Liban - Lubnān لبنان
Statistiques
Le pays comporte actuellement 28i entités, ce qui représente moins de 1 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.
Le pays couvre actuellement
Régions | Récurence |
Régions | Récurence |
Liban-Nord | 000006 6 localités |
Nabatiye | 000006 6 localités |
Mont-Liban | 000005 5 localités |
Beqaa | 000003 3 localités |
Liban-Sud | 000003 3 localités |
Baalbek-Hermel | 000002 2 localités |
Aakkar | 000001 1 localité |
Beyrouth | 000001 1 localité |
Liban : descriptif
- Liban
Le Liban (en arabe : لبنان / lubnān), en forme longue la République libanaise (en arabe : الجمهورية اللبنانية / al-jumhūriyya al-lubnāniyya), est un État du Proche-Orient
En grande partie montagneux, il partage ses frontières avec la Syrie au nord et à l'est sur 376 km, Israël au sud sur 79 km et Chypre à l'ouest, au large de ses 255 km de côtes dans le bassin Levantin (partie orientale de la mer Méditerranée)
Beyrouth est la capitale et la plus grande ville du pays. La langue officielle est l'arabe
Le français, ayant perdu ce statut, reste tout de même mentionné dans la Constitution : c'est une langue secondaire, toujours employée au niveau officiel, comme sur la monnaie nationale, les panneaux de signalisation et sur les bâtiments officiels, ainsi que dans l'éducation
La monnaie officielle est la livre libanaise,. La constitution du Liban n'est pas laïque mais multiconfessionnelle : le pays est doté d'un système politique fondé sur une répartition du pouvoir proportionnelle au poids démographique de chaque confession, prise en compte comme communauté constitutive à l'image de l'ancien système ottoman des « nations religieuses » ou « millets ». Comme entité géopolitique et tel qu'il existe dans ses frontières actuelles, l'État libanais est créé en 1920 sous le nom de « Grand Liban » par la France (le haut commissaire français au Liban est alors le général Gouraud) par adjonction au territoire du moutassarifat du Mont-Liban (entité autonome de l'Empire ottoman) de territoires qui appartenaient aux deux wilayets ottomans de Beyrouth et de Damas
La France avait été alors, à la suite du démantèlement de l'Empire ottoman, mandatée par la Société des Nations pour administrer et organiser certains territoires ex-ottomans. En 1926, le Liban adopte sa première constitution, devient officiellement une république, prend le nom de « République libanaise » et crée les postes de président de la République et de président du Conseil des ministres. Son histoire, son système politique et la variété de sa culture, de sa démographie religieuse et de sa géographie en font un pays à part et original au Proche-Orient
Le Liban, au cours des siècles, a fait partie de diverses civilisations
Il est aussi réputé pour sa gastronomie, son histoire et sa musique. Entre son indépendance et le début de la guerre civile interconfessionnelle qui le ravage de 1975 à 1990, le pays connaît une période de relative prospérité économique et de stabilité politique, permises par la forte croissance des secteurs du tourisme, de l'agriculture, ainsi que des finances et des services (banque, assurances…)
Durant cette période, le pays est, de ce fait, considéré comme le « coffre-fort du Levant » et comme la « Suisse du Moyen-Orient », en raison de sa puissance financière. Immédiatement après la fin de la guerre civile, de grands efforts sont faits pour reconstruire les infrastructures du pays et une économie viable, par le biais d'investissements colossaux de l'État, de l'Arabie saoudite, de l'Union européenne et de quelques pays du golfe Persique
Ainsi, l'indice de développement humain du Liban passe de 0,677 en 1990 à 0,803 en 2008
En outre, au début 2006, le pays atteint un niveau de stabilité relativement élevé et la reconstruction de Beyrouth entre dans sa phase intensive
La capitale est alors connue comme le « Paris du Moyen-Orient »
En 2009, Beyrouth relevée de ses ruines est classée comme « première ville à visiter » par The New York Times
Cependant, la guerre israélo-libanaise de 2006 met un terme à l'afflux touristique et cause des dommages estimés à environ trois milliards de dollars américains, sans compter le ralentissement économique qui s'ensuit
Le Liban reste aussi un pays très inégalitaire, où les 1 % les plus riches détiennent 40 % des richesses.
