province de la Germanie inférieure, Empire romain - Germania Inferior
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Germanie inférieure : descriptif
- Germanie inférieure
La Germanie inférieure, en latin Germania inferior, est une province romaine créée vers 90 par l'empereur Domitien sur la rive gauche du Rhin, avec pour capitale Cologne (Colonia Claudia Ara Agrippinensium), chef-lieu de la cité des Ubiens
Son territoire est aujourd'hui réparti entre les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France (Ardennes) et l'Allemagne. Cette province, ainsi que celle de Germanie supérieure, est issue d'un démembrement de la province de Gaule belgique, elle-même issue de la conquête de la Gaule par Jules César (58-52)
Cette décision de l'empereur Domitien marque la volonté de mieux défendre la frontière (limes) du Rhin face aux peuples germains de la rive droite que les Romains ont renoncé pour l'essentiel à soumettre, à la suite notamment de la défaite subie en l'an 9 par le proconsul Varus, face au prince chérusque pourtant romanisé Arminius.
Géographie
Hydrographie et relief
Schématiquement, la Germanie inférieure couvre la rive gauche de la vallée du Rhin et les vallées de la Meuse et de l'Escaut.
Ce sont des régions de plaines, voire de marécages (futurs polders) quand on s'approche de la mer du Nord, mais le sud de la province inclut des parties collinaires.
Voies de communication
Toponymie
Histoire
Conquête par César dans le cadre de la guerre des Gaules
Pour César et les Romains, la Gaule (au nord de la Narbonnaise conquise dès -120) va des Pyrénées au Rhin et se divise en trois régions : l'Aquitaine (au sud de la Garonne), la Celtique (entre la Garonne et la Seine) et la Belgique (entre la Seine et le Rhin). Tous les habitants sont dits Gaulois (Galli), même si les Romains savent que certains peuples ne sont pas des Celtes : notamment les Belges sont pour une part des Germains (ou des Germains celtisés).
Les premiers affrontements entre l'armée romaine et les Germains ont lieu au cours de la guerre des Gaules, menée par Jules César, proconsul de Gaule cisalpine et de Gaule narbonnaise, de 58 à 51.
César attaque dans la région rhénane en -57 et, durant trois ans, tente de soumettre les peuples belges, notamment les Éburons et les Ménapiens, réfugiés dans les zones marécageuses.
À la fin de la guerre des Gaules, après Alésia et Uxellodunum, César considère que la rive gauche du Rhin est soumise à Rome, comme le reste de la Gaule. Elle fait d'abord partie de la province de Gaule, qui n'inclut pas la province de Narbonnaise, dont le chef-lieu est à partir de -43 Lyon, créée comme colonie de droit romain pour les vétérans de César (mort en -44).
Le règne d'Auguste jusqu'en l'an 9
En -27, Auguste divise les territoires de la Gaule conquise par César en trois provinces : la Gaule aquitaine (Saintes, puis Bordeaux), la Gaule lyonnaise (Lyon) et la Gaule belgique (Reims). Les territoires situés à l'ouest du Rhin sont inclus dans la Belgique.
En -17, le gouverneur de Belgique, Marcus Lollius, est battu par les Sicambres, une tribu de la rive droite du Rhin. La légion Alaudæ perd son aigle en raison de cette défaite humiliante. L'empereur Auguste envoie alors Nero Claudius Drusus (futur Germanicus) et Tibère, ses fils adoptifs, au-delà du Rhin. Ils semblent obtenir la soumission des Germains qu'ils rencontrent.
Réorganisation de la rive gauche du Rhin en zone militaire
Dans les années -16 à -13, la rive gauche du Rhin devient une zone militaire où viennent stationner deux légions (légions XVII et XVIII) auparavant dans des villes de Gaule belgique.
On crée deux groupes d'armée : l'armée du Rhin moyen (I Germanica, V Alaudæ et XIX), et l'armée du Rhin inférieur. Bien que les commandants de légion soient sous le commandement du gouverneur de Belgique, ils ont en fait une grande autonomie, à une époque où les communications sont lentes.
