Timor oriental - Timór-Leste

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Timor oriental : descriptif

Informations de Wikipedia
Timor oriental

Le Timor oriental, en forme longue la république démocratique du Timor oriental (en portugais : Timor-Leste et República Democrática de Timor-Leste, en tétoum : Timor Lorosa'e et Repúblika Demokrátika Timór-Leste), est un pays d'Océanie

Il est constitué de la moitié orientale de l'île de Timor – d'où son nom – et de l'Oecusse, une exclave située dans la partie occidentale de cette île de la Sonde, ainsi que des îles d'Atauro et Jaco

Sa capitale est Dili et sa monnaie le dollar américain

L'autre partie de l'île ou Timor occidental est sous souveraineté indonésienne

Colonie portugaise durant près de quatre siècles, elle gagne son indépendance le 28 novembre 1975 après la révolution des Œillets

Moins d'un mois plus tard, la partie orientale de l'île est envahie par l'armée indonésienne le 7 décembre, puis annexée unilatéralement en 1976

Cette annexion ne fut jamais reconnue par l'ONU, laquelle organisa un référendum d'autodétermination en août 1999 qui conduisit à la pleine indépendance du Timor oriental en 2002, après une période de massacres à grande échelle et de saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne,. Le Timor oriental et les Philippines sont les seuls pays en Asie du Sud-Est où le catholicisme est la religion dominante

Les langues officielles du pays sont le portugais et le tétoum

L'indonésien et l'anglais sont également reconnues dans la constitution comme langue de travail, sans avoir le statut de langue officielle.

Géographie

Carte politique du Timor oriental.

Le Timor oriental est situé pour sa majeure partie sur la moitié est de l'île de Timor, la plus grande des petites îles de la Sonde. L'île mesure 30 777 km2 ; le Timor oriental en occupe environ 15 000 km2.

Les détroits d'Ombai et de Wetar séparent le nord de l'île du reste de l'archipel de la Sonde. Au sud, la mer de Timor sépare le Timor de l'Australie. À l'ouest se trouve la province indonésienne des petites îles de la Sonde orientales. À l'est, les îles Leti (Moluques du Sud-Ouest).

Le pays est assez montagneux. Le point culminant du Timor oriental est le mont Tatamailau (2 963 m).

Le climat du pays est tropical et généralement chaud et humide, caractérisé par une saison sèche et une saison humide. En raison d'effets de versants, la façade méridionale a une saison sèche plus courte et un cumul de précipitations plus élevé.

Dili, la capitale du pays, en est également la plus grande ville et le port principal. La deuxième ville est Baucau, à l'est de l'île. Dili possède l'un des deux aéroports internationaux du Timor oriental, l'autre étant l'aéroport Xanana Gusmão à Suai.

Le Timor oriental exploite conjointement avec l'Australie un gisement pétrolier offshore situé à cheval sur leur frontière maritime, dont le tracé a longtemps été problématique.

  1. Christine Cabasset, «  », sur Géoconfluences, .
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Toponymie

L'usage majoritaire est d'écrire « Timor oriental » comme le font notamment la liste annexée à l'arrêté français du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales ou la recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) de 2008, le Petit Robert des noms propres 2010 et le Dictionnaire Hachette 2010.

Le Petit Larousse 2010 écrit « Timor-Oriental » tandis que le groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG) préconise Timor-Leste, non traduit.

Timor provient du malais et de l'indonésien timur, signifiant « est » ; donc Timor oriental signifie littéralement « est oriental ».

  1. Ange Bizet, « Timor, l’orientale », Mots ; les langages du politique, lire en ligne [PDF])
  2. Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) (lire en ligne).
  3. La typographie française prévoit normalement pour la graphie des noms d’unités administratives ou politiques dont le nom est en français ou francisé, des traits d'union entre les différents éléments d’un nom composé et une majuscule à tous les éléments (sauf articles). Il serait donc plus convenable d’écrire « Timor-Oriental »[réf. nécessaire].
  4. https://global-geography.org/af/Geography/Asia/Timor-Leste/Government.

