Togo
Statistiques
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Le pays couvre actuellement moins de 1 % de la surface des pays repris sur ce site.
Régions | Récurence |
Régions | Récurence |
Maritime | 000004 4 localités |
Kara | 000002 2 localités |
Plateaux | 000002 2 localités |
Centrale | 000001 1 localité |
Togo : descriptif
- Togo
Le Togo, officiellement appelé la République togolaise, est un pays d'Afrique de l'Ouest dont la population est estimée à environ 9,61 millions d'habitants en 2024, pour une densité de 164 hab./km2
Le pays a un profil géographique semblable à un rectangle de 600 km de long et 100 km de large en moyenne
D'une superficie de 56 785 km2, le pays fait partie des plus petits états africains
Le Togo tire son nom de l'actuel Togoville
Bordé au nord par le Burkina Faso, au sud par l'océan Atlantique, à l'est par le Bénin et à l'ouest par le Ghana, le Togo présente une grande diversité de paysages : une côte de sable au sud, au centre des collines, des vallées et les montagnes de l'Atacora traversant le centre du pays, et au nord du pays, des plaines arides et de grandes savanes. Le Togo a pour capitale économique, politique et administrative Lomé
La langue officielle est le français et sa monnaie est le franc CFA
Le pays est membre de l'Organisation des Nations unies (ONU), de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis 1970, du Fonds Monétaire International (FMI), de l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique(OHADA), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) depuis 1975,de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1995 de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) depuis 1994, du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES) depuis 1968, de la communauté des états sahélo-sahariens (CEN-SAD) depuis 1998, du Commonwealth depuis 2022 et est membre de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). L'histoire du Togo est marquée par une série d'événements importants depuis sa colonisation jusqu'à son indépendance et au-delÃ
Le territoire fut exploré dès 1470 par les portugais, avant d'être progressivement colonisé par l'Allemagne à partir de 1884 sous forme de protectorat sous le nom de : "Togoland"
Après la Première Guerre mondiale, le Togo fut divisé entre la France et le Royaume-Uni, la partie française devenant un mandat de la Société des Nations
Le Togo accède à l'indépendance le 27 avril 1960, avec Sylvanus Olympio comme premier président
Cependant, le pays connaît rapidement des turbulences politiques
En 1963, Olympio est renversé et assassiné lors du premier coup d'État du pays
L'armée, dirigée par le sergent Gnassingbe Eyadéma, prend le pouvoir
En 1967, Eyadéma, devenu lieutenant-colonel, devient officiellement président, entamant un règne autoritaire de plus de 38 ans
Après sa mort en 2005, son fils, Faure Gnassingbé, prend la présidence, marquant le début d'une nouvelle dynastie
Malgré les progrès économiques, le Togo a continué de vivre sous une forte tension politique et des élections souvent contestées.
Géographie
Le Togo est un pays africain de 56 785 dont la longueur est de 600 de frontière avec le Burkina Faso, 877 km avec le Ghana et 644 km de frontière avec le Bénin et est ouvert sur le golfe de Guinée au sud avec une côte de 50 lac Togo, emblématique de la région.
Topographie
La topographie du Togo est marquée par une grande diversité de reliefs qui varient du sud vers le nord. Au sud, le pays est bordé par une étroite côte le long du golfe de Guinée, avec des plages et des lagunes. Cette zone est relativement plate, mais au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la côte, le relief devient plus varié, avec une chaîne de montagnes dans la région des Plateaux. Le point culminant du Togo est le mont Agou, qui s'élève à 986 mètres d'altitude et se trouve dans cette chaîne montagneuse, offrant une vue panoramique sur les alentours.
Au nord, le relief se transforme en plateaux et savanes, avec des paysages plus ouverts et moins accidentés. La vallée de l'Oti traverse cette région, contribuant à la diversité topographique. Les montagnes de l'Atakora, situées à l'extrême nord-ouest, apportent un contraste marqué avec les plaines plus arides du centre et du nord du pays.
