Naxos

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Naxos : descriptif

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Naxos

Naxos (en grec ancien et moderne Νάξος / Náxos) est une île grecque de la mer Égée appartenant aux Cyclades

C'est la plus grande et la plus haute île de l'archipel

Elle est située pratiquement au cœur de l'Égée, à approximativement 140 km de la Grèce continentale et de la Turquie continentale

La plus grande ville et port principal est Náxos, aussi appelée Chóra (7 000 habitants). Naxos doit une partie de sa célébrité à la mythologie : selon la légende, Thésée y abandonna Ariane, qui fut recueillie par Dionysos, divinité tutélaire de l'île

Naxos se serait d'abord appelé Dionysie, soit parce que Dionysos y reçut l'hospitalité, soit parce qu'elle est plus fertile en vignes que les autres îles

La cité naxienne (adjectif associé au nom Naxos quand il s'agit des époques antiques) fut puissante à l'époque archaïque et prospère durant l'Empire byzantin

Elle fut le centre du duché de Naxos, le dernier État latin à résister à l'avancée ottomane. L'île est riche : marbre et émeri sont exportés tandis que son agriculture produit la célèbre pomme de terre de Naxos, mais aussi des fromages, du miel et le Kitro, une liqueur de cédrat

Le tourisme ne représente que la moitié du revenu naxiote (adjectif associé au nom Naxos quand il s'agit des périodes récentes).

Géographie

Les points principaux du relief naxiote.

L'île mesure 428 milles marins du Pirée. Le mont Zas (Ζας, en grec local Zeus), est le plus haut sommet des Cyclades avec 1 004 mètres. Du nord au sud, elle s'étend sur 28,3 ,.

Géologie

Naxos fait partie d'un ensemble plus vaste, « attico-cycladique », englobant l'Attique, le sud de l'Eubée et les Cyclades. Il est constitué de roches cristallines et métamorphiques formées il y a 40 à 45 millions d'années, à l'Éocène moyen à une profondeur de 40 à 45 Oligocène et la formation des Alpes, ces roches, ainsi que du magma granitique, remontèrent à la surface, il y a environ 25 millions d'années. Il y a 17 millions d'années, une remontée de granodiorite eut lieu.

Naxos est donc formée pour un tiers de roches magmatiques : granites, et, pour deux tiers, de roches métamorphiques : marbres et schistes. Une petite partie de l'île est constituée de roches plus récentes : grès, marnes et tufs datant de 3,5 millions d'années. Entre les couches de marbre, principalement au nord-est de l'île, on trouve de l'émeri. Il y a aussi du minerai de fer où se trouve de la magnétite.

Relief

À l'ouest se trouve une plaine littorale, au sud de Náxos avec Livadia ou Plaka. Puis, en allant vers l'est, on rencontre une zone de collines, d'Engarés à Sangrí, en passant par Melanés et Potamia. Le centre de l'île est constitué par la dorsale montagneuse abritant le plateau de Traghéa autour de Chalkí. La montagne tombe assez rapidement dans la mer dans la partie est de l'île. Plus de la moitié de Naxos est composée de pentes à plus de 25 %.

Altitude (m) 0-40 40-100 100-200 200-300 300-500 500 - 1 000
Pourcentage de surface 13,4 % 12,9 % 19,4 % 16,4 % 22,8 % 15,1 %
Source : Trianet
Pourcentage de pente 0° - 8° 8° - 15° 15° - 25° 25° - 50° > 50°
Pourcentage de surface 20,2 % 13 % 16,7 % 37,5 % 12,6 %
Source : Trianet

Climat

Relevé météorologique de Naxos
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température moyenne (°C) 10 11 14 16 20 23 26 26 24 20 16 14 18,3
Précipitations (mm) 82 60 38 20 13 3 0 0 8 30 55 81 390
Source : Naxos greek island
Diagramme climatique

