Opole

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Opole : descriptif

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Opole

Opole (prononcé en polonais : /ɔˈpɔlɛ/ ; en silésien : Uopole ; en allemand : Oppeln, /ˈɔpəln/) est une ville du sud de la Pologne, capitale de la voïvodie du même nom

Opole est une ville-powiat et est le chef-lieu du powiat d'Opole sans se trouver sur son territoire

Avec 127 387 habitants en 2021, il s'agissait de la vingt-deuxième plus grande ville polonaise. Opole se situe dans la plaine silésienne, le long de l'Oder, à environ 270 km de Varsovie et à environ 40 km de la frontière Tchèque. Fondée au Xe siècle, la ville est pourvue des libertés et privilèges relatifs au droit de Magdebourg en 1217, sous le règne de Casimir Ier d'Opole, seigneur de la dynastie des Piasts, dont Opole est une place forte

A l'époque de la Renaissance, la ville profite de sa position avantageuse, à la croisée de plusieurs routes commerciales, et devient un centre économique régional majeur, à la frontière entre sphères germaniques et polonaises

En 1655, l'invasion suédoise de la Pologne pousse le roi Jean II Casimir Vasa et sa cour à se retirer à Opole, d'où le souverain publie un manifeste appelant tous les Polonais à la guerre contre l'envahisseur

En 1668, Opole passe aux mains des Habsbourg avant d'être rattachée à la Prusse par le traité de Breslau (1742)

Rebaptisée Oppeln, elle est intégrée à l'Empire allemand en 1871

La ville ne redeviendra polonaise qu'en 1945 à la suite de la conférence de Potsdam et retrouvera son nom polonais d'origine. Son histoire mouvementée a façonné l'architecture de la ville et ses nombreux monuments, à la fois d'inspiration polonaise et allemande

La population d'Opole fut toujours un mélange de polonais et d'allemands, ce qui demeure encore aujourd'hui, la voïvodie d'Opole comptant une importante minorité allemande et plus de 100 000 germanophones. Il existe quatre établissements d'enseignement supérieur dans la ville, totalisant plus de 25 000 étudiants

Le Festival national de la chanson polonaise a lieu dans la ville annuellement depuis 1963, le plus important de ce type en Pologne.

Histoire

Plus ancienne vue connue d'Opole (1535)
Vue d'Opole au XVIIIe siècle
Représentation d'Opole dans une gravure de 1734

Les origines de la ville

La région d'Opole fut le berceau de la tribu des Opolans, une tribu slave appartenant au groupe des slaves occidentaux. La première mention d'Opole date de 845 dans une note d'un géographe bavarois anonyme, Descriptio civitatum et regionm ad septentrionalem plagam Danubii, écrite pour Louis le Germanique. En 985, la Silésie et Opole furent annexées à la Pologne par . À la suite de l'invasion par Bretislav en 1039, Opole passa sous domination tchèque pendant 11 ans. Casimir Ier le Restaurateur reprit la région en 1050.

Le Duché d'Opole

Par le testament de Boleslas III Bouche-Torse en 1138, la Silésie fut accordée comme duché héréditaire au fils aîné du prince, Ladislas II le Banni, qui donna naissance à la lignée des Piasts silésiens. En 1179, le duché d'Opole est séparé du reste de la Silésie. À partir de 1211, le Duché est dirigé par Casimir Ier d'Opole. En 1228, il entreprend la construction d'un château en briques à l'emplacement de la place forte. Au  siècle, le château fut agrandi par et au milieu du  siècle, la tour Piast, conservée jusqu'à nos jours, fut construite. En 1236, un monastère franciscain est créé, toujours actif de nos jours.

Lors de la bataille d'Opole en 1241, les Mongols brûlèrent les environs de la ville. Dans la seconde moitié du  siècle, la ville est devenue un important carrefour commercial sur la route de Wrocław à Cracovie. Le , Opole fut officiellement incorporée au Saint Empire romain germanique par l'empereur Charles IV. En 1350, la population de la ville était d'environ 2300 habitants.

La domination des Habsbourg

En 1474, Opole fut assiégée par les troupes du roi polonais Casimir IV Jagellon, en raison du soutien apporté par d'Opole au roi hongrois Matthias Corvin. Après la mort du dernier Piast, le Duc Jean II le Bon, en 1532, l'empereur de Habsbourg céda la région d'Opole aux Hohenzollern de la lignée d'Ansbach pour 20 ans, puis la principauté passa sous la domination directe des Habsbourg. En 1552, la reine hongroise Isabelle Jagellon devint la nouvelle souveraine d'Opole, en tant que vassale de l'empereur de Habsbourg.

En 1565, la population juive est expulsée d'Opole. Le , un incendie détruit une grande partie de la ville. En 1655, le roi polonais Jean II Casimir Vasa, avec son épouse et toute la cour, vint à Opole pour se protéger de l'invasion suédoise de l'état polono-lituanien. Après avoir reçu la nouvelle de la victoire décisive à Krosno (), le roi quitta la ville le .

L'annexion par la Prusse

À la suite du déclenchement des trois guerres de Silésie entre l'État des Habsbourg et le royaume de Prusse, les troupes prussiennes entrèrent à Opole. Après la paix de Breslau en 1742, mettant fin à la première guerre de Silésie, la ville fut rattachée à la Prusse et les juifs purent s'y réinstaller. A cette époque, Opole était la troisième plus grande ville de Haute-Silésie, après Prudnik et Racibórz.

