ville autonome de la Moscou, Russie (Fédération) - Москва
Sur le plan administratif Moscou fait partie du district fédéral central et a le statut de ville d'importance fédérale qui lui donne le même niveau d'autonomie que les autres sujets de la Russie. Elle est quasiment enclavée dans l'oblast de Moscou, mais en est administrativement indépendante.
Statistiques, géographie, démographie
Ville autonome de la Moscou est une des 85 entités qui dépendent de la Russie (Fédération)
Pour info, la composition de la Russie (Fédération) correspond au moins à 47i oblasts, 21i républiques, 9 kraïs, 4 districts autonomes, 2 villes autonomes, un entité, un région autonome.
Fuseau horaire principal : +03:00
Langue officielle : Russe [inactif]
Ville autonome de la Moscou couvre une superficie de 2 542i km2, avec une population de 12 655 050i habitants (2021), soit une densité de 4 978,38i habitants par Km2.
Localisation
Moscou : descriptif
- Moscou
Moscou (en russe : Москва, Moskva, [mɐˈskva] ) est la capitale de la Russie et compte environ 13 100 000 habitants intra muros en 2023 sur une superficie de 2 510 km2, ce qui en fait la ville la plus peuplée à la fois du pays et d'Europe
Sur le plan administratif Moscou fait partie du district fédéral central et a le statut de ville d'importance fédérale qui lui donne le même niveau d'autonomie que les autres sujets de la Russie
Elle est quasiment enclavée dans l'oblast de Moscou, mais en est administrativement indépendante
Ses habitants sont les Moscovites
Moscou se situe dans la partie européenne de la Russie au milieu d'une région de plaine
Sa latitude élevée lui vaut un climat froid et continental
Le Kremlin, son cœur historique, est édifié sur une colline qui domine la rive gauche de la rivière Moskova. Moscou a joué un rôle central dans l'histoire de la Russie
Petit point d'appui militaire créé en 1147 dans le nord de la Rus' de Kiev, elle prend progressivement le relais de Kiev, après la décomposition politique de cet État et les invasions mongoles du XIIIe siècle
Elle devient la capitale du grand-duché de Moscou, tsarat de Russie puis de l'Empire russe qui étend progressivement son territoire jusqu'à la frontière avec la Pologne à l'ouest, la Crimée au sud et l'océan Pacifique à l'est
Elle perd son rôle de capitale au profit de Saint-Pétersbourg lorsque Pierre le Grand au début du XVIIIe siècle décide de moderniser son pays à marche forcée
Néanmoins, au cours des XVIIIe et XIXe siècles, Moscou devient un centre industriel majeur et le cœur du réseau de communications ferré et routier d'un pays qui compte désormais parmi les grandes puissances européennes
La révolution d'Octobre en 1917 redonne le rôle de capitale à Moscou et met en place un régime communiste qui accélère en deux décennies l'industrialisation de la ville et quadruple la population qui passe de un à quatre millions d'habitants
Ayant échappé de peu à l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, la ville renoue avec une croissance économique et démographique effrénée à l'issue de celle-ci
Elle devient la capitale d'une des deux superpuissances mondiales
L'effondrement du régime communiste en 1991 entraîne une profonde transformation de la ville qui abandonne presque complètement son rôle de centre industriel au profit d'une position de pôle tertiaire complètement converti à l'économie de marché
La construction du Centre de commerce international de Moscou est le symbole de cette transformation. Moscou concentre une part particulièrement importante de la richesse économique du pays : elle produit 25 % du PIB de la Russie
La ville est le siège de nombreuses institutions universitaires et culturelles du pays
Mais cette mutation ne s'est pas faite sans poser de problèmes, les écarts socio-économiques étant devenus considérables : une part de la population s'est fortement enrichie, tandis que l'augmentation du coût de la vie a aggravé les conditions de vie des plus modestes
Moscou a du mal à adapter ses structures routières à l'explosion du parc des véhicules des particuliers et à une croissance démographique qui se poursuit dans un contexte national pourtant déprimé sur ce plan
Ses autoroutes et son périphérique, la MKAD, sont connus pour leurs embouteillages importants. Moscou dispose d'un important patrimoine artistique et architectural dont trois ensembles inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco
Ce sont notamment le Kremlin avec ses palais et églises, la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux sur la place Rouge, la galerie Tretiakov, le couvent de Novodievitchi, l'église de Kolomenskoïe ainsi que les sept gratte-ciel staliniens.
Géographie
Situation
Moscou se trouve à 893 Helsinki, à 1 151 Varsovie, à 1 569 Budapest, à 1 649 Tbilissi, à 2 273 Astana et à 4 635 Oulan Bator.
La superficie de la ville est de 2 561 district fédéral central, et la ville, qui est un sujet fédéral, est presque entièrement enclavée par l'oblast de Moscou, ne touchant qu'au sud-ouest l'oblast de Kalouga.
Topographie
Moscou est située au milieu de la plaine d'Europe orientale, une immense région couvrant la majeure partie de l'est de l'Europe caractérisée par des reliefs peu accentués et parcourue par de nombreux fleuves. Lors de la dernière période glaciaire, qui s'est achevée il y a 10 000 ans, la région de Moscou se situait à la limite de l’inlandsis (glacier continental) qui occupait le nord-ouest de la Russie. Ce glacier a largement façonné les reliefs et les sols. Au nord-est de Moscou le plateau de Russie, un ensemble de collines et de plateaux culminant à 300 mètres, est formé par les moraines laissées par le glacier. À l'ouest se trouve le plateau de Smolensk-Moscou, et à l'est la plaine de la Moskova-et-Oka, deux plaines composées de moraines. Au sud-est de Moscou se trouve la plaine de la Mechtchiora, qui est une région marécageuse couverte de lacs et comprenant des tourbières. Celle-ci constituait la plaine d'épandage des eaux s'écoulant devant le front du glacier (sandur). Dans la région le socle rocheux est profondément enfoui sous les dépôts morainiques : la rareté de la pierre explique la prédominance du bois dans l'habitat traditionnel y compris dans les villes. La région est couverte en grande partie d'une forêt mixte,.
Le relief de la ville a été largement influencée par la rivière Moskova, avec ses plaines inondables et ses terres. Les plaines inondables occupent environ 30 Mechtchiora. L'altitude est comprise entre 120 et 200 mètres, et ne comporte pas de reliefs marqués. Le point haut le plus remarquable est la colline des moineaux qui s'élève sur la rive droite de la Moskova à 60-70 mètres au-dessus du niveau du fleuve.
Le cœur de la capitale a été construit sur les berges de la rivière Moskova qui la traverse de part en part du nord-ouest au sud-est en formant de nombreux méandres. Cette rivière, a formé successivement au cours du temps trois terrasses, la plus ancienne dominant le lit actuel d'une trentaine de mètres. Le Kremlin est construit sur une avancée de cette troisième terrasse (dite Khodynka ou Borovaïa) qui surplombe la rive gauche de la rivière et en fait un site défensif naturel. Les quartiers de Taganski et de Loublino situés à l'est du Kremlin sont construits sur la deuxième terrasse dite Mnevnikovska qui domine d'une vingtaine de mètres le lit de la rivière. Enfin la première terrasse, la plus récente, se situe à une hauteur intermédiaire entre le lit et la deuxième terrasse.
Hydrographie
Le réseau hydrographique de la ville de Moscou compte environ 1 200 cours et plans d'eau, dont la rivière Moskova et ses affluents, le réservoir de Khimki, les lacs de Kossino, ainsi que de nombreux réservoirs et cours d'eau. D'un point de vue hydrogéologique, la ville se situe dans la partie sud-ouest du bassin artésien de la Moskova. Les dépôts quaternaires proches de la surface sont alimentés par les précipitations, à la suite desquelles se forment des nappes phréatiques, qui à leur tour fournissent une alimentation constante au réseau fluvial, aux sources et aux rivières souterraines. Les principales ressources en eaux souterraines de la ville sont contenues dans les sédiments du Carbonifère ; et dans la nappe qui s'étend jusqu'à une profondeur de 250 à 300 .