Dans le nord de la Germanie inférieure, un camp légionnaire est construit près de Nimègue (Noviomagus), capitale des Bataves, et un autre à Xanten. Ces places, sur les rives du Waal, sont facilement accessibles pour le ravitaillement.
Ces deux camps sont conçus comme points de départ pour la conquête de la Germanie au-delà du Rhin. Drusus ordonne également la construction de canaux et d'un barrage, qui accélère le transport des armées pour le nord et l'est.
À Cologne, la cité des Ubiens construit un grand sanctuaire dédié à Mars, dieu de la guerre, pour la protection des armées durant les campagnes à venir. Dans ce temple, l'épée de Jules César est conservée comme une relique.
Campagnes de Drusus au-delà du Rhin (-12)
En -12, les Romains sont prêts à partir en guerre. Mais les Sicambres, se sachant en difficulté, décident d'attaquer et Drusus est défait à deux reprises dans leur région. De retour au Rhin, ses légions se transportent par bateau à Nimègue et rejoignent la mer du Nord. Les Frisons et les Chauques sont forcés de se soumettre.
L'année suivante, Drusus attaque de nouveau à l'est du Rhin. Il traverse le pays des Sicambres, progresse le long de la Lippe et rencontre les Chérusques. Il aurait traversé le Weser, fleuve de Basse-Saxe, si les augures avaient été meilleurs. À son retour, il fonde une forteresse entre l'Elison et la Lippe près de la ville allemande d'Oberaden.
Cette forteresse (datée par dendrochronologie de l'automne -11) est utilisée par trois légions comme quartiers d'hiver. Une forteresse similaire est construite près de Rödgen, 190 Haltern, Beckinghausen ou Rödgen, implantés en Allemagne lors de la tentative de conquête de la Germanie libre présentent les mêmes caractéristiques,.
Le De originine et situ Germaniæ que Tacite rédige vers 98 Frisons, des Bataves et des Trévires à l'ouest du Rhin, séparés de leurs frères germaniques : les Sicambres, les Bructères et les Chattes. Ces tribus, renforcées à l'arrière par les Chérusques, menacent la sécurité de l'Empire, dont Auguste désire repousser la frontière jusqu'à l'Elbe.
Campagnes de Tibère
Ne parvenant pas à contrôler par voie de mer les rives germaniques de la mer du Nord, Auguste tente en vain d'occuper le territoire convoité : l'expédition menée par Tibère en 4 Chattes et des Bructères sans les soumettre.
Le tournant de la défaite de Teutoburg et ses suites
Varus gouverneur de Germanie
En 7 Publius Quinctilius Varus est nommé gouverneur de Germanie (ce qui marque la création d'une nouvelle province, séparée de la Belgique) avec pour mission le maintien de la paix et la mise en place de l'administration fiscale et judiciaire
L'action convergente menée contre Marobod, le roi des Marcomans, établis en Bohême vers 9 av. J.-C., échoue du fait de la révolte de l'Illyricum.[réf. nécessaire]
Le désastre de Teutoburg
Un des lieutenants de Varus est un Germain supposé romanisé, Arminius (Herrmann), un prince chérusque. Commandant des auxiliaires germains de Varus, il organise un piège. Une révolte ayant éclaté à l'ouest du Rhin, Varus engage deux légions. Mais Arminius fait défection avec ses troupes et se joint aux révoltés. Les légions de Varus sont anéanties dans la forêt de Teutoburg.
Les trois aigles emblématiques des légions, Legio XVII, Legio XVIII et Legio XIX sont prises. Numonius Vala tente de s'enfuir à la tête de la cavalerie mais en vain, Ceionius se rendit, Lucius Eggius, préfet du camp romain, mourut à la tête de ses troupes. Varus, déshonoré par cette défaite lamentable, se suicide avec son épée, conformément aux règles s'appliquant aux vaincus s'ils ne veulent pas être châtiés par l'empereur.
Tous les camps romains de la rive droite du Rhin sont pris par les Germains, à l'exception d'Aliso qui résista jusqu'à une sortie des survivants vers Castra Vetera (Xanten) sur le Rhin.
