Bayeux [bajø] est une commune française et une des trois sous-préfectures du département du Calvados et de la région Normandie, peuplée de 12 775 habitants.
Siège d'évêché depuis le IVe siècle et sous-préfecture du Calvados, Bayeux est célèbre pour sa tapisserie retraçant, sous forme de broderie, la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, exposée au Centre Guillaume-le-Conquérant et inscrite depuis 2007 au registre Mémoire du monde de l'Unesco.
Capitale du Bessin, située à quelques kilomètres des plages du Débarquement, Bayeux a été la première ville que l'opération Overlord a libérée et une des rares en Normandie à être restée intacte après les combats, conservant ainsi un riche patrimoine architectural et culturel.
Géographie
Localisation
Bayeux est distante de sept kilomètres des côtes de la Manche (plages du Débarquement) et à 30 kilomètres à l'ouest de Caen. La ville, située entre 32 et 67 mètres d'altitude pour une moyenne de 46 mètres, est traversée par l'Aure. Bayeux est située sur les axes routier (RN 13) et ferroviaire Paris - Caen - Cherbourg. Elle est la capitale du pays du Bessin au nord-ouest du Calvados.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Bayeux
Vaux-sur-Aure, Vaucelles
Vaux-sur-Aure
Saint-Vigor-le-Grand
Vaucelles
Saint-Vigor-le-Grand
Saint-Loup-Hors
Guéron, Monceaux-en-Bessin
Saint-Martin-des-Entrées
Géologie
Article détaillé : géologie du Bassin parisien.
Sur le bâti ancien du Massif armoricain, la région du Bessin et de la Plaine de Caen se comportent « durant le Mésozoïque comme une bordure soumise aux variations du niveau marin qu'elles soient d'origines épirogéniques ou eustatiques. Après un premier comblement des points bas durant le Trias, la conquête de la mer jurassique, vers le Sud et l'Ouest, s'affirme petit à petit, au cours de trois grands cycles de transgression de plus en plus large. Tout d'abord, durant le Lias, puis au Bajocien, enfin au cours du Bathonien. Les formations déposées sont essentiellement calcaires dans la Campagne de Caen et plus argileuses dans le Bessin. De nombreux niveaux fossilifères, dont l'épaisseur n'excède parfois pas plus d'un mètre, peuvent se retrouver avec une grande continuité ».
Figures du premier étage
Carte géologique des régions environnant la Manche.
La dislocation de la Pangée oriente l'évolution géodynamique du mésozoïque.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Normandie et Climat du Calvados.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 11,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 15 vol d'oiseau, est de 11,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ « ».
↑ Notice explicative de la Carte géologique de la France à 1/50 000, feuille Bayeux-Courseulles-sur-Mer (n°119), éditions du BRGM, janvier 2000, p. 7
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
↑ GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Augustodurum au , Baieus en 1155.
Chef-lieu de l'ancien peuple gaulois des Badiocassi (voir ce nom), il s'agit du transfert du nom de la tribu au nom de leur cité, selon un processus fréquemment observé au Bas-Empire (cf. Paris, Angers, Limoges, Tours, etc.).
Le gentilé semble distinguer les Bajocasses des Bayeusains selon que les habitants sont respectivement natifs ou non de la localité.
↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, p. 152.
↑ Jean-Marie Plonéis, Noms de lieux celtiques de Bretagne et d'ailleurs, p. 126[réf. incomplète].
↑ Calvados, Bonneton, 1997, page 156.
↑ Alain Leménorel, Cahier des Annales de Normandie, lire en ligne), « De la ségrégation à la sociabilité urbaine : l'exemple de Bayeux au XIXe siècle », p. 145.
