Utrecht

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Utrecht : descriptif

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Utrecht

Utrecht est une commune et ville néerlandaise, chef-lieu de la province d'Utrecht

Avec 368 024 habitants au 31 janvier 2023, elle est la quatrième ville des Pays-Bas

Son agglomération fait partie de la conurbation de la Randstad (7 100 000 habitants entre Amsterdam, La Haye et Rotterdam)

Située au centre du pays, la ville est jeune et dynamique — elle connaît un fort étalement urbain à l'ouest — et aujourd'hui connue pour sa cathédrale et son université.

Toponymie

L'origine d'une partie de la contrée remonte vraisemblablement à une fortification ou installation romaine commencée en 47 limes rhénan, proche d'un éventuel gué en basses eaux ou, plus trivialement, un petit port-relais militaire, lieu d'embarquement pour la traversée sur le Rhin ou sur un de ses principaux bras existants à l'époque.

Il est alors logique que l'autre rive et la contrée non marécageuse au nord de ce poste d'embarquement puissent être désignées génériquement plus tard en latin médiéval par « Ultraiectum », soit littéralement, ce qui est « au loin » ou « au-delà », de la petite entité « (Tra)jectum » ou encore en ancien français olte, « ou(l)t » ou « oultre », c'est-à-dire une fois passé le fleuve et payé le droit de pontenage. La dernière précision sur ce droit d'octroi, nommé en ancien français otroi de genre masculin ou otrise de genre féminin, n'est pas anecdotique, car elle a influencé, si ce n'est complètement parasité, l'évolution du toponyme lors de sa germanisation tardive et quasi-globale après le  siècle en (ut)recht.

Pour un habitant familier de la frontière linguistique, cette dénomination banale suggérant un droit pour l'au-delà pouvait prendre une connotation mystique ou religieuse.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
  1. Cette approche est compatible avec la notion de position au-delà de la frontière contrôlée, mais ouverte du limes romain en temps de paix civile. Notons, que contrairement aux idées reçues, il n'y avait alors ni taxes ni droits de passage ou de douane à l'époque romaine classique.
  2. D'où probablement la renommée ancienne des mystiques d'Utrecht.

Histoire

Temps anciens

Au franque, en particulier celle du grand royaume mérovingien dont les jalons sont posés par Clovis. Utrecht aurait été, selon la légende de la Magna Frisia, la capitale du royaume de Frise pendant le règne d' et éventuellement pendant celui de son fils.

Avant 690, le chef missionnaire anglo-saxon, de tradition irlandaise, Willibrord s'installe à Utrecht, et en 690 selon son hagiographie, avec ses frères-compagnons, il y rénove et déploie les institutions chrétiennes avec le titre de père (papa selon la tradition) : la vaste contrée évangélisée est ensuite promue terre épiscopale lors de son retour dans le royaume mérovingien. L'évêché d'Utrecht sera pour les Pays-Bas le centre de la foi chrétienne pendant tout le Moyen Âge. Parmi l'héritage de cette vaste période, l'historien cite la cathédrale, la salle capitulaire, sans oublier l'école cathédrale et ses écolâtres, dont les avatars sont à l'origine de la fondation de l'université.

En 838, l'évêque Frédéric, adepte du franc-parler colombanien, critique ouvertement les mœurs dissolues de la reine Judith de Bavière, il est assassiné dans la cité de son diocèse probablement par des sbires à la solde des partisans de la reine. Canonisé ultérieurement par son Église, il est devenu le saint protecteur des Pays-Bas. En 1122, les bourgeois et corporations d'Utrecht obtiennent de l'évêque et seigneur du lieu une charte d'affranchissement. Les évêques d'Utrecht exercent aussi un pouvoir séculier et princier sur toute la province d'Utrecht et une grande partie de la partie orientale des Pays-Bas.

En 1253, un incendie qui dura neuf jours ravage la ville. Cette catastrophe détruit l'église qui sera remplacée par la cathédrale Saint-Martin.

Croissance à partir du | ]

Au début du assiégée en 1483 - sa prospérité se développe. Mais, vers la fin de la période médiévale, de nouvelles villes comme Amsterdam, Leyde et Rotterdam commencent lentement à s'enrichir grâce au commerce, puis s'imposent à l'époque moderne dans la course urbaine, devenant plus importantes qu'Utrecht. En 1528, face la montée de la Réforme dans une ville à l'économie stagnante, l'évêque contesté, Henri du Palatinat, remet son pouvoir temporel, c'est-à-dire sa principauté, à l'empereur d'Allemagne Charles Quint qui règne également sur le Brabant, la Hollande et les autres principautés voisines d'Utrecht.

Après la signature de l'Union d'Utrecht en , le siège de l'évêché est abandonné. La religion réformée s'impose définitivement. Lors de la guerre de Hollande, la ville est prise en 1672 par les troupes royales françaises.

Époque moderne

L'Arrivée des Cosaques à Utrecht
Pieter Gerardus van Os (1816)
Centraal Museum, Utrecht

Après une négociation pour éviter les destructions inhérentes à un siège, Louis XIV fait une entrée triomphale dans la ville le . Le , le traité d'Utrecht est signé ; il met fin à la guerre de Succession d'Espagne.

La minorité catholique peut exercer son culte sous certaines conditions en 1723. Cependant, une partie de l'institution reconnue se détache de Rome et prend le nom d'Église vieille-catholique depuis qu'elle a refusé de reconnaître la validité du dogme proclamant l'Infaillibilité pontificale en 1870. Le rétablissement de la hiérarchie catholique aux Pays-Bas n'intervient qu'en 1853.