La Moskova est un affluent de l'Oka, qui coule plus au sud avant de se jeter dans la Volga principal fleuve de la Russie européenne. La Moskova a un débit moyen de 120 canal de Moscou long de 128 kilomètres qui partant de la capitale la relie à la Volga. Ce canal a son point de départ sur la Moskova en amont du centre-ville et se dirige vers le nord après avoir traversé une série de lacs artificiels qui constituent autant de zones de loisirs pour les moscovites. Deux petites affluents d'une quarantaine de kilomètres de long, la Setoun (rive droite) et la Iaouza (rive gauche), ont leur source à l'extérieur de la rocade MKAD et se jettent dans la Moskova respectivement en amont et en aval du cœur de la cité. La Neglinnaïa, un petit affluent de 7 km prenant sa source au nord du centre-ville, arrosait autrefois les douves du kremlin mais circule aujourd'hui dans des tunnels enfouis sous le sol.
Limites et structure de la ville
Moscou s'est développé en occupant des cercles concentriques de diamètre croissant. Contrairement à Paris la ville a incorporé ses banlieues et occupe une superficie de 1 100 villes satellites peu denses situées à l'extérieur de la rocade routière MKAD mais rattachées à la ville qui représentent une population de 300 000 habitats sur 1 420 Métropole du Grand Paris. Avec douze millions habitants dans cette partie de la ville (2017), la densité est de 10 900 .
Au cœur de la ville et pratiquement à son centre géométrique, se trouve le Kremlin (du russe kreml, fortin), une forteresse de forme triangulaire de 500 mètres de côté érigée sur la colline Borovitski dominant la rive gauche de la Moskova. Le Kremlin est entouré par une muraille en briques rouges de 2 230 mètres de long comprenant 19 tours. Elle abrite la présidence de la République, des services administratifs, plusieurs palais et musées ainsi que des parcs. Une première muraille entourait autrefois le Kremlin et le quartier de Kitaï Gorod, noyau initial de la capitale situé immédiatement à l'est du kremlin et de la place Rouge. Sur son emplacement se trouve aujourd'hui un large cours bordé d'édifices publics tels que les théâtres du Bolchoï et le Maly, le parlement fédéral (la Douma), la Grande Bibliothèque, le Manège, plusieurs grands hôtels, le musée d'Histoire et le siège des services secrets russes (FSB) (ex KGB). L'anneau des boulevards (Koltso), un boulevard circulaire planté d'arbres occupe l'emplacement de la deuxième muraille édifiée au Bely Gorod (la ville blanche). Il n'est pas complet car il reste cantonné à la rive gauche de la Moskova.
La troisième ceinture, la Sadoïava (Anneau des Jardins), est constituée par un boulevard à grande circulation long de 15,6 kilomètres formant un cercle complet de 2,5 kilomètres de rayon franchissant la Moskova. Elle est située à l'emplacement d'une muraille de terre édifiée à la fin du Zemly Gorod). L'anneau des Jardins délimite le centre historique de la ville. Celui-ci présente une architecture peu homogène car la conservation du patrimoine historique est une préoccupation récente. On y trouve les principales administrations et les sièges sociaux de grandes entreprises. Cette partie de Moscou comprend de nombreux commerces. À l'intérieur de cette zone de Moscou, la densité de la population, chassée par l'afflux des commerces et des entreprises, est relativement basse. Le troisième anneau routier de Moscou long de 35 kilomètres de long situé à cinq kilomètres du centre a été construit entre 1960 et 2003. Il englobe la ville du Moskva-city un ensemble de gratte-ciel accueillant de grandes entreprises du secteur tertiaire. Le dernier anneau routier, le MKAD, de 16 kilomètres de rayon et 109 kilomètres de circonférence, est formé par une autoroute de 2 × 5 voies inaugurée au début des années 1960 qui englobe la ville du ,.
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Plan simplifié de Moscou montrant les zones construites (beige), les parcs et forêts (vert) et les principales avenues : K : Kremlin - M : Moskova - C : Canal de Moscou - 1 : Anneau des boulevards - 2 : Anneau des Jardins (limite extérieure du Moscou historique) - 3 : Troisième anneau routier de Moscou - 4 : Rocade MKAD.
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La partie de Moscou entourée par la rocade MKAD et qui comprend la majeure partie de la population de la capitale (12 millions habitants) est comparée à l'ensemble formé par Paris et sa petite couronne (7 millions habitants). Le cercle intérieur en pointillé le plus petit correspond à l'Anneau des Jardins qui délimite le Moscou historique.
L'énorme espace compris entre l'ancienne muraille de terre et la rocade MKAD a été progressivement occupé dans le cadre d'une gigantesque plan d'expansion de Moscou lancé par Staline dans les années 1930 mais dont la réalisation n'a véritablement démarré qu'au début des années 1960. D'anciens villages ont été remplacés par des quartiers d'immeubles collectifs initialement relativement bas (quatre à cinq étages) pour ne pas avoir à installer d’ascenseurs. Aujourd'hui ces cités sont constituées de barres de 12 à 18 étages et longues de plusieurs centaines de mètres comportant des établissements scolaires mais souvent mal desservis dans le domaine des transports et des commerces. Cette partie de Moscou accueille la plus grande partie de la population moscovite. De nombreuses zones naturelles, constituées de parcs, lacs et forêts ont été préservés entre les différents ensembles et constituent une des caractéristiques les plus frappantes de Moscou. Le développement de la circulation automobile dans les années 1990 a conduit à la construction de grands centres commerciaux au niveau des échangeurs situés aux intersections entre le MKAD et les grands axes routiers rayonnant depuis le centre de la capitale. L'urbanisation s'est étendue au-delà de cette rocade dès les années 1970.
Moscou est relié aux régions voisines par ce réseau de routes radiales (prospekt) qui coupent les différentes rocades construites au fur et à mesure du développement de la capitale. Dans le centre ces artères radiales sont souvent des rues à la fois prestigieuses et animées comme la rue Tverskaïa (rue de Tver). Leur intersection avec les rocades circulaires est souvent dédié au commerce et aux communications comme la place Pouchkine et la place Soukharev. La population aisée est installée principalement dans les quartiers occidentaux du centre-ville comme le vieux quartier de l'Arbat. Celui-ci se prolonge à l'ouest par des quartiers plus récents tels que Kountsévo et Sérébriany Bor habités par l'ancienne Nomenklatura remplacée par la nouvelle classe possédante et qui sont aménagés autour des plans d'eau de la plaine de la Moskova.