La tête de Varus est envoyée aux Marcomans par les Chérusques pour les entraîner dans le soulèvement. Ceux-ci refusent et expédient la tête de Varus à Rome.
Suétone écrira : « À ce qu’on raconte, enfin, Auguste fut tellement abattu par ce désastre, que plusieurs mois de suite il ne se coupa plus la barbe ni les cheveux, et qu'il lui arrivait de se frapper de temps en temps la tête contre la porte, avec ce cri : « Quintilius Varus, rends-moi mes légions ! » Ce fut le coup d'arrêt à l'expansion romaine en Grande Germanie (Germania Magna) durant son règne ; plusieurs siècles plus tard, l'armée romaine n'avait toujours pas reconstitué les légions XVII, XVIII et XIX.
Contre-offensives romaines
Auguste manifestement choqué comme le suggère Suétone fait alors renforcer par Tibère, durant les années 10 à 14 Rhin.
Tibère, devenu empereur, craignant la réputation d'invincibilité d'Arminius, ordonne des représailles et confie à Germanicus durant les années de 14 à 16, huit légions soutenues par une flotte d'un millier de navires.
À la suite des mutineries des légions du Rhin, au retour d'un raid de représailles contre les Marses, Germanicus et ses 4 légions sont attaquées dans la vallée de la Lippe par une coalition de Bructères et d'Usipètes qui est repoussée.
Bataille des Longs-Ponts (15)
Germanicus visite Teutoburg, capture Thusnelda, épouse d'Arminius, et récupère deux des trois aigles emblématiques. Puis pendant son retour en 15 de sa campagne contre les Bructères et les Chérusques, les 4 légions du général Cæcina sont attaquées aux Pontes Longi par les Chérusques d'Arminius, qui sont mis en fuite mais qui infligent des pertes aux Romains. Selon Tacite, ce Pons Longus, route en madriers confectionnée pour traverser les marécages, avait été construit par Ahenobarbus en l'an 2 av. J.-C. au sein du pays des Chérusques.
Bataille de la Weser
En 16, c'est la (ou bataille de la Weser) près de Bückeburg,, Germanicus sort vainqueur d'une bataille rangée à proximité de la Weser à Idistaviso contre Arminius, qui sera blessé, et lui inflige de lourdes pertes.
Bataille du mur des Agrivariens
La seconde bataille entre Germanicus et Arminius en 16, la bataille d'Angrivarierwall — ou mur angrivarien —, se situe à proximité d'une fortification et d'un fleuve séparant les Ampsivariens (ou Angrivariens) des Chérusques. Les Germains subissent de lourdes pertes mais les Romains ont un retour difficile par la voie fluviale et par la mer du Nord.
Tibère rappelle Germanicus en 17 et renonce à occuper la rive droite du Rhin à l'exception du pays de Cananefates, des Frisons et des Chauques dans le delta du Rhin et d'une tête de pont en face de Mongotiacum, l'actuelle Mayence. Il entreprend alors de réorganiser la frontière du Rhin.
La Germanie de Tibère à Domitien
Fin de l'idée de conquête de toute la Germanie
Auguste, renonçant à l'unité de commandement de l'armée romaine qui défend la frontière, confie aux deux légats de Germanie inférieure et de Germanie supérieure le district militaire de la province de Belgique. La frontière du Rhin, qui est renforcée de nombreux ouvrages fortifiés édifiés à Remagen, à Sinzig, à Vindonissa, aujourd'hui Windisch, etc. n'est menacée qu'en 28 Frisons. Parallèlement, l'élimination de Marobod par son rival Catualda en 18 Tibère de faire accepter le protectorat de Rome aux Marcomans de Bohême.
En 37 Chattes et délivre des légionnaires prisonniers depuis la bataille de Teutobourg et en 41, la troisième aigle emblématique est récupérée par Publius Gabinius chez les Chauques.
De 41 à 54, dans la crainte d'un réveil de la Germanie, Claude fait construire de nombreux castella implantés au-delà du Rhin et du Danube.
