province d'Arménie, Empire romain - Armenia

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Arménie

L'Arménie (en arménien : Հայաստան, Hayastan), en forme longue la république d'Arménie (en arménien : Հայաստանի Հանրապետություն, Hayastani Hanrapetut’yun), est un État-nation unitaire, démocratique et multipartite. Située dans la région du Petit Caucase, en Asie occidentale, cette ancienne république socialiste soviétique possède des frontières terrestres avec la Turquie à l'ouest, la Géorgie au nord-nord-ouest, l'Azerbaïdjan à l'est et l'Iran au sud-est, mais aucun accès à la mer. L'Arménie est membre de plus de trente-cinq organisations internationales, comme l'ONU, le Conseil de l'Europe mais aussi la Communauté des États indépendants initiée et menée par la Russie dès mai 1992, dans le cadre de laquelle entrent l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et l’Union économique eurasiatique

L'absence de soutien de la Russie lors des guerres de 2020 et 2023 au Haut-Karabagh, malgré l'appartenance commune à l'OTSC, pousse l'Arménie à suspendre de facto sa participation à l'OTSC en janvier 2024. En 2015, un nouvel accord de partenariat avec l'Union européenne est initié

En février 2024, l'Arménie devient officiellement membre de la Cour pénale internationale

En mars 2024 l'Arménie évoque à plusieurs reprises son souhait de devenir officiellement candidate à l'entrée dans l'UE. Bien que selon les conventions géographiques classiques elle soit située en Asie occidentale,, l'Arménie est considérée comme faisant partie culturellement, historiquement et politiquement de l'Europe, voire géographiquement pour les auteurs qui placent la limite Europe-Asie non pas sur la ligne de partage des eaux du Caucase, mais sur les frontières méridionales et orientales de la Géorgie et de l'Arménie,

Le plateau arménien est d'ailleurs considéré comme le berceau des civilisations indo-européennes et le premier État au monde à avoir adopté le christianisme comme religion d'État en 301

Bien que l'Arménie actuelle soit un pays constitutionnellement laïque la religion chrétienne y est une composante importante de l'identité nationale. Si l'Arménie telle qu'elle a été définie au XXe siècle est peu étendue géographiquement, sur seulement un dixième de l'Arménie historique, en revanche elle est dotée d'un riche patrimoine culturel et sa longue histoire remonte à l'une des plus anciennes civilisations au monde, Urartu

L'arrivée des Armens, peuple indo-européen, marque la constitution de la satrapie d'Arménie au VIe siècle av

J.-C

Au Ier siècle av

J.-C., le royaume d'Arménie atteint son apogée sous Tigrane le Grand. Au IXe siècle, le royaume d'Arménie est rétabli par la dynastie bagratide

Les guerres contre l'Empire romain d'Orient l'affaiblissent jusqu'à sa chute en 1045, suivie par l'invasion des Turcs Seldjoukides

La principauté et ensuite le royaume arménien de Cilicie perdurent sur la côte méditerranéenne entre les XIe et XIVe siècles

Entre les XVIe et XIXe siècles, le plateau arménien, composé de l'Arménie occidentale et de l'Arménie orientale, est respectivement sous contrôle des empires ottoman et iranien

Au XIXe siècle, l'Arménie orientale est conquise par l'Empire russe, mais la partie occidentale continue d'être soumise à l'Empire ottoman

Peu après le début de la Première Guerre mondiale, les Arméniens de l'Empire ottoman subissent une extermination systématique : le génocide arménien. En 1918, la révolution russe permet l'indépendance des pays non russes de l'ex-Empire russe dont la république démocratique d'Arménie. En 1920, le pays est incorporé à la république fédérative démocratique de Transcaucasie qui devient un membre fondateur de l'Union soviétique. En 1936, la république transcaucasienne est dissoute, ce qui entraîne l'émergence de la république socialiste soviétique d'Arménie. L'Arménie devient indépendante en 1991, lors de la dissolution de l'URSS.

Histoire

La région, notamment autour du mont Ararat (désormais totalement situé en Turquie), qui a une importante signification religieuse pour les Arméniens, est peuplée depuis la Préhistoire. Les archéologues continuent de trouver des preuves selon lesquelles l'Arménie était un ancien centre de civilisation, avec l'Urartu, rival de l'Assyrie. On ne peut parler de peuple arménien qu'à partir du indo-européen (Armens et Hayaza-Azzi) qui se mêla à la population urartéenne.

