Helvétie

Flag Helvétie

L’Helvétie était une partie orientale de la Gaule, peuplée par les Helvètes (mélange de cultures comme les Ubères, les Rhètes, les Grisons, les Lépontiens, les Rauraques dans la région bâloise, les Séquanes à l'ouest du Jura, les Allobroges dans la région de Genève, les Nantuates dans le Chablais vaudois et le Bas-Valais jusqu'à Saint-Maurice, les Véragres dans la région de Martigny et les Sédunes dans celle de Sion), et couvrant une partie du territoire actuel de la Suisse.

Dans les premières années de notre ère, le territoire actuel de la Suisse est réparti par l'empereur Auguste sur quatre provinces : Genève et ses environs restent dans la Gaule narbonnaise, le Valais et le Tessin sont attribués à la Gaule cisalpine, la Suisse orientale et les Grisons rejoignent la province de Rhétie ; le reste du territoire, à savoir l'ensemble du Plateau du Léman au lac de Constance devient un territoire appelé « Germania superior » et dépendant de la province de Gaule belgique. Une importante campagne militaire envoyée à la conquête des Alpes entre 25 et 7 av. J.-C. va permettre aux Romains de se rendre maîtres du Valais actuel qui est rattaché à la nouvelle province des Alpes Grées et Pennines.


Drapeau de l'Helvetie

Pour créer le drapeau je me suis basé sur une image qui représente Helvetia, trouvée sur Wikimedia.

Pour les couleurs, je n'ai pas repris le rouge exact du drapeau Suisse, mais celui que j'utilise pour les drapeaux de l'Empire Romain. J'ai utilisé aussi la couleur blanche pour faire le lien avec le drapeau Suisse.

Statistiques

5 localités en rapport avec la Helvétie

Helvétie : descriptif

Difficiles à localiser précisément, les Helvètes partageaient certainement ce qui est aujourd’hui le territoire national avec de nombreux autres peuples. «La Suisse au temps des Helvètes est, à l’image du monde celtique dans son ensemble, une mosaïque composée d’un grand nombre de peuples, aux us et coutumes différents, qui recourent certes à une même langue mais avec des différences, des particularismes, voire des dialectes régionaux qu’il est impossible d’évaluer faute de documents», explique Gilbert Kaenel, professeur au Laboratoire d’archéologie préhistorique et anthropologie de la Faculté des sciences et directeur du Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne.

Des origines floues

Faute de témoignages archéologiques et historiques suffisants, on ne connaît pas précisément les limites du territoire des Helvètes ni son évolution dans le temps. Et l’origine de ce peuple est également discutée par la communauté scientifique. Jusqu’au milieu du XXe siècle, on estimait que les Celtes s’étaient implantés en Europe dans le cadre de vagues d’invasions indo-européennes qui auraient commencé au IIIe millénaire av. J.-C. De nos jours, en s’appuyant notamment sur des témoignages culturels, les spécialistes défendent plutôt l’hypothèse d’un peuplement continu qui ferait remonter à l’Age du bronze, voire à la fin du Néolithique, l’émergence d’un sentiment d’appartenance des occupants de larges zones de l’Europe à une même entité culturelle.

La bataille d’Agen ou l’entrée des Helvètes dans l’histoire

La première mention historique des Helvètes est liée à la bataille qui se déroule près d’Agen dans le sud-ouest de la France en 107 av. J.-C. Elle oppose les légions romaines, conduites par le consul Lucius Cassius, à une coalition de Germains du Nord, à laquelle se sont associés des Tigurins, une fraction du peuple des Helvètes. Cet épisode, qui fait partie de la saga de L’invasion de Cimbres et des Teutons dans les chroniques romaines, se solde par la mort de Lucius Cassius et l’humiliation de l’armée romaine qui est passée sous le joug. Victorieux, les Tigurins se replient quelques années plus tard vers le Plateau suisse.

Des Helvètes dans la «Guerre des Gaules»

La Guerre des Gaules n’est pas qu’une affaire de Gaulois, du moins au sens où l’on entend le mot aujourd’hui. Si la longue campagne menée par Jules César entre 58 et 52 av. J.-C. s’achève effectivement avec la victoire décisive des Romains sur Vercingétorix à Alésia, elle a commencé comme une «Guerre helvète». Au printemps 58, le général romain quitte pour la première fois les provinces dont il est en charge. Son objectif: couper la route des Helvètes et de leurs alliés en chemin pour le territoire des Santons, dans la région d’Agen.