Naxos bénéficie d'un climat méditerranéen, avec des hivers froids mais sans excès, et des étés chauds et ensoleillés que le meltem rafraîchit. L'île connaît en moyenne 258 jours ensoleillés, 76 jours de pluie et 0,2 jour de gel dans l'année. Si les étés sont secs (sept mois arides d'avril à octobre), les hivers sont relativement humides (cinq mois arrosés de novembre à mars). Les observations à Náxos (Chóra) entre 1933 et 1990 ont permis d'établir les moyennes annuelles de 18,5 hygrométrie moyen est de 71 %. Naxos, comme les autres Cyclades, est marquée par la présence du vent : les trois quarts des jours de l'année ont un vent compris entre 2 et 6 Beaufort. Seuls 8 % des jours connaissent le calme. Le vent souffle prioritairement (41,3 % du temps) du nord (Boréas l'hiver et Meltem l'été). Les siroccos viennent ensuite (13,1 %), puis les vents de nord-est (12,8 %), de sud-est (6,7 %) et de nord-ouest (5,8 %).

L'altitude de l'île crée le phénomène de côte-sous-le-vent et donc de côte-au-vent : il y a plus de vent et il pleut plus à l'est et au nord-est de l'île.

Différences régionales de précipitations (en mm)
observées entre 1990 et 1995
Náxos
(Chóra)
Chalkí
(Plateau de Traghéa)
Apiráthos
(montagne)
Maximum absolu
en un mois
165 291 306
Maximum absolu
en une journée
97 112 122
Total annuel 361 639 668

Flore et faune sauvages

Flore naxiote au pied du mont Fanári.

L'île fut longtemps couverte de forêts, au moins jusqu'au Moyen Âge. Aujourd'hui, Naxos est complètement déboisée et recouverte du maquis méditerranéen typique avec des genêts, des yeuses et des pistachiers térébinthes. De nombreuses plantes à fleur sont visibles sur l'île, au printemps : anémones, lupins grecs (Lupinus graecus), cyclamens, giroflées des dunes, camomilles, colchiques, , une quinzaine d'espèces d'orchidées et des coquelicots. Certaines sont endémiques à Naxos, sur le mont Zas : le vélar de Naxos et la consoude de Naxos (Symphytum naxicola) ou aux Cyclades : le céraiste de Runemark, des aspérules, des campanules et des perce-neige. La zone littorale dispose de sa flore particulière : lis maritime, violette de mer, glaucienne jaune, panicaut maritime ou criste marine.

Tant que l'île était couverte de forêts, elle disposait d'une abondante faune sauvage. Les voyageurs, à l'époque du duché de Naxos, évoquaient encore les cerfs, les chacals et les innombrables perdrix. Aujourd'hui, la faune sauvage est menacée d'extinction. Ses principaux représentants restent les rapaces : faucon pèlerin, aigle de Bonelli, buse féroce et faucon d'Éléonore.

Le massif oriental de l'île, le mont Zas, le Mavrovouni et le sud inhabité de Naxos sont classés zone d'importance communautaire du projet Natura 2000 de l'Union européenne. La Grèce a classé la même région « zone ornithologique importante, ».

  1. Desypris 1995, p. 66.
  2. Katsouros 2001, p. 11.
  3. a et b Katsouros 2001, p. 14.
  4. Malamut 1988, p. 65.
  5. a et b Katsouros 2001, p. 18.
  6. Katsouros 2001, p. 19.
  7. Trianet géologie
  8. a et b Trianet Climat
  9. a et b Katsouros 2001, p. 16-18.
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Histoire

Naxos était occupée dès le néolithique. Sa position au centre de l'Égée fut profitable sur le plan commercial et naval, ce qui lui amena des périodes de prospérité (civilisation cycladique, période archaïque, Empire byzantin, duché de Naxos) mais aussi de domination extérieure (période mycénienne, ligue de Délos, Empire romain, duché de Naxos, Empire ottoman).

Préhistoire

Gravure représentant des statuettes cycladiques du type « idole violon » de la culture de Grotta-Pélos.