Climat
Donnée | Moscou | Paris | Berlin |
---|---|---|---|
Temp. minimale moyenne | 2,1 °C | 8,9 °C | 5,9 °C |
Temp. maximale moyenne | 9,6 °C | 16 °C | 13,4 °C |
Précipitations (mm) | 705 | 637 | 570 |
Ensoleillement (heures) | 1 731 | 1 661 | 1 626 |
Moscou se situe à une latitude relativement élevée, à peu près au même niveau que la capitale du Danemark, Copenhague (55,5°N), mais étant plus éloignée des océans la ville subit un climat plus continental caractérisé par de fortes variations de température entre l'été et l'hiver. Compte tenu de sa latitude, la température annuelle moyenne est basse (6,7 et la plus faible de −42,2 tornades et des précipitations très violentes.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −8,7 | −8,8 | −4,2 | 2,3 | 8,1 | 12,2 | 14,8 | 13 | 8 | 3 | −2,4 | −6,5 | 2,6 |
Température moyenne (°C) | −6,2 | −5,9 | −0,7 | 6,9 | 13,6 | 17,3 | 19,7 | 17,6 | 11,9 | 5,8 | −0,5 | −4,4 | 6,3 |
Température maximale moyenne (°C) | −3,9 | −3 | 3 | 11,7 | 19 | 22,4 | 24,7 | 22,7 | 16,4 | 8,9 | 1,6 | −2,3 | 10,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−42,1 1940 |
−38,2 1929 |
−32,4 1913 |
−21 1879 |
−7,5 1885 |
−2,3 1916 |
1,3 1886 |
−1,2 1885 |
−8,5 1881 |
−20,3 1920 |
−32,8 1890 |
−38,8 1892 |
−42,1 1940 |
Record de chaleur (°C) date du record |
8,6 2007 |
8,3 1989 |
19,7 2014 |
28,9 2012 |
33,2 2007 |
34,8 2021 |
38,2 2010 |
37,3 2010 |
32,3 1890 |
24 1915 |
16,2 2013 |
9,6 2008 |
38,2 2010 |
Ensoleillement (h) | 33 | 72 | 128 | 170 | 265 | 279 | 271 | 238 | 147 | 78 | 32 | 18 | 1 731 |
Précipitations (mm) | 53 | 44 | 39 | 37 | 61 | 78 | 84 | 78 | 66 | 70 | 52 | 51 | 713 |
dont neige (cm) | 24 | 35 | 29 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 4 | 12 | 106 |
Record de pluie en 24 h (mm) date du record |
20 1965 |
36 1966 |
26 2013 |
31 1965 |
39 1976 |
65 2017 |
62 1981 |
88 2016 |
49 2004 |
41 1997 |
30 1967 |
23 1981 |
88 2016 |
Nombre de jours avec précipitations | 8 | 6 | 9 | 15 | 16 | 16 | 15 | 16 | 16 | 17 | 13 | 8 | 155 |
Humidité relative (%) | 85 | 81 | 74 | 68 | 67 | 72 | 74 | 78 | 82 | 83 | 86 | 86 | 78 |
Nombre de jours avec neige | 25 | 23 | 15 | 6 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0,3 | 5 | 17 | 24 | 116 |
Nombre de jours d'orage | 0,2 | 0,1 | 0,3 | 1 | 3 | 7 | 7 | 4 | 1 | 0,3 | 0,1 | 0 | 24 |
Nombre de jours avec brouillard | 0,2 | 0,4 | 0,3 | 1 | 0,2 | 0,3 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 8 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
−3,9 −8,7 53 | −3 −8,8 44 | 3 −4,2 39 | 11,7 2,3 37 | 19 8,1 61 | 22,4 12,2 78 | 24,7 14,8 84 | 22,7 13 78 | 16,4 8 66 | 8,9 3 70 | 1,6 −2,4 52 | −2,3 −6,5 51 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
- Gouvernement de Moscou 2023, p. 4.
- Gouvernement de Moscou 2023, p. 5.
- Laurent Touchart, Géomorphologie de la Russie Le colosse aux plaines d'argile, L'Harmattan, (ISBN ), « Les formes fluvio-glaciaires et glacio-lacustres de la Haute Volga jusqu'à l'Estonie », p. 163-171/288
- Laurent Touchart, Géomorphologie de la Russie Le colosse aux plaines d'argile, L'Harmattan, (ISBN ), « Svatoï Guéorgui terrasse le gardon », p. 121-122/288
- Gouvernement de Moscou 2023, p. 6.
- La Nouvelle Russie (Radvanyi) Chap 10 : Moscou et les régions centrales - Une urbanisation radioconcentrique, p. 19/35
- La Nouvelle Russie (Radvanyi) Chap 10 : Moscou et les régions centrales - Le Centre, p. 19-23/35
- La Nouvelle Russie (Radvanyi) Chap 10 : Moscou et les régions centrales - L'auréole intermédiaire, p. 22-23/35
- Roger Brunet, La Russie : dictionnaire géographique, Montpellier/Paris, La Documentation Française, , 480 ISBN ), p. 221-222
- Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Paris, Armand Colin, , 464 ISBN ), chap. 10 (« Moscou et les régions centrales »), Trois insuffisances majeures
- OGIMET
- », Погода и Климат (consulté le ).
Histoire
Fondation
En Europe de l'Est émerge en 862 la Rus de Kiev, un état fondé par des princes vikings régnant sur des peuplades slaves. Sa richesse et son pouvoir résultent de sa position sur la route commerciale qui relie la mer Baltique et la mer Noire. Sa capitale est Kiev. Ses souverains adoptent au tournant du millénaire la foi orthodoxe. Au Novgorod et Vladimir-Souzdal. Moscou est mentionné pour la première fois en 1147, sous le nom de Moskov, dans un écrit relatant la rencontre de Iouri Dolgorouki prince de Vladimir-Souzdal et du prince Sviatoslav Olgovitch de Novgorod-Severski sur ce territoire appartenant aux Souzdal,. En 1156 Iouri Dolgorouki y édifie un simple fortin de bois sur une petite éminence qui domine de 30 mètres la rive gauche de la rivière Moskova. La forteresse est située au confluent de la Moskova et la Neglinnaïa, petit cours d'eau dont les eaux sont utilisées pour remplir les douves. Un pont permet de passer sur la rive droite basse et marécageuse qui reste inoccupée. Le site est brulé à plusieurs reprises. La superficie totale de ce bourg ne dépasse pas les cinq hectares aux et siècles. La ville poursuit son expansion durant les siècles suivants essentiellement sur la rive gauche car la rive droite est occupée par des prairies inondées au moment de la débâcle et est ouverte aux invasions venues du sud.
Au siècle, Moscou devient le bien patrimonial des fils cadets de la dynastie des princes de Souzdal. Une résidence princière est édifiée ainsi que trois églises en bois dont la plus ancienne, Saint-Jean-Baptiste, s’élève sur l'emplacement d'un temple païen. En 1223, débute l'invasion de la Rus' par les tribus nomades venues de Mongolie qui va bouleverser pour des siècles l'histoire de la région. Sous la direction du khan Batu, les envahisseurs défont en 1238 tous les princes russes en laissant derrière eux un sillage de destruction et de mort. C'est la fin de la puissance dominante locale, la Rus de Kiev. Durant ce conflit Moscou est détruite. Toutes les principautés russes doivent se soumettre et désormais payer tribut aux mongols. Ceux-ci s'installent définitivement sur la basse-Volga d'où ils font et défont les dirigeants russes. Ils y créent un état la Horde d'or qui s'étend sur plusieurs millions de km2.
Jusque là Moscou n'était qu'une simple bourgade, mais sa position à l'orée de la forêt lui offre une certaine sécurité contre les attaques mongoles, tout en étant située sur les routes commerciales menant aux bassins de la Volga, de la Neva et du Don. Alexandre Nevski en fait une principauté indépendante qu'il confie à son fils Daniel de Moscou (1272-1303). Celui-ci élargit le territoire avec la ville de Pereslavl-Zalesski et la forteresse de Kolomna à l'est.
Vladimir-Souzdal, dont la capitale est la ville de Vladimir, est à cette époque la principauté russe dominante qui est chargée de lever le tribu pour le compte des mongols. Mais les dirigeants des principautés vassales, en particulier Tver et Moscou, se disputent le pouvoir. le Saint Vladimirski, prince de Tver est le titulaire du trône de la principauté de Vladimir-Souzdal qui a été adoubé par les mongols. Mais le prince de Moscou Moskovski, utilisant les liens matrimoniaux forgés avec la sœur du khan des mongols, obtient sa déposition (1317) et sa mort. Son triomphe est bref car il est assassiné par le fils de Michael Grand Prince de Moscou. Ivan devient l'intermédiaire principal entre les seigneurs mongols et les principautés russes, qui versent par ailleurs un supplément de tribut aux dirigeants de Moscou. Moscou prospère et bénéficie, en tant que principal collaborateur, d'une protection contre les bandes Mongols qui ravagent périodiquement les autres principautés. Cette sécurité relative attire les nobles et leurs serviteurs qui viennent s'installer sur les terres contrôlées par Moscou. Les services rendus aux mongols lui permettent d'obtenir certains privilèges notamment de transmettre le contrôle de la principauté à l'aîné et non de la diviser entre tous les enfants. Par ailleurs le Khan renforce le rôle de Moscou en autorisant le transfert du siège de l'église orthodoxe de Vladimir à Moscou. Sous le règne d'Ivan la superficie du territoire double passant de 20 000 à 40 000 .