Étymologie
Depuis l'Antiquité, le nom "Liban" était utilisé pour désigner la masse montagneuse s'étendant de l'Oronte au nord jusqu'aux limites de la Palestine au sud. Cette masse montagneuse est composée de deux chaînes : la chaîne orientale et la chaîne occidentale. Le nom du pays est mentionné dans des textes de la bibliothèque d'Ebla (2400 , dans trois des douze tablettes de L'Épopée de Gilgamesh (2100 av. J.-C.), ainsi que dans la Bible, où il est attesté 71 fois,. Les textes ougaritiques (XIIᵉ s. av. JC) en parlent de manière allégorique: «Là, aux hauteurs, dans le Liban, la rosée est transformée en vin par El.»
L'hypothèse la plus soutenue par les spécialistes est que le nom "Liban" provient de la racine phénicienne lbn (𐤋𐤁𐤍) qui signifie "blanc", en référence au manteau neigeux permanent qui recouvre les Monts Liban, un véritable trésor dans cette région aride et déficitaire en eau qu'est le Moyen-Orientmais pourrait aussi faire référence à la couleur de ses roches calcaires blanches,.Jérémie mentionne dans l'Ancien Testament : « La neige du Liban abandonne-t-elle le rocher des champs? Ou voit-on tarir les eaux qui viennent de loin, fraîches et courantes? » (Jérémie 18:14).
Une autre explication le dérive du mot al-loubnā qui signifie l'arbre à storax, ou al-loubān qui signifie l'encens, en raison du parfum agréable de ses arbres et de ses forêts.
Selon Pline l'Ancien, cet arbre était abondant au Liban, et les Grecs l'importaient pour la fumigation et ses propriétés médicinales. De même, les Grecs appelaient l'encens libanos (en latin : Libanos) et les rites de fumigation libanomancie (en latin : Libanomancie). Cet arbre a été cultivé en Europe et connu sous le nom d'Aliboufier, qui était utilisé en médecine. Cela pourrait aussi être due à l'odeur des cèdres répandus au Liban.
Le Liban a reçu successivement les noms de « Liban » (vers 2900 Phénicie » (vers 1200 pourpre qui a fait sa grande richesse (φοίνικες / phoinikes, les « hommes pourpres », dérivé de φοῖνιξ / phoinix, rouge-brun) - ce terme fait vraisemblablement moins référence à la couleur de leur peau qu’à celle de la pourpre dont les Phéniciens coloraient leurs étoffes -, puis il a été inclut dans les frontières de la Grande « Syrie » (vers 330 ,, et enfin de nouveau « Liban » au XIXè siècle lors de l'instauration de la moutassarifat du Mont-Liban et de la création de l'État libanais.
Selon certains spécialistes, c'est un des plus anciens toponymes qui subsistent.
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Histoire
L'ADN d'ossements de Cananéens (datant du Néolithique) retrouvés dans des fouilles a été comparé à celui d'un groupe de 99 Libanais habitant Sidon, dans le cadre d'une étude du Wellcome Trust Sanger Institute britannique en 2017,. Les chercheurs en déduisent que « près de 90 % du patrimoine génétique des Libanais d'aujourd'hui [est] celui des Cananéens. (…) Les Cananéens étaient un mélange de personnes établies [à Sidon] dans des fermes depuis le néolithique, [dont l’âge se situe] entre 9 000 et 3 300 ans, et de migrants venus d'Eurasie il y a environ 5 000 ans. »
Situé en bordure de la mer Méditerranée, le Liban est dès l'époque phénicienne un carrefour culturel et commercial. Tout au long de son histoire et jusqu'à son indépendance en 1943, le pays connaît diverses influences culturelles et dominations politiques : Perses, Assyriens, Macédoniens, Romains, Arméniens, Grecs byzantins, Arabes, Seldjoukides, Mamelouks, Croisés, Turcs et enfin Français. Ces influences expliquent que sur le territoire libanais coexistent des communautés de confessions diverses dès les premiers siècles de l'ère chrétienne. Au Proche-Orient, le Liban présente ainsi un visage original d'État multiconfessionnel, dont le développement est longtemps assuré par un système bancaire parmi les plus performants au monde, ce qui lui vaut, après la Seconde Guerre mondiale, le titre de « Suisse du Proche-Orient ». Néanmoins, le Liban connaît plusieurs guerres civiles et régionales, notamment entre 1975 et 1990 où principalement Israël et la Syrie essaient de tirer profit de la situation intercommunautaire instable en s'ingérant dans les affaires internes du pays.