Règne de Vitellius
En 68, après la chute de Néron, Vitellius est nommé, à la surprise générale, commandant des légions de Germanie inférieure par Galba. Il réussit à se faire apprécier par ses subalternes et ses soldats, pour son indulgence, sa prodigalité et sa démagogie. À la mort de Galba, assassiné par Othon, il est proclamé « empereur des armées de Germanie inférieure et supérieure » par ses légions le à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne au même moment qu'Othon à Rome.
Révolte des Bataves
La révolte des Bataves débute en septembre 69 Castra Vetera proche de l'actuelle ville de Xanten défendu par la Legio V Alaudæ et par la Legio XV Primigenia. À la suite du suicide de Néron et de la guerre civile, les cohortes d'auxiliaires germains, les Bataves suivis des Cananefates se rebellent, commandés par Julius Civilis leur prince héréditaire, par ailleurs officier romain. Après la reddition de Castra Vetera en 70 Oppidum Batavorum, où se situe aujourd'hui la ville de Nimègue. Par ailleurs, suspectée d'infidélité, la Legio I Germanica sera démantelée et la Legio XVI Gallica sera modifiée.
Renforcement du limes
Poursuivant l'œuvre de Claude, les Flaviens repoussent progressivement la frontière vers le nord-est et entreprennent la construction, entre Confluentes, aujourd'hui Coblence, et Castra Regina, aujourd'hui Ratisbonne, d'un limes puissamment fortifié, qu'Antonin le Pieux déplace légèrement vers l'est au Main et la Rems.
Transformation des deux districts en provinces
Vers 83-84, l'empereur Domitien fait des districts militaires des provinces autonomes, impériales.
C'est de Cologne que Trajan, en janvier 98 apr. J.-C., alors gouverneur de Germanie supérieure, apprend la mort de son père adoptif Nerva et devient son successeur. La nouvelle lui est apportée par le jeune Hadrien. Il va y accomplir ses premiers actes de gouvernement : il ordonne que les cendres de Nerva soient déposées au mausolée d'Auguste — ce sera le dernier empereur à y être déposé — et qu'il soit déifié. Il reste sur le Rhin, confie l'administration au Sénat, puis passe sur le Danube pour y préparer la campagne de Dacie. Trajan fit aussi déduire une colonie romaine à proximité du camp de Xanten, Colonia Ulpia Traiana.
La politique de Rome va dès lors, à l’égard des peuples au-delà du Rhin, devenir défensive : il était seulement nécessaire de les éloigner des frontières. Ce but fut atteint par Domitien, Trajan compléta son œuvre et jusqu’au règne de Caracalla il n’y a quasiment plus de guerres à signaler contre les peuples d'au-delà des frontières pendant plus d'un siècle. La Germanie inférieure dispose alors de quatre légions pour la défendre, soit près de 30 000 hommes.
La Germanie romaine au | ]
Cologne, siège des légats
Les chefs-lieux respectifs des deux provinces, Colonia Claudia Ara Agrippinensium ou CCAA, aujourd'hui Cologne et Mogontiacum, aujourd'hui Mayence, servent de résidence aux légats consulaires qui les gouvernent et en assurent la défense, articulée autour des grands camps de légionnaires établis par Trajan, Bonn, Mayence et Argentoratum, aujourd'hui Strasbourg, aux portes desquels se multiplient les canabæ peuplées de marchands, de femmes et de leurs enfants illégitimes, les ex castris.
Sous la protection du limes
Constitué de plus de soixante places fortifiées, espacées de 7 à 10 kilomètres et de plus de neuf cents tours de guet le limes rhénan va longtemps mettre la Germanie inférieure, la Germanie supérieure et la Rhétie à l'abri des pillages et des raids des peuples germains.
Essor de l'artisanat et de l'industrie
L'une des régions les plus peuplées de l'Empire devient l'objet d'une intense mise en valeur agricole : les Ubiens défrichent la plaine du lœss entre Meuse et Rhin, la vigne est introduite en Moselle et l'industrie du zinc se développe à Stolberg-Gressenich, près d'Aix-la-Chapelle, probablement par la via Mansuerisca. La poterie sigillée se développe près de Coblence et de Mayence et des manufactures de légionnaires près de Xanten et de Neuss. La briqueterie se développe près de Rheinzabern et Heiligenberg. La fabrique des lampes s'installe près de Mayence. L'industrie du laiton, transférée vers 80 de Capoue dans la région de Liège et d'Aix-la-Chapelle. La verrerie est accueillie à Cologne et enfin Trèves devient un centre célèbre du foulage et de la teinture.