Hydrographie
Le Togo dispose d'une côte de 56 kilomètres, bordée par l'océan Atlantique, caractérisée par un littoral diversifié et parfois en proie à une érosion importante. Les plages de sable fin et les lagunes comme celle de Togoville sont des éléments remarquables du littoral togolais. Cette zone est particulièrement affectée par des phénomènes naturels et humains, tels que l'exploitation du sable et la construction d'infrastructures, ce qui a accéléré l'érosion dans certaines zones, notamment près de Lomé. Le littoral du Togo, bien que moins large que celui de ses voisins, joue un rôle crucial pour les activités portuaires, notamment à Lomé, où le port est un point central pour l'économie du pays.
Le Togo est traversé par plusieurs fleuves et rivières qui dessinent ses paysages et soutiennent de nombreuses activités économiques. Le fleuve Mono, l'un des plus importants du pays, prend sa source au Togo, dans le massif de Tchaoudjo, et se dirige vers le sud en traversant la frontière avec le Bénin. Il mesure environ 467 kilomètres et déverse ses eaux dans l'Atlantique à travers des lagunes et des marais. Bien que peu abondant et irrégulier, avec des débits moyens variant de 0 m³/s en période d’étiage à 261 m³/s lors des crues, le Mono reste crucial pour l’agriculture et la pêche dans sa vallée. Le barrage de Nangbeto, construit en 1987 à la frontière entre le Togo et le Bénin, régule partiellement ses eaux et soutient l’hydroélectricité, mais il a également déplacé des milliers de personnes et modifié l'écosystème local.
D'autres rivières telles que l'Oti, qui prend sa source au Burkina Faso avant de traverser le Togo dans sa partie nord, jouent également un rôle majeur. Long de 320 kilomètres, l’Oti alimente des zones agricoles, notamment pour la culture du coton, du maïs et du sorgho. Dans la région de Kara, le fleuve Oti et ses affluents sont essentiels à la vie locale, offrant des ressources en eau pour les populations rurales.
En outre, la région de Tchamba et la vallée du fleuve Haho, un autre cours d'eau important dans le sud du pays, sont également cruciales pour l'irrigation des cultures et pour la pêche, bien que ces fleuves soient parfois sujets à des variations saisonnières. L’implantation de barrages, comme celui de l’Oti, est également envisagée pour soutenir la production énergétique et améliorer la gestion de l'eau.
Climat
Le climat du Togo est majoritairement tropical, mais il varie en fonction des régions. Dans le sud, particulièrement autour de Lomé, le climat est influencé par l'océan Atlantique et présente des températures relativement stables. De novembre à février, la température moyenne tourne autour de 28°C, tandis que les mois les plus chauds, comme mars, voient des températures culminant à 33°C. La saison des pluies se concentre principalement de mars à juin, avec des pics de précipitations en mai et juin, avant de diminuer pendant la période d'août à septembre. Les pluies sont particulièrement abondantes sur la côte, atteignant environ 870 mm par an à Lomé.
Dans le nord du pays, le climat est plus sec et les températures plus élevées. La saison sèche dure de novembre à mars, caractérisée par des températures parfois supérieures à 36°C, tandis que la saison des pluies, de mars à octobre, apporte de fortes précipitations, surtout entre juin et août. À Sokodé, par exemple, les précipitations annuelles peuvent atteindre 1400 mm, avec des journées de pluie plus fréquentes pendant la saison humide. Le climat dans ces régions est donc plus extrême, avec une chaleur intense pendant la saison sèche et des précipitations torrentielles durant l'été.
Subdivisions
Le Togo est divisé en cinq régions administratives, elles-mêmes découpées en 40 préfectures :
- la région maritime, avec comme chef-lieu : Tsévié ;
- la région des Plateaux, avec comme chef-lieu : Atakpamé ;
- la région centrale, avec comme chef-lieu: Sokodé ;
- la région de la Kara, avec comme chef-lieu : Kara ;
- la région des Savanes, avec comme chef-lieu : Dapaong.
