Basse-Terre

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Basse-Terre : descriptif

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Basse-Terre

Basse-Terre (en créole guadeloupéen : Bastè) est une commune française, située dans le département de la Guadeloupe, sur la côte sous-le-vent de l'île de Basse-Terre dont elle constitue le chef-lieu

Principal centre administratif de l'île, Basse-Terre abrite la préfecture, le conseil régional, le conseil général, le diocèse de la Guadeloupe, le palais de justice et la cour d'appel de l'archipel

C'est l'une des villes-centres d'une agglomération de plus de 51 000 habitants — habitants appelés les Basse-Terriens —, l'unité urbaine de Basse-Terre. Fondé par le gouverneur Charles Houël, en 1650, comme place forte pour le commerce, le bourg est développé par les ordres religieux des Capucins tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, puis par l'établissement du fort Saint-Charles qui permet de contrôler tout le sud de l'île et le port de Basse-Terre

Peu à peu, la ville devient au XIXe siècle le centre administratif et économique de l'île, mais touchée par des séries de cyclones destructeurs (dont celui de 1928) et sous la menace de la Soufrière, elle perd ce statut au profit du développement de Pointe-à-Pitre dans la seconde partie du XXe siècle, tout en gardant un certain nombre de prérogatives historiques dans le domaine du judiciaire et de l'administration.

Géographie

Localisation

En rouge le territoire communal de Basse-Terre.

De 5,8 , la ville de Basse-Terre est située au sud-ouest de l'île de Basse-Terre, et au pied du volcan de la Soufrière, et cernée de plusieurs cours d'eau — dont les principaux sont Le Galion, la rivière aux Herbes et la rivière des Pères â€” Elle est exposée à une houle entravant ses relations commerciales.

Les communes les plus proches sont : Baillif à 2,4 Gourbeyre à 4,5 Saint-Claude à 4,5 km. Les communes limitrophes sont Baillif, Gourbeyre et Saint-Claude.

Communes limitrophes de Basse-Terre
Baillif Saint-Claude
Basse-Terre
Mer des Caraïbes Gourbeyre
  1. ↑ Chiffres clés de la commune de Basse-Terret (97105), INSEE, .

Toponymie

Son nom vient du vocabulaire de marine en usage au XVIIe siècle et qui désignait une terre ou un littoral abrité des vents, par opposition à la Capesterre « Le Cap à l'est de la Terre Â».

Histoire

Origines autochtones

Le site a été un village d'autochtones horticulteurs et potiers. En effet, l’abondance en eau douce, véhiculée par une dizaine de ravines et trois rivières (rivière du Galion, rivière aux Herbes et rivière des Pères), est une de ses richesses naturelles qui favorisa l’installation des hommes bien avant l’arrivée des Français. Des fouilles au centre-ville effectuées en 2000-2001 ont révélé la présence d'un ancien village autochtone datant du .

Localisé dans l'actuel centre-ville de Basse-Terre, ce village autochtone, daté du Inrap dans le secteur de la cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe, de la place Saint-François, de la gare maritime, et des rues Schoelcher et Christophe-Colomb, délimitent l'emprise de ce grand village. D'après Dominique Bonnissent, il s'étend de la rivière aux Herbes au sud à la gare maritime au nord, entre le rivage marin et le pied des premiers reliefs du massif de la Soufrière. D'un diamètre de près de 250 carbets et par des sépultures de plusieurs sujets inhumés dans des fosses, en position fÅ“tale, avec parfois des céramiques déposées en offrande.

Une sépulture de chien apparaît également caractéristique de cette période. Dans le périmètre des habitats, de nombreux dépotoirs concentrent les rejets issus des activités artisanales et vivrières. Le corpus des céramiques, qui est très varié, évolue au cours des siècles : les décors sont modelés et incisés au Huécan puis sont ornés d'englobe rouge et de motifs peints en blanc au Cédrosan-saladoïde. Si de nombreux outils en pierre, en coquille et en corail illustrent le quotidien, le village se singularise par un atelier de fabrication d'éléments de parures, de perles et de pendeloques sur coquille et sur roches semi-précieuses (améthyste, turquoise, jadéite, cornaline, cristal de roche et jaspe rouge) dont les provenances illustrent les réseaux d'échange avec les autres îles et le continent. D'abondants ossements de poissons, de tortues et d'autres reptiles, de petits rongeurs, d'oiseaux, des coquillages, d'espèces marines et fluviatiles et de très nombreux restes de crabes de terre documentent les pratiques alimentaires.

