Chimay
Localisation
Chimay : descriptif
- Chimay
Chimay (en wallon Chimai) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Hainaut
Elle se situe dans le Parc national de l'Entre-Sambre-et-Meuse créé en 2022. Située dans l'arrondissement administratif de Thuin, elle est née de la fusion de 14 anciennes communes, le 1er janvier 1977. La ville abrite le château des princes de Chimay où demeure la Princesse Élisabeth de Chimay, et la collégiale Saints-Pierre-et-Paul
Non loin de là se trouve le lac de Virelles, d'un grand intérêt ornithologique
Mais Chimay est principalement connue grâce à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont, toute proche (à Forges), où des moines cisterciens trappistes fabriquent de la bière et des fromages. La bière de Chimay, dorée, rouge, bleue ou triple est obtenue par un procédé de fermentation haute (à plus de 20 °C) et subit une seconde fermentation en bouteille
Elle n'est pas pasteurisée.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Cimacum en 887, Cimai, Cymay depuis 1065. À partir du . La forme actuelle Chimay s'est imposée lentement dans les premières décennies du XXe siècle.
L'un des premiers spécialistes à s'être exprimé à ce sujet est Hermann Gröhler, pour qui le nom de Chimay repose sur l'étymon gallo-romain *Cimacum formé sur un anthroponyme hypothétique d'origine gauloise *Cimus et du , soit « (le domaine) de *Cimus ». L'auteur cite plusieurs autres noms gaulois formellement attestés, tels que Cimu, Cimo, Cimiao[…], ainsi que l'épithète gallo-romain Cimiacinus « du domaine de *Cimios / *Cimiacos » appliqué à Mercure; ces derniers noms semblent tous se rattacher à ce même radical, de sens incertain.
Cette analyse est en grande partie adoptée par Jules Herbillon, pour qui *Cimacum est aussi la « propriété de *Cimus ou *Cimos », puis par Jean-Jacques Jespers, qui ne fait que reprendre telle quelle la formulation de ce dernier. Xavier Delamarre va un peu plus loin en posant un étymon entièrement gaulois (et non gallo-romain) *cimācon « domaine de Cimos », avec la forme gauloise primitive -ācon du suffixe.
Une vision quelque peu divergente des choses est celle d'Albert Carnoy. Raisonnant sur la forme un peu plus tardive Cymacum, et le fait que les graphies y et oe sont souvent interchangeables en bas-latin, il avance l'hypothèse d'un étymon *Coemacum, toponyme gallo-romain formé sur l'anthroponyme celtique non attesté *Coimos et du suffixe -acum, soit « (le domaine) de *Coimos ». L'auteur fait état pour expliquer ce dernier nom d'un mot celtique coimos « joli, aimable », de statut douteux : en effet, il ne figure pas dans les dictionnaires de spécialistes actuels tels que de Pierre-Henri Billy et Xavier Delamarre.
Quelle que soit l'hypothèse envisagée, l'initiale Chi- de Chimay révèle dans les deux cas un traitement dialectal picard du toponyme.
Il est à noter que Marie-Thérèse Morlet ne fait pas figurer Chimay dans son ouvrage consacré aux noms de personnes dans les noms de lieux, ce qui semble représenter de sa part un rejet implicite de ces explications (plutôt qu'un oubli, peu probable).
- Emile Dony, Histoire de Chimay, Publications de la société d'histoire et d'archéologie du Pays de Chimay, Tome VI - 1945
- Emile Dony, Ibidem.
- Hermann Gröhler, Über Ursprungs und Bedeutung der französischen Ortsnamen, Heidelberg, t. I, 1913, p. 204.
- , Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70), .
- Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Racine, Bruxelles, 2005, p. 198a.
- Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne (-500 / +500), Errance, Paris, 2012, p. 113b.
- Albert Carnoy, Dictionnaire étymologique du nom des communes de Belgique, y compris l’étymologie des principaux noms de hameaux et de rivières, Louvain, éd. Universitas, 1939-1940, p. 120-121.
- Pierre-Henry Billy, Thesaurus Linguae Gallicae, Hildesheil / Zürich / New-York, Olms-Wiedmann, 1993.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2003.
- Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
Géographie
Géographie physique
Chimay est située sur la bande calcaire de la Calestienne. Ce sont des terres propices à la culture, défrichées tôt, bien avant l'époque monastique. Chimay est en effet située dans une grande clairière, ouverte dans la forêt ardennaise.
Plus au sud, la clairière a été agrandie à l'époque monastique, vers les terres plus pauvres de la retombée nord du plateau de Rocroi ; ces terres étaient surtout dévolues à l'élevage et à des cultures pauvres, comme le seigle. Aux XVIIIe et XIXe siècles, des fermes créées par des entrepreneurs individuels ont poursuivi ces défrichements, encouragées par l'État.
Sections de commune
# | Nom | Superf. (km²) |
Habitants (2020) |
Habitants par km² |
Code INS |
---|---|---|---|---|---|
1 | Chimay | 44,95 | 3.335 | 74 | 56016A |
2 | Virelles | 18,62 | 734 | 39 | 56016B |
3 | Vaulx | 5,38 | 156 | 29 | 56016C |
4 | Lompret | 7,49 | 167 | 22 | 56016D |
5 | Baileux | 24,30 | 1.209 | 50 | 56016E |
6 | L'Escaillère | 14,35 | 206 | 14 | 56016F |
7 | Rièzes | 7,83 | 318 | 41 | 56016G |
8 | Bourlers | 19,33 | 715 | 37 | 56016H |
9 | Forges | 15,02 | 1.178 | 78 | 56016J |
10 | Saint-Remy | 9,30 | 406 | 44 | 56016K |
11 | Villers-la-Tour | 8,00 | 525 | 66 | 56016L |
12 | Salles | 11,76 | 261 | 22 | 56016M |
13 | Bailièvre | 6,84 | 234 | 34 | 56016N |
14 | Robechies | 5,41 | 282 | 52 | 56016P |
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Sivry-Rance, Froidchapelle, Couvin, Momignies, Baives, Moustier-en-Fagne, Eppe-Sauvage, Signy-le-Petit, Neuville-lez-Beaulieu et Regniowez.
