Maastricht - Mestreech

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Maastricht : descriptif

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Maastricht

Maastricht, Maestricht ou Maëstricht (prononcé en néerlandais [maːˈstrɪxt] ou [maːˈstʁɪçt] en néerlandais méridional – appelée en limbourgeois dont le maastrichtois Mestreech, prononcé [məˈstʁeːç]) est une commune et ville néerlandaise, située dans le sud de la province du Limbourg, dont elle est le chef-lieu

En 2016, elle compte 122 017 habitants. Maastricht se développe à partir d'une colonie romaine en un centre religieux, puis en une ville de garnison et enfin en une ville pré-industrielle

La ville est connue pour être une cité d'histoire, de culture, de folklore local et de traditions, mais surtout pour être le lieu de signature du traité de Maastricht, lieu de naissance de l'Union européenne, de la citoyenneté de l'Union européenne, de la libre circulation des biens et des personnes, et de la monnaie unique : l'euro,

En français, la ville est appelée Maëstricht ou Maestricht, ainsi que Mastrique en espagnol

Maestricht est l'ancienne orthographe néerlandaise

Maëstricht se rencontre anciennement en français, tandis que Maestricht reste la forme française normalisée

Une rue de la ville de Liège (quai de Maestricht) et une rue de la ville de Visé (rue de Maestricht) portent par ailleurs toujours ce nom. Accueillant l'université de Maastricht, la ville compte une population importante d'étudiants néerlandais et étrangers

Elle fait partie du réseau des plus anciennes villes d'Europe

Les habitants de Maastricht sont en français des Maastrichtois, en néerlandais des Maastrichtenaars et en limbourgeois (dont le maastrichtois) des Mestreechteneers ou plus familièrement des Sjenge (dérivé du prénom français « Jean »)[pourquoi ?]

Enfin, Maastricht est la seule ville des Pays-Bas citée dans l'hymne national néerlandais, le Wilhelmus van Nassouwe.

Toponymie

Maastricht est attesté sous les formes [Ad] Treiectinsem [urbem] vers 575, Treiectensis en 634, Triecto, Triectu au .

Le second élément -tricht est probablement issu ultimement du latin trajectum, par l'intermédiaire d'une forme gallo-romane * TRAIECTU, au sens de « gué, passage d'eau ». Le premier élément Maas- n'est pas attesté avant 1051 et désigne le fleuve Meuse (anciennement Mase), son ajout permet sans doute d'éviter la confusion avec un autre Traiectu devenu Utrecht. Maastricht a donc le sens global de « passage, gué, lieu de traversée ou d'embarquement, pontenage sur la Meuse ». Le gallo-roman * TRAIECTU explique sans doute aussi le nom de la commune du Trait (Seine-Maritime, Tractus vers 1025) par évolution régulière en français.

Henri van Veldeke évoque Maestricht dans la légende de Saint-Servais au  siècle : « Là où le Geer se jette dans la Meuse, s'élève la ville de Maestricht, sur la route commune d'Angleterre en Hongrie, par Cologne et Tongres, et de la Saxe à la France. Le bateau y arrive du Danemark et de la Norvège. Toutes ces routes se réunissent en cet endroit, c'est pour cette raison que la ville s'appelle Trajectum ». Cet auteur médiéval mentionne la « Hellweg » conduisant de la Saxe à la France ainsi que l'axe est-ouest prolongeant la voie antique de Tongres à Cologne, Maes-tricht désigne bien un lieu de traversée (trajectus) sur la Meuse (Mosa, Maas ou Maes).

Panneau bilingue néerlandais français à Rémersdael, utilisant Maestricht en français.

Maestricht ou Maëstricht sont les graphies utilisées de nos jours en français. Elles rendent compte de l'ancienne orthographe néerlandaise du « a long », en vigueur sous l'Administration française de 1794 à 1815, éventuellement belge de 1830 à 1839. Tant en Belgique qu'aux Pays-Bas, le « aa » en vigueur dans le néerlandais académique contemporain (le « Algemeen Beschaafd Nederlands ») prévaut désormais sur le « ae » (que l'on retrouvait en de nombreux noms de lieu flamands). Le fleuve Meuse était orthographié Maes ou Maas selon que l'on se trouve en Flandre ou aux Pays-Bas, mais est depuis écrit Maas dans les deux régions.

La ville est appelée Måstrek ou Mostrek, voire Li Trek en wallon (« passage mosan », voire « le passage »).