Il y a 117 communes.
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Paysage dans la région de la Kara, dans le Nord du pays.
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Marché de Kpalimé.
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Région des Plateaux.
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Région des Plateaux.
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Village de la région des Plateaux.
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Paysage verdoyant de la région des Plateaux.
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Chutes de Kpalimé.
Axes de communication et de transports
Transport aérien
Le transport aérien au Togo est principalement centré autour de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma (AIGE), qui sert de plaque tournante régionale. En 2022, le trafic passagers s'est élevé à environ 504 378 personnes sur le premier semestre, avec un volume de fret aérien de 7 147 tonnes sur la même période. Ces chiffres reflètent une reprise progressive du secteur après la crise liée à la pandémie de COVID-19, qui avait vu le trafic diminuer de moitié en 2020 par rapport à 2019.
L’aéroport dispose d’une capacité d’accueil annuelle d’environ 2 millions de passagers et dessert actuellement 10 compagnies aériennes, opérant 130 vols hebdomadaires en moyenne. Il se positionne dans le classement des 10 plateformes africaines pour le volume intra-africain de passagers, selon l'Association des Compagnies Aériennes Africaines (AFRAA).
Les autorités togolaises visent à doubler les performances du secteur aérien dans les prochaines années, grâce à des investissements dans les infrastructures et des partenariats stratégiques. Le pays dispose également d'un second aéroport international,l'aéroport international de Niamtougou.
Transport routier
Le transport routier est une composante clé de l’économie togolaise, représentant environ 8,4 % du PIB et assurant plus de 90 % des déplacements de biens et de personnes. Le réseau routier national s’étend sur 11 777 km, dont 2 101 km de routes nationales revêtues, 1 473 km de voiries urbaines, et 6 802 km de pistes rurales. Actuellement, environ 29 % des routes sont en bon état et environ 40 % des routes sont en mauvais état, des progrès par rapport aux 18 % de routes en bon état et 49 % de routes en mauvais état enregistrés auparavant, grâce à des investissements dans l’entretien et la modernisation des infrastructures.
En 2024, le gouvernement togolais a prévu d’investir 84 milliards francs CFA ( ~134 736 000 $ américains) pour l’aménagement et le bitumage de 206 km de routes, aligné avec l’ambition de renforcer le rôle du Togo comme hub logistique dans la sous-région. Cette stratégie inclut également des initiatives pour renouveler le parc automobile et professionnaliser les acteurs du secteur.
Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de sécurité routière et de gestion des infrastructures. Des réformes structurelles sont en cours pour améliorer la fluidité du trafic et renforcer la sécurité, ce qui est essentiel pour soutenir le développement économique durable du pays.
Le réseau de transports en commun au Togo est dense, avec divers types de transports mobiles :
- Taxis/taxi moto communément appelé zémidjan (zem) ;
- Bus Sotral avec 19 lignes desservant l'agglomération de Lomé et son agglomération;
- taxi-brousse.
Transport ferroviaire
Le réseau ferroviaire du Togo s'étend sur environ 593 km,, entièrement à écartement métrique (1 000 mm). Les principales lignes incluent :
- Lomé - Blitta (286 km) : Initialement conçue pour transporter du coton, elle sert désormais principalement au fret, notamment pour le transport de phosphate.
- Lomé - Kpalimé (119 km) : Construite pour relier des zones agricoles à la capitale.
- Lomé - Aného (44 km) : Une courte ligne utilisée pour transporter des produits miniers vers le port.
Le transport de passagers a été suspendu à la fin des années 1990 en raison du déclin des infrastructures. Aujourd'hui, seules des activités de fret sont maintenues, principalement gérées par la Société Nouvelle des Phosphates du Togo. Des projets visent à moderniser le réseau, notamment pour relier Lomé à Ouagadougou au Burkina Faso et améliorer les connexions régionales, mais ces initiatives avancent lentement.