Histoire
Époque gallo-romaine (52 | ]
Fondée à l'époque gallo-romaine, au Augustodurum, Bayeux est la capitale du Bessin autrefois territoire des Bajocasses, peuple de l'ancienne Gaule dont le nom apparaît dans Pline l'Ancien. Mais les preuves d'occupation humaine du territoire sont antérieures comme en témoigne le camp fortifié du cavalier d'Escures à Commes avec ses fortifications dominant la mer d'un côté et la vallée de l'Aure de l'autre. Un autre camp fortifié existait à Castillon d'une surface de trente-cinq hectares. Les historiens n'ont pas de preuves de l'existence d'une ville celte antérieure à l'intégration du Bessin dans l'Empire romain. Bayeux se limitait sans doute à des cabanes disséminées sur les bords de l'Aure et de la Drôme à l'emplacement de Saint-Loup-Hors et aux habitations des druides sur le mont Phaunus, à l'est de la ville, où ils célébraient leur culte. César envahit les Gaules et un de ses lieutenants, Titus Sabinus, entra dans le Bessin et le soumit à la domination romaine.
Les informations que nous possédons sur le Bayeux antique restent succinctes. La ville est citée par Ptolémée, qui vivait sous Antonin le Pieux, sous le nom de Noemagus Biducassium (pour Noviomagos Badiocasso : le nouveau marché des Badiocassi) et a gardé ce nom jusqu'à la domination romaine. Elle a été ensuite désignée sous le nom de Bajocassum. La grande rue actuelle en constituait déjà l'axe principal. Deux bâtiments thermaux, l'un sous l'actuelle église Saint-Laurent, l'autre sous l'ancienne poste, rue Laitière, sont attestés témoignant de l'adoption des coutumes et croyances romaines car on y a trouvé une tête sculptée de Minerve, conservée au musée Baron-Gérard. La mise au jour au Noviomagus Lexoviorum (Lisieux) et Alauna (Valognes), axe que suit la decumanus maximus, l'actuelle Grand-rue. La ville s'est d'abord développée sur la rive ouest du fleuve, est devenue un centre commercial et artisanal important en Normandie. Sur le mont Phaunus, partagé entre Bayeux et Saint-Vigor-le-Grand, des fouilles archéologiques ont mis au jour des restes de nécropoles. Le mont Phaunus, ancien centre druidique, a fortement contribué à la construction de l'identité religieuse de la ville.
Antiquité tardive (313 à 496)
La cité s'entoure à la fin du , qui sera détruite au , pour se protéger des invasions (rue des Chanoines). La cathédrale occupait l'angle sud-est. Le château médiéval, à l'emplacement de la place De Gaulle, était à l'angle sud-ouest. Au fond des jardins des rues Bourbesneur au sud (dans le fond de la cour de l'hôtel du Gouverneur) et Saint-Malo au nord, subsistent quelques pans de la fortification. Bayeux était alors une des cités les plus importantes de la Seconde Lyonnaise qui deviendra la Normandie. Elle était l'un des points forts du Litus Saxonicum, le système de défense côtier du Bas-Empire romain contre les pirates saxons et frisons. Une garnison romaine de lètes bataves y est attestée dans la notitia dignitatum. Les historiens situent le martyre de saint Floxel sous Maximin le Thrace vers 235-238 sur le mont Phaunus. Bayeux devient un évêché vers 360 avec saint Exupère, son premier évêque, qui y aurait impulsé le premier élan de l'évangélisation. Saint Vigor, évêque de Bayeux, y terrassa un dragon et créa un monastère. Au déliquescence de Rome, des groupes de saxons originaires de Basse-Saxe parviennent à s'implanter dans la région de Bayeux qu'ils détruisirent ; la région est alors appelée Otlinga saxonia. À la fin du Empire romain d'Occident, Bayeux est rattachée à la Neustrie, les évêques, parfois issus de la famille royale comme Hugues, le neveu de Charles Martel, augmentent leur pouvoir.
Durant l'époque carolingienne, Bayeux possède un important atelier monétaire d'où sortent des deniers d'argent. Curieusement, les États pontificaux créeront quelques siècles plus tard une monnaie de cuivre appelée baiocco en souvenir de cette pratique impériale.