Préhistoire

Selon les preuves documentées, une civilisation existait en Arménie depuis l'âge du bronze, voire plus tôt, vers

Antiquité

Expansion maximale de l'Arménie sous Tigrane II.

La légende veut que l’Arménie ait été fondée par Haïk en

Plusieurs États ont prospéré dans la région de la Grande Arménie pendant cette période, incluant les Hittites (à leur apogée), le royaume Mittani (au sud-ouest de l'Arménie historique) et la confédération Hayasa-Azzi (1500-1200 Nairi (Urartu (1000-600 plateau arménien. Ces nations et tribus ont toutes participé à l'ethnogenèse des Arméniens,,,. Une inscription cunéiforme lapidaire retrouvée à Erevan a permis de conclure que la capitale actuelle de l'Arménie avait été fondée en été 782 . Erevan est la plus vieille ville au monde ayant pu documenter la date de sa fondation.

Vers

La région passa par des périodes d’indépendance et de soumission. À la suite de la conquête de l'Empire perse par Alexandre le Grand, l'Arménie subit l'influence grecque (dynastie séleucide) jusqu'au règne d' (242-187 dynastie orontide défend la souveraineté arménienne.

En

Mais l'expansion de l'Arménie indispose les Romains, qui annexent une bonne partie des terres que Tigrane vient de conquérir, tout en laissant l'Arménie indépendante jusqu'en

De l'an 1 à 53, les Romains et les Parthes se partagent l'Arménie. Celle-ci est à nouveau romaine de 114 à 117.

Mais, par la suite, la dynastie arsacide rétablit l'indépendance du pays. Au Sassanides, profite de la faiblesse de l'Empire romain pour envahir l'Arménie. Ce n'est que sous l'empereur Dioclétien que les Romains rétablissent leur protection sur l'Arménie. Ils portent au pouvoir le roi qui se convertit au christianisme en 301 sous l'influence de . L’Arménie est ainsi, dès le début du Mesrob Machtots crée un nouvel alphabet ; geste politique fondateur qui sauve ainsi cette culture de l'oubli. Cet alphabet, qui serait inspiré de l'alphabet grec, avec 32 consonnes et 6 voyelles, s’écrit de gauche à droite. Les Arméniens peuvent se passer du grec pour la publication des textes. Ainsi, vers l'an 406, l'alphabet arménien est adopté par l'ensemble du royaume. En 428, l'Arménie est divisée entre les Sassanides et les Byzantins.

Moyen Âge

L'Arménie vers l'an mille.

La région est ensuite envahie par les Arabes qui établissent l'émirat d'Arménie. Vers l'an 885, la dynastie bagratide s'impose en Arménie, et l'indépendance du pays est alors reconnue. À l'époque, l'Arménie a pour capitale Ani. Avec une population dépassant celle des métropoles européennes comme Paris, Londres ou Rome, la ville devient le centre culturel, religieux et économique du Caucase.

L'Empire romain d'Orient, dit byzantin, conquiert la moitié occidentale de l'Arménie en 1045 alors que la moitié orientale est soumise par les Turcs Seldjoukides qui, en 1064, ruinent l'Arménie byzantine et continuent d'avancer vers le reste de l'Asie Mineure. Malgré la renaissance zakaride dans la seconde moitié du Moldavie-Transylvanie, la Hongrie, la Pologne-Biélorussie-Ukraine, Chypre, divers ports de la Méditerranée et surtout la Cilicie où ils fondent en 1137 le royaume arménien de Cilicie qui prolonge la souveraineté arménienne jusqu'en 1375.

L'Arménie est l'alliée des croisés de Terre sainte. Plusieurs mariages ont lieu entre princesses arméniennes et souverains francs d’Orient — par exemple le comte Baudouin de Boulogne épouse une Arménienne et devient maître du comté d'Édesse. Il y a aussi des mariages entre des princes arméniens et des princesses chypriotes. En 1190, , empereur romain germanique, remet la couronne royale à . En 1199, Léon de la maison de Lusignan est le dernier roi arménien avant l'invasion du pays par les Mamelouks en 1375.