Histoire

Colonie portugaise à partir de 1586, le Timor oriental est annexé par l'Indonésie en 1976. Plus de 200 000 personnes — le quart de la population — ont été tuées par l’armée indonésienne durant cette occupation. En 1999, dans un référendum organisé par l'Indonésie, la population de Timor oriental vote à 78,5 % pour une séparation d'avec l'Indonésie. Bien que suivi d'une période de massacres à grande échelle et du saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne, le scrutin conduit à l'indépendance du Timor oriental le . Depuis, les relations entre les deux pays se sont largement améliorées. Dans un entretien avec le The Jakarta Post le , le Premier ministre du Timor oriental, Rui Maria de Araújo, qui a passé 9 ans comme étudiant dans différentes universités d'Indonésie, considère que « la relation entre Timor Leste et l'Indonésie est excellente ».

L’île du Timor a été divisée en deux par la colonisation, avec à l’Ouest les Hollandais, et à l’Est les Portugais. De même divisée entre Musulmans à l’Ouest et Catholiques à l’Est. Avant les premières colonisations, le Timor n’est qu’une île de passages commerciaux entre l’Inde et la Chine. Elle est peuplée de quelques indigènes sur lesquels il n’y a que très peu d’écrits. Pendant des siècles, le Timor existe comme une seule île, puisque n’étant pas encore divisée par la colonisation entre l’Ouest et l’Est. L’île est alors réputée pour son bois de santal.

Colonisation portugaise (1586-1975)

Blason du Timor oriental portugais (1935-1975).

Le Timor oriental devient une possession portugaise en 1586. Peu peuplée, cette partie de l’île est alors gérée par l’armée portugaise et l’Église catholique jusqu’à ce qu’un gouverneur soit nommé par le Portugal en 1702. Le Timor Oriental connaît ensuite différents rattachements administratifs, toujours sous la gouvernance portugaise, notamment Goa et Macao au .

Le Portugal souhaite garder son Empire colonial et ne décide de commencer une partie de la décolonisation qu’en 1974, sous l’impulsion d’un changement politique au Portugal, dû à la révolution des Œillets. Le 17 juillet 1975, le Portugal procède au début de la décolonisation du Timor oriental en le dotant d'un statut différent, reconnaissant notamment l’annexion vieille de presque 400 ans. Le Portugal s'engage alors, au nom de sa Constitution, et en respect avec le droit international, à garantir l'indépendance du Timor oriental à partir de 1976. Cependant, le pays est en proie à des difficultés économiques et repousse l’indépendance qu’il juge incapable d’organiser.

Les deux partis politiques phares du Timor oriental, le FRETILIN et l’UDT, combattent alors l’occupation portugaise, sans s'accorder sur la manière avec laquelle sortir de la colonisation. Pour le FRETILIN, Front révolutionnaire du Timor Est indépendant, le Timor oriental doit devenir un État indépendant, capable de s’émanciper de lui-même. Pour l’UDT, Union démocratique du Timor oriental, le pays doit être indépendant du Portugal afin de rejoindre l’Indonésie. Cette volonté unanime de se défaire de l’occupant portugais chez les deux partis phares provoque la décolonisation par le Portugal, mais cela se fait au profit de la colonisation indonésienne. En effet, le FRETILIN proclame la « république démocratique du Timor Oriental » le 28 novembre 1975, mais l'UDT, notamment soutenu par l’Indonésie et les États-Unis, proclame l’intégration à l'Indonésie le 30 novembre 1975.

Il s’agît là de la fin de la colonisation portugaise et le début de la république démocratique du Timor oriental.

En décembre 1975, l’Indonésie annexe militairement la nouvelle république du Timor oriental, justifiant cette action comme étant la mise en place d’un processus de décolonisation, dont le Portugal est incapable. Le Timor oriental devient, dès lors, une province indonésienne. Pour sa part, le Portugal dénonce l'intervention de l'Indonésie, et rompt les relations diplomatiques avec le nouvel occupant du Timor Oriental.

Colonisation indonésienne (1975-2002)

Carte de l'invasion indonésienne.
Mémorial aux victimes de l'invasion du 7 décembre 1975.

L'Indonésie intervient militairement au Timor oriental le .

Elle procède à ce qu’elle qualifie elle-même d’« autodétermination à l'indonésienne ».