Période normande
En 890, Rollon, à la tête des Normands de Basse Seine, mène une expédition contre le comte de Bayeux de Neustrie,, dont la fille Poppa fut l'épouse « more danico » de Rollon. Bayeux est reconstruite au début du Bothon, compagnon de route de Rollon et comte du Bessin. En 846, les Bretons mènent un raid contre la ville et parviennent probablement à annexer dans la foulée l'Avranchin.
Au de Normandie, une forte troupe avec des hommes d'armes du Cotentin, s'opposant à la mainmise sur la Normandie par le roi de France, s'étaient emparé de la place. Le duc Hugues vassal du roi mit le siège devant Bayeux,. Sous l'impulsion de l'évêque Hugues Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume le Conquérant, la ville s'enrichit d'une nouvelle cathédrale, dédicacée en 1077. C'est pourtant à cette période que la ville perd de son influence. Guillaume le Conquérant décidant en 1050 d'installer la capitale de son duché à Caen. On peut voir sur la scène 22 de la tapisserie de Bayeux une représentation de la ville forte de Bayeux.
En 1106, alors que le duché de Robert Courteheuse est envahi par son frère le roi d'Angleterre Henri Beauclerc, la ville défendue par Gounier d'Aunay est prise et incendiée pour montrer l'exemple aux autres villes de Normandie.
Centre drapier normand, la cité épiscopale connaît un essor important au .
L'annexion de la Normandie au domaine royal capétien en 1204 renforce l'importance politique et économique de cette dernière. Bayeux compte alors une vingtaine d'églises paroissiales ou chapelles ; elle est assez riche pour acheter une charte communale à Richard Cœur de Lion.
Guerre de Cent Ans
Entre le début du guerre de Cent Ans, Bayeux souffre à plusieurs reprises de pillages, notamment en 1356, où la ville est incendiée par de Navarre, père de Charles le Mauvais. Restée à peu près intacte jusqu'en 1417 contrairement à d'autres villes normandes comme Avranches ou Caen, après le siège et la prise de Caen par le roi d'Angleterre , la ville ouvre ses portes aux Anglais qui s'en emparent et la saccagent pendant de longues années en la forçant à se soumettre à « leur » roi. Le , le roi de France engage la reconquête de la Normandie avec la bataille de Formigny et le siège de Bayeux où se sont réfugiés les Anglais du au . Le comte de Dunois reprend la ville et Charles VII amnistie ses habitants. L'année 1450 marque le début d'une période de prospérité, de nouvelles familles accèdent au pouvoir, les anciennes ayant été décimées par la guerre et les épidémies. On construit des maisons et manoirs à tours dont il reste une soixantaine disséminée dans la ville. Désormais, la pierre supplante progressivement le bois.
Époque moderne
La Renaissance a laissé peu de traces. Parmi les plus belles créations de l'époque, on trouve l'église Saint-Patrice construite entre 1544 et 1548 et l'architecture intérieure de la chapelle de l'ancien palais épiscopal.
En 1619, la peste s'installe à nouveau à Bayeux.
Époque contemporaine
Bayeux, au tapisserie, dite « de la reine Mathilde», qui en est l'emblème. Une bibliothèque-musée ouvre ses portes en 1835.
La ville n'échappe pas aux bouleversements apportés par les découvertes scientifiques et techniques du 4 août 1858 par l'empereur et l'impératrice Eugénie, l'éclairage public au gaz fait son apparition en 1861, l'eau courante en 1886 et l'électricité en 1913. Le premier cinéma, le Cinéma Normandie ouvre en 1923.
La Seconde Guerre mondiale
En 1940, Bayeux est occupée par les troupes allemandes, ce qui permet à ces dernières de contrôler les côtes.
Les réseaux de résistance sont démantelés mais des noms restent, comme celui de Guillaume Mercader, coureur cycliste qui se servait de ses entraînements sur les routes du Bessin pour transporter des messages.
Le , au lendemain de l'opération Neptune, les troupes britanniques débarquées sur la plage Gold entrent dans Bayeux, qui devient, pour la France continentale, la première ville importante et sous-préfecture à être libérée.