  1. Gysseling 1960, p. 646-647
  2. Cf l'inscription latine « QUOD TRAIECTUM AD MOSAM XIII DIEBUS CEPIT » commémorant le Siège de Maastricht sur l'Arc de Triomphe de la Porte Saint-Denis.
  3. Dictionnaire explicatif wallon - Måstrek
  4. Dictionnaire explicatif wallon - Li Trek

Géographie

Carte topographique de Maastricht.

Emplacement

Maastricht est situé dans l'extrême Sud des Pays-Bas. La ville est située dans les vallées de la Meuse et du Geer, entre le plateau de Margraten et la Hesbaye belge. La ville se trouve précisément à la confluence de la Meuse et du Geer. La partie de la vieille ville située sur la rive est de la Meuse est appelé Wyck (prononcé « vick »). Les anciens villages et les anciennes communes d'Amby (1970), de Borgharen (1970), de Heer (1970), de Heugem, d'Itteren (1970), de Limmel, de Scharn, de Sint-Pieter (1920), d'Oud-Caberg et de Wolder sont devenus des quartiers de Maastricht.

Lorsque la rive gauche de la Meuse a été attribuée à la Belgique le 8 août 1843, il a été décidé que la zone comprise dans les 1 200 brasses (2,3 km, soit la distance d'un coup de canon) autour de Maastricht serait ajoutée à la ville. Il s'agit de la seule zone, à l'ouest de Maastricht dans le Limbourg, où le fleuve ne constitue pas la frontière naturelle avec la Belgique.

Un plan-relief de la ville de Maastricht et de ses environs a été établi en 1752 par l'ingénieur Larcher d'Aubencourt. Il est conservé et exposé au sous-sol du Musée des Beaux-Arts de la ville de Lille. Il est composé de 12 tables en bois pour un total de 6,8 × 5,8 m à une échelle de 1/600e.

Au sud de la ville se trouve la montagne Saint-Pierre (St. Pietersberg) surplombée par l'ancien fort et son réseau de souterrains. Les souterrains ont une température constante de 10 hibernation pour les chauve-souris.

Maastricht est toute proche de la frontière avec la Belgique, notamment de la ville frontalière de Visé située en Région wallonne. Maastricht a des liaisons de chemin de fer avec Liège (en Belgique) au sud, à l'est avec Kerkrade et avec Eindhoven au nord. À vol d'oiseau, Maastricht est à 100 km environ de la France.

Rose des vents Lanaken (Belgique) Lanaken (Belgique) Meerssen Rose des vents
Lanaken (Belgique) N Fauquemont-sur-Gueule
O    Maastricht    E
S
Riemst (Belgique) Visé (Belgique)/Eijsden Margraten

Urbanisme

Quartiers

La municipalité de Maastricht est officiellement composée de cinq arrondissements eux-mêmes subdivisés en 44 quartiers :

  1. arrondissement de Maastricht-Centre (stadsdeel Maastricht-Centrum) : Binnenstad, Jekerkwartier, Kommelkwartier, Statenkwartier, Boschstraatkwartier, Sint Maartenspoort, Wyck-Céramique ;
  2. arrondissement sud-ouest (stadsdeel Zuid-West) : Villapark, Jekerdal, Biesland, Campagne, Wolder, Sint-Pieter ;
  3. arrondissement nord-ouest (stadsdeel Noord-West) : Brusselsepoort, Mariaberg, Belfort, Pottenberg, Malpertuis, Caberg, Oud-Caberg, Malberg, Dousberg-Hazendans, Daalhof, Boschpoort, Bosscherveld, Frontenkwartier, Belvédère, Lanakerveld ;
  4. arrondissement nord-est (stadsdeel Noord-Oost) : Beatrixhaven, Borgharen, Itteren, Meerssenhoven, Wyckerpoort, Wittevrouwenveld, Nazareth, Limmel, Amby ;
  5. arrondissement sud-est (stadsdeel Zuid-Oost) : Randwyck, Heugem, Heugemerveld, Scharn, Heer, De Heeg, Vroendaal.

Les quartiers de Amby, Borgharen, Heer, Itteren, Sint-Pieter et Wolder (bourg principal de la municipalité Oud-Vroenhoven) sont des anciennes communes annexées par Maastricht. Limmel (ancienne commune de Meerssen), Scharn (ancienne commune de Heer) et Heugem (ancienne commune de Gronsveld) sont des villages qui faisaient partie d'autres municipalités.