Naxos fut habitée dès le quatrième millénaire avant notre ère. Les premières traces d'occupation ont été découvertes dans la « grotte de Zeus », sur le mont Zas. Sa population, nombreuse, était répartie dans de petits habitats, sur les versants oriental et méridional, abrupts et moins fertiles, mais mieux défendables, de l'île, en contact avec l'archipel des petites Cyclades, comme à Panormos. Un des habitats les mieux connus était celui de Grotta, à côté de Náxos. Il a donné son nom à l'une des périodes de la civilisation cycladique, le Cycladique Ancien  ».

Au cours du deuxième millénaire avant notre ère, Naxos passa sous la domination minoenne puis, après 1400 avant notre ère, sous la domination mycénienne. La population se déplaça vers le nord-ouest, vers la Grèce continentale, dans la direction du pouvoir. Grotta devint alors une vaste cité et les cimetières d'Aplomata et Kamini furent utilisés tout au long de la période. L'île, au croisement des routes commerciales de l'Égée, était prospère grâce à son marbre et à son émeri.

Siècles « obscurs »

L'île est peuplée par les Ioniens. La période allant de 1200 à 800 avant notre ère est très mal connue. À cette époque, Naxos était gouvernée par un roi. Elle connaît une période de prospérité à partir du

Apogée durant la période archaïque

Sphinx des Naxiens à Delphes

Selon Hérodote, Naxos surpassait alors « toutes les autres îles en prospérité ».

Aux Náxos et dans les villages au centre de l'île. Cette classe oligarchique est issue de l'aristocratie qui entourait le roi durant les premiers temps de la cité et qui le renversa. La monarchie fut remplacée par une république aristocratique. L'île étendit sa puissance sur sa voisine Amorgós où elle contrôlait les cités d'Arkesini et Aighiali. Elle participa au mouvement de colonisation, vers le milieu du , en prêtant des navires à Chalcis, qui envoyait des colons en Campanie et en Sicile. Le nom de Giardini-Naxos en porte encore le souvenir.

Naxos était alors en conflits continuels avec Milet et sa voisine Paros. Très prospère, l'île devait sa puissance économique à son marbre (d'où la concurrence avec Paros) et à son émeri. Elle exprima sa puissance par une « politique d'Apollon », centrée sur Délos, où elle construisit de nombreux bâtiments et où elle offrit la célèbre terrasse des lions. Elle se montra aussi à Delphes avec le sphinx des Naxiens. Elle installa le culte d'Apollon sur Amorgós et dans le sanctuaire béotien de Ptoïon. Ce dieu fut aussi associé alors au culte de Démeter sur le site naxiote de Gyroulas, près de Sangrí. Et au même moment, la construction d'un grand temple dédié à Apollon commença sur l'îlot de Palatia, dans le port de l'actuelle Chóra. Seule la grande porte monumentale subsiste de nos jours : elle constitue le principal symbole de Naxos.

Temple de Démeter à Sangrí.

Il semblerait que l'île ait aussi joué un rôle important dans l'architecture des temples antiques et dans le passage de constructions en granit à des constructions en marbre. Les deux architectes, sculpteurs et maçons naxiotes, Byzès et son fils Evergos, sont traditionnellement considérés comme les premiers à avoir réalisé des tuiles en marbre. Le temple de Dionysos à Iria, fouillé depuis 1986, est une étape importante du passage du granit au marbre pour la construction des temples.

Vers 540 avant notre ère, des désordres politiques amenèrent à une révolte populaire contre les « Gras ». Un noble, Lygdamis en profita pour créer une tyrannie avec l'aide du tyran d'Athènes Pisistrate. Il fut chassé du pouvoir, vers 524 avant notre ère, par les Lacédémoniens, qui instaurèrent une oligarchie,.

Période classique

L'oligarchie sous protectorat spartiate dura peu et ce fut une république qui repoussa le siège de quatre mois mené par des « Gras » exilés, le tyran de Milet, Aristagoras, et la flotte perse en 506 avant notre ère,.