Bayeux, miraculée, est épargnée lors des bombardements alliés et des combats de . Elle est en effet suffisamment loin de la côté pour échapper aux bombardements préventifs et a été choisie pour servir de ville-hôpital aux Britanniques afin d'y accueillir et soigner des milliers de blessés victimes des bombardements ou des combats de la bataille de Normandie (les victimes militaires qui y décèdent se retrouvent d'ailleurs dans le plus grand cimetière britannique de la Seconde Guerre mondiale. Les écoles, les monastères et les collèges sont transformés en hôpitaux de fortune. C'est ainsi une des rares villes du Calvados à être restée complètement intacte.
Le , dès son arrivée sur le sol français à Courseulles, le général de Gaulle se rend à Bayeux qu'il traverse à pied, entouré d'une foule enthousiaste, avant de prononcer un discours dans lequel il affirme l'appartenance de la France aux pays alliés. Il installe François Coulet, commissaire de la République institué par le Gouvernement provisoire de la République française dans l'actuelle sous-préfecture et désigne Raymond Triboulet sous-préfet après la révocation de Pierre Rochat, nommé par Vichy en 1942.
De nombreux monuments commémorent cette période, dont le plus grand cimetière britannique de la Seconde Guerre mondiale en France. Il accueille 4 648 tombes de soldats des deux camps, dont 3 935 Britanniques, 17 Australiens, 8 Néo-Zélandais, 1 Sud-Africain, 25 Polonais, 3 Français, 2 Tchèques, 2 Italiens, 7 Russes, 466 Allemands et 1 non-identifié. Sur un mémorial sont inscrits les noms de 2 808 soldats disparus : 1 537 Britanniques, 270 Canadiens et 1 Sud-Africain. Le musée mémorial de la Bataille de Normandie présente une riche collection d'uniformes du jour J.[réf. nécessaire]
Charles de Gaulle revient à Bayeux le pour inaugurer une stèle sur la place qui porte aujourd'hui son nom. Il prononce alors le discours de Bayeux dans lequel il présente les bases de ce qui deviendra la Constitution de 1958.
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↑ Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 ISBN ), p. 11.
↑ Georges Bernage, « Bayeux - Vire - Falaise - Caen », dans La Normandie médiévale : 10 itinéraires, Éditions Heimdal, ISBN ), p. 60.
↑ Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 176 ISBN ), p. 14.
↑ « Le monnayage pontifical du Moyen Âge aux temps modernes » par Eduardo Surgel, in: Monnaie magazine, 7 juin 2015 — en ligne le 20 novembre 2022.
↑ Frédéric Pluquet, Essai historique sur la ville de Bayeux et son arrondissement, Caen, T. Chalopin, , Caen (BNF 31124766, lire en ligne).
↑ Le Hallé 2015, p. 21.
↑ Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin .
↑ André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, ISBN ), p. 80.
↑ Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, ISBN ), p. 27.
↑ Bernard Gineste, « Gounier d’Aunay gouverneur de Bayeux en 1105 (témoignage d’Orderic Vital) », in .
↑ André Chédeville, « Le mouvement communal en France aux Société des antiquaires de l'Ouest in Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers, ISBN ), p. 23.
↑ Guy Le Hallé (Hervé Morin, ISBN ), p. 52 (Bayeux).
↑ Beck 1986, p. 76.
↑ Serge Van Den Broucke, « L'aître Saint-Maclou de Rouen - La renaissance d'un site historique exceptionnel », Patrimoine normand, ISSN 1271-6006).
↑ Le patrimoine des communes du Calvados, Flohic Éditions, 2001 (ISBN ), p. 38
↑ Fondation Charles-de-Gaulle, De Gaulle et la Libération, éditions Complexe, 2004, (ISBN ), 130.
Culture
Gastronomie
Article détaillé : Porc de Bayeux.
Bayeux et le Bessin sont une terre traditionnellement vouée à l'agriculture et plus particulièrement à la production laitière. Bayeux, comme le Pays basque, la Corse, la Gascogne et le Limousin, a son nom associé à une des six races locales porcines de France (porc de Bayeux), l'animal est blanc tacheté de noir.