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Le Kremlin et sa palissade de bois sous .
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Le Kremlin et ses remparts de pierres blanches sous Dimitri Donskoï.
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Le Kremlin et Moscou au Pont de pierre Vsekhsviatski
Lutte contre les Tatars et montée en puissance
Au cours de la seconde moitié du siècle, les princes moscovites prennent la tête de la lutte contre le joug des Mongols. C'est à cette époque (1366-1368) que Dimitri Donskoï remplace la palissade en bois qui entourait le kremlin de Moscou par une enceinte en pierre blanche. Les Mongols sont écrasés en 1380 à Koulikovo par les troupes russes emmenées par Dimitri. Néanmoins deux ans plus tard Moscou est prise et brulée par le khan Tokhtamych. Dimitri doit se soumettre. La lutte se poursuit au cours des décennies suivantes contre la Horde d'or mais également contre les autres princes russes hostiles à la politique expansionniste menée par les dirigeants moscovites. annexe les principautés voisines, dont Novgorod, et contraint les Tatars à renoncer à leur tribut. Par son mariage avec Zoé Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, , tué lors de la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, Ivan cathédrale de la Dormition qui accueillera par la suite le couronnement des tsars, la cathédrale de l'Archange où sont enterrés les tsars jusqu'à Pierre le Grand et l'Église de la Déposition. La ville s'entoure d'une couronne de monastères fortifiés destinée à repousser les raids mongols : Simonov, Andronikov, Novospasski, Danilov. C'est également à cette époque que sont édifiés les monastères de Novodievitchi et Donskoï. Ces constructions attirent des peintres d'icône qui viennent décorer ces édifices, dont le plus célèbre est Andreï Roublev. L'enceinte du kremlin de Moscou est reconstruite en brique par les architectes italiens Marco Ruffo et Pietro Antonio Solari qui s'inspirent du château des Sforza à Milan. Les remparts crénelés à l'italienne sont flanqués de vingt tours auxquelles viendront s'ajouter par la suite quelques tours supplémentaires. Moscou sous la menace permanente d'un assaut, est à l'époque une ville dont le rôle est essentiellement militaire. Ses artisans sont spécialisés dans la fabrication d'armures, de canons, de poudre et d'équipements de cuir (pour les chevaux). Sous le règne d'Ivan .
Au cours du siècle précédant le règne d'Ivan le Terrible, le vaste territoire occupé par les mongols de la Horde d'or au sud de Moscou s'est morcelé en plusieurs khanats rivaux. Ivan, qui est le premier souverain russe à se donner le titre de Tsar (César), fait la conquête du khanat de Kazan en 1552 et du khanat d'Astrakhan en 1556. La conquête de la Sibérie est également engagée sous son règne et à sa mort la superficie du territoire de la Russie atteint cinq millions de kilomètres carrés. Mais la tyrannie d'Ivan le Terrible et des souverains russes suivants conduit à un affaiblissement de l'État russe. En 1571, les Tatars de Crimée de l'Empire ottoman prennent d'assaut Moscou et brûlent la ville. C'est après cet épisode qu'est édifiée entre 1580 et 1590 la deuxième enceinte de Moscou, longue de 7,5 kilomètres, qui entoure la ville blanche (Bely Gorod). Une deuxième enceinte extérieure, constituée par une levée de terre, formant un cercle complet de 2,5 kilomètres de rayon franchissant la Moskova, est également édifiée à cette époque. Durant le temps des troubles (1598), le pouvoir à Moscou change à cinq reprises de main. L'un des prétendants demande le soutien de la Pologne et entre 1610 et 1612 des troupes polonaises occupent Moscou. Cependant l'armée polonaise n'est que partiellement soutenue par l'aristocratie polonaise et son équivalent russe mené par le prince Pojarski obtient l'élection de Michel Romanov fondant la dynastie des Romanov qui va régner sur la Russie jusqu'en 1917.
Moscou sous les Romanov (1613-1917)
Vers 1700, Moscou compte 200 000 habitants. Mais le tsar Pierre le Grand choisit, dans le cadre d'une modernisation à marche forcée de son pays, de construire une nouvelle capitale à Saint-Pétersbourg. Celle-ci remplace en 1703 Moscou qui devient une simple ville provinciale. Le départ du gouvernement et de la Cour entraine une chute de la population qui ne reviendra à son niveau antérieur qu'un siècle plus tard. En 1708 Pierre le Grand crée une nouvelle subdivision administrative, le gouvernement à la tête de laquelle est placée un gouverneur chargé d'administrer l'entité. La Russie, dont la superficie atteint à l'époque 17 millions de kilomètres carrés pour une population d'environ 15 millions d'habitants est divisée en huit gouvernements dont le gouvernement de Moscou. Malgré la disparition de son rôle politique, Moscou continue de se développer sur le plan économique. L'industrie textile est dominante. En 1725 la ville compte 23 manufactures qui travaillent la laine, le lin et la soie dont la cour des Draps qui emploie 1 500 ouvriers. En 1755 la première université de Russie est fondée à Moscou sous l’impulsion du plus grand des scientifiques russes de l’époque, Mikhaïl Lomonossov. Elle occupe initialement une partie du bâtiment devenu depuis le Musée historique d'État de Moscou donnant sur la place Rouge. L'activité théâtrale se développe. Une classe bourgeoise se constitue et une organisation municipale est mise en place en 1785 avec un maire élu par un suffrage censitaire très sélectif. La noblesse qui n'a plus l'obligation de servir l'État à compter de 1762 et donc de résider à Saint-Pétersbourg, se fait construire des résidences à Moscou et dans les environs comme les châteaux de Kouskovo, d'Ostankino et d'Arkhangelskoe. De nombreuses églises sont édifiées à cette époque et une première ébauche de plan d'urbanisme est établie en 1739. Néanmoins Moscou est encore fortement marquée par la vie rurale. À la fin du siècle, sur ses 175 000 habitants, 115 000 sont des paysans exerçant éventuellement une deuxième activité.
Le , quand envahit Moscou à la tête d'une partie de la Grande armée (moins de 100 000 hommes sur 400 000), la ville est incendiée par le gouverneur Rostoptchine en application de la politique de la terre brûlée adoptée depuis l'entrée des troupes françaises sur le territoire russe. L'empereur refuse toute négociation et quitte Moscou le . La retraite des troupes françaises se transforme en déroute. À Moscou seuls les bâtiments construits en maçonnerie, Kremlin, monastères, églises et palais subsistent. Mais 10 ans plus tard, la ville est reconstruite et connaît un essor économique durant la décennie 1820-1840. En 1848 la ville compte 350 000 habitants. Le rôle économique de Moscou s'affirme à cette époque. Les manufactures se multiplient : le nombre d'ouvriers passe de 23 000 (1817) à 46 000 (1853) travaillant à 80 % dans l'industrie du textile. Moscou est au cœur d'un réseau de routes qui la relie à Saint-Pétersbourg (première route de Russie empierrée en 1830), Iaroslavl, Nijni-Novgorod, Kharkov, Kiev, Varsovie et la Sibérie via Perm et Iekaterinbourg. La première ligne de chemin de fer russe, qui relie Moscou à Saint-Pétersbourg, est inaugurée en 1851. La ville est connectée par la voie ferrée à Kharkov, important centre industriel, en 1896, à Minsk et Varsovie en 1871. Le réseau en étoile s'étend à l'ensemble de la Russie européenne puis, avec la création du Transsibérien, dessert la Sibérie. La suppression du servage en 1861, qui entraîne un exode rural vers les villes, ainsi que la présence d'un réseau ferroviaire centré sur Moscou accélèrent la croissance démographique et économique de la ville. La population double en 1882 (753 000 habitants) et dépasse le million en 1897. Vers la fin du siècle sont construites les premières entreprises métallurgiques qui utilisent le charbon et le fer venus du Donbass et de l'Oural et les transforme en produits finis. La forte croissance industrielle des années 1890 puis une crise économique au début du siècle déclenche une concentration des entreprises qui emploient désormais parfois plusieurs milliers d'ouvriers,.