Cologne, port du Rhin
Les principales bénéficiaires de cette expansion sont les villes rhénanes, notamment Strasbourg et Cologne. Bien équipées, — manufactures, docks, entrepôts — elles assurent la redistribution locale des denrées alimentaires importées massivement du reste de l'Empire — céréales, vin, huile et conserves — ainsi que l'exportation de leur propre production à travers toute la Germanie en échange de l'ambre, des esclaves et des fourrures des pays baltes,.
Cologne noeud de voies romaines
Un tel trafic est facilité par la densité des voies de communications romaines d'intérêt militaire : les rocades parallèles aux limes du Rhin, de la côte (Leyde) à Maastricht par la vallée de la Meuse et de Nimègue à Cologne et Mayence jusqu'au Danube ainsi que les liaisons avec l'arrière-pays : la chaussée de Bavay à Cologne. Par les fleuves enfin, desservis par la flotte du Rhin (Classis Germanica), dont l'action économique se trouve prolongée par le commerce des produits pondéreux en provenance ou à destination des pays de la mer du Nord, voire de la Baltique, par un cabotage qui atteint la Norvège et remonte l'Ems, le Weser et l'Elbe.
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Les détails des incursions des Germains sont peu connus mais on sait qu'elles vont suivre les grands axes routiers. Elles vont manifestement épargner les Ardennes et l'Eifel. On sait seulement qu'elles se succèdent à partir de 253, date d'un des premiers raids des Francs dans le Nord de la Gaule. Les Saxons eux aussi sévissent le long de la côte.
Cologne, capitale éphémère
L'empereur Valérien capturé par les Perses sassanides, son fils Gallien aura de grandes difficultés à défendre l'Empire.
Face à une double attaque des Alamans en Rhétie, l'empereur Gallien confie à un général originaire du peuple des Bataves — Postume — le poste de gouverneur de la Germanie inférieure envahie par les Francs. La Germanie supérieure est confiée au fils de Gallien, Saloninus conseillé par le général Silvanus.
Postume va battre facilement les Francs et, dans l'enthousiasme, se fait proclamer empereur vers 260, s'empare de Cologne, exécute Saloninus et le général Silvanus, et fera commémorer cet exploit par un arc de triomphe. La Gaule — sauf la Gaule narbonnaise qui restera fidèle à Gallien —, la Bretagne et l'Espagne vont le reconnaître comme empereur.
L'éphémère Empire des Gaules
Gallien qui trop occupé par les Alamans et un autre usurpateur ne réagit pas ; Postume va former l'imperium galliarum, un Empire des Gaules avec un sénat, deux consuls et une garde prétorienne et bat monnaie comme l'Empire.
Vers la fin de 268, un preases provinciæ, gouverneur de Germanie supérieure, Lélien, va lui aussi se proclamer empereur. Postume va marcher sur Mogontiacum, aujourd'hui Mayence, le tue mais se fait occire lorsqu'il veut empêcher le sac de la ville par ses troupes.
En 269, son successeur — Marcus Aurelius Marius — prenant le nom de deux illustres prédécesseurs, Marc Aurèle et Caius Marius, ne va régner quelques mois, comme l'attestent les quelques pièces frappées à son effigie.
Victorin, qui a été consul avec Postume, lui succède et s'en va assiéger Augustodunum Hæduorum maintenant Autun, capitale de la civitas des Éduens — qui voulait rejoindre l'empire de Gallien — pendant sept mois, avant de la piller. Il se fait assassiner.