Entre trois empires

Arménie divisée entre les Empires russe et ottoman, vers 1900.
Carte de l'Empire ottoman en 1806 comprenant l'Arménie, le Kurdistan, la Palestine, etc.

Pendant ce temps, l'Arménie (ou Grande-Arménie) est envahie par diverses tribus turques et devient l'objet de luttes entre l'Empire ottoman et l'Empire perse. À partir du vilayets de l'Anatolie de l'Est, appelée aussi Arménie occidentale) coexiste avec des communautés turques, kurdes et grecques.

Populations arménienne, musulmane et grecque en Asie Mineure en 1914.
Arméniens d'Iran

Des communautés arméniennes se maintiennent dans le Caucase du Sud, faisant partie de l'Empire perse jusqu'au début du Azerbaïdjan oriental, à Téhéran et à Ispahan.

Arménie russe

Les guerres reprennent en 1827, lorsque l’Empire russe s'empare des régions arméniennes du nord de la Perse. Au Russie et l’Empire ottoman. D'importantes communautés arméniennes se développent autour d'Erevan, mais aussi de Tbilissi et Bakou. En 1905-1906, de violents affrontements interethniques opposent les Arméniens aux Azéris.

Arménie ottomane
Le sultan , représenté ici en boucher.

Les Arméniens appartiennent à des millets distincts (pour représenter les communautés arméniennes apostolique, catholique et protestante) au sein de l'Empire ottoman, avec un degré d'autonomie en ce qui concerne les enjeux religieux et civils depuis la mise en place du système confessionnaliste instauré pendant l'ère réformiste des Tanzimat. Mais le peuple arménien se compte parmi les nombreux groupes ethnoreligieux qui aspirent à plus d'autonomie ou même à l'indépendance pour les territoires où ils représentent la majorité. La Constitution nationale arménienne est mise en place en 1863 et elle crée l'Assemblée nationale arménienne comme corps législatif du millet apostolique arménien, majoritaire, composé de 120 membres élus qui à leur tour élisent le patriarche arménien de Constantinople, détenant le pouvoir exécutif.

À la fin du , les Turcs se livrent aux premiers massacres contre le peuple arménien (1894-1896) vivant sur la partie du territoire qu’ils contrôlent, c'est-à-dire l’Asie Mineure orientale ou l'Arménie occidentale. Ces massacres font entre 80 000 et 300 000 morts.

Génocide arménien

Déportés arméniens, 1899.

Le , le gouvernement Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman décide d’en finir avec la minorité arménienne vivant dans l’actuelle Turquie et organise déportations et massacres où périssent entre 1 200 000 et 1 500 000 Arméniens ottomans,, perpétrant ainsi un génocide qui est souvent considéré comme le premier du Arménie occidentale est vidée de sa population arménienne natale. Ce génocide n'a jamais été reconnu en tant que tel par la Turquie, dont les lois condamnent ceux qui mentionnent un génocide des Arméniens. Après l'effondrement de la Russie (1917) et de l'Empire ottoman (1918), les Arméniens parviennent à créer une république indépendante, à l'existence éphémère (1918-1920).

Première république d'Arménie

La première république démocratique d'Arménie est née des convulsions qui agitent la Transcaucasie à la fin de la Première Guerre mondiale. L'effondrement de l'Empire russe en 1917 laisse un vide politique dans une région composée d'une mosaïque de groupes ethnico-religieux, qui peinent à s'entendre. Abandonnés par leurs voisins face à la menace turque, les Arméniens proclament la république d'Arménie. Après la défaite des Puissances centrales en 1918, les Arméniens fondent de grands espoirs sur la Conférence de la paix de Paris pour obtenir le rétablissement de la Grande-Arménie historique. Leurs attentes sont rapidement déçues. Abandonnée par les Puissances alliées, face à l'hostilité de ses voisins, la république d'Arménie mène pendant deux ans une existence précaire puis succombe à la collusion de la Turquie kémaliste et de la Russie bolchevique.

URSS

Armoiries de la république socialiste soviétique d'Arménie.