Les produits du Bessin se retrouvent au marché du samedi matin, place Saint-Patrice, coquillages et poissons des ports de Port-en-Bessin et Grandcamp-Maisy, animaux vivants de basse-cour, produits laitiers et issus de la pomme… Il y a également un marché rue Saint-Jean le mercredi matin.
En plein cœur de la ville, place du Général-de-Gaulle, un producteur fermier bio vend sa production de cidre, calvados et jus de pommes. Transformés sur la commune de Bayeux avec les pommes de ses vergers du Bessin.
La cidrerie Viard implantée à Guéron, à trois kilomètres de la ville commercialise la gamme cidre, pommeau, calvados de Bayeux mais ne produit elle-même que le cidre. Sur l'étiquette figure un extrait de la tapisserie de Bayeux.
Un fromage de chèvre frais et demi-sec fabriqué à Nonant s'appelle le Bajocasse.
La Chocolaterie du Drakkar est implantée dans la zone artisanale Bayeux Intercom, elle confectionne de façon artisanale quelques spécialités chocolatières, comme le drakkar, le can-cans, des spécialités à base de calvados et des chocolats dédiés à la ville de Bayeux, comme le chocolat de Bayeux et le petit cochon du Bessin. Un musée du chocolat est implanté dans l'usine.
Événements
La Fête médiévale (depuis 1987) et le Salon du livre médiéval (depuis 1999) réunissent artisans, artistes de rue et écrivains chaque premier week-end de juillet autour de la cathédrale.
Le prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre récompense les meilleurs reportages sur les conflits du monde. En 2007 a été inauguré un jardin blanc, le Mémorial des reporters de Bayeux, dédié aux journalistes tués au cours de l'exercice de leur profession depuis 1944, réalisé par Reporters sans frontières et la ville de Bayeux.
Le Festival international du cirque, créé en 2005, a lieu tous les deux ans début mars.
La ville de Bayeux organisait le festival Calvadose de Rock à Sully chaque année au début du mois d'août de l'an 2000 à 2012.
Le Festival des jeux.
"Graine de mots" organisé tous les deux ans en février met en valeur les mots, sous toutes les formes, théâtre, contes et chansons.
Le Festival Tout un foin.
Bayeux dans la littérature
Les écrivains nés dans la ville de Bayeux (Alain Chartier, Gustave Desnoiresterres, Pierre Halley ou plus récemment Roger Bésus) l'ont souvent vite quittée et leur cité d'origine n'est pas présente dans leur œuvre. Mais au Bessin, on peut citer Marcel Proust, Gustave Flaubert en 1874 et 1877 (Bouvard et Pécuchet), Balzac qui y résida même quelques mois (1822), Émile Zola (La Joie de vivre, Voyage circulaire), Victor Hugo (1836), Prosper Mérimée dans le cadre de son poste d'inspecteur général des Monuments historiques, Stendhal en 1838 ou encore Théophile Gautier en 1858. Gérard Pouchain, natif de Bayeux est l'un des spécialistes des séjours des grands écrivains en Normandie.
« Oh le bon pays à exploiter que ce Bayeux plein de dévotes. »
— Honoré de Balzac.
« Si ma santé s’affermissait et que mes parents me permissent, sinon d’aller séjourner à Balbec, du moins de prendre une fois, pour faire connaissance avec l’architecture et les paysages de la Normandie ou de la Bretagne, ce train d’une heure vingt-deux dans lequel j’étais monté tant de fois en imagination, j’aurais voulu m’arrêter dans les villes les plus belles ; mais j’avais beau les comparer, comment choisir plus qu’entre des êtres individuels, qui ne sont pas interchangeables, entre Bayeux si haute dans sa noble dentelle rougeâtre et dont le faîte était illuminé par le vieil or de sa dernière syllabe […]. »
— Marcel Proust, Du côté de chez Swann.