Préhistoire
La culture Natoufienne fut la première a devenir sédentaire aux alentours de 12000 ans av. J.-C. Néanmoins, les premières traces de peuplement du Liban - connus actuellement - remontent à entre 7 000 et 5 000 ans av. J.-C.
Ksar Akil, situé à 10 kilomètres au nord-est de Beyrouth, est, selon les connaissances actuelles, considéré comme étant l'un des plus anciens sites connus contenant des technologies du Paléolithique supérieur. Les résultats des datations au radiocarbone indiquent que les premiers humains ont peut-être vécu sur le site il y a environ 45 000 ans ou plus tôt. La présence d'ornements personnels à Ksar Akil suggère un comportement humain moderne,.
C'est en raison de l'abondance de richesses et de son positionnement au centre du monde antique que le pays a toujours attiré les conquérants. Les archéologues ont découvert à Byblos, qui est considéré comme étant « la plus vieille ville continuellement occupée du monde », des restes de huttes préhistoriques, des armes primitives, ainsi que plusieurs jarres d'argile, qui semblent dater des époques Néolithique et Chalcolithique, durant lesquelles vivaient, sur les bordures de la Méditerranée, plusieurs communautés de pêcheurs.
Antiquité
Le Liban était le territoire des canaaniens et, en résultat de leurs descendants, les Phéniciens, un peuple marin aventureux, rameau du peuple cananéen, qui a dominé pendant des siècles le commerce méditerranéen. Les cités-états phéniciennes les plus importantes étaient Byblos, Sidon et Tyr. Selon la Bible, le roi Hiram de Tyr a collaboré étroitement avec le roi Salomon, fournissant des troncs de cèdre pour le Premier Temple de Jérusalem et envoyant des ouvriers qualifiés. Les Phéniciens sont crédités de l'invention du plus ancien alphabet vérifié, qui a ensuite inspiré l'alphabet grec, puis celui du latin.
Cette première thalassocratie a fondé des comptoirs et des cités sur tout le pourtour de la Méditerranée, de Chypre jusqu'à Ibiza. Leurs colonnie la plus importante - et la dernière a tombé sous la domination étrangère fut Carthage - Certaines théories suggèrent même qu'ils ont traversé les colonnes d'Hercule.
Néanmoins, ce peuple, divisé en cités états fut rapidement enclin aux convoitises et aux désirs d'expansion des empires voisins. L'Empire Néo-Assyrien fut le premier a imposé un tribu aux cités phéniciennes. Puis fut le tour de l'Empire Néo-Babylonien qui fut remplacé en 539 av. J.-C. par l'Empire Achéménide. Après 200 ans de domination perse, les Grecs, sous l'égide d'Alexandre le Grand, attaquèrent et assiégèrent Tyr, alors la plus grande ville phénicienne, en 332 ,. La domination de la mer de la cité leurs imposa de relier l'île d'alors au continent.
En 64 av. J.-C., le général romain Pompée annexa la Syrie dans la République Romaine et divisa la région en deux provinces: la Syrie et la Phénicie - qui fut constitué par le territoire du futur Liban.
La région qui est aujourd'hui le Liban, tout comme le reste de la Syrie et une grande partie de l'Anatolie, est devenue un centre majeur du proto-christianisme dans l'Empire romain - les noces de Cana et plusieurs miracles de Jésus-Christ y furent même réalisés. À la fin du IVe et au début du Ve siècle, un ermite nommé Maron établit une tradition monastique centrée sur l'importance du monothéisme et de l'ascétisme près de la chaîne de montagnes méditerranéenne connue sous le nom de Mont Liban.