Au début du siècle, Moscou conserve encore un caractère semi-rural. Seul le centre est construit en pierre. Dans cette partie de la ville la plupart des maisons sont récentes et construites dans un style néo-russe (ou pseudo-russe) ancien. Comportant plusieurs étages leur façade sobre fait contraste avec les constructions officielles et quelques résidences de charme. Les quartiers périphériques sont souvent constitués de maisons en bois ne comportant parfois qu'un étage unique. La croissance économique crée une bourgeoisie d'affaires prospère dont le train de vie creuse un écart de plus en plus profond avec les habitants des quartiers ouvriers décrits dans la pièce de théâtre de Maxime Gorki Les Bas-Fonds. Les conditions sont réunies pour que commence une lutte des classes. En 1905, un soviet ouvrier édifie des barricades dans les rues et tient la ville durant dix jours. La répression est sévère et l'opposition entre dans la clandestinité.
Des mouvements de grève rassemblant des dizaines de milliers d'ouvriers ont néanmoins lieu entre 1912 et 1914. Ces mouvements de grève se poursuivent en 1915 et 1916 alors que la Russie est entrée en guerre avec l'Allemagne.
Moscou durant l'ère soviétique avant guerre (1917-1940)
Les événements qui aboutissent au renversement du régime tsariste en février 1917, puis à la prise du pouvoir par les communistes en se déroulent principalement dans la capitale de l'époque Saint-Pétersbourg. Les forces bolchéviques prennent Moscou début à l'issue de combats acharnés qui les opposent aux monarchistes et aux Socialistes révolutionnaires (S-R). Les dirigeants bolchéviques, qui se sont engagés sur la voie d'une dictature en dissolvant l'assemblée constituante, qui avait été élue pour déterminer les nouveaux principes de fonctionnement de l'État, choisissent en de faire de Moscou la capitale du pays dans la crainte d'un soulèvement des quartiers ouvriers de Saint-Pétersbourg contre le nouveau régime. Ce sera chose faite en mars 1918. La guerre civile qui oppose entre 1918 et 1923 les forces bolcheviks à différents mouvements d'oppositions et armées étrangères épargne Moscou. Mais la capitale perd momentanément la moitié de sa population qui se réfugie dans la campagne car le ravitaillement ne parvient plus dans les villes.
À l'issue de la guerre civile, les années 1920 sont marquées par une explosion culturelle. L'avant-garde intellectuelle promeut un art de gauche en accord avec l'utopie d'une société future idéale que le nouveau régime communiste annonce vouloir mettre en place. En architecture, la traduction de ce mouvement est le constructivisme. Les architectes soviétiques adhérents à ce mouvement mettent en avant l'abstraction, les formes élémentaires mais également un mode de vie collectif dans lequel certaines fonctions seraient pratiquées en commun : laveries, cantines. Mais cette vision n'est partagée ni par les habitants de la ville, souvent d'origine rurale et aux goûts conservateurs, ni par la nouvelle bureaucratie qui se met en place. Elle ne se traduit que par quelques réalisations comme le Centrosoyouz de Le Corbusier et le club ouvrier des frères Vesnine. Le premier plan quinquennal sonne le glas de ce mouvement moderniste dont le caractère froid, bourgeois, décadent et étranger au patrimoine russe est dénoncé en 1929 par les instances dirigeantes soviétiques. Ce début de l'ère stalinienne est caractérisé par une répression brutale qui touche toutes les professions intellectuelles et par la volonté du nouveau régime à la fois de marquer les esprits et de s'inscrire dans la continuité de l'histoire nationale. Ces principes donnent naissance à l'architecture stalinienne, un style néoclassique monumental dans lesquels les figures et les symboles du régime sont mis en évidence de manière outrancière et qui présente beaucoup de traits communs avec les choix architecturaux des régimes fascistes qui se mettent en place à la même époque en Italie et en Allemagne.
La crise du logement à Moscou atteint un pic à partir de 1934 (qui durera jusqu'en 1955) avec une surface de logement moyenne par habitant de 4 palais des Soviets, un immeuble monumental de 400 mètres de haut qui doit édifié à l'ouest du Kremlin à l'emplacement de la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou dynamitée en 1932. La taille de chaque îlot doit être portée à 10/15 hectares contre trois en moyenne dans le centre historique. Hauts de 6 à 7 étages les immeubles encadrent un grand square central accueillant des équipements de proximité. Les usines doivent être expulsées du centre au profit des logements. Une ceinture verte de 50 kilomètres est prévue autour de la ville. Ce plan débouchera effectivement sur l'élargissement et le percement de certaines avenues accompagnés de la destruction de plusieurs monuments et immeubles historiques. Mais la réalisation des îlots prévus ne sera mise en œuvre que 20 ans plus tard dans les quartiers sud-ouest de Moscou autour de l'université Lomonossov,.
La construction du métro de Moscou est lancée en 1931. À ses débuts, ce chantier ne bénéficie d'aucune attention architecturale particulière. Mais dès la deuxième phase des travaux qui débutent en 1935 après l'inauguration de la première ligne, le métro devient un enjeu politique et bénéficie d'un budget considérable. Le style stalinien, spectaculaire et monumental, est utilisé en particulier dans des stations comme Maïakovskaïa (1938), Elektrozavodskaïa et Partizanskaïa (1944). La politique industrielle volontariste des nouveaux dirigeants entraîne un accroissement énorme de la population qui passe entre 1917 et 1939 de 1,8 million à 4,6 millions habitants. La ville connait une crise aiguë du logement malgré la construction d'immeubles collectifs à l'extérieur de la Sadoïava.
Les années 1930 voient la mise en place d'une dictature particulièrement sanglante en Union soviétique au cours desquels la capitale joue un rôle de premier plan. C'est la période des procès de Moscou (1936-1938) qui permettent à Joseph Staline d'éliminer tous les dirigeants historiques du parti communiste. Ces parodies de justice se produisent alors qu'en toile de fond les purges staliniennes font régner la terreur dans le pays en aboutissent au cours des années 1930 à l'élimination physique au minimum de plus de 600 000 personnes et à la déportation au Goulag de plus d'un million de personnes. La Loubianka, immeuble situé au cœur de Moscou, devient un centre de tortures où le NKVD exécute sans procès ou à l'issue de procès truqués des milliers de personnes.
La Seconde Guerre mondiale (1941-1945)
Le , les troupes allemandes envahissent l'Union soviétique dans le cadre de l'opération Barbarossa. La Wehrmacht progresse de manière foudroyante anéantissant les unes après les autres les armées soviétiques. Les troupes allemandes arrivent aux portes de Moscou fin et une offensive est lancée pour prendre en tenaille les forces qui défendent la capitale. Le la ville est bombardée par l'aviation allemande. La ville est en partie évacuée et les civils sont appelés en renfort pour construire les lignes de défense anti-tanks et renforcer les troupes. Au cours de la bataille de Moscou qui se déroule entre et , les forces allemandes parviennent jusqu'à 23 . L'ennemi est repoussé mais le front reste proche et la menace ne disparaît qu'en octobre 1943 lorsque la ville de Smolensk est reprise.