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- « », sur Gifex, (consulté le )
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Histoire
Le Togo tire son nom du village de Togo (« Tóago » ce qui signifie originellement « au bord de l’eau (ou selon l’intonation ´au-delà de la colline’) » en langue éwé). Le village de Togo est aujourd’hui connu sous le nom de Togoville, ville coloniale allemande et première capitale du pays qui est située à l'est de la capitale actuelle Lomé sur les bords du lac Togo (nom donné par les Allemands au lac qui s’appelait le lac Gbaga)
Périodes précoloniales
Les premières traces de la présence humaine au Togo remontent à plusieurs milliers d'années. Les populations autochtones, notamment les Ewe, les Tem, les Kabyés et les Gourmantché, ont établi des communautés agricoles et développé des systèmes politiques locaux.
Époque coloniale
Le Togo a souffert du commerce négrier que lui ont fait subir les liens commerciaux entre négriers occidentaux et rois tribaux à partir du de Togoville signe un traité de protectorat avec l'Allemagne (représentée par Gustav Nachtigal), qui dure jusqu'à la Première Guerre mondiale.
En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, une opération conjointe franco-britannique entre en contact avec la force allemande. Une troupe de la force publique du Congo belge vient également en aide aux Français et Britanniques. Les Allemands capitulent dès et sont expulsés. La colonie est alors occupée conjointement par la France et le Royaume-Uni qui se partagent le territoire, décision confirmée le , et qui fait du Togoland un mandat de la Société des Nations (SDN). Les Français occupent la majeure partie du pays, qui devient le Togo français ou Togoland oriental, et qui équivaut au Togo actuel, tandis que les Britanniques administrent la partie ouest du pays, le Togo britannique, aussi appelée British Togoland. Les deux parties du Togoland originel devaient être administrées dans la perspective d'une réunification ; mais, finalement, Français et Britanniques incorporent les mandats dans leurs sphères coloniales respectives. La partie française est rattachée à l'Afrique-Occidentale française (AOF), la partie britannique devient une province de la côte de l'Or.
En 1946, le pays passe sous tutelle internationale de l'Organisation des Nations unies (ONU), toujours gérée par la France. Le Togo français est détaché de l'AOF. Il obtient sa propre représentation au Parlement français et devient la république autonome du Togo. En 1956, le Togo britannique opte, lors d'un référendum d'autodétermination, pour son intégration au Ghana, l'ancienne Côte de l'Or. Ce rattachement est entériné par l'ONU en 1958 au prix de la division de certaines ethnies, voire de certaines familles.
Depuis l'indépendance
1960-1963 : Présidence de Sylvanus Olympio
En , la victoire du Comité de l'unité togolaise aux élections ouvre la voie à une indépendance complète du pays, confirmée six mois plus tard par la levée de la tutelle du pays par l'ONU.
Le Togo acquiert son indépendance complète le . Antérieurement, l’autonomie interne remontait au , avec l'institution de la république autonome du Togo.
Sylvanus Olympio est le premier président togolais. Il instaure rapidement une dictature avec un parti unique, ce qui lui permet de remporter la totalité des sièges lors des élections législatives de 1961. À l’instigation du commandant français Georges Maitrier, chef de la gendarmerie nationale et conseiller du président dont le contrat de coopération arrive à terme, 626 vétérans togolais de l’armée française, dont une grande partie a combattu en Indochine et en Algérie, demandent à être intégrés dans les forces de sécurité togolaises qui comptent 300 membres. Sylvanus Olympio refuse. Ils le destituent dans un coup d’État, le , dans lequel Olympio trouve la mort,. Ce coup d'État est revendiqué par Gnassingbé Eyadema, le père de l'actuel président. Par ailleurs, avant son assassinat, Sylvanus Olympio avait un important projet, celui de retirer le Togo du franc CFA.