Les moines qui suivirent Maron répandirent ses enseignements parmi les Libanais de la région. Ces chrétiens devinrent connus sous le nom de Maronites et se réfugièrent dans les montagnes pour éviter les persécutions religieuses par les autorités romaines. Lors des fréquentes guerres romano-perses qui durèrent plusieurs siècles, l'Empire sassanide occupa ce qui est aujourd'hui le Liban de 619 à 629.
Moyen Âge
Le seigneur de Gibelet injurier son suzerain aux portes de Tripoli. La dernière comtesse, Lucie fut déposée en 1288 et Tripoli devint une commune autonome sous le protectorat de Gênes. Les Francs étaient beaucoup plus préoccupés de leurs querelles internes que de la progression des Mamelouks.
Période Ottomane
Au Empire ottoman-Égypte, auquel se mêlaient les puissances occidentales : le , la flotte anglaise anéantit la ville de Beyrouth.
Les décrets Tanzimat au milieu du XIXe siècle, s’appliquaient également à la région correspondant à l’actuel Liban, alors intégrée à l’Empire ottoman. Toutefois, leur application variait en fonction des dynamiques locales. Au Liban, ces réformes ont transformé l’organisation sociale en remettant en question la prééminence du « rang plutôt que de la religion » comme fondement du pouvoir. Les autorités ottomanes, étrangères et religieuses, notamment l’Église maronite, ont durement réprimé ces nouvelles formes d’organisation locale et de production du savoir fondées sur la différenciation confessionnelle. Cette réaction traduit une nostalgie d’un passé idéalisé où le pouvoir des élites était incontesté. Face à l’impossibilité de rétablir cet ancien ordre, elles ont fini par s’adapter et intégrer le nouveau système à leur avantage. Le mélange entre cette vision nostalgique, les réformes de modernisation des Tanzimat, la violence religieuse et l’instauration de nouvelles structures administratives sectaires a abouti, en 1861, à la création du Mont-Liban en tant que mutasarrifiyya ottomane, un district administratif semi-autonome.
L'Église maronite étant rattachée à Rome depuis ses origines qui remontent au maronites ont beaucoup contribué à l'importation de la culture occidentale au Liban. À partir de 1860, ils se sont établis dans les villes où sunnites et Grecs orthodoxes cohabitaient déjà. La culture libanaise s'est ainsi enrichie, au gré du rapprochement géographique des communautés religieuses, des apports de l'immigration et des influences françaises et américaines. La clef de voûte de la culture libanaise a longtemps été le développement de villes cosmopolites et tolérantes[réf. nécessaire].
Entre 1915 et 1918, de 120 000 à 200 000 personnes (soit un tiers de la population) meurent d'une famine provoquée par une invasion de sauterelles, par le blocus imposé au Liban par la Triple-Entente et surtout par le blocus terrestre imposé par Djemal Pacha, le gouverneur ottoman.
Pendant l’occupation ottomane, plusieurs Libanais francophiles ont été pendus sous l’ordre des nationalistes Jeunes-Turcs.
La méfiance des Jeunes-Turcs envers les Libanais a joué un rôle crucial dans la tragédie de la famine de 1915-1918. Ces derniers, perçus comme trop francophiles, étaient vus d'un mauvais œil par le pouvoir ottoman. Enver Pacha, lors de sa visite au Liban en février 1916, aurait même déclaré :
« Nous avons détruit les Arméniens par le fer, nous détruirons les Libanais par la faim »
Période de mandature française
En 1920 au sortir de la Grande Guerre, les Français ont administré le Liban via une mandature de la Société des Nations (SdN). Le mandat français a fusionné le Mont-Liban, autrefois ottoman, avec les régions voisines afin de tracer les frontières de l'État-nation libanais contemporain. Au cours des deux décennies suivantes, les autorités mandataires et les élites locales ont renforcé les divisions confessionnelles héritées de la fin du XIXe siècle et les ont ancrées dans les institutions politiques, économiques, culturelles et sociales du Liban, influençant ainsi profondément la vie quotidienne. Dix-huit confessions ont été officiellement reconnues : alaouite, catholique arménienne, orthodoxe arménienne, assyrienne, catholique chaldéenne, copte orthodoxe, druze, catholique grecque, orthodoxe grecque, ismaélienne, juive, catholique romaine, maronite, protestante, sunnite, chiite, catholique syriaque et orthodoxe syriaque.