Trèves devient capitale
En 271, un preases provinciæ, gouverneur d'Aquitaine — Tetricus — avec l'aval de la Gaule et de la Bretagne est déclaré empereur près de Burdigala, aujourd'hui Bordeaux, et installe sa capitale à Augusta Treverorum, Trèves, et gouverne avec son fils Tetricus II le Jeune. Il doit, lui aussi faire face aux Germains, mais comme ses successeurs, ne fait rien pour agrandir l'Empire des Gaules mais rallie l'Aquitaine qui avait rejoint l'empire de Claude II le Gothique, successeur de Gallien, assassiné à Milan. Vers 273, il se retrouve face à un nouvel usurpateur — Faustinus — alors gouverneur de la Gaule belgique.
Fin de l'Empire des Gaules
En 274, l'empereur Aurélien décide de mettre fin à une sécession de 15 ans. Tetricus et son fils se rallient à Aurélien lors de la bataille qui opposa Aurélien aux légions du Rhin et de Bretagne près de Châlons-sur-Marne à la bataille des champs Catalauniques. Il semble que Tetricus, après avoir été exhibé lors du triomphe d'Aurélien, ait pu finir ses jours comme corrector Lucaniæ et Bruttiorum, gouverneur civil de Lucanie et du Bruttium. Aurélien ferme l’atelier monétaire de Trèves et le transfère à Lugdunum.
Les Francs font une nouvelle invasion en 275, s'emparent de Tongres et détruisent une soixantaine de vicus.
En 294 et 295, Galère repousse les Goths.
Une dernière réforme territoriale touche la Germanie inférieure. Elle date, comme pour le reste de l'Empire, de 297. Elle est connue grâce à la notitia dignitatum, inventaire de l'administration du Bas-Empire : les contours généraux qui avaient été fixés par Agrippa, l'administrateur d'Auguste, vont être précisés par Dioclétien.
En 298, Constance Chlore est vainqueur d'importantes bandes d'Alamans qui avaient traversé le Rhin, pillaient l'est de la Gaule et avaient mis le siège devant Andematunum — aujourd'hui Langres.
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Renforcement du dispositif défensif
Le dispositif défensif de la capitale, où les incursions germaniques sont de plus en plus fréquentes, est renforcé par Constantin le Grand vers 315 par l’érection d’un pont protégé par un fortin, le castellum Divitia , aujourd'hui Deutz sur la rive droite du Rhin. Le pont tiendra plus d'une centaine d'années. Nimègue et Valkenburg sont renforcés de même. Les ponts de Maastricht et de Cuijk sont rétablis pour faciliter les manœuvres de la cavalerie. Xanten et Tongres reçoivent de nouvelles enceintes, plus petites mais plus faciles à défendre, la population vivant hors-murs. Aux bouches du Rhin, un grand port est construit : Brittenburg, aujourd'hui impossible à identifier, bien que décrite aux XVIe et XVIIe siècles. Il est possible que l'érosion des marées l'ait définitivement effacé, entrant dans la légende…
Ce dispositif se révèle efficace car, à part une invasion des Francs, devenus un peuple important en 355 et défaits par Julien, la prospérité s'installe.
Implantation du christianisme
L’implantation du christianisme remonte au début du Materne de Cologne, possède une église à proximité du temple de Mercure-Auguste. À la fin du même siècle, les développements du centre épiscopal détruisent le temple.
À Tongres, Servais va s'installer pour mourir à Maastricht en 384.
L'époque des invasions germaniques
Les Francs installés comme fédérés en Germanie inférieure
Les Francs, qui avaient envahi et pillé Cologne vers 355 mais qui avaient été vaincus, vont s'installer comme paysans dans les plaines du Rhin et de la Meuse, au-dessus de la chaussée romaine de Cologne à Tongres avec l'aval des Romains.
En 396, le préfet du prétoire des Gaules quitte Trèves pour Arles et la cour impériale deu César s'installe à Milan, où réside déjà l'Auguste (en 402, c'est Ravenne qui devient résidence impériale).
L'offensive germanique de 406 (Vandales et Suèves) et le royaume wisigoth de Toulouse (418)
La grande invasion des Germains coalisés (Vandales, Suèves) a lieu le 31 décembre 406 à travers le Rhin gelé et atteignant Tournai.