En 490 avant notre ère, pendant la première guerre médique, les Perses, menés par le général Datis, s'emparèrent de l'île. La majeure partie des Naxiens s'enfuirent dans la montagne. Ceux qui n'avaient pas pu fuir furent réduits en esclavage. La ville et les temples furent incendiés. L'île entra dans l'orbite perse. Les Naxiens firent cependant défection et participèrent à la bataille de Salamine en apportant quatre trières aux Grecs. Des Naxiens furent ensuite présents à la bataille de Platées. Le nom de la cité est sur le trépied offert à Delphes,.

Après la victoire, l'île fit partie de la ligue de Délos. Très vite, elle s'insurgea contre l'impérialisme athénien : en 468 avant notre ère, Naxos fit défection avec sa flotte. Elle fut alors assiégée et asservie par Athènes, « contrairement à la règle ». Les Athéniens envoyèrent par la suite des clérouques (colons) dans l'île, 500 par exemple après l'exil de Thucydide, l'adversaire de Périclès, en 443 avant notre ère.

Naxos appartint à la Ligue des Nésiotes puis passa sous domination des Ptolémées, puis des Macédoniens, puis de Rhodes, avant d'entrer dans l'orbite de Rome. En 41 avant notre ère, l'île fut intégrée dans la province romaine des îles dont la capitale était Rhodes.

Période byzantine

L'église Aghios Nikolaos près de Sangrí.

La tradition locale veut que l'île ait été évangélisée depuis Patmos par des disciples de Saint Jean l'Évangéliste, des proches de Polycarpe de Smyrne. Les premiers évêques avérés de l'île furent Auxentius, qui fut présent au concile de Sardica, en 347, et Varachos, présent au concile de Chalcédoine, en 451.

Vers le milieu du raids arabes, le centre de gravité de l'île quitta les bords de mer pour le plateau de Traghéa et les abords de la forteresse d'Apalyrou. Il y resta jusqu'au . Les églises se multiplièrent et la vallée de Sangrí est considérée comme un petit Mistra.

Au occupaient la Crète, les Arabes avaient aussi soumis Naxos qui devait payer un tribut. L'île leur servait même de relais et de lieu de ravitaillement lors de leurs raids à travers l'Égée. La reconquête de la Crète par Nicéphore Phocas amena un siècle et demi de paix et de prospérité dans l'Égée. Naxos connut alors son apogée à l'époque byzantine : restructuration de la basilique paléochrétienne de Protothronos et construction de la cathédrale d'Aghios Mamas par exemple.

Naxos fut un évêché suffragant de Rhodes jusqu'en 1083, date à laquelle l'empereur Alexis Comnène l'associa avec sa voisine Paros, pour former l'archevêché de Paronaxia,.

Duché de Naxos

La tour « vénitienne » d'Agia, dans la campagne naxiote, ayant appartenu à la famille Kókkos au .

En 1204, la quatrième croisade s'empara de Constantinople, et les vainqueurs se partagèrent l'Empire byzantin. Les Vénitiens obtinrent, entre autres, les Cyclades. Ne pouvant faire face aux dépenses d'une nouvelle expédition, ils laissèrent la gestion des îles à qui serait capable de s'en emparer pour eux. Marco Sanudo, neveu du Doge Enrico Dandolo, conquit sans coup férir Naxos, en 1205. Contrôlant les autres îles, il fonda le duché de Naxos. Les Ducs de Naxos, vassaux de l'empereur latin de Constantinople après 1210, imposèrent le système féodal occidental. Les habitants redescendirent vers les côtes dans des habitats fortifiés par les seigneurs « francs » (comme on appelait tout ce qui venait d'Occident à l'époque). Marco Sanudo changea ainsi le visage de Naxos. Il fit construire une nouvelle capitale, autour d'une forteresse, le kastro, au bord de la mer, sur le site de la ville antique abandonnée, sur l'ancienne acropole antique. Elle englobait dans un mur d'enceinte complété de tours le palais ducal, les résidences des familles latines et la cathédrale catholique. Les Grecs s'installèrent entre le kastro et le port, dans les faubourgs de Bourgou et Néochorio,,,.