1963-1967 : Présidence de Nicolas Grunitzky
L'ancien Premier ministre Nicolas Grunitzky devient président du Togo à la suite de ce coup d’État. Il est favorable à un rapprochement avec la France et signe des « accords de coopération » avec celle-ci, permettant à l'ancienne puissance coloniale d'user à sa convenance des ressources stratégiques. Quatre ans plus tard en 1967, il est destitué par un nouveau coup d’État où l'on retrouve Étienne Gnassingbé Eyadema. En exil, il meurt le à Paris dans un accident de voiture.
14 janvier - 14 avril 1967 : Présidence de Kléber Dadjo
Kléber Dadjo, colonel dans l'armée de la République togolaise, est président éphémère du Togo du au . Il est déposé lui-même par le sergent Gnassingbé Eyadema, qui impose une dictature au Togo durant presque quatre décennies, de 1967 à 2005.
1967-2005 : Présidence de Gnassingbé Eyadema
Tirant les leçons des divisions constatées dans le cadre du multipartisme, Étienne Gnassingbé Eyadema crée le Rassemblement du peuple togolais (RPT), un parti unique et d'État. Une nouvelle constitution en 1979 instaure la Troisième république et donne le pouvoir au président par une élection au suffrage universel. Il est ensuite réélu en 1986. En 1990, à la suite de violentes manifestations suivies d'une conférence nationale, un premier ministre issu de l'opposition, Maître Joseph Kokou Koffigoh, est nommé. L’adoption d’une nouvelle constitution en 1992 n’apaise cependant pas les tensions. En 1993, Eyadema remporte de nouveau l’élection présidentielle boycottée par l’opposition. Lors des élections de 1998, Eyadema est proche de la défaite face à Gilchrist Olympio, fils de Sylvanus Olympio. Il remporte cependant l’élection dans des conditions très controversées. Gnassingbé Eyadema est réélu en 2003 à la suite d'un changement dans la constitution pour l’autoriser à se présenter à nouveau. Il meurt le .
28 août 1991: Conférence nationale souveraine
Après deux mois de violence intensifiée, Eyadéma a permis la convocation d’une conférence nationale souveraine, sous la condition qu’il reste président pendant la période de transition, même la création d’un corps législatif provisoire, de l’élection d’un Premier ministre par intérim, et de l’établissement des élections à suivre.
1992: Assassinat de Tavio Amorin
Tavio Amorin, est un opposant socialiste togolais né le 20 novembre 1958 et mort assassiné le 29 juillet 1992 sous le régime de Gnassingbé Eyadéma. Il a dirigé le Parti socialiste panafricain. Il était l'un des leaders politiques qui dénonçaient ouvertement la mauvaise gestion du gouvernement.
Depuis 2005 : Présidence de Faure Gnassingbé
À la suite du décès de Gnassingbé Eyadema et profitant de l’absence au pays du président de l’Assemblée nationale qui, selon l’article 65 de la Constitution, doit assurer l’intérim de la présidence, l’armée togolaise prend la décision de confier le pouvoir au fils de Gnassingbé Eyadema, Faure Gnassingbé. L'Union africaine par la voix du président de la Commission Alpha Oumar Konaré dénonce un coup d’État militaire.
Le , à la suite des pressions de la CEDEAO et de l’Union européenne, Faure Gnassingbé se retire et laisse la place au vice-président de l’Assemblée nationale togolaise, Abbas Bonfoh. Ce dernier assure l’intérim de la fonction présidentielle jusqu’à la tenue d'élections le 24 avril 2005. Quatre candidats se présentent : Faure Gnassingbé, soutenu par le Rassemblement du peuple togolais (RPT), Emmanuel Bob Akitani, candidat de la coalition de l’opposition radicale, Harry Olympio , candidat du Rassemblement pour le soutien à la démocratie et au développement (RSDD, opposition modérée) et Nicolas Lawson, homme d’affaires qui annonce le retrait de sa candidature le .