Les Francs, alliés aux Romains, restent fidèles et repoussent les Vandales, mais se font battre à leur tour par les Alains. Les Vandales partent plus au sud, atteignant finalement Carthage (actuelle Tunisie) et les Suèves jusqu'à Santarém (actuel Portugal).
En 418, dans le sud de la Gaule, les Wisigoths, qui ont fait le sac de Rome en 410, sont installés comme fédérés en Aquitaine où ils fondent le royaume de Toulouse. Vers 440, les Burgondes quittent la région de Worms et créent le royaume des Burgondes autour de Genève, puis de Lyon. Entre les Wisigoths, les Burgondes et les Francs subsiste un domaine romain sous la direction du général Aetius, magister militum (commandant en chef) des Gaules à partir de 433.
Débuts du royaume franc
Les rois francs prennent le contrôle de plusieurs villes : Krefeld, Deutz et Nimègue et annexent des territoires tout en se considérant toujours comme alliés de Rome (les aristocrates francs sont généralement citoyens romains).
En 451, l'armée d'Attila, formée de Huns et d'Ostrogoths, est vaincue aux Champs Catalauniques par l'armée d'Aetius et du roi wisigoth Théodoric Ier. L'assassinat d'Aetius par Valentinien III (454) suivi de l'assassinat de Valentinien (455) ouvre une crise de succession, qui fait du Germain Ricimer l'homme fort de Ravenne.
En 456, le successeur d'Aetius, Ægidius, est chargé par l'empereur Majorien de rétablir l’ordre en Gaule, mais il est forcé de reconnaître que la ville de Cologne est devenue franque. La mort de Majorien, assassiné par le Ricimer (d'origine germanique) met Aegidius, puis son fils Syagrius, dans le camp opposé aux empereurs de Ravenne. Dès lors, tant les Wisigoths que les Francs peuvent agir contre lui en tant qu'alliés de l'empereur légitime (bien que fantoche de Ricimer).
Vers 463, le roi franc se déclare gouverneur de Germanie seconde et prend Tournai comme capitale, tandis que Cambrai devient la capitale d'un autre gouverneur franc[réf. nécessaire].
Les Francs de la Germanie inférieure à la conquête de la Gaule (482-534)
Le dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule est déposé en 476 par le patrice Odoacre, qui prend le contrôle de l'Italie, sous couvert de l'empereur d'Orient. Les rois francs ont désormais le champ libre au départ de la Germanie inférieure. Clovis, fils de regroupe sous son autorités les royaumes de Cambrai, Tournai, Trèves. Roi des Francs en 481, il bat Syagrius en 486 à Soissons, où il installe sa capitale, transformant le domaine romain de Syagrius en royaume de Soissons, qui s'étend jusqu'à la Loire. Baptisé à Reims en 496, il bénéficie dès lors de l'appui de l'aristocratie gallo-romaine, maitre des fonctions d'évêques en Gaule. En 507, Clovis bat les Wisigoths à Vouillé et s'empare de Toulouse.
En 534, les fils de Clovis conquièrent le royaume des Burgondes. La Gaule est presque entièrement devenue franque, sous la dynastie des Mérovingiens.
- (nl) J. Lendering, De randen van de aarde. De Romeinen tussen Schelde en Eems, Amsterdam, éd. Ambo, 2000
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- S. Fichtl, « Murus et pomerium : réflexions sur la fonction des remparts protohistoriques », Revue archéologique du centre de la France, t. 44, 2005, [lire en ligne].
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- Tacite, Annales I, 63
- Théodore Mommsen, Histoire romaine, 11 vol., Paris, 1864-1889
- Tacite, Annales II, 16
- Tacite, Annales II, 19
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- Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VII.
- Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VII et VIII.
- Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VIII.
- L. Harmand, L'Occident romain PUF, 1960
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- M.T. Raepsaet-Charlier, La cité des Tongres sous le Haut-Empire, Problèmes de géographie historique, Bonner Jahrbücher, t. 194, 1994.
- Daniel Blampain, Le Français en Belgique: une langue, une communauté, De Boeck Université, 1997.
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