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DCA sur le toit de l'hôtel de Moscou ().
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Troupes soviétiques montant au front ().
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Des femmes et des vieillards édifient un fossé anti-char pour défendre la capitale (octobre-).
L'après guerre (1945-1991)
Malgré les énormes destructions de la Seconde Guerre mondiale qui ont frappé toutes les régions occupées par les allemands et le déficit de logements criant notamment à Moscou, les projets de prestige reprennent dans la capitale immédiatement après la fin du conflit. La construction du métro de Moscou, seul chantier resté en activité durant la guerre, s'accélère. Les stations de métro construites en 1944, toujours aussi monumentales, constituent les premiers mémoriaux permanents de la Grande guerre patriotique. Les travaux sur le canal Don-Volga à grand gabarit long de 101 kilomètres qui avaient été interrompus par la Seconde Guerre mondiale sont repris en 1948. La construction est réalisée en partie par des prisonniers de guerre allemands et des prisonniers du Goulag. Le canal permet au fret fluvial du bassin de la Volga d'atteindre Moscou et alimente en eau la Moskova et la population moscovite. Sept gratte-ciel, représentants particulièrement spectaculaires de l'architecture stalinienne, sont édifiés entre 1952 et 1955. Le plus haut de ces bâtiments, le bâtiment principal de l'université d'État de Moscou, culmine à 240 mètres et reste longtemps le plus haut édifice d'Europe.
À la mort de Staline, la plupart des habitants de Moscou, s'entassent encore dans des appartements communautaires surpeuplés ou habitent des maisons en bois. Dans les années 1950, beaucoup de districts du Moscou contemporain sont encore occupés par des villages constituées d'isbas. Pour combler le déficit de logement et faire face à l'accroissement de la population qui passe de 4,6 à 8,4 millions d'habitants entre 1939 et 1979 des grands ensembles sont construits en masse dans les espaces restés ruraux jusque là. Ces immeubles d'un style uniforme sont baptisés ironiquement du nom du secrétaire du parti communiste au pouvoir à l'époque de leur édification (khrouchtchevkas) souhaitée]. Comprenant 4 à 5 étages pour éviter l'installation d'un ascenseur (on les baptise également « Cinq étages ») ils sont réalisés à partir de plaques de béton fabriquées en usine et assemblées sur place. Utilisant des matériaux de mauvaise qualité, exigus, souffrant de problèmes d'isolation et d'étanchéité, dépourvus de tout confort et sans cave, ils sont censés constituer un habitat provisoire en attendant l'avènement du communisme mais 50 ans plus tard, ils sont toujours occupés. En 1980, Moscou accueille les Jeux olympiques d'été de 1980. Le déroulement est marqué par le boycott d'une cinquantaine de nations (dont les États-Unis, le Canada, le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne de l'Ouest) à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par l'Union Soviétique qui a débuté en 1979. Un certain nombre d'infrastructures sportives sont construites à Moscou pour accueillir les épreuves.
Moscou contemporain (1991-)
Éclatement de l'Union soviétique
Moscou est au cœur des événements qui accompagnent l'éclatement de l'Union soviétique et l'effondrement du régime communiste ainsi que des soubresauts qui lui succèdent. Le , veille de la signature du traité qui concrétise l'autonomie acquise par les républiques constituant l'URSS, les tenants de la ligne dure du parti communiste tentent d'effectuer un coup d'état avec l'appui de quelques unités militaires. Mais, faute de soutien, le putsch échoue et accélère la déclaration d'indépendance des différents états qui constituaient jusque là l'Union soviétique. Moscou est désormais la capitale de la Russie, un pays dont la taille et la population sont nettement plus réduites. Le président de la Russie Boris Eltsine déclenche immédiatement un train de réformes économiques qui visent à insérer le pays dans le mouvement de mondialisation. Mais cette adhésion à l'économie de marché appliquée brutalement se traduit par une hyperinflation et un effondrement de l'activité économique. Par ailleurs l’exécutif devenu libéral par nécessité se heurte au corps législatif resté sur des positions beaucoup plus conservatrices. En le programme du président est bloqué par l'opposition du Congrès des députés du peuple ce qui déclenche une grave crise constitutionnelle. Eltsine décide de dissoudre le Congrès mais certains de ses membres refusent de plier. Eltsine fait alors intervenir des unités militaires qui bombardent la Maison blanche, siège du Congrès. Près de 200 personnes périssent durant ces affrontements. Cette intervention vient à bout de la résistance parlementaire. Le parti communiste et les partis nationalistes qui avaient pris parti contre le président sont bannis et le nouveau parlement élu à la suite de ces événements accepte d'appuyer les réformes entreprises par Eltsine.
Moscou à l'épreuve de la globalisation
Branche | 1970 | 1990 | 2004 |
---|---|---|---|
Industrie | 30,2 | 22,6 | 12,8 |
Bâtiment | 10,3 | 11,7 | 13,5 |
Transports | 8,1 | 7,2 | 6,1 |
Communications | 1,4 | 1,4 | 1,6 |
Commerce, restauration | 9,5 | 9,4 | 22,9 |
Services communaux | 5,5 | 4,4 | 3,8 |
Santé publique | 4,6 | 6,3 | 5,5 |
Éducation | 5,2 | 6,3 | 6,5 |
Art et culture | 1,4 | 1,7 | 21,9 |
Recherche | 17,5 | 19,6 | 7 |
Services financiers | 0,5 | 1,4 | 3 |
Administration | 4,2 | 4 | 3,3 |
Nbres totaux actifs (millions) |
4,425 | 5,196 | 6,079 |
Les conséquences pratiques de ces réformes sur la capitale et ses habitants durant la décennie qui suit sont énormes. Moscou perd la position sur la scène internationale que lui conférait son rôle de capitale de l'URSS, un état de dimension comparable pour la population aux États-Unis, et plus généralement du camp socialiste. Le Comecon et le pacte de Varsovie, qui avaient leur siège à Moscou, disparaissent avec l'effondrement du régime. Toutefois Moscou reste la capitale d'un état peuplé dont le caractère centralisé n'est pas remis en cause. Aussi toutes les grandes entreprises russes, qui se constituent à partir des débris des ministères de branches soviétiques, telles que Gazprom ou Lukoil, installent leur siège à Moscou. De nombreuses entreprises étrangères créent des filiales en Russie pour profiter des opportunités engendrées par le changement de régime. Elles choisissent d'implanter le siège à Moscou lieu de pouvoir et également cœur du système de communications et du réseau de transports du pays. Le phénomène de concentration des richesses s'accroit au point qu'en 2001 un tiers du chiffre d'affaires du commerce de détail en Russie est réalisé à Moscou qui ne rassemble pourtant que 8 % de la population du pays.
Le secteur du service, quasi inexistant durant l'ère soviétique, explose : les petits commerces se multiplient, les services de proximité (garages, cordonniers...) se développent. Le secteur financier, (banque et assurance) embryonnaire jusque là, accompagne l'envol du commerce et l'apparition d'un marché de l'immobilier pour les particuliers et les entreprises. Le phénomène est général en Russie mais la spécificité moscovite est le développement des services aux entreprises : services bancaires aux entreprises, bourse, sociétés de conseil. Des boutiques de luxe se multiplient et s'installent dans les anciens passages et dans les galeries du Goum. Cette grande surface de détail à l'ère soviétique est colonisée par les grandes marques internationales. Contrepoint de ces développements le secteur industriel, qui était déjà en régression dans les années 1980, se contracte violemment en passant de 1,1 million à 600 000 emplois entre 1990 et 1994 victime de plusieurs facteurs : crise économique, transition difficile vers l'économie de marché, apparition de contraintes de rentabilité, ouverture du marché à la concurrence étrangère proposant des produits de meilleure qualité.