La tour « Glezos » ou « Crispi », une des dernières tours du kastro de Chora.

La coutume de la principauté de Morée, les Assises de Romanie, devint la base de la législation sur l'île. En effet, à partir de 1248, le duc de Naxos devint le vassal de de Villehardouin. Les « nobles francs » reproduisirent la vie seigneuriale qu'ils avaient laissée derrière eux : ils se construisirent des « châteaux », les célèbres « tours vénitiennes » où ils entretinrent une cour. Le système féodal « franc » se surimposa au système administratif byzantin, conservé par les nouveaux seigneurs : les taxes et corvées féodales étaient appliquées aux divisions administratives byzantines et l'exploitation des fiefs continuait selon les techniques byzantines. La loi byzantine resta aussi en vigueur pour les mariages et les propriétés pour la population locale d'origine grecque. Il en était de même pour la religion : si la hiérarchie catholique dominait, la hiérarchie orthodoxe subsistait et, parfois, lorsque le curé catholique n'était pas disponible, la messe était célébrée par le prêtre orthodoxe,,.

Au ,. dalle Carceri, dernier duc de la famille des Sanudi, à la fin du  siècle fut considéré comme incompétent par la république de Venise. Elle se tourna vers Francesco Crispo qui, après le meurtre du duc, s'empara du pouvoir en 1383. Il fonda ainsi une nouvelle dynastie, celle des Crispi.

Khayr ad-Din Barberousse.

Le duché se plaça de plus en plus sous protection vénitienne. Il fut même parfois gouverné directement par la Sérénissime (1499-1500 et 1511-1517). La pression ottomane se fit de plus en plus forte dans l'archipel. En mai 1537, deux cents navires de la flotte ottomane, commandée par Khayr ad-Din Barberousse, son Capitan Pacha (amiral), assiégèrent Naxos. Barberousse proposa au duc Crispo de payer un tribut et de se reconnaître vassal de l'Empire ottoman ou de voir son île ravagée. Le duc préféra accepter le marché. Il versa 5 000 ou 6 000 ducats et s'engagea à verser un tribut annuel de 5 000 ducats (la moitié du revenu annuel du duché). Tous les ans ensuite, le duc versa le tribut (haraç), plus des « cadeaux » aux Ottomans venus le réclamer ou aux capitaines qui faisaient escale dans l'île, passée donc définitivement sous suzeraineté ottomane. Finalement, Crispo fut déposé en 1566 par le sultan et remplacé par Joseph Nasi. En 1576, à la mort de ce dernier, Naxos devint directement ottomane.

Domination ottomane

La présence ottomane fut cependant légère, voire inexistante surtout après le  siècle. La peur des corsaires chrétiens qui les enlevaient et les rançonnaient poussa les Ottomans à quitter l'archipel. Un seul fonctionnaire, chargé des impôts, restait encore sur l'île. Il s'enfuit en barque à l'annonce du soulèvement de 1821. Il reste cependant des lieux portant encore des noms rappelant les Ottomans, ainsi qu'une fontaine sur la route entre Chóra et Engarés, dite « fontaine de l'Aga », et offerte par l'aga Hassan en 1579.

Les Naxiotes se soulevèrent régulièrement contre l'occupation étrangère de leur île. Cependant, ces soulèvements se firent plus contre les « Latins », descendants des conquérants catholiques vénitiens, que contre les Ottomans, comme en 1643, 1670 et 1681. Seule la révolte de 1595, un complot regroupant quinze îles, était directement dirigée contre l'Empire ottoman. Le retrait progressif de celui-ci laissa en charge les seigneurs catholiques, déjà grands propriétaires terriens du temps du duché de Naxos.

Náxos (Chóra) au début du  siècle.