Battus par Kemal Atatürk, les Arméniens se résignent à accepter la protection des bolcheviks : le naît la république soviétique d'Arménie, qui ne couvre qu'une petite partie du territoire historique de l'Arménie. Le traité de Sèvres promettait d'intégrer à la nouvelle Arménie indépendante plusieurs vilayets (provinces) d'Anatolie orientale. Mais le texte ne fut jamais ratifié. En 1922, elle est incluse dans la république socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, puis, à partir de 1936 — à l'issue de l'éclatement de la Transcaucasie —, elle devient une république socialiste soviétique à part entière.

Dès lors et durant toute la période soviétique, des tensions sourdes et récurrentes vont opposer Arméniens et Azéris autour du destin de la région du Haut-Karabagh. En , après la soviétisation de l'Azerbaïdjan, les autorités de la RSS d'Azerbaïdjan, nouvellement créée, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires litigieux, et reconnaissent officiellement le droit à l'autodétermination du peuple du Karabagh. Mais le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, décide du rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan. Pendant près de soixante-dix ans, le problème est « gelé ». Durant toute cette période, à intervalles réguliers, la grande majorité des Arméniens du Haut-Karabagh proteste pacifiquement contre les suites de cette décision et demande que soit discutée la possibilité d'une intégration du Haut-Karabagh au sein de l'Arménie.

Puis, avec la glasnost et la perestroïka, les tensions récurrentes entre les deux républiques soviétiques provoquées par la politique des nationalités et surtout par le découpage administratif prennent une tournure plus ouverte et se cristallisent autour de la question du Haut-Karabagh.

Le , la région autonome du Haut-Karabagh se déclare en sécession. Trois jours plus tard, l'Azerbaïdjan réaffirme l'attachement du Haut-Karabagh à son territoire et des violences éclatent.

Indépendance

L’Arménie accède à son indépendance définitive le . Suivant l'exemple de l'Azerbaïdjan (qui a déclaré son indépendance de l'URSS le 30 août 1991), la région autonome du Karabagh proclame sa propre indépendance le , qui est confirmée par un référendum le suivant. Les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh pour y rétablir leur contrôle, ce qui entraîne le début du conflit. Les Arméniens de la région s'organisent pour se défendre. Avec l'aide de l'Arménie, les combattants du Comité Karabakh chassent les Azéris. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font des dizaines de milliers de victimes de part et d'autre. Malgré le cessez-le-feu conclu en , cette question n’est toujours pas réglée.

Des transferts de population ont eu lieu (retour en Arménie d'Arméniens vivant en Azerbaïdjan et vice-versa pour les Azéris vivant en Arménie) entre les deux pays qui tendent à devenir ethniquement plus homogènes.

Le pays connaît depuis son indépendance un très fort mouvement migratoire, principalement dû au développement de la pauvreté. C'est ainsi qu'entre 700 000 et 1 300 000 Arméniens ont quitté leur pays depuis 1991.

Cependant, l’Arménie conserve des relations étroites avec la Russie car son soutien lui est indispensable face à la Turquie et l’Azerbaïdjan qui ne cessent de la menacer. La base militaire russe de Gyumri est toujours active et ce sont les troupes russes qui gardent le couloir de Latchin reliant l’Arménie et l'Artzakh.

L’Arménie a déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l’Union économique eurasiatique qui se forme le

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Géographie

  • Superficie : 29 800 km2
  • Densité : 111 hab./km2
  • Frontières terrestres : 1 254 Azerbaïdjan 566 Turquie 268 exclave azérie du Nakhitchevan 221 Géorgie 164 Iran 35 km)
  • Littoral : 0 km
  • Altitudes extrêmes : mini : 400 m ; maxi : 4 095 m