Période de l'indépendance à aujourd'hui
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Le pays déclare son indépendance le 22 novembre 1943, en gardant les frontières du Grand Liban de 1926, après des manifestations durant plusieurs mois, dont émergent notamment les figures de Béchara el-Khoury et Riad El Solh et l'idée d'un Pacte national qui vise à consacrer un fonctionnement communautaire du système politique, où notamment la présidence de la République serait laissée aux chrétiens, et le poste de Premier ministre aux musulmans.
Présenté pendant les années 1950 à 1970 comme la « Suisse du Moyen-Orient », du fait de la présence de nombreuses banques notamment, le Liban connaît alors un fort développement de son économie, de ses infrastructures et de son État, particulièrement sous les présidences de Camille Chamoun et Fouad Chéhab.
Mais dans le même temps, le pays est confronté à ses propres tensions sociales, communautaires, et aux effets de la création d'Israël. Celle-ci provoque dès 1948 l'afflux de 120 000 Palestiniens. Le Liban est dès lors graduellement impliqué dans le conflit israélo-palestinien, à plus forte raison à partir des Accords du Caire de 1969 et après Septembre noir (1970-1971). Ces accords sont souvent présentés comme un basculement qui ouvre la voie à la longue guerre civile (1975-1990) où se mêlent aspects politiques, religieux et quasi mafieux. La guerre civile libanaise de 1975 à 1990 a été marquée par des alliances et des contre-alliances complexes et mouvantes, où les chrétiens ont combattu d'autres chrétiens et les musulmans ont affronté d'autres musulmans pour des raisons allant de l'idéologie aux intérêts financiers liés au contrôle des zones par les milices. Les armées israélienne, américaine, française et syrienne ont également pris part à ce conflit. Cependant, malgré cette complexité, l'imaginaire et la mémoire collective tendent à simplifier ces guerres en les réduisant à un affrontement sectaire entre chrétiens et musulmans. En 1982, le pays est envahi par Israël lors de l'.
L'accord de Taëf, signé en 1989, met officiellement fin à la guerre civile et inaugure la Deuxième République Libanaise. Néanmoins, la situation post guerre civile n'en reste pas moins violente. Des assassinats politiques ont accompagné la mise en oeurvre de l'accorde paix. En 1996, Israël lance l'opération "Les raisins de la colère" (Grape of Wraith en anglais) au Liban. Un quart du territoire libanais est resté sous occupation de l'armée israélienne jusqu'en 2000.
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En 2005, la Deuxième république libanaise s'appuie sur une classe politique d'anciens « seigneurs de la guerre » et connaît une grande instabilité de ses trois pouvoirs qui lui fait traverser de nombreuses crises politiques (notamment la crise de 2008, ou en 2014-2016 avant l'élection du président Michel Aoun). Dans le même temps, le pays reste confronté à des enjeux régionaux de taille, que ce soit la confrontation avec Israël (conflit israélo-libanais de 2006) ou bien le conflit syrien.
En 2007, l'armée libanaise a mené une campagne militaire contre Fatah al-Islam, un groupe militant islamiste. Cette opération s'est prolongée sur plusieurs mois, au cours desquels l'armée a assiégé et bombardé le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, dont les militants avaient pris le contrôle. La majorité des réfugiés ont été déplacés et traumatisés par ces affrontements. On estime que plus de 500 soldats, militants et civils ont perdu la vie durant cette période.
Depuis 2012, la vie politique, sociale et économique du Liban a été profondément influencée par la guerre en Syrie. De 2014 à 2017, l'armée libanaise et ses alliés ont mené une guerre contre l'État islamique (ISIS) et le Front al-Nosra.