Tournefort, dans son Voyage d'un botaniste, comptait, vers 1700, une quarantaine de villages sur l'île pour 8 000 habitants.

Au  siècle, les révoltes menées par la famille Politis, solidement installée dans sa tour forteresse sur le plateau de Traghéa, furent les plus importantes. Markos Politis devint le chef du « Rassemblement des Villages » et mena la vie dure aux seigneurs latins. Il participa aussi à la révolution d'Orloff en 1770, mais il continua le combat après le départ des Russes jusqu'en 1802.

À la même époque, le diplomate français Choiseul-Gouffier fit escale sur Naxos en se rendant, en 1776, à son ambassade à Constantinople. Il décrit l'île dans son Voyage pittoresque de la Grèce (.

Période moderne et contemporaine

Carte de 1867.

Naxos prit part à la guerre d'indépendance grecque en fournissant deux navires et deux contingents pour un total de 800 hommes, commandés par un dénommé Raphtopoulos. Les soldats, tous grecs orthodoxes d'abord puis finalement rejoints par les catholiques, allèrent, entre autres, soutenir la révolte en Crète,.

Au milieu du  siècle, malgré un port ne pouvant accueillir de gros navires, l'île exportait orge, vins, figues, coton, soie, lin, fromage, sel, bœufs, moutons, mulets, émeri et huile. Elle produisait aussi le bois et le charbon pour sa propre consommation, ainsi que du laudanum. Enfin, la pêche le long de ses côtes était très productive.

Lors de l'occupation de la Grèce par les puissances de l'Axe, Naxos fit d'abord partie de la zone italienne, jusqu'en 1943. Elle fut ensuite occupée par les troupes allemandes. Comme sur d'autres îles de l'Égée, les résistants naxiotes reçurent l'aide d'éléments du « Bataillon sacré ». Accompagné de forces commandos britanniques, ils s'attaquèrent à la garnison allemande le et lui infligèrent de lourdes pertes. L'attaque fut renouvelée le . Elle réussit à libérer l'île de son occupation nazie et fit même soixante-neuf prisonniers.

  1. a b c et d Cultural Portal of the Aegean Archipelago Histoire
  2. Katsouros 2001, p. 22.
  3. a b et c Katsouros 2001, p. 24.
  4. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] V, 28.
  5. Katsouros 2001, p. 25.
  6. Katsouros 2001, p. 25-26.
  7. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] I, 64.
  8. a b c et d Katsouros 2001, p. 26.
  9. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] V, 30-34.
  10. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] VI, 95 et VIII, 46.
  11. Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne], I, 98, 4
  12. a b c et d Mastoropoulos 2007, p. 20-23.
  13. a et b Katsouros 2001, p. 27.
  14. Site de la municipalité de Drymalia
  15. Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople., p.91
  16. a et b Stéphane Yerasimos, « Introduction », p.9-10.
  17. Frazee 1988, p. 20-21.
  18. Fotheringham et Williams 1915, p. 70-72.
  19. a et b Slot 1982.
  20. a et b « Naxos » in  (Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , ISBN  et , LCCN 90023208)
  21. Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople., p.319-320.
  22. Stéphane Yerasimos, « Introduction », p.11-12
  23. Frazee 1988, p. 42.
  24. Frazee 1988, p. 83-84.
  25. Frazee 1988, p. 86-88.
  26. Katsouros 2001, p. 27-28.
  27. a et b Katsouros 2001, p. 28.
  28. a b et c Lacroix 1978, p. 460.
  29. Lacroix 1978, p. 466.
  30. Index, p. 466-467.


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Culture

Artisanat et traditions locales

Broderie naxiote  siècle

Le tissage, activité traditionnelle, fut très développé sur Naxos. S'ils étaient peu brodés, les tissus naxiotes étaient cependant assez renommés, principalement ceux des villages d'Apiráthos et Moni où chaque maison avait son métier. Aujourd'hui encore, les femmes de ces villages ont repris cette activité traditionnelle, produisant des tissus pour les vêtements, l'ameublement ou pour des sacs (les tagari). En 1987, une vingtaine de femmes d'Apiráthos, avec l'aide de Manólis Glézos, une figure politique nationale originaire du village, ont créé une Association féminine d'artisanat dont l'idée était de sauver les techniques traditionnelles de tissage, broderie et confiserie. Le produit de leur travail artisanal est vendu dans une petite boutique à l'entrée du village,.