La transformation de la ville
Iouri Loujkov, maire de Moscou entre 1992 et 2010, nommé initialement par Boris Eltsine, joue un rôle central dans la transformation de Moscou. Sous sa législature, la ville est profondément restructurée par les programmes immobiliers. La mairie, qui dispose des pleins pouvoirs en matière d'urbanisme, pratique une politique dirigiste tout en privilégiant la rapidité d’exécution. Dans un pays marqué de tous temps par la corruption, cette stratégie encourage les collusions entre décideurs et milieux d'affaires au bénéficie des deux parties. La municipalité est propriétaire d'une grande partie du patrimoine foncier de la ville. Dans un premier temps le maire refuse de brader celui-ci et accorde des baux de 47 ans qui procurent des rentrées importantes dans les caisses de la ville. Ces fonds peuvent être investis dans les projets moscovites. De manière délibérée, le centre de Moscou, à l'intérieur de la ceinture des Jardins, qui abritait des populations diverses, est désormais réservé aux entreprises et aux nouvelles élites sans aucune mixité sociale. Toutefois la municipalité pratique en parallèle une politique sociale qui se traduit par la reconstruction dans les quartiers résidentiels des immeubles collectifs (les « 5 étages ») de très mauvaise qualité dans lesquels logent encore la majorité de la population et qui dataient de l'ère socialiste. Ceux-ci sont remplacés par des immeubles d'un standing correct comportant beaucoup plus d'étages qui contribuent toutefois à accentuer la sévérité du paysage urbain de Moscou.
Il cherche notamment à attirer les investisseurs internationaux et fait bâtir, à partir de 1998, le quartier d'affaires Moskva-City. Il doit cependant faire face à la mauvaise image que donne alors la ville de Moscou, le taux d’homicides ayant quadruplé au cours de la première moitié des années 1990. Avec son épouse Elena Batourina, la patronne de l'entreprise de construction Inteko (laquelle devient la première femme milliardaire de Russie au cours du premier mandat de son mari), il lance des projets urbains visant à estomper la marque de l'ère soviétique et à rappeler la période tsariste. Ainsi, la cathédral du Christ-Sauveur est reconstruite entre 1995 et 2000, et une grande statue en l'honneur de Pierre le Grand est inaugurée en 1997.
Son administration fait falsifier en masse, à la fin des années 2000, les signatures de propriétaires d'appartement pour confier à des syndics dirigés par des proches la gestion des immeubles d'habitation de la ville. Cette mesure contribue à le discréditer.
D'un point de vue architectural, jusqu'à l'éclatement de l'Union soviétique, les dirigeants voulaient faire du centre de Moscou la vitrine du monde socialiste en gommant les spécificités russes. Avec le changement de régime, les objectifs s'inversent. Il s'agit désormais de montrer combien Moscou est russe (slogan repris à l'époque « Moscou au cœur de la Russie »). Le nouveau quartier d'affaires Moskva-City, ensemble constitué des gratte-ciel les plus hauts d'Europe, est une concession relativement isolée au mondialisme. De manière convergente avec le pouvoir et l'église orthodoxe, la mairie encourage les réalisations ancrées dans le passé telles que la reconstruction de la cathédrale Saint-Sauveur, des portes de la Résurrection et de l'église de Notre-Dame de Kazan. De nombreuses églises orthodoxes sont également édifiées dans le cadre du programme-200 lancé en 2010 par le patriarcat de Moscou visant à construire 200 églises orthodoxes à Moscou. Les lieux visés sont en particulier les cités dortoirs des quartiers périphériques qui, édifiées durant l'ère socialiste, en sont souvent dépourvues,. Il s'agit sans doute moins sur le fond de ramener la population vers la religion que de russifier la ville. Par ailleurs la Russie profonde est évoquée par des constructions en bois dans les parcs (chapelles, mobilier urbain, parc de jeux pour enfants). Les façades historiques sont restaurées parfois de manière un peu criarde. Ces entreprises de recréation du passé se font toutefois sans beaucoup de respect du patrimoine. Il s'agit plus souvent de pastiches, de façadisme. Mais le résultat donne au centre-ville une physionomie pimpante.
Le réseau routier, qui fait face à une explosion du parc des véhicules de particuliers, est renforcé (construction du Troisième anneau routier de Moscou) ou amélioré (MKAD). Le réseau de transports en commun est étendu mais son évolution peine à suivre la croissance démographique qui fait passer la population de la ville de 9 à 11,5 millions habitants entre 1991 et 2010. Durant cette période, la ceinture verte qui entourait Moscou est progressivement mitée par la multiplication des datchas. L'agglomération déborde de la rocade du MKAD et la population des villes satellites, qui entourent Moscou, croit. Les limites administratives de la ville sont étendues. En 1991 la ville nouvelle de Zelenograd située 37 kilomètres au nord-est du Kremlin, est rattachée à Moscou. En 2012, la ville s'accroit de 1 500 Novomoskovski et Troïtski tous deux situés au sud-est de la ville.
Futurs développements
Fin 2013, la mairie de Moscou présente ses objectifs de développement pour les années à venir. Le principal besoin identifié concerne les systèmes de transport. La population intra muros est de 12 millions habitants, mais le nombre de personnes effectivement présentes au quotidien est comprise entre 15 et 20 millions lorsque sont pris en compte les migrants non enregistrés, les travailleurs habitant dans les cités périphériques et les touristes. Par ailleurs la population de Moscou continue de croitre (126 000 nouveaux arrivants officiels pour la seule année 2010). D'ici 2035, il est prévu que quatre millions de nouveaux habitants s'installent à Moscou et que le nombre de déplacements double de volume. Le trafic automobile est une préoccupation particulièrement grave car le parc automobile a doublé entre 2000 et 2012 passant de 2,6 à 4,5 millions de véhicules. Par ailleurs la séparation beaucoup plus nette que par le passé entre les zones d'emplois et les quartiers résidentiels a engendré une forte augmentation des déplacements. Pour traiter ces besoins, la mairie a prévu d'investir 329 milliards de roubles dans les transports en commun et l'infrastructure routière. En 2013, 60 % des déplacements dans les transports en commun sont assurés par le métro de Moscou dont le trafic devrait augmenter de trois millions de passagers par jour. Aussi la mairie prévoit d'accélérer le rythme d'extension de ce réseau en construisant 73 stations d'ici à 2020. La mairie prévoit également d'améliorer les services sociaux par des mesures directes ou indirectes : accès gratuits aux services de santé, assistance aux personnes à faible revenu, âgées ou souffrant de handicaps physiques.
Il reste, en 2017, 8 000 immeubles à cinq étages datant de l'époque socialiste et logeant 1,6 million de Moscovites. La mairie annonce à cette date que ces immeubles vont être démolis et ses habitants relogés dans des immeubles plus confortables. Toutefois les propriétaires des lieux s'inquiètent d'un projet dont le coût (environ 60 milliards d'euros) représente deux années du budget de la mairie et dont l'objectif réel est sans doute la récupération des terrains situés près du centre de Moscou.
La menace terroriste
Moscou n'est pas à l'abri des événements qui secouent la nation et le monde. La ville est secouée au tournant des années 2000 par une vague d'attentats. En , deux immeubles d'habitations sont détruits entraînant la mort de plus de 200 personnes. La ville subit sporadiquement au cours des années suivantes d'autres actes de violence dont la prise d'otages dans un théâtre faisant environ 170 victimes en 2002, des attentats dans le métro en 2004 et 2010, un attentat-suicide en 2011 à l'aéroport Domodedovo, et un attentat dans la salle de concert du Crocus City Hall en 2024, qui a fait 143 morts.