Le , deux violentes explosions surviennent dans le port de Beyrouth, faisant plus de deux cents morts et 6 500 blessés et faisant perdre leur logement à au moins 300 000 habitants. Ces explosions détruisent l'intégralité du port de Beyrouth, par lequel transitaient 70 % des importations du Liban[réf. nécessaire]. Des quartiers entiers ont été détruits. Le , le premier ministre propose des élections anticipées. Le 10 août 2020, le gouvernement de Hassan Diab démissionne sous la pression de la population. Un an plus tard, la situation n'a guère évolué dans certaines parties de la ville[réf. nécessaire].
Le Liban subit depuis 2018 une crise économique d'une ampleur telle qu'elle est considérée par la Banque mondiale comme la pire au monde depuis 1850. Ainsi, à partir du 17 octobre 2019 se développe un mouvement de manifestations, appelé souvent « thaoura » visant à refonder le système politique et économique. Plus de 80 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté en 2022, la livre libanaise a perdu 95 % de sa valeur en trois ans, et le PIB a diminué de 6,7 % en 2019, de 20,3 % en 2020 et de 9,5 % en 2021,.
Dans le cadre de la guerre Israël-Hamas qui commence en octobre 2023, le Hezbollah annonce qu'il soutient le Hamas jusqu'à l'obtention d'un cessez-le-feu à Gaza. Des affrontements frontaliers entre Israël et le Hezbollah ont lieu ; ils deviennent particulièrement meurtriers au Liban à partir de septembre 2024.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesConstitution du Liban
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Géographie
Le Liban, pays du Levant (Proche-Orient), est une étroite bande de terre bordée par la mer Méditerranée sur 240 Syrie sur 376 .
Relief
Le relief est très varié : sur les 60 km de largeur du pays, le relief va de 3 089 m d'altitude jusqu'au niveau de la mer. La montagne occupe la plus grande partie du territoire.
On distingue, d'ouest en est, quatre zones successives, orientées parallèlement au rivage :
- l'étroite plaine côtière alluviale, limitée par une côte coupée de promontoires rocheux favorables à l'installation de ports ;
- le massif du mont Liban (Jabal Lubnan) s'incline lentement vers le sud jusqu'aux monts Galilée et culmine à 3 089 mètres au Qurnat as Sawda'. Des rivières creusent des gorges profondes dans la montagne. Le versant occidental est couvert de forêts de pins et de cèdres ;
- la haute plaine intérieure de la Bekaa, à une altitude moyenne de 900 mètres, bien irriguée en son centre et en son sud, était le grenier de la région pendant l'Antiquité. Le fleuve Oronte se dirige vers le nord et le Litani y coule en direction du sud ;
- le massif de l'Anti-Liban, plateau semi-aride culminant à 2 300 mètres d'altitude, est prolongé au sud par le mont Hermon et constitue une frontière naturelle avec la Syrie.
Climat
Le climat est de type tempéré méditerranéen (Csa suivant la classification de Köppen) doux à chaud et plus humide sur la côte, plus rude dans les montagnes et plus sec par effet de foehn sur le versant nord-est des monts du Liban dans la plaine de la Békaa. Le massif de l'Anti-Liban est semi-aride et balayé en mars par le Khamsin un vent brûlant et sablonneux du désert, venu de Syrie.
Étant donné la diversité topographique du Liban, le climat varie considérablement d'une région à l'autre et l'amplitude thermique est importante selon l'altitude. En montagne, les températures moyennes sont de 20 Tmp) sur la plaine côtière en été.
Le piémont des monts du Liban est planté de cyprès et de cèdres.
Les précipitations sont rares de juin à août. La saison des pluies se situe d'octobre à mars. Les pluies peuvent être diluviennes par effet orographique, un record de 262,9 et de 809 .
Les saisons les plus agréables sont d'avril à juin et de septembre à novembre.
La température de la mer varie d'environ 28 °C en été à environ 16 °C en hiver.