La gastronomie de l'île a ses spécialités purement naxiotes. Outre la Patouda de Pâques, on trouve aussi le kalogero à base d'aubergines et la kephalopodia (bouillon d'abats, de tête et de pieds typique d'Apiráthos) ainsi que des plats de lapin et de perdrix.

Le village d'Apiráthos est aussi connu pour sa poésie locale typique, les kotsakia : des chansons composées de deux octosyllabes iambiques ou trochaïques rimant. Elles sont composées en toute occasion. L'étude des plus anciennes et traditionnelles nous renseigne sur le mode de vie de l'île au cours de ces derniers siècles, comme sur les fêtes traditionnelles. De plus, lors de ces fêtes, un concours de kotsakia s'improvise souvent entre les hommes cherchant ainsi à prouver leur intelligence et leur verve. Les kotsakia ainsi qu'une autre forme de poésie locale (des poèmes de deux vers iambiques de quinze syllabes) sont accompagnés de musique jouée sur des instruments traditionnels et donnent lieu à des danses locales. Les plus connues sont celles du village de Koronída (ou Komiakí) : la Vitzilaiadistikos, une danse collective d'hommes lors du carnaval au son de la cornemuse et la Nikintrès proche du syrtos.

Fêtes

Une des principales fêtes de l'île est, comme ailleurs en Grèce, Pâques. À cette occasion, les Naxiotes dégustent la Patouda qui est l'agneau pascal préparé à la mode locale. L'agneau est farci avec des herbes sauvages (Xorta), du riz, des œufs, des raisins, ses abats, du fromage de l'île et des herbes aromatiques locales. Il est cuit pendant des heures dans l’apodochara, un plat en terre cuite mis dans un four à bois.

Les Koudounatoi, surtout présents dans les villages de montagne d'Apiráthos et Filóti, pourraient remonter au culte antique de Dionysos. Lors du carnaval, surtout le samedi, dimanche et lundi, les Koudounatoi font leur apparition. Il s'agit de jeunes gens portant une cape avec un capuchon (abadeli) dont un mouchoir de soie ou de tulle masque le visage. Ils ont une corde entourée autour de la taille et de la poitrine d'où pendent des cloches. Dans la main droite, ils ont un bâton, la soba. Ils vont de maison en maison, accompagnant la « vieille » (l'un d'entre eux déguisé) et l'« ours » (l'un d'entre eux vêtu de peaux de mouton et avec une cloche de bouc autour du cou) accompagné de son « dresseur ». Les Koudounatoi parcourent toutes les pièces des maisons en agitant leurs cloches de manière à produire un « bruit diabolique ». Les habitants des maisons donnent des œufs à la « vieille » qui les transportent dans son panier. En chemin, les Koudounatoi frappent les passants de leur soba.

Le village de Mélanes organise tous les 31 mai ses Klidonas tandis qu'elles ont lieu le 23 juin ailleurs sur l'île. À la base feux de la Saint-Jean pour « brûler les orties », elles s'accompagnent d'une tradition liée au mariage. Les jeunes gens et jeunes femmes à marier doivent aller puiser une eau dans trois puits. Ils doivent alors traverser « trois carrefours, trois lieux secs et trois églises ». De retour chez eux, ils doivent pétrir des gâteaux avec cette eau et des quantités égales de farine et sel puis les faire frire et les manger. Pendant leur sommeil la nuit suivante, ils sont censés rêver de la personne qu'ils épouseront.