L’Indonésie justifie cette intervention militaire comme étant la volonté de la majorité du peuple timorais.

Le nouvel occupant établit alors une Assemblée populaire au sein du Timor oriental, très partiale, qui demande officiellement l'intégration à l’Indonésie le . L’ONU ne soutient pas cette prise de décision, mais ne la condamne pas non plus. Enfin, au nom de la loi indonésienne, le Timor oriental est considéré comme la .

Le FRETILIN présente l'intégration à l'Indonésie sans indépendance préalable comme du colonialisme et non comme une décolonisation, et réclame donc une libre autodétermination. La résistance, au départ portée par le FRETILIN, est ensuite rejointe par l’UDT.

L’UDT dénonce les répressions indonésiennes, comme celles de 1978, et se défait politiquement de l’Indonésie. Dans ce même sens, l’UDT proclame la république démocratique du Timor en 1982, et met en place un Conseil révolutionnaire de résistance nationale cette même année.

La situation commence à s’envenimer, la « décolonisation indonésienne » se transformant en une nouvelle colonisation.

Les manifestations populaires sont alors de plus en plus fréquentes dans les années 1980.

Une résistance armée se met en place, sous les ordres du FRETILIN, ce qui transforme certaines manifestations en véritables scènes de guérillas contre l’occupant indonésien. Cependant, la répression indonésienne est très dure.

Une date reste comme un exemple de ces répressions, tournant parfois au massacre, comme celui du cimetière de Santa Cruz le 12 novembre 1991, dans la ville de Dili. L'Indonésie arrête, condamne, crée des camps d’occupation vers d’autres îles, voire torture et exécute. Cette mise en place volontaire de la terreur a pour objectif de provoquer l'exode des populations vers le Timor occidental, qui est détenu par l’Indonésie.

Selon plusieurs sources internationales, il y a eu entre 200 000 et 300 000 morts ou disparus Timorais du fait des répressions indonésiennes dans les années 1980, soit entre 1/4 et 1/3 de la population de l'époque, un déclin démographique comparable à celui vécu au Cambodge sous Pol Pot.

La position de l’ONU quant au conflit timorais est hésitante. À partir de 1982, l’ONU ne considère plus le Portugal comme État administrant du Timor oriental, mais la région du Timor oriental elle-même. Cette distinction rend le Timor oriental responsable de son incapacité à s’émanciper de l’Indonésie, aux yeux de l’ONU.

Néanmoins, face à la montée des protestations populaires toujours plus sanglantes, Jakarta et le FRETILIN tentent de trouver des accords entre 1990 et 1993 pour s’orienter vers l’autodétermination, en vain. Face à cette incapacité d’entente et face au risque de guerre civile, l’ONU force petit-à-petit l’Indonésie à admettre l’autodétermination timoraise.

Pour cela, le Portugal est de nouveau reconnu comme puissance administrante de la région, et le Portugal et l’Indonésie, ainsi que des membres de l’ONU se réunissent à Lisbonne le pour définir une possible indépendance de la région.

Accession à l'Indépendance (1999-2002)

Vue aérienne de destructions à Dili.
École incendiée à Wecian.

Le , ne voulant pas revivre les difficultés vécues en ex-Yougoslavie, l’ONU agit rapidement avec des mesures fortes. Ce jour-là, le secrétaire général des Nations unies annonce un plan d'autonomie du Timor oriental qui sera mis en place d’ici à la fin du mois d’avril 1999, ainsi que la mise en place d’un scrutin direct pour juillet 1999. L’ONU souhaite que les Timorais décident de leur propre sort durant ce vote. Le terme « référendum » n’est pas employé, bien trop insultant pour les Indonésiens, mais les Timorais auront à choisir entre une auto-détermination en dépendance avec l’Indonésie, ou bien une réelle indépendance.

Durant le printemps précédant le vote, la violence explose au Timor oriental.

Les indépendantistes demandent alors du renfort avec une politique de maintien de la paix militarisé onusien. Les répressions sont en effet de plus en plus fortes de la part des milices indonésiennes. Des actes de sabotage et de terrorisme sont volontairement effectués dans les mois précédant les élections pour effrayer la population. On juge que 60 000 personnes sont déplacées vers le Timor occidental durant ce printemps de 1999. Les personnels de l’ONU présents dans la région sont même attaqués.