Environnement
Géographie humaine
Subdivisions
Depuis 2017, le Liban est divisé en neuf mohafazat (gouvernorats), elles-mêmes constituées de 25 cada'a ou cazas (districts), eux-mêmes divisés en baladia (municipalités). En 2016, on comptait 1 029 municipalités.
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Culture
La culture libanaise est issue du croisement de nombreuses cultures à travers les milliers d'années que compte son histoire. Influencé à l'origine par les Phéniciens, le Liban est conquis et occupé, par ordre chronologique, par les Assyriens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Croisés, les Turcs ottomans et plus récemment par les Français. La culture libanaise a emprunté à travers les millénaires de son histoire des éléments culturels de chaque occupant. La diversité de la population libanaise, composée de différents groupes ethniques et religieux, a contribué au développement de festivals, de styles de musique et de littérature aussi bien que de la cuisine.
Identité libanaise
Au-delà des différences liées à l'importance institutionnelle et politique des communautés, un ensemble de traits structurants communs aux Libanais sont identifiables : l'arabité linguistique, l'autonomie politique, l'histoire commune et, pour nombre d'entre eux, la francophonie.
Ainsi, l'entité libanaise trouve-t-elle toute sa raison d'être à travers l'expérience du dialogue des religions. À l'heure de la mondialisation, elle peut offrir un lieu privilégié de rencontre entre l'Occident et l'Orient et de pluralisme culturel constituant un patrimoine commun. La quête millénaire de l'identité libanaise doit donc transcender des éléments disparates relevant d'un même ensemble cohérent pour assurer cette fonction d'être un espace de communication, d'autonomie, d'ouverture, de rayonnement, de solidarité et de «résistance culturelle». C'est pourquoi Ghassan Tuéni a écrit « ne pas refaire le Liban, c’est renoncer définitivement au seul lieu géographique où le dialogue concret entre l’Islam et la Chrétienté peut encore être tenté dans la politique vécue au quotidien ».
L'écrivain libanais Amin Maalouf a d'ailleurs fait de l'« identité » le thème de prédilection de son essai Les Identités meurtrières. Il y décrit l'identité comme une panthère qu'il faut apprivoiser par le principe de réciprocité. Enfin, il relate les dangers du « vote identitaire » dans une démocratie, qui ne ferait qu'encourager la ségrégation entre races et communautés, et invite les citoyens et politiciens à faire coexister pacifiquement les identités dans un contexte riche et un patrimoine commun.
Par ailleurs, quelle que soit leur confession, les Libanais de l'étranger ont davantage conscience des liens qui les unissent et de leur identité commune. La diaspora, active et influente, conserve des liens privilégiés avec ses origines en injectant de l'argent et son savoir-faire, et est avide de culture libanaise.
Gastronomie
Le taboulé est la salade la plus populaire de la cuisine libanaise, à base de persil et de tomate. Le kibbeh, fait de boulghour et de farce de viande hachée et épicée grillée, est aussi populaire. Le Mankouche libanais est composé de pâte similaire à la celle de la pizza, garnie de fromages ou de Zaa'tar ou viande.
Parmi les desserts, le mouhallabié est une crème composée de lait parfumé à l'eau de fleur d'oranger, incorporant notamment pistaches, mastic (gomme naturelle), amandes, miel, ainsi qu'eau de rose.
Fêtes nationales
Date | Événement |
---|---|
Jour de l'an | |
6 janvier | Noël arménien |
25 mars | Fête de l'Annonciation |
Fête des travailleurs | |
6 mai | Fête des Martyrs |
jour de Shawal | Fête de l'Aïd el Fitr |
Fête de l'armée | |
15 août | Assomption de la Sainte Vierge |
22 novembre | Indépendance du Liban (22 novembre 1943) |
25 décembre | Noël |
9 février | Saint Maron |
Ordres et décorations
- Ordre du Cèdre
- Ordre du Mérite
Littérature
Le Liban est le pays de naissance d'un des plus grands écrivains de la littérature arabe, Gibran Khalil Gibran (1883-1931), également poète d'expression anglaise, son ouvrage le plus populaire est Le Prophète, un ouvrage écrit en anglais composé de 26 textes poétiques.