Entre 2000 et 2002, devant l’importance de ces découvertes pour la Basse-Terre, une campagne de fouilles a été organisée afin de caractériser les deux types d’occupation. Trois zones de fouilles ont été ouvertes, représentant une superficie d’environ 30 .

En 2015, outre la case située 24 rue Schoelcher datant du Saladoïde (0-600 environ) qui se traduit par une accumulation, sur une trentaine de centimètres de hauteur, de lentilles de pinces de crabe, de coquillages (burgos, lambis), de corail (cervi cornis), de vertèbres de poisson, de fragments de meules et d’une très forte proportion de fragments de céramique dont certains portent des décors peints ou incisés ainsi que des modelages zoomorphes (adornos).

Aujourd'hui, les pièces archéologiques sont conservés au dépôt archéologique de l'État.

Naissance du bourg de Basse-Terre (1635-1650)

En 1635, partie de la compagnie de Saint-Christophe-et-Niévès, une expédition cherchait un lieu d'implantation durable à la Guadeloupe. L'opération est confiée à Charles Liènard de l'Olive et à Jean du Plessis d'Ossonville, qui s'associent à quatre missionnaires et 550 colons. Le débarquement se fait le , à la pointe Allègre, bien loin de Basse-Terre même. C'est la famine qui fait venir la troupe vers le sud, dans les environs de l'actuelle commune de Vieux-Fort au début de l'année 1636. Après avoir cohabité pendant plusieurs mois avec les Autochtones, les rapports entre autochtones et colons se dégradent assez vite ; L'Olive entame alors une guerre meurtrière contre les locaux. En 1660, un traité les contraint à se retirer en Dominique et à Saint-Vincent. La guerre obligea à bâtir un fort, aujourd'hui Fort l'Olive à Vieux-Fort. En 1640, Aubert succède à L'Olive au gouvernement de l'île, et très vite il délaisse le site pour s'installer sur la rive gauche du Galion, ce qui correspond à l'actuelle marina de Rivière-Sens, à Gourbeyre. En 1643, Charles Houël, remplace Aubert et en 1650, il délaisse le site de la marina pour bâtir sur l'éperon rocheux dominant la rade de Basse-Terre, sur la rive droite du Galion, un fort du nom de « Chasteau de la Basseterre Â». Des religieux élèvent la première église, aujourd'hui l'église Notre-Dame-du-Mont-Carmel, peu de temps après et la ville s'organise autour de la chapelle, et ce depuis le fort jusqu'à la rivière aux Herbes.

Naissance du bourg de Saint-François (vers 1680)

Vers 1680, sur la rive droite de la rivière aux Herbes, des Capucins bâtissent une chapelle dédiée à saint François d'Assise, là où se trouve l'actuelle cathédrale Notre-Dame-de-Guadeloupe et autour de ce lieu de culte naît un second foyer de peuplement. Ainsi la rivière aux Herbes sépare deux bourgs distincts : Basse-Terre et Saint-François. En réalité, les habitants affluent vers le nouveau bourg à cause des attaques des Anglais, qui incendient le bourg de Basse-Terre en 1691 (et de nouveau en 1703). À la suite de ces raids, les habitants pensent que c'est le fort même qui attire les envahisseurs et par conséquent se déplacent vers le bourg de Saint-François. Un pont de pierre est construit en 1739, en remplacement d'un gué et d'un pont en bois traversant la rivière aux Herbes.

Occupation anglaise (1759-1763) et timide renouveau (1763-1789)

Le mouillage de Basse-Terre en 1776, gravure d'après Nicolas Ozanne.

La ville est prise par les Anglais le qui la dévastent et comme l'île même, elle subit l'occupation jusqu'au . La colonie connaît un regain d'activité, malgré la fondation de Pointe-à-Pitre vers 1764, bourg mieux placé par rapport à la houle, et malgré un incendie en  ; elle est même redessinée partiellement à partir de 1787.