Circulation et transports
La gare de Maastricht.

La gare de Maastricht relie la ville, au nord à Sittard et Eindhoven, à l’est vers Fauquemont et Heerlen, et au sud vers Visé à Liège. Après des consultations administratives entre les deux provinces du Limbourg à la fin de 2004, la décision a été prise de rénover l'ancienne ligne entre Maastricht et Lanaken. La ligne a été utilisée à nouveau en 2011 pour le fret. En Belgique, il est prévu de relier Lanaken à Hasselt. Cela crée également une connexion plus rapide entre Maastricht et Anvers.

Depuis 2016, Arriva exploite une dizaine de lignes d'autobus urbains dans Maastricht et ses environs.

L'autoroute A2 relie Maastricht au nord vers Eindhoven et la Randstad et au sud vers Liège. L'A79 relie Maastricht à Heerlen et par extension – via l'A76 – avec les villes allemandes comme Aix-la-Chapelle, Cologne et la Ruhr. L'autoroute A2 traverse la municipalité ce qui engendrait du trafic. En 2016, les travaux du tunnel de l'A2 permettront de limiter la circulation.

À quelques kilomètres au nord de Maastricht, dans la municipalité de Beek, se trouve l'aéroport Maastricht Aachen.

En mars 2018, la ville de Maastricht a annoncé son intention d'introduire une zone à faibles émissions dès 2019, ce qui interdit l'accès à la ville pour les voitures diesel produites avant 2006 et les voitures à essence d'avant 1990.

Climat

Le centre de Maastricht est situé à une hauteur de 49,4 mètres au-dessus du niveau de la mer (NAP). Les banlieues sont quant à elles plus élevées. Maastricht, situé à l'intérieur des terres, subit moins l'influence de la mer à l'ouest. Cela implique que le climat est plus continental que vers les zones côtières. Les hivers sont souvent un peu plus froids et la neige plus abondante que dans les autres villes des Pays-Bas, les étés sont quant à eux plus chauds. Maastricht est également l'un des endroits où les températures les plus élevées sont mesurées aux Pays-Bas.

Climatologie de Maastricht (normes 1991-2020)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0,5 0,7 2,7 5 8,7 11,7 13,8 13,4 10,6 7,3 3,8 1,4 6,6
Température moyenne (°C) 3,2 3,7 6,6 10,1 13,8 16,8 18,8 18,4 15 11 6,8 4 10,7
Température maximale moyenne (°C) 5,7 6,7 10,7 15 18,8 21,7 23,8 23,5 19,7 14,8 9,7 6,3 14,7
Record de froid (°C) −19,3 −14,7 −12,9 −4,9 −0,8 0,9 5,2 5,5 1,6 −4,2 −9 −15,4
Record de chaleur (°C) 16,2 19,8 24,2 28 32,7 34,8 39,6 36,4 34,3 27,3 21,4 16,4
Ensoleillement (h) 67 86 138 180 209 205 209 197 157 118 74 53 1 695
Précipitations (mm) 63,8 57,6 54,6 41 57,7 68,9 72,8 82,8 57,5 63,6 62,2 77,3 756,8
Nombre de jours avec précipitations 12 10,8 10,4 8,4 9,4 9,7 10,2 10,2 8,8 10,7 11,7 13,2 125,7
Humidité relative (%) 86 83 78 72 72 72 73 75 79 84 88 88 79,3
Source : KNMI
  1. Stadsdelen
  2.  », sur newmobility.news,
  3. KNMI

Histoire

Fouille romaine au musée Derlon.
Pierre tombale paléochrétienne (Église Saint-Servais Ve/VIe siècle).
De Maaspunttoren: le tour de l'ancien mur de la ville.
Maastricht sur une gravure de Simon de Bellomonte (XVIe siècle).
Carte de Maastricht établie entre 1770-1778 par Joseph de Ferraris.
Furie espagnole à Maastricht (1576).
Usine Société Céramique (1887).
Les troupes allemandes détruisant le Wilhelminabrug (mai 1940).
Carte des Pays-Bas en 1843 avec les nouvelles frontières : Maastricht et le Limbourg oriental ont été rétrocédés aux Pays-Bas.

Maastricht est l'une des plus anciennes villes des Pays-Bas, et est habitée sans interruption depuis vingt siècles.