Utrecht redevient une ville française entre , lorsque Napoléon annexa les Pays-Bas, et , lorsque les troupes françaises se retirèrent. Il avait introduit le service militaire et les garçons néerlandais ont dû servir dans l'armée impériale. La campagne de l'empereur contre la Russie s'est soldée par un échec complet et un esprit de résistance a commencé à émerger. Les troupes françaises ont quitté Amsterdam à la mi-novembre et deux semaines plus tard, le commandant en chef français Gabriel Molitor s'est rendu compte qu'Utrecht était également intenable. Il a quitté la ville par la Tolsteegpoort au petit matin du , et en début d'après-midi, une unité cosaque apparut devant la Wittevrouwenpoort pour annoncer l'arrivée de l'armée russo-prussienne qui chassait les Français. Les soldats prussiens et russes, mieux connus sous le nom de «cosaques», furent reçus comme libérateurs. Cet événement historique a été peint trois ans après, par Pieter Gerardus van Os qui y avait participé. Il en a fait don au tsar russe , qui lui a offert une précieuse bague en diamant en guise de remerciement.

Époque contemporaine

Depuis l'ouverture de la ligne de chemin de fer reliant Amsterdam à Arnhem en 1843, Utrecht s'impose petit à petit comme le nœud principal du réseau de chemin de fer néerlandais. Les boucheries et surtout le marché aux fleurs, organisé au crépuscule, d'Utrecht, acquièrent une grande renommée. Les étudiants qui parlent selon la tradition trois langues véhiculaires font connaître les mérites des facultés de sciences et de philosophie. Ils marquent l'animation de la ville universitaire, lors de leurs bruyants charivaris menés avec fanfare, en particulier pendant la pittoresque « marche funèbre de la mort », un groupe élu portant une bière sous les cris de « birr, birr » des autres participants.

Le , Utrecht est le théâtre d'une fusillade dont les autorités soupçonnent l'origine terroriste ; trois personnes décèdent.

  1. John A. Lynn in Les guerres de Louis XIV 1667-1714, Le Grand Livre du Mois, 2010, p. 127.
  2. Centraal Museum

Culture

Intérieur de la cathédrale Saint-Martin.

La vieille ville d'Utrecht compte de nombreuses curiosités architecturales. Des églises médiévales, la plus grande était la cathédrale Saint-Martin. Aujourd’hui, il n’en reste que la moitié, depuis le terrible ouragan de 1674. La tour de la cathédrale, avec sa hauteur de 112 m est devenue le symbole de la ville.

Les canaux, bordés d'arbres et de terrasses, donnent à la cité son charme réputé. La maison Schröder de l’architecte Gerrit Rietveld (1924) est reconnue comme un des premiers symboles du mouvement moderne en architecture. Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000. À cela s'ajoute la présence du Jaarbeurs, le salon le plus important des Pays-Bas, ainsi que le siège social de la Rabobank.

Chaque année, Utrecht accueille la Trance Energy puis Energy jusqu'en 2012 et depuis 2014 le festival A State Of Trance au sein du Jaarbeurs Utrecht. Thunderdome y élit également fréquemment domicile. Le Festival Oude Muziek Utrecht qui a lieu tous les ans est l'un des plus réputés festivals de musique ancienne d'Europe. Du au , la ville d’Utrecht a accueilli la dix-septième édition du festival international de chant choral Europa Cantat.

Patrimoine religieux

Utrecht est notamment connue pour :

  • L'église Saint-Pierre, la plus ancienne de la ville, remonte au gothique, gravement endommagée en 1674, elle conserve cependant sa nef, son transept et son chœur et a été restaurée entre 1954 et 1970.
  • La cathédrale Saint-Martin (protestante) ;
  • L'église Saint-Jacques (protestante) ;
  • La cathédrale Sainte-Catherine (catholique) ;
  • L'église Saint-Augustin, d'architecture néo-classique ;
  • L'ancienne église Saint-Martin, d'architecture néo-gothique ;
  • L'église Saint-Louis-de-Gonzague, de style romano-byzantin.

Université et hautes écoles

Rectorat de l'université d'Utrecht.

Utrecht accueille plusieurs institutions d'enseignement supérieur et universitaire. Avec 20 % de la population étudiante, Utrecht est une ville estudiantine. L'université d'Utrecht est l'une des universités les plus importantes des Pays-Bas et l'une des plus prestigieuses d'Europe. Fondée en 1636, elle accueille à la rentrée académique de 2008 plus de 29 000 étudiants.

La Haute École d'Utrecht (Hogeschool Utrecht) est une école supérieure à Utrecht, axée principalement sur les sciences appliquées. En 2007, la Hogeschool accueille près de 34 000 étudiants. La Utrecht School of the Arts est une autre école supérieure des beaux-arts qui propose des programmes relatifs aux beaux-arts, au design, à la musique, au théâtre, aux médias et la gestion des métiers de l’art.

Musées

Le musée des chemins de fer.

Utrecht compte plusieurs musées :

  • Centraal Museum (musée de l’art et de l’histoire de la ville ; tableaux de l’École caravagesque d'Utrecht du XVIIe siècle ;
  • Museum Catharijneconvent (musée de la culture chrétienne des Pays-Bas) ;
  • Dick Bruna Huis (musée consacré au dessinateur Dick Bruna et à son personnage Miffy) ;
  • Museum Van Speelklok tot Pierement (musée d’instruments musicaux automatiques) ;
  • Nederlands Spoorwegmuseum (musée des chemins de fer) ;
  • Universiteitsmuseum (musée de l’université).
  1.  » (consulté le )
  2. «  », sur www.classykeo.com, (consulté le )

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Utrecht dans la littérature

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106 autres localités pour la province d'Utrecht

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/nl/nl-ut/65934.html

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