Pendant la guerre de Sept Ans, la ville est capturée à deux reprises par les Autrichiens (1757, 1762) et par les Russes (1761). Le traité d'Hubertsburg laisse Opole sous domination prussienne. De 1807 à 1808, pendant les guerres napoléoniennes, les français occupent la ville. La première bibliothèque publique de la ville est créée en 1824. En 1828, le journal officiel de la ville Stadtblatt für Oppeln, rebaptisé plus tard Oppelner Stadtblatt, commence à paraître. En 1843, la première ligne ferroviaire de Silésie partait de Wrocław pour atteindre Opole. En 1862, la ville est équipée de 140 lampadaires à gaz. En 1910, un parc paysager est créé sur l'île Bolko, toujours existant.

Les deux guerres mondiales

Le Rynek en 1945, au lendemain des combats, avec la Cathédrale en fond
Reconstruction d'immeubles sur le Rynek (1951)
Le Rynek en 2019
La cathédrale d'Opole

Pendant la première guerre mondiale, les hommes d'Opole mobilisés combattent au sein du 4e régiment d'infanterie de Haute-Silésie (section n° 63) et sont envoyés sur tous les fronts : en Lorraine , en Champagne, près de Daugavpils, dans le Tyrol du Sud, sur la rivière Piave, en Italie.

Conformément au traité de Versailles, la région d'Opole est occupée par les troupes françaises en attente du plébiscite sur l'autodétermination de la Silésie, le , où la population doit choisir entre un maintien dans l'Allemagne ou un rattachement à la Pologne. Avec plus de 60% des voix, au total, pour un maintien dans l'Allemagne (et 90% à Opole même), la région reste allemande. Les habitants polonais suspectent des fraudes et des insurrections éclatent. De 1923 à 1933, le maire d'Opole est Michael von Matuschka, plus tard instigateur d'un attentat contre Adolf Hitler. Lors des dernières élections libres du Reichstag, le , le Zentrum chrétien-démocrate obtint 35,9 % des voix, devançant ainsi le NSDAP nazi (26,8 %), le KPD (16,8%) et le SPD (9,1%).

En 1934, lors de travaux de rénovation de la mairie, la tour de l'hôtel de ville s'effondre. Mais celui-ci fut reconstruit deux ans plus tard. Durant la nuit de cristal, en 1938, la synagogue d'Opole est incendiée et 13 commerces appartenant à des juifs sont saccagés. Une grande part de la population juive quitte la ville et émigre en Palestine ou aux États-Unis. Les autres seront déportés, entre 1942 et 1943, vers les camps d'Auschwitz et de Theresienstadt.

En 1944, la ville est bombardée régulièrement par des avions américains. Le , l'évacuation est décrétée face à l'avancée des troupes soviétiques à l'est. En 4 jours, 58 000 personnes quittent la ville, en direction de Kłodzko ou de Wrocław. Le 22 janvier, le général von Pfeil, incapable de tenir Opole, se suicide. Son successeur, le général Fritz Gräser, ordonne de se retirer au-delà de l'Oder vers une nouvelle ligne de défense et abandonne la ville, qui ne compte plus que 600 habitants. Le , l'Armée rouge s'empare de la majeure partie d'Opole mais la Wehrmacht tient la rive gauche jusqu'en mars. De nombreux viols sont commis durant cette période. À la suite des accords de Potsdam, la ville réintègre la Pologne.

Le retour à la Pologne

Architecture socialiste dans le quartier de Zaodrze (années 1970)

En 1945, Opole a une fois de plus réintégré la Pologne mais conserve une minorité de population de langue allemande, ayant prêté serment de fidélité à l'état polonais. Le , la Fête des récoltes de Silésie a lieu à Opole sous la direction du président Bolesław Bierut et du vice-Premier ministre Władysław Gomułka, les deux hommes forts du régime, devant 300 000 délégués du PZPR (Parti Communiste) venus de tout le pays.

En 1946, les Allemands refusant d'abandonner leur citoyenneté furent expulsés par les autorités polonaises locales ou déportés vers des camps de travail dans la région, notamment à Łambinowice. L'administration polonaise a effacé les traces du passé allemand : les noms de rues et d'entreprises ont été remplacés par des noms polonais et les fonds des bibliothèques ont été détruits. Jusqu'au changement politique de 1989, L'allemand n'était plus enseigné dans les écoles.

Le , la crue historique de l'Oder entraine d'importants dégâts. Afin de protéger le patrimoine historique du centre-ville, les digues de l'Oder sont dynamitées par l'armée afin que l'eau s'écoule vers le quartier plus récent de Zaodrze, sur la rive gauche du fleuve. Les dégâts sont considérables et entrainent la construction de nouvelles digues et de canaux de dérivation.

Culture

Amphithéâtre du Millénaire
Musée de la Chanson Polonaise

Opole est considérée comme la capitale de la chanson polonaise de par le festival qui s'y tient annuellement depuis 1963, le plus important qui lui est consacré. Organisé sur 3 ou 4 jours selon les années, il n'a été annulé qu'en 1982 alors que les autorités communistes avaient déclaré l'état de siège. Le festival est co-organisé par la ville d'Opole et la télévision publique TVP qui le diffuse sur ses différentes antennes. Les concerts se déroulent essentiellement dans l'amphithéâtre du Millénaire, construit en 1963 spécifiquement pour cet événement.

Depuis 2007, le Musée de la Chanson Polonaise, attenant à l'amphithéâtre, présente des collections sur l'histoire de la chanson polonaise et des souvenirs des éditions précédentes du festival. Sur le Rynek, une avenue des étoiles de la chanson polonaise a été créé en 2004 sur le modèle du Walk of Fame hollywoodien, afin d'honorer les plus célèbres chanteurs de l'histoire.

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Opole dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/pl/pl-16/69747.html

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