Son histoire peut grossièrement être subdivisée en quatre périodes : le fort romain, le centre religieux médiéval, une ville de garnison, puis une cité industrielle.

Préhistoire

L'emplacement de la ville actuelle fut occupé il y a environ 250 000 ans : des restes d'ossements néandertaliens ont été découverts dans les carrières d'argile du Belvédère.

À une date ultérieure, des ossements datés du Paléolithique ont aussi été trouvés : ils auraient entre 8 000 et 25 000 ans.

Période romaine

La date exacte de l'arrivée des Romains à Maastricht n'est pas connue, et les recherches n'ont pas déterminé s'ils sont arrivés dans un village préexistant où s'ils ont fondé la colonie. Vers l'an 10 avant notre ère, ils construisirent une importante voie militaire, la Via Belgica. Un pont sur la Meuse fut construit sous le règne d'Auguste, au niveau de l'actuel Stokstraat . Il fut un point de passage important sur la route menant à Bavay et à la capitale des Ubiens, Cologne.

Vers 270 castrum fut construit sur la rive gauche en 330.

La Maastricht romaine était probablement très petite, des restes de la voie romaine, du pont, d'un tombeau religieux, de termes romains, d'un grenier, de quelques maisons, de murs et portes du castrum ont été retrouvés. Des fragments de sculptures romaines provinciales, ainsi que des pièces, des bijoux, des verres, des poteries et d'autres objets de cette période sont visibles dans l'espace exposition du centre Céramique (la bibliothèque publique de la ville).

Servais, évêque de Tongres (premier évêque des Pays-Bas), déplaça en 380 l'évêché de Tongres à Maastricht. Il y est mort en 384 et fut enterré le long de la route romaine, hors du castrum. D'après Grégoire de Tours, ce fut vers 570 que l'évêque Monulphe fit construire la première église en pierre sur la tombe de Servais, à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Servais, et elle devint le siège épiscopal du diocèse de Tongres.

Moyen Âge (500–1500)

Maastricht est mentionnée dans les sources écrites du Moyen Âge, et l'image qui s'en dégage est celle d'une ville assez grande et prospère, notamment grâce à la présence de l'évêque et peut-être d'un palais royal, car elle semble être un centre de pouvoir au sein des Empires carolingiens et mérovingiens (des pièces de monnaie y furent frappées sous cette dernière dynastie).

Le catholicisme s'est très tôt et durablement implanté dans la région, et il existe une liste des vingt-et-un saints et/ou anciens évêques de Maastricht. Au Liège à la suite de l'assassinat de saint Lambert en cette ville, et du développement qu'elle connut alors comme lieu de pèlerinage.

En 881 la ville fut mise à sac par les Vikings, après la division de l'empire de Charlemagne elle se retrouva en Francie médiane, puis en Basse-Lotharingie dont il semble qu'elle fut la capitale à la fin du Xe siècle et au début du XIe siècle : un de ses ducs, mort aux alentours de l'an mil, est inhumé dans l'église Saint-Servais.

Vers l'an mil débutèrent deux campagnes de constructions massives et concurrentes, qui créèrent une période d'expansion culturelle dans la cité : l'art mosan y atteint un niveau élevé, et les peintres et sculpteurs de la ville (les metsen) devinrent ensuite actifs dans de nombreuses régions du Saint-Empire romain germanique.

Au Hendrik van Veldeke écrivit une nouvelle hagiographie de saint Servais, l'un des plus anciens ouvrages de la littérature néerlandaise.

En 1204, Maastricht tombe sous l'autorité du prince-évêque de Liège et du duc de Brabant. Elle devint alors un condominium, une ville sous double autorité. En 1229 elle est autorisée par le duc de Brabant à construire des remparts. En 1281 un nouveau pont est construit au nord de la vieille ville pour remplacer celui des Romains qui s'était effondré. Vers 1375, une seconde muraille est construite. L'économie de la ville fut à l'époque principalement tournée vers la tannerie, mais Maastricht fut aussi en ces temps un important centre religieux et de pèlerinage, et dès le XIIIe siècle de nombreux monastères s'y établirent.

Vers 1400 Maastricht passe sous contrôle du Brabant, et fait donc partie des possessions du duc de Bourgogne.

Charles le Téméraire, et plus tard Charles Quint et Philippe II d'Espagne séjournèrent à plusieurs reprises dans ses murs, et logèrent à l'Hôtel du gouvernement espagnol.