Mikhail Naimy (1889-1988), est un écrivain, poète et philosophe, célèbre pour ses écrits religieux, notamment Le Livre de Mirdad, et sa poésie La Rivière Gelée (Al Naher Al Motajamed). Elia Abu Madi (1890-1957), est un poète libano-américain, Son poème le plus célèbre est « Je ne sais pas d'où, mais je suis venu ». L'écrivain et poète Maroun Abboud (1886-1962) est surnommé le Voltaire libanais par le journal L'Orient-Le Jour, Son œuvre la plus célèbre est Conversations villageoises. Elias Abou Chabaki (1903-1947) est l'un des poètes les plus en vue de la première moitié du ,. May Ziadé (1886-1941) est une écrivaine libanaise avec plusieurs ouvrages en arabe et en anglais. Elle est devenue plus célèbre aussi pour la relation platonique qui la liait à Gibran Khalil Gibran.
Amin Maalouf (né en 1949) est un écrivain franco-libanais. Dans son œuvre, il compare et confronte les points de vue de l'Orient et de l'Occident.
Événements et festivals
- Festival international de Baalbek
- Festival international de Tyr
- Festival international des Cèdres
- Festival de Mayrouba
- Festival de Beiteddine
- Festival international de Byblos
- Festival international de Jounieh
- Festival international de Batroun
- Festival international de Zouk Mikael
- Festival Al Bustan
- Festival international de Dbayeh
- Festival international de Kobayat
- Beirut Holidays
- Ehdeniyat
- Zahle international festival
- Festival de l'Arak de Zahle
- Beirut Art Fair
- Murex d'or
- Marche des fiertés de Beyrouth
Sport
La géographie du Liban se prête à la pratique des sports en été comme en hiver. En automne et printemps, il est possible d'aller skier le matin puis de nager dans la mer Méditerranée l'après-midi. Dans les compétitions domestiques, le basket-ball et le football sont de loin les deux sports les plus populaires. Le Liban a accueilli les Jeux panarabes de 1997, la coupe d'Asie de football en 2000 ou encore les Jeux de la Francophonie de 2009.
Le Liban dispose de six stations de sports d'hiver comprenant des pistes de ski alpin, ski de fond, des circuits de raquettes à neige ou de motoneige (le fait de pouvoir y skier à la lumière du coucher de soleil sur la mer est un des éléments lui valant son nom de pays des contrastes). En été, il est possible de pratiquer du canoë, du cyclisme, du rafting, de la natation, voile ou spéléologie, tout comme la pratique de sports extrêmes est possible à travers le pays. Enfin, un marathon est organisé chaque année à Beyrouth.
Le basket-ball est le sport le plus populaire où la sélection masculine obtient de bons résultats, capable dans les années 2000 de défaire le Canada ou la France et de se qualifier aux championnats du monde en 2002, 2006 et 2010. Par ailleurs par trois fois la sélection est vice-championne d'Asie (2001, 2005 et 2007). Le joueur le plus connu est Fady El Khatib. En football, la sélection masculine est parvenue à disputer la dernière phase de qualification pour la coupe du monde 2014.
Concernant les Jeux olympiques, le pays a eu une présence régulière. Il totalise quatre médailles (en lutte et en haltérophilie) mais aucune en or.
- ↑ Ghassan Tuéni, Refaire le Liban – manifeste d’une réforme constitutionnelle, Beyrouth, An Nahar,
- ↑ Recette [1]
- ↑ « », sur joursferies.fr (consulté le ).
- ↑ La fête des Martyrs commémore le combat des nationalistes exécutés en 1916, alors que le pays faisait encore partie de l’empire ottoman.
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- ↑ .
- ↑ « », sur The Daily Star Newspaper - Lebanon (consulté le ).
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Le Liban dans la littérature
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Le Liban est composé de 28 localités1 sur 8 entités
Répartition des entités géographiques : région
région
Aakkar, Liban
Baalbek-Hermel, Liban
Beqaa, Liban
Beyrouth, Liban
Liban-Nord, Liban
Liban-Sud, Liban
Mont-Liban, Liban
Nabatiye, Liban
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