Autour des vendanges, diverses fêtes sont organisées, avant celles-ci ou lors du pressage. Les Chatzanémata sont les célébrations qui accompagnent la production du raki à partir de ce qui reste au fond de la cuve après le pressage (charani) mis en alambic. Les Chatzanémata sont l'occasion de manger des coings cuits sous la cendre qui sert à chauffer l'alambic.

La famille della Rocca, dont la présence sur l'île remonte à la fin du duché de Naxos a restauré une des tours du kastro et y organise régulièrement des événements culturels. Le plus important est le Festival de Naxos qui se déroule tous les étés depuis 2000. En 2007, il créa l'événement pour le cinquantenaire de la mort de Níkos Kazantzákis avec un spectacle de María Farantoúri. La première année, le festival avait reçu 3 000 .

Fêtes religieuses
  • Vendredi saint Panaghia Argokoiliotissa à Koronos
  • 5 mai Aghia Irini à Kynidaros
  • 20 mai Aghios Thalélaios à Aghios Thalélaios
  • 30 juin Aghii Apostoli à Mélanes
  • 7 juillet Aghia Kyriaki à Potamia
  • 8 juillet Aghios Prokopios à Ágios Prokópios
  • 14 juillet Aghios Nikodemos à Chóra et Glinado
  • 17 juillet Aghia Marina à Aggidia et Koronos
  • 25 juillet Aghia Anna à Aghia Anna
  • 26 juillet Aghia Paraskevi à Kynidaros
  • 27 juillet Aghios Panteleimon à Agersani
  • 6 août Transfiguration à Glinados, Damarionas et Kourounochorio
  • 15 août Dormition sur toute l'île, mais célébrations particulières à Filóti
  • 23 août Enniamera (neuvième jour après la Dormition) à Tripodes
  • 29 août Veille de la Décapitation de Saint Jean Baptiste à Apiráthos, Apóllonas et Agersani
  • 8 septembre Panaghia Theoskepasti à Koronída (ou Komiakí) et Potamia et Panaghia à Drosiani et Chalkí
  • 14 septembre Sainte Croix à Tripodes
  • 20 octobre Aghios Artemios à Kynidaros
  • 6 décembre Aghios Nikolaos à Kynidaros

Media

Naxos dispose aujourd'hui de deux quotidiens : Naxos et Kykladiki, de sept stations de radio : Erasitechnikos (90.3), Pneumatiki Kivotos (92.3), Kyklades FM (97.6 and 104.4), Radiofonia Kykladon (101.3), Naxos FM (103.1), Mesogeios (105.4) et Space FM (107.5), ainsi que d'une chaîne de télévision locale : Zeus TV.

Le journal Naxos fut créé en 1894 et édité sur la première presse de l'île, arrivée dès 1890. Son grand concurrent, aujourd'hui disparu, fut l’Aigaion, créé en 1902. Ce dernier se voulait différent. Son mot d'ordre était : « Le but du journal n'est pas la publication des arrivées et départs des navires ni l'insertion ostentatoire de publicités pour les entreprises ».

Sports

Naxos a un grand nombre de clubs de sport : le Panaxiakos Omilos Kykladon, le Naxos Sport Club, le club sportif et culturel Zeus de Filóti, l’Asteras Tragaias du plateau de Traghéa, le Koronida Sport Club, le Naxos 2004, le club de l’Association d'Agersani, l’Anagennisi Eggaron, le Naxos Gymnastic Club et le Naxos Rifle Club.

  1. Katsouros 2001, p. 34-35.
  2. Katsouros 2001, p. 100.
  3. Dépliant de l’Association féminine d'artisanat d'Apiráthos.
  4. a et b Katsouros 2001, p. 38.
  5. Katsouros 2001, p. 38-39.
  6. Katsouros 2001, p. 35.
  7. a et b Katsouros 2001, p. 37.
  8. a b et c Cultural Portal of the Aegean Archipelago
  9. eKathemerini, 8 août 2007.
  10. Katsouros 2001, p. 40.

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Naxos dans la littérature

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33 autres localités pour Notio Aigaio

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/gr/gr-l/50690.html

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