Période révolutionnaire (1789-1802)

La Révolution atteint l'île et donc Basse-Terre à partir de . Les Anglais reprennent la ville le aux mains du gouverneur Collot et Victor Hugues, envoyé par la Convention nationale depuis Paris pour à la fois reprendre la colonie en main et abolir l'esclavage, les en déloge à coups de canon en et y installe la guillotine. La ville est le théâtre d'opérations militaires réalisées par le général Richepanse, envoyé par Napoléon Bonaparte pour rétablir l'esclavage, contre Louis Delgrès en 1802. Delgrès se replie dans le fort Saint-Charles le et l'abandonne le .

Renouveau difficile (1802-1870)

Basse-Terre est occupée du au , et de nouveau du à . Pendant plus de vingt ans, la ville souffre des séquelles de ces agitations. Ce n'est qu'après quatre cyclones (en 1816, 1821, 1825 et 1844) que Basse-Terre songe à se réhabiliter par la construction et l'aménagement du Champ d'Arbaud, la construction de l'hôpital militaire (actuel lycée Gerville-Réache), la construction d'un évêché, l'assainissement et l'agrandissement de la cité par la création de nouveaux quartiers tels que Trianon, Versailles, Petite Guinée, Petit-Paris, mais la situation demeure inchangée, aggravée de plus par l'épidémie de choléra en 1865.

Regain d'activité (1870-1976)

À partir de 1870, la commune commence à se reprendre et inaugure en 1889 son hôtel de ville. Elle sera la première ville à être électrifiée en 1913. L'impulsion arrive avec Ali Tur après le cyclone de septembre 1928 et sont bâtis le palais de justice, le palais du conseil général et un marché dans les années 1930. Un port est construit — car jadis des quais en bois servaient de port â€” de 1961 à 1964, le boulevard est tracé en 1962 pour la desserte du port ; il est prolongé en 1964 et de nouveau en 1965 ; c'était jadis une grève de galets et de sable noir qui longeait le littoral. La houle cyclonique ravage à maintes reprises l'aménagement de ce boulevard : en 1989 avec Hugo, en 1995 avec Marilyn, en 1999 avec Lenny, en 2008 avec Omar.

Déclin depuis 1976

Le centre-ville de Basse-Terre.

Du au , 73 600 habitants de la commune sont évacués en raison de la soudaine éruption phréatique de la Soufrière. Certains évacués ne reviendront jamais. L'activité économique de la ville, notamment portuaire, est transférée à Jarry au centre de l'île tandis que certaines institutions s'installent dans le quadrilatère de Cap Excellence. Depuis vingt ans, le centre-ville se dépeuple au profit de zones périurbaines ou des communes limitrophes telles que Baillif, Saint-Claude et Gourbeyre, malgré les tentatives successives de redynamisation et de renouveau de l'économie basse-terrienne.

  1. ↑ «  Â», sur fr.guadeloupe-tourisme.com (consulté le ).
  2. ↑ «  Â», sur Guadeloupe la 1ère, (consulté le ).
  3. ↑ a et b Fondation Clément, Patrimoine de la Guadeloupe, Paris, Éditions Hervé Chopin, , 608 ISBN ), Page 197.
  4. ↑ «  Â», sur Inrap.fr, (consulté le ).
  5. ↑ «  Â», sur Inrap.fr, (consulté le ).
  6. ↑ a et b Claude Danican, « André Atallah prêt à retrousser ses manches pour surmonter les 44 ans de déclin de Basse-Terre Â», , .


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Culture

  • La commune accueille l'auditorium Jérôme-Cléry et une salle de spectacle de 500 places : L'Artchipel.
  • La commune possède une maison du patrimoine.
  • La fête patronale est célébrée le .
  • La fête du Carmel est célébrée le .

Héraldique

Les armes de Basse-Terre se blasonnent ainsi : De gueules chargé d’un soleil d’or non figuré ; au chef d’azur à trois fleur de lys d’or.

Les fleurs de lys symbolisent l'appartenance à la France tandis que le soleil symbolise l’île tropicale.

  1. ↑ «  Â», sur Site web de la Mairie de Basse-Terre (consulté le ).

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Basse-Terre dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/gp/gp-00-guad/50266.html

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