Période moderne (1500-1794)

Au Pays-Bas.

En 1521, Charles Quint, qui entend défendre la religion catholique contre le Protestantisme, interdit la diffusion de la nouvelle doctrine dans tous les Pays-Bas, et en 1535 quinze anabaptistes sont brûlés sur un bûcher place du Vrijthof. Lors de la Furie iconoclaste de 1566, les icônes et mobiliers des églises et chapelles de Maastricht sont en partie détruits. Dans ces années l'économie de la ville se ralentit, et la pauvreté s'étendit.

En 1576, l'armée espagnole ravage la ville après une révolte, et en 1579, elle assiège la ville (qui s'était rangée du côté néerlandais), sous le commandement d'Alexandre Farnese, le duc de Parme. La ville est prise le

En 1632, Frédéric-Henri d'Orange-Nassau conquiert la ville après l'avoir assiégée durant 74 jours. Le gouverneur de la ville, Frédéric-Henri, permit alors à Maastricht de s'intégrer aux Provinces-Unies protestantes. Le condominium entre le duc de Brabant et Liège fut rétabli. Les conditions de la paix furent de donner aux protestants et aux catholiques les mêmes droits et la liberté religieuse.

Le , la ville est prise par Vauban sur l'ordre de Louis XIV. d'Artagnan meurt lors de ce siège, tué d'une balle de mousquet reçue dans la gorge,. La ville reste sous domination française jusqu'en 1678.

Au début du Vauban. L'enceinte du Moyen Âge est conservée comme dernière ligne de résistance, mais devant elle se développe un système d'ouvrages avancés, « de telle étendue et diversité qu'on ne trouve nulle part ailleurs autour d'une ville néerlandaise ».

De 1747 à 1748 elle passe une nouvelle fois sous domination française après la bataille de Lauffeld. Durant ces périodes françaises, les protestants de Maastricht perdent les droits qui les rendaient égaux aux autres chrétiens.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle fut une petite ville provinciale tranquille, et dans la seconde moitié du XVIIIe siècle eut lieu une légère reprise de la vie culturelle.

Période française (1794-1814)

Le 4 novembre 1794, Jean Baptiste Kléber prend Maastricht, qui est dès lors annexée par la République française. De 1795 à 1814, elle est le chef-lieu du département français de la Meuse-Inférieure, et tous ses habitants deviennent citoyens français. La préfecture se trouvait à l’emplacement actuel de l’Oud Gouvernement.

En 1794, les juifs reçoivent l'autorisation de créer une communauté, mais les réunions religieuses se font chez un particulier jusqu'à l'inauguration en 1840 de la synagogue.

La ville reçut en juillet 1803 le Premier Consul Napoléon Bonaparte et son épouse Joséphine.

L'héritage de la « période française » n'est pas considéré comme positif : les églises, monastères et chapitres sont dissous ; les stocks de biens précieux sont vendus ou détruits ; les bibliothèques, archives et trésors pillés ; les institutions (souvent religieuses) s'occupant des malades, des pauvres et des personnes âgées sont supprimées.

Période contemporaine (1814-1945)

Le

En 1826, le Zuid-Willemsvaart, un canal, fut ouvert à la circulation.

Lors de la révolution belge de 1830, la garnison de la ville commandée par Bernardus Johannes Cornelis Dibbets demeura loyale au roi .

En 1834, Petrus Regout commença à fabriquer du verre et du cristal sur Boschstraat, atelier qui fut bientôt augmenté d'une fabrique de poteries, et en 1836 commença la production de céramiques copiant les faïences fines anglaises, et vers 1840 s'installèrent des ouvriers et du matériel britanniques. Sa marque Sphinx royal utilisa comme logo un sphinx bleu de profil ; quant aux décorations des services de table, elles imitaient certains motifs des manufactures de Delft ; il reproduit aussi un vase décoré de motifs chinois. En 1870, ses fils devinrent co-directeurs de la maison.

Avec le développement des usines, Maastricht devint une importante ville industrielle. Cependant, du fait des mauvaises conditions sociales, le taux de mortalité infantile était élevé, et l'âge moyen des habitants faible.

En 1839 (Traité des XXIV articles), la ville et la partie orientale du Limbourg furent intégrées de façon permanente aux Pays-Bas.