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Étymologie
Moscou, « Москва », le nom de la ville, vient de la Moskova, la rivière qui la traverse. De nombreuses étymologies ont été proposées, mais le nom est probablement d'origine slave ou balte, et signifierait « humide » ou « détrempé par la neige ». Pierre Lorrain note que les règles de formation des toponymes étant différentes en français et en russe, Moscou est masculin en français, mais féminin en russe. Cette différence de genre grammatical confère à la ville un côté viril - et l'associe à des personnages terribles (comme Ivan le Terrible ou Staline) pour le francophone et féminin et maternel (Матушка Москва, « Maman Moscou »), pour le russophone.
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- Pierre Lorrain 2010, p. 39.
- Pierre Lorrain 2010, p. 23.
Culture
Moscou est une ville dynamique où la culture occupe une place privilégiée. La ville offre ainsi de nombreux spectacles, ballets et pièces de théâtre ainsi que plusieurs musées mondialement connus comme la galerie Tretiakov (art russe), le musée Pouchkine (beaux-arts), le Bolchoï ou encore le palais des Armures (arts décoratifs).
Musées et galeries d'art
Les musées et galeries moscovites mondialement reconnus ainsi que leurs collections, font partie des plus grands et importants musées du monde. Les expositions artistiques, qu'il s'agisse de l'art classique ou moderne, y sont très fréquentes, comme à l'époque ayant précédé la période révolutionnaire. Elles regroupent toutes les branches artistiques : la peinture, la photographie, la sculpture…
Galerie Tretiakov
L'un des musées les plus célèbres de Moscou est la galerie Tretiakov (Государственная Третьяковская галерея), fondée par Pavel Mikhaïlovitch Tretiakov, un riche philanthrope qui fit don de son importante collection personnelle à la ville. La galerie Tretiakov est actuellement scindée en deux bâtiments : l'Ancien Tretiakov, la galerie originelle située dans le quartier Tretiakovskaïa, sur la rive sud de la Moskova, abrite les ouvrages traditionnels russes. On peut y trouver les travaux de célèbres peintres pré-révolutionnaires, comme Ilia Répine, ainsi que des icônes de l'ancienne Russie. Les visiteurs peuvent même y voir de précieux originaux de l'iconographe du siècle Andreï Roublev. Le Nouveau Tretiakov, créé durant la période soviétique, contient principalement des œuvres d'artistes soviétiques, ainsi que celles de quelques artistes contemporains, mais la chronologie des deux galeries se chevauche au début du siècle. La nouvelle galerie inclut une reconstitution du célèbre Monument à la Troisième Internationale de Vladimir Tatline et un mélange de travaux d'artistes d'avant-garde tels que Kasimir Malevitch et Wassily Kandinsky. Des éléments du réalisme socialiste peuvent également être aperçus dans cette nouvelle galerie.
Musée des beaux-arts Pouchkine
Un autre musée moscovite important est le musée des beaux-arts Pouchkine (Государственный музей изобразительных искусств имени А. С. Пушкина), qui fut fondé entre autres par le père de la poétesse Marina Tsvetaeva. Le Musée Pouchkine ressemble au British Museum de Londres dans la mesure où ses salles sont un croisement des civilisations du monde, riches de nombreuses fontes de plâtre d'anciennes sculptures. Cependant, il abrite également des peintures célèbres de toutes les ères de l'art occidental et on y trouve aussi bien des œuvres de Claude Monet ou Paul Cézanne que celles de Pablo Picasso. Les musées du palais de Tsaritsyno ont ouvert en 2007 et le grand palais de Tsaritsyno a pour objectif de devenir un grand musée d'art international.
Musée historique d'État
Le Musée historique d'État de Russie (Государственный Исторический музей) est un musée d'histoire russe situé entre la place Rouge et la place du Manège à Moscou. Ses expositions sont de nature variable, des reliques de tribus préhistoriques ayant vécu dans la Russie actuelle à des dessins d'une valeur inestimable acquis par les membres de la dynastie des Romanov. Le nombre total d'objets appartenant à la collection du musée est de l'ordre de plusieurs millions.
Musée Polytechnique et Musée de l'astronautique
Le Musée Polytechnique (Политехнический музей) fondé en 1872 est le plus grand musée technique de Russie, et expose une vaste étendue d'inventions historiques et technologiques, incluant des automates humanoïdes du siècle et les premiers ordinateurs soviétiques. Il contient plus de 160 000 objets. Le Musée mémorial de l'astronautique est consacré au programme spatial russe et soviétique qui dominait le début de l'ère spatiale avec des sections consacrés aux programmes spatiaux des autres nations. Il est installé dans le socle du monument des Conquérants de l'Espace.
Musée-Panorama Borodino
Le Musée-Panorama Borodino, situé sur l'avenue Koutouzov permet aux visiteurs de vivre l'expérience d'un champ de bataille grâce à un diorama de 360°. Il fait partie de l'immense mémorial historique commémorant la victoire de la Guerre Patriotique de 1812 face à l'armée napoléonienne, qui inclut également l'Arc de Triomphe érigé en 1827.
Théâtres et arts du spectacle
Les arts du spectacle sont bien représentés à Moscou. La ville est réputées pour ses représentations de ballet, ses concerts de musique symphonique et sa vie théâtrale. La ville dispose de 93 théâtres, 132 salles de cinémas et 24 salles de concert.
Parmi les nombreux théâtres et ballets moscovites, on trouve notamment le Théâtre Bolchoï (en russe, Grand Théâtre) et le Théâtre Maly (Petit Théâtre), ainsi que le théâtre Vakhtangov et le Théâtre d'art de Moscou (Московский Художественный Академический Театр). Les répertoires d'une saison typique à Moscou couvrent un large spectre musical et les interprétations modernes d'œuvres classiques, qu'il s'agisse d'opéra ou de théâtre, sont fréquemment à l'affiche. La Salle de concert Rossiya (Государственный центральный концертный зал « Россия »), connue pour ses ballets et ses représentations, était un lieu de concerts fréquents de pop-stars comme Alla Pougatcheva et se trouvait à l'hôtel Rossiya, le plus grand hôtel d'Europe, aujourd'hui démoli. Une nouvelle salle de concert doit être inaugurée au même emplacement mais au milieu du Parc Zariadié.
Moscou possède plusieurs orchestres symphoniques de renom, au premier rang desquels l'Orchestre philharmonique de Moscou et l'Orchestre national de Russie. On peut également citer l'Orchestre symphonique Tchaïkovski de la Radio de Moscou, l'Orchestre symphonique de la fédération de Russie et l'Orchestre symphonique Capella de l'État de Russie. Le Centre International des Arts du Spectacle de Moscou, ouvert en 2003, aussi connu sous le nom de Maison Internationale de la Musique de Moscou (Московский международный Дом музыки), est réputé pour ses spectacles de musique classique. Il possède également le plus grand orgue de Russie, installé dans la salle Svetlanov.
La ville de Moscou comporte également deux grands cirques dont les artistes sont connus sur la scène internationale sous l'appellation cirque de Moscou : il s'agit du Grand cirque d’État de Moscou et du Cirque Nikouline, le plus ancien, qui comportait dans ses rangs le célèbre acteur et clown Youri Nikouline.
L'industrie du cinéma soviétique fait partie intégrante de l'histoire du film et le studio Mosfilm a produit de nombreux films classiques soviétiques artistiques ou d'une veine plus populaire. Toutefois, malgré la présence continue et la réputation de cinéastes russes reconnus sur le plan international, les studios autrefois prolifiques se sont faits plus discrets. Les films historiques rares sont projetés au cinéma Salut (films de la collection du Musée du Cinéma).
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Ville autonome de la Moscou dans la littérature
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2 ouvrages en rapport avec ville autonome de la Moscou
- Tintin au Pays des Soviets (Tintin (Les aventures de Tintin), 11/01/2017)
- 24 janvier 1929: Le tapis merveilleux (Le Petit Vingtième, 24/01/1929)
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