Le 28 mars, Helvètes et Romains se font face une première fois à Genève, alors en territoire allobroge. César qui a fait couper le pont franchissant le Rhône force les Helvètes à emprunter une forme d’itinéraire bis passant par la Franche-Comté. Après une course-poursuite parsemée d’épisodes guerriers, les deux parties se retrouvent, au début du mois de juin 58, sur une hauteur aux environs de Bibracte (Bourgogne). Après d’âpres combats, les Helvètes sont contraints de se rendre sans condition. Les Helvètes rescapés sont renvoyés sur le Plateau suisse et alimentés en blé sur ordre de César par les Allobroges afin qu’ils ne meurent pas de faim.

Le général romain, de son côté, poursuit son destin en se lançant dans une nouvelle campagne, contre les Germains présents dans l’est de la France.

Un peuple sans visage

Si le profil de Jules César a été reproduit à des millions d’exemplaires, les Helvètes qui vivaient à peu près à la même époque et sur lesquels on peut mettre un nom ou un visage se comptent sur les doigts de la main.

Le plus connu d’entre eux se nomme Divico. Décrit comme un jeune chef de guerre à l’époque de la bataille d’Agen, on le retrouve un demi-siècle plus tard en train de négocier avec César sur les rives de la Saône. La première scène a été immortalisée par une toile de Charles Gleyre (Les Romains passant sous le joug, 1858) et le personnage a inspiré plusieurs écrivains dont le poète Conrad Ferdinand Meyer (1825-1898).

Autre figure notable, Orgétorix est décrit par César comme un puissant aristocrate. C’est lui qui aurait été chargé d’assurer les préparatifs de la migration des Helvètes vers le pays des Santons. Etalés sur trois ans, ceux-ci consistent notamment à rassembler trois mois de farine par individu avant de bouter le feu aux villes, aux villages, aux fermes et aux surplus alimentaires. Orgétorix serait cependant mort avant le départ dans des circonstances qui restent floues.

Deux autres Helvètes sont cités dans La Guerre des Gaules: Namméios et Verucloétios, d’importants personnages de l’Etat qui font partie de l’ambassade chargée de négocier le passage par Genève.

Dans son Histoire naturelle, Pline l’Ancien (23-79) mentionne également un Helvète nommé Hélico qui aurait ramené au pays des produits, du raisin et des olives qu’il avait appris à connaître durant son séjour au sud des Alpes. L’auteur ne dit cependant rien de l’époque concernée ni de la localisation des Helvètes.

L’existence de l’«Helvète de Mantoue» a, elle, été révélée par les fouilles menées dans la ville italienne en 1986. Au fond d’une coupe en céramique de facture locale, les archéologues ont en effet trouvé une inscription que l’on peut traduire par: «Cette coupe est à moi, l’Helvète.» La trouvaille est de taille. D’une part, parce que l’objet étant daté de la fin du IVe siècle av. J.-C., il s’agit de la plus ancienne mention connue du terme «Helvète». De l’autre, parce que, comme l’explique Gilbert Kaenel, «même si l’on ignore tout de l’origine de cet individu qui s’est installé dans une ville étrangère dont il emprunte la vaisselle et l’écriture, cette inscription démontre que dès cette époque une communauté humaine a développé un sentiment d’appartenance qui s’est mué en une identité «helvète» au sein du vaste ensemble des peuples celtes.»

Par ailleurs, les témoignages épigraphiques et les sources romaines permettent d’identifier un aristocrate helvète appartenant à une puissante famille d’Avenches. Ce Camilos, né vers 80 av. J.-C., a probablement reçu très tôt la citoyenneté romaine.

Enfin les légendes des monnaies fournissent le nom d’au moins trois autres personnalités helvètes ayant vécu au milieu du Ier siècle av. J.-C.: Vatico, Ninno, Viros et qui sont probablement toutes des figures aristocratiques de leur région.

Source: L’an -58. Les Helvètes. Archéologie d’un peuple celte, par Gilbert Kaenel, Presses polytechniques et universitaires romandes, coll. Le Savoir suisse

La Helvétie dans la littérature

Découvrez les informations sur la Helvétie dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.

Exemples de 2 personnages en rapport avec la Helvétie

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/h1.html

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