Entre 1845 et 1850, le canal de Maastricht-Liège fut creusé. La ligne ferroviaire reliant Maastricht à Aix-la-Chapelle fut ouverte en 1853, mais ce n'est qu'en 1865 que Maastricht fut connectée au réseau ferroviaire néerlandais.

Après la levée du statut de forteresse en 1867, les premiers quartiers hors des murs défensifs furent construits.

Au XIXe siècle Maastricht fut une ville très francisée. L'élite trouvait de bon goût de parler français plutôt que néerlandais.

Le , plusieurs municipalités environnantes furent annexées à la ville, le territoire de la commune passant de 415 à près de 3 500 hectares.

Dans la matinée du 10 mai 1940, la garnison de Maastricht fit sauter les ponts sur la Meuse afin d'essayer de ralentir l'avancée de la Wehrmacht. L'occupation allemande dura quatre ans, quatre mois et quatre jours, jusqu'au 14 septembre 1944. Pendant ce temps, les bombardements aériens alliés firent de nombreux morts et détruisirent de nombreuses habitations. Des 515 membres de la communauté juive de Maastricht en 1940, il en restait 145 en 1945.

De 1945 à nos jours

Maastricht fut la première ville néerlandaise à être libérée par les troupes américaines lors de la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit, la population augmenta de façon exponentielle, ce qui conduisit à la construction de nouveaux domaines à l'ouest de la Meuse. Le , un nouveau village fut annexé par la municipalité, portant la population à 112 500 habitants. Depuis les années 1960, la société maastrichtoise s'est fortement sécularisée et l'Église catholique romaine y perdit beaucoup d'influence.

En 1974, l'Université du Limbourg (l'actuelle Université de Maastricht) fut créée. L'avènement de l'université conduisit à une grande diversification de la population de la ville et à son internationalisation croissante. Peu à peu, l'économie urbaine, à l'origine basée sur l'industrie, s'est transformée en une économie de service.

Le pape Jean-Paul II s'est recueilli à Maastricht en 1985.

Depuis 1988, la Foire européenne des beaux-arts, considérée comme la première foire d'art au monde, attire chaque année certains des plus riches collectionneurs.

Deux réunions du Conseil européen se sont déroulées à Maastricht, la première les 23 et 24 mars 1981 et la seconde les 9 et 10 décembre 1991. Finalement, le , le traité sur l'Union européenne y fut signé.

Depuis les années 1990, une grande partie de la ville a été rénovée, notamment les abords de la gare centrale, le boulevard le long de la Meuse, les centres commerciaux, ainsi que certaines des principales rues commerçantes.

Selon une enquête de l'Office néerlandais des statistiques réalisée en 2018, les villes comme Maastricht situées le long des frontières avec la Belgique et l'Allemagne, où les touristes passent souvent pour acheter du cannabis, sont celles qui signalent le plus de problèmes liés au trafic de drogue. La ville de Maastricht a un taux de criminalité trois fois supérieur à celui d'autres villes plus éloignées de la frontière nationale, ce qui est attribué au commerce du cannabis,. En 2012, Maastricht a mis en œuvre le « critère du résident ». Seuls les adultes résidant aux Pays-Bas sont admis dans les coffee shops. Depuis cette date, le nombre de touristes consommateurs de drogues et les problèmes liés à la drogue dans le centre-ville ont été « considérablement réduits », d'après la mairesse de Maastricht, Annemarie Penn-te Strake. Cependant, cette politique a eu pour effet d'augmenter le nombre de trafiquants de drogue à la périphérie de la ville et d'intensifier le commerce de rue.

  1. Accueil - Zicht op Maastricht
  2. a b c d et e Histoire - Maastricht 2009
  3. (nl) Erwin Steegen, Kleinhandel en stedelijke ontwikkeling: het kramersambacht te Maastricht in de vroegmoderne tijd, Uitgeverij Verloren, , p. 122.
  4. «  », sur Le Soir, (consulté le )
  5. Franck Ferrand, «  », sur Europe 1, (consulté le )
  6. Barros, Salat et Sarmant 2006, p. 167
  7. www.maastrichtvestingstad.nl __ "La ceinture de fortifications - Stichting Maastricht Vestingstad" _ 2019.
  8. www.fajge.blogspot.com, "Synagogue de Maastricht", édité le 19 mai 2009.
  9.  », sur theoutline.com,
  10.  », sur Centraal Bureau voor de Statistiek,
  11.  », sur NL Times, (consulté le )

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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