« À dix heures et demie, nous trouvâmes enfin place dans un wagon, que nous abandonnâmes à Bayeux, dont la silhouette, vue du débarcadère, nous plaisait fort. Une magnifique cathédrale [...] s'y découpait, au-dessus des toits, d'une façon superbe, pavoisée de drapeaux et de bannières. Résister à une cathédrale est au-dessus de nos forces, et nous passâmes la journée à examiner celle-ci. Nous voilà donc errant par les rues de Bayeux et laissant le train filer vers Cherbourg. L'aspect de la ville, même dans ce moment d'animation insolite, avait quelque chose de tranquille, de reposé, d'ecclésiastique, tranchons le mot. L'ombre de la cathédrale s'étend sur les maisons; les rues sont propres, silencieuses, presque désertes, et sous le sable répandu pour la fête pointe l'herbe, encadrement des pavés. Peu de boutiques, de longs murs de jardins, une promenade solitaire qui suffirait à une grande ville. Des prêtres vont et viennent comme à Rome, et sur une enseigne nous lisons : Manuel, coupeur de soutanes. L'Église a là un grand centre. Dans notre époque d'anhélation industrielle, c'est une chose rare que de voir une ville paisiblement groupée autour de sa cathédrale, sans cheminées d'usine mêlées aux clochetons et s'étirant les bras dans ce doux ennui provincial qui n'est pas sans charme, et laisse du moins de longues heures à la rêverie. Tordu comme une paille par le tourbillon parisien, nous avons dit souvent que le Temps n'existait plus qu'en bronze doré sur les vieilles pendules. Le Temps existe; nous l'avons retrouvé à Bayeux, très-bien conservé pour son âge . »
— Théophile Gautier, paru dans Le Moniteur en 1858.
« Je sais très bien qu'on peut passer sa vie entière à Saint-Étienne, à Château-Thierry ou bien à Bayeux - et c'est le cas des Stéphanois, des Castel-Théodoriciens et des Bajocasses - mais faut-il encore qu'on y soit né, ou bien qu'on ait choisi ces villes pour y vivre. »
— Sacha Guitry, Mémoires d'un tricheur, 1935
« Dans notre Normandie, glorieuse et mutilée, Bayeux et ses environs furent témoins d'un des plus grands événements de l'Histoire. Nous attestons qu'ils en furent dignes. C'est ici que, quatre années après le désastre initial de la France et des Alliés, débuta la victoire finale des Alliés et de la France. C'est ici que l'effort de ceux qui n'avaient jamais cédé et autour desquels s'étaient, à partir du 18 juin 1940, rassemblé l'instinct national et reformée la puissance française tira des événements sa décisive justification. »
— Charles de Gaulle, Discours de Bayeux
« Moi je suis fou de cette ville, j'ai eu le coup de foudre. Tu as vu le nombre de petits antiquaires. […] Ta ville de Bayeux, c'est une merveille : ces maisons du Bessin, c'est tellement plus beau que tous ces colombages, que cette épouvantable Normandie pour Parisiens […]. Ici regarde ces belles pierres, ces portails accueillants, ces sculptures couvertes de lichens, ces arbres et la mer toute proche qui ne se voit pas mais qu'on sent. »
— Le thriller d'Adrien Goetz, Intrigue à l'anglaise, se déroule en partie à Bayeux.
Une des enquêtes du Commissaire Maigret de Georges Simenon, La Vieille Dame de Bayeux (1938) se passe dans la ville et à Caen. Le roman fut adapté à la télévision en 1988 avec Jean Richard dans le rôle du commissaire, puis repris dans la nouvelle série avec Bruno Cremer en 2004 (Maigret et la demoiselle de compagnie). Simenon situe Les Sœurs Lacroix, un autre de ses romans, à Bayeux.
La nouvelle d'Honoré de Balzac, La Femme abandonnée parue en 1832 se déroule à Bayeux et dans sa région. Une de ses sœurs, Laure Surville habitait à Bayeux depuis 1820 avec son mari archéologue qui rédigea un mémoire sur les vestiges des thermes de la ville, Balzac y résida du 23 mai au 9 août 1822, une plaque est apposée sur la maison où il passa ce temps, rue des Teinturiers.
↑ Cidrerie Viard.
↑ [1].
↑ [2]
↑ Histoire normande
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