joyeux y allaient. »
La ville se dote ensuite d'une mosquée (1898) pourvue ultérieurement d'un minaret (1903), d'un abattoir municipal (1911), d'un bureau de poste (1913), d'une infirmerie-dispensaire (1914), d'une école primaire (1916) et d'un tribunal. Elle possède aussi une église construite pendant la Première Guerre mondiale et une synagogue. Le bâtiment qui fait la célébrité de Tataouine est le bagne militaire de l'armée française qu'elle abrite jusqu'en 1938, année de l'abolition des bagnes en France. Il accueille des , dont les recrues étaient des condamnés de droit commun ou des soldats punis pour indiscipline ; les conditions de détention avaient la réputation d'être très rudes.
Cet ancien bagne a été remplacé par une caserne de l'armée tunisienne.
- Feril Ben Mahmoud, Bat D'Af : la légende des mauvais garçons, Paris, Mengès, , 189 ISBN ), p. 169.
- Mohand Akli Haddadou, Dictionnaire des racines berbères communes, Alger, Haut commissariat à l'amazighité, 2006-2007, 309 ISBN , lire en ligne), p. 221.
- Ben Mahmoud 2005, p. 170.
- Ginette Aumassip signale dans Le Bas-Sahara dans la Préhistoire, Paris, CNRS, ISBN ) qu'après les fouilles et récoltes du capitaine Tribalet, soixante silex taillés provenant de Tataouine ont été déposés au musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (inv. 46549).
Ibn Khaldoun et Abdallah Tijani (1275?-1318?) ont décrit les traditions mortuaires protohistoriques des Meguedmine, voir Louis André, « Le monde "berbère" de l'extrême sud tunisien », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, lire en ligne, consulté le ). - Capitaine Tribalet, Paul Gauckler et Philippe Berger, « Recherches archéologiques aux environs du poste de Tatahouine (Tunisie) », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, , lire en ligne, consulté le ).
- Pol Trousset (Maurice Euzennat), Recherches sur le Limes tripolitanus : du Chott el-Djerid à la frontière tuniso-libyenne, Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, , 204 p., p. 105-108.
- Jules Toutain, « Notes et documents sur les voies stratégiques et sur l'occupation militaire du sud tunisien à l'époque romaine », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, , lire en ligne, consulté le ).
- Maurice Euzennat et Pol Trousset, « Le camp de Remada, fouilles inédites du commandant Donau (mars-avril 1914) », Africa, lire en ligne, consulté le ).
- Seul D. J. Mattingly en fait prudemment mention — avec un point d'interrogation — sur la feuille 35 ( 535) de Richard Talbert (Barrington Atlas of the Greek and Roman World, Princeton, Princeton University Press, , 280 ISBN ).
- Ben Mahmoud 2005, p. 171.
- Joseph Dimier, Un régulier chez les Joyeux, histoire vraie, Paris, Grasset, , 263 p., p. 199.
- Ben Mahmoud 2005, p. 170-171.
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Tataouine dans la littérature
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