Contexte géopolitique

L'Arménie, située à la limite de l'Europe et de l'Asie, dans le Petit Caucase, est l'un des pays les plus enclavés au monde, en partie pour des raisons naturelles (aucune façade maritime, relief très montagneux et vallées encaissées), mais aussi pour des raisons de manque d'infrastructures modernes de transports (routes et voies ferrées datant de l'époque soviétique), et surtout pour des raisons géopolitiques. En fait, le pays a longtemps souffert d'être en marge de l'empire soviétique, limitrophe d'un tronçon du rideau de fer (frontière soviéto-turque) ; désormais indépendante, l'Arménie est en conflit et n'entretient pas de relations diplomatiques avec deux de ses voisins, la Turquie et l'Azerbaïdjan (et son exclave du Nakhitchevan) qui lui imposent un blocus économique (frontières totalement fermées). La frontière avec la Géorgie n'est qu'à demi-ouverte : seul un poste frontalier est ouvert dans le nord du pays (liaisons routière et ferroviaire), les autres routes permettant de franchir la frontière arméno-géorgienne étant actuellement fermées par les Géorgiens en raison des volontés autonomistes de la minorité arménienne vivant en Samtskhé-Djavakhétie (Djavakhk), dans la partie sud de la Géorgie. Sur les 1 000 kilomètres de frontière que compte le pays, 834 sont fermés. La frontière avec l'Iran (35 Russie actuelle n'a aucune frontière commune avec l'Arménie. L'aéroport d'Erevan est vital pour le pays, car c'est le seul moyen d'accès aisé reliant l'Arménie au reste du monde.

Géographie physique

Photo satellite de l'Arménie.
Topologie

La topologie de l'Arménie n'est pas des plus simples, puisque son territoire n'est pas connexe — en raison de l'enclave arménienne d'Artsvashen, en Azerbaïdjan — et que sa composante connexe principale n’est pas simplement connexe — en raison des enclaves azerbaïdjanaises de Karki, Aşağı Əskipara, Yukhari Askipara et Barkhudarli.

L'Arménie sépare aussi le Nakhitchevan du reste de l'Azerbaïdjan.

Géomorphologie
Vue du Mont Ararat avec le monastère de Khor Virap.

L'Arménie est constituée de plateaux et de chaînes montagneuses très élevées, dénommées globalement Petit Caucase. Près de 90 % du territoire se situe à plus de mille mètres d'altitude. Enclavée dans les hauteurs du Caucase, entre la mer Noire et la mer Caspienne, l'Arménie se situe en Eurasie, aux limites de l'Europe et de l'Asie.

Son point culminant historique était le mont Ararat et ses 5 160 mètres jusqu'en 1915. Depuis, le mont Ararat se trouve en Turquie, mais reste le symbole de l'Arménie, et le point culminant actuel est le mont Aragats et ses 4 095 mètres avec sa végétation de type toundra et quelques névés sommitaux. La chaîne de Gegham, dont le point culminant est le mont Ajdahak, haut de 3 597 mètres, est en position centrale dans le pays, séparant la plaine de l'Ararat du lac Sevan. De nombreux volcans éteints parsèment le pays, hérissé aussi de nombreux chaînons montagneux dont les sommets sont à plus de 3 000 mètres d'altitude, entaillés de vallées profondes, très encaissées. Les cols sont souvent élevés tels le col de Sélim (2 410 mètres), le col de Vorotan (2 344 mètres), le col de Sisian (2 346 mètres) ou le col de Tastun (2 483 mètres). Ceci contribue à rendre la circulation difficile et accentue l'isolement des différentes régions.

Le paysage arménien se caractérise également par ses lacs et notamment le lac Sevan, un grand lac à écoulement endoréique de 1 400 Erevan, la capitale. Le lac Sevan est le deuxième symbole de l'Arménie après le mont Ararat.

Complexe touristique au bord du lac Sevan.

La seule plaine notable est la plaine de l'Ararat, au sud et à l'ouest d'Erevan, au nord du mont Ararat, où se concentre l'essentiel de la production agricole. Elle coïncide avec la partie nord amont du bassin de l'Araxe, dont le bassin couvre les trois-quarts du pays et qui est donc le fleuve arménien par excellence même s'il est frontalier avec la Turquie et poursuit ensuite son cours au Nakhitchevan et en Azerbaïdjan avant de se jeter dans la mer Caspienne.

Le tiers nord du pays fait partie du bassin hydrographique de la Koura, fleuve qui coule en Géorgie pour sa partie amont et qui se jette aussi dans la mer Caspienne après avoir traversé le nord de l'Azerbaïdjan.

Risques naturels

L'Arménie est située au cœur d'une zone qui connaît une grande activité sismique. La région est en effet soumise à la pression, forte et constante, de la péninsule Arabique, plaque tectonique jadis détachée du continent africain et qui continue de « pousser » vers le nord-est, se heurtant à la plaque eurasiatique. Le dernier grand séisme a fait entre vingt-cinq mille et trente mille morts le , détruisant particulièrement les villes de Spitak et Leninakan, actuellement rebaptisée Gyumri.