Finalement, l’ONU arrive à calmer la situation, et les actes de terreur de la part de l’Indonésie jouent finalement contre l’occupant puisque les résultats du vote sont sans appel : 98,4 % de 430 000 inscrits ont voté. 78,5 % ont voté pour l'indépendance et 21,5 % pour l'autonomie en dépendance avec l’Indonésie.

Après le vote, éclate la crise timoraise de 1999, où l’Indonésie s’en prend à la population timoraise et la région assiste à une recrudescence de la violence.

L’ONU condamne cette violence provoquée par Jakarta, mais hésite à intervenir. En effet, il n’y a pas de forces de maintien de la paix envoyées par l’ONU, comme souhaité par le Portugal et le Canada. L’ONU, face au risque de véto de la Chine dans un Conseil de sécurité, souhaite intervenir en collaboration avec Jakarta. Des alliés de l’Indonésie, tels que l'Australie, soutiennent finalement l’intervention onusienne, et l’Indonésie se résout à céder la région du Timor oriental.

Afin d’aider le jeune État du Timor oriental à se stabiliser et se développer, l’ONU met en place une administration transitoire, qui opère jusqu'au . Cette administration transitoire permet au Timor oriental d’établir, une gouvernance et une administration publique avec 500 fonctionnaires rémunérés par l’ONU. D’un point de vue sécuritaire, l’ONU établit 1 640 policiers dans la région pendant deux ans, ainsi que 8 950 casques bleus.

Le Timor oriental rejoint ensuite l’ONU en 2002, à la fin de la période de transition.

  1. Margareth Aritonang, « Discourse: Indonesia, Timor Leste have developed a mature relationship: PM », The Jakarta Post, 31 août 2015, p. 3.
  2. Françoise Cayrac-Blanchard et Frédéric Durand, «  », sur Universalis.fr, (consulté le ).
  3. a et b Goy 1999, p. 204.
  4. Goy 1999, p. 205-206.
  5. a b et c Goy 1999, p. 205.
  6. Bleiker et McGibbon 2001, p. 18.
  7. Goy 1999, p. 208.
  8. Bleiker et McGibbon 2001, p. 23.
  9. Gérard Cahin, « L'action internationale au Timor Oriental », Annuaire français de Droit International,‎ , lire en ligne)
  10. Bleiker et McGibbon 2001, p. 19.
  11. Goy 1999, p. 207.
  12. a et b Goy 1999, p. 216.
  13. a et b Gérard Cahin, « L'action Internationale au Timor Oriental », Annuaire français de Droit International,‎ , lire en ligne).
  14. Goy 1999, p. 218.
  15. Goy 1999, p. 221.
  16. Goy 1999, p. 224.

Culture

Un Timorais dans ses vêtements traditionnels.

Les jours fériés du Timor oriental reprennent les principales fêtes catholiques et les principaux événements de la lutte pour l'indépendance.

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local
en portugais
Remarques
 janvier Jour de l'an Ano Novo
mobile Jeudi saint
mobile Vendredi saint Sexta-Feira Santa
mobile Pâques Páscoa
 mai Fête du Travail
20 mai Fête de l'indépendance Independência Acquise le
mobile Fête-Dieu
15 août Assomption de Marie Assunção
30 août Jour de la Constitution Consulta
20 septembre Fête de la libération Libertação
 novembre Toussaint Todos-os-Santos
12 novembre Fête de Santa Cruz Santa Cruz Commémore le massacre du cimetière Santa Cruz, le
28 novembre Jour de la proclamation de l'indépendance Dia da Proclamação da Independência Commémoration de la déclaration unilatérale de l'indépendance menant à la création de la république démocratique du Timor oriental le
8 décembre Immaculée conception Imaculada Conceição
25 décembre Noël Natal

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Le Timor oriental dans la littérature

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Le Timor oriental est composé de 4 localités1 sur 3 entités

Répartition des entités géographiques : région

région

Exemples de 2 personnages en rapport avec le Timor oriental

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/tl.html

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