Le scrutin se déroule dans des conditions très controversées, l’opposition dénonçant des fraudes. Emmanuel Bob Akitani, chef de l’opposition, se déclare vainqueur avec 70 % des voix alors que le gouvernement déclare Faure Gnassingbé élu. Dès l’annonce des résultats, des manifestations émaillées de violences éclatent dans les principales villes. Elles seront violemment réprimées par les forces de l'ordre. Le gouvernement décide de mettre en place une commission nationale d'enquête qui estime le nombre de morts à des centaines, plus de 800 selon la Ligue togolaise des droits de l'homme (LTDH). De nombreux Togolais, environ 40 000, se réfugient dans les pays voisins, le Bénin et le Ghana. Le , Faure Gnassingbé prête serment et déclare qu’il se concentrera sur « la promotion du développement, le bien commun, la paix et l’unité nationale ».
Le , Edem Kodjo, président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition modérée), est nommé Premier ministre. Il est chargé de constituer un gouvernement d’union nationale.
Amnesty International publie en un rapport dénonçant selon ses propres termes « un scrutin entaché d’irrégularités et de graves violences » tout en montrant que « les forces de sécurité togolaises aidées par des milices proches du parti au pouvoir (le Rassemblement du peuple togolais) s’en sont violemment prises à des opposants présumés ou à de simples citoyens en ayant recours à un usage systématique de la violence ». Le rapport reproche aussi à la France son rôle ambigu dans la situation actuelle. Les violences consécutives aux événements politiques de 2005 auraient entraîné entre 400 et 500 morts.
En 2010 est organisée une élection présidentielle, où le président Faure Gnassingbé est réélu avec 61 % des voix. Gilchrist Olympio, candidat naturel de l'UFC, a été remplacé au dernier moment par Jean-Pierre Fabre.
Des heurts ont lieu en protestation à cette élection entre militants de la coalition et forces de l'ordre. Les élections ont été dénoncées par l'Union européenne, finançant les élections, qui au travers de ses observateurs a constaté des irrégularités dans la campagne électorale.
En 2013, de nouvelles élections législatives sont organisées. Le parti Unir obtient 62 sièges sur 91 soit la majorité absolue. L'ANC devient le premier parti de l'opposition avec 19 sièges. Un regroupement des principaux partis d'opposition (le Combat pour l'alternance politique) dénonce par avance des fraudes massives pour l'élection présidentielle de 2015.
Faure Gnassingbé est à nouveau réélu lors de l'élection présidentielle d'avril 2015, avec 58,75 % des suffrages exprimés, contre 34,95 % pour son principal adversaire Jean-Pierre Fabre. Une élection jugée libre et transparente par l'UE et les principaux observateurs internationaux. L'abstention s'élève à 40,01 %, contre 35,32 % à la précédente présidentielle de 2010. Du côté de l'opposition, Tchabouré Gogué, président de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), a obtenu 3,08 % des suffrages, Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET), 1,06 %, et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD, opposition), 0,99 %. Il nomme Premier ministre Komi Sélom Klassou le jusque-là premier président de l'Assemblée nationale. Faure Gnassingbé se présente pour un quatrième mandat lors des élections présidentielles de 2020. Il est reconduit et l'élection est contestée une nouvelle fois par l'opposition.
En 2021, David Ekoué Dosseh, un professeur de médecine à l'origine de Togo Debout, la « plateforme citoyenne » créée le , est sur la liste établie par le collectif Forbidden Stories de 300 Togolais espionnés par le logiciel Pegasus.
Le , le parlement vote un changement de constitution pour passer d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, dans lequel le président ne sera plus élu au suffrage universel mais désigné par le parlement. Cette mesure est jugée permettre à l'actuel président de rester en place de manière prolongée.
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