La subduction et la collision à l’œuvre depuis des millions d'années sont à l'origine d'un volcanisme étendu dans l'espace et le temps. Plus de 500 volcans du Quaternaire ont été cartographiés ; la plupart sont des volcans monogéniques mais plusieurs sont des stratovolcans, dont l'Aragats. Plusieurs éruptions préhistoriques et historiques ont été documentées, mettant en évidence le potentiel d'une activité volcanique future dans la région.

Le réservoir de Spandarian.

La végétation est rare et encore limitée par la déforestation.

Les besoins en eau potable sont difficilement satisfaits, malgré la création de lacs de retenue : les principaux sont le réservoir de Spandarian sur le Vorotan et le réservoir d'Akhourian, à la frontière arméno-turque, sur la rivière du même nom qui est un affluent de l'Araxe. Les prélèvements excessifs d'eau dans le lac Sevan à l'époque soviétique ont entraîné une baisse de dix-huit mètres du niveau du lac (selon un phénomène d'assèchement progressif analogue à celui de la mer d'Aral). La volonté de restauration partielle du niveau antérieur de l'eau du lac est devenue un symbole de l'Arménie redevenue indépendante, même si cette politique suscite des polémiques et des difficultés (ennoiement des infrastructures touristiques construites à l'époque soviétique en fonction du niveau du lac à cette époque ainsi que de tronçons de la route longeant le lac, difficulté pour trouver d'autres sources d'approvisionnement en eau). Le niveau est déjà relevé de trois mètres, un quatrième est prévu.

Climat

Le climat, continental sur la majeure partie du territoire, devient rapidement montagnard avec l'altitude. Les hivers sont froids (particulièrement sur les hauts plateaux où il peut faire jusqu'à −40 °C) et parfois assez neigeux (surtout en altitude). Les étés sont chauds et ensoleillés, souvent ponctués de violents orages.

Tandis que le climat d'Erevan, aux alentours de 1 000 mètres d'altitude, est quasi-continental (les étés y sont bien plus secs que dans un climat continental classique), Gyumri, deuxième ville du pays perchée à plus de 1 500 mètres, vit des étés relativement doux et des hivers longs, très rigoureux et neigeux, typiques du climat montagnard.

Températures et précipitations moyennes à Erevan
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −9 −8 −1 6 10 14 17 18 13 7 1 −3 5,4
Température maximale moyenne (°C) −2 1 10 19 24 31 34 33 28 21 10 3 17,7
Précipitations (mm) 23 25 28 48 53 23 15 8 13 23 31 28 318
Source : BBC Weather


Végétation naturelle

Un net contraste existe entre la moitié nord du pays, boisée et la moitié sud, steppique, la limite entre les deux zones de végétation étant particulièrement nette et passant approximativement par la ligne de crête formant l'épine dorsale du pays et passant par le mont Aragats, le mont Ajdahak (3 597 mètres, situé au centre du pays et dominant le lac Sevan) et le col de Vorotan où le contraste entre les deux versants est particulièrement net.

Géographie humaine

Régions
Shirak
Lorri
Tavush
Aragatsotn
Armavir
Erevan
Ararat
Kotayk
Gegharkunik
Dzor
Syunik
11 régions d'Arménie (marzer, singulier - marz)
Marz Population Population (%) Superficie (km2) Superficie (%) Densité
Aragatsotn 132 925 4,4 2 753 9,3 48
Ararat 260 367 8,6 2 096 7,0 124
Armavir 265 770 8,8 1 242 4,2 214
Gegharkunik 235 075 7,8 5 348 18,0 44
Kotayk 254 397 8,4 2 089 7,0 122
Lorri 235 537 7,8 3 789 12,7 62
Shirak 251 941 8,3 2 681 9,0 94
Syunik 141 771 4,7 4 506 15,1 31
Tavush 128 609 4,3 2 704 9,1 48
Vayots Dzor 52 324 1,7 2 308 7,8 23
Erevan 1 060 138 35,1 227 0,8 4 670
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La province d'Arménie dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/r1/r1-arm.html

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