Hydrographie
L'Eau blanche qui traverse la ville prend sa source dans un étang situé à cheval sur les territoires de Chimay et de la ville voisine de Momignies.
- C'est la forêt de Chimay.
- https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
- http://biodiversite.wallonie.be/cgi/sibw.sgib.form.pl?SGIBCODE=282
Histoire
La famille princière de Chimay
Chimay était à l'époque moderne une principauté. Des descendants de la famille princière existent toujours aujourd'hui.
Sous l'Ancien Régime, l'histoire de la ville de Chimay se confond avec celle de la principauté de Chimay.
Ville du comté de Hainaut, Chimay est envahie par les troupes révolutionnaires françaises dès le début novembre 1792. Elle était alors enclavée entre la France à l'ouest et la principauté de Liège à l'est au fond d'un long boyau de près de 25 km. Début mars 1793, sa population vote en faveur du rattachement à la France. Elle ne sera que fictivement rattachée au District de Binche dans le département 86 de Jemappes constitué car le processus ne peut être mené à son terme à cause de la défaite de la France du 18 mars 1793 à Neerwinden laquelle entraîne le retrait des troupes républicaines.
Chimay est réoccupée par la France en mai 1794, le département de Jemappes définitivement créé le 31 août 1795 et les neuf départements 'belges' annexés en bloc le 1er octobre 1795.
Le premier Traité de Paris laisse une grosse partie la région d'Entre-Sambre-et-Meuse à la France et Chimay rejoint le département des Ardennes (n°7) pour quelques mois.
Moins conciliant, le second Traité de Paris de novembre 1815, recule les frontières de la France à leurs positions de 1790 et le Canton de Chimay repasse donc au Royaume des Pays-Bas, Province du Hainaut, à dater du 1er janvier 1816.
Le château de Chimay appartenait à la famille de Croÿ, puis, en 1804, à un Riquet de Caraman, descendant de Pierre-Paul Riquet, constructeur du canal du Midi, et parent du fameux Mirabeau. Incendié partiellement en 1935, il a été construit sur des plans anciens dans le style de la Renaissance finissante.
En 1855, un chenil fut installé au château. L'équipage malgré tout chimay chassait uniquement le sanglier à courre. Il fut vendu en 1868 et remonté pour quelques années en 1882. Les chiens étaient des harriers et les piqueux se nommaient Rary Isidore, Jeumont Henri et Bouillon Antoine. Les rendez-vous étaient à Pleurmont, bois de Holling, à Salles et aux hauts-marais. Portaient le bouton : MM. le prince de Chimay, le comte de Mercy-Argenteau, le comte A. de Villermont, M. de Thomas de Stave, MM. le baron d'Anethan, le comte de Greffhulhe, le comte de Lagrange, le comte L. de Villermont, le comte B. de Vallon, Pierre Barachin, le vicomte Obert de Ticusies. On chassait trois fois la semaine. Les couleurs étaient rouge avec revers et collets bleus.
Le canal de Chimay (1831)
À la fin du régime hollandais, la Chambre de Commerce de Charleroi présente au roi des Pays-Bas une requête sur l'état de la forgerie, en demandant d'imposer fortement l'importation de fers étrangers, en vue de défendre cette industrie.
En 1831, ce projet est remanié, on évacue désormais l'idée de nouveaux droits de douane et on insiste sur les bas prix des transports. Dans le cadre de "Projets de canaux pour le bassin de la Meuse", un ingénieur propose de créer un canal qui suivrait le cours de l'Eau d'Heure pour relier au Pays Noir la région de Couvin et de Chimay, dans le but de désenclaver ce territoire.
Assez bizarrement, le titre donné à sa proposition est Le canal de Chimay... Était-ce pour rendre hommage au prince de Chimay qui pouvait être un des instigateurs de la requête au roi Guillaume Ier ou, peut-être, parce que ledit prince était un personnage marquant de son époque, qui pouvait user de son influence pour la réalisation de ce projet... On ne le sait pas.
En fait, ce projet prévoyait plutôt la canalisation de l’Eau d’Heure avec un embranchement ou « rigole de prise d’eau à l’Eau blanche, de Chimay pour aller à un bief de partage vers Aublain … » ; cette captation « prise à l’aval de l’étang de Virelles … était estimée à 17.800 mètres-cubes en 24 heures ». Finalement, le canal ne voit pas le jour, il sera remplacé par la ligne de chemin de fer de l’Entre-Sambre-et-Meuse, dont la première section, de Marchienne à Walcourt, sera ouverte le
- Ainsi, un mariage princier a été célébré en 2002. Vincent Liévin, « », sur La Dernière Heure/Les Sports, (consulté le ).
- Baron de Mesnil de Volkrange, La chasse à courre en Belgique, p. 53
- Dans la région de Couvin.
- Lépine 2021.
